Bible Commentaries
Osée 3

Le second signe symbolique

Va encore aimer une femme� Une femme?; ce n�est donc pas la femme du chapitre 1. Et c�est l� l�argument d�cisif, nous semble-t-il, contre l�interpr�tation litt�rale de ces deux tableaux. Les partisans de cette interpr�tation pensent, il est vrai, qu�il est encore question de Gomer?; mais le proph�te est oblig� d�acheter cette femme (verset 2)?; ce ne peut donc pas �tre la m�me que pr�c�demment. � certains �gards, l�image est la m�me, mais elle est modifi�e par l�adjonction d�un trait tout nouveau?: un temps de ch�timent durant lequel Isra�l se trouvera dans la position la plus �trange et que jusqu�alors il n�avait jamais connue, qui ne sera ni l�adoration du vrai Dieu, ni celle des idoles.

Aim�e d�un amant?: cet amant, c�est Baal?; adult�re?: envers son mari l�gitime?; ce mari, c�est Dieu.

Les g�teaux de raisin� Tandis que Dieu aime les fils d�Isra�l m�me dans leur �tat repoussant de d�gradation, eux ne recherchent que les jouissances sensuelles, les f�tes voluptueuses qui accompagnent le culte idol�tre?; ces plaisirs sont compar�s aux g�teaux de raisin, � cause du go�t douce�tre de ceux-ci.

E je l�achetai� La somme mentionn�e repr�sente le prix d�un esclave d�apr�s Exode�21.32, � savoir 30 sicles (comparez Zacharie�11.12). La d�gradation de cette femme est telle que son acheteur l�obtient en ne payant que la moiti� de la somme en esp�ces?; le reste est remis en orge.

Un homer et un l�tec?: le l�tec est un demi-homer. L�homer contenait dix �phas?; le l�tec, cinq?; et l��pha (3 s�as) co�tait un sicle et demi, d�apr�s 2�Rois�7.16?; 2�Rois�7.18?; cela fait donc largement les quinze autres sicles.

Cette r�clusion de la femme pendant laquelle elle n�est visit�e ni par son mari, ni par ses amants, figure un temps durant lequel les premi�res relations d�Isra�l avec le Dieu de ses p�res seront rompues, mais durant lequel aussi ses relations coupables avec les divinit�s pa�ennes auront cess�. On ne saurait mieux d�peindre l��tat dans lequel Isra�l est entr� d�s sa premi�re captivit� et dans lequel il se trouve encore depuis sa seconde dispersion. D�une part, rupture avec l�idol�trie?; de l�autre, aucune relation vivante avec le vrai Dieu vivant qu�il a repouss� et auquel il n�adresse plus qu�un culte mort et de pure forme.

Sans roi et sans chef�?: sans roi l�gitime, comme David et sa dynastie et sans chef, comme les chefs de propre choix qu�il s��tait donn�s en la personne de J�roboam et de ses successeurs. Cette parole implique la perte de toute ind�pendance nationale, telle que le peuple la poss�dait encore soit sous la forme du royaume de Juda, soit m�me sous celle du royaume des dix tribus.

Sans sacrifice et sans statue�?: sans culte divinement institu�, comme celui qui se c�l�brait dans le temple � J�rusalem?: et sans culte idol�tre et de propre invention, comme celui des veaux d�or, qui se c�l�brait � Dan et � B�thel.

Sans �phod et sans th�raphim?: sans oracles vraiment divins comme ceux que J�hova accordait au grand sacrificateur par l�Urim et le Thummim d�pos�s dans l��phod (Exode�38.30)?; et sans oracles d�s aux enchantements comme ceux des devins ou des dieux domestiques (les th�raphim) que consultaient les pa�ens. L��phod �tait le surplis du souverain sacrificateur, dont il se rev�tait pour consulter l��ternel (1�Samuel�23.9?; 1�Samuel�30.7). Les th�raphim �taient de petites statues portatives que l�on consultait et auxquelles on attribuait une influence bienfaisante sur la maison o� elles se trouvaient (Gen�se�31.19).Quel tableau frappant de l��tat d�Isra�l dans son premier exil d�abord, puis de son �tat pr�sent qui est un exil � la seconde puissance et qui a dur� d�j� de longs jours?!

Comme la femme dont il est question, finira sans doute par s�humilier et par prier son mari de la reprendre tout � fait � lui, lui promettant d��tre fid�le, ainsi Isra�l retournera � son Dieu?; puis il recherchera en m�me temps son roi (David)?; car, avec la conversion religieuse, le schisme politique prendra fin tout naturellement. Apr�s l�exil, l�idol�trie et le schisme cess�rent du m�me coup. Mais ce n��tait l� qu�un commencement d�accomplissement, pr�lude de l�accomplissement plus parfait � l��poque du Messie (voyez note Os�e�1.11).

Tremblants� vers l��ternel� Ils s�approcheront de l��ternel avec l�humble tremblement du p�cheur repentant (Os�e�11.11).

� la fin des temps. La fin de l�exil se confond pour le regard du proph�te avec les derniers temps.