Bible Commentaries
Ézéchiel 33

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-33

Plan du commentaire biblique de Ez�chiel 33

Apr�s la ruine de J�rusalem (chapitres 33 � 48)

Cette troisi�me partie du livre d��z�chiel renferme le d�veloppement complet des promesses �nonc�es occasionnellement dans le cours des deux parties pr�c�dentes (�z�chiel�11.17?; �z�chiel�16.60?; �z�chiel�17.22?; �z�chiel�20.37?; �z�chiel�20.41, etc.). D�un c�t�, il fallait la ruine totale des illusions dont le peuple s��tait nourri, pour que Dieu p�t faire �clater chez lui une vie nouvelle. De l�autre, une fois que cette ruine �tait consomm�e, les plus puissantes promesses �taient n�cessaires pour l�arracher au d�couragement profond dans lequel il �tait plong�. Comparez �z�chiel�37.11-14. Ce sont ces promesses qui se d�roulent dans la partie suivante sous la forme des tableaux les plus magnifiques.

Le chapitre 33 contient la r�installation du proph�te dans son emploi, apr�s le long silence qui lui avait �t� impos� et rappelle aux exil�s la mani�re dont ils doivent user de ce don de Dieu pour qu�il serve � leur salut politique et religieux.

Le chapitre 34 promet le nouveau David par lequel Dieu remplacera les mauvais rois qui avaient conduit Isra�l � sa ruine.

Les chapitres 35 � 37 d�crivent, en opposition � l��tat de d�vastation permanent dans lequel doit �tre plong� �dom, la restauration glorieuse, temporelle et spirituelle, qui est destin�e � Isra�l.

Les chapitres 38 � 48 d�crivent un contraste plus d�cisif encore?: D�une part, la d�faite finale du paganisme et de la barbarie en la personne de Gog, chef de Magog?; et de l�autre, la consommation parfaite du r�gne de Dieu en Isra�l. Celle-ci est pr�sent�e sous la forme d�un temple id�al et d�une Canaan renouvel�e.

L�id�e renferm�e dans cette succession de tableaux est donc le rel�vement graduel du peuple de Dieu du fond de l�ab�me o� il est maintenant plong�, jusqu�au fa�te de la saintet� et de la prosp�rit� que lui assure sa dignit� de peuple de Dieu. � chaque trait de ce rel�vement correspond un trait d�abaissement du monde hostile � Dieu.

Chapitre 38 � Renouvellement de la vocation d��z�chiel

Ce morceau pr�sente une grande analogie avec les trois premiers chapitres?; comparez particuli�rement �z�chiel�3.16-24. Il y avait un peu plus de sept ans qu��z�chiel avait �t� appel� au minist�re proph�tique, trois ans environ qu�il avait �t� condamn� au silence. C�est maintenant comme un nouveau minist�re qui commence pour lui?; il a d�moli, arrach�?; le moment est venu de reb�tir, de planter (J�r�mie�1.10). Mais cette r�installation diff�re de la vocation premi�re, elle a un caract�re beaucoup moins solennel, et, dans sa premi�re partie du moins (versets 1 � 9), elle se rapporte tout autant au pass� qu�� l�avenir. L��ternel y constate ce que le proph�te a fait jusqu�ici, non moins que ce qu�il l�appelle � faire d�sormais. Dix-huit mois s��taient �coul�s depuis la ruine de J�rusalem?; alors seulement arrive dans la colonie de Tel-Abib un de ceux qui ont �chapp� non seulement au massacre, mais aussi � la captivit�?; et pour la premi�re fois les exil�s peuvent entendre d�un t�moin oculaire le r�cit de la catastrophe. Cette arriv�e �tait celle qui avait �t� annonc�e d�avance � �z�chiel�24.26 et que Dieu lui avait indiqu�e comme le signal du renouvellement de son minist�re. La veille du jour o� elle eut lieu, il en fut averti int�rieurement par une communication d�en-haut par laquelle Dieu l�appelait � parler de nouveau au peuple d�s le lendemain. Ce message divin (versets 1 � 20) re�u dans la soir�e, fut �videmment d�livr� aux colons le jour suivant seulement et � la suite des r�cits du fugitif (voir l�explication). Les versets 21 et 22 racontent ensuite l�arriv�e elle-m�me. Enfin, dans les versets 23 � 33 est renferm�e une seconde r�v�lation, destin�e � compl�ter la premi�re.

