Bible Commentaries
Exode 32

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-35

Verset 1

L�adoration du veau d�or et la punition du peuple

Versets 1 � 6 � Le veau d�or

Un moment comprim�e par les manifestations de la puissance de Dieu au Sina�, l�idol�trie, dont Isra�l �tait loin d��tre compl�tement gu�ri (�z�chiel�20.7-8), repara�t. Succombant � l��preuve que Dieu lui fait subir par l�absence de Mo�se, pensant probablement qu�il a disparu au milieu des �clairs et des tonnerres du Sina�, les Isra�lites demandent � Aaron de leur faire une repr�sentation de Dieu qui leur permette de croire � sa pr�sence au milieu d�eux. Aaron par crainte du peuple c�de � ce d�sir?; il leur fabrique un veau d�or avec les bijoux que lui apportent les Isra�lites et proclame une f�te � l��ternel, suivie de divertissements.

On a souvent pens� que le veau d�or �tait une reproduction du dieu Apis, dont les Isra�lites avaient vu le culte c�l�br� en �gypte (voir l�image ci-jointe). Mais auraient-ils pu avoir l�id�e de repr�senter le Dieu qui les avait tir�s de la servitude d��gypte sous la forme d�une divinit� �gyptienne?? D�ailleurs le dieu Apis �tait un taureau ou un b�uf et non pas un veau. Peut-�tre �tait-ce plut�t le souvenir d�un ancien culte h�breu (Josu�24.14), analogue � celui qui fut �tabli plus tard dans le royaume des dix tribus. L�histoire du veau d�or est rappel�e Deut�ronome�9.8-21

Autour d�Aaron?: qui avec Hur avait re�u de Mo�se la charge de diriger le peuple (Exode�24.14). La tradition rapporte que Hur f�t mis � mort pour avoir voulu r�sister au peuple et qu�apr�s cela Aaron, effray�, c�da.

Fais-nous un dieu. Le terme h�breu qui signifie dieu (Elohim) est pluriel, seulement il se construit ordinairement avec le verbe au singulier?; ici le verbe est aussi mis au pluriel, �videmment parce qu�il y a dans ce fait comme un commencement de retour � l�idol�trie (versets 4, 8 et 23?; 1�Rois�12.28). Il leur faut un conducteur visible?; Mo�se a disparu?; il doit �tre remplac� par une image de la divinit� qui les a tir�s d��gypte par son moyen. C��tait plut�t l� une transgression du second commandement du D�calogue que du premier. Voir Exode�20.1-6

Il y a dans ces termes?: celui-l�, l�homme, un manque de respect et de reconnaissance.

Verset 2

Arrachez les boucles� Aaron s�excusait sans doute int�rieurement de cet acte de faiblesse en se disant que c��tait le seul moyen d�emp�cher le peuple de retomber ouvertement dans le paganisme dont ils avaient eu si longtemps en �gypte l�exemple sous les yeux?; car enfin c��tait l��ternel que le veau devait repr�senter. Il a bien soin de le rappeler au verset 5. Et il comptait sur le retour de Mo�se pour ramener l�ordre.

De vos fils. Il para�t qu�en Orient les hommes aussi portaient de pareils ornements. Et en effet les monuments nous montrent plusieurs rois �gyptiens et la plupart des monarques assyriens orn�s de boucles d�oreilles.

Verset 3

D�apr�s Exode�12.35 les Isra�lites avaient emport� d��gypte une quantit� d�or.

Verset 4

Le travailla au burin. Traduction incertaine?; d�autres entendent?: le jeta au moule.

L�art de travailler l�or est tr�s ancien. D�s les temps les plus recul�s il y avait dans la p�ninsule du Sina� des mines et des fonderies exploit�es par les �gyptiens.

Un veau de m�tal. Sans doute un veau de bois recouvert d�or battu?; voir verset 20. Les grandes statues des dieux chez les anciens �taient en bois recouvert de plaques d�or?; comparez Exode�30.22?; Exode�40.19

Verset 5

Aaron, dans le but de retenir le peuple sous son autorit�, prend la direction de la f�te qui se pr�pare.

Devant le veau. Il y a proprement devant lui. Ce pronom ne peut �tre rapport� qu�au veau, consid�r� comme repr�sentant J�hova.

Verset 6

Holocaustes et sacrifices d�actions de gr�ces?: comme pour l��ternel (Exode�24.5).

Pour manger et boire� les banquets et les divertissements avec chants et danses accompagnaient chaque f�te pa�enne.

