Bible Commentaries
Ésaïe 39

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-8

Verset 1

L�ambassade de M�rodac-Baladan et la pr�diction de l�exil � Babylone

M�rodac-Baladan, qu�on nomme ici en passant, est un personnage tr�s remarquable, que les inscriptions assyriennes nous ont pleinement fait conna�tre. Il �tait originairement roi de Beth-Jakin, une contr�e de la Basse-Chald�e, voisine du golfe Persique et situ�e entre l�Euphrate et le pays d�Elam. Pendant un quart de si�cle, il d�fendit en h�ros l�ind�pendance de la Chald�e contre les rois d�Assyrie. Il est souvent mentionn� dans les inscriptions de Tiglath-Pil�ser, Sargon et Sanch�rib, sous le nom de Marduk-habal-iddina, qui signifie?: M�rodac (le Jupiter babylonien) a donn� un fils. En 734, nous le trouvons rendant hommage � Tiglath-Pil�ser qui, dans l�inscription, l�appelle roi de la mer. Il demeura d�s lors vassal des rois de Ninive, jusqu�au moment o� l�av�nement de Sargon fit monter sur le tr�ne une nouvelle dynastie. Profitant sans doute des troubles qui accompagn�rent cette r�volution, il se rendit alors ind�pendant, s�empara de Babylone et se fit reconna�tre comme roi de toute la Chald�e (721). Sargon l�attaqua sans succ�s et il r�ussit � se maintenir � Babylone jusqu�en 710. C�est �videmment le Mardokempad que le canon de Ptol�m�e fait r�gner en Chald�e d�s 721. En 710, Sargon entreprit contre lui une nouvelle campagne. M�rodac-Baladan dut s�enfuir et se retira dans son pays de Beth-Jakin. Sargon l�y poursuivit, prit et br�la sa capitale, Dur-Jakin?; aussi cette ann�e-l� compte-t-elle comme la premi�re de son r�gne � Babylone (le canon de Ptol�m�e indique � cette date l�av�nement d�Ark�anos, qui n�est autre que, Sargon). Mais le patriote chald�en ne se tint pas pour vaincu?; en 705, Sargon envoya contre lui son fils Sanch�rib. Mais ce dernier fut rappel�, t�t apr�s, � Ninive par la mort inattendue de son p�re, assassin� peut-�tre un partisan de M�rodac-Baladan. Celui-ci r�ussit alors � reprendre Babylone et y occupa le tr�ne pendant six mois (704). Mais Sanch�rib ne tarda pas � repara�tre?; voici comment, dans une inscription, il raconte lui-m�me cette campagne?: Au commencement de mon r�gne, je d�fis M�rodac-Baladan, roi de Kar-Dunias (Chald�e), et les troupes d�E]am, devant la ville de Kis. Il abandonna son bagage dans le combat et s��chappa seul. Il s�enfuit au pays de Guzumman et se cacha dans des mar�cages pour sauver sa vie. Ses chars, ses chevaux, ses mulets, ses �nes, ses chameaux, ses b�tes de somme, qu�il avait laiss�s sur le champ de bataille, tomb�rent dans mes mains. J�entrai plein de joie dans son palais � Babylone et j�ouvris son tr�sor?; je pris l�or, l�argent, les vases en or et en argent, les pierres pr�cieuses, tout ce qui s�y trouvait, sa femme, les femmes de son palais, ses officiers, toute son arm�e et les gardes de son palais� J�envoyai en h�te mes soldats � sa poursuite dans le pays de Guzumman, au milieu des mar�cages. Cinq jours se pass�rent, mais on ne vit plus sa trace. Par la force d�Assur, mon seigneur, je pris 89 villes fortes et ch�teaux de la Chald�e et 820 petites villes qui en d�pendaient et j�en emmenai des prisonniers� J��tablis B�libus, fils d�un mage, �lev� avec les jeunes gar�ons dans mon palais, comme gouverneur de la Chald�e�

Apr�s le d�sastre subi en Palestine par Sanch�rib, M�rodac-Baladan s�allia � un prince babylonien, nomm� Suzub et releva encore une fois la t�te. Mais en 699, Sanch�rib marcha contre les rebelles et les battit?: Je me dirigeai, dit-il, vers le pays de Beth-Jakin. Ce M�rodac-Baladan, que j�avais battu dans ma premi�re campagne, je d�fis ses troupes?; il craignit l�approche de mes forces immenses et le choc de mes armes. Il prit ses dieux, protecteurs de son pays, dans leurs ch�sses, les chargea sur des navires et s�enfuit comme un oiseau vers la ville de Nagit-Rakki, qui est au milieu de la mer (sur une �le du golfe Persique). J�emmenai du pays de Beth-Jakin, au milieu des marais, ses fr�res et les personnes de la maison de son p�re, qu�il avait laiss�s sur les bords de la mer, ainsi que les habitants de son pays et je les pris comme esclaves. Je d�truisis, d�vastai, mis en ruines ses villes� � mon retour, j��levai sur son tr�ne (celui de M�rodac, � Babylone) mon fils a�n�, Asurnadinsum.

