Bible Commentaries
Galates 4

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-31

Plan du commentaire biblique de Galates 4

Comment d�esclave l�h�ritier est devenu enfant de Dieu et ne saurait retourner sous le joug

Un fils, tant qu�il est enfant, ne diff�re gu�re de l�esclave, et, quoique h�ritier du Ma�tre, il est sous tutelle jusqu�� sa majorit�; ainsi �tions-nous asservis sous l��conomie de la loi (1-3).

Mais, les temps �tant accomplis, Dieu a envoy� son Fils, nous a donn� l�Esprit d�adoption, par lequel nous l�invoquons comme notre P�re et a fait de nous ses fils et ses h�ritiers (4-7).

Comment donc vous, apr�s avoir servi de faux dieux, mais connaissant maintenant le Dieu de l��vangile, retourneriez-vous encore sous la servitude des observances l�gales�? Aurais-je travaill� en vain parmi vous�? (8-11).

Verset 1

Comment d�esclave l�h�ritier est devenu enfant de Dieu et ne saurait retourner sous le joug (1-11)

Ce je dis se rapporte � la fois � ce qui pr�c�de (Galates�3.23-25) et aux d�veloppements qui vont suivre. C�est, en effet, la pens�e de la fin du chapitre Galates 3 que l�ap�tre reprend ici et qu�il d�veloppe par une image nouvelle (versets 1-3), afin d�opposer � l��tat de l�homme sous la loi la pl�nitude des gr�ces de Dieu, qui sont notre partage depuis la venue du Sauveur (verset 4 et suivants).

Verset 2

Ce second verset explique comment l�h�ritier, tant qu�il est mineur, ne diff�re en rien de l�esclave?: il n�a point sa libert�, ni la jouissance et l�administration des biens dont il est pourtant le seigneur par sa naissance.

Le moment de sa majorit� est ici repr�sent� comme d�pendant uniquement de la volont� du p�re, ce qui �tait alors et est aujourd�hui encore le cas en divers pays. Ce d�tail anticipe sur la pens�e exprim�e au verset 4 �?l�accomplissement des temps?� �tait marqu� et fix� par la souveraine volont� de Dieu.

Verset 3

Application de l�image employ�e aux versets 1 et 2. Paul consid�re tout ce qui a pr�c�d� l��vangile et la vie chr�tienne comme un �tat d�enfance.

On s�attendait � ce qu�il indiquerait la loi et ses prescriptions sans nombre comme ayant tenu lieu, sous l�ancienne alliance, des �?tuteurs et administrateurs?;?� (verset 2) c�est ce qu�il a fait ci-dessus (Galates�3.23-25). Au lieu de cela, il nomme les rudiments ou plut�t les �l�ments du monde.

Ce mot qui ne se retrouve que dans Colossiens�2.8?; Colossiens�2.20 et ci-dessous, verset 9 (avec des �pith�tes diff�rentes), a �t� expliqu� de diverses mani�res.

Le terme d��l�ments, en grec comme dans notre langue, a une double signification?: appliqu� aux objets de la nature, il d�signe les parties premi�res et constitutives d�une chose?; dans un ordre plus �lev�, l�art, la science, la religion, il en indique les premiers principes.

Si l�on prend ici ce mot dans le premier sens, il faudrait entendre les forces de la cr�ation, la nature avec ses lois?; dans le second sens, il s�agirait des premiers principes de la connaissance religieuse, de la loi avec toutes les minutieuses prescriptions dont elle �tait entour�e.

On n�h�siterait pas � comprendre ainsi ces paroles, si l�ap�tre ne d�signait ces �l�ments comme des �l�ments du monde, terme qui ne para�t gu�re pouvoir s�appliquer aux prescriptions de la loi mosa�que, ni au peuple juif seul, ni � toute notre humanit�, ainsi qu�on l�a pr�tendu.

D�un autre c�t�, si Paul avait en vue seulement des pa�ens, dont toute la religion n��tait qu�un naturalisme divinis� ou l�adoration de la nature sous mille formes diverses, on pourrait s�arr�ter au premier sens que nous avons donn� au mot monde?; mais �videmment il parle surtout ici des Juifs et de leur �tat de servitude sous la loi?; quelle peut donc �tre sa pens�e?? La voici et elle r�unit les deux significations du terme?: tous les hommes sont asservis aux forces brutes de la nature aussi longtemps qu�ils ne connaissent pas le Dieu qui est esprit et qui veut �tre ador� en esprit et en v�rit�.

