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Bible Commentaries
Jean 11

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-57

Verset 1

La r�surrection de Lazare et la fin du minist�re de J�sus (chapitres 11 et 12)

Versets 1 � 44 � La r�surrection de Lazare

L��vang�liste d�crit ainsi (versets 1 et 2) en quelques mots tr�s simples, le lieu de l��v�nement dont il va faire le r�cit si plein de v�rit�, d�intimit� et de grandeur.

Il nomme d�abord le malade qui sera l�objet du plus �clatant miracle du Sauveur, Lazare, abr�g� de �l�azare qui signifie Dieu est le secours.

Il rappelle ensuite que ce malade �tait de B�thanie (voir sur ce nom Matthieu�21.17, note), village bien connu comme demeure de Marie et de Marthe. Notre �vang�liste n�en a point encore parl�. Il suppose ses lecteurs instruits par la tradition apostolique.

Les deux s�urs, Marthe et Marie, �taient connues en particulier par le gracieux r�cit de Luc�10.38-42. C�est ainsi que l��vangile de Jean et les synoptiques se compl�tent et se supposent mutuellement.

De ce que Marie est nomm�e la premi�re, on a quelquefois conclu qu�elle �tait a�n�e, mais c�est � tort. On voit par les versets 5, 19 et 20 et surtout par le r�cit de Luc d�j� cit�, que Marthe avait dans la maison le r�le de la s�ur a�n�e, si Marie occupe ici la premi�re place, c�est qu�elle �tait la plus connue par le t�moignage de v�n�ration et d�amour qu�elle avait donn� au Sauveur et que Jean va rappeler (verset 2).

Verset 2

Encore ici, Jean se r�f�re au r�cit des premiers �vang�listes (Matthieu�26.6-16?; Marc�14.3-9) au sujet d�un trait que lui-m�me va rapporter ci-apr�s (Jean�12.1-8).

Verset 3

Ce message des deux s�urs que Jean a conserv� dans les termes m�mes qu�elles avaient employ�s, est plein, � la fois, de confiance et de d�licatesse.

Elles ne demandent rien, elles se bornent � faire conna�tre � J�sus la maladie de leur fr�re, qui les remplit d�inqui�tude, bien convaincues que ce mot de tendre affection?: celui que tu aimes, suffira pour amener le Sauveur � leur secours. En effet, J�sus, en parlant de Lazare, ratifiera cette expression de son attachement pour lui (verset 11).

Verset 4

Point � la mort?? J�sus se serait il tromp�?? Il faudrait, pour le penser, conna�tre bien peu sa mani�re �nigmatique et profonde de parler (comparer Matthieu�9.24).

D�s ce moment, il savait ce qui allait se passer � B�thanie (versets 11 et 14).

Ce qu�il veut dire, c�est que la mort ne sera pas le r�sultat d�finitif de cette maladie. Elle en aura un tout autre, la gloire de Dieu c�est-�-dire la manifestation de sa puissance et de son amour, par le triomphe de la vie sur la mort (Romains�6.4).

Et cette gloire resplendira sur le Fils de Dieu par qui le P�re r�v�le toutes ses perfections et op�re toutes ses �uvres (comparer Jean�9.3?; Jean�10.30-38).

J�sus reviendra (verset 40) sur cette pens�e de la gloire de Dieu, qui est le but supr�me de tout ce r�cit et de toute l��uvre du Sauveur (Jean�17.4).

Cette grande parole pouvait soutenir les deux s�urs afflig�es jusqu�� l�arriv�e du Sauveur. Elles devaient, quand elles verraient mourir leur fr�re, rattacher � cette parole l�esp�rance qui se manifesta r�ellement dans le c�ur de Marthe (verset 22). En m�me temps cette d�claration pouvait pr�parer les disciples de J�sus et tous ceux qui l��coutaient, au miracle qui allait s�accomplir. C�est ce qui ressort de ce terme g�n�ral?: il dit, il dit � tous et non il r�pondit au messager de Marthe et de Marie.

Verset 5

�?Heureuse famille?!?� s��crie Bengel.

J�sus avait pour chacun de ses membres cet attachement particulier, dont Jean connaissait lui-m�me tout le bonheur (Jean�13.23).

Mais quelle est l�intention de l��vang�liste, en pla�ant ici cette parenth�se??

On a r�solu cette question de diverses mani�res?: soit en rattachant la parenth�se au verset 3, comme confirmation de la parole des deux s�urs, celui que tu aimes (Bengel, de Wette), soit en y voyant le motif de la promesse du verset 4 (Meyer)?; soit en pensant que l��vang�liste, dans un sentiment tr�s d�licat, ne veut pas qu�on puisse interpr�ter comme de l�indiff�rence de la part de son Ma�tre ce qu�il va raconter au verset 6.

�?Sa mani�re d�agir s�explique au contraire par son amour pour tous les membres de cette famille?� (Luthardt)?; soit enfin et c�est l�interpr�tation qui nous para�t la plus juste, en consid�rant cet amour de J�sus comme la cause de sa courageuse r�solution (verset 7) de retourner en Jud�e (Godet, Weiss)?: la remarque du verset 5 pr�pare la parole que J�sus prononce au verset 7.