M�rodac-Baladan n�en continua pas moins � susciter des troubles en Chald�e. Alors Sanch�rib, ayant construit une flotte, ravagea son �le et le territoire que lui avait c�d� le roi d�Elam sur les bords du golfe Persique. D�s ce moment son nom dispara�t des inscriptions. Ses fils et Suzub, qui s��tait empar� de Babylone, se soulev�rent encore contre Sanch�rib?; mais celui-ci les battit et finit par d�truire Babylone de fond en comble (685). Cette ville fut reb�tie peu apr�s par Asarhaddon.

Fils de Baladan. Les inscriptions l�appellent toujours fils de Jakin. Jakin �tait peut-�tre le fondateur de la dynastie et Baladan son propre p�re.

Envoya une lettre� La maladie d��z�chias ayant eut lieu en 714, c�est pendant les douze ans qu�il occupa le tr�ne de Babylone, de 721 � 710, que M�rodac-Baladan doit avoir fait cette d�marche. Les f�licitations adress�es � �z�chias n��taient qu�un pr�texte?; l�ambassade avait certainement une port�e politique?: le vassal insoumis du monarque assyrien cherchait des alli�s pour le moment peu �loign� o� Sargon rentrerait en campagne contre lui. Dans une inscription, Sargon l�accuse d�avoir pendant douze ans envoy� des ambassades contre la volont� des dieux de Babylone.

Et un pr�sent?: il voulait acheter le concours d��z�chias (comparez �sa�e�30.6).

Le second livre des Chroniques (2�Chroniques�32.31) dit que les ambassadeurs avaient aussi la mission de se renseigner sur le miracle du cadran (�sa�e�38.1-21).

Verset 2

Il est dit 2�Chroniques�32.31 (comparez verset 25) qu�en cette occasion Dieu l�abandonna pour l��prouver, afin de conna�tre tout ce qui �tait en son c�ur. �z�chias n�aurait pas eu tant de richesses � montrer, si l�invasion de Sanch�rib, qui lui co�ta tout son tr�sor (2�Rois�18.15-16), avait d�j� eu lieu. Ceci se passe donc avant les �v�nements des chapitres 36 et 37.

Verset 3

�sa�e voyait qu��z�chias allait, comme Achaz, son p�re, commettre la faute de s�appuyer sur l��tranger (comparez les chapitres 30 et 31). Le roi fait entendre dans sa r�ponse, qu�il n�a rien fait de plus que ce qui �tait convenable envers des �trangers venus de si loin.

Verset 4

Remarquez la franchise de la r�ponse d��z�chias.

Verset 6

La punition annonc�e est profond�ment humiliante pour �z�chias. Et de plus, comme si souvent, elle est exactement appropri�e � la faute. La famille royale, plus coupable que toute autre, sera frapp�e la premi�re.

Verset 7

Tes fils qui sortiront de toi?: les fils qu�il n�a pas encore et, sur lesquels se fonderont un jour ses esp�rances (�sa�e�28.3, note).

Il n�est pas n�cessaire de prendre le mot eunuques dans son sens litt�ral?; il signifie qu�ils deviendront serviteurs du roi de Babylone. La proph�tie s�accomplit une premi�re fois lorsque le propre fils d��z�chias, Manass�, fut emmen� � Babylone par Asarhaddon (2�Chroniques�33.11), mais plus compl�tement lors de la captivit� de Babylone (Daniel�1.3?; 2�Chroniques�36.18).

Verset 8

En acceptant comme juste la sentence prononc�e par �sa�e, �z�chias reconna�t sa faute et s�en humilie (2�Chroniques�32.26?; comparez la parole d��li 1�Samuel�3.18). Mais il ressent en m�me temps un vif sentiment de reconnaissance de ce que Dieu veut bien l��pargner lui-m�me et temp�rer � son �gard la justice par la mis�ricorde. Il ne m�rite pas pour cela d��tre tax� de vulgaire �go�ste.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 39". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/isaiah-39.html.