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Bible Commentaries
Hébreux 11

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-40

Plan du commentaire biblique de H�breux 11

Un caract�re de la foi

Elle est une assurance de ce que nous esp�rons, une d�monstration de faits que nous ne voyons pas (1).

Valeur de la foi

Elle a procur� aux anciens le sentiment d��tre agr�ables � Dieu (2).

Un premier fruit de la foi

Par elle, nous savons que le monde a �t� tir� du n�ant par une parole de Dieu (3).

Abel, approuv� de Dieu

Sa foi lui permit d�offrir un sacrifice que Dieu accueillit�; gr�ce � elle, il fut d�clar� juste�; par elle, il parle encore (4).

Enoch, exempt� de la mort

Sa foi lui valut d��tre transport� au ciel, car elle le rendit agr�able � Dieu. Celui qui s�approche de Dieu doit croire qu�il existe et qu�il r�compense ceux qui le cherchent (5, 6).

No� divinement averti

No�, instruit de l�avenir, b�tit l�arche, sauva sa famille et condamna le monde. Il h�rita de la justice qui est selon la foi (7).

La foi, sa nature et ses effets, exemples des temps primitifs

Verset 1

La foi (chapitres 11 � 13)

Versets 1 � 7 � La foi, sa nature et ses effets, exemples des temps primitifs

La foi a �t� la vie m�me de tous les hommes qui, d�s ici-bas, furent en communication avec l�invisible.

L�auteur vient de citer la parole du proph�te?: �?le juste vivra par la foi.?;?� (H�breux�10.38) il a ajout�?: (H�breux�10.39) �?Pour nous, nous ne sommes point de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur �me?�. P�n�tr� de la puissance de la foi, il �prouve le besoin de montrer cette puissance � ses lecteurs par des exemples emprunt�s � l�histoire de leur peuple. Rien n�est plus persuasif que les faits. Il pourra para�tre, au premier abord, que la foi des croyants de l�ancienne Alliance, dont l�auteur parle dans notre chapitre, n�est pas, comme celle des chr�tiens dans le chapitre pr�c�dent (H�breux�11.22?; H�breux�11.35-39), la foi qui justifie et sauve le p�cheur, en lui appropriant les m�rites du Sauveur.

Dans notre chapitre il s�agit plut�t d�une vue de l��me qui, s��levant au-dessus du pr�sent, contemple l�invisible, s�en empare et y puise la force de tout sacrifier au sein des dangers et des souffrances. Sans doute, cette observation est fond�e?; mais il ne faut pas perdre de vue que dans sa nature intime, dans son action sur le c�ur de l�homme, la foi est la m�me chez les croyants des deux alliances?: elle s�empare avec puissance de tout leur �tre, d�termine leur volont�, p�n�tre leurs affections, d�cide de leur vie, les pousse � faire le sacrifice d�eux-m�mes. Il ne reste donc de diff�rence que dans l�objet de leur foi. Mais, m�me � cet �gard, il ne faut pas oublier que les r�v�lations de Dieu � l�humanit� forment, d�s l�origine, un tout indissoluble.

Ainsi, dans chaque promesse, m�me temporelle, de Dieu � son peuple se trouvait en germe la grande promesse du salut?; chaque d�livrance que ce peuple attendait par la foi �tait une proph�tie de sa r�demption �ternelle.

C�est ce que l�auteur va montrer par l�exemple d�Abraham, de Mo�se, etc.?; c�est ainsi qu�il nous enseigne le vrai point de vue pour l�interpr�tation de l�Ancien Testament. Quelque diversit� qu�il y ait dans les hommes de Dieu sous le rapport de la connaissance, selon le degr� o� les r�v�lations divines �taient parvenues pour chacun d�eux, la foi, par laquelle ils se confiaient tout entiers en Dieu, �tait la m�me, en un sens dans son objet. Cet objet, c��tait toujours Dieu et sa gr�ce, plus ou moins compl�tement manifest�s.

La foi n�est pas seulement ni avant tout une connaissance acquise ou re�ue par r�v�lation, mais une d�termination de la volont�?; on peut donc, en certaines circonstances, poss�der, avec une connaissance encore faible et obscure, le sentiment le plus profond, la confiance la plus in�branlable et l�inverse.

Cependant, lorsque l��tat moral de l�homme est sain, il y a toujours, entre la connaissance et la foi, action et r�action?: chaque lumi�re nouvelle affermit la confiance et chaque acte de foi rend plus lumineuse la connaissance de la v�rit�. Les exemples que l�auteur va rappeler le prouveront. Aussi la foi, m�me dans le sens que Paul donne � ce mot, la foi justifiante, �tend-elle son action � toutes les circonstances de la vie du chr�tien.

Quand cet ap�tre d�clare � l�homme soumis aux plus terribles �preuves que �?toutes choses travaillent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu?�, il faut, pour �tre bien convaincu de cet �trange paradoxe et pour �?se glorifier dans les afflictions?�, une foi qui, dans cette application, n�est pas pr�cis�ment la foi justifiante?; et pourtant ces deux genres de foi n�existent pas l�un sans l�autre.

Les objets de la foi chr�tienne, les biens �ternels, ne sont point encore pr�sents, ils sont ce qu�on esp�re?; ils sont invisibles pour les sens, ou ce qu�on ne voit point. Or, ce qui fait la force du croyant et le rend capable de pers�v�rer (voir H�breux�10.39, avec lequel notre verset est intimement li�), c�est qu�il est de la nature de la foi de rendre pr�sent l�avenir et visible l�invisible.

Pour exprimer cette pens�e, l�auteur se sert de deux termes qui sont souvent mal compris, surtout lorsqu�on cherche en eux une d�finition de la foi, au lieu d�y voir simplement l�indication de l�un de ses caract�res, que l�auteur rel�ve pour l�encouragement de ceux qui sont en danger de succomber dans le combat.

Le premier de ces mots (grec hypostase) signifie l�acte de placer dessous, puis une base ferme, un fondement?; rien n�emp�cherait de traduire?: �?la foi est le fondement (en nous) des choses qu�on esp�re?�. Ce mot signifie encore la substance, l�essence, la r�alit� d�une chose, qui subsiste parce qu�elle est bien fond�e.

