Bible Commentaries
Ésaïe 58

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-14

Plan du commentaire biblique de Esa�e 58

La gloire du peuple de Dieu (chapitres 58 � 66)

L�objet principal de cette troisi�me s�rie de proph�ties est la gloire de la nouvelle J�rusalem, que le chapitre 54 avait d�j� d�peinte par anticipation, comme le couronnement de l��uvre r�demptrice accomplie par le serviteur de l��ternel. Les deux premiers discours de ce cycle ont pour but de produire en Isra�l l�humiliation sans laquelle il ne saurait jouir du salut. Ils pr�parent ainsi les tableaux magnifiques des chapitres qui suivront. Le chapitre 58 censure la pi�t� formaliste d�Isra�l?; au chapitre 59, le proph�te, apr�s avoir trac� un tableau effrayant de la corruption du peuple, fait en son nom la confession de ses p�ch�s et promet le salut. Les trois chapitres suivants forment le centre de ce troisi�me cycle?: ils renferment un triple tableau de la gloire de J�rusalem, qui correspond en quelque sorte � la triple proph�tie de la ruine de Babylone, dans le premier cycle (chapitres 46 � 48) et � la triple description de l��uvre du serviteur dans le second (chapitres 49, 50, 53).

Apr�s la gloire de Sion, est annonc� le jugement des peuples (�sa�e�63.1-6). Puis, dans une pri�re ardente, le proph�te demande � Dieu d�intervenir pour d�livrer Isra�l de sa mis�re actuelle (�sa�e�63.7-64.11). Enfin ce groupe et le livre entier se terminent par deux discours (chapitres 65 et 66) o� le proph�te d�crit le salut comme une nouvelle cr�ation et rappelle les conditions morales auxquelles seules l�homme peut y avoir part. Ces deux morceaux sont la r�ponse � la pri�re du peuple.?: Isra�l ne sera ni tout entier sauv�, ni tout entier perdu. Ce n�est pas le peuple charnel, c�est un Isra�l nouveau, un peuple de justes, renfermant dans son sein des fid�les de toute nation, qui sera ainsi sauv� et glorifi�. Le proph�te termine en annon�ant aux m�chants l�exclusion du salut.

Verset 1

Le faux et le vrai culte (1-14)

Dans le dernier discours du cycle pr�c�dent, le proph�te �tait revenu des glorieuses perspectives de l�avenir aux tristes r�alit�s du temps pr�sent et il avait montr� dans l�idol�trie le grand vice � �carter pour que les promesses pussent s�accomplir � l��gard d�Isra�l. Le nouveau cycle qui commence avec le chapitre 58, prend son point de d�part dans des pens�es du m�me ordre. Les brillants tableaux de l�avenir pourront-ils �tre r�alis�s?? Oui, r�pond �sa�e?; tout peut et doit devenir nouveau, � la condition qu�Isra�l lui-m�me soit moralement renouvel�. La n�cessit� de ce renouvellement est le sujet des deux discours chapitres 58 et 59. Le premier repousse l�accusation d�indiff�rence et d�injustice, le second celle d�impuissance, que le peuple ose �lever contre l��ternel, en montrant que si celui-ci tarde � sauver, la faute doit en �tre rejet�e tout enti�re sur les graves infid�lit�s d�Isra�l.

Verset 1 � Le discours de l��ternel est adress� au proph�te

Verset 2

Isra�l exil� se plaint des d�lais que subit sa d�livrance et demande � Dieu compte de ses voies envers lui (comparez Malachie�3.13 et suivants). Oubliant qu�il n�a pas lui-m�me rempli ses obligations, il r�clame de Dieu des jugements justes, � savoir le ch�timent de ses oppresseurs et l�accomplissement des promesses qu�il lui a faites. C�est � cette pr�tention que le proph�te va r�pondre en d�non�ant le p�ch� du peuple et en faisant voir le n�ant de sa propre justice.

Verset 3

La loi ne prescrivait de je�ne que pour le jour des Expiations (L�vitique�23.27). Mais elle n�interdisait, pas d�en c�l�brer d�autres et il n��tait pas rare qu�on le fit?; voyez des exemples Juges�20.26?; 2�Samuel�1.12?; 1�Rois�21.12?; J�r�mie�36.6?; J�r�mie�36.9, etc. C�est pr�cis�ment � ces je�nes volontaires que pouvaient le plus ais�ment se rattacher des id�es de sa propre justice (Luc�18.12).

Dieu r�pond � la plainte d�Isra�l en d�clarant que ses je�nes ne peuvent lui �tre agr�ables, parce qu�ils sont c�l�br�s dans un esprit profane, absolument oppos� au but de cette institution. Comparez avec ce verset et les suivants Jo�l�2.12-13 et Zacharie�7.5-12. Ce dernier fait certainement allusion aux paroles d��sa�e. Nous avons d�j� fait remarquer qu�il y a l� un indice en faveur de la composition des chapitres 40 � 66 par �sa�e (voir introduction � la seconde partie).

Verset 4

D�en-haut. Voir �sa�e�57.15.

Verset 5

Le but du je�ne est de crucifier la chair pour laisser l�esprit d�autant plus libre de chercher Dieu. Leurs actes prouvent que rien de pareil ne se fait. Comparez �sa�e�1.11-14?; Matthieu�6.16-18.

Verset 6

Le proph�te ne condamne pas le je�ne?; mais il le veut accompagn� d�actes de renoncement qui donnent � cette observance le caract�re d�un sacrifice v�ritable.

