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Bible Commentaries
Hébreux 6

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-20

Plan du commentaire biblique de H�breux 6

Laisser les premiers �l�ments

L�auteur, consid�rant l��tat d�enfance o� sont ses lecteurs, les exhorte de tendre � la condition d�adultes. Il ne faut pas pour cela s�arr�ter encore aux doctrines �l�mentaires, qu�il groupe en trois paires?: la premi�re comprend les relations de l�homme avec Dieu, la seconde les c�r�monies par lesquelles le n�ophyte �tait introduit dans l��glise, la troisi�me les choses finales. Avec l�aide de Dieu, il conduira ses lecteurs � la possession de v�rit�s plus essentielles (1-3).

Impossibilit� de la repentance chez ceux qui, d�chus de la foi, crucifient le Fils de Dieu

L�auteur indique, comme motif de r�aliser ce progr�s, le danger que courent ceux qui tombent, apr�s avoir �t� amen�s des t�n�bres � la lumi�re, apr�s avoir re�u l�Esprit-Saint et les dons qu�il conf�re?: ils ne sont plus capables de repentance, puisqu�ils agissent envers le Fils de Dieu comme l�ont fait les auteurs de sa mort. Ils sont comme une terre qui ne produit que des ronces et qui va recevoir une mal�diction par laquelle elle sera vou�e au feu (4-8).

Invitation � progresser, danger d�une d�ch�ance irr�m�diable

Verset 1

Invitation � progresser, danger d�une �ch�ance irr�m�diable (1-8)

Conclusion de ce qui pr�c�de imm�diatement (H�breux�5.12-14). �?Tandis que vous devriez �tre ma�tres, vous en �tes encore aux premiers �l�ments?; vous avez besoin du lait des petits enfants, au lieu de pouvoir supporter la nourriture des hommes faits dont l�exp�rience discerne le bien du mal, le vrai du faux. Qu�il n�en soit plus ainsi, mais tendons � la perfection, appliquons-nous � devenir des hommes faits?�?!

Plusieurs interpr�tes, au lieu de voir dans les paroles qui suivent une exhortation de l�auteur � ses lecteurs, y trouvent une r�solution qu�il prendrait lui-m�me de passer, en continuant � �crire cette �p�tre, � des sujets plus �lev�s?; �?abordons ce qui est parfait?� (voir la 3e note). La premi�re explication para�t pr�f�rable, car la perfection s�applique plus naturellement au caract�re de l�homme qu�au contenu de l�enseignement (H�breux�5.14, note).

Grec?: Laissant la parole, ou la doctrine du commencement du Christ, ce qui signifie les premiers �l�ments de la doctrine chr�tienne, en g�n�ral (H�breux�5.12). L�auteur nous dit lui-m�me dans les paroles qui suivent ce qu�il entend par l�.

Aspirons � la perfection, � l��tat de ceux qui sont appel�s (H�breux�5.14) �?hommes parfaits?�, par opposition aux �?enfants?� (H�breux�5.13). Il y a proprement en grec?: soyons port�s vers la perfection. D�autres traduisent?: �?�levons-nous � l�enseignement parfait?�.

Verset 2

Les chr�tiens convertis du juda�sme, auxquels est adress�e cette lettre, �taient port�s � envisager le christianisme comme un ensemble de croyances et de pratiques, qui laissaient dans l�ombre la personne de Christ et son �uvre m�diatrice et ne constituaient, ainsi comprises, qu�un mosa�sme sup�rieur.

Cette tendance les rapprochait des juifs �clair�s qui ne croyaient pas en Christ et pouvait �tre un acheminement vers une rechute totale (H�breux�6.4-10). Les doctrines qui sont ici d�sign�es avaient �t� pr�ch�es d�s le commencement par Jean-Baptiste et par le Seigneur lui-m�me (Marc�1.4?; Marc�1.15) et elles �taient la base de toute pr�dication de l��vangile et de toute instruction des cat�chum�nes, soit chez les juifs, soit parmi les pa�ens (Actes�2.38?; Actes�8.14-17?; Actes�10.34-48?; Actes�17.30-31?; Actes�24.25).

