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Bible Commentaries
Genèse 11

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-32

Plan du commentaire biblique de Gen�se 11

La tour de Babel et la dispersion des peuples (1-9)

Plusieurs interpr�tes ont trouv� une contradiction entre ce morceau et le chapitre 10. D�apr�s le chapitre 10, disent-ils, l�humanit� s��tend par un d�veloppement naturel?; d�apr�s le chapitre 11, au contraire, sa dispersion est subite et survient � la suite d�une catastrophe. Mais en r�alit�, cette contradiction n�existe pas, car l��tat de dispersion des peuples d�crit au chapitre 10 est le r�sultat du fait racont� au chapitre 11. L�auteur a plac� l�effet avant la cause pour rattacher directement � l�histoire de No� le catalogue de ses descendants. On comprend d�autant mieux cette anticipation que le chapitre 10 est un morceau sp�cial pouvant facilement �tre d�tach� de son contexte.

Divers indices, en particulier la pr�sence du nom de J�hova (l��ternel), nous montrent que le commencement du chapitre 11 appartient au document j�hoviste.

Verset 1

La narration reprend au point o� l�avait laiss�e le chapitre 9. Ce verset d�crit l��tat de l�humanit� dans les temps qui suivirent imm�diatement le d�luge. Cet �tat ne dut pas �tre de longue dur�e, puisqu�au moment de la catastrophe, l�humanit� tout enti�re �tait encore r�unie dans le m�me campement.

La plupart des commentateurs rapprochent l��v�nement qui va �tre racont� de la r�partition de la terre (mentionn�e selon eux Gen�se�10.25) au temps de P�leg. D�apr�s cela, la p�riode depuis le d�luge � la tour de Babel aurait dur� une centaine d�ann�es, si du moins on suit la chronologie du texte h�breu. Mais nous avons vu en Gen�se�10.25 que ce passage doit �tre interpr�t� tout diff�remment et que la dispersion �tait un fait d�j� consomm� au temps de P�leg.

La tradition qui attribue � Nimrod l�initiative de la construction de Babel n�a �galement aucun fondement solide. Nous avons vu, au contraire (Gen�se�10.10), que Babel devait d�j� exister quand il y �tablit son empire.

La m�me langue et les m�mes mots?: une m�me prononciation et les m�mes termes. Plusieurs commentateurs, s�appuyant sur l�origine h�bra�que des noms propres du commencement de la Gen�se, ont suppos� que cette langue primitive �tait l�h�breu qui se serait conserv� dans la famille de Sem. Mais rien n�appuie cette supposition et les noms propres ont fort bien pu �tre traduits en h�breu au cours de la tradition.

Verset 2

�tant all�s. Le terme h�breu sert � d�signer les migrations d�un peuple nomade.

Du c�t� de l�orient. La plupart de nos versions traduisent?: Comme ils �taient partis d�orient. Mais si l�on compare Gen�se�12.8 et Gen�se�13.11, on voit que l�expression employ�e en h�breu dit justement le contraire?; et en effet, l�Arm�nie, d�o� les hommes �taient partis apr�s le d�luge, est au nord-ouest de la Babylonie.

Pays de Sin�ar. Voir � Gen�se�10.10. Cette plaine d�une rare fertilit� et admirablement arros�e, ce jardin de Dieu, leur para�t favorable � un �tablissement d�finitif.

Verset 3

La maison doit remplacer la tente et la ville le campement. � d�faut de pierres, qui n�existent pas dans les terrains d�alluvion de la Babylonie, le sol leur fournit de la terre � briques et du bitume. Pour les constructions ordinaires, on emploie en g�n�ral des briques s�ch�es au soleil?; mais quand on veut que les briques soient plus durables, on les cuit au feu. Les ruines de Babylone attestent que les briques �taient les mat�riaux essentiels de construction et que le bitume servait de ciment.

Verset 4

Dans les cieux?: extr�mement haute. Comparez Deut�ronome�1.28?; Daniel�4.11.