Les anciens interpr�tes (les P�res, Bengel) se sont arr�t�s � ce sens, qui se trouve dans un autre passage de notre �p�tre o� l�auteur emploie le m�me mot (H�breux�1.3). Il avait �t� adopt� dans les pr�c�dentes �ditions de ce Commentaire. On peut invoquer en sa faveur les consid�rations suivantes?: la foi met le croyant en contact vivant et intime avec son objet, elle lui en donne l�exp�rience, la possession anticip�e, elle fait que d�j� il en jouit, elle lui en assure la pl�nitude?; sa foi est donc bien d�s � pr�sent la substance, la r�alit� de ce qu�il esp�re.

Chrysostome a pu dire?:

La foi est une vue de ce qui est cach� et elle nous donne sur l�invisible la m�me certitude que nous avons pour les choses qui sont sous nos yeux. Ce dont la r�alit� ne para�t point encore, la foi nous en donne la substance ou plut�t la foi en est elle-m�me la substance. Ainsi la r�surrection n�est pas encore pr�sente, mais la foi fait que d�j� elle existe dans notre �me.

C�est dans le m�me sens qu�il est dit du croyant qu�il �?go�te les puissances du si�cle � venir?� (H�breux�6.5), que celui qui croit �?a la vie �ternelle?�, qu�il �?est pass� de la mort � la vie?� (Jean�5.24?; Jean�3.18-19?; Jean�8.51?; 1�Jean�3.14).

Bien que les r�flexions qui pr�c�dent soient justes en elles-m�mes et qu�elles donnent � la d�finition de la foi une signification profonde, il est cependant plus probable que l�auteur a pris le terme qu�il emploie dans un sens subjectif, avec l�intention de caract�riser les sentiments du croyant et non la nature de l�objet que saisit la foi.

Aussi, depuis Luther, le traduit-on le plus souvent par assurance, persuasion (Rilliet), ferme attente (Segond). Ce sens, que le mot a aussi chez des auteurs profanes, est le seul admissible dans H�breux�3.14?; et il se trouve confirm�, dans notre passage, par le second terme employ�?; celui-ci, ajout� au premier sans particule de liaison, est destin� � en pr�ciser la signification, en indiquant de quelle nature est cette assurance et comment elle est n�e et entretenue.

Il doit se traduire par d�monstration?; la plupart de nos versions le rendent par �?conviction?�, mais le terme grec n�a pas ce sens?; il d�signe proprement ce qui produit la conviction, une preuve, une d�monstration.

Le verbe de m�me racine signifie dans le Nouveau Testament?: cr�er une �vidence morale. Il sert � exprimer l�action exerc�e par Jean-Baptiste sur H�rode (Luc�3.19), ou l�effet produit par une assembl�e chr�tienne sur l�incr�dule qui y entre (1�Corinthiens�14.24, note). Il se lit dans les paroles de J�sus?: �?Qui de vous me convaincra de p�ch�?� (Jean�8.46)?? Le Saint-Esprit �?convaincra le monde de p�ch�, de justice et de jugement?� (Jean�16.8). On peut conclure de cet emploi du verbe, que le substantif d�monstration, dans la pens�e de l�auteur, d�signe la foi comme le moyen de nous procurer une conviction morale et non une certitude qui repose sur le t�moignage des sens, ou sur l��vidence logique ou math�matique.

Quant aux expressions qui d�signent les objets de la foi?: des choses (grec) qui sont esp�r�es, des faits (grec) qui ne sont pas vus, on peut dire que la seconde pr�cise aussi la nature des choses qu�on esp�re?; ce ne sont pas des choses visibles, des biens terrestres, mais les r�alit�s c�lestes et �ternelles. Ou bien, � et cette explication nous para�t pr�f�rable, � les deux termes d�signent des objets diff�rents?: le premier?: des choses qui sont esp�r�es, se rapporte exclusivement aux biens � venir vers lesquels s��lance notre esp�rance?; le second?: des faits qui ne sont pas vus, peut d�signer des faits d�j� actuels, mais invisibles, qu�embrasse notre conviction morale.

Verset 2

Grec?: En elle, les anciens ont re�u t�moignage, le t�moignage d��tre agr�ables � Dieu (H�breux�11.5?; comparez Actes�10.22).

En elle, c�est-�-dire en raison de cette foi, parce qu�ils la poss�daient.

Les anciens sont les fid�les de l�ancienne Alliance. Ce t�moignage leur fut rendu, soit dans leur propre conscience, soit par des paroles divines qui approuvaient leur foi.

Verset 3

M�me dans sa manifestation premi�re et la plus g�n�rale, la foi, en tant qu�elle nous persuade que le monde a �t� cr�� par la parole de Dieu, est une vue de l�invisible. En observant le monde sensible, l�homme ne discerne qu�une cha�ne non interrompue de causes et d�effets et rien ne lui prouve que cette cha�ne ait jamais eu un commencement.

Par la foi, se fondant sur une r�v�lation positive de Dieu, il consid�re, comprend, reconna�t que toutes les choses visibles ont eu, en leur temps, une cause invisible, que l�univers (grec les si�cles, les p�riodes que l�univers doit parcourir et tout ce qui les remplit) a �t� fait, form�, construit par une ou par la parole cr�atrice de Dieu.

L�auteur fait allusion � Gen�se�1.1-4 (Psaumes�33.6. Comparer Jean�1.1-3).

Et il ne faut pas � la foi un petit effort pour admettre ce miracle des miracles, cet acte de la toute-puissance par lequel l�univers fut tir� du n�ant, construit par la parole de Dieu, afin que, comme l�auteur ajoute, marquant l�intention divine, ce qui se voit n�e�t point �t� fait de choses qui parussent, c�est-�-dire e�t une cause invisible, immat�rielle, le Dieu �ternel lui-m�me et f�t appel� � l�existence par sa seule parole cr�atrice.

Verset 4

Ces paroles sont un pr�cieux commentaire de l�histoire de Ca�n et d�Abel (Gen�se�4.3 et suivants).

La Gen�se ne dit pas pourquoi l��ternel n�eut point �gard au sacrifice de Ca�n, tandis que celui d�Abel lui fut agr�able. Notre auteur en donne la raison?: elle est tout enti�re dans la foi d�Abel, dans l�humble confiance de son c�ur en la gr�ce de Dieu. Le sacrifice �tait le symbole d�une enti�re cons�cration � Dieu de la part de celui qui l�offrait?; si avec le symbole il y avait la r�alit�, si le croyant donnait son c�ur avec la victime, le sacrifice �tait agr�able au Seigneur (Romains�12.1?; Jean�4.24).