L�homme, originairement destin� � dominer la nature, en est devenu l�esclave par le p�ch� et tout culte qu�il rend � Dieu se ressent de cet esclavage. Dieu, en donnant aux Juifs des prescriptions l�gales, symboliques, qui �taient relatives � la vie naturelle (lois sur le manger, le boire, les temps, les saisons, les jours (verset 10), les purifications, etc.), leur avait en m�me temps fourni assez de lumi�res pour qu�ils comprissent le sens spirituel de ces ordonnances, en les interpr�tant comme des symboles, en s��levant du visible � l�invisible, du corps � l��me.

Tel �tait en particulier le but constant de la pr�dication des proph�tes. Mais, � l�exception d�un petit nombre d�hommes vraiment pieux et �clair�s, ce peuple, par un effet de son aveuglement charnel, resta constamment attach� au sens mat�riel des prescriptions?; il prit le moyen pour la fin?; son culte d�s lors retomba dans un naturalisme presque pa�en et ainsi, au lieu de s��lever par degr�s, selon l�intention de Dieu, vers la libert� et l�adoration spirituelles, il resta dans la servitude des �l�ments du monde.

Voil� pourquoi l�ap�tre appelle ces �l�ments faibles et pauvres (verset 9)?; ils ne sauraient par eux-m�mes communiquer � l��me ni force, ni vie, ni paix (comparer Colossiens�2.20). C�est � ces rudiments que les faux docteurs voulaient ramener les chr�tiens de Galatie, d�j� en possession de cet �vangile spirituel, �ternel, qui porte tous les caract�res d�une �uvre du Dieu vivant (versets 4 et 5).

Verset 4

Grec?: �?Mais lorsque vint la pl�nitude ou l�accomplissement du temps?�

Terme tr�s important � remarquer, par lequel l�ap�tre signale l��poque pr�cise choisie par la sagesse de Dieu pour envoyer son Fils. Il ne pouvait le faire qu�apr�s une longue pr�paration du peuple juif et des nations pa�ennes.

Cette pr�paration eut lieu pour le premier par les r�v�lations divines, par les promesses, par la loi, par toutes les institutions mosa�ques?; elle eut lieu pour les secondes par le d�veloppement de la civilisation, par les efforts impuissants de la philosophie, par les dispensations de Dieu et les exp�riences des peuples, convaincus enfin qu�ils ne pouvaient parvenir par eux-m�mes ni � conna�tre Dieu, ni � s�affranchir de la servitude du p�ch�. � tous �gards, les temps �taient accomplis quand Christ parut.

Verset 5

Le Fils de Dieu, n� de femme, terme qui indique sa parfaite humanit� (Job�14.1), a d� �tre en toutes choses semblable � ses fr�res. Il a d� m�me na�tre et vivre sous la loi, en porter le joug, l�accomplir parfaitement, par une ob�issance dont le dernier acte a �t� sa mort sur le Calvaire. Et tout cela afin de racheter ceux qui avaient viol� cette loi (Galates�3.13), et de les �lever � la condition glorieuse d�enfants de Dieu, caract�ris�e ici par le terme d�adoption (Romains�8.15, note).

D�s ce moment, Juifs et pa�ens jouissent par la foi d�une double libert�?: comme majeurs, ils ne sont plus sous la tutelle des �?�l�ments du monde?� et ils adorent Dieu leur P�re en esprit et en v�rit�?; la loi ne se dresse plus devant eux avec ses menaces et ses condamnations?; mais rev�tus de la justice de Christ, rendus agr�ables � Dieu en son Fils bien-aim�, ils re�oivent la force d�accomplir la loi avec une filiale ob�issance, dans laquelle ils trouvent le bonheur au lieu de l�esclavage.

Verset 6

Voir Romains�8.15, note.

Ces fils de Dieu sont rev�tus de tous les privil�ges et de l�Esprit m�me du Fils de Dieu, par lequel ils invoquent Dieu comme leur P�re?!

Verset 7

Voir Romains�8.17, note.

