Bible Commentaries
Galates 3

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-29

Plan du commentaire biblique de Galates 3

La justification par la foi prouv�e par l�exp�rience et par l��criture

L�exp�rience?: � Galates insens�s�! Vous connaissiez si bien J�sus-Christ crucifi�; qui vous a d�tourn�s de lui�? Vous avez re�u son Esprit�; est-ce par la loi ou par la pr�dication de la foi�? Retourneriez-vous donc aux institutions charnelles�? Serait-ce en vain que vous auriez souffert�? Celui qui a fait au milieu de vous tant de miracles de l�Esprit, les a op�r�s, non par la loi, mais par la pr�dication de la foi (1-8).

L��criture?: Abraham fut justifi� par la foi�; l��criture �tend la m�me b�n�diction � tous ceux qui croient, dans toutes les nations (6-9).

Il est impossible d��tre justifi� par la loi?: parce qu�elle prononce une mal�diction sur le p�cheur, parce que l��criture attribue le salut � la foi, parce qu�enfin la loi n�a rien de commun avec la foi, mais qu�il faut l�avoir accomplie pour vivre par elle (10-12).

C�est Christ qui nous a rachet�s de cette mal�diction en la prenant sur lui, afin que la b�n�diction d�Abraham se r�pandit sur tous par la foi en Christ (13, 14).

Verset 1

La justification par la foi prouv�e par l�exp�rience et par l��criture (1-14)

Fascin�s Ou ensorcel�s.

C�est par cette douloureuse et s�v�re apostrophe que l�ap�tre se met � attaquer l�erreur dans laquelle ses lecteurs s��taient laiss� entra�ner. Il voudrait leur en faire sentir l�absurdit�, la d�raison.

Qui vous a fascin�s?? Par cette question Paul d�signe et fl�trit les s�ducteurs.

Le texte re�u ajoute?: �?pour que vous n�ob�issiez pas � la v�rit�?�. Ces mots ne sont pas authentiques ici. Ils se retrouvent � Galates�5.7.

Paul, par sa pr�dication puissante et vivante de J�sus-Christ, de ses souffrances, de son sacrifice expiatoire, de sa mort, l�avait tellement d�peint aux yeux des Galates, qu�il peut dire en v�rit� que c�est comme si ces sc�nes de Golgotha avaient eu lieu au milieu d�eux. Il �tait d�autant plus incompr�hensible qu�ils se fussent laiss� d�tourner de Christ?: l�ap�tre s�en �tonne (Galates�1.6), il ne peut s�en rendre compte que par une sorte de fascination exerc�e sur eux (verset 1).

Les mots parmi vous manquent dans plusieurs manuscrits, sans que l�inauthenticit� en soit d�montr�e. On peut aussi les traduire par en vous?: �?Christ est d�peint devant vos yeux, crucifi� en vous?�, c�est-�-dire, vous avez �prouv� dans vos c�urs toute la puissance divine de sa croix. Luther traduit?: �?et maintenant crucifi� parmi vous?�, par vous qui le rejetez (H�breux�6.6).

Le sens expos� en premier lieu est le plus naturel et le plus probable. M. Rilliet qui, d�apr�s le manuscrit du Vatican, retranche parmi vous ou en vous, traduit ainsi?: �?Vous, devant les yeux desquels a �t� clairement peint J�sus-Christ crucifi�?�. La m�me le�on se lit dans le Sina�ticus et deux autres manuscrits du groupe alexandrin.

Verset 2

Grec?: �?par l�ou�e de la foi?;?� mais ce mot a, en grec comme en h�breu, le sens de pr�dication, le moyen par lequel on fait entendre (Romains�10.17, note).

Cet appel � l�exp�rience �tait des plus concluants, des plus persuasifs. Voici des chr�tiens auxquels on a pr�ch� le salut par la foi en Christ crucifi�?: l�Esprit de Dieu, avec ses manifestations puissantes, a accompagn� cette pr�dication, l�a scell�e d�un t�moignage divin dans le c�ur m�me des auditeurs.

Est-ce par la loi, ou par la foi qu�on leur a annonc�e, qu�ils ont �t� faits participants de tous ces dons?? La r�ponse n�est pas douteuse. Aussi l�ap�tre insiste sur sa question (verset 5).

Dans les premiers temps de l��glise, l�assurance d�avoir re�u le Saint-Esprit et �prouv� ses divines influences, par le renouvellement du c�ur et de la vie, �tait plus absolue et plus vive chez la plupart des fid�les qu�elle ne l�est en g�n�ral aujourd�hui, � cause du contraste �clatant qu�il y avait pour eux entre les profondes t�n�bres du paganisme, dont ils �taient sortis et la lumi�re resplendissante de l��vangile.

De plus, les dons miraculeux, qui accompagnaient l�effusion du Saint-Esprit, �taient un t�moignage visible et saisissant de la pr�sence et de l�action de cet Esprit dans l��glise et dans les �mes.

Malgr� cela le raisonnement de l�ap�tre conserve aujourd�hui toute sa force et s�applique � tous ceux qui, apr�s avoir �prouv� en eux-m�mes la puissance de l��vangile, tombent dans quelque erreur.

Par quel moyen ont-ils senti la diff�rence totale qu�il y a entre la nature et la gr�ce, entre le vieil homme et le nouveau?? Comment ont-ils re�u l�esprit d�adoption, la paix avec Dieu?? La pr�dication qui leur a fait savourer ces gr�ces ne saurait �tre l�erreur?: malheur � eux s�ils y renoncent?!