La repentance des �uvres mortes est, selon le sens complet de l�original, la conversion, le changement de dispositions morales, qui d�tourne des �uvres mortes, de toutes les pratiques l�gales accomplies dans un esprit pharisa�que, de toutes les �uvres humaines qui ne proc�dent pas de l�amour pour Dieu, qui ne sont pas un fruit de son Esprit dans l�homme r�g�n�r� (H�breux�9.14).

Cette repentance, dont le Pr�curseur et J�sus lui-m�me (Matthieu�3.2?; Matthieu�3.4-17) ont proclam� la n�cessit�, �tait bien et sera toujours le premier pas de l�homme p�cheur pour recevoir l��vangile?; mais elle n�est pas tout l��vangile ni toute la vie chr�tienne.

La foi en Dieu, c��tait la confiance au Dieu de l�alliance, qui avait fait les promesses � son peuple et qui �?ne pouvait mentir?� (H�breux�6.13 et suivants?; H�breux�11.6). Mais, s�par�e de Celui en qui et par qui s�accomplissait le salut promis, cette foi en Dieu risquait de n��tre plus que la conviction froide et morte de son existence (comparer Jacques�2.19).

La doctrine des bapt�mes pouvait �tre non seulement des enseignements sur le bapt�me de Jean, sur le bapt�me chr�tien, sur leurs diff�rences, mais encore sur �?les divers bapt�mes?� (H�breux�9.10) ou ablutions en usage d�j� chez les juifs (Marc�7.4).

L�imposition des mains suivait d�ordinaire le bapt�me et �tait souvent accompagn�e des dons divers du Saint-Esprit (Actes�8.17?; Actes�19.6?; 1�Timoth�e�4.14, 2e note?; 2�Timoth�e�1.6).

Les doctrines de la r�surrection des morts que le Sauveur d�fendait contre les sadduc�ens (Matthieu�22.23 et suivants) et du jugement �ternel, qui revient si souvent dans ses discours (Matthieu�25.31 et suivants?; Marc�3.29), peuvent aussi �tre con�ues sans rapport direct avec la personne de Christ et avec son �uvre (Actes�17.30?; Actes�24.15).

Ainsi, en toutes ces doctrines, superficiellement comprises, il n�est question ni de l�expiation des p�ch�s par le sacrifice de Christ (H�breux�6.9?; H�breux�6.10), ni de la r�g�n�ration et de la sanctification de l�homme p�cheur par le Saint-Esprit, ni de ses progr�s dans la communion intime et vivante avec Dieu?: ce n�est r�ellement que le commencement de Christ (H�breux�6.1, note).

Il ne faudrait pas en conclure, toutefois, que ces doctrines n�eussent pas d�importance aux yeux de l�auteur. Il d�clare qu�il �?ne pose pas de nouveau le fondement?�, il les consid�re donc comme le fondement de l�enseignement chr�tien. S�il exhorte ses lecteurs � laisser ces �l�ments, c�est pour aller plus loin, pour les instruire dans l��uvre r�demptrice de Christ, qui est l��difice proprement dit de la v�rit� chr�tienne.

Verset 3

A, C, D portent?: faisons-le.

Le futur indicatif convient mieux au sens.

C�est ce que nous ferons (tendre � la perfection, H�breux�6.1) et dans la connaissance et dans la vie?; nous le ferons avec vous, si Dieu le permet, s�il nous accorde la gr�ce de comprendre et de recevoir sa v�rit� tout enti�re, s�il nous donne de �?travailler � notre salut avec crainte et tremblement?�, lui �?qui produit en nous le vouloir et le faire?� (Philippiens�2.12?; Philippiens�2.13) et d��chapper ainsi au terrible danger que l�auteur va signaler (H�breux�6.4-6).

