Bible Commentaries
Osée 2

Une fois Isra�l dans son ensemble devenu Jizr�el, tous les membres du peuple peuvent aussi se saluer mutuellement d�un nouveau nom?: non mon peuple devient mon peuple?; non graci�e devient graci�e. Ces deux enfants du proph�te sont les types de tous les fils et de toutes les filles d�Isra�l?: (vos fr�res, vos s�urs). Tous les noms d�opprobre donn�s en commen�ant au peuple et � ses membres sont ainsi transform�s, par une l�g�re modification de sens, en titres d�honneur.

L�explication divine (2-23)

Ce morceau est destin� � expliquer le pr�c�dent. Dans Os�e�1.2-2.1, nous avons une sorte d��nigme?; les noms sont � peine interpr�t�s, bien des traits restent obscurs. Ici le proph�te reprend cette m�me id�e de l�adult�re d�Isra�l, la d�veloppe et revient � la fin du chapitre � la conclusion rassurante d�j� sommairement indiqu�e Os�e�1.10-2.1. Mais souvent l�image et la r�alit� se confondent. L�image elle-m�me n�est pas toujours non plus exactement conforme � celle du chapitre 1?; raison de plus pour ne pas prendre celle-ci � la lettre.

Versets 2 � 13 � Le rejet

Plaidez contre votre m�re� La m�re est la personnification de la nation dans son ensemble. L�ordre de plaider est adress� aux individus qui se trouvent envelopp�s dans les ch�timents que le peuple a m�rit�s d�s longtemps.

Elle n�est pas ma femme� En courant apr�s d�autres dieux, Isra�l s�est rendu indigne de ce titre et de cette qualit�.

Qu�elle �loigne de sa face� C�est la face, c�est-�-dire le regard et le costume qui manifestent surtout la disposition impudique.

La nudit� de l�enfant qui vient de na�tre, est pour l�adulte la supr�me honte?; appliqu�e au pays, elle est le symbole de la d�vastation.

Les deux notions alternent?; tant�t c�est l�id�e du pays qui appara�t?: il sera r�duit en d�sert?; tant�t celle de la femme?: d�nu�e de tout, elle mourra de soif. Cette double mani�re de s�exprimer se retrouve dans tout le reste du chapitre.

Quand il s�agit d�une nation, la faute, de l�ensemble est n�cessairement celle des individus qui la composent.

Qui me donnent mon pain� La prosp�rit� dont Isra�l jouissait sous J�roboam II, il l�attribuait aux faux dieux, tandis que ces biens ne lui venaient que de l��ternel (verset 8).

Isra�l infid�le ne pourra plus poursuivre sa vie de p�ch�?; les ch�timents de Dieu l�arr�teront dans cette voie mauvaise. En vain, il criera aux idoles pour leur demander secours contre ses ennemis?; il restera comme une femme abandonn�e de tous, aussi bien de ses amants que de son mari.

Puis elle dira� C�est ici la repentance et le retour � Dieu qui suivront le ch�timent.

Car elle n�avait pas su� Le proph�te revient encore � l�id�e du p�ch� qui provoquera le ch�timent et d�abord � l�oubli coupable et ingrat de la bont� divine, dans lequel demeure le peuple.

L�argent et l�or. Non seulement ce peuple ne reconna�t pas celui auquel il doit ces dons mais il les emploie � fabriquer les images et les statues des faux dieux.

Je reprendrai mon froment�?: pour lui montrer de qui il tenait ces biens.

Mon, ma?: oppos� � mon, ma du verset 5.

En son temps�?: au moment de l�ann�e o� ces produits sont m�rs et pr�ts � �tre recueillis, afin qu�Isra�l apprenne enfin � ne pas s�parer dans sa pens�e le don du donateur.

Je d�couvrirai sa honte�?: l��tat de profonde humiliation dans lequel Isra�l sera jet� par le ch�timent de l�exil.

Personne ne l�arrachera� Ni les faux dieux, ni aucun secours humain ne pourront emp�cher Dieu d�ex�cuter son jugement.

De ma main?; c�est Dieu lui-m�me qui frappera par le glaive des pa�ens.

M�me ce qui reste en Isra�l de culte du vrai Dieu, sabbat, nouvelles lunes, sera d�truit parce que tout cela est entach� d�idol�trie (Amos�8.5).

Comme verset 9. Isra�l attribuait sa prosp�rit� aux faux dieux qu�il adorait � cot� de J�hova?; c�est pour cela qu�elle lui sera �t�e.

Les jours des Baals. Ce sont les jours de f�te de J�hova (verset 11) que l�on avait consacr�s � Baal.

Son anneau et son collier?: allusion � la parure dont se couvraient les femmes isra�lites dans ces jours de f�te.

La rentr�e en gr�ce (14-23)

C�est pourquoi� C�est pr�cis�ment parce que l�ab�me dans lequel est tomb� son peuple, est si profond, que l��ternel ne veut pas l�y laisser. Impossible d�exprimer avec plus de force l�absolue gratuit� du pardon et du salut.

Le Seigneur agira comme un mari qui conduit sa femme infid�le dans une solitude o� elle ne trouve plus rien de tout ce qui excitait ses convoitises et o� il peut, en lui parlant avec affection, lui faire comprendre quel est l�amour de celui qu�elle a d�laiss�.

Dans le d�sert� Allusion au temps o� Dieu s�unit � Isra�l par la d�livrance d��gypte, l�alliance de Sina� et les miracles de conservation qu�il accomplit � son �gard jusqu�� l�entr�e en Canaan. Dieu r�p�tera sous une nouvelle forme ces m�mes miracles d�amour. Et je vous m�nerai au d�sert des peuples, dit de m�me �z�chiel (�z�chiel�20.35, note).

