Bible Commentaries
Ésaïe 10

Les violences commises contre les petits allument la col�re de Dieu?: les coupables n�ont � attendre que la mort ou l�exil. Mais ce ne sera pas encore la fin.

Comparez les reproches adress�s � Juda, �sa�e�1.17?; �sa�e�1.23?; �sa�e�3.14-15?; �sa�e�5.7-8?; �sa�e�5.23.

Le jour de la visitation?: celui o� Dieu leur demandera compte de leur conduite (�sa�e�3.14).

L�expression?: qui vient de loin, d�signe clairement les Assyriens. Comparez �sa�e�5.26?; �sa�e�9.10.

Vers qui fuirez-vous?? Am�re ironie, car Isra�l (et cela lui a �t� s�v�rement reproch� par ses proph�tes) n�a cess� jusqu�ici d�invoquer le secours des peuples pa�ens. Comparez �sa�e�2.6.

�sa�e annonce au peuple des dix-tribus le m�me ch�timent de l�exil, qu�il avait d�j� pr�dit au peuple de Juda (�sa�e�3.24-26?; �sa�e�5.13?; �sa�e�8.21). Mais ce ch�timent supr�me n�apaisera pas le courroux de J�hova. �sa�e laisse entrevoir que la destruction de Samarie et du royaume d��phra�m n�est pas le dernier mot des jugements de Dieu sur cette partie du peuple. Et il y a eu, en effet, une diff�rence entre les destin�es de Juda et celles d��phra�m depuis l�exil. Juda a �t� r�tabli, les dix tribus ont disparu?; le jugement de Dieu a donc continu� � peser sur elles apr�s leur ruine.

La chute de l�Assyrie et le r�gne du Messie (10.5 � 12.6)

Versets 5 � 34 � La chute de l�Assyrie

Samarie est d�j� d�truite (�sa�e�10.9-11)?; mais le royaume de Juda est encore tributaire de l�Assyrie (�sa�e�10.27). Notre discours a donc �t� compos� entre la prise de Samarie (722) et le moment o� �z�chias refusa le tribut � Sanch�rib (apr�s 705).

Ce discours se compose de quatre strophes (versets 5 � 11, 12 � 19, 20 � 26, 27 � 34) annonc�es chacune (sauf la premi�re) par un?: il arrivera�Le th�me du morceau pr�c�dent (�sa�e�9.7-10.4) �tait le nom, mena�ant pour �phra�m, de Maherschalal-Chaschbaz (�sa�e�8.3)?; le th�me de celui-ci est le nom, consolant pour Juda, de Sch�arjaschub (versets 20 � 22?; �sa�e�7.3).

Versets 5 � 11

Assur est l�instrument de la col�re de Dieu pour purifier Isra�l, non pour le d�truire, comme il se le propose.

Malheur � Assur, verge� Dieu s�est servi d�Assur pour punir Isra�l. Mais comme l�instrument a oubli� qu�il n��tait qu�instrument et n�a servi les desseins de Dieu que pour satisfaire ses passions, tout le mal qu�il a fait lui sera redemand� (�sa�e�47.6-7?; Zacharie�1.15). M�me jugement prononc� sur J�hu et sa maison, Os�e�1.4.

Le b�ton qui est dans sa main. Comparez �sa�e�9.3?; �sa�e�10.24?; �sa�e�10.27. Dans la premi�re partie du verset, Assur est lui-m�me la verge de Dieu?; dans la seconde, il tient cette verge en main pour frapper de sa part. L�image se transforme pour se rapprocher de la r�alit�?: car Dieu ne frappe pas directement son peuple?; ce sont les Assyriens qui donnent les coups.

Nation impie, peuple (objet) de mon courroux?: le peuple de Juda, qu�Assur a mission de ch�tier, de r�duire � l��tat le plus mis�rable (�sa�e�7.25), mais non d�exterminer, car Dieu ne veut pas que son peuple p�risse.

Mes princes� rois?? Les g�n�raux, les satrapes du roi d�Assyrie portent eux-m�mes le titre royal, soit � cause de leur puissance princi�re, soit parce que plusieurs d�entre eux sont des rois soumis (2�Rois�25.28). Le roi d�Assyrie s�appelle le grand roi (�sa�e�36.4).