Verset 6

Ces redoutables paroles ont re�u diverses interpr�tations, dict�es souvent par un int�r�t dogmatique. L�on ne peut nier qu�au premier abord elles paraissent �tre en opposition avec d�autres enseignements de l��criture. Elles ont �t� la principale cause pour laquelle l��glise d�Occident a longtemps refus� de recevoir l��p�tre aux H�breux dans le canon, car elles �taient conformes aux vues plus strictes des Novatiens et des Montanistes, qui refusaient de r�int�grer dans l��glise ceux qui avaient reni� la foi chr�tienne en temps de pers�cution.

Luther encore rel�ve la contradiction qu�il y a entre cet enseignement, d�apr�s lequel le p�cheur peut perdre la gr�ce et celui de saint Paul sur l��lection et sur l�assurance du salut (Romains�8.28-39). Il se fonde principalement sur notre passage pour refuser � l��p�tre aux H�breux une pleine autorit� canonique.

Pour trouver le vrai sens de cette d�claration, il importe de se souvenir?:

  1. qu�elle est adress�e � des chr�tiens chancelants, dont la foi est �branl�e et le z�le refroidi et qui sont en danger d�abandonner le christianisme?;
  2. qu�il faut l�interpr�ter � la lumi�re de tout l��vangile, car la v�rit� compl�te ressort pour nous de l�ensemble des �critures, jamais de telle ou telle d�claration prise isol�ment.

Ces paroles donnent lieu � deux questions?: Est-il possible que des hommes qui ont �prouv� tout ce que supposent H�breux�6.4?; H�breux�6.5 d�choient enti�rement de la foi?? et pourquoi leur retour � Dieu par la repentance et la conversion est-il impossible??

Pour r�pondre � ces questions et d�abord � la premi�re, il faut se faire une id�e juste de ce qu�est l�assurance du salut, fond�e sur la gr�ce de Dieu.

Nul n�obtient cette assurance, si ce n�est par une foi vivante en J�sus-Christ et par le t�moignage du Saint-Esprit au dedans de lui (Romains�8.16). Sa pers�v�rance finale est d�s lors pour lui un objet de foi, tout comme la gr�ce de Dieu en J�sus-Christ, sur laquelle elle repose. Cette foi implique, � chaque �poque de son d�veloppement, aussi bien qu�au premier moment, une sinc�re repentance et la fid�lit� du c�ur au Sauveur. Personne ne re�oit l�assurance de son �lection comme une charte d�immunit�, qui lui permette de vivre ensuite comme bon lui semble et de se passer de la repentance et de la foi.

L�enfant de Dieu est �lu �?dans la sanctification de l�Esprit, pour l�ob�issance et pour l�aspersion du sang de J�sus-Christ?�, qui le purifie de tout p�ch� (1�Pierre�1.2). En un mot, son assurance est d�une nature morale?: elle engage sa conscience, tous ses sentiments, tous ses rapports avec Dieu, elle laisse subsister toute sa responsabilit� et m�me elle rend cette responsabilit� toujours plus grande. Cette assurance ne peut donc �tre conserv�e que de la mani�re m�me dont elle est n�e. Si je l�ai poss�d�e hier sans illusion, ce souvenir ne peut me la garantir pour aujourd�hui?; elle doit m��tre renouvel�e par la m�me gr�ce de Dieu qui me l�a donn�e, elle doit �tre maintenue vivante, par l�action de cette gr�ce, re�ue dans une humble repentance et une foi v�ritable.

Si l�on consid�re bien cette harmonie de l�action de Dieu et de l�action de l�homme dans l��uvre du salut (Philippiens�2.12?; Philippiens�2.13, note), on comprendra qu�il en r�sulte deux cons�quences en apparence contradictoires, mais �galement enseign�es dans la Parole de Dieu, parce qu�elles se concilient fort bien dans la nature morale de l�homme?: la premi�re, c�est que le chr�tien, fond� sur la gr�ce de son Dieu qui est fid�le pour le garder jusqu�� la fin et pour tout accomplir en lui (Jean�10.27-29?; 1�Thessaloniciens�5.23?; 1�Thessaloniciens�5.24?; comparez Philippiens�1.6), peut avoir la pleine et enti�re assurance de son salut, y trouver la paix, la joie et en faire l�objet d�un chant de triomphe, dans lequel il d�fie tous ses ennemis spirituels (Romains�8.28-39), la seconde, celle que l�auteur enseigne ici en termes clairs et terribles, c�est qu�il y a toujours pour l�homme sur la terre la possibilit� de d�choir enti�rement de la foi.