Mais celui qui ne trouverait dans l�histoire intime de son �me aucun souvenir de cette nature, aucune exp�rience de l�action de l�Esprit, n�a jamais �t� dans la gr�ce, il n�est point converti?; on ne saurait raisonner avec lui comme l�ap�tre le fait ici.

Verset 3

Voir sur ces deux notions oppos�es, chair et Esprit, Romains�1.3, note?; comparez Romains�4.1

Par les �uvres de la loi et tout ce qui favorise sa propre justice, l�homme reste dans la chair, dans sa nature corrompue. Ce mot d�signe aussi les traditions humaines, ext�rieures, dans lesquelles on cherche inutilement l�Esprit et la vie (H�breux�7.16?; H�breux�9.10).

Le verbe que nous traduisons ici par finirez-vous, signifie aussi arriver au but, � la perfection?; �?arriver au but par la chair?� serait l�expression d�une fine ironie.

Verset 4

Ce serait en vain s�ils restent dans leurs erreurs. La tournure dubitative dont se sert l�ap�tre laisse entrevoir l�esp�rance d�un retour � la v�rit�.

D�autres rendent ainsi cette restriction?: si seulement c�est en vain, si votre �tat moral n�en devient pas pire?!

Le souvenir de leurs souffrances pour la croix de Christ est un nouvel argument de la m�me nature que le pr�c�dent. Les Galates pouvaient voir dans ces �preuves un t�moignage de la r�alit� de leur foi?; or, les faux docteurs allaient les priver des b�n�dictions que Dieu attache � ces �preuves. Ils pr�tendaient m�me les affranchir de l�opprobre de la croix (Galates�6.12).

Par ces souffrances des Galates, d�autres entendent les perplexit�s, les luttes �prouv�es par eux en se voyant ramen�s sous le joug de la loi. D�autres encore, les exp�riences qu�ils avaient faites de la repentance et de la puissance de la gr�ce. Nous pr�f�rons le sens le plus ordinaire du mot.

Le fait que nous ne connaissons pas de pers�cution dirig�e contre les chr�tiens de Galatie n�infirme pas cette interpr�tation. Les �glises de ce temps ont pass� par bien des �preuves dont l�histoire n�a pas conserv� le souvenir (Philippiens�1.28-30). Paul lui-m�me avait pr�muni les Galates contre les tribulations qui les attendaient (Actes�14.22).

Verset 5

Voir verset 2, note. Cette question ne fait que pr�ciser encore les pr�c�dentes, en nommant les dons miraculeux de l�Esprit. L�ap�tre ne r�pond pas directement, parce que la r�ponse est trop �vidente, mais il recourt maintenant au t�moignage de l��criture (versets 6-14).

Verset 7

En citant Gen�se�15.6, Paul en tire les conclusions qu�il reproduit Romains�4.11-12?; Romains�4.16, o� il d�veloppe plus compl�tement l�exemple d�Abraham et les rapports des vrais croyants avec lui, comme preuve scripturaire de la justification par la foi.

Les Juifs voyaient la qualit� d�enfants d�Abraham dans des rapports tout ext�rieurs avec lui, dans la circoncision, par exemple et dans la descendance selon la chair. Paul montre que, pour �tre fils d�Abraham, il faut lui ressembler spirituellement. Les vrais enfants d�Abraham ce sont ceux qui sont de la foi, ceux dont la vie, n�e de la foi, est constamment inspir�e et dirig�e par elle.

Verset 8

Grec?: �?� �vang�lis� par avance?� Gen�se�12.3?; Gen�se�18.18. C�est dans ce dernier passage que se trouvent litt�ralement les paroles cit�es ici.

L��criture est ici personnifi�e?; elle pr�voyait par l�Esprit qui remplissait ses auteurs.

Verset 9

Grec?: �?Ceux qui sont de la foi (verset 7), sont b�nis avec le fid�le Abraham?�.

Puisque toutes les nations devaient �tre b�nies en lui, il est bien �vident que ce ne pouvait �tre qu�en vertu du rapport tout spirituel cr�� par l�identit� de leur foi?; sans cela les chr�tiens convertis du paganisme ne seraient � aucun �gard enfants d�Abraham, ne descendant pas de lui. C�est pourquoi il est nomm� �?le p�re des croyants?� (Romains�4.11?; Romains�4.12), comme ayant laiss� l�h�ritage de la promesse et de la b�n�diction � tous ceux qui croient.

Par la b�n�diction promise � Abraham et h�rit�e par les croyants, l�ap�tre entend toutes les gr�ces de l��vangile, car cette b�n�diction consiste � �tre justifi� par la foi.

Verset 12

Dans ces versets (versets 10-12) l�ap�tre passe � une nouvelle d�monstration (car) de sa th�se.

L�exemple d�Abraham lui a permis d��tablir que la justification vient par la foi. Il ajoute � cette preuve positive une preuve n�gative?: la justification ne vient pas par les �uvres de la loi. Ce qu�il concluait de la b�n�diction d�Abraham, il le conclut �galement de la mal�diction de la loi.