Quelles que fussent les excuses par lesquelles Aaron cherchait � se d�guiser la culpabilit� de sa conduite, Deut�ronome�9.20 montre bien combien fut s�v�re le jugement de Dieu sur son compte. Il fallut l�intercession de Mo�se pour le sauver de la col�re divine, aussi bien que le peuple.

Verset 7

Premi�re intercession de Mo�se (7-14)

Versets 7 � 10

Dieu fait conna�tre � Mo�se le p�ch� du peuple (versets 7 et 8)?; puis il lui offre de faire de lui le p�re d�une nouvelle nation �lue qui remplacera celle sur laquelle plane le jugement d�extermination (versets 9 et 10).

Descends. Ce morceau se rattache donc �troitement au verset 18 du chapitre pr�c�dent. La fin des quarante jours du s�jour de Mo�se sur la montagne �tait arriv�e.

Ton peuple?: il y a dans ce mot � la fois un indice de la r�jection qui menace le peuple et une invitation au m�diateur d�interc�der en sa faveur.

Verset 8

C�est ici ton Dieu. Voir au verset 1.�Mo�se se tait?; il est comme atterr� par cette nouvelle inattendue. L��ternel reprend et ach�ve.

Verset 10

Et maintenant laisse ma col�re. C�est comme si d�j�, sans avoir rien dit. Mo�se exer�ait par sa pr�sence et son regard suppliant une action qui arr�te le bras de l��ternel pr�t � frapper.

Que je les consume. En agissant ainsi Dieu n�aurait pas rompu ses engagements avec Abraham, Isaac et Jacob. Car Mo�se, dont la post�rit� aurait �t� substitu�e au peuple actuel, �tait lui-m�me de la post�rit� des patriarches.

Je ferai de toi� La fid�lit� de Mo�se � son office de m�diateur et son attachement � son peuple sont ici mis � une forte �preuve. Il s�agit de savoir ce qu�il pr�f�rera?: sauver l�existence de ce peuple rebelle et obstin�ment idol�tre, ou voir surgir un nouveau peuple auquel son nom restera � jamais attach�. Mais � quoi bon cette �preuve?? Dieu ne conna�t-il pas d�j� les derniers replis de son c�ur?? Assur�ment?; mais le progr�s de la vie morale de l�homme exige qu�il soit mis de temps en temps en demeure de prendre de saintes et h�ro�ques d�cisions.

Verset 11

R�ponse de Mo�se (11-13)

Ces mots Laisse ma col�re�, lui ont rendu la parole en r�veillant en lui le sentiment de sa puissance, m�me dans cette situation qui para�t d�sesp�r�e. Il ne r�pond pas m�me � l�offre divine qui lui a �t� faite et se borne � plaider en faveur d�Isra�l.

Chercha � apaiser, litt�ralement?: caressa le visage.

Son Dieu?: qui, lors m�me qu�il n�est plus le Dieu d�Isra�l, est encore le sien.

Contre ton peuple. C�est comme le rendu de l�expression divine, verset 7. Le premier argument du plaidoyer de Mo�se est tir� de ce que Dieu a d�j� fait pour le peuple en le faisant sortir d��gypte. Toute cette �uvre de la gr�ce et de la puissance divines deviendrait inutile, si Dieu donnait cours � sa justice.

Verset 12

Un second motif?: l�honneur de l��ternel lui-m�me. Le caract�re de l��ternel n�appara�trait plus aux yeux des �gyptiens, qui ont �t� les objets de sa justice, que sous un jour sinistre et perfide.

Verset 13

Troisi�me motif?: les promesses faites aux patriarches en faveur de leur post�rit�. Car lors m�me qu�un nouveau peuple issu d�eux pourrait �tre appel� maintenant � l�existence, il n�en est pas moins vrai que ce peuple ne s�appellerait plus la post�rit� d�Abraham, mais celle de Mo�se.

Verset 14

Ce verset n�implique point le pardon d�Isra�l. Dieu renonce simplement � le d�truire.�Sur le repentir de Dieu, voir � Gen�se�6.6. Comparez sur toute cette sc�ne Psaumes�106.23

Verset 15

Retour de Mo�se au camp (15-20)

Versets 15 � 16

Tous ces d�tails servent � faire sentir la gravit� de l�acte accompli par Mo�se, verset 19.

Verset 17

Lorsque Mo�se avait re�u de Dieu connaissance de la conduite du peuple, Josu� n�avait point �t� associ� � cette r�v�lation.