Si, au contraire, celui qui l�offrait ne s��levait pas au-dessus de l�acte mat�riel, s�il pensait par l� rendre service � l��ternel, accomplir une �uvre m�ritoire et attendait sa r�compense comme s�il y avait droit, Dieu devait se d�tourner d�un tel sacrifice (Matthieu�6.5?; Matthieu�6.16).

Voil� pourquoi Abel offrit un meilleur (grec sup�rieur, par la qualit�, non par la quantit�) sacrifice que Ca�n (comparer 1�Jean�3.12).

Par elle, par la foi qui inspirait son offrande, Abel re�ut le t�moignage d��tre juste, d��tre approuv� de Dieu, de marcher dans ses voies (comparer H�breux�10.38?; Matthieu�23.35).

D�autres rapportent le pronom relatif au mot sacrifice qui pr�c�de imm�diatement et traduisent?: sacrifice par lequel il obtint le t�moignage d��tre juste La d�claration de H�breux�11.2 (comparez H�breux�11.7, note et H�breux�11.39) rend cette relation peu probable.

Comment Dieu lui rendit-il ce t�moignage?? Les uns supposent que son sacrifice fut consum� par le feu du ciel, comme cela arriva dans d�autres cas (Gen�se�15.17?; 1�Rois�18.38, etc.)?; d�autres admettent simplement qu�Abel re�ut ce t�moignage dans sa conscience et dans son c�ur, o� il sentit l�approbation et la paix de Dieu. Ce dernier t�moignage fut en tout cas le fruit le plus pr�cieux de sa foi.

Et par elle, par sa foi, quoique mort, il parle encore. Comment?? C�est, disent la plupart des interpr�tes, par la voix de son sang qui crie � Dieu et lui demande justice (Gen�se�1.10?; H�breux�12.24). Il fut le premier de cette longue s�rie de martyrs, dont le sang innocent devait retomber sur la g�n�ration contemporaine de la ruine de J�rusalem (Matthieu�23.36), le premier de ces �lus qui ont cri� � Dieu et auxquels Dieu fera justice au grand jour des r�tributions (Luc�18.7?; Luc�18.8). Cependant, pour fond�e qu�elle puisse �tre, cette explication ne tient pas un compte suffisant des mots?: par elle, par la foi, il parle encore.

Le sang d�Abel, qui crie vengeance, n�est pas le langage de la foi. Aussi faut-il admettre que c�est plut�t par son exemple qu�il parle d�s l�origine et dans tous les si�cles, puisque Dieu a voulu que cet exemple f�t consign� dans les premi�res pages des saintes �critures et montr�t � toutes les g�n�rations quel est le culte que Dieu agr�e.

Verset 6

Apr�s avoir cit� l�exemple d�Enoch, dont toute l�histoire se r�sume dans ce mot profond?: �?il marcha avec Dieu?� (Gen�se�5.22), l�auteur ajoute (H�breux�11.6), pour prouver que cette communion intime avec Dieu fut chez ce patriarche le fruit de la foi, la d�claration que, sans la foi, il est impossible de plaire au Seigneur.

En effet, la communion avec Dieu suppose deux choses qui sont l�essence m�me de la foi?: croire que Dieu existe, non seulement admettre son existence, mais avoir trouv� par la foi le Dieu vivant et vrai que la raison obscurcie ne conna�t pas?; puis, croire qu�il devient le r�mun�rateur et est lui-m�me la plus grande r�compense (H�breux�10.35) de ceux qui le cherchent et auxquels il aime � se manifester.

La foi, la confiance du c�ur est de tous nos sentiments celui qui honore le plus notre P�re c�leste?; voil� pourquoi il lui est si agr�able. En m�me temps, c�est le seul qui nous mette v�ritablement en communion avec lui et cette communion est le bien supr�me de l�homme, l�unique r�compense qu�il puisse d�sirer.

Quant au fait qu�Enoch fut transport� au ciel, pour ne point voir la mort, l�auteur entend litt�ralement le r�cit le la Gen�se. Aussi cite-t-il les paroles m�mes de ce r�cit?: (grec) il n��tait pas trouv�, parce que Dieu l�avait transport� (Gen�se�5.24).

Toutes nos versions portent?: enlev�, enl�vement. Ce terme ne fait penser qu�� un seul lieu, celui d�o� la personne enlev�e dispara�t. Le mot grec signifie d�placer, transporter?; il dirige l�attention, non seulement vers le lieu du d�part, mais vers celui de l�arriv�e?; et c�est ce qui importait � l�auteur.

On a propos� de traduire la fin de H�breux�11.6?: car avant le passage o� est racont� le transport, il lui est rendu t�moignage (voir une construction analogue, Marc�12.26).

Verset 7

Ceci a �t� un exemple admirable de vertu?: � savoir que tout le monde �tant plong� en d�lices et se faisant � croire qu�il ne serait point puni, comme s�il n�y e�t point de jugement de Dieu, No� seul se proposa devant les yeux la vengeance divine, combien qu�elle d�t �tre encore diff�r�e longtemps?; davantage qu�il a merveilleusement travaill� l�espace de six vingts (cent vingt) ans � b�tir l�arche?; et puis qu�il est demeur� ferme et constant au milieu de tant de moqueries des m�chants et qu�en la destruction de tout le monde, il n�a point dout� qu�il ne d�t �tre sauv�, mais qui plus est, il s�est assur� de sa vie au s�pulcre, c�est a dire en l�arche.� Calvin

Des interpr�tes r�cents font d�pendre le compl�ment?: au sujet des choses qu�on ne voyait pas encore, non du participe?: divinement averti, mais du participe?: saisi de crainte religieuse (H�breux�5.7)?; ils se fondent principalement sur l�emploi, dans le texte grec, de la n�gation subjective qui s�applique aux connaissances de No�?: au sujet de choses pas encore vues par lui.

Il condamna par elle (ce pronom peut se rapporter � la foi ou � l�arche ou au salut, la premi�re relation est la plus naturelle) le monde?: il montra, en effet, que, puisqu�en croyant et en b�tissant son arche, il put se sauver avec sa famille, le monde p�rit par son incr�dulit� (comparer Matthieu�12.41-42?; Romains�2.27).

Ou, suivant une autre interpr�tation, en travaillant avec foi � la construction de l�arche, No� proclamait que le monde, la terre et ceux qui l�habitaient (2�Pierre�2.5), �taient m�rs pour la destruction.