Verset 1

La premi�re partie de ce morceau (versets 1 � 9) se rapporte � l��v�nement douloureux dont la nouvelle sera apport�e le lendemain. Conform�ment � son divin mandat, le proph�te avait fid�lement averti Juda du coup qui le mena�ait. Si le peuple a p�ri, c�est donc par sa faute?; �z�chiel est net de son sang. Son mandat reste le m�me pour l�avenir. La seconde partie (versets 10 � 20) s�adresse plus sp�cialement aux exil�s. Le r�cit du fugitif va d�truire chez eux le dernier reste d�esp�rance?; �z�chiel devra les soutenir?; mais ils doivent l��couter dans des dispositions plus s�rieuses que celles qu�ils ont manifest�es jusqu�� pr�sent.

Versets 1 � 6

Le proph�te commence, comme si souvent, par une all�gorie. Un peuple se choisit une sentinelle qui doit l�avertir de l�approche de l�ennemi?; si celle-ci fait son office, elle n�est pas responsable du malheur qui r�sulte d�une surprise?; sinon, ceux qui p�rissent, p�rissent pour leur p�ch� sans doute?; mais vis-�-vis de Dieu la sentinelle est responsable de leur sang.

Verset 7

Application de cette image, Dieu lui-m�me avait confi� au proph�te un mandat du m�me genre � l��gard du peuple de Juda?; il n�y a pas de reproche � lui adresser au sujet de la ruine de J�rusalem. Il doit seulement continuer � agir de la m�me mani�re � l�avenir.

Verset 10

Les exil�s ne peuvent m�conna�tre cette v�rit�?: que Juda a p�ri par sa propre faute. Mais, pr�cis�ment parce que le peuple a �t� frapp� justement, ils ne manqueront pas de dire qu�il n�y a plus pour eux d�espoir de rel�vement et dans ce d�couragement ils trouveront un pr�texte pour demeurer dans leur �tat de p�ch� (J�r�mie�18.12). La r�ponse est contenue dans la parole suivante, qu��z�chiel devra leur adresser quand il les trouvera plong�s dans ce dangereux manque de foi.

Verset 11

Aussi vrai J�hova ne peut p�rir, aussi vrai il tiendra sa promesse?: qu�ils reviennent seulement � lui et ils vivront. Leur salut est dans leurs mains. Il y avait plus de cinq ans que Dieu avait d�j� r�pondu ainsi � la m�me pens�e de d�couragement?; comparez �z�chiel�18.23?; �z�chiel�18.32.

Verset 12

Comme un juste n�est pas sauv� par sa justice pass�e s�il vient plus tard se corrompre, ainsi les p�cheurs qui entourent le proph�te ne p�riront pas s�ils �coutent ses appels et reviennent � la justice.

Verset 17

Des raisonneurs �l�vent des objections contre la justice de ce proc�d� divin (�z�chiel�18.25).

Verset 19

Dieu ne leur r�pond que par une affirmation plus pr�cise et plus solennelle (comparez �z�chiel�18.25, note). Ceux donc d�entre les exil�s qui se repentent sinc�rement peuvent �tre assur�s d�obtenir gr�ce malgr� le jugement terrible qui vient de frapper le peuple.

Voil� l�enseignement par lequel devra d�sormais les relever le proph�te que Dieu leur donne en ce temps.

Verset 21

On est �tonn�, d�une arriv�e aussi tardive?; mais il faut se rappeler que ceux des Juifs qui avaient �t� emmen�s captifs en Chald�e, n��taient pas libres de voyager comme il leur plaisait?; et que, quant � ceux qui avaient �chapp� aux massacres dont la Jud�e avait �t� le th��tre, ils n�avaient pu arriver en Chald�e qu�� travers une multitude de difficult�s et de dangers. Le fugitif �tait probablement du nombre de ces derniers.

