Bible Commentaries
Esdras 7

Esdras � J�rusalem (chapitres 7 � 10)

Chapitre 7 Esdras, �dit d�Artaxerx�s

Introduction qui met le lecteur au fait du temps o� se passent les �v�nements nouveaux qui vont �tre rapport�s et qui lui fait faire connaissance avec le personnage consid�rable qui entre maintenant en sc�ne.

Apr�s ces choses?: cinquante-sept ans apr�s. Voir � Esdras�6.14 et ici m�me, notre verset 7.

Sous le r�gne d�Artaxerx�s. Il ne peut �tre question ici que d�Artaxerx�s Longuemain, ainsi que du reste nous l�avons admis d�j�. En effet N�h�mie�13.6 parle de la trente-deuxi�me ann�e du r�gne de ce m�me roi, en sorte que Jos�phe s�est tromp� en l�identifiant avec Xerx�s, le successeur de Darius I, qui n�a r�gn� que vingt ans. Et quant � descendre jusqu�� Artaxerx�s II Mn�mon, cela nous entra�nerait trop loin.

Esdras, en h�breu Ezra?: secours. Le verbe dont Esdras est le sujet ne se trouve qu�au verset 6, � la suite de sa g�n�alogie. Le moment o� un homme entre sur la sc�ne de l�histoire est souvent celui que choisit l�historien biblique pour indiquer ses anc�tres (Exode�6.16-26?; Luc�3.23-38). Si nous rapprochons cette liste des souverains sacrificateurs anc�tres d�Esdras, de celle que nous avons trouv�e dans 1�Chroniques�6.1-15, nous constaterons l�absence de six noms, non pas isol�s, mais se suivant, � savoir Amaria, Ahitub, Tsadok, Ahimaats, Azaria et Johanan (versets 7 � 9 des Chroniques). Notre auteur a-t-il voulu abr�ger et a-t-il pens� que les noms qu�il cite suffisaient pour montrer qu�Esdras descendait d�Aaron?? Il est plus probable que nous avons ici une erreur de copiste, bien facile dans une s�rie o� les m�mes noms reviennent plus d�une fois.

Fils de S�ra�a. S�ra�a est le souverain sacrificateur qui fut tu� � Ribla sur l�ordre de N�bucadnetsar en 588 (2�Rois�25.18-21), tandis que nous sommes maintenant en 458. Il y a donc ici plusieurs cha�nons de saut�s et le mot fils doit, comme souvent, �tre pris dans le sens de descendant. 1�Chroniques�6.14 indique un des noms qui sont ici pass�s sous silence, celui de J�hotsadak, le souverain sacrificateur du d�part pour l�exil. Mais il y en aurait eu d�autres � citer, car J�hosua, le souverain sacrificateur du retour, �tait un petit-fils de S�ra�a et il s��tait �coul� 78 ans d�s lors. Esdras �tait donc peut-�tre l�arri�re petit-fils de S�ra�a. Il se peut aussi que ses anc�tres imm�diats ne soient pas indiqu�s parce qu�ils n��taient pas de la ligne a�n�e des descendants de S�ra�a et que par cons�quent ils n�avaient pas �t� souverains sacrificateurs. J�hosua est appel� fils de J�hotsadak, mais non pas Esdras. Ainsi s�expliquerait aussi le titre de scribe donn� � Esdras au verset 6.

C��tait un scribe. Par J�r�mie�8.8 (voir la note), nous voyons qu�alors d�j� les scribes formaient une classe distincte parmi le peuple. Mais Esdras est appel� (verset 14) le scribe parce qu�il �tait plus vers� dans la loi de Mo�se que tous ses contemporains. Voir verset 10.

Sacrificateurs, L�vites, etc. Voir Esdras�2.36?; Esdras�2.40-43.

Mont�rent � J�rusalem?: avec Esdras (verset 13, verset 28 et Esdras�8.1).