Verset 18

Ce n�est pas que Mo�se e�t l�ou�e plus fine que Josu�, mais la communication qu�il avait re�ue (versets 7 et 8) faisait qu�il se rendait compte plus distinctement de ce qui se passait.

Verset 19

Cette �motion subite, qui saisit le c�ur de Mo�se, n�a rien d��tonnant. Voir est encore autre chose que savoir.

Le brisement des tables repr�sente la rupture de l�alliance par le peuple. Car c��tait le D�calogue qui en �tait l�acte constitutif.

Verset 20

Le br�la et le broya. Le terme de br�ler se rapporte � la forme en bois que recouvrait l�or, celui de broyer doit se rapporter � l�or lui-m�me. Quoique l�or ne soit pas friable et cassant, il peut le devenir lorsqu�on le fond en y joignant un m�lange de plomb, d�arsenic, d�antimoine ou d��tain. Autrement il faudrait dire que Mo�se l�a r�duit en poussi�re � force de le piler ou de le r�per, ce qui est moins probable.

La r�pandit sur l�eau. Le Deut�ronome (Exode�9.24) dit qu�il versa la poudre dans un torrent qui descendait de la montagne et dont il fit boire l�eau au peuple. Il voulait sans doute, en leur faisant avaler ce qu�ils avaient ador� leur montrer l�absurdit� de l�idol�trie � laquelle ils s��taient livr�s et la d�gradation qu�ils s��taient eux-m�mes inflig�e par un pareil acte.

Verset 21

Interrogatoire d�Aaron

Apr�s que le peuple a subi son humiliation, Aaron est aussi appel� � rendre compte. En consentant � la demande du peuple, il s�est conduit envers lui comme s�il e�t �t� son plus implacable ennemi.

Verset 22

Au lieu de se condamner lui-m�me, Aaron cherche � s�excuser. Ce qui s�est pass� �tait, le r�sultat in�vitable des mauvais instincts du peuple et le veau s�est trouv� fait comme de lui-m�me. Toutes ces mis�rables excuses ne l�auraient point sauv�?; nous avons d�j� dit (verset 6) que l�intercession de Mo�se put seule le pr�server de la mort.

Verset 25

Ch�timent du peuple (25-29)

Ce que Mo�se craint, ce n�est pas, comme on l�a pens�, que quelque ennemi vienne surprendre le peuple au milieu de son orgie?; ce qu�il redoute, c�est que ce d�bordement de licence ne le conduise � une d�sorganisation totale et qu�il ne devienne ainsi un objet de ris�e pour tous ces peuples d�alentour qu�avait fait trembler la sortie d��gypte.

Verset 26

Mo�se sent qu�il faut, couper court � cette orgie. Un r�veil terrible est n�cessaire. Autour de lui il voit un groupe d�hommes, en partie de sa propre famille, qui partagent son indignation. Il les appelle � mettre de c�t� toute autre consid�ration que, l�honneur de Dieu � sauver.

Verset 27

On doit se rappeler que l�idol�trie en Isra�l �tait punie de mort.

Verset 28

Personne ne r�siste. Une poign�e d�hommes d�cid�s, au milieu d�une foule plong�e dans la d�bauche, ne trouve rien qui l�arr�te.

Verset 29

Et Mo�se dit?: Consacrez-vous, litt�ralement?: Remplissez vos mains pour l��ternel. Emplir les mains est, l�expression re�ue pour dire?: consacrer quelqu�un � la charge sacerdotale en lui donnant le moyen de pr�senter l�offrande. Mais il ne s�agit point pour les L�vites de pr�parer un sacrifice pour l�expiation du sang qu�ils ont vers�. Mo�se les appelle � se consacrer d�s aujourd�hui au service de l��ternel, en r�compense du z�le qu�ils ont d�ploy�?; comparez Deut�ronome�33.8-11

Une b�n�diction?: la position glorieuse de tribu devenue d�s ce moment la tribu sacerdotale.

Verset 30

Nouvelle intercession de Mo�se (30-35)

Qu�y avait-il besoin d�intercession?? Dieu n�avait-il pas encore pardonn�?? Mais, au verset 14, il �tait dit simplement que Dieu renon�ait � d�truire le peuple. Ce n��tait point l� le pardon complet, la r�habilitation d�Isra�l dans sa position de peuple de Dieu. Isra�l aurait pu, comme tout peuple qui a �migr�, continuer seul son voyage et se chercher une patrie. Mais c�en e�t �t� fait dans ce cas de sa dignit� de peuple �lu.