Calno (ou Caln�, Amos�6.2) ville de Babylonie, sur la rive gauche du Tigre (vis-�-vis de S�leucie)?; plus tard, sous le nom de Ct�siphon, r�sidence d�hiver des rois parthes.

Cark�mis?: le Circ�sium des classiques, � l�embouchure du Chaboras dans l�Euphrate?; illustr�e par la victoire de N�bucadnetsar sur Pharaon N�co (604 avant J�sus-Christ?; J�r�mie�46.2).

Hamath?: ville importante de Syrie?; sous les successeurs d�Alexandre, elle fut comme sous le nom d�Epiphanie sur l�Oronte?; aujourd�hui elle a repris son ancien nom et comprend environ 30 000 habitants. Elle fut conquise par Sargon vers 720 (�sa�e�36.19?; �sa�e�37.13).

Arpad?: ville voisine de Hamath?; soumise par Tiglath-Pil�ser, plus tard r�unie d�finitivement � l�Assyrie. On a cru la retrouver dans les ruines de Tel-Erfad, � douze kilom�tres au nord d�Alep.

Damas fut prise vers par Tiglath-Pil�ser (2�Rois�16.9), Samarie en 722 par Sargon.

L�ordre dans lequel ces villes sont indiqu�es (en commen�ant par les plus �loign�es de J�rusalem) marque � grands traits les diff�rentes �tapes de la conqu�te assyrienne. On voit l�orage s�approcher de Juda.

Les royaumes des dieux?: les royaumes qui ont des dieux. L�Assyrien mesure la puissance d�un �tat d�apr�s le nombre et la valeur de ses idoles?: � chacune de celles-ci est attach�e une force divine. Les idoles de J�rusalem sont trait�es par lui avec le dernier m�pris, comme si elles n��taient que des images et n�avaient pas de dieux en elles. On peut comparer les paroles de Rabsak� (�sa�e�36.7) d�clarant qu��z�chias, en d�truisant les idoles, s�est priv� de l�assistance de Dieu.

Les idoles de Samarie statues de Baal, d�Astart�, sans parler des veaux d�or (Os�e�8.5-6?; Os�e�10.5?; Os�e�13.1-2).

� J�rusalem?: les idoles (�sa�e�2.8) n�avaient pas sans doute disparu enti�rement, m�me sous �z�chias.

Semblable � l�outil qui se r�volterait contre celui qui le manie, l�Assyrien se glorifie de n�avoir eu recours qu�� sa propre force?; Dieu va ch�tier son insolence.

Quand le Seigneur aura accompli� Dieu ne brisera l�instrument qu�apr�s s�en �tre servi. Sa s�v�rit� � l��gard du bourreau n�adoucira pas le sort des coupables.

Je visiterai (remarquez comment le discours passe brusquement de la troisi�me � la premi�re personne). Jusque l�, Dieu l�a laiss�, faire?; il intervient d�s que la limite des ch�timents d�cr�t�s contre Isra�l est atteinte.

Le fruit du c�ur hautain�?: sa conduite insolente et cruelle envers Isra�l (�sa�e�36.1 et suivants).

Ce verset caract�rise bien les r�gnes des souverains assyriens contemporains d��sa�e (voir introduction).

J�ai d�tr�n� les rois?: litt�ralement?: j�ai fait descendre ceux qui �taient assis (sur les tr�nes).

Belle image pour exprimer la facilit� avec laquelle Assur a accompli ses conqu�tes. Il n�a pas trouv� plus de r�sistance qu�on n�en rencontre quand on veut enlever un nid abandonn� par les parents.

Toute la terre. Voir, dans les inscriptions des rois d�Assyrie, le r�cit de ces exp�ditions de conqu�te et de pillage qui se renouvelaient r�guli�rement chaque ann�e comme une partie de plaisir. On y verra aussi l�expression de leur orgueil inou�.

Je suis le roi qui, depuis le lever jusqu�au coucher du soleil, a mis en fuite tous ses ennemis. J�ai domin� les nations, � j�ai chang� leurs rois et j�ai �tabli mes lieutenants au-dessus d�eux. (Annales de Tiglath-Pil�ser)

J�ai fait demeurer dans l�enceinte de la ville (Dur-Sarkin, b�tie par lui), des hommes de toutes les r�gions que le soleil �claire et qui �taient la conqu�te de mes mains. (Sargon.)