On fait passer les exigences d�un syst�me avant les r�sultats d�une ex�g�se impartiale quand on pr�tend que ceux qui ont fait d�fection n�avaient pour toute assurance qu�une illusion, ou que Dieu leur avait accord� certaines gr�ces qui n�ont pu vaincre la derni�re et secr�te r�sistance de leur c�ur.

Avoir �t� une fois �clair�s de la lumi�re divine et tir�s par elle de nos t�n�bres naturelles, avoir go�t� le don c�leste de la gr�ce, avoir �t� faits participants du Saint-Esprit qui r�g�n�re les �mes, avoir go�t� la bonne Parole de Dieu et par elle les puissances du si�cle � venir, c�est-�-dire les influences de cette Parole et de cet Esprit qui nous donnent d�s ici-bas un avant-go�t et une exp�rience de la vie du ciel, ce sont l� les traits principaux de la conversion, les signes auxquels une �me peut conna�tre qu�elle est en �tat de Gr�ce.

D�ailleurs l�auteur d�clare que, s�il y a rechute, il ne reste plus de possibilit� d��tre encore renouvel� � la repentance ou � la conversion, ce qui suppose que la repentance, la conversion avaient eu d�j� lieu.

Ceci touche � notre seconde question?: pourquoi est-il impossible qu�ils soient renouvel�s � la repentance (grec de les renouveler, de les ramener)?? Ici encore on a voulu adoucir les termes. On en a appel� � la parole de J�sus-Christ, qui d�clare impossible que les riches entrent dans le royaume de Dieu et qui explique sa pens�e en ajoutant?: Ce qui est impossible � l�homme est possible � Dieu (Marc�10.25-27). Mais par la mani�re dont il motive son jugement, l�auteur lui donne une tout autre port�e?: ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu et l�exposent � l�ignominie, pour eux-m�mes, c�est-�-dire pour leur propre compte, ils renouvellent envers lui l�acte par lequel ses ennemis assouvissent leur haine?; d�autres traduisent le datif de l�original par?: �?� leur pr�judice, pour leur malheur?;?� d�autres encore, par?: �?autant qu�il est en eux, en leur pouvoir?�.

Ils sont d�autant plus coupables qu�on ne peut plus dire?: �?ils ne savent ce qu�ils font?;?� car ils ont �t� �clair�s. Et puisqu�ils ont eu part au Saint-Esprit, ils sont tomb�s dans le p�ch� seul irr�missible, le p�ch� contre le Saint-Esprit, auquel l�auteur fait �videmment allusion. Ce p�ch� est mentionn� pour la premi�re fois dans un avertissement adress� par J�sus � des pharisiens qui l�accusaient de chasser les d�mons par le prince des d�mons (Matthieu�12.32, note).

Ces pharisiens n��taient pas dans la m�me situation que les chr�tiens vis�s par notre auteur. Ils n�avaient pas re�u les gr�ces dont ceux-ci avaient �t� combl�s?; et cependant ils �taient en danger de commettre le p�ch� irr�missible, parce qu�en accusant J�sus d�agir sous l�impulsion de Satan, ils r�sistaient au t�moignage de leur conscience, qui rendait hommage � la saintet� du Sauveur.

La distinction que J�sus �tablit, � cette occasion, entre le blasph�me contre l�Esprit et les autres sortes de blasph�mes, s�applique, � plus forte raison, aux hommes qui ont �t� faits participants de l�Esprit-Saint.