Ici diverses variantes.

Le texte re�u?: h�ritier de Dieu par Christ?; d�autres?: h�ritier par Christ ou encore par J�sus-Christ?; quelques-uns?: h�ritier de Dieu, coh�ritier de Christ (copi� de Romains�8.17)?; un seul?: h�ritier tout court.

La le�on de notre texte est la plus autoris�e. Elle correspond �videmment aux derniers mots du verset 2, qui attribuent au p�re la d�termination du moment o� il met son fils en possession de ses biens.

Ces paroles s�adressent aux Galates, n�s pour la plupart dans le paganisme, comme le prouve verset 8. Il y a d�autant plus de force dans le reproche que leur fait l�ap�tre (versets 9-11), de vouloir retourner sous le joug de la servitude. Pour donner encore plus de pr�cision � ses paroles, il les adresse � ses lecteurs individuellement en employant tout � coup ce pronom au singulier?: tu n�es plus esclave�

Verset 8

Point de vrais dieux. �?Quand vous les serviez ne connaissant point Dieu, vous �tiez en quelque degr� excusables, mais maintenant?� (verset 9)?!

Verset 9

Ici l�ap�tre se corrige, se reprend, en quelque sorte, pour donner � sa pens�e plus de force?: Nous ne connaissons Dieu r�ellement que lorsque nous avons �t� connus de lui, ce qui implique de sa part l�amour, l�adoption (comparer 1�Corinthiens�8.1-3, note?; Jean�10.14?; Jean�10.15).

Paul ajoute beaucoup par l� � son argument?: ce n�est pas l�homme qui pr�vient Dieu et qui le choisit, mais l�inverse (Romains�8.28?; Romains�8.29?; �sa�e�65.1?; Jean�15.16). Or, la pens�e de cette libre gr�ce de Dieu, par laquelle seule l�homme a connu Dieu, devait humilier plus encore les Galates d�avoir pu se laisser entra�ner de nouveau sous le joug des faibles et pauvres �l�ments du monde.

Verset 10

Voir sur ces �l�ments ou rudiments verset 3, note. Ici l�ap�tre les rabaisse encore par ces �pith�tes?: faibles et pauvres, qu�il oppose � la force et � la richesse de l�Esprit Puis il cite l�observation des diverses f�tes isra�lites comme exemple du joug l�gal que les faux docteurs avaient impos� aux Galates.

Vous observez avec anxi�t� (grec), avec un esprit servile, contraire � la libert� du chr�tien?: tel est le sens du verbe original.

Ces jours sont les sabbats et autres f�tes fix�es par la loi, les mois sont les nouvelles lunes qui marquaient certaines solennit�s?; les temps indiquent en g�n�ral les �poques consacr�es � de grandes f�tes, comme la P�que (L�vitique�23.4)?; les ann�es d�signent le retour d�autres solennit�s, comme le grand jubil�, l�ann�e sabbatique.

Imposer ces observances comme une obligation servile, y chercher en tout ou en partie sa justification devant Dieu, voil� ce qui �tait d�roger � la libre gr�ce de Dieu et ce que l�ap�tre censure avec tant de force.

C��tait, � la lettre, retomber sous les �l�ments du monde, puisque par l� on faisait d�pendre son ob�issance et sa pi�t� du cours des astres et des saisons, objets du culte des pa�ens eux-m�mes (verset 3, note). Aussi Paul exprime-t-il (verset 11) toute la crainte que lui inspiraient ces aberrations pour le r�sultat de ses travaux parmi les Galates.

Verset 12

Restons unis, je vous le demande avec pri�re�; ce n�est pas � moi que vous avez fait tort�; au contraire, vous m�avez re�u, malgr� mon infirmit�, comme un ange de Dieu. Vous �tiez alors si heureux�! Et vous m�aimiez au point que vous m�auriez t�moign� cet amour par les plus douloureux sacrifices�; serais-je donc devenu votre ennemi�? (12-16).

D�autres aussi ont du z�le pour vous, mais c�est afin de vous attirer � eux en vous d�tachant de moi (17, 18).