Palais de Sinakhierib (Sanch�rib), roi grand, roi puissant, roi du monde, � roi des quatre r�gions, favori des grands dieux, � pasteur des peuples et directeur des hommes, moi?! � Assur, le p�re des dieux, m�a cr�� lui-m�me� Il m�a conf�r� la royaut�, sur tous les peuples, il a �tendu ma domination sur tous les habitants de la terre, depuis le soleil couchant jusqu�au soleil levant. J�ai soumis � ma puissance tous les chefs des hommes. Les rois ennemis � �vitaient de se ranger en bataille devant moi, leurs alli�s les abandonnaient, ils s�envolaient comme une nich�e d�oiseaux pour se soustraire � ma rencontre �

Ces quelques extraits des annales assyriennes suffiront pour faire voir combien est fid�le le portrait qu��sa�e a trac� de ces rois.

Ce qui n�est pas du bois?: comme si le b�ton soulevait le bras qui le manie.

Deux images pour d�crire le ch�timent de l�Assyrie?: d�abord celle d�un corps robuste, atteint par la consomption (comparez �sa�e�17.4)?; puis celle d�un feu qui d�vore en quelques heures une magnifique for�t (�sa�e�9.17). La seconde image compl�te la premi�re, en marquant la soudainet� de la ruine (verset 17)?; toutes deux se m�lent dans les versets suivants.

Les hommes forts?: litt�ralement hommes gras, les guerriers assyriens.

La lumi�re d�Isra�l?: Dieu, son protecteur (�sa�e�4.5-6), est l�auteur du jugement d�Assur?; il est un feu consumant pour les ennemis de son peuple. Comparez �sa�e�9.17-18.

Les �pines et les ronces?: le gros de l�arm�e (voyez verset 18, note).

En un seul jour?: comparez le r�cit de la destruction subite de l�arm�e de Sanch�rib, chapitre 37.

La gloire de sa for�t?: les chefs de l�arm�e assyrienne.

Corps et �me?: c�est-�-dire l�homme tout entier?; l�arm�e est compar�e � un malade qui d�p�rit � vue d��il.

� ce moment-l� (quand Assur sera ch�ti�), Isra�l mettra sa confiance en J�hova. L��lite du peuple se convertira au Dieu fort?; la col�re de Dieu se tournera contre Assur pour le frapper, comme l��gypte fut frapp�e autrefois.

Comparez le verset 20 et �sa�e�7.4, note.

Avec v�rit�, c�est-�-dire sinc�rement et non en apparence seulement (�sa�e�29.13).

Voyez �sa�e�7.3, note, l�explication du nom de Sch�arjaschub. Un reste se convertira (verset 21), mais ce ne sera qu�un reste (verset 22). � l��poque d��sa�e, Dieu abandonnait la masse du peuple � son endurcissement, pour ne plus s�occuper que de la formation de ce reste saint qui devait survivre au jugement (chapitre 6?; comparez Romains�9.27).

Dieu fort?: comparez �sa�e�9.5.

Qui reviendra. Le m�me verbe h�breu signifie revenir et se convertir. Le sens moral convient mieux au verset, 21 o� il s�agit du retour � Dieu, le sens mat�riel au verset 22, o� il s�agit du retour de l�exil. �sa�e se sert � dessein de ce mot � double sens pour exprimer ces deux faits si ins�parables qu�ils n�en font qu�un � ses yeux.

Destruction � justice. Il faut que les m�chants p�rissent et que la justice de Dieu ait son cours. Sion m�me ne saurait �tre sauv�e � une autre condition (verset 12?; �sa�e�1.27?; �sa�e�28.16-22?; Romains�9.28).

C�est pourquoi se rapporte � la promesse versets 20 et 21. Les versets 22 et 23 sont une parenth�se, explicative du mot reste.

Fait allusion au refrain du discours pr�c�dent?: Avec tout cela sa col�re ne s�est point d�tourn�e. Maintenant que le but est atteint, que le reste est form�, la col�re peut cesser.