La b�n�diction promise � Abraham ne s�obtient que par la foi (verset 9), car quiconque �?est des �uvres de la loi?�, c�est-�-dire cherche dans ces �uvres un moyen de justification et de salut, se trouve non sous la b�n�diction, mais sous la mal�diction (D�apr�s Deut�ronome�27.26, librement cit�).

L�ap�tre ne dit pas, mais suppose comme �vident que nul homme n�a observ� et accompli toutes les choses �crites au livre de la loi?; il faudrait, pour le nier, un degr� d�aveuglement et d�orgueil qu�il ne saurait pr�voir.

Plus un homme s�est efforc� de garder la loi, plus se r�veille douloureusement en lui cette conviction du p�ch�, de r�probation, de mal�diction sanctionn�e par la loi. Aussi tous les hommes de Dieu, d�s l�ancienne alliance, ont eu recours au moyen de justification qui avait sauv� Abraham et ont proclam� avec le proph�te cit� ici par Paul (verset 11) que le juste vivra de la foi (Habakuk�2.4?; comparez Romains�1.17, note).

Entre ces deux moyens de salut, la loi et la foi, le contraste est absolu, il faut choisir?: la loi n�a rien de commun avec la foi, elle n�est pas de m�me nature (tel est le sens de ces mots du verset 12?: la loi n�est pas de la foi ou par la foi)?; la loi ordonne, demande la perfection?; celui qui l�atteindra vivra par elle (verset 12, cit� de L�vitique�18.5?; comparez Luc�10.28, note?; Romains�10.5?; Romains�10.6, note).

Verset 13

Avec un joyeux empressement, l�ap�tre passe brusquement, sans particule, � la partie positive de sa d�monstration?: Christ nous a rachet�s?! Sur ce verbe racheter, qui signifie racheter de, d�livrer par un prix, voyez Galates�4.5?; 1�Corinthiens�6.20?; 1�Corinthiens�7.23?; comparez Matthieu�20.28.

Deut�ronome�21.23, cit� d�apr�s les Septante, qui traduisent?: �?est maudit par Dieu quiconque est pendu au bois?�. L�h�breu porte?: �?Un pendu est une mal�diction de Dieu?�. Cette parole motive l�ordre donn� aux Isra�lites d�enterrer un supplici� dans la journ�e m�me, �?afin de ne pas souiller le pays par la vue de cette mal�diction?�. L�ap�tre, � cause de l�application qu�il fait ici de ces paroles, retranche le mot par Dieu ou de Dieu.

Comme lorsqu�un homme est condamn� � mort et qu�un autre, un innocent, s�offre � mourir � sa place et ainsi l�arrache � son ch�timent?: voil� ce que Christ a fait pour nous. Car il n��tait pas, lui, sous la mal�diction de la loi, mais il l�a prise sur lui (Galates�4.4), afin d�en d�livrer ceux qui s�y trouvaient.� Chrysost�me

La pr�cision des termes, l�ensemble de ce passage, tous les enseignements de l�ap�tre � ce sujet (voir entre autres Romains�3.22-25?; Romains�8.3?; 2�Corinthiens�5.21), ne sauraient laisser le moindre doute sur le caract�re expiatoire de la mort du Sauveur.

Cette mort fut le ch�timent, la mal�diction de la loi, volontairement soufferte par le plus insondable amour. Sans cela, comment aurait-elle rachet� les p�cheurs de cette mal�diction?? Comment aurait-elle transform� cette mal�diction en une b�n�diction (verset 14)??

Mais qu�est-ce que cette mal�diction?? Celle de Dieu?? Dieu aurait-il maudit son Bien-aim�, le Saint et le Juste personnellement?? L�ap�tre ne dit rien de pareil et c��tait l� une impossibilit� morale. Paul parle de la mal�diction de la loi dont Christ nous a rachet�s, c�est-�-dire de la peine ou du ch�timent stipul� par la loi (verset 10)?; et c�est cette peine, ce ch�timent que J�sus-Christ a pris sur lui en sa mort (1�Pierre�2.24?; comparez 2�Corinthiens�5.21), comme membre et repr�sentant de notre humanit�.

Les termes?: �tre fait p�ch�, devenir mal�diction (l�abstrait pour le concret), et cela, pour nous, � notre place, signifient donc, comme le dit Pierre, porter (et �ter) le p�ch�, la mal�diction qu�il m�ritait. L�exemple que cite l�ap�tre (Deut�ronome�21.23) conduit au m�me r�sultat.

Le supplici� �tait �?une mal�diction de Dieu?�?; l�h�breu porte que Dieu avait ordonn� cette peine par sa loi, sans qu�il s�ensuivit n�cessairement que le condamn� f�t, quant � son �me, maudit de Dieu?; il pouvait �tre l�objet de la gr�ce divine, tout en souffrant la peine de son crime. Et pourtant, afin d��viter tout malentendu, l�ap�tre, en appliquant cet exemple � J�sus, retranche, comme nous l�avons dit, du texte qu�il cite le mot de Dieu.

Cela est significatif. La m�me v�rit� ressort du fait incontestable que jamais J�sus n�a cess� d��tre l�objet de l�amour de Dieu. Tout en souffrant pour nos p�ch�s, en Geths�man� et sur la croix, il l�appelle son P�re (Matthieu�26.39?; Luc�23.46)?; bien plus, il d�clare lui-m�me que le P�re l�aime, parce qu�il met sa vie pour ses brebis (Jean�10.17).