De l�, � mes enfants bien-aim�s�! Les douleurs que j��prouve � votre sujet�; que ne puis-je �tre aupr�s de vous et vous faire entendre ma voix�! (19, 20)

Vive et douloureuse effusion de c�ur (12-20)

Plusieurs entendent ces paroles comme 1�Corinthiens�11.1 �?Imitez-moi dans la libert� chr�tienne o� je suis, o� j�ai trouv� l�assurance et la paix?�?! Mais que signifie alors le second membre de la phrase?: car moi aussi je suis comme vous?? Paul veut dire, a-t-on r�pondu, que, quoique n� juif, il s�est d�pouill� de tout pr�jug� pour recevoir le salut tel qu�il l�annon�ait aux pa�ens. Ce sens est tr�s admissible, d�autant plus que l�on peut traduire ainsi?: Devenez comme moi, car moi aussi je suis devenu comme vous, comme si j��tais sans loi (1�Corinthiens�9.21).

Mais on peut voir aussi dans ces paroles simplement l�expression de l�affectueuse communion d�esprit dans laquelle l�ap�tre d�sire rester avec les Galates, malgr� les reproches qu�il leur adresse?: �?Mettez-vous � ma place et comprenez-moi?; car moi aussi je me mets � la votre, vos int�r�ts spirituels sont les miens?�. Tel serait le d�but de l�appel path�tique, effusion de sa profonde tendresse, par lequel Paul va tenter de ramener les Galates (versets 12-20).

Si les raisons scripturaires qu�il a d�velopp�es jusqu�ici n�avaient pas convaincu l�esprit de ses lecteurs, son amour du moins touchera leur c�ur par le souvenir des rapports intimes que Dieu avait form�s entre eux et lui lorsqu�il leur pr�cha l��vangile et dans lesquels ils s��taient sentis si heureux. Apr�s avoir ainsi donn� essor aux sentiments dont son c�ur est rempli, il reprend la suite de son exposition et couronne sa d�monstration par une all�gorie emprunt�e � l�histoire des patriarches (verset 21 et suivants).

C�est ainsi qu�il apprend aux pasteurs qu�ils doivent avoir un c�ur de p�re et de m�re, non pour les loups ravissants, mais pour les pauvres brebis s�duites et �gar�es, supportant leur faiblesse et les traitant avec la plus grande douceur.� Luther

Ce mot si humble, si affectueux, ne doit se joindre ni � la phrase qui pr�c�de, ni � celle qui suit, mais former une pens�e ind�pendante?: �?Je ne veux pas seulement reprendre, enseigner, je n�ordonne point, je vous prie?!?�

�?Ne croyez donc pas que ce soit par aucun sentiment personnel que je vous parle d�une mani�re si s�v�re. Je me rappelle bien plut�t avec �motion les t�moignages de votre attachement?� (verset 14).

Verset 14

On peut traduire aussi?: �?C�est � cause d�une infirmit� de la chair que je vous ai annonc� l��vangile?�, l�ap�tre aurait �t� retenu par une maladie chez les Galates et amen� ainsi � leur annoncer l��vangile.

Une variante autoris�e fait dire � Paul?: (verset 14) �?l��preuve que vous avez eu � souffrir dans ma chair, vous ne l�avez pas m�pris�e ni rejet�e avec d�go�t?�?! On voit par ces paroles et par d�autres semblables (1�Corinthiens�2.3?; 2�Corinthiens�12.7), que Paul avait � souffrir de quelque infirmit� corporelle qui rendait son ext�rieur m�prisable aux yeux du monde.

Mais telle avait �t� parmi les Galates la puissance de sa parole, accompagn�e de l�Esprit de Dieu, qu�ils n�avaient pas tard� � reconna�tre dans cet homme infirme l�envoy� de Dieu (tel est le sens du mot ange), le repr�sentant de J�sus-Christ lui-m�me.

Verset 15

Grec?: �?L�expression de votre bonheur?�. Ce bonheur que vous exprimiez vous-m�mes, d�o� venait-il?? de la servitude de la loi, ou de l�assurance de votre salut par pure gr�ce??

Selon une variante, il faudrait traduire?: �?O� est maintenant votre bonheur???� (Vous l�avez perdu depuis qu�on vous a remis sous le joug de la servitude). Quoique cette variante ne soit pas suffisamment autoris�e, ce sens serait bien en harmonie avec les paroles qui suivent et qui motivent (car) l�id�e du bonheur des Galates, mais comme une chose qui n�est plus (verset 16).