De l�� C�est de ce d�sert nouveau que sera dat� l�acte de restitution des propri�t�s de l��pouse, comme c�est � Sina� que Dieu avait renouvel� au peuple la promesse de Canaan faite d�s longtemps � ses p�res.

La vall�e d�Acor� c�est-�-dire la vall�e du trouble. Comparez Josu�7.25-26, o� est racont� le supplice d�Acan et o� ce nom est expliqu�. Cette localit� se trouvait pr�s de J�richo, � l�entr�e du plateau de Jud�e, en venant du d�sert. Le proph�te veut dire que ce passage qui, lors de la premi�re entr�e en Canaan, avait �t� un lieu de trouble o� la col�re de l��ternel s��tait fait sentir, sera transform� en une porte d�honneur que le nouveau peuple traversera avec des cris de joyeuse esp�rance. Cette transformation de la signification du lieu est analogue � la transformation des noms des trois enfants.

Et elle r�pondra l�� � mes offres de gr�ce.

Le peuple est maintenant r�tabli dans sa terre, un changement merveilleux s�op�re?: jusqu�alors il avait partag� son culte entre l��ternel et Baal, donnant m�me parfois au premier par une �trange confusion le nom du second, qui signifie Ma�tre ou Seigneur. D�sormais Isra�l n�emploiera plus ce nom de Baal dans ce sens offensant pour l��ternel?; il ne l�emploiera pas m�me dans un sens plus innocent pour dire � Dieu?: mon ma�tre, tant il aura horreur de ce mot et de toutes les profanations qu�il rappelle. L�amour de la nation �lue pour son Dieu sera tel qu�elle n�aura plus pour lui le sentiment d�une servante pour son ma�tre, mais celui d�une �pouse pour son mari.

Mon mari�, litt�ralement?: mon homme.

J��terai les noms des Baals� Comparez Zacharie�13.2?; Psaumes�16.4.

L��pouse rentr�e en gr�ce jouira de son bonheur avec une enti�re s�curit�?; car Dieu fera un accord avec tous les �tres qui pourraient lui nuire, � elle ou � ses propri�t�s?; avec les b�tes d�vorantes, les oiseaux de proie, les reptiles et les insectes d�vastateurs?; la guerre m�me ne sera plus (�z�chiel�34.2-30).

Nouvelles fian�ailles d�Isra�l (19-20)

Je te fiancerai � moi�?: r�p�t� trois fois pour donner � la promesse le caract�re d�une enti�re certitude.

Toute la relation de Dieu avec Isra�l recommence � nouveau (�z�chiel chapitre 16). Quel contraste entre cette image des fian�ailles qui ne r�veille que des id�es pures et l��tat d�Isra�l tel qu�il avait �t� repr�sent� par l�image du chapitre 1?! Il ne reste absolument rien du souvenir des fautes pass�es.

� jamais� Ce lien contract� � nouveau ne sera plus fragile comme l�avait �t� l�union pr�c�dente.

En justice et en jugement, en gr�ce et en tendresse. Le troisi�me de ces quatre termes r�pond au premier, comme le quatri�me au second. Dieu fait d�Isra�l sa fianc�e en le pla�ant d�abord sous la discipline s�v�re de la justice et du jugement. La justice condamne tout ce qui s�est trouv� en lui de mauvais?; le jugement est le creuset du ch�timent par o� doit passer la femme coupable pour en sortir repentante et purifi�e. � la justice correspond la gr�ce qui substitue l�absolution � la condamnation. Au jugement correspond la tendresse, litt�ralement les compassions?; ce sont les entrailles de la tendresse divine qui s��meuvent envers sa fianc�e r�habilit�e pour la combler de biens. C�est par cette double �cole de la s�v�rit� et de la bont� que Dieu regagne le c�ur d�Isra�l et en fait de nouveau sa chaste fianc�e.

En toute bonne foi?: en toute v�rit� des deux parts, ce qui n�avait pas �t� le cas, de la part d�Isra�l, dans les fian�ailles pr�c�dentes.

Et tu conna�tras l��ternel� Mot sublime, d�signant l�union la plus intime du peuple avec Dieu � la suite de la conversion d�crite dans les versets pr�c�dents.

Il y aura une cha�ne d�exaucements successifs par laquelle le ciel et la terre seront unis en faveur de Jizr�el r�concili�. La nature avait �t� pour ainsi dire paralys�e par la col�re du Seigneur?; mais aussit�t que Dieu a fait gr�ce, le ban est comme lev� et les forces de la nature fonctionnent de nouveau r�guli�rement. Dieu r�pond aux cieux en leur donnant de quoi fertiliser la terre?: les pluies abondantes et les chauds rayons du soleil. Les cieux r�pondent au sol en lui envoyant ce qui est n�cessaire pour f�conder les plantes?; les plantes r�pondront � Isra�l en lui pr�sentant leurs fruits abondants et (ce qui est implicitement renferm� dans le pour moi du verset 23) cette cha�ne se referme par l�action de gr�ces que le peuple ainsi b�ni rend � son Dieu.

Et je le s�merai�, litt�ralement la?: Isra�l comme fianc�e. Le peuple sera r�pandu avec abondance sur la totalit� de la Terre Sainte (dans le pays) comme une semence dans un sol fertile. C�est ici le d�veloppement de la br�ve indication jet�e par anticipation Os�e�1.10-2.1.