Le myst�re de la r�demption, ce que Paul appelle la folie de la croix, est la conciliation de ce double fait des souffrances du Sauveur et de l�amour dont Dieu n�a cess� de l�aimer. Cela revient au fond � concilier la justice et l�amour en Dieu.

Verset 14

Grec?: �?Devint pour les pa�ens en J�sus-Christ, afin que nous re�ussions la promesse de l�Esprit?�. Par la mort expiatoire de Christ, la b�n�diction promise � Abraham a pu s��tendre aux pa�ens, � tous les peuples.

Puis, dans le second membre de la phrase, l�ap�tre parle � la premi�re personne du pluriel et marque ainsi que les Juifs aussi ont part � cette b�n�diction qui est le fruit du sacrifice de Golgotha. Le mur de s�paration qui, par la loi, s��levait infranchissable entre Juifs et pa�ens est tomb�?: �?Christ est notre paix?� (�ph�siens�2.14-18).

L�ap�tre insiste sur cette b�n�diction d�Abraham � laquelle nous avons part par le sacrifice de Christ et par la foi?; il la d�signe comme la promesse de l�Esprit.

Recevoir la promesse, c�est en obtenir la r�alisation (H�breux�10.36?; Luc�24.48?; Actes�1.4). Or le bien immense qui �tait promis, c��tait l�effusion de l�Esprit de Dieu, apr�s que l��uvre de la r�demption serait accomplie (�sa�e�44.3?; J�r�mie�31.33?; �z�chiel�36.27).

Et comme cet Esprit est re�u par la foi et non par la loi, l�ap�tre rentre ainsi dans son premier argument (verset 2), et pr�pare celui qui va suivre, �galement tir� de l�alliance de Dieu avec Abraham.

Verset 15

Personne parmi les hommes n�annule un contrat d�ment ratifi�; or Dieu a fait les promesses � Abraham et � sa post�rit� qui est en Christ�; ce testament ne saurait �tre annul� par la loi venue quatre cent trente ans plus tard�; en effet, si l�h�ritage avait lieu par la loi, la promesse serait nulle�; or Dieu l�a donn� par la promesse (15-18).

Pourquoi donc la loi�? Elle a �t� ajout�e � la promesse pour faire ressortir les transgressions, jusqu�� la venue du Sauveur et elle a �t� donn�e par l�entremise d�un m�diateur, tandis que Dieu seul a fait la promesse (19, 20).

La loi n�est donc point en contradiction avec la promesse�; car par sa nature elle ne peut ni vivifier, ni justifier�; elle place, au contraire, tous les hommes sous le p�ch�, afin qu�ils se r�fugient par la foi dans la promesse�; elle les enferme sous sa garde jusqu�� la r�v�lation de la foi�; elle a donc �t� un p�dagogue pour nous amener � Christ qui nous en a �mancip�s par la foi (21-23).

En effet, vous �tes devenus des enfants de Dieu par la foi, rev�tus de Christ par le bapt�me et il n�y a plus de distinction de nationalit�, ou de religion, ou de rang, ou de sexe, mais tous ceux qui sont � Christ, sont les vrais enfants d�Abraham et h�ritiers de la promesse (26-29).

La loi n�a pu annuler la promesse, le vrai rapport des deux (15-29)

C�est-�-dire � la mani�re des hommes?: �?Je vais raisonner d�apr�s des principes re�us par tous les hommes dans les rapports mutuels de la soci�t�?�.

L�ap�tre s�adresse � ses fr�res, avec affection. Ses impressions douloureuses, indign�es (verset 1), se sont adoucies et c�est dans cette disposition qu�il va exposer le plan de Dieu, selon l�alliance de sa gr�ce.

Ou �?alliance?;?� un contrat, en g�n�ral. Ici, toutefois, l�id�e d�un testament para�t pr�dominer (verset 18?; comparez H�breux�9.16?; H�breux�9.17), parce que Dieu, dans son alliance avec Abraham, donna, par un acte de sa volont� seule, une promesse de gr�ce, sans condition r�ciproque � remplir.

Verset 16

Apr�s avoir pos� un principe reconnu (verset 15), puis ici un fait, l�ap�tre tire sa conclusion positive au verset 17. Les derniers mots du verset 16 ne sont qu�une remarque incidente.

Parmi les promesses g�n�rales adress�es � Abraham (Gen�se�12.3?; Gen�se�18.18?; Gen�se�22.18), Paul fait sp�cialement allusion � celle qui se lit dans Gen�se�13.15. L�, Dieu promet � Abraham et � sa post�rit� la possession de la terre de Canaan, c�est ce que Paul appelle l�h�ritage (verset 18), c�est-�-dire, en premier lieu, le pays de Canaan, puis, spirituellement, �?le monde?� (Romains�4.13), la terre enti�re, renouvel�e par la r�demption, le r�gne de Dieu, ce qui revient � l�id�e exprim�e au verset 14 dans cette parole?: �?la promesse de l�Esprit?�.

Le pays de Canaan n��tait pas le dernier but de la promesse, il n�en �tait que le symbole?; c�est pourquoi, longtemps apr�s qu�Isra�l en eut pris possession, David proph�tisa le vrai repos (H�breux�4.8 et suivants). De m�me, la post�rit� � laquelle s�adressait la promesse de poss�der Canaan, n��tait pas exclusivement ce peuple d�Isra�l qui y fut introduit par Josu�, mais le vrai peuple de Dieu, les rachet�s de Christ, mis par lui en possession du repos �ternel qu�il leur a acquis (verset 29). Cette derni�re remarque est essentielle pour l�intelligence des paroles qui suivent dans notre verset.