Luther traduit?:

Que vous �tiez heureux alors.

Vous m�auriez t�moign� votre amour par les plus douloureux sacrifices.

Verset 16

Grec?: �?En �tant vrai envers vous?�, comme �ph�siens�4.15. La charit� en Dieu lui-m�me est ins�parable de la v�rit� (Jean�1.14, note)?; quiconque hait ceux qui lui disent la v�rit�, doit songer que cette haine remonte jusqu�� Dieu. Quel contraste avec le verset qui pr�c�de?! Et ce contraste ressort plus encore de la traduction litt�rale.

Paul dit?: Vous m�aimiez ainsi (verset 15), et il ajoute (grec)?: en sorte que je suis devenu votre ennemi?; vous me ha�ssez, et cela, parce que je vous ai dit la v�rit�?! Double contraste exprim� par une ironie pleine de tristesse.

Verset 17

Paul en disant?: �?Suis-je devenu votre ennemi???� reporte naturellement sa pens�e sur les faux docteurs qui en sont la cause et dont il parle sans les nommer.

L�expression grecque, z�ler quelqu�un, signifie le poursuivre pour le gagner, �tre jaloux de lui. Voil� ce qu��taient les faux docteurs pour les Galates?; mais ce z�le n��tait pas pur, il avait un motif cach� que l�ap�tre d�voile?; tandis qu�il �tait, lui, jaloux des �mes pour les pr�senter � Christ (2�Corinthiens�11.2), ceux-l� l��taient pour les attirer � eux, � leur parti et c�est l� le vrai signe de l�esprit d�erreur et de secte.

Pour cela, il fallait d�tacher les Galates de l�ap�tre. Grec?: �?Ils veulent vous exclure?�, ou, selon une variante, nous exclure?; en tout cas, vous s�parer de moi et par l� m�me de la communion de l��glise, �?afin que vous soyez z�l�s pour eux?�.

Verset 18

L�ap�tre jette un regard plein de tristesse sur le temps de leur amour pour lui et fait ressortir le contraste entre ce faux z�le dont il vient de parler et le vrai z�le auquel il exhorte ses lecteurs.

D�autres traduisent?: �?Il est bon d��tre l�objet du z�le (d�autrui) dans ce qui est bien?�, mais cela s�accorde moins bien avec les mots suivants.

Verset 19

Ces paroles sont un vrai cri de tendresse et de profonde douleur. Nos versions l�affaiblissent en l�unissant au verset suivant malgr� le texte original. Une premi�re fois Paul avait enfant� ces �mes � Christ par la puissance de l��vangile et maintenant son travail devait recommencer avec douleur et il n�aurait de repos que lorsque le nouvel homme, Christ en eux, serait form� de nouveau. Avec un tel amour des �mes, on comprend tous les prodiges de l��vangile dans le monde aux temps apostoliques.

On se demande souvent pourquoi la pr�dication ne produit plus les m�mes effets?; � cela, il n�y a qu�une r�ponse?: nous manquons de cet amour?! Aujourd�hui, comme alors, il triompherait du monde entier.

Verset 20

Encore un v�u de son c�ur, tendrement exprim� et qui trahit son vif amour des �mes.

Il voudrait �tre pr�sent au milieu d�eux, et cela, afin de changer de langage, employer la douceur au lieu de la s�v�rit�, selon les dispositions qu�il observerait en eux.

D�autres, se fondant sur le terme original qui porte �?changer ma voix?�, pensent que le regret de l�ap�tre est surtout de ne pouvoir pas parler de vive voix, ce qui lui permettrait de mettre dans son ton tous les sentiments qui remplissent son �me, et cela, afin d��tre mieux compris ou d�approprier sa parole plus efficacement aux besoins de chacun.

Qui ne conna�t l�immense diff�rence qu�il y a entre une parole dite et une parole �crite?? La raison de cet ardent d�sir de l�ap�tre, c�est que, gr�ce � ce profond amour dont il donne tant de preuves, il est en perplexit�, plein d�inqui�tude � leur sujet.