Blasph�mer contre Dieu, c�est ce que peuvent faire en g�n�ral ceux qui ne le connaissent point par sa Parole. Blasph�mer le Fils peut �tre le p�ch� de ceux qui le connaissent par ou�-dire, auxquels pourtant il est reste int�rieurement �tranger, qui n�ont eu en lui qu�une croyance historique.

Mais blasph�mer le Saint-Esprit ne peut �tre que le crime de ceux � qui Dieu et le Sauveur se sont int�rieurement r�v�l�s par le t�moignage de l�Esprit-Saint. Ce p�ch�, l�homme le commet avec une claire et pleine conscience de ce qu�il fait?; il est le fruit d�un endurcissement volontaire et progressif. Or, c�est l� pr�cis�ment ce qui rend impossibles la repentance et la conversion?: toutes les gr�ces de Dieu ont �t� appliqu�es � ce p�cheur et il les a tourn�es en dissolution, de nouveaux moyens de salut, loin de le sauver, ne feraient que le rendre plus coupable?; l�impossibilit� de son renouvellement est une impossibilit� morale, comme l�assurance du fid�le est une assurance morale.

On a ni� que l�auteur e�t en vue ce p�ch� irr�missible. Mais il y a dans notre �p�tre un autre passage qui ne laisse pas de doute � cet �gard?; c�est H�breux�10.26-29. Que cette d�ch�ance irr�m�diable puisse se produire chez des �mes qui ont accept� le salut et sont n�es � la vie chr�tienne, c�est ce qui ressort de plus d�un enseignement de J�sus?: le mauvais serviteur avait re�u un talent (Matthieu�25.15?; Matthieu�25.30)?; les vierges folles avaient eu de l�huile dans leur lampe (Matthieu�25.1-12)?; le sarment, qui ne porte pas de fruit et qui est retranch�, �tait pourtant un sarment du cep (Jean�15.2?; Jean�15.6).

Maintenant l�auteur veut-il dire, ou seulement insinuer, qu�un seul de ses lecteurs soit dans un tel �tat de rechute?? Bien au contraire, il d�clare positivement que son opinion est tout oppos�e (H�breux�6.9-11) et qu�il leur a retrac� cette terrible possibilit� afin que chacun d�eux montre le m�me z�le pour la pleine certitude de l�esp�rance jusqu�� la fin. L� repara�t l�harmonie au sein de la contradiction apparente signal�e plus haut.

Pour r�pondre aux besoins divers des �mes, les deux faces de notre condition terrestre doivent nous �tre �galement pr�sent�es. Nous avons un ab�me � traverser pour parvenir sur la rive escarp�e du salut �ternel?; la gr�ce de Dieu a jet� un pont sur cet ab�me. Engag� sur l��troit passage, je pourrais �tre saisi de crainte, de doute, de d�couragement?: voici � ma droite une barri�re, c�est l�assurance de la foi fond�e sur la gr�ce �ternelle de mon Dieu. Ou bien, je pourrais me laisser choir par une pr�somption orgueilleuse, une fausse s�curit�, un rel�chement charnel?: voici � ma gauche une autre barri�re, c�est l�avertissement solennel qui me montre la possibilit� effrayante de me perdre.

Ainsi pr�muni, l�enfant de Dieu ne se rejettera ni � droite ni � gauche, mais marchera droit vers le but et il y parviendra pour donner toute gloire � la gr�ce de son Dieu.

Verset 8

Grec?: Pr�s de la mal�diction, de laquelle le terme est pour combustion.

Avec Rilliet, de Wette, Weiss, von Soden, nous rapportons le pronom relatif � mal�diction, ce qu�exige l�expression?: terme, but, fin.

D�autres rattachent ce relatif � terre (H�breux�6.7) et traduisent?: �?Sa fin est d��tre br�l�e?�, ou?: �?L�on finit par y mettre le feu?� (Oltramare, Stapfer, Segond).

