Bible Commentaries
Jérémie 6

La vengeance de Dieu

• Tableau du si�ge, versets 1 � 9
• l�endurcissement du peuple est la cause de ce jugement, versets 10 � 21
• les angoisses de l�avenir sont d�crites comme pr�sentes, versets 22 � 26
• malgr� le z�le de J�r�mie, Dieu annonce � son proph�te que le peuple est compl�tement perdu, versets 27 � 30.

Remarquons que les Chald�ens ne sont pas encore nomm�s dans ce chapitre. L�ennemi y est annonc� comme un peuple inconnu venant du nord.

Les villes fortes, indiqu�es tout � l�heure comme des refuges (J�r�mie�4.5-6), ne peuvent plus d�sormais servir d�abri?; J�rusalem est envahie � son tour. C�est plus au midi qu�il faudra fuir, puisque l�ennemi viendra du nord.

J�r�mie nomme ici les enfants de Benjamin, parce que J�rusalem �tait situ�e sur le territoire de cette tribu (Josu�15.8?; Josu�18.16) et peut-�tre aussi parce que les Benjamites �taient ses compatriotes.

Th�koa est situ�e � 18 kilom�tres au sud de J�rusalem. Le nom de Th�koa fait un jeu de mots avec le verbe thikeou qui suit imm�diatement.

Bethk�rem �tait entre Th�koa et Bethl�hem, � 6 kilom�tres au sud-ouest de cette derni�re ville, probablement sur la montagne appel�e aujourd�hui mont des Francs.

Je la d�truis. Le verbe h�breu signifie proprement?: je la r�duis au silence. La d�vastation sera la punition des raffinements du luxe. � toutes les d�licatesses d�une g�n�ration corrompue, succ�dent les brutalit�s du conqu�rant (Deut�ronome�28.54-57). La justice divine cr�e quelquefois de ces contrastes aussi soudains que terribles.

La belle et la voluptueuse?! Par cette exclamation � la troisi�me personne, le proph�te montre, pour ainsi dire, au doigt la coupable, avant de prof�rer la menace.

Les conqu�rants sont compar�s � des bergers nomades dont les troupeaux d�vorent tout, avant de passer outre.

Chacun son quartier?: de la ville conquise et pill�e, qui est compar�e � un p�turage.

Inaugurez le combat?: paroles des ennemis?; il s�agit des c�r�monies religieuses qui, chez tous les peuples, pr�c�daient la bataille (�z�chiel�21.23-28). Nous avons ici une description dramatique de l�arriv�e des ennemis devant la ville et de leur ardeur � la d�truire. � peine arriv�s, ils veulent donner l�assaut m�me � midi, malgr� la chaleur du jour. Mais ils subissent un �chec?: Malheur � nous?! disent-ils. Toutefois, la partie, dans leur pens�e, n�est que remise au soir ou � la nuit. Puis, ils rencontrent dans cet assaut nocturne une r�sistance opini�tre et inattendue qui les oblige � commencer un si�ge en r�gle?; mais cet avantage momentan� obtenu par les assi�g�s ne peut qu�augmenter les horreurs du si�ge et de la prise finale.

C�est le Dieu d�Isra�l lui-m�me qui donne l�ordre aux conqu�rants de couper les arbres pour en faire des machines de guerre.

D�autres traduisent?: Comme une citerne garde fra�ches ses eaux, ainsi elle garde sa m�chancet� toute fra�che.

Ce sens nous para�t moins naturel.

Il �tait d�fendu � l�Isra�lite de grappiller sa vigne (L�vitique�19.10?; Deut�ronome�24.21). Isra�l sera vendang� et grappill� ensuite.

Mets et remets la main. Ceux qui furent charg�s d�ex�cuter ce jugement (N�co, N�bucadnetsar) y revinrent � plusieurs reprises (sous Joachaz, J�chonias, S�d�cias) jusqu�� la destruction compl�te.

Non seulement le mal a tout envahi, mais ils ne veulent pas toucher au rem�de, qui est la parole de Dieu. Ils ont m�me honte de ce moyen.

Saisissant contraste entre l�insensibilit� stupide de ces m�chants et le saint z�le du proph�te. Il y a longtemps sans doute que cette terrible r�v�lation p�se sur son c�ur et en la prof�rant J�r�mie se demande si ces incirconcis sont encore digues de l�entendre. S�il parle donc, c�est moins pour les convaincre que pour se soulager.