Un monument. D�autres traduisent?: un nom, c�est-�-dire une grande r�putation. Mais aux yeux de qui?? Ne sont-ils pas les seuls habitants de la terre?? Le mot h�breu schem, qui signifie nom, a aussi le sens de signe, monument (2�Samuel�8.13?; �sa�e�55.13). Ce sens est le seul possible dans ce passage?; ce que veulent les hommes, c�est un monument qui soit pour eux un constant moyen de ralliement.

� cette explication conviennent les mots suivants?: De peur que nous ne soyons dispers�s. C�est donc � tort qu�on a suppos� que les hommes voulaient ou bien escalader le ciel ou bien se mettre � l�abri d�un nouveau d�luge. Cette tour sera le point, visible de partout, qui dirigera les hommes au retour de leurs excursions. Mais c�est pr�cis�ment dans ce dessein que consiste leur p�ch�?; car, par l�, ils transgressent l�ordre que Dieu leur avait donn�?: Remplissez la terre (Gen�se�1.28?; Gen�se�9.1).

Verset 5

Avant m�me que la construction soit achev�e (ils b�tissaient), l��ternel intervient. Son plan doit s�ex�cuter?: les hommes se disperseront, qu�ils le veuillent ou non. C�est en se s�parant en groupes distincts que les hommes arriveront � d�velopper dans toute leur diversit� et leur richesse les facult�s dont le Cr�ateur les a dou�s?; et ce sera l� �galement le moyen de les pr�server de la corruption totale qu�aurait amen�e leur concentration en un m�me lieu.

L��ternel descendit. Nous rencontrons ici un anthropomorphisme, c�est-�-dire l�expression en langage humain de quelque chose qui appartient au domaine divin. Dieu n�a pas besoin de descendre pour savoir ce que font les hommes (Psaumes�33.13-44). Mais chaque fois qu�il agit d�une mani�re sensible, ces derniers ont l�impression qu�il se rapproche d�eux, qu�il descend.

Verset 6

Rien ne les emp�chera. Ce que Dieu craint, ce n�est pas que les hommes �chappent � sa souverainet�, mais qu�ils n�en arrivent � ce point d�orgueil et d�impi�t� o� il serait oblig� de les d�truire de nouveau, contrairement � la promesse faite � No� apr�s le d�luge. Et pour les arr�ter sur cette voie, il choisit un moyen qui les forcera pr�cis�ment � r�aliser leur destination primitive, celle de peupler la terre. Ainsi, par leur d�sob�issance m�me, ils reviendront � l�ob�issance.

Verset 7

Allons?! Ce mot r�pond aux deux allons?! prononc�s par les hommes (versets 3 et 4)?: entreprise contre entreprise.

Descendons. Pour ce pluriel, voir Gen�se�1.26, note. L��ternel a manifest� d�une mani�re sensible, dont nous ignorons le mode, sa pr�sence, afin que la vraie cause de la catastrophe f�t comprise. D�apr�s une tradition rapport�e par B�rose et par Jos�phe, un vent furieux aurait renvers� la tour.

Confondons l� leur langage. La diff�rence de langage repose sur une mani�re diff�rente de penser, de raisonner et de concevoir les choses. C�est donc dans ce domaine int�rieur de la pens�e et de la conscience qu�a d� se produire l�acte divin d�o� est r�sult�e la formation des langues diverses.

Comment cela s�est-il pass�?? C�est ce qu�on ne saurait expliquer, pas plus qu�on ne peut expliquer le ph�nom�ne inverse qui s�est produit � la Pentec�te (Actes 2), et qui est le gage certain qu�un jour les cons�quences de la catastrophe de Babel dispara�tront, comme toutes les autres cons�quences du p�ch�. Dans tous les cas, il n�y a pas � douter de la r�alit� du fait, puisque l�unit� primitive de la race humaine, par cons�quent aussi de sa langue, nous para�t positivement �tablie.

