Bible Commentaries
Ésaïe 64

Isra�l demande � Dieu de se manifester en le sauvant par des miracles pareils � ceux d�autrefois (1-5)

Le verset 1 forme dans le texte h�breu la derni�re partie du verset 19 du chapitre pr�c�dent. Mais il doit plut�t �tre rattach� � ce qui suit, comme l�ont d�j� reconnu les anciennes versions (LXX, Vulgate, etc.). C�est pourquoi nous en faisons, avec la plupart des interpr�tes, le premier verset du chapitre 64.

C�est une apparition personnelle de Dieu qu�Isra�l r�clame?: il lui demande de d�chirer cette vo�te du ciel qui le s�pare de lui et le cache � ses yeux (comparez le ciel se d�chirant sur la t�te de j�sus � son bapt�me, Marc�1.10) et de descendre sur la terre pour exercer son jugement contre les ennemis de son peuple. L�apparition de Dieu est pr�sent�e, ici et ailleurs, comme produisant un �branlement g�n�ral de la nature (voir �sa�e�13.10?; �sa�e�13.13?; �sa�e�24.18-20), de ce qu�il y a m�me de plus solide et de plus antique, les montagnes (comparez Juges�5.5?; Habakuk�3.6).

Deux images pour d�crire le jugement qu�accomplit J�hova?: ses ennemis sont an�antis comme de la broussaille consum�e au feu, dissip�s comme de l�eau qui se vaporise. Le jugement de Dieu, compar� � l�action du feu?: voyez �sa�e�10.17?; �sa�e�33.12?; �sa�e�33.14.

Ton nom?: la r�v�lation de ta saintet� dans le jugement (�sa�e�30.27)?!

En faisant des choses�?: comme en �gypte (Deut�ronome�4.34?; 2�Samuel�7.23).

Comparez Deut�ronome�4.32-37, 2�Samuel�7.23. C�est dans le souvenir des miraculeuses d�livrances d�autrefois qu�Isra�l puise l�assurance avec laquelle il demande � Dieu de nouveaux miracles (versets 1 � 3).

En louant ainsi J�hova, le proph�te semble vouloir le stimuler � se montrer tel. La louange est souvent plus �loquente que la supplication.

Saint Paul applique ce passage aux merveilles de la r�demption, que Dieu pr�pare pour ceux qui l�aiment (1�Corinthiens�2.9).

Le proph�te confesse le p�ch� d�Isra�l et crie de nouveau � Dieu, se fondant uniquement sur son titre de p�re?; il lui met une derni�re fois sous les yeux la d�tresse du peuple, qui est telle que la d�livrance ne peut plus �tre diff�r�e.

Le peuple, par la bouche du proph�te, se reconna�t justement puni et indigne de pardon?; il rejette loin de lui, par les expressions les plus fortes, tout sentiment de propre justice (verset 6?; comparez �sa�e�59.12-15).

Il en est ainsi d�s longtemps, litt�ralement?: dans ces choses (dans cet �tat mis�rable, objets de ta col�re?; sous-entendu?: nous sommes) d�s longtemps (�sa�e�63.19).

Serions-nous sauv�s?? Ce sens interrogatif est le seul qui convienne au texte h�breu?; Reuss et d�autres changent ce texte sans motifs suffisants.

Passage capital sur l�universalit� et la profondeur de la corruption humaine.

Tous� tous?: comparez la confession �sa�e�53.6.

Semblables � l�impur?: � celui que la loi d�clarait impur, au l�preux, qui devait crier?: souill�, souill�?! afin qu�on s��cart�t de lui (L�vitique�13.44-46).

Nos justices?: nos �uvres justes, dont nous nous glorifiions (�sa�e�33.15, en h�breu?; Daniel�9.18. Elles �taient pareilles � un v�tement qu�a souill� le contact d�une personne en �tat d�impuret� l�vitique (L�vitique�15.19 et suivants)?; c�est-�-dire?: elles participaient � l�impuret� de nos c�urs et ne pouvaient nous acqu�rir aucun m�rite � tes yeux. Ils comprennent que (comme on l�a dit) ce qu�il y a de mieux dans nos meilleures �uvres, c�est que Dieu nous les pardonne.

Fl�tris comme la feuille. Comparez �sa�e�1.30.

Nos iniquit�s nous emportaient� Le jugement de Dieu les a transport�s en exil en raison de leurs iniquit�s (�sa�e�27.8).

Tel �tait l��tat du peuple au moment o� Dieu le livrait au ch�timent de la captivit�. �sa�e d�peint cet �loignement de Dieu comme tout � fait g�n�ral (personne?; comparez �sa�e�59.16)?; il ne mentionne pas les exceptions, dont il parle ailleurs (Reuss). Ces exceptions, du reste, ne pouvaient �tre que relatives. Les meilleurs se sont toujours identifi�s, dans de telles confessions, avec la masse coupable?; voyez les pri�res de Daniel (chapitre 9) et d�Esdras (chapitre 9).

Cach� ta face?: �sa�e�8.17.

Supr�me appel � la gr�ce?; voyez �sa�e�63.16.

La comparaison de l�argile exprime l�impuissance totale d�Isra�l � se sauver et � s�am�liorer lui-m�me?; c�est Dieu qui l�a form�, p�tri, une premi�re fois?; lui seul aussi peut le former de nouveau, apr�s sa d�ch�ance et son ch�timent. M�me image, avec des applications diff�rentes, �sa�e�29.16 et �sa�e�45.9.

Comparez avec versets 9 � 11?: �sa�e�63.15-19.

Tous ton peuple. Ce n�est pas un salut individuel seulement, mais une restauration du peuple entier que le proph�te r�clame.

Exposer � Dieu le triste �tat de la Palestine, c��tait le moyen le plus efficace d�obtenir l�exaucement?; aussi est-ce par l� que se termine la pri�re.

Les villes de Canaan sont appel�es saintes, parce que tout ce pays est la propri�t� de J�hova, un territoire sacr� (�sa�e�14.25?; Psaumes�78.54).

Notre maison� (le temple?; comparez �sa�e�60.7) est devenue la proie du feu. C�est le point culminant du jugement. Voir, pour le fait historique, J�r�mie�52.13?; 2�Chroniques�36.19.

Ce qui nous �tait cher?: les palais, les campagnes fertiles, etc (�sa�e�5.9?; �sa�e�32.12-13).

En face d�une telle d�solation, le proph�te demande si l��ternel pourra contenir encore sa piti� pour son peuple et son indignation contre les oppresseurs, se taire plus longtemps (�sa�e�63.15?; �sa�e�42.14).

� l�exc�s. Le ch�timent serait excessif, s�il aboutissait � la destruction totale et d�finitive. Mais une telle fin n�est pas concevable?: la compassion de J�hova doit enfin �clater, comme l�amour longtemps contenu de Joseph pour ses fr�res (Gen�se�45.1).