C�est encore par la foi que No� devint h�ritier de la justice qui est selon la foi. Il entre en possession (H�breux�1.14?; H�breux�6.12) de cette justice quand, en raison de sa foi, il est d�clar� agr�able � Dieu?; il fut le premier qui obtint ce t�moignage (Gen�se�6.8?; Gen�se�6.9).

Les interpr�tes modernes n�admettent pas, malgr� la ressemblance des termes employ�s, que cette justice selon la foi soit la justice par la foi, comme l�entend Paul (Romains�1.17?; Romains�3.22-24), le pardon des p�ch�s en vertu de la r�demption op�r�e par J�sus-Christ.

L�exemple de No� est cit� par J�sus-Christ pour faire ressortir le contraste de sa foi avec l�incr�dulit� et la s�curit� charnelle du monde (Matthieu�24.37 et suivants).

Verset 8

Abraham

Par la foi, il ob�it � la vocation divine, en partant pour un lieu qu�il devait poss�der, mais qu�il ignorait�; il habita, ainsi que ses h�ritiers, en �tranger, la terre promise, car il attendait la cit� b�tie par Dieu (8-10).

Sara

Par la foi en la promesse de Dieu, elle put avoir une post�rit� innombrable comme les �toiles et comme le sable au bord de la mer (11-12).

La mort des patriarches

Ils sont tous morts dans la foi, saluant de loin les choses promises, �trangers sur la terre, cherchant une patrie meilleure, la patrie c�leste. Aussi Dieu n�a-t-il pas honte de s�appeler leur Dieu, car il leur a pr�par� une cit� (13-16).

Le sacrifice d�Isaac

Par la foi, Abraham offrit son fils unique, qui devait lui assurer une post�rit�. Il pensait que Dieu le ressusciterait des morts (17-19).

Isaac, Jacob, Joseph

Par la foi, ils prononcent en mourant des paroles proph�tiques (20-22).

La foi et les promesses de Dieu, exemples des patriarches (8-22)

Gen�se�12.1 et suivants.

Ici encore, l�auteur a soin de faire remarquer que l�objet de la foi d�Abraham ne se voyait point, Dieu, dans la vocation du patriarche, n�ayant pas voulu m�me lui nommer le pays o� il devait aller?; et que la foi produit l�ob�issance ou plut�t est elle-m�me l�ob�issance, la soumission du c�ur et de la volont� � la Parole de Dieu (comparer Jean�3.36?; note).

Il ob�it en partant ou comme on peut traduire l�infinitif grec qui sert de compl�ment au verbe?: il ob�it, il partit par ob�issance.

A, D ont l�article devant le participe appel�?; il faudrait rendre cette le�on par?: le nomm� Abraham.

Verset 10

Pour bien comprendre les r�flexions que l�auteur fait, dans les H�breux�11.7-16, sur la position d�Abraham et des patriarches dans le pays de Canaan, il faut se rappeler les pens�es qu�il a exprim�es (H�breux�4.1-11) sur cette terre de la promesse et du repos.

La vie d��trangers habitant sous des tentes, les patriarches ne l�adopt�rent pas, parce qu�elle leur plaisait, parce qu�elle �tait dans les m�urs de l�Orient, ou parce qu�ils n�auraient pu acqu�rir des possessions en Canaan (Abraham �tait tr�s riche et la remarquable histoire rapport�e dans le 23e chapitre de la Gen�se montre assez ce qu�il aurait pu faire avec ses biens)?; ils s�y soumirent uniquement dans la confiance in�branlable que Dieu, selon sa parole, donnerait ce pays entier � leur post�rit� et qu�ensuite, dans cette post�rit�, �?toutes les familles de la terre recevraient une b�n�diction?�.

Ils ne pouvaient alors concevoir toute la port�e de cette promesse. Mais gr�ce � elle, la possession future de Canaan n��tait pas pour eux l�objet d�une esp�rance purement terrestre?; elle �levait leur foi jusqu�� des objets spirituels et �ternels?: d�abord, parce qu�elle annon�ait le salut du monde et ensuite parce que, leur donnant � entendre qu�ils ne poss�deraient pas eux-m�mes le pays de Canaan (voir Gen�se�15.13 et suivants), elle les pla�ait en pr�sence d�une contradiction que leur foi seule pouvait r�soudre et qu�elle r�solut en effet en leur montrant dans Canaan l�image et le gage d�une patrie meilleure, permanente, c�leste, qu�ils attendaient.

Telle est l�interpr�tation de leur foi et de leur vie, que l�auteur donne de la mani�re la plus claire dans H�breux�11.13-16. Ici, il montre qu�Abraham a r�solu la contradiction impliqu�e en sa position d��tranger dans la terre de la promesse, car il attendait la cit� qui a des fondements in�branlables (cette image fait contraste avec les tentes l�g�res o� lui et ses descendants vivaient) et qui a Dieu lui-m�me pour architecte et pour constructeur, cr�ateur, ouvrier (H�breux�11.16, 3e note).

Par cette cit� l�auteur a en vue J�rusalem, qui, apr�s avoir �t� la capitale du royaume th�ocratique �tabli dans la Canaan terrestre et avoir poss�d� le temple, signe visible de la pr�sence de Dieu, est devenue, dans les cieux, le s�jour de ceux qui sont r�unis dans la communion de Dieu (comparer H�breux�11.16?; H�breux�12.22?; Apocalypse 21).

Verset 11

C�est merveille que la foi de Sara soit lou�e, vu qu�elle est manifestement argu�e d�infid�lit�, en ce qu�elle se rit de la parole de l�ange comme d�une fable (Gen�se�18.10-15). Il faut confesser que sa foi a �t� m�l�e de d�fiance?; mais parce que, apr�s avoir �t� admonest�e, elle corrige sa d�fiance, elle ne laisse point pour cela d��tre avou�e de Dieu et sa foi lou�e. Et de ceci nous recueillons une doctrine fort utile?: quoique notre foi chancelle ou cloche en quelque sorte, elle ne laisse pas pourtant d��tre approuv�e de Dieu, moyennant que nous ne l�chions pas la bride a notre d�fiance.� Calvin

C�est ce contraste du doute et de la foi que l�auteur laisse apercevoir dans ces mots?: Sara elle aussi.

Nous rendons par?: et cela malgr� son �ge avanc�, les termes de l�original qui signifient litt�ralement par del� ou contre le temps de l��ge.