Verset 21

Vous revenez � la loi et vous ne comprenez pas l�histoire de l�Ancien Testament�? Voici ce qui est �crit?: Abraham eut deux fils de deux femmes diff�rentes?: l�une, Agar, �tait l�esclave�; l�autre, la femme libre. L�une, semblable � ce Sina� de la loi et � cette J�rusalem d�chue, n�enfante que des esclaves�; l�autre, image de la J�rusalem d�en haut, de l��glise de Dieu qui est libre, enfante des fils libres et c�est l� notre m�re (21-26).

De l�, la sainte joie de celle qui �tait st�rile et d�laiss�e et qui a de nombreux enfants. Comme Isaac, nous descendons d�elle�; en vain les enfants de l�esclave nous ha�ssent, elle est chass�e et nous, nous sommes les enfants de la femme libre (27-31).

All�gorie des deux alliances (21-31)

L�ap�tre reprend ici son argumentation interrompue au verset 12. Il emploie le mot loi dans son sens le plus g�n�ral, appliqu� � tout l�Ancien Testament. Il est vrai que le fait de l�histoire sacr�e qu�il va citer doit lui servir � caract�riser la loi proprement dite.

Verset 22

Voir Gen�se�16.15?; Gen�se�21.2.

Verset 23

Ou �?par la promesse?� (comparez Romains�9.8), c�est-�-dire par un acte de la puissance de Dieu qui accomplit sa promesse alors que, selon le cours de la nature, Abraham et Sara ne pouvaient plus avoir aucune esp�rance de voir cette promesse se r�aliser.

Verset 24

Grec?: �?Ces choses sont all�goris�es?�, ont un sens profond renferm� sous les faits historiques.

En effet, si l�on a pu dire de l�histoire profane, avec une enti�re v�rit�, que chaque �v�nement porte en lui l�enseignement qui ressort de tout l�ensemble de l�histoire?; � plus forte raison en est-il ainsi dans l�histoire du r�gne de Dieu.

Ce r�gne se d�veloppe graduellement, d�une mani�re organique, sous la direction de Dieu, de sorte que les faits les moins importants en apparence refl�tent les plus grands �v�nements ou plut�t les renferment en germe, comme le ch�ne majestueux fut pendant un temps cach� dans le gland qui lui a donn� naissance (comparer Matthieu�13.31?; Matthieu�13.32).

En un mot, tous les faits du r�gne de Dieu sont � la fois histoire et proph�tie. Il est donc l�gitime de rechercher dans les �critures de l�Ancien Testament ces grains de semence qui contenaient la riche moisson du Nouveau Testament?; mais il faut bien prendre garde � la position qu�occupe dans l�ensemble de l�histoire chaque �v�nement particulier et ne jamais le d�tacher de cette liaison naturelle et organique, qui seule en indique le sens.

L�erreur de tant d�interpr�tations all�goriques vient de ce que, perdant de vue le cours g�n�ral de l�histoire, abandonnant le ferme terrain des faits, on a voulu rattacher ces interpr�tations � des ressemblances fortuites, � des analogies arbitraires?; de sorte qu�au lieu d�expliquer l�histoire v�ritable, on se cr�e � c�t� de celle-ci une histoire fantastique et alors il n�y a plus de bornes aux aberrations de l�imagination. Telles �taient les interpr�tations all�goriques fort en usage dans la litt�rature juive au temps de Paul.

En recourant � l�all�gorie, l�ap�tre �tait s�r d��tre bien compris de ses premiers lecteurs. Mais peut-on dire qu�il ait �vit� tous les �cueils du genre et ne soit pas tomb� dans l�arbitraire en appliquant aux deux alliances l�exemple d�Agar et de Sara?? Ce rapprochement forc� n�ajoute rien � sa d�monstration.

Luther disait d�j�, avec un grand bon sens?:

Par le moyen des all�gories on ne peut rien fonder ni rien prouver d�une mani�re certaine?; mais elles servent � orner, � �clairer, � rendre plus intelligible une th�se bien d�montr�e d�autre part. Si Paul n�avait pas commenc� par �tablir � force d�arguments solides que nous ne sommes pas justifi�s devant Dieu par les �uvres de la loi, mais par la foi seule, il n�aurait rien prouv� par cette all�gorie. Mais apr�s avoir fond� cette v�rit� sur l�exp�rience des croyants, sur l�exemple d�Abraham, sur les t�moignages et les d�clarations de la sainte �criture, il ajoute finalement cette all�gorie pour agr�menter sa d�monstration. Comme un tableau orne une maison qui a �t� auparavant b�tie sur de fermes assises et lui donne bonne apparence, ainsi l�all�gorie embellit une solide argumentation.