On peut penser, il est vrai, que la multiplicit� des langues ne s�est produite que graduellement et a �t� le r�sultat plut�t que la cause de la dispersion des hommes. Le texte scripturaire ne dit pas non plus que le r�sultat se soit produit instantan�ment. Il attribue seulement � une action divine et momentan�e la multiplicit� des langues et la dispersion des peuples. Ces deux effets se sont sans doute produits graduellement et en r�agissant constamment l�un sur l�autre.

Verset 9

Babel. Ce nom se rattache en h�breu au verbe balal, qui signifie confondre. Mais le nom primitif Bab�l ou Babilou, qu�on retrouve dans les inscriptions, signifie dans la langue babylonienne?: porte de Dieu. Que l�auteur ait ou non connu ce sens primitif, il a mis en rapport le sens h�breu de ce mot (confusion) avec l��v�nement qui s��tait pass� en cet endroit.

Remarquons la quadruple rep�tition de l�adverbe l� dans les versets 7 � 9. L�auteur veut insister sur le fait que c�est l� � cet endroit nomm� d�sormais confusion, que s�est pass� l��v�nement � jamais m�morable de la s�paration des peuples par la confusion de leur langage.

Il est bien probable que la tradition consign�e dans notre r�cit se rattachait � un �difice ou � une ruine existant � Babylone. On voit fort souvent repr�sent�es, sur les bas-reliefs babyloniens, des tours � trois, cinq ou sept �tages superpos�s de telle mani�re que chaque �tage est plus �troit que l��tage inf�rieur. On a retrouv� �galement les ruines d�une tour de ce genre construite au moyen de briques et de bitume, sur la rive occidentale de l�Euphrate, � l�endroit nomm� par les inscriptions Borsippa, au sud de Babylone. Cette ruine, qui porte le nom de Birs-Nimroud, doit �tre identique avec un temple de Bel que d�crit H�rodote et avec un temple d�di� � Bel-N�bo, dont parle une inscription de N�bucadnetsar.

Dans cette inscription, ce roi raconte qu�il fit restaurer le temple des sept luminaires du ciel et de la terre, la tour de Borsippa qu�un roi ancien avait fait �lever, sans l�achever et qui, d�s longtemps, �tait tomb�e en ruines. La l�gende arabe et le Talmud identifient cet �difice avec la tour de Babel. Mais comme il �tait en dehors de Babylone, d�autres pr�f�rent rattacher la tradition biblique � l��difice dont les ruines immenses, sur la rive orientale de l�Euphrate, portent aujourd�hui le nom de Bab�l?; car cet �difice �tait situ� dans la ville m�me. Cependant, les d�tails qui nous ont �t� transmis sur le Birs-Nimroud pr�sentent tant d�analogies avec la tour dont parle le r�cit biblique qu�il est plus naturel d�en rester � la premi�re mani�re de voir.

Les traditions des autres peuples ne renferment que des traces peu s�res du fait racont� ici. On a cru en retrouver quelques-unes chez les Grecs, chez les Babyloniens et jusqu�en Chine et en Am�rique. Mais il n�est pas certain que ces l�gendes n�aient pas subi l�influence du r�cit biblique.

Verset 10

G�n�alogie des S�mites jusqu�� Abraham (10-32)

Les trois morceaux pr�c�dents nous ont pr�sent� le caract�re sp�cial de chacune des trois familles issues de No� (Gen�se�9.18-29), la diss�mination sur la terre de l�humanit� issue de ces trois familles (chapitre 10) et le point de d�part de cette grande migration (Gen�se�11.1-9). Le morceau dont nous abordons l��tude poursuit jusqu�� Abraham la ligne des descendants de Sem et forme ainsi la transition entre l�histoire g�n�rale de l�humanit� primitive et l�histoire sp�ciale du peuple de Dieu, qui sortira d�Abraham. Ce morceau renoue la cha�ne g�n�alogique au point o� l�avait laiss�e le chapitre 5?; il appartient donc au document �lohiste.