Le texte re�u (Majuscules, versions) ajoute?: elle enfanta. D donne � Sara l��pith�te de st�rile.

Fonder une post�rit�?: d�autres traduisent concevoir.

Verset 12

Comparer Gen�se�15.5?; Gen�se�22.17?; Gen�se�32.12?; comparer Romains�4.18-22.

Verset 13

Selon la foi, comme le comporte la foi et conform�ment � la position du croyant ici-bas, ils sont morts sans avoir re�u les choses promises, les ayant seulement vues et salu�es de loin, ainsi que des p�lerins saluent � l�avance le but de leur voyage.

J�sus-Christ a rendu � la foi d�Abraham un semblable t�moignage (Jean�8.56).

Dieu exerce la foi des siens jusqu�� la mort, pour la couronner d�une immortalit� plus glorieuse. Les plus grands des saints sentent bien qu�ils n�ont pas encore re�u les biens que Dieu leur a promis. Citoyens du ciel, mais �trangers et voyageurs sur la terre, ils voient de loin leur patrie par la foi, ils la saluent par l�esp�rance d�y arriver bient�t, ils y tendent et y courent par les d�sirs, les mouvements et les �uvres de leur charit�.� Quesnel

Voir sur le sens de cette profession H�breux�11.10, note et comparer Gen�se�23.4?; Gen�se�47.9?; 1�Chroniques�29.15?; 1�Pierre�2.11.

Comparer H�breux�11.10, note. Leur profession d��tre �trangers sur la terre de la promesse montre clairement qu�ils cherchent leur vraie patrie (H�breux�11.14)?; car, s�il s�agissait pour eux d�une patrie terrestre, s�ils se souvenaient de celle d�o� ils �taient sortis, s�ils voulaient parler du pays de leur origine, ils auraient le temps ou l�occasion d�y retourner?; mais (grec mais maintenant, particule qui oppose le fait r�el au fait suppos�?: s�ils se souvenaient), il est �vident que leurs d�sirs et leur foi tendaient plus haut (H�breux�11.15?; H�breux�11.16).

Tout est proph�tique dans les patriarches et surtout l�oubli de leur pays et des biens de la terre.� Quesnel

Le verbe?: ils se souvenaient est � l�imparfait, parce que l�auteur sous-entend?: en parlant ainsi (H�breux�11.15).

Une variante de Codex Sinaiticus, D, admise par Tischendorf, a ce verbe au pr�sent?: ils se souviennent. Cette le�on est rejet�e par la plupart des �diteurs.

Verset 16

Grec?: N�a point honte d�eux d��tre appel� leur Dieu?; l�infinitif explique en quoi il n�a pas honte d�eux.

Dieu daigna s�appeler leur Dieu m�me longtemps apr�s qu�ils eurent disparu de la sc�ne de ce monde (Gen�se�26.24?; Gen�se�28.13?; Exode�3.6).

On sait quelle conclusion J�sus-Christ tirait de ces paroles concernant la r�surrection et la f�licit� �ternelle des patriarches (Matthieu�22.32, note). Cette pens�e occupe aussi l�esprit de notre auteur.

La preuve (car) que Dieu n�a pas honte d�eux, c�est qu�il leur a pr�par� une cit�, la cit� qu�ils attendaient, �?dont Dieu est l�architecte et le constructeur?� (H�breux�11.10. Comparer H�breux�12.22?; H�breux�13.14?; Galates�4.26).

L�auteur ne dit pas qu�ils soient entr�s imm�diatement en possession de cette cit�, d�apr�s H�breux�11.39?; H�breux�11.40 (voir la note), ils n�y devaient parvenir que par le moyen de Christ et de son �uvre r�demptrice. Une fois qu�ils y furent entr�s, Dieu fut �?leur Dieu?�, dans toute la pl�nitude du terme (voir la note pr�c�dente. Comparer Apocalypse�21.2-4?; Apocalypse�21.22-23?; Apocalypse�22.3-5).

Verset 18

C�est-�-dire?: �?te sera accord�e une post�rit� qui portera ton nom?�.

Citation textuelle de Gen�se�21.12.

Verset 19

L��preuve terrible d�Abraham (Gen�se�22.1) ne fut point avant tout celle de sa tendresse de p�re et ne mit pas seulement au grand jour son amour pour Dieu et son ob�issance?; ce qui fut le plus vivement mis � l��preuve en lui, c�est sa foi.

Les promesses qui �taient le fondement de sa vie religieuse, l�objet de toute son esp�rance, il savait, avec une parfaite certitude, qu�elles ne s�accompliraient qu�en Isaac (H�breux�11.18)?; et il re�oit l�ordre de sacrifier ce fils?! Quelle contradiction en Dieu?!

Que va devenir la foi d�Abraham?? Cette foi lui donne l�assurance que Dieu saura bien concilier toutes les contradictions, sauver l�honneur de sa fid�lit� et de sa v�rit�, d�t il pour cela ressusciter Isaac d�entre les morts.

C�est pourquoi, en vertu de sa foi (d�autres prennent le mot grec dans son sens local?: d�o�, c�est-�-dire d�entre les morts), aussi il le remporta (comme on remporte le prix d�une victoire) aussi figur�ment ou en figure (grec en parabole), c�est-�-dire comme un symbole de la puissance qu�a Dieu de ressusciter les morts (voir le m�me mot H�breux�9.9).

Pour Abraham, au moment o� il saisit le couteau, le sacrifice �tait fait, son fils �tait mort. Qu�importe?! se disait-il?; plut�t que de manquer � ses promesses, Dieu rendra la vie � mon fils.

Ainsi la d�livrance que Dieu lui accorda, en l�arr�tant au moment o� il allait frapper l�enfant, fut bien pour lui et est pour tous ceux qui le suivent dans sa foi, une parabole de la r�surrection, car les promesses divines s��tendent jusqu�� la vie �ternelle. Quiconque donne � Dieu ses bien-aim�s par la foi, les recevra de nouveau par la r�surrection.

Plusieurs interpr�tes ont pens� que l�auteur voyait dans ce fait une image de la r�surrection du fils de Dieu, d�apr�s une allusion � Abraham que Paul fait Romains�8.32. Il est peu probable que cette pens�e soit dans notre passage.

Mais d�autre part la traduction?: par une sorte de r�surrection, c�est-�-dire par une d�livrance qui ressemblait � une r�surrection (Calvin, Osterwald, Segond), ne tient pas assez compte du terme en parabole.

