Bible Commentaries
Jérémie 1

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-19

Verset 1

Paroles peut signifier en h�breu?: discours et r�cits?; ce sont l�, en effet, les deux �l�ments dont se compose ce livre.

J�r�mie, probablement?: Celui que l��ternel a �tabli

Hilkija voir l�introduction

Anathoth voir introduction?: ville des l�vites (Josu�21.18) appel�e par �sa�e?: la malheureuse (�sa�e�10.30).

Verset 2

Le titre renferm� dans ces deux versets ne se rapporte qu�aux trente-neuf premiers chapitres. Comparez J�r�mie�40.1. Ce titre peut avoir �t� compos� en une seule fois, afin de r�sumer les trois phases principales du minist�re de J�r�mie jusqu�� la ruine de J�rusalem (voir l�introduction). Mais, en raison de la construction assez insolite du premier membre du verset 3, on peut supposer aussi que le verset 2 �tait le titre primitif, qu�avait plac� J�r�mie lui-m�me en t�te d�un premier recueil et que le verset 3 a �t� ajout� plus tard, au moment o� une collection plus compl�te, comprenant en outre beaucoup d�oracles post�rieurs, a remplac� le premier �crit.

Ces indications pr�cises de dates, que nous trouvons �galement chez d�autres proph�tes, Agg�e, par exemple, prouvent que les r�v�lations divines qui leur �taient accord�es, faisaient �poque dans leur vie et se d�tachaient nettement sur le fond de leurs r�flexions propres.

Verset 4

R�cit de la vocation du proph�te (4-19)

Ce r�cit comprend?:

  1. l�appel de Dieu, versets 4 � 8
  2. la cons�cration de J�r�mie au minist�re de proph�te, versets 9 � 10
  3. deux visions et leur interpr�tation, versets 11 � 19.

Verset 5

Le minist�re du proph�te a une origine divine et �ternelle. L��lection de J�r�mie comprend trois actes divins qui ont pr�c�d� sa naissance.

  1. Il a �t� connu?: Dieu conna�t toutes ses cr�atures de toute �ternit� sans doute?; mais il discerne d�avance avec amour ceux qui seront ses fid�les (Romains�8.29-30)
  2. Il a �t� consacr�, ou sanctifi�?; mis � part dans le conseil de Dieu en vue d�un minist�re sp�cial.
  3. Il a �t�, �tabli?: Dieu l�a rev�tu d�avance des pouvoirs n�cessaires pour remplir une pareille charge.

Ce passage pr�sente une analogie frappante avec Galates�1.15 et Romains�1.1, o� Paul rappelle sa vocation � l�apostolat. Il y a donc, en dedans de la vocation g�n�rale des fid�les au salut (Romains�8.29), les vocations � des minist�res particuliers (�sa�e, J�r�mie, Paul).

Proph�te des nations et non pas seulement de Juda. J�hova �tant le Dieu de toute la terre, les proph�tes de J�hova se sentaient charg�s d�une mission universelle. La derni�re partie du livre de J�r�mie (chapitres 46 � 51) concerne en effet les nations pa�ennes qui environnaient Isra�l.

Verset 6

Je ne sais pas parler. Ce langage est d�un bon augure chez un serviteur de Dieu, � la condition que le d�faut de confiance envers Dieu ne s�ajoute pas, comme ce fut le cas un jour chez Mo�se, � la d�fiance naturelle de l�homme envers lui-m�me. Esaie exprime, lors de sa vocation, un sentiment analogue � celui de J�r�mie. Seulement ce qui pr�domine chez lui, c�est la conviction de sa souillure (�sa�e�6.5)?; tandis que chez J�r�mie, c�est plut�t celle de sa faiblesse. Le terme d�enfant prouve simplement que J�r�mie n�avait pas encore atteint l��ge de 30 ans, qui �tait chez les Juifs celui de la majorit� (voir introduction).

Verset 7

Tu iras?: la chose n�est pas m�me mise en question. Les deux conditions du succ�s sont assur�es?: l�ob�issance de l�homme et la force de Dieu.

Tu diras tout ce que je t�ordonnerai?: le secret de la puissance du serviteur de Dieu est dans sa d�pendance absolue � l��gard de celui qui l�envoie.

Verset 8

Sois sans peur devant eux?: devant tous les adversaires que tu rencontreras en Isra�l. Comparez chapitre 22.

Verset 9

La cons�cration (9-10)

Le fait racont� ici appartient au domaine de la vision ou de l�extase, mais il n�en est pas moins une r�alit� dans la vie intime du proph�te. Une sc�ne analogue nous est racont�e �sa�e�6.1-8. Dans la vision d��sa�e, c�est un s�raphin qui touche ses l�vres avec un charbon ardent, tandis qu�ici c�est l��ternel lui-m�me qui pose sa main sur la bouche du proph�te.

La parole doit �tre la seule arme de l�un et de l�autre, mais une arme invincible.

Verset 10

J�r�mie aura pour lui le droit (je t�ai �tabli) et la force (pour arracher, etc.).

Pour arracher et pour abattre, pour ruiner et pour d�truire, pour b�tir et pour planter. Le proph�te sera tout ensemble ministre de jugement et ministre de gr�ce?; mais comme le minist�re de jugement tiendra la plus grande place dans sa vie aussi bien que dans son livre, il est, d�crit en quatre termes, tandis que le minist�re de gr�ce n�est repr�sent� que par deux. Remarquons que ces deux derniers r�pondent plus sp�cialement aux deux premiers?: b�tir � abattre, planterarracher. Ces actes sont attribu�s � J�hova lui-m�me J�r�mie�31.28?; J�r�mie�45.4?; ici, au proph�te qui agit de sa part. Si le proph�te est charg� non seulement de pr�dire, mais encore d�ex�cuter ces actes divers, c�est que la parole prononc�e par lui, renfermant un ordre divin, est d�j� le commencement de l�ex�cution.