Versets 10 � 26 � Post�rit� de Sem

Ag� de cent ans. Sem �tait n� lorsque No� avait 500 ans r�volus, c�est-�-dire dans sa 501e ann�e (Gen�se�5.32)?; il avait, par cons�quent, 99 ans au moment du d�luge (Gen�se�7.11). Deux ans apr�s, il �tait dans sa 101e arm�e, c�est-�-dire qu�il avait cent ans r�volus. Il n�y a donc pas d�saccord entre la donn�e de notre verset et celles de Gen�se�5.32 et de Gen�se�7.11.

Verset 11

Pour les noms, voir Gen�se�10.24-25, notes et pour les chiffres l�appendice ci-dessous. La version grecque des LXX, suivie par le Nouveau Testament (Luc�3.36), ajoute � cette liste le nom de Ka�nan entre Arpacsad et S�lah.

Verset 18

R�hu signifie probablement ami. On ne retrouve aucune trace de ce nom.

Verset 20

S�rug signifie cep de vigne. Ce nom se retrouve dans celui de Sarug, ville et pays situ�s en M�sopotamie � une journ�e au nord de Charan.

Verset 22

Nachor signifie?: celui qui respire fortement.

Verset 24

Th�rach d�rive d�un verbe qui signifie tarder, s�arr�ter et peut signifier campement, lieu o� l�on s�arr�te.

Verset 26

Abram signifie?: p�re �lev�. Nachor fut le p�re d�un rameau consid�rable des Aram�ens?; comparez Gen�se�22.20-24.

Haran signifie?: le montagnard.

Remarquons que cette g�n�alogie, comme celle du chapitre 5, pr�sente dix cha�nons jusqu�au personnage � l�histoire duquel elle sert d�introduction, c�est-�-dire depuis No� jusqu�� Abraham.

Verset 27

La famille de Th�rach (27-32)

Le but de ces versets est de nous orienter sur les rapports de parent� qui existaient entre les divers personnages dont l�histoire subs�quente va faire mention.

Verset 27

Avec ce verset, nous passons de la g�n�alogie � l�histoire. Mais avant de commencer cette derni�re, l�auteur pose comme point de d�part le r�sultat auquel avait abouti la g�n�alogie (verset 26)?; c�est la raison pour laquelle il emploie le plus-que-parfait et non plus le pass� ind�fini.

Verset 28

En pr�sence de Th�rach son p�re?: de telle mani�re que son p�re assista � sa mort, lui surv�cut. L�auteur nous indique par l� pourquoi, dans la suite, il ne sera plus question de Haran, mais seulement de son fils Lot.

Ur des Chald�ens. On a cherch� longtemps cette ville dans le bassin sup�rieur de l�Euphrate, sur le chemin que l�on pensait avoir �t� suivi par les descendants d�Arpacsad dans leur migration vers le sud-ouest?; plusieurs auteurs l�ont m�me identifi�e avec la ville d�Edesse qui portait dans l�antiquit� le nom d�Urhoi et se nomme aujourd�hui Urfa. Mais les inscriptions assyriennes ont jet� un jour nouveau sur ce point, en nous apprenant que le pays des Chald�ens (Caldou) se, trouvait sur le bas Euphrate, pr�s du golfe Persique et que la ville d�Ur, en assyrien Uru, �tait situ�e sur le bras occidental de ce fleuve, peu au-dessus de son embouchure. On en a retrouv� les ruines, en particulier celles d�un temple d�di� � la lune, � l�endroit appel� maintenant Mugheir.

La communaut� d�origine des peuples descendus d�Abraham avec les Babyloniens est suffisamment prouv�e par la ressemblance frappante d�un grand nombre de leurs usages et de leurs traditions, ressemblance que nous avons pu constater souvent dans l��tude des dix premiers chapitres de la Gen�se. L�itin�raire suivi par les descendants d�Arpacsad, � partir des r�gions du haut Tigre, a donc �t� plus �tendu qu�on ne le pensait autrefois.