Quelques-uns, au lieu de traduire le terme grec par en parabole, le rendent, selon le sens du verbe d�o� il est d�riv� par?: dans l�offrande, �?dans le sacrifice?� (Weizs�cker), �?au moment m�me o� il l�exposait?� (Oltramare). Cette traduction est contraire au sens constant du mot (comparer H�breux�9.9).

Verset 20

Isaac ne poss�dait rien encore en Canaan lorsque, dans la b�n�diction qu�il pronon�a sur ses fils, il annon�a � l�un et � l�autre l�accomplissement futur des promesses de Dieu (Gen�se�27.29?; Gen�se�27.39-40).

Toujours le caract�re distinctif de la foi qui voit l�invisible et que l�auteur rel�ve en disant?: il les b�nit m�me au sujet de choses � venir. Le mot m�me manque, il est vrai, dans Codex Sinaiticus, majuscules, versions.

Verset 21

Gen�se�48.13-19.

La version grecque des Septante, que suit l�auteur, porte sur le haut de son b�ton, au lieu de �?sur le chevet de son lit?�, comme il y a dans l�h�breu (Gen�se�47.31).

Ce changement tient uniquement � une prononciation diff�rente du m�me mot h�breu (matteh, b�ton, pour mittah, lit). Mais cela n�est d�aucune importance pour le sens du r�cit.

Ce que l�auteur veut nous montrer, c�est la foi de Jacob qui demande � son fils Joseph de transporter ses restes mortels dans la terre promise (Gen�se�47.29?; Gen�se�47.30) et adore Dieu pour cette gr�ce, comme si d�j� son peuple voyait l�accomplissement de la promesse.

Il y a litt�ralement?: il adora ou se prosterna sur son b�ton.

La Vulgate, La version de Port Royal, Reuss et Stapfer rapportent le mot son b�ton � Joseph, entendant par l� le b�ton du commandement que Dieu lui avait donn� en �gypte et pensent que Jacob s�inclina devant le sommet du b�ton de Joseph pour reconna�tre solennellement celui-ci comme chef de la famille. Cette interpr�tation ne para�t pas fond�e. Elle est repouss�e par la plupart des commentateurs.

Verset 22

Gen�se�50.24 et suivants.

M�me foi certaine de l�invisible, c�est-�-dire de l�accomplissement futur de la promesse de Dieu?: les enfants d�Isra�l prendront possession de Canaan?; Joseph, ainsi que son p�re, veut que ses ossements reposent dans la patrie.

Il est facile de se regarder comme �tranger sur la terre, quand on y est mis�rable?: mais de le faire, comme Joseph, jusqu�� la mort, au milieu des honneurs, des richesses et d�une puissance presque sans bornes, c�est un des plus h�ro�ques effets de la foi.� Quesnel

Verset 23

Mo�se

Par la foi, il fut cach� � sa naissance. Par elle, il choisit de partager les souffrances de son peuple et l�opprobre de Christ�; il quitta l��gypte sans �tre effray�, demeurant ferme comme voyant celui qui est invisible�; il fit la P�que et l�aspersion du sang. Par la foi, les Isra�lites pass�rent � sec la mer Rouge (23-29).

L�entr�e en Canaan

La foi fait tomber les murailles de J�richo et sauve Rahab (30-31).

�num�ration de croyants et tableau des triomphes de la foi

L�auteur, n�ayant pas le temps de citer en d�tail tous les exemples de foi que pr�sente l�histoire d�Isra�l, nomme encore quelques h�ros de la foi, puis il montre comment par elle les fid�les furent rendus vainqueurs de toute la puissance du monde (32-38).

Conclusion

Tous ces croyants, approuv�s � cause de leur foi, n�ont pas obtenu ce qui leur �tait promis, Dieu ayant r�serv� l�accomplissement de la promesse pour nous, afin qu�ils ne parvinssent pas sans nous � la perfection (39-40).

La foi et la lutte contre le monde, Mo�se et les temps post�rieurs (23-40)

Leur foi les mit au-dessus de la crainte. Cette foi leur fit voir aussi dans la beaut� de l�enfant, un pr�sage de l��uvre que Dieu accomplirait par son moyen pour la d�livrance du peuple. �?Il �tait beau aux yeux de Dieu?� dit �tienne dans son discours (Actes�7.20).

Le grec porte ses p�res, expression qui d�signe le p�re et la m�re. L�Exode (Exode�2.2) ne parle que de la m�re.

Verset 26

Mo�se devait refuser (grec renier) le titre et les honneurs de fils d�une fille de Pharaon (Exode�2.10), choisir entre les mauvais traitements qu�endurait son peuple et la (grec) temporaire jouissance du p�ch�, entre l�opprobre du Christ et les tr�sors de l��gypte.

Sa foi ne lui permit pas d�h�siter, car, soutenu par elle, il avait les regards arr�t�s sur la r�mun�ration (grec il regardait loin du monde vers la r�mun�ration) (comparer Philippiens�3.7-11).

Et cependant tout ce qu�il pouvait esp�rer �tait encore invisible, mais l�invisible est pr�cis�ment l�objet de la foi (H�breux�11.27?; comparez H�breux�11.1, note).

Les souffrances et les m�pris auxquels �tait expos� le peuple de Dieu en �gypte �taient d�j� l�opprobre du Christ, parce que Christ �tait celui auquel devait aboutir tout le d�veloppement de l�ancienne Alliance et que, par cons�quent, les fid�les de cette Alliance souffraient d�j� pour lui, en vue de son r�gne.

De m�me les souffrances des chr�tiens sont les souffrances de Christ (2�Corinthiens�1.5?; Colossiens�1.24), de ce Christ �ternel et toujours vivant qui combat et qui souffre en son corps, en ses membres encore sur la terre. C�est lui qui fait ainsi l�unit� des deux Alliances, qui remplit l�une et l�autre de son Esprit, de sa vie.

La r�mun�ration ou r�compense que Mo�se avait en vue n��tait pas la Canaan terrestre qu�il ne devait jamais poss�der, mais, comme les patriarches, il attendait la c�leste (H�breux�11.16?; H�breux�10.35).

Verset 27

Les mots?: il quitta l��gypte, se rapportent-ils � la fuite de Mo�se apr�s avoir tu� l��gyptien (Exode�2.14?; Exode�2.16), ou � sa sortie d��gypte avec le peuple??