Transparente parabole, destin�e � rendre plus saisissantes encore les paroles pr�c�dentes et qui du reste s�explique et s�applique d�elle-m�me.

La m�me image est employ�e dans un grand nombre de d�clarations de l��criture (Nahum�1.10?; Malachie�4.1?; Matthieu�3.12?; Matthieu�5.22?; Matthieu�13.30?; Marc�9.43-47).

Verset 9

Bonne esp�rance de l�auteur fond�e sur la charit� de ses lecteurs, exhortation � pers�v�rer dans l�esp�rance

Malgr� le s�v�re avertissement qu�il leur donne, l�auteur est assur� que ses lecteurs sont en voie de salut, car Dieu ne saurait m�conna�tre leur d�vouement charitable. Qu�ils conservent ce z�le et entretiennent ainsi leur esp�rance, imitant ceux qui, par la foi, ont obtenu ce qui leur �tait promis (9-12).

La promesse de Dieu � Abraham et l��uvre de l�esp�rance

L�auteur rappelle la promesse que Dieu, jurant par lui-m�me, fit au patriarche et dont celui-ci obtint l�accomplissement par sa pers�v�rance. Se conformant � la coutume des hommes qui jurent par un plus grand qu�eux, Dieu eut recours au serment pour certifier l�immutabilit� de sa r�solution, afin que nous soyons encourag�s par sa promesse � retenir ferme notre esp�rance. Cette esp�rance est pour notre �me une ancre fix�e � l�int�rieur du voile, dans le lieu o� est entr� notre pr�curseur, J�sus, le souverain sacrificateur �ternel, selon l�ordre de Melchis�dek (13-20).

Confiance de l�auteur en ses lecteurs, la fid�lit� de Dieu d�montr�e par la promesse faite � Abraham (9-20)

Grec?: Mais nous nous sommes persuad�s � votre sujet, bien-aim�s, des choses meilleures et qui tiennent au salut.

Non seulement l�auteur �carte la pens�e qu�il suppose ses lecteurs coupables de l�apostasie dont il vient de parler, mais il le fait en termes pleins d�affection pour eux?; le mot de bien-aim�s ne se trouve qu�ici dans toute l��p�tre.

Verset 10

Le texte re�u porte?: �?Le travail de votre amour?�. Le mot soulign�, qui manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, n�est pas authentique.

Comparer H�breux�10.32-34 et Introduction.

En disant?: Dieu n�est pas injuste pour oublier tout ce que vous avez fait, l�auteur ne veut point dire, contrairement � toute l��criture, que les �uvres de l�homme aient un m�rite quelconque devant la justice de Dieu. Mais comme aucune �uvre faite par amour pour Dieu ne reste sans r�compense (Matthieu�10.40-42), il est certain aussi que le bon emploi des gr�ces de Dieu en attire de nouvelles.

Dans le cas particulier, il s�agit de pers�v�rer dans la profession du christianisme?: l�auteur peut augurer favorablement des preuves que ses lecteurs ont donn�es de leur amour pour le nom de Dieu en se d�vouant au service de ceux qui portaient ce nom et s�offraient � eux comme les repr�sentants de Dieu.

Une telle charit�, en effet, �tait le fruit de leur foi (comparer 1�Thessaloniciens�1.3?; 1�Thessaloniciens�1.4, o� se trouve la m�me pens�e).

Tout ce qui va suivre jusqu�� la fin de ce chapitre est une proclamation de l�assurance du salut, fond�e sur les promesses de Dieu et sur sa fid�lit�.

Verset 11

Le v�u de l�auteur est pr�cis�ment que la vie chr�tienne de chacun de ses lecteurs soit tout l�oppos� du terrible tableau qu�il a trac� (H�breux�6.4-8), car ce n�est r�ellement que par la sanctification de la vie que se d�montre en chacun l��tat de gr�ce et la pleine certitude de l�esp�rance.

Le mot jusqu�� la fin, prononc� plus d�une fois par le Sauveur lui-m�me (Matthieu�10.22?; Matthieu�24.13?; Marc�13.13), couronne la pens�e de l�auteur.