Verset 29

La filiation de Sara n�est pas indiqu�e. D�apr�s Gen�se�20.12, elle �tait aussi fille de Th�rach, mais par une autre m�re.

P�re de Milca et de Jisca. C��tait peut-�tre le nom sous lequel Haran �tait connu dans la tradition?; de l� cette expression pl�onastique.

Jisca. Ce nom ne repara�t nulle part dans les r�cits subs�quents. La tradition juive, consign�e par Jos�phe, l�identifie avec Sara, qui serait ainsi la ni�ce d�Abraham et non sa s�ur. D�autres pensent qu�elle est nomm�e sp�cialement parce qu�elle �tait la femme de Lot qui aurait ainsi �pous� sa s�ur, comme Abraham, tandis que Nachor avait �pous� sa ni�ce.

Le tableau suivant donne une id�e des alliances intervenues entre les diff�rentes branches de la famille de Th�rach.

Verset 31

Belle-fille. On peut �tre surpris qu�elle ne soit pas appel�e sa fille?; mais maintenant qu�elle est mari�e, sa qualit� de femme d�Abraham l�emporte sur celle de fille de Th�rach.

Ils sortirent. Le mot ils s�applique � tous les personnages secondaires depuis Lot.

Avec eux?: avec Abraham et Th�rach, les deux personnages principaux nomm�s en commen�ant.

Pour aller au pays de Canaan. Le pays de Canaan �tait pour les habitants de la Chald�e l�extr�me occident. Cette migration est, sans doute, en rapport avec le grand mouvement des peuples vers l�ouest, mouvement qui a aussi amen� les Canan�ens sur la c�te de la M�diterran�e, les Hyksos en �gypte, etc.

Ils vinrent jusqu�� Charan. Les �migrants, accomplissant, sans le savoir, la volont� de Dieu, se dirigent vers le pays de Canaan?; mais, avant trouv� � Charan ce qu�ils d�siraient, ils s�y �tablissent. Nous verrons (Gen�se�12.1) comment Dieu fit reprendre � l�un d�eux leur projet primitif.

Charan, ville de la M�sopotamie septentrionale dont on a retrouv� les ruines � une forte journ�e de marche au sud-est d�Edesse. Comparez �sa�e�37.12, note. Son nom qui signifie, d�apr�s une racine arabe, terre dess�ch�e, lui vient sans doute de sa pauvret� en arbres et en sources.

Verset 32

Th�rach mourut. Cette notice est plac�e ici par anticipation, pour finir l�histoire de ce patriarche avant de passer � celle d�Abraham. En effet, si l�on additionne les donn�es de Gen�se�11.26 et de Gen�se�12.4 on trouve que Th�rach �tait �g� de 145 ans quand Abraham le quitta et que, par cons�quent, il v�cut encore soixante ans apr�s le d�part de ce dernier.

Cette mention anticip�e a �t� la cause d�une erreur dans la tradition juive qui a pass� dans le discours d��tienne (Actes�7.4)?; on a cru qu�Abraham n�avait quitt� sa famille qu�apr�s la mort de Th�rach.

Appendice?: aper�u chronologique de la p�riode qui s��tend du d�luge � Abraham

Le morceau que nous venons d��tudier est la continuation de la g�n�alogie qui commence au chapitre 5 et qui relie, par un fil conducteur, les grandes �poques de l�histoire du monde ancien, la cr�ation et la chute, le d�luge, la vocation d�Abraham.

Un coup d��il jet� sur ces deux g�n�alogies nous montre que, � mesure que l�humanit� s��loigne de ses origines, la long�vit� va en s�abaissant?: sauf Sem, aucun des patriarches post�rieurs au d�luge ne d�passe la moiti� de la vie des premiers patriarches. La moyenne de trente ans pour le mariage et de deux cents pour la mort remplace peu � peu celles de cent et de neuf cents ans.