Verset 23

Ce second discours fut prononc� peu apr�s l�arriv�e du fugitif?; il se rapporte d�abord aux illusions insens�es que se faisaient encore les mis�rables restes du peuple demeur�s en Palestine, illusions dont le fugitif avait probablement rendu compte (versets 23 � 29), puis � la mani�re peu s�rieuse en laquelle les exil�s eux-m�mes avaient jusque � ce jour �cout� les instructions du proph�te (versets 30 � 33).

Abraham �tait tout seul. Les quelques Isra�lites qui avaient surv�cu � la ruine et �chapp�s � l�exil soit avant, soit apr�s le meurtre de Gu�dalia (J�r�mie chapitre 41), se flattaient encore eux-m�mes, en comparant leur position avec celle d�Abraham?: le patriarche �tait seul et pourtant le pays lui fut donn�?; combien plus eux, qui sont encore assez nombreux, n�en conserveront-ils pas la possession?! Peut-�tre allusion � �sa�e�51.2.

Verset 25

La r�ponse �tait facile?: Abraham servait Dieu?; eux lui d�sob�issent?; on n�est h�ritier d�Abraham qu�� la condition de marcher sur ses traces (Jean�8.39?; Romains�9.8).

Verset 26

�z�chiel semble peindre ici la conduite de la bande sanguinaire d�Isma�l qui parcourait le pays d�vast� (J�r�mie chapitre 41).

Vous vous �tes confi�s � votre �p�e. Il ne s�agit plus de guerre avec les Chald�ens, mais de meurtre et de pillage.

Verset 27

Le proph�te fait trois classes de ceux qui �taient rest�s?: les uns cherchaient une demeure dans les villes en ruine, les autres erraient dans les campagnes, des troisi�mes vivaient r�fugi�s dans les cavernes et les rochers sur les collines?; chacun p�rira � sa mani�re.

Verset 28

Il y aura donc bien fin compl�te de la possession du pays, coupure absolue entre le pass� et l�avenir. C�est ici la n�gation de la pr�tention orgueilleuse exprim�e verset 24.

Verset 29

On verra combien on s��tait tromp� en prenant constamment les menaces de Dieu au rabais.

Tout cela, �z�chiel le dit aux captifs, parce que plusieurs partageaient encore jusqu�� un certain point les illusions charnelles de ces restes du peuple demeur� en Palestine.

Verset 30

C�est ici le p�ch� sp�cial des exil�s qui entourent le proph�te. Ils ne se moquent pas de ses menaces?; sa mani�re de parler ing�nieuse, frappante, pleine d�images et d�allusions � des maximes populaires, les int�resse et les charme?; mais venir l��couter, c�est pour eux un passe-temps, nullement un moyen de repentance. Or, si des temps meilleurs doivent luire encore pour le peuple, il faut que cette disposition morale change du tout au tout.

S�entretiennent de toi le long des murs. �z�chiel �tait un personnage dont on faisait cas?; on sentait sa grandeur spirituelle?; il avait du cr�dit dans la colonie. Les mots?: le long des murs, peuvent s�expliquer de trois mani�res?: assis dans les appartements, sur les divans qui sont toujours plac�s le long de la muraille, ou en se promenant � l�ombre des murs des maisons, ou enfin en �tant assis sur les bancs devant les maisons. Le second sens nous parait le plus naturel.

Verset 33

Quand la chose arrivera. �z�chiel veut parler de l�ach�vement total de la ruine du peuple en Palestine et de la cessation absolue de l�existence nationale d�Isra�l. Alors on conna�tra que ses paroles ne sont pas une musique en laquelle on peut se complaire, mais une sainte autorit� � laquelle il e�t fallu se soumettre.

On peut r�unir toutes les id�es de ce chapitre sous ce chef?: les conditions morales indispensables, soit de la part du proph�te, soit de la part des exil�s, pour que la promesse de la restauration nationale puisse s�accomplir. Le proph�te ne doit pas plus se laisser d�tourner de l�accomplissement de son mandat par l�admiration et la flatterie que par le m�contentement et la haine. Les exil�s, de leur c�t�, doivent recevoir avec plus de s�rieux qu�auparavant ses avertissements et ses promesses et ne pas y chercher un simple d�lassement. Ce chapitre renferme donc bien la r�inauguration du minist�re du proph�te.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ezekiel 33". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/ezekiel-33.html.