Verset 12

Grec?: Afin que vous ne deveniez point paresseux, mais imitateurs de ceux qui

Le terme de paresseux ne d�signe pas, comme H�breux�5.11, la lenteur � comprendre la doctrine chr�tienne, mais le manque de fermet� dans l�esp�rance.

Quoique l�auteur e�t ici en vue l�exemple des hommes de Dieu de l�ancienne Alliance, d�Abraham qu�il va rappeler (H�breux�6.13) et de tous ceux qu�il citera � H�breux 11, il parle au pr�sent (ceux qui h�ritent), afin d��tendre sa pens�e aux croyants de tous les temps?; car tous ont les m�mes promesses de salut qui furent faites � Abraham et ils ne peuvent, comme lui, en h�riter, en obtenir l�accomplissement que par la patience et par la foi (Galates�3.14).

Verset 13

Ces derniers mots?: il jura par lui-m�me, rapportent la parole de l��ternel � Abraham?: �?J�ai jur� par moi-m�me,� ?� parole qui se trouve imm�diatement avant celle que l�auteur va citer � H�breux�6.14 (Gen�se�22.16).

Ainsi l�auteur, cherchant un fondement assur� pour l�esp�rance de ses fr�res, s�empresse, apr�s avoir rappel� les fruits de leur foi (H�breux�6.10), de s��lever jusqu�� la fid�lit� inviolable de Dieu (H�breux�6.13 et suivants). Il leur rappelle en quels termes Dieu fit � Abraham, le �?p�re des croyants?�, cette promesse dont l�accomplissement, patiemment attendu, devait apporter le salut � l�humanit�.

Verset 14

Le mot ici rendu par certainement est une formule de serment dans l�original. Cette promesse avec serment se trouve dans Gen�se�22.16-18.

La version de Lausanne, reproduisant litt�ralement un h�bra�sme qui se trouve aussi dans les Septante, rend ainsi ce verset?: �?Certainement en b�nissant je te b�nirai et en multipliant je te multiplierai?�. En h�breu, ce redoublement indique la certitude, l�abondance ou la force de l�action exprim�e par le verbe.

Le texte h�breu et les Septante portent?: �?Je te b�nirai et je multiplierai ta post�rit�?�. Notre auteur �crit les deux fois te, peut-�tre parce qu�il citait de m�moire, peut-�tre aussi afin de concentrer toute l�attention sur la personne d�Abraham.

Verset 15

Comparer H�breux�6.12.

Abraham attendit ainsi, dans les conditions o� la promesse lui avait �t� faite, en se fondant sur le serment dont elle avait �t� scell�e?; il attendit avec patience, tout le temps de sa vie, car ce ne fut pas ici-bas qu�il obtint l�accomplissement de la promesse (grec obtint la promesse), mais seulement quand il sortit de lui un peuple qui fut le peuple de Dieu et que ce peuple donna au monde le Sauveur, et, par lui, la b�n�diction promise � tous les peuples de la terre.

Verset 17

Grec?: Car les hommes jurent par le plus grand qu�eux et le serment leur est un terme � toute contestation en confirmation de leur parole (En confirmation d�pend de toute la proposition et ne saurait �tre rattach� sp�cialement au mot serment).

En quoi (en se conformant � cet usage des hommes), Dieu, voulant d�montrer plus abondamment l�immutabilit� de son conseil, intervint (prit le r�le de m�diateur, de garant) par un serment.

L�auteur a cit� � dessein (H�breux�6.14) celle des promesses faites � Abraham o� se trouve la formule du serment.

Plusieurs fois d�j� Dieu avait fait sa promesse au p�re des croyants (Gen�se�12.2?; Gen�se�17.5 et suivants?; Gen�se�18.18), sans ce serment. Il ne fut ajout� � la promesse que lorsque celle-ci fut r�p�t�e � Abraham apr�s la terrible �preuve de Morija, parce qu�alors sa foi pouvait en avoir besoin.