On peut trouver des raisons pour l�un et pour l�autre sens.

Pour le premier, on peut all�guer surtout l�ordre chronologique que suit ici l�auteur (H�breux�11.28?; H�breux�11.29) et qui se trouverait interverti s�il s�agissait de la sortie d��gypte avec le peuple. Mais alors pourquoi ferait-il cette r�flexion?: sans craindre la col�re du roi, puisque c�est pr�cis�ment par la crainte du roi que Mo�se s�enfuit?? Pourquoi encore choisirait-il dans la vie de Mo�se, vie si riche en actes h�ro�ques de foi, cette fuite, comme une preuve sp�ciale de sa foi, comment enfin passerait-il sous silence la vocation de Mo�se en Horeb?? Pourquoi ne nous le montrerait-il pas retournant en �gypte, seul avec la force de Dieu, pour aller d�livrer son peuple??

Non, le grand acte de foi de Mo�se, qui doit �tre seul mentionn� dans ce bref aper�u de sa carri�re, c�est sa sortie d��gypte avec le peuple. C�est cette sortie qu�il op�ra sans se laisser arr�ter par toutes les difficult�s qui s�y opposaient, sans craindre la col�re du roi et parce qu�il demeura ferme comme voyant Celui qui est invisible (H�breux�11.1, note).

C�est de cette sortie que l�auteur parle, la d�signant d�abord d�une mani�re g�n�rale par un seul mot?: il quitta l��gypte, puis reprenant en d�tail divers traits de la foi que Mo�se fit para�tre dans cette grande entreprise.

De ces mots?: voyant Celui qui est invisible et de l�exemple de Mo�se?:

nous recueillons que la vraie nature de la foi est d�avoir toujours Dieu devant les yeux, secondement, que la foi regarde des choses plus hautes et cach�es en Dieu que celles que nos sens peuvent appr�hender?; tiercement, que le seul regard de Dieu suffit pour vaincre notre mollesse et faire que nous soyons plus endurcis que pierres contre tous les assauts de Satan.� Calvin

Verset 28

Grec?: afin que celui qui exterminait les premiers-n�s ne touch�t pas eux, c�est-�-dire ceux des Isra�lites (Exode�12.13).

L�exterminateur?: les Septante ont traduit ainsi, dans Exode�12.23, un mot h�breu qui signifie l�extermination. Ils se figuraient celle-ci comme op�r�e par un ange (1�Chroniques�21.12?; 1�Chroniques�21.15?; comparez 1�Corinthiens�10.10).

Verset 29

Exode�14.26 et suivants.

Grec?: de laquelle (mer Rouge) les �gyptiens ayant fait essai, lis furent engloutis.

Selon les apparences, l�acte des Isra�lites et celui des �gyptiens fut le m�me, les uns et les autres couraient le danger de p�rir. Mais l�un des deux peuples avait un ordre de Dieu et une promesse � laquelle s�attachait sa foi, tandis que l�autre n�avait ni promesse ni foi.

De l�, la diff�rence dans l�issue d�une tentative qui montre, d�une part, la confiance en Dieu et en sa parole, de l�autre, une audace tout humaine.

Verset 30

Voir Josu� 6.

C�est la foi de Josu�, bien plus que celle du peuple, que l�auteur loue ici et une foi dont toute la valeur est dans son objet, la parole de Dieu, � laquelle Josu� ob�it, quelque ridicule que p�t para�tre aux yeux de la raison ce moyen de prendre une ville fortifi�e.

Verset 31

Grec?: avec paix. Josu�2.1 et suivants.

Plusieurs interpr�tes, suivis par nos anciennes versions, n�ont pas eu le courage d�attacher au nom d�une femme dont l��criture loue la foi et la conduite, l��pith�te que l�auteur lui applique d�apr�s l�histoire sainte et que Jacques emploie �galement � dessein (Jacques�2.25).

Ils donnent au mot de prostitu�e le sens d�h�teli�re, que n�a pas l�original. Ils ont �t� pr�c�d�s dans cette voie par les rabbins. Mais ils n�ont pas vu que cette triste condition de Rahab fait �clater la gr�ce de Dieu dans cette femme. Malgr� sa vie pr�c�dente, elle fut sauv�e par sa foi?: celle-ci en para�t d�autant plus �tonnante (comparer Matthieu�21.31?; Matthieu�21.32).

� l�approche du peuple de Dieu, elle se d�clare pour lui. P�n�tr�e de la crainte de l��ternel, dont elle t�moigne conna�tre les merveilleuses dispensations envers son peuple (Josu�2.9-13), elle montre par sa foi que ses concitoyens auraient pu �tre sauv�s comme elle.

L�auteur confirme cette super position quand il dit qu�� cause de sa foi elle ne p�rit point avec les incr�dules, auxquels il ne restait ainsi aucune excuse. Et non seulement elle ne p�rit pas, mais elle sauva avec elle toute sa famille, se joignit au peuple de Dieu (Josu�6.23-25), �pousa dans la suite un Isra�lite, Salomon, fils de Nahassan, de la tribu de Juda et prit place, par Booz et David dans les rangs des anc�tres de J�sus-Christ (Ruth�4.20-22?; Matthieu�1.5).

Verset 32

Par cette transition, l�auteur passe � une revue plus sommaire des h�ros de la foi dans l�histoire subs�quente du peuple de Dieu. Il rappelle d�abord ceux qui ont prouv� leur foi par de grandes actions (H�breux�11.32-35)?; puis ceux qui l�ont montr�e par leur constance dans de grandes �preuves (H�breux�11.35-38).

Ces premiers exemples sont tir�s du livre des Juges?: G�d�on, Juges 6 et suivants?; Barac, Juges�4.6 et suivants, Samson, Juges 13 et suivants, Jepht�, Juges 11.

Verset 33

Josu�, David, etc., par exemple 2�Samuel�8.1, etc.

Ce par la foi doit s��tendre � tous les faits de la p�riode qui suit, jusqu�� H�breux�11.38.

Samuel (1�Samuel�7.15), David (2�Samuel�8.15), Salomon (1�Rois�3.16), etc.

Promesses sp�ciales et personnelles et non la grande promesse du Messie et du salut, qui �tait sans doute l�objet principal de leur foi, mais dont ils ne virent pas l�accomplissement (H�breux�11.39).

Voir Daniel�6.22.