Il semble � ceci que cette seconde caravane d�exil�s mit quatre mois � regagner sa patrie. Mais il r�sulte de Esdras�8.31 qu�elle ne se mit en route que le douzi�me jour du premier mois. Il fallut aux p�lerins, depuis le jour o� ils quitt�rent leurs demeures, onze jours pour se r�unir en un m�me lieu, au bord du fleuve Ahava. Restent donc trois mois et demi, ce qui para�t bien long, n�ayant gu�re en ligne directe que 800 kilom�tres entre Babylone et J�rusalem. Mais il fallait pour �viter le d�sert faire jusqu�� Cark�mis un �norme d�tour qui doublait presque la distance. Puis il y avait dans la caravane des femmes et des enfants. Enfin ils marchaient avec circonspection, n�ayant pas voulu avoir d�escorte (Esdras�8.22). Peut-�tre aussi l��pisode Esdras�8.15-17 a-t-il occasionn� un arr�t de plusieurs jours.

Pleins pouvoirs donn�s � Esdras (11-26)

Ceci, depuis le verset 12, est de nouveau en aram�en.

Le sacrificateur et le scribe. Ses titres lui sont donn�s au complet dans les documents officiels (versets 12 et 21), ou lorsqu�ils importent dans le r�cit (N�h�mie�8.9?; N�h�mie�12.26). Ce document est surtout int�ressant en ce qu�il nous apprend le but qu�Esdras se proposait en allant � J�rusalem (verset 14). Toute la suite (verset 15 et suivants) est l�expos� de la mission subsidiaire que le roi lui confia par la m�me occasion. Il est probable, sans que la chose soit dite, qu�Esdras demanda au roi l�autorisation d�aller � J�rusalem et que le pr�sent d�cret est la r�ponse � cette d�marche. Cependant X�nophon dans la Cyrop�die raconte que les rois perses �taient dans l�usage d�envoyer annuellement dans chacune province de leur vaste empire un officier charg� de l�inspecter et de faire rapport?; aussi pourrait-on penser qu�Esdras fut envoy� � J�rusalem sans l�avoir demand�.

Roi des rois. Voir Daniel�2.37?; �z�chiel�26.7. Les grands monarques avaient sous leur d�pendance plusieurs rois de moindre importance.

Connaissant bien la loi. Le mot rendu par bien n�appara�t qu�ici et doit signifier?: achev�, parfait ou totalit�?; il se trouve dans l�original imm�diatement avant etc. La signification qu�il a ici n�est pas tr�s claire. On y a vu l�indication que dans la lettre les salutations d�entr�e, laiss�es de c�t� ici comme inutiles, se trouvaient � cette place au complet. D�autres?: parfaite paix?! Notre traduction est plus naturelle?: Connaissant la loi du Dieu des cieux, tr�s docte, etc.

Etc.?: voir Esdras�4.10-11 et avec une l�g�re variante, verset 17.

Puisque tu es envoy�. Le point de d�part de toute cette affaire, c�est l�envoi d�Esdras. Une fois un homme tel que lui s�y rendant, peuvent se joindre � lui tous ceux de ses compatriotes qui s�y sentent port�s.

De la part du roi et de ses sept conseillers. Voir Esther�1.1. Le roi de Perse avait aupr�s de sa personne un conseil form� de sept dignitaires, qui �taient une image des sept esprits c�lestes. H�rodote (III, 84) raconte que ces sept princes �taient choisis dans les sept familles qui avaient contribu� � perdre le faux Smerdis.

Esdras sera porteur d�abord de dons volontaires du roi et de ses conseillers pour le culte du Dieu d�Isra�l, puis du produit d�une souscription faite par lui dans le m�me but parmi la population non isra�lite de la province de Babylone (comparez Esdras�1.4) et enfin des dons volontaires des Isra�lites qui ne l�accompagneront pas. Dans Esdras�8.25 sera indiqu� le produit de la premi�re et de la troisi�me de ces sources de richesses.

Emploi de ces dons (17-19)

C�est pourquoi?: Ayant les ressources voulues, ressources qui proviendront en partie de moi et de mon peuple, ne n�glige pas l�autel de ton Dieu, n�gligence qui pourrait me co�ter cher, � moi ou � mes descendants (verset 23).

Leurs oblations et leurs libations?: celles qui d�apr�s votre loi doivent accompagner les sacrifices sanglants (Nombres�15.1-16).

La marche r�guli�re du culte � J�rusalem �tait le premier r�sultat � obtenir?; mais il y aura un surplus, pour l�emploi duquel Artaxerx�s s�en remet � Esdras et aux sacrificateurs charg�s de la garde et de la surveillance du temple.