Voici un des passages de l��criture qui ont donn� aux ex�g�tes le plus de travail et � la critique une abondante p�ture. �?Voyez, a-telle dit, � quelle interpr�tation arbitraire et rabbinique l�ap�tre a recours?! Il raisonne sur le singulier et le pluriel d�un mot qui n�a jamais de pluriel, il applique � une seule personne (Christ), une expression (post�rit�, semence) qui ne peut avoir qu�un sens collectif et tout cela, afin de plier forc�ment une parole de l��criture � ses propres id�es. Que peut-il prouver par l�???�

� ces objections qui, philologiquement, sont parfaitement fond�es, voici ce que r�pond l�ex�g�se de l��cole oppos�e?: Tout ce que veut dire l�ap�tre, c�est que, dans la parole qu�il cite, il ne saurait �tre question de plusieurs post�rit�s, ce qui serait v�ritablement le cas s�il y en avait une qui obtint l�h�ritage selon la promesse et une autre qui p�t y pr�tendre par les �uvres de la loi (versets 17 et 18).

C�est exactement ce que l�ap�tre d�veloppe plus au long en parlant d�Abraham dans Romains�4.16, o� il mentionne aussi plusieurs post�rit�s?: �?C�est donc par la foi?�, dit-il, apr�s avoir montr� que Juifs et pa�ens sont h�ritiers de la promesse, �?afin que ce soit par gr�ce, pour que la promesse soit assur�e � toute la post�rit�, non seulement � celle qui est de la loi, mais aussi � celle qui est de la foi d�Abraham, le p�re de nous tous?� (Romains�4.16).

Il est m�me un autre sens encore dans lequel l��criture pourrait parfaitement parler des post�rit�s d�Abraham et de post�rit�s � tous �gards tr�s distinctes?: celle par Agar et Ketura et plus tard par �sa�, n�a rien de commun, dans l�histoire du r�gne de Dieu, avec sa post�rit� par Isaac et par Jacob.

Et m�me dans sa post�rit� par Jacob, �?ce ne sont pas tous ceux qui sont de la semence d�Abraham qui sont ses enfants?;?� (Romains�9.6 et suivants) mais la seule vraie post�rit� c�est Christ et ses rachet�s, son �glise qui est son corps, selon l�interpr�tation de Calvin. Voil� pour l�emploi du mot post�rit�, ou semence, au pluriel.

Quant � l�application de ce mot, toujours collectif (voir pourtant Gen�se�4.25 en h�breu), � une seule personne, Christ, cette objection est d�j� r�fut�e par ce qui pr�c�de?; si l�on entend par Christ, non seulement le Christ historique, personnel, mais le Christ id�al, c�est-�-dire Christ et son �glise, alors l�id�e est r�ellement collective comme le mot et telle est souvent la pens�e de l�ap�tre (Galates�3.29?; 1�Corinthiens�1.13?; 1�Corinthiens�12.12?; �ph�siens�1.22?; �ph�siens�1.23).

Toutes les promesses faites au peuple de Dieu embrassent Christ, en qui seul elles s�accomplissent et toutes les proph�ties relatives au Sauveur embrassent aussi son �glise, recueillie par la m�me foi de tout peuple, de toute langue, de toute nation.

De ces objections et de cette d�fense on peut conclure que la pens�e de Paul est vraie, lumineuse au point de vue des �critures, si m�me l�argumentation sur laquelle il la fonde est grammaticalement d�fectueuse.

Verset 17

Ratifi� par Dieu � Abraham (voir verset 15). Le texte re�u ajoute ici?: �?ratifi� envers Christ ou � l��gard de Christ?�. Ces mots, non authentiques, devaient, dans la pens�e du correcteur, reproduire l�id�e du verset 16.

Paul applique ici sa comparaison du verset 15 et argumente du fait d�j� indiqu� au commencement du verset 16. Ainsi?:

  1. on n�annule pas un testament authentique (verset 15)?;
  2. il a �t� donn� � Abraham par la promesse?;
  3. cette promesse ne peut �tre annul�e par la loi, venue si longtemps apr�s.

En rappelant les 430 ans pendant lesquels les Isra�lites furent en �gypte (Exode�12.40), depuis les derni�res promesses r�it�r�es � Jacob jusqu�� la loi, l�ap�tre n�entend point observer une chronologie rigoureuse, mais exprimer seulement par ce chiffre connu le long intervalle �coul� entre la promesse et la loi?: celle-ci ne pouvait en aucune fa�on annuler celle-l�.

Verset 18

Grec?: �?Dieu l�a gratifi� (donn� par gr�ce) � Abraham par la promesse?�, sans aucune condition. Ce don �tant irr�vocable (verset 15), reste pour tous le seul moyen d�obtenir l�h�ritage � l�exclusion de la loi (comparer Romains�4.4-5?; Romains�4.14).

Verset 19

Les Juifs devaient n�cessairement opposer � l�ap�tre l�objection qu�il pr�vient ici?: Puisque le salut est par gr�ce, fond� uniquement sur la promesse de Dieu et re�u par la foi sans les �uvres de la loi, pourquoi cette loi sainte donn�e avec tant d��clat, qui remplit une si immense place dans la vie du peuple d�Isra�l (Voyez la m�me question Romains�3.31)??