Verset 34

Voir Daniel�3.1 et suivants.

Peut-�tre �lie (1�Rois�19.10), �lis�e (2�Rois�6.14 et suivants) et surtout avant eux, David (1�Samuel�18.11?; 1�Samuel�18.19?; 1�Samuel�18.20?; 1�Samuel�21.10).

Grec?: reprirent des forces loin de la maladie. �z�chias (�sa�e�38.1 et suivants).

Grec?: Firent fl�chir des arm�es rang�es en bataille (proprement?: des camps) d��trangers. Abraham, Josu�, les Juges, David etc.

Verset 35

1�Rois�17.17 et suivants?; 2�Rois�4.32 et suivants.

L�auteur pense sans doute aux souffrances d�El�azar, rapport�es en 2 Maccab�es 6.18-31. et aux sept fr�res mis � mort avec leur m�re.

Tous n�accept�rent pas la d�livrance qui leur �tait offerte � condition qu�ils reniassent leur foi, parce qu�ils croyaient � une r�surrection meilleure que cette d�livrance m�me. Ce sont leurs propres paroles (Revised Apocrypha, 2 Maccab�es 6.26?; comparez avec 2 Maccab�es 7.9?; 2 Maccab�es 7.11?; 2 Maccab�es 7.14?; 2 Maccab�es 7.20?; 2 Maccab�es 7.23?; 2 Maccab�es 7.29?; 2 Maccab�es 7.36) et aux sept fr�res mis � mort avec leur m�re.

Verset 36

Voir Gen�se�39.20, J�r�mie�20.2, Revised Apocrypha, 2 Maccab�es 7.7

Verset 37

La lapidation �tait la peine de mort en usage chez les Juifs, Zacharie, fils de Jehojada, mourut de ce supplice (2�Chroniques�24.21, comparez Matthieu�23.35) ainsi que le proph�te J�r�mie, d�apr�s l� tradition.

Une tradition aussi, g�n�ralement re�ue dans les premiers si�cles de l��glise rapporte que le proph�te �sa�e fut sci� en deux sous Manass� (comparer 2�Rois�21.16).

Plusieurs proph�tes (grec) moururent de mort par l��p�e au temps d��lie (1�Rois�19.10).

Souvent les proph�tes, pour fuir les pers�cutions, ou pour mieux faire sentir au peuple ses p�ch�s, se retiraient dans les d�serts, v�tus de peaux d�animaux, expos�s � toutes les privations (2�Rois�1.8?; Zacharie�13.4).

Le verbe?: ils furent tent�s, surprend au milieu de cette �num�ration de supplices. S�il est authentique, il exprime sans doute la tentation sp�ciale qu�il y a pour l�homme le plus fort dans ces horribles souffrances. Mais comme, suivant les manuscrits, il est tant�t avant, tant�t apr�s?: ils furent sci�s et que ce dernier mot ressemble au premier � deux lettres pr�s, on a suppos� qu�un lecteur qui ne comprenait pas � quels martyrs s�appliquait cette mention mit, comme conjecture, en marge?: ils furent tent�s et que dans la suite ce vocable passa dans le texte. On a propos� aussi d�y changer deux lettres pour en faire un verbe qui d�signerait le supplice par le feu.

Verset 38

Voir 1�Rois�18.4?; 1�Rois�18.13?; 1�Rois�19.4?; 1�Rois�19.9?; 1�Rois�19.13, Revised Apocrypha, 1 Maccab�es 2.28 et suivants, 2 Maccab�es 5.27, 6.11, 10.6 et suivants.

Verset 40

Tous ces hommes de Dieu ont obtenu, chacun en son temps, le t�moignage dont l�auteur a d�j� parl� (H�breux�11.2, note), et cela, par le moyen de la foi qui les rendit agr�ables � Dieu et capables de si grandes actions et de si grandes souffrances.

Leur foi est d�autant plus admirable, qu�ils durent vivre de cette foi seule, ne marchant jamais par la vue parce qu�ils ne re�urent point l�objet de la promesse, ne virent pas le Messie, le Sauveur qu�ils attendaient, ni l�accomplissement de son �uvre r�demptrice (Heb. 8-10) et qu�ils ne parvinrent pas � la possession du salut et de la f�licit� �ternelle (comparer H�breux�11.13, note).

Le quelque chose de meilleur que Dieu avait en vue, qu�il avait, non seulement pr�vu, mais arr�t� pour nous, c�est-�-dire pour les croyants de la nouvelle Alliance, c��tait la pleine manifestation de sa gr�ce dans la vie et la mort de son Fils. Leur condition est, par l�, infiniment pr�f�rable � celle des fid�les de l�ancienne (comparer Luc�16.16?; Matthieu�11.11, note, Jean�8.56).

Une conclusion toute pratique s�impose � la conscience des lecteurs?:

Si ceux-l�, � qui n�avait pas lui encore une si grande lumi�re de la gr�ce, se distingu�rent pourtant par une si admirable constance dans leurs �preuves, que ne devrait pas produire en nous toute la splendeur de l��vangile?? Quelques �tincelles de lumi�re les conduisirent au ciel?: comment nous excuserons-nous si nous restons attach�s � la terre, nous que le Soleil de justice �claire??� Calvin

Que veut dire l�auteur en ajoutant les mots?: afin qu�ils ne parvinssent pas � la perfection sans nous?? (Voir, sur le sens de ce mot?: H�breux�5.9 note). Il explique pourquoi les fid�les de l�ancienne Alliance n�ont pu avoir part � la f�licit� du ciel et de la communion avec Dieu, avant la venue du Sauveur, ils seraient alors parvenus � la perfection sans nous, autrement que nous?; or Dieu voulait qu�il n�y e�t qu�un seul moyen de salut pour tous les hommes.

Quelques interpr�tes attribuent � l�auteur ce raisonnement?: si les croyants des anciens �ges �taient parvenus a la perfection, ils y seraient parvenus sans nous, parce que la venue du Christ aurait eu lieu de leur temps, que la fin du monde serait intervenue peu apr�s et que nous ne serions, par cons�quent, pas n�s. C�est introduire dans le texte une id�e qui lui est �trang�re.

Quant � la question de savoir comment l�auteur se repr�sente la condition des fid�les de l�ancienne Alliance entre le moment o� ils moururent et celui o� Christ accomplit la r�demption, notre passage ne permet pas de la r�soudre.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 11". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/hebrews-11.html.
 
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