Et quant aux ustensiles qui te sont remis. C��taient des dons du roi, de ses princes et de tout Isra�l (Esdras�8.25). Les vases qui avaient appartenu au temple de Salomon avaient d�j� �t� rendus par Cyrus (Esdras�1.7).

Si des besoins impr�vus se pr�sentent (r�parations, etc.), il faudra y faire face au moyen des revenus de cette province de l�empire, pour que le culte ne risque pas d��tre interrompu. Arrien dans son Exp�dition d�Alexandre parle de semblables tr�sors provinciaux.

Ces appels de fonds, le roi a pourvu � ce qu�ils trouvent toujours une r�ponse favorable et ponctuelle. Joseph, Daniel n�ont pas joui aupr�s de leurs ma�tres d�une confiance plus absolue que celle d�Artaxerx�s en Esdras.

Limites de ce cr�dit.

Cent talents d�argent?: environ 4200 kilogrammes. Voir 2�Rois�5.23.

Cent cors de froment. Un cor �quivalait � deux hectolitres (1�Rois�4.22).

Cent baths de vin� d�huile. Un bath contenait environ vingt litres (�z�chiel�45.14, note).

Du sel en quantit� illimit�e. Il en fallait beaucoup (L�vitique�2.13).

Les tributs en Perse se payaient en partie en argent, en partie en nature (Esdras�4.13), en sorte que le tr�sor pouvait fournir ces diverses denr�es aussi ais�ment que de l�argent.

Voir verset 17, note et Esdras�6.10.

Encore une recommandation � l�adresse des tr�soriers, comme verset 21.

Tribut, accise, droit de passage. Voir Esdras�4.13?; Esdras�4.20.

Et des serviteurs de cette maison de Dieu. Nous rendons par serviteurs un mot qui dans Daniel est pris dans le sens d�adorateurs, mais qui ici � la suite des diverses classes d�employ�s sacr�s, ne peut d�signer d�une mani�re g�n�rale tous les Isra�lites. Ce sont tous ceux qui, sans �tre sacrificateurs, L�vites, chantres, portiers ou N�thiniens, ont quelque travail � faire dans le temple (ouvriers, etc.).

Jos�phe (Antiquit�s Juda�ques, XII, 3, 3) rapporte qu�Antiochus-le-Grand affranchit �galement de toute taille les sacrificateurs et les L�vites.

L��dit revient � Esdras.

�tablis des juges. La colonie juive ne pouvait pas prosp�rer sans juges tir�s de son sein, � cause de l��troite union qu�il y avait chez elle entre le civil et le religieux.

Le peuple qui est au-del� du fleuve?: non pas tous les habitants de cette vaste contr�e, mais, comme les mots suivants l�indiquent, les Isra�lites qui s�y trouvent plus ou moins dispers�s, mais que tu dois unir par ce lien � la fois civil et religieux.

Et celui qui ne les conna�t pas�?: parmi les Isra�lites d�abord, sans cependant qu�il faille refuser cet enseignement aux pa�ens qui le demanderaient. Il semble qu�Artaxerx�s, qui avait eu l�occasion de constater en la personne d�Esdras la consistance de caract�re que donne � ses sectateurs la loi des Juifs, ait voulu, dans cet Occident o� les Grecs devenaient si mena�ants, favoriser la formation d�une nation forte et qui lui f�t oblig�e, ainsi que son Dieu, par de grands et nombreux bienfaits.

P�nalit�s. Voir Esdras�6.11-12.

Et quiconque n�observera pas� Ceci concerne les Isra�lites ou pros�lytes, tenus d�adorer le Dieu de J�rusalem.

La loi du roi?: le pr�sent �dit.

Bannissement, litt�ralement?: d�racinement, transplantement violent. On a aussi song� � l�excommunication, � l�exclusion de la congr�gation (Esdras�10.8).

On comprend qu�apr�s avoir reproduit cet �dit, Esdras se sente press� d�exprimer sa gratitude. Ici nous rentrons dans l�h�breu pour n�en plus sortir.

Dieu de nos p�res. L��ternel en a us� ainsi en notre faveur par amour pour les patriarches.

Et je me fortifiai. Un tel �dit m��ta toute h�sitation et je me mis � rassembler des chefs, de familles, qui, � leur tour, entra�n�rent leurs tenants et aboutissants.