On s�est aussi servi (voir chapitre 5) des chiffres donn�s par cette g�n�alogie pour essayer de fixer la dur�e de la p�riode pendant laquelle ont v�cu ces patriarches. Mais il se trouve que les trois textes du Pentateuque que nous poss�dons, le texte h�breu, le texte samaritain et la traduction des LXX, pr�sentent sur ce point des divergences consid�rables. Voir le tableau.

Ce tableau soul�ve deux questions?:

  1. Que penser de la pr�sence de Ka�nan dans les LXX??
  2. Lequel des trois chiffres 367, 1017 et 1247 doit �tre consid�r� comme authentique??

Pour ce qui concerne Ka�nan, la r�ponse n�est pas douteuse. Ce nom ne se trouve ni dans la g�n�alogie parall�le des Chroniques, ni dans la traduction grecque de ce morceau (voir 1�Chroniques�1.24)?; il manque de m�me dans le texte samaritain, dans Jos�phe et dans Philon. Ce qui contribue aussi � le rendre suspect, c�est que ce quatri�me nom de cette g�n�alogie est identique au quatri�me nom de celle du chapitre 5 et que les chiffres qui s�y rattachent sont les m�mes que ceux de S�lah, qui le suit imm�diatement. Il est donc fort probable que les LXX ont ajout� ce nom pour rendre cette g�n�alogie tout � fait semblable � celle du chapitre 5?: dix g�n�rations, dont la derni�re se ramifie en trois membres. Mais ils n�ont pas compris que ces dix cha�nons existent d�j� dans le texte h�breu par le fait qu�Abraham est le personnage principal d�o� sortira un d�veloppement nouveau?; c�est en r�alit� lui et non Th�rach, qui est le pendant de No�.

Quant aux chiffres donn�s par les divers textes, la plupart des interpr�tes envisagent que c�est dans le texte h�breu que nous trouvons les vraies le�ons. L�adjonction de Ka�nan, en montrant la libert� avec laquelle les traducteurs ont agi, suffirait d�j� pour rendre les LXX suspects. Mais nous avons une autre raison de doute tir�e des chiffres eux-m�mes.

En effet, les chiffres donn�s par les LXX �tant beaucoup plus consid�rables que ceux du texte h�breu, simplifieraient beaucoup une question que nous discuterons plus bas, celle du rapport entre la chronologie de la Bible et celle des peuples anciens. Car la chronologie biblique para�t beaucoup trop restreinte en face de l�histoire des peuples de l�antiquit�. Mais c�est justement cette simplification qui rend les LXX suspects. Les traducteurs grecs ont sans doute senti d�j� la difficult�, et, avec la libert� qu�on leur conna�t, ils ont, de m�me qu�au chapitre 5, cherch� � allonger cette p�riode en augmentant de cent ans l��ge de chaque patriarche � la naissance de son premier fils.

Quant au texte samaritain, il parait avoir �t� compos� au moyen du texte h�breu et de celui des LXX. En effet, l��ge de chaque patriarche, au moment o� il engendre son premier fils, y est le m�me que chez les LXX, tandis que la dur�e totale de la vie est la m�me que celle indiqu�e par le texte h�breu, � cette seule diff�rence pr�s que le texte samaritain corrige deux chiffres pour avoir, comme au chapitre 5, une s�rie constamment d�croissante. Le texte h�breu nous para�t donc devoir �tre pr�f�r� aux deux autres.

D�apr�s la Gen�se, la p�riode qui s�est �coul�e du d�luge � la vocation d�Abraham est donc de 367 ans. Cette donn�e peut-elle s�accorder avec ce que nous savons de l�histoire des Babyloniens et des �gyptiens, les seuls peuples de l�antiquit� dont les souvenirs historiques remontent jusqu�� ces temps recul�s??