Verset 26

Paul voit dans Agar et Sara une image des deux alliances, ou des deux testaments, d�o� sont sortis deux peuples diff�rents.

D�une part, Agar, esclave, qui enfante, non selon la promesse, mais selon la chair (versets 22 et 23), repr�sente le Testament de Sina� qui ne produit en r�alit� que l�esclavage (verset 24). Elle est ainsi semblable (Grec?: �?du m�me ordre, sur la m�me ligne?�, elle correspond) � la J�rusalem d�� pr�sent (verset 25), le centre th�ocratique de ce peuple juif qui s�obstine � vouloir rester dans la servitude de Sina�, en repoussant la libert� de la gr�ce?; � vouloir obtenir par la chair ce qui ne s�obtient que par la promesse (Ces pens�es, pr�sent�es sous une autre forme, reviennent � ce qu�a �tabli l�ap�tre ci-dessus, Galates�3.15 et suivants?; verset 1 et suivants).

D�un autre c�t�, Sara, la femme libre, de qui descendent les enfants de la promesse, repr�sente le Testament de la gr�ce, la vraie �glise de Dieu, la J�rusalem d�en haut, qui est la m�re des croyants, puisqu�ils sont n�s de nouveau dans son sein et par les moyens de gr�ce dont elle est d�positaire (comparer?: H�breux�8.5, note et surtout H�breux�12.24). Celle-ci est libre (verset 26), puisqu�elle renferme tous ceux que le Fils a affranchis et rendus fils de Dieu, ses vrais h�ritiers (Galates�3.23 et suivants?; verset 5).

Ainsi l�ap�tre, voulant caract�riser les diff�rences des deux Testaments par des types historiques, met en contraste?: Agar et Sara, la chair et la promesse, l�esclavage et la libert�?; et, dans le d�veloppement de cette comparaison, une autre image s�offre � lui pour rendre la m�me pens�e et il oppose?: Sina� et la J�rusalem terrestre � la J�rusalem d�en haut, ou � la vraie �glise de Dieu.

Il faut seulement remarquer encore que la construction dans ces versets est rest�e inachev�e, comme il arrive souvent � l�ap�tre par le fait de la vivacit� de son style. Il dit, verset 24 �?l�une, du mont de Sina?;?� ce qui faisait attendre, au verset 26 �?l�autre, la femme libre, repr�sente la J�rusalem d�en haut� ?�?; au lieu de cela il passe imm�diatement au second point de comparaison?: �?mais la J�rusalem d�en haut est libre?�.

Jusqu�ici, ce passage ne pr�sente de difficult� qu�� ceux qui veulent disputer sur la justesse de cette double all�gorie, ce qui est toujours possible. Mais, tandis que ces images sont claires, telles qu�elles se trouvent aux versets 24 et 26, voici au verset 25 une remarque incidente, qui, d�apr�s la le�on du texte re�u, para�t �tablir un rapport typique assez obscur entre le nom d�Agar et le nom de Sina�?; en effet on lit dans le texte re�u litt�ralement traduit?: �?l�Agar est le mont Sina en Arabie?;?� il y a dans le grec, avant le mot Agar, un article neutre to qui semble ne pouvoir indiquer que onoma (le nom) et alors il faudrait traduire?: �?le mot Agar signifie, en Arabie, Sina�?�.

De l�, une s�rieuse difficult�, car le nom d�Agar, en h�breu, ne signifie pas Sina. On a bien trouv� qu�en arabe Agar signifie un roc?; et comme il s�agit ici de l�Arabie, on a cru avoir rencontr� la pens�e de l�ap�tre. Mais que prouverait cette fortuite co�ncidence de la signification de deux noms?? Soit en h�breu, soit en arabe, insister sur cette insignifiante rencontre serait un pauvre jeu de mots.

D�autres, y compris Calvin, traduisent?: �?ce type Agar, repr�sente Sina?�, mais cela est grammaticalement inadmissible.

