Bible Commentaries
Ésaïe 59

Le p�ch� d�Isra�l et le salut par la puissance de Dieu seul

Dans le discours pr�c�dent, �sa�e a repouss� le reproche d�injustice qu�Isra�l adressait � son Dieu. Il montre dans celui-ci que, si Dieu ne sauve pas, ce n�est pas qu�il ne puisse le faire. Ce sont les p�ch�s du peuple qui l�en emp�chent. Il trace de l��tat moral d�Isra�l un tableau des plus sombres (versets 1 � 8). Le peuple reconna�t la v�rit� de ce tableau et confesse son p�ch� (versets 9 � 15). La derni�re partie du discours est la r�ponse � cette confession?; Isra�l re�oit la promesse que Dieu va para�tre pour juger ses ennemis et faire droit � son peuple (versets 15 � 21).

Comparez pour l�id�e �sa�e�50.1-2.

Cach� sa face. M�me image dans �sa�e�8.17 et Lamentations�3.44.

Deux sortes de crimes sont sp�cialement relev�s?: les actes de violence et de meurtre (comparez �sa�e�1.15)?; le faux t�moignage et l�iniquit� des juges (voir verset 4). Comparez �sa�e�58.4.

D�apr�s les termes qui suivent, le mot plainte d�signe ici une accusation intent�e devant un tribunal.

On con�oit la malice� Concevoir le mal, c�est le m�diter?; l�enfanter, c�est l�accomplir. Cette image est continu�e sous des formes nouvelles dans les versets suivants.

Deux comparaisons servent � caract�riser les �uvres des m�chants. La premi�re exprime la perversit� cach�e et la nature malfaisante de leurs desseins?: que l�on se laisse prendre � leurs ruses (manger l��uf), ou qu�on s�y oppose (l��craser), on s�en trouve mal?: on en meurt dans le premier cas, on re�oit une blessure dans le second. Voir, sur le basilic, la note �sa�e�11.8.

La deuxi�me image, celle des toiles d�araign�es, exprime la nature d�cevante de leur �uvre?; bien que tram�e habilement, elle est sans solidit�?; elle demeurera st�rile pour eux-m�mes aussi bien que pour ceux qui s�y associeront.

Comparez Romains�3.15-17, o� saint Paul cite le verset 7 et une partie du verset 8 dans sa description de la corruption humaine.

Le droit, la justice, qu�Isra�l attend en vain, c�est la manifestation de la fid�lit� de Dieu dans le ch�timent des oppresseurs et la d�livrance de son peuple.

Lumi�re, obscurit�, pour d�signer le salut et le ch�timent?; voir �sa�e�8.22 � 9.1.

En plein midi n�est pas en contradiction avec dans les t�n�bres (verset 9). L�image est seulement autre?; au verset 9, des gens �gar�s dans les t�n�bres?; au verset 10, des aveugles tr�buchant en plein jour. L�application est la m�me dans les deux cas?: Isra�l cherche avec angoisse la d�livrance et ne la trouve pas.

Au milieu de l�abondance?: au sein de l�abondance dont jouissent les pa�ens parmi lesquels ils habitent, ils sont d�faillants, parce que le salut leur est refus�. Comparez Zacharie�1.15?: les nations � leur aise.

Le grondement des ours et le g�missement des colombes?: images de l�impatience et de la tristesse. Comparez �sa�e�38.14.

Comparez la confession semblable de J�r�mie�14.7?; J�r�mie�14.19-22. Les p�ch�s du peuple sont compar�s �, autant de t�moins qui se pr�sentent pour l�accuser devant le tribunal divin.

Le peuple fait l��num�ration de ses p�ch�s. Le premier dont, il parle, c�est l�infid�lit� envers J�hova, l�idol�trie (comparez �sa�e�57.3-13). Puis viennent les crimes contre le prochain, qu��sa�e a censur�s versets 3 et 4, �sa�e�58.4 et suivants.

R�volte, contre la loi l�injustice, la violence.

La v�rit� et la droiture sont personnifi�es?: elles ne peuvent p�n�trer dans la place publique (o� se rend la justice), parce que ni peuple ni juges n�en veulent?; ou, si elles s�y pr�sentent, elles sont victimes des pi�ges qu�on leur tend (comparez sur les juges iniques �sa�e�1.23?; �sa�e�5.23).

L��ternel aime la droiture (�sa�e�61.8).

Personne?: personne qui combatte pour la cause de la justice et de Dieu, comme autrefois un Mo�se, un Samuel, un �lie. Mais Dieu ne renonce pas � sauver son peuple. Puisque nul ne prend en mains la cause des justes opprim�s, qui est la sienne, il agira, lui, par sa puissance et sans que personne lui vienne en aide (Comparez �sa�e�63.5).

�sa�e�42.13, l�apparition de l��ternel a d�j� �t� d�crite comme celle d�un guerrier. Il s�avance en vainqueur la t�te lev�e, en h�ros qui n�a rien � craindre de ses ennemis. Les diff�rentes parties de l�armure repr�sentent les diverses manifestations de sa saintet�. Toute la description est au pass�, parce que le dessein de juger est arr�t� dans la pens�e de Dieu?; l�ex�cution seule est � venir?; il est pr�t � para�tre. Il n�a pas d�armes offensives?; son bras tout puissant lui suffit pour triompher.

Sa jalousie?: son ardeur pour son peuple et contre ses ennemis. Comparez l�emploi que fait des m�mes images saint Paul parlant du chr�tien �ph�siens�6.14-17?; 1�Thessaloniciens�5.8.

Le proph�te ne parle que du jugement des pa�ens. Isra�l infid�le se trouve ici confondu avec eux.

L��ternel, paraissant pour juger, est compar� � un fleuve resserr� dont le souffle de J�hova (l�ouragan) pr�cipite le cours. Il faut se repr�senter un fleuve qui, grossi par l�orage et pouss� par un vent furieux, se fraie un passage par-dessus les rives �troites qui l�enserrent. Voyez une image pareille �z�chiel�43.2 et l�apparition de Dieu d�crite comme un orage �sa�e�30.27 et suivants.

Ce jugement le fera craindre de toute la terre?: �sa�e�45.6?; �sa�e�42.10-12.

Le but du jugement est le salut des fid�les d�Isra�l (�sa�e�1.27). Mais pas de salut pour les impies (�sa�e�57.20-21?; �sa�e�48.22).

Comparez la citation que fait saint Paul de ce verset Romains�11.26.

Voici mon alliance� C�est l� l�alliance nouvelle que Dieu ne forme qu�avec les convertis d�Isra�l, avec le vrai Sch�arjaschub (verset 20?; �sa�e�10.20-22?; �sa�e�54.10?; J�r�mie�31.31-34). Cet Isra�l recevra l�Esprit (�sa�e�44.3)?; il sera enseign� de Dieu (�sa�e�54.13) et une fois en possession de cet enseignement int�rieur, il sera aupr�s des nations l�ap�tre de la r�v�lation divine. Isra�l, sauv� par l��uvre du serviteur de l��ternel devient un peuple de serviteurs semblables � lui. Il accomplit ainsi le dessein de Dieu pour le salut du monde (�sa�e�51.16). Son t�moignage ne cesse jamais?; il y a toujours un reste fid�le?; l�alliance divine est donc �ternelle.