La r�ponse de l�ap�tre est conforme � tous les enseignements de l��criture sur le but de la loi?: Elle a �t� ajout�e � cause des transgressions, c�est-�-dire, d�une part, pour donner au transgresseur la conscience humiliante de son p�ch�, faire abonder en lui le p�ch�, le porter par l� � soupirer apr�s la r�demption et ainsi le ramener � la �?promesse?;?� (Romains�3.20?; Romains�5.20?; Romains�7.13) d�autre part, pour emp�cher, ne f�t-ce que par la crainte du ch�timent, les plus grossi�res manifestations de la corruption (versets 23 et 24).

C�est-�-dire Christ, la vraie post�rit� (comparer verset 16, note).

L�Ancien Testament ne mentionne pas la pr�sence ou le minist�re des anges dans la promulgation de la loi sur le Sina�, � moins qu�il ne s�agisse de �?l�ange de l�alliance?� ou �?de l�ange de la face de l��ternel?�. Dieu parlait lui-m�me � Mo�se. Mais cette id�e, introduite dans la th�ologie juive par la traduction grecque du passage Deut�ronome�33.2 (qui rend saints par anges), fut d�s lors g�n�ralement re�ue.

Paul et le Nouveau Testament l�adoptent (Actes�7.53?; H�breux�2.2) en conformit� avec cette notion biblique que le Dieu souverain ne se communique pas directement aux hommes (Exode�33.20-23?; Jean�1.18).

Quant au m�diateur de la loi, il ne peut �tre que Mo�se et nullement, comme le veulent Calvin et d�autres, le Fils de Dieu, ce qui serait en contradiction avec le raisonnement de l�ap�tre au verset suivant

Mais quelle est l�intention de l�ap�tre en rappelant ces circonstances de la promulgation de la loi?? Les uns pensent qu�il veut en relever la dignit�?; les autres, qu�il veut en faire sentir l�inf�riorit� relativement � la nouvelle alliance. Ce fut le peuple lui-m�me qui alors demanda avec instance la m�diation de Mo�se, ne pouvant supporter la pr�sence ni la parole directe de l��ternel (Exode�20.18?; Exode�20.19?; Deut�ronome�5.5), preuve nouvelle que ce n�est pas la loi qui r�concilie le p�cheur avec le Dieu saint (verset 21).

Le peuple ne pouvait pas m�me entendre la loi?: comment e�t-elle pu le rendre juste??� Luther

Verset 20

Aux paroles qui pr�c�dent (verset 19) et qui forment avec celles qui suivent (verset 21) l�ensemble le plus clair, Paul ajoute ici une remarque incidente, tr�s obscure par sa bri�vet� m�me.

Peu de versets de l��criture ont autant occup� les commentateurs. Il serait inutile de citer leurs interpr�tations, infiniment diverses.

Voici la traduction litt�rale, d�apr�s laquelle chaque lecteur pourra s�efforcer de trouver � ces paroles le sens qui rentre le mieux dans l�ensemble de la pens�e de l�ap�tre?: �?Or le m�diateur n�est pas d�un, mais Dieu est un?�.

� propos du m�diateur qu�il vient de nommer, l�ap�tre pose ce principe bien connu, qu�un m�diateur ne l�est jamais d�un seul homme, d�une seule partie, mais de deux, qui sont divis�es et qu�il s�agit de rapprocher, de r�concilier. Tel �tait Mo�se, entre Dieu et le peuple?; mais seulement pour un temps?; car l��conomie de la loi est transitoire puisqu�elle suppose deux volont�s unies par un m�diateur et qu�elle re�oit de l�une des parties contractantes, le peuple d�Isra�l, son caract�re temporaire et limit�?; tandis que Dieu, qui est un seul Dieu, absolu, ind�pendant, a donn� la promesse de gr�ce � Abraham (versets 15-18) librement, sans m�diateur, sans conditions, sans aucun contrat et la promesse re�oit de ce fait un caract�re permanent et universel?; elle est immuable et unique comme son auteur.

Dieu a bien voulu ensuite admettre la m�diation de Mo�se?; mais quand la promesse sera accomplie (verset 19), la m�diation de Mo�se pourra cesser, son minist�re par la loi ayant atteint son but. Ainsi donc la loi n�est pas contraire aux promesses de Dieu (verset 21). Le m�me Dieu qui a donn� les promesses a donn� aussi la loi qui devait y pr�parer son peuple et il reste toujours un, toujours le m�me dans ses desseins.

Tel est � peu pr�s le sens sur lequel s�accordent les meilleurs ex�g�tes. Il peut se compl�ter par cette remarque de J.-F. von Meyer?:

Dieu est un, c�est-�-dire qu�il ne souffre point d�opposition?; c�est pourquoi nous devons, comme enfants de Dieu, parvenir � l�unit� divine par un M�diateur plus grand que Mo�se (H�breux�8.6?; 1�Timoth�e�2.5?; Romains�9.5), et alors notre s�paration d�avec Dieu (qui a donn� la promesse sans m�diateur) dispara�tra.� comparer versets 26-28

Il faut mentionner encore l�opinion de ceux qui, comme Calvin, entendent ici par le m�diateur non pas Mo�se, mais J�sus-Christ et interpr�tent notre passage ainsi?: �?Ce m�diateur ne l�est pas d�un seul peuple (les Juifs), il l�est aussi des pa�ens?; mais Dieu est un seul Dieu qui r�concilie les uns et les autres avec soi, qui a donn� aussi bien la promesse de gr�ce que la loi?�.