Pour r�pondre � cette question, nous devons tout d�abord chercher � fixer d�apr�s la Bible la date de la vocation d�Abraham. La premi�re date que l�on puisse �tablir avec quelque s�ret� est celle de la sortie d��gypte, qui ne peut �tre plac�e au-del� de l�an 1490 avant notre �re. Pour plus de d�tails sur ce point, nous renvoyons le lecteur � Exode�12.40. Le s�jour en �gypte ayant dur� 430 ans (d�apr�s le texte h�breu) et l��re patriarcale 215, la vocation d�Abraham devrait donc �tre plac�e, si la date ci-dessus est exacte, vers l�an 2135 avant J�sus-Christ. Le d�luge qui a eu lieu, d�apr�s la Gen�se, 367 ans auparavant, se placerait donc vers l�an 2500.

Ces dates ne sont pas en contradiction avec la chronologie babylonienne, car les faits historiques mentionn�s dans les inscriptions ne remontent gu�re au-del� de l�an 2000, moment o� nous trouvons �tabli � Ur en Chald�e le roi Uruk, le premier qui ait port� le titre de roi de Sumir et Accad (Haute et Basse Babylonie).

Les donn�es bibliques peuvent aussi s�accorder avec les renseignements de l�historien chald�en B�rose, d�apr�s lequel la premi�re dynastie des rois de Babylone se place entre 2250 et 2500. Le m�me historien parle, il est vrai, d�une p�riode h�ro�que d�environ 34 000 ans, qui serait plac�e entre les 432 000 ans de la p�riode mythologique et les temps historiques, soit entre le d�luge et la premi�re dynastie des rois de Babylone. Mais cette donn�e appartient � la l�gende et ne peut entrer ici en ligne de compte.

Les difficult�s soulev�es par la chronologie �gyptienne sont beaucoup plus grandes?; car, ainsi que nous le verrons en �tudiant l�Exode, il est probable que dix-huit dynasties ont r�gn� sur l��gypte avant le moment o� les Isra�lites en sont sortis. Mais les �gyptologues sont loin d��tre d�accord sur la dur�e qu�il faut attribuer � ces dynasties. Voici les diff�rentes dates qu�on assigne � l�av�nement du premier roi d��gypte?: 5702, 5613, 4455, 4157, 3892, 3623. On voit combien la chronologie �gyptienne est peu s�re. Ce n�est qu�� partir de la 26e dynastie, dit l�un des hommes les plus comp�tents en cette mati�re, que la chronologie est fond�e sur des dates qui laissent peu � d�sirer pour leur exactitude.

� supposer m�me que ce soit la derni�re date qui doive �tre pr�f�r�e, ce qui est peu probable, l�accord avec les donn�es bibliques est impossible, car cette date nous transporte � plus de 1100 ans avant le moment assign� par la Bible au d�luge et au commencement de l�humanit� nouvelle.

Dans l��tat actuel de la science, il n�est donc pas possible de faire co�ncider les deux chronologies. Mais, comme nous l�avons d�j� remarqu�, la chronologie �gyptienne ne peut fournir un point de comparaison absolument certain, puisqu�elle est loin d��tre fix�e d�une mani�re d�finitive. D�autre part, la Bible ne donne pas de chiffres d�ensemble pour cette p�riode, comme elle le fera Exode�12.40 pour le temps du s�jour des Isra�lites en �gypte et 1�Rois�6.1 pour la p�riode qui s��tend de la sortie d��gypte � la construction du temple, ce n�est qu�en additionnant les chiffres attribu�s � chaque patriarche par l�auteur �lohiste qu�on arrive � ce r�sultat. Or, les g�n�alogies �tant souvent incompl�tes, cela ne donne pas une base suffisamment solide.

Il est certainement douteux que trois si�cles et demi puissent suffire pour la formation et la constitution des divers peuples avec lesquels Abraham se trouve en relation et pour l�existence de deux couches de population, l�une s�mitique, l�autre chamitique, qui semblent avoir occup� successivement le pays de Canaan avant l�arriv�e d�Abraham.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 11". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/genesis-11.html.
 
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