C�est pourquoi l�auteur, � H�breux�6.18, distingue positivement entre la promesse et le serment (voir H�breux�6.18, 1re note).

Ce passage est un commentaire important de Matthieu�5.34. Si le serment pr�t� par les hommes �tait absolument interdit aux chr�tiens, s�il �tait mauvais en soi, il ne saurait �tre attribu� � Dieu m�me et l�auteur n�en parlerait pas comme il le fait ici (H�breux�6.16).

Verset 18

Il est bien �vident qu�il est tout aussi impossible que Dieu mente dans sa promesse seule que dans sa promesse accompagn�e d�un serment. Il ne fit intervenir ce dernier que par condescendance pour la foi d�Abraham et des autres croyants apr�s lui.

D�s que Dieu s�abaisse � parler un langage humain, plus il met de solennit� et d�insistance dans les promesses de sa gr�ce, plus il saisit et soutient la foi qui s�y appuie.

Ainsi, de m�me que les hommes confirment leur parole par le serment en y faisant intervenir le nom et la pr�sence du Dieu saint et juste qu�ils prennent � t�moin de leurs d�clarations, de m�me Dieu, jurant par lui-m�me, imprime vivement dans l��me du croyant le sentiment de la grandeur, de la puissance, de la saintet� de Celui qui fait la promesse et c�est l� l�in�branlable fondement de la foi?; c�est, comme l�exprime l�auteur, un puissant encouragement.

Et voil� pourquoi il revendique cet encouragement pour les chr�tiens, aussi bien que pour les croyants de l�ancienne Alliance.

Rien n�est plus consolant pour un c�ur plein de foi que de savoir que son salut est entre les mains de Dieu, qui ne peut se tromper dans ses desseins ni nous tromper dans ses promesses.� Quesnel

C�est-�-dire, nous qui, retenant (H�breux�4.14) cette esp�rance, y trouvons un refuge dans lequel nous sommes � l�abri du danger.

Le grec porte?: Nous qui nous sommes r�fugi�s � retenir ferme l�esp�rance.

Plusieurs interpr�tes construisent la phrase autrement?: Afin que nous ayons un puissant encouragement � retenir l�esp�rance propos�e, nous qui avons cherch� un refuge, sous-entendu?: en Dieu.

Notre traduction se justifie mieux, car les mots?: nous ayons un puissant encouragement, n�appellent pas de compl�ment, tandis que l�expression?: nous qui avons cherch� un refuge, en exige un.

Verset 20

Les mots?: et qui p�n�tre (grec) dans l�int�rieur du voile se rapportent � une ancre et non � laquelle (esp�rance).

La s�curit� que procure une ancre d�pend de la nature du fond o� elle s�est fix�e. L�ancre de l�esp�rance chr�tienne est s�re et ferme, parce qu�elle nous tient attach�s � la demeure m�me de Dieu, au si�ge de l�immuable fid�lit�.

L�ancre, comme embl�me de l�esp�rance, ne se retrouve pas ailleurs dans l��criture, chez les �crivains grecs et latins, elle est l�image d�un moyen de salut, mais non le symbole de l�esp�rance.

L�auteur semble comparer ici J�sus � la personne qui, d�tach�e d�un navire, va, dans un canot, en porter l�ancre dans l�endroit o� elle doit �tre jet�e pour la s�ret� de l��quipage. Voil� bien ce que J�sus est spirituellement pour nous. Mais, au lieu que la personne dont nous parlons jette son ancre en bas, J�sus a port� la n�tre en haut et l�a plant�e dans le ciel m�me, o� il est entre comme notre Pr�curseur.� (H�breux�4.14) Guers

C�est par ces mots que l�auteur revient � son sujet, qu�il avait �nonc� d�j� � H�breux�5.10, mais dont il avait jug� n�cessaire de pr�parer l�expos� par les s�rieuses exhortations qu�il vient de faire (comparer H�breux�7.1, note.)

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 6". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/hebrews-6.html.
 
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