Ce sens n�est pas du tout en harmonie avec l�ensemble du raisonnement de Paul dans ces versets.

Verset 21

Et alors la promesse serait an�antie (Romains�4.14), Dieu se contredirait, il ne serait plus un (verset 20), il y aurait deux voies oppos�es de salut et deux post�rit�s d�Abraham, l�une par la promesse, l�autre par la loi (verset 15, note)?; et les faux docteurs seraient fond�s � s�opposer � la doctrine de Paul. Mais� (verset 22).

Verset 22

Grec?: �?Afin que la promesse qui est de par la foi de J�sus-Christ, f�t donn�e aux croyants?�. Ainsi la loi, bien loin de pouvoir vivifier (verset 21), n�a fait qu�enfermer tous les hommes sous le p�ch� (comparez Romains�11.32), leur en a fait sentir les cha�nes et l�esclavage, sans leur laisser le plus l�ger espoir de se d�livrer par eux-m�mes (verset 12, note), afin qu�ils se sentissent press�s de recourir, par la foi, � la promesse et � celui qui l�a accomplie, J�sus-Christ (Romains�1.17?; Romains�3.22).

L�ap�tre ne dit pas ici?: la loi, mais l��criture, parce que tout l�Ancien Testament concourait au m�me but, manifester le p�ch�, � l�exception de la promesse faite � Abraham, puis r�it�r�e et confirm�e par la parole des proph�tes. Mais la promesse ouvrait aux regards de l�homme une tout autre voie de salut (verset 8, note).

Verset 23

Grec?: �?Nous �tions enferm�s, gard�s sous la loi (verset 22), pour la foi qui devait �tre r�v�l�e?�.

Par la foi, l�ap�tre entend ici l�objet de la foi, tout l��vangile. En effet, il ne faut pas oublier qu�avant la venue de cette foi, sous l�ancienne alliance, la foi consid�r�e en elle-m�me, la foi subjective et personnelle existait d�j�.

L�ap�tre nous le dit lui-m�me d�Abraham (Galates�3.6?; Romains�4.1 et suivants), de David (Romains�4.6 et suivants). L��p�tre aux H�breux dit d�une multitude de croyants?: �?Tous ceux-l� sont morts en la foi?� aux promesses et ont �t� justifi�s par cette foi (H�breux 11). Mais tout le peuple et m�me ces croyants, en une grande mesure, n��taient pas moins gard�s sous la loi, par laquelle Dieu faisait leur �ducation pour un meilleur avenir (verset 24). Bien plus, ce rapport de la loi et de la gr�ce dure encore et durera toujours, selon le degr� de d�veloppement o� se trouvent les hommes.

Saint Paul entend, par la venue de la foi, le temps o� Christ devait venir?; mais toi, tu dois l�appliquer tout aussi bien � l��uvre que la loi et la gr�ce op�rent en chaque croyant. Car ce qui est arriv� dans l�histoire lorsque Christ est venu, arrive encore journellement en chaque chr�tien qui se convertit?: la loi tombe avec ses terreurs?; la libert�, la vie �ternelle sont mises en lumi�re.� Luther

Verset 25

Le mot rendu ici par conducteur et que l�on pourrait traduire plus compl�tement par conducteur d�enfants (Grec?: �?p�dagogue?�), d�signait, chez les anciens, des esclaves charg�s de surveiller les enfants, de les conduire chez les ma�tres, etc. Image tr�s juste de la loi, selon le but que lui assigne l�ap�tre (versets 23-25).

Ce minist�re de la loi, pour amener les hommes � Christ, n�a jamais cess�?; car si Paul ajoute?: nous ne sommes plus sous ce p�dagogue, c�est en parlant de ceux pour qui v�ritablement la foi est venue.

Il est toujours, m�me sous l��vangile, des multitudes qui n�en sont point encore l�, pour qui la foi n�est pas venue, qui, au contraire, se trouvent, comme les Isra�lites de l�ancienne alliance, � l��tat d�enfants (Galates�4.1?; Galates�4.2), en qui doit s�accomplir encore le minist�re de la loi pour les amener � Christ. Toutes les phases successives de l�histoire du r�gne de Dieu se reproduisent simultan�ment, � chaque �poque, dans les divers �tats d��me.

Sous cette image d�un p�dagogue, dit Luther, l�ap�tre nous montre clairement comment nous devons employer la loi?; car, de m�me que le p�dagogue conduit les enfants, les punit, les attriste, non dans l�intention que cette discipline dure toujours, mais afin que plus tard ils jouissent des biens de leur p�re d�autant plus librement et avec joie, ainsi nous devons savoir que si la loi effraie et contriste les �mes c�est afin de les pr�parer � Christ et � la libert� spirituelle qui doit suivre.

Verset 26

Grec?: �?Car tous, vous �tes fils de Dieu, en Christ J�sus, par la foi?�.

Tous, tant Juifs que pa�ens, en sorte que ni les uns ni les autres ne sont plus sous le p�dagogue?: pourquoi donc vous, Juifs, voudriez-vous y ramener vos fr�res convertis du paganisme?? En s�adressant de nouveau directement � ses lecteurs, tandis que jusqu�ici il n�avait parl� que des Juifs, il leur applique tout ce qu�il vient de dire et en tire les conclusions (versets 26-29).