D�autres encore rendent ainsi la parenth�se?: �?ce qui a �t� dit d�Agar (to legomenon, au lieu de to onoma) signifie� ?�

Mais tout cela devient inutile par le simple fait que le mot Agar, dans ce verset, est tr�s probablement une inadvertance ou une gauche correction de copiste. Plusieurs manuscrits anciens ne l�ont pas?; Bengel, Lachmann et d�autres critiques modernes le rejettent du texte.

Voici d�s lors le texte authentique que nous avons r�tabli dans notre traduction?: �?Car le mont Sina est en Arabie?�. Si l�on demande quel peut �tre le but de cette observation g�ographique sur le Sina�, la r�ponse assez vraisemblable est que Paul voulait rappeler par l� la patrie des descendants d�Isma�l, dont plusieurs tribus habitaient l�Arabie et qui �taient fr�quemment nomm�s �?les enfants d�Agar?�. L�ap�tre cherche � compl�ter ainsi et � rendre plus frappant le parall�le �tabli dans tout ce passage entre Agar et Sina�.

Verset 27

�sa�e�54.1, cit� d�apr�s les Septante et presque en tout conforme � l�h�breu.

L�ap�tre applique ici � Agar et � Sara, ainsi qu�� leur post�rit� respective, l�une selon la chair, l�autre selon la promesse, les paroles du proph�te, qui sont le commencement d�une magnifique description de l��tat prosp�re du peuple de Dieu sous la nouvelle alliance.

Dans le passage proph�tique, il n�est pas directement question de Sara (sinon comme un type historique)?; �sa�e s�adresse plut�t � la communaut� des croyants, au v�ritable Isra�l, auquel il promet un glorieux avenir. Mais Sara pouvait, � bon droit, �tre consid�r�e comme la m�re de ce peuple de Dieu. Sa longue st�rilit�, suivie de la naissance d�Isaac, �tait une juste image de la st�rilit� spirituelle du peuple d�Isra�l, suivie de la pl�nitude de b�n�dictions qu�il devait recevoir en J�sus-Christ.� Olshausen

Verset 28

Application de ce qui pr�c�de (comparer Galates�3.16, note et Romains�9.7?; Romains�9.8).

Verset 29

L�ap�tre attribue ces deux naissances, l�une � la chair (verset 23), l�autre � l�Esprit (au lieu de la promesse) c�est-�-dire � la puissance divine par laquelle Sara re�ut la facult� d��tre m�re.

Quant � la pers�cution dont il est ici question, le terme para�t trop fort pour les faits rapport�s dans la Gen�se (Gen�se�16.4-12?; Gen�se�21.9).

Il est probable qu�en l��crivant l�ap�tre �tait sous la vive impression de ce rapprochement?: il en est de m�me maintenant, lui qui avait tant � souffrir des Isra�lites selon la chair?! Peut-�tre aussi songeait-il aux rapports hostiles d��sa� avec Jacob.

Verset 30

Gen�se�21.9?; Gen�se�21.10. Il est probable qu�Abraham, par une affection naturelle pour son fils Isma�l, ne s�attachait plus alors avec une foi assez vive � la promesse d�un autre h�ritier (Gen�se�17.17-21). Sara exprimait donc r�ellement, par les paroles cit�es ici, la volont� de Dieu, qui les ratifie imm�diatement (Gen�se�21.12).

L�ap�tre en citant ce fait, aussi bien que celui du verset 29, se propose pour but non seulement de compl�ter le grand contraste qu�il vient d��tablir (versets 22-26), mais aussi de provoquer dans l�esprit des Galates un rapprochement bien naturel entre ces �v�nements historiques et sa propre situation vis-�-vis des faux docteurs juda�sants qui s�opposaient � lui en s�appuyant sur les privil�ges charnels du peuple juif.

Verset 31

On peut consid�rer ces paroles comme une joyeuse conclusion de tout ce qui pr�c�de depuis verset 21, ou comme l��nonc� du grand fait de la gr�ce de Dieu, sur lequel l�ap�tre fonde l�exhortation qui va suivre?: (Galates�5.1) �?Vous �tes libres, restez libres?�?! Rien n�emp�che d�admettre l�un et l�autre de ces deux rapports.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Galatians 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/galatians-4.html.