Par les cha�nes injustes, les n�uds du joug, il faut entendre les sentences iniques par lesquelles les juges jettent en prison les pauvres et laissent libres leurs oppresseurs. �sa�e pense aussi sans doute � des d�biteurs poursuivis ou m�me vendus (contrairement � l�esprit de la loi) par d�impitoyables cr�anciers, � des esclaves maltrait�s, etc. Les proph�tes insistent souvent sur le devoir de l�humanit� envers ces derniers?; voir par exemple J�r�mie�34.8-11.

Verset 7

Comparez Mich�e�6.6-8. Les pauvres sont les prot�g�s de Dieu, d�apr�s l�Ancien Testament, qui recommande fr�quemment la bienfaisance. Voir par exemple Job�31.16-20?; �z�chiel�18.16-17?; comparez la parole Jacques�1.27 sur la religion pure et sans tache.

Ta propre chair?: ton propre fr�re isra�lite, qui est comme un second toi-m�me (comparez l�emploi de cette expression Gen�se�29.14?; 2�Samuel�5.1).

Verset 8

La r�compense de la vraie pi�t� (8-14)

La premi�re ligne d�crit le salut par des images, la seconde en termes propres. Les images?: lumi�re, gu�rison, s�expliquent sans peine?; l��tat actuel de souffrance est repr�sent� comme obscurit� (�sa�e�8.22 et suivants) et comme maladie (�sa�e�53.5). Comparez �sa�e�60.1. La r�alit� exprim�e par ces figures est r�sum�e dans les deux mots de justice et de gloire. La justice est celle que Dieu donne � son peuple (�sa�e�54.17?; �sa�e�53.11)?; c�est le point de d�part de la d�livrance, dont la gloire est le couronnement, Comparez �sa�e�52.12.

Verset 9

Comparez la promesse �sa�e�30.18-19. Pr�sentement, ils se plaignent de n��tre pas entendus (versets 2 et 3).

�sa�e interrompt la s�rie des promesses pour rappeler sous quelle condition elles peuvent s�accomplir. Voyez versets 6 et 7.

Montrer au doigt?: geste de m�pris � l�adresse des petits.

Verset 10

Ta nourriture, litt�ralement ton �me ou ta vie, c�est-�-dire ce qui te fait vivre, ton aliment. Sens?: Si tu te prives de ton repas pour nourrir l�affam�

Verset 11

Dans les d�serts br�lants?: la voie du juste passera encore par l��preuve et la tentation, mais�

Jardin bien arros�?: voir l�image contraire appliqu�e au m�chant �sa�e�1.30. Comparez �sa�e�44.3-4 et tant d�autres promesses semblables dans la proph�tie chapitres 40 � 66.

Verset 12

Comparez �sa�e�61.4 et Amos�9.11. On peut entendre les ruines antiques et des anciens �ges, soit de villes antiques en ruines, soit de ruines d�j� anciennes. Le proph�te a en vue la restauration nationale qui doit suivre la captivit�.

Verset 13

Aux commandements de la seconde table, le proph�te ajoute ceux de la premi�re, repr�sent�s par le sabbat. Ce jour para�t avoir �t� fort mal observ� de son temps. La sanctification du jour de J�hova �tait une marque, ais�e � contr�ler, de la fid�lit� d�Isra�l envers Dieu. En l�observant, l�homme s�assurait donc les b�n�dictions de l�alliance (m�me id�e �sa�e�56.2). J�r�mie�17.19-27 et �z�chiel�22.8?; �z�chiel�22.26 attachent aussi un grand prix � l�observation du sabbat et voient dans le m�pris de ce jour l�une des raisons principales de la ruine de J�rusalem par les Chald�ens. Pas plus qu�eux �sa�e ne donne ici des prescriptions nouvelles pour la c�l�bration du sabbat?; il r�clame simplement qu�il soit observ� dans un esprit conforme � son but.

Ton pied de violer le sabbat. Il pourrait y avoir ici une allusion � la d�fense de sortir du camp le jour du sabbat (Exode�16.29). Nous croyons plut�t que le proph�te se sert d�une image?: le sabbat est compar� � un terrain consacr� que l�homme profane en se livrant � ses occupations ordinaires (repr�sent�es par le pied, embl�me de l�activit�).

Tes d�lices et non un ennui et une charge, comme il t�appara�t souvent (Amos�8.5). Le sabbat devait �tre un jour de repos et de joie pour tous?; il a �t� fait pour l�homme (Marc�2.27).

Ce qui est saint � l��ternel?: ce jour que Dieu a mis � part, sanctifi� (Gen�se�2.3).

Verset 14

Tes d�lices en l��ternel. Comparez Job�22.26 et suivants.

Comme sur un char� (et non � cheval, Ostervald). L��ternel sera leur force, aussi bien que la source de leur joie et les fera passer comme en triomphe � travers le pays. Les lieux les plus �lev�s et les plus inaccessibles m�mes deviendront pour eux un passage facile. Comparez Habakuk�3.19?; Deut�ronome�32.13?; Exode�19.4.

L�h�ritage de Jacob. Comparez la promesse �sa�e�1.19, qui a le m�me sens que celle-ci et Psaumes�105.10-12.

La bouche de l��ternel a parl�?: voir la note �sa�e�40.5 et �sa�e�1.20.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 58". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/isaiah-58.html.