Oreb?: chef madianite, tu� par les �phra�mites, apr�s la victoire de G�d�on (Juges�7.25)?; le rocher d�Oreb, o� il p�rit, �tait situ� pr�s du Jourdain.

Son b�ton est sur la mer� L�image est tir�e du r�cit du passage de la mer Rouge (Exode�14.16).

Le joug de l�Assyrien sera bris�, mais seulement apr�s qu�il sera parvenu jusqu�aux portes de J�rusalem?: c�est alors que soudain il sera frapp� par la main du Tout-Puissant.

Comparez le verset 27 avec �sa�e�9.3.

Son fardeau?: celui du roi d�Assyrie, qu�il a impos� � Isra�l.

Par la graisse. Pour comprendre l�image, il faut se repr�senter un jeune taureau qui, � mesure qu�il prend de la croissance et de la force, cherche � se d�gager du joug et finit par secouer toutes ses entraves. Comparez Malachie �sa�e�4.2. Contraste avec la maigreur dont sont atteints les guerriers assyriens (verset 16).

�sa�e ne fait pas de l�histoire, mais de la proph�tie. Il ne veut pas tracer l�ordre de marche de telle ou telle exp�dition, mais d�crire dans un tableau id�al l�invasion triomphante des Assyriens en Juda, suivie de leur chute si soudaine. Tous les endroits indiqu�s se trouvent sur la route d�une arm�e marchant du nord sur J�rusalem. L�itin�raire suivi r�ellement par Sanch�rib diff�re de celui trac� ici par le proph�te?; ce fait prouve que la date de la composition de ce morceau est ant�rieure � cette exp�dition.

Ajath?: l�ancienne A� (Josu� 7)?; aujourd�hui Tell-el-Hajar, � trois kilom�tres au sud-est de Beitin (B�thel), � peu pr�s sur la fronti�re des deux royaumes de Juda et d��phra�m.

Migron?: aujourd�hui Magroun, ruines situ�es � quelques minutes au sud de B�thel (1�Samuel�14.2).

Micmas?: aujourd�hui Moukmas, � 14 kilom�tres au nord de J�rusalem (1 Samuel 13 et 14). Ils y laissent leurs bagages pour avancer plus rapidement � travers un chemin difficile.

Le d�fil�?: la gorge �troite et sauvage, de trois kilom�tres de longueur, qui conduit de Micmas � Gu�ba, aujourd�hui Wady-es-Subeinit (1�Samuel�14.4?; 1�Samuel�14.13).

Gu�ba?: aujourd�hui J�ba, � 10 kilom�tres de J�rusalem, dans une plaine fertile (1 Samuel 13 et 14).

Rama?: la r�sidence de Samuel (1�Samuel�7.17)?; aujourd�hui er-R�m, � deux kilom�tres � l�ouest de Gu�ba, non loin de la route de Naplouse � J�rusalem.

Guib�a de Sa�l?: la patrie de Sa�l (1�Samuel�15.34)?; aujourd�hui probablement Tell-el-F�l, localit� situ�e � mi-chemin entre Rama et J�rusalem, sur une colline �lev�e d�o� l�on aper�oit cette derni�re ville.

Gallim, La�s?: inconnues.

Anathoth?: la patrie de J�r�mie?; aujourd�hui le village d�Anata, � 6 kilom�tres au nord-est de J�rusalem. �sa�e joue sur le mot?: Anathoth veut dire pauvre, malheureuse.

Madm�na, Gu�bim?: inconnues.

Nob?: probablement le village de el-Isawiyeh, � trois kilom�tres de J�rusalem, du c�t� d�Anathoth. De l� ils peuvent voir J�rusalem et la menacer?; c�est leur derni�re �tape avant de l�attaquer.

L�arm�e assyrienne, camp�e sous les murs de J�rusalem, est compar�e � une superbe et �paisse for�t (versets 17 � 19. Tout � coup elle est an�antie par un jugement du Seigneur.

Le Liban est pour les Isra�lites la for�t par excellence.

Un Puissant?: il n�est pas nomm�, mais on comprend que c�est Dieu m�me. Voyez l�accomplissement �sa�e�37.36.