Verse-la?: parole adress�e par Dieu au proph�te.

L�enfant dans la rue. Les plus innocents m�mes seront envelopp�s dans la ruine?; car le jugement atteindra la nation (comme ce fut le cas jadis pour les Canan�ens) et non pas seulement les individus.

Cercle des jeunes gens. Il s�agit ici des jeunes gens r�unis pour converser et se divertir.

Comparez Deut�ronome�28.30-31. Le bien mal acquis ne profitera pas.

Leurs champs et leurs femmes?: la femme confondue avec les autres propri�t�s pour tomber en esclavage.

Ceux qui devaient avertir le peuple participent � ses crimes.

Paix?! Paix?! Dire que tout va bien au moment m�me o� tout p�rit, c�est le p�ch� des ministres infid�les � toutes les �poques du royaume de Dieu. Les ministres de la v�rit� qui appellent les choses par leur nom sont tax�s d�ennemis de la patrie et de l�humanit�. J�r�mie devait en faire l�exp�rience.

Ce qui est pis encore que d��tre incapable d�attention aux avertissements re�us, c�est de ne plus savoir rougir.

Les versets 16 et 17 d�crivent l�endurcissement volontaire et r�fl�chi d�Isra�l. L��ternel invite Isra�l (compar� � un voyageur) � consid�rer les voies de ses p�res, voies de fid�lit� et de bonheur (J�r�mie�2.2) et � y revenir?; mais ils s�y refusent.

Puis il les invite, en rappelant le cri d�alarme des proph�tes (Amos�3.6-8?; �z�chiel�3.17?; �sa�e�58.4), � s�efforcer d��chapper au jugement. Ils s�y refusent encore?!

Les nations �trang�res sont convoqu�es en assembl�e solennelle pour entendre la sentence de Dieu sur son peuple. C�est afin qu�elles ne se scandalisent pas en voyant la ruine du peuple de Dieu et qu�elles en comprennent la cause.

S�ba, probablement l�Arabie heureuse, patrie de l�encens et de beaucoup d�autres aromates.

Le roseau pr�cieux (probablement le calamus odoratus) est mentionn� Exode�30.23, comme entrant dans la composition de l�huile sainte. Il venait, para�t-il, de l�Inde. J�r�mie condamne ici, comme d�j� �sa�e (chapitre 1), ceux qui pr�tendaient se justifier devant Dieu par leur z�le pour les c�r�monies du culte?; J�r�mie�22.2 et suivants.

C�est Dieu lui-m�me qui tendra des pi�ges aux Isra�lites, c�est-�-dire qui cr�era des situations o� leur m�chancet�, cach�e encore sous ce vernis de formalisme, appara�tra � d�couvert et dans toute sa laideur, pour �tre jug�e et punie.

Les p�res et les fils, etc.?: les plus proches, au lieu de s�entraider, se perdront mutuellement.

Les Babyloniens?; ils seront un jour trait�s de la m�me mani�re (J�r�mie�50.41-42).

Recommandation adress�e � la population de J�rusalem au temps du si�ge.

Manifestation bruyantes de la douleur, usit�es en Orient.

Roule-toi dans la cendre. On se couvrait la t�te de cendres ou de poussi�re dans les grands chagrins (2�Samuel�13.19?; Job�2.8)?; ici, on fera plus encore?; les derni�res limites de la d�solation seront atteintes.

Le proph�te est compar� � un essayeur de m�taux charg� de juger de la valeur du minerai qu�il a sous les yeux c�est-�-dire de Juda. Or Juda n�est plus que scories.

Rebelles entre les rebelles?: rebelles au superlatif.

Ils vont calomniant?: allusion � L�vitique�19.16.

Du cuivre et du fer?: m�taux de vil prix.

Dans cette tentative d��puration, le soufflet m�me est consum� et le plomb, que l�on joint au m�tal pour faciliter la fusion des scories, a �t� tout employ� sans r�sultat. Il est donc tout � la fois inutile et impossible de faire de nouveaux essais. Quelques-uns trouvent dans le soufflet l�image du proph�te qui se consume au travail. Mais le proph�te est compar� � l�essayeur lui-m�me.

Dans l�expression?: les m�chants ne se d�tachent pas, le proph�te passe de l�image � la r�alit�?; les m�chants sont les scories