Arracher�?: les proph�ties contre l��gypte, Babel, J�rusalem.

B�tir?: la promesse du, retour des Juifs.

Les institutions divines ou humaines sont souvent compar�es � des constructions ou � des plantations. Voir 1�Corinthiens�3.6-8, 1�Corinthiens�3.12, o� ces deux images sont �galement associ�es.

Toute parole, de Dieu a une double efficacit�, pour la vie et pour la mort?: 2�Corinthiens�2.15?; et tout minist�re fid�le aura cette double cons�quence?: d�truire et �difier.

Verset 11

Visions de l�amandier (versets 11 et 12) et de la chaudi�re (versets 11 � 16). Comparez Exode�4.1-9, les signes symboliques donn�s � Mo�se au moment de sa vocation. La vision de l�amandier nous para�t exprimer la proximit� du jugement de Dieu?; celle de la chaudi�re annonce les instruments par lesquels il s�ex�cutera.

Je vois une branche d�amandier. M. Reuss, apr�s d�autres interpr�tes anciens et modernes traduit?: Je vois une branche � yeux ouverts et il entend par l� des bourgeons qui s�ouvrent et qui seraient ainsi le symbole de la vigilance de Dieu, tandis que, selon lui, une branche d�amandier n�aurait rien de commun avec cette derni�re id�e. Il nous para�t que la traduction ordinaire se justifie parfaitement. L�h�breu schaked, qui signifie amandier, permettait un jeu de mots avec schoked (verset 12), terme qui signifie veillant et qui se rapporte � Dieu. L�amandier est appel� en h�breu l�arbre qui veille, parce qu�il commence � fleurir d�j� au mois de janvier, alors que tout le reste de la nature est encore plong� dans le sommeil. Cet arbre est ainsi un frappant symbole de la vigilance divine toujours active, m�me dans les temps de sommeil et de mort spirituelle et qui plane sur le pays pour y ex�cuter au moment voulu et bient�t, les jugements pr�dits. La toute-science de Dieu conna�t les p�ch�s d�Isra�l et sa justice veille � l�ex�cution de ses menaces.

Verset 13

Je vois une chaudi�re qui bout. Le mot sir?: chaudi�re d�signe une marmite � cuire les aliments. Cette chaudi�re est plac�e au nord de la Palestine?; et comme elle regarde et menace le sud, c�est sur la Palestine qu�elle doit verser les fl�aux dont elle est remplie (La version d�Ostervald?: dont le devant est vers l�aquilon, a la signification pr�cis�ment contraire.). La chaudi�re ne repr�sente donc pas le pays et ses habitants (Reuss), mais les nations d�o� vont sortir les envahisseurs de Canaan et les ex�cuteurs du jugement de Dieu. La chaudi�re qui bout est encore aujourd�hui chez les Arabes une m�taphore proverbiale pour d�signer une menace de guerre. Les ennemis viendront par le nord, c�est-�-dire par la Syrie. C��tait le chemin que suivaient tous les conqu�rants orientaux, parce que le d�sert de Syrie les emp�chait de venir directement de l�est.

Verset 14

Le malheur �clatera. Le mot signifie proprement?: sera ouvert et par d�rivation?: se r�pandra, �clatera. La chaudi�re, en s�ouvrant, r�pandra tous les maux qu�elle contient.

Verset 15

Les familles des royaumes du nord?: les Chald�ens et leurs tributaires.

Elles viendront, litt�ralement?: ils viendront?; savoir leurs chefs, pour assi�ger, juger, dicter la loi du vainqueur, recevoir les captifs. Comparez 2�Rois�24.12.

Leur si�ge?: leur tr�ne, embl�me de leur puissance.

Verset 16

Eux?: les Isra�lites.

L�ouvrage de leurs mains?: les dieux qu�ils se sont fabriqu�s.

Verset 17

Le proph�te n�aura de dangers � courir que de la part des siens et les Chald�ens, auteurs de la ruine de son peuple, lui seront plus cl�ments que ses propres compatriotes.

Ceins tes reins?: comme les Orientaux, quand ils vont � la guerre ou en voyage.

Ne t�abats pas, de peur que je ne t�abatte. Nous avons cherch� � rendre en fran�ais l�assonance produite par les deux formes du verbe h�breu?: th�chath et acheth. Menace terrible adress�e au ministre de Dieu, non pas m�me rebelle, mais timide?: Il te sera fait comme tu auras fait?; si tu t�abats, Dieu t�abattra.

Sur la culpabilit� des timides, voir Luc�12.8-9?; Apocalypse�21.8.

Verset 18

Mais aussi les engagements que Dieu prend se proportionnent aux responsabilit�s qu�il impose.

Je t��tablis, m�me mot qu�au verset 5?; mais ici, il s�agit sp�cialement du pays de Juda. Il y a dans notre texte trois images, celles d�une ville fortifi�e, d�une colonne et d�une muraille d�airain, qui toutes expriment la puissance de r�sistance, l�impassibilit�, la t�nacit�, que le proph�te devra opposer aux assauts des ennemis, c�est-�-dire des Isra�lites infid�les. Comparez une image �quivalente?: �sa�e�50.7?; �z�chiel�3.9.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Jeremiah 1". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/jeremiah-1.html.