On a soulev� ici une autre difficult�. Le langage de Mo�se ne suppose-t-il pas qu�aucun ch�timent n�a eu lieu?? N�est-il pas ainsi en contradiction avec le r�cit des versets 26 � 29?? Non?; le massacre qui avait eu lieu et qui �tait le r�sultat de la sainte, indignation de Mo�se, ne suffisait nullement pour obtenir de Dieu le r�tablissement du peuple dans sa position th�ocratique.

Verset 31

Cette nouvelle intercession de Mo�se exigeait avant tout une humble confession du p�ch� commis?; comparez les intercessions semblables dans Daniel 9 et Esdras 9. Il est donc pu�ril de dire que Mo�se apprend ici � Dieu un fait que Dieu lui avait appris � lui-m�me (verset 7 et suivants). Ceci n�est pas une narration, mais un aveu.

Verset 32

Pardonne?: Pardonne compl�tement en rendant � ce peuple sa dignit� de peuple �lu.

Ou sinon� L�autre alternative serait le maintien de la r�jection du peuple. Dans ce cas, Mo�se veut �tre rejet� avec eux. Il ne peut consentir � �tre sauv� sans eux. C�est la r�ponse, non encore donn�e jusqu�ici, � la proposition de l��ternel (verset 10). Cette parole a de l�analogie avec celle de Paul, Romains�9.3, mais en diff�re pourtant. Elle reste dans le domaine du possible, tandis que celle de Paul en sort express�ment.

Ton livre. L�image d�un livre dans lequel Dieu inscrit les noms de ceux qu�il conna�t comme siens, est emprunt�e � l�usage l�inscrire dans un registre les noms des membres du peuple, par tribus, branches, familles, maisons (Josu�7.16-18). Est priv� du salut celui dont Dieu efface le nom de ce livre?; comparez �sa�e�4.3?; Psaumes�69.29?; Daniel�12.1 et plusieurs passages du Nouveau Testament.

Verset 33

Dieu r�pond � Mo�se qu�il ne peut le rejeter puisqu�il n�a pas pris part au p�ch� du peuple. Et, comme Dieu ne peut pas rejeter Mo�se, il suit de l� qu�il ne peut non plus rejeter le peuple. Nulle part n�appara�t aussi magnifiquement la hardiesse et la puissance de l�intercession que l�amour inspire.

Verset 34

Si Dieu renonce � rejeter le peuple ce n�est pas dire pourtant qu�il le r�habilite. Entre l�abandonner tout � fait et redevenir son Dieu, il y a un interm�diaire?: c�est de continuer � le conduire, mais au moyen d�un agent d�ordre inf�rieur. C�est l� le sens du verset 34 expliqu� ensuite plus clairement par Exode�33.1-4

Va maintenant, conduis ce peuple. C�est l�ordre de d�part imm�diat de Sina� pour Canaan.

Voici, mon ange ira. Ce terme mon ange (mon envoy�) est assez g�n�ral pour pouvoir �tre appliqu� de diff�rentes mani�res. Dans Exode�23.20?; Exode�23.23 ce nom renfermait la plus grande, des promesses. Car l�ange que Dieu promettait � Mo�se d�envoyer avec lui pour conduire le peuple, n��tait rien moins que l�Ange en qui est son nom, la parfaite r�v�lation de son essence, en particulier de sa saintet� (verset 21), la manifestation supr�me de Dieu dans laquelle Dieu serait lui-m�me. Mais ici le terme mon ange ira signifie au contraire?: Un quelconque de mes envoy�s?; pour moi, je cesse d��tre moi-m�me votre conducteur. Ce sens ressort clairement de Exode�33.3-4. Si Dieu ne veut plus, les guider lui-m�me, c�est par m�nagement pour ce peuple, trop mal dispos� pour que la pr�sence de l��ternel dans son sein ne l�expos�t pas � �tre consum� � chaque instant. Il enverra donc, avec eux un �tre dont le contact imm�diat et journalier ne sera plus pour eux un danger permanent. On comprend la d�solation du peuple � l�ou�e de ce message qui constate sa d�gradation (Exode�33.4)

Cependant Dieu n�abandonne pas enti�rement les r�nes. Il se r�serve d�intervenir si les circonstances l�exigent?: Et au jour o� je jugerai� Le moment pourra venir, m�me malgr� cette abdication partielle, o� il exercera lui-m�me le jugement d�finitif.

Verset 35

Ce verset n�indique point un fait nouveau qui ne serait pas racont�?; c�est simplement la formule qui r�sume le ch�timent pr�c�dent ex�cut� par les L�vites.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 32". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/exodus-32.html.