Si l�ap�tre appelle encore fils de Dieu des chr�tiens auxquels il vient de faire de tels reproches (verset 1 et suivants), c�est dans la supposition exprim�e au verset suivant et pour autant qu�ils ne sont point d�chus de la foi en J�sus-Christ, malgr� leurs erreurs.

Verset 27

Paul affectionne cette image si juste et si frappante?: rev�tir (voir 1�Corinthiens�15.53?; 1�Corinthiens�15.54?; �ph�siens�4.24?; Colossiens�3.10?; comparez 2�Corinthiens�5.2-4).

Rev�tir Christ, c�est devenir tellement un avec lui, que sa justice nous enveloppe tout entiers et que sa vie soit notre vie?: en sorte que Dieu ne nous voie plus, nous, p�cheurs, mais son Fils en nous et nous en lui. Cela seul donne � l��me l�assurance et la paix pour para�tre un jour devant le Saint et le Juste.

Mais comment peut-il dire que tous ceux qui ont �t� baptis�s ont rev�tu Christ, puisqu�il s�en faut tant que le bapt�me soit efficace en tous?? Ne parait-il pas absurde d�unir ainsi la gr�ce du Saint-Esprit � un signe ext�rieur?? Je r�ponds?: Paul parle des sacrements de deux mani�res diff�rentes?: s�il a affaire � des hypocrites qui se glorifient de vaines c�r�monies, il pr�che le vide et le n�ant de ces choses ext�rieures et il attaque vigoureusement cette fausse confiance. Pourquoi?? Parce qu�alors il regarde, non � l�institution divine, mais � l�abus des impies qui la corrompent. Tandis que lorsqu�il s�adresse � des croyants qui usent des symboles comme ils le doivent, il joint aux signes la v�rit� qu�ils repr�sentent. Pourquoi?? Parce que Dieu ne nous montre pas dans les sacrements une pompe trompeuse, mais il nous communique en m�me temps la chose m�me que le symbole repr�sente. D�s lors, selon l�institution de Dieu, la r�alit� est unie aux signes. Si quelqu�un objecte que, par le p�ch� des hommes, le sacrement peut n��tre plus en r�alit� ce qu�il repr�sente, la r�ponse est facile?: les impies ne sauraient �ter aux sacrements leur nature, ni leur efficace, quoiqu�eux-m�mes n�en retirent aucun fruit. Les sacrements offrent aux bons comme aux m�chants la gr�ce de Dieu et ce n�est pas pour tromper qu�ils promettent la gr�ce du Saint-Esprit?: les fid�les re�oivent ce qui est offert?; les impies, en le repoussant, le rendent inutile quant � eux, mais ils ne peuvent emp�cher ni Dieu d��tre fid�le, ni la signification des sacrements d��tre vraie et r�elle. Ainsi l�ap�tre ne transporte pas au signe ce qui n�est propre qu�� Dieu et cependant il constate la force des sacrements, afin que nul ne les prenne pour de vains et froids spectacles.� Calvin

(comparer sur la doctrine du bapt�me Romains�6.3-11)

En insistant sur la r�alit� et l�efficace de cette institution du bapt�me (et de la c�ne) pour n�en pas faire �?un vain et froid spectacle?�, il faut se souvenir que Paul ne lui attribue cette profonde signification que pour des hommes qui, avant de recevoir le bapt�me, avaient �t� amen�s, par la pr�dication de l��vangile, � la connaissance du Sauveur, � la foi en lui?; sans cela on tombe dans l�erreur oppos�e, on fait du bapt�me et de la puissance de r�g�n�ration qui lui est attribu�e une �uvre magique, un opus operatum, transf�rant � l�acte en lui-m�me ce qui ne peut �tre qu�une �uvre de la puissance et de la gr�ce de Dieu et que la foi seule peut s�approprier.

Verset 28

Toutes ces diff�rences de nationalit� (juive ou pa�enne), de rang social, de sexe, sont effac�es pour ceux qui, par la foi et la r�g�n�ration, sont devenus un avec J�sus-Christ et sont transform�s par lui � sa ressemblance (verset 27).

Verset 29

C�est l� la conclusion de tout ce que l�ap�tre a prouv� (versets 15-28), c�est un regard qu�il jette en arri�re sur sa d�monstration?: les faux docteurs pr�tendaient que ceux-l� seuls �taient la post�rit� d�Abraham, qui, entrant par la circoncision dans l�alliance ancienne, observaient toutes les prescriptions temporaires de la loi.

Paul a montr� que, dans ce cas, il y aurait plus d�une post�rit� d�Abraham, puisque la promesse, qui certainement en a cr�� une, a �t� donn�e longtemps avant la loi (versets 15-18). Il a prouv� ensuite par le but de la loi, qu�elle ne changeait rien aux dispositions que Dieu avait prises par la promesse, puisque la loi n��tait qu�un moyen pr�paratoire, �ducateur, pour amener � Christ, en qui n�existent plus de diff�rences (versets 19-28).

Il n�y a donc qu�une seule post�rit� d�Abraham, celle de la promesse, parfaitement accomplie en J�sus-Christ (verset 29).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Galatians 3". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/galatians-3.html.