Verset 6

Ce mot lors donc reprend la narration interrompue par la remarque du verset 5.

Mais pourquoi J�sus diff�ra-t-il son d�part pendant ces deux jours que les s�urs de Lazare durent passer dans l�angoisse??

Question difficile, que l�ex�g�se rationaliste s�est h�t�e d�exploiter contre la v�rit� historique de notre r�cit, en attribuant ce d�lai � un calcul de J�sus qui voulait laisser mourir Lazare, afin d�avoir l�occasion de le ressusciter. Le verset 15 interdit cette supposition.

Dire, avec Calvin et Olshausen que ce devait �tre l�, pour les deux s�urs, l��preuve de leur foi?; ou, avec L�cke et Tholuck, que J�sus �tait retenu dans la P�r�e par les travaux de sa mission (Jean�10.41-42), ne suffit pas � expliquer ce proc�d� de la part de Celui que nous allons voir �mu de compassion pour ses amis afflig�s?; et d�ailleurs le texte n�indique rien de pareil.

La seule explication que celui-ci nous pr�sente se trouve dans la parole du verset 15, ou J�sus se r�jouit, comme d�une dispensation providentielle, de ce qu�il n��tait pas � B�thanie au moment o� Lazare mourut. Il suivit donc, en ceci, comme dans toute sa vie, la direction int�rieure de son P�re, dont il faisait toujours la volont� (Jean�8.28-29).

Verset 7

J�sus n�ignorait pas ce qui s��tait pass� � B�thanie (verset 11), le moment de Dieu �tait donc venu?; mais en parlant de retourner (grec aller de nouveau) en Jud�e et de s�exposer ainsi aux plus imminents dangers, il provoqua dans le c�ur de ses disciples des objections et des craintes qu�il s�effor�a de dissiper (verset 8 et suivants).

Verset 8

Il s��tait pass� peu de temps entre le moment actuel et la sc�ne d�crite au Jean�10.31 (comparez Jean�8.59)?; les disciples �taient encore remplis de crainte, non seulement pour eux-m�mes, mais pour le Ma�tre qu�ils aimaient. Ils auraient donc voulu le retenir dans la P�r�e, au-del� du Jourdain, o� il �tait en s�ret�.

Verset 9

Cette parole destin�e � rassurer les disciples renferme une image dont il est fait une double application.

D�abord, les douze heures du jour repr�sentent le temps assign� � notre vie, pendant lequel nous devons accomplir la t�che qui nous est donn�e, car �?la nuit vient en laquelle nul ne peut travailler?� (Jean�9.4).

Celui qui marche ainsi de jour, ne court aucun danger de se heurter, de broncher, parce qu�il, est �clair� par la lumi�re de ce monde, c�est-�-dire, la lumi�re du soleil, qui mesure les douze heures. Mais au-del� de ce temps d�termin�, il n�y a plus que t�n�bres et dangers.

Quelques interpr�tes (Meyer) ne veulent voir dans cette image que l�id�e du temps assign� � chacun?; et J�sus, se l�appliquant � lui-m�me, en ce moment, aurait voulu dire simplement?:

Le temps que Dieu a assign� � mon activit� n�est pas encore pass�, tant qu�il dure, nul ne peut me nuire?; mais quand il sera �coul�, je tomberai entre les mains de mes ennemis.

Serait ce l� toute la pens�e du Sauveur?? Se servirait il de ce terme?: se heurter ou broncher, pour indiquer la mort qui l�attend?? Et que signifierait cette expression?: la lumi�re n�est point en lui??

Non, �videmment J�sus emploie l�image, en outre, au sens moral d�ob�issance � la vocation re�ue, d�accomplissement de la volont� de Dieu. Celui qui pratique cette ob�issance, qui agit selon la volont� de Dieu, qui marche � la lumi�re de son Esprit, est en s�ret�, m�me au milieu des dangers, mais, hors de l�, il n�y a pour l�homme qu�occasions de chutes, au sein des t�n�bres parce qu�aucune lumi�re ne l��claire int�rieurement ni ne luit sur sa route?: la lumi�re n�est point en lui ni autour de lui. Les disciples feront plus tard, mieux encore que dans le moment actuel l�exp�rience de cette profonde v�rit�.

Telle est l�interpr�tation entrevue d�j� par les P�res, soutenue par Calvin et par plusieurs commentateurs modernes.

Verset 11

Grec?: Lazare s�est endormi et dort (verbe au parfait).

Douce image qui signifie que, pour les hommes pieux, la mort est un repos apr�s le travail du jour, un sommeil qui sera suivi du r�veil (Matthieu�9.24?; Actes�7.60?; 1�Corinthiens�15.20?; 1�Thessaloniciens�4.13).

�?Langage c�leste?!?� s��crie Bengel?; et cet auteur ajoute au sujet de ce mot, notre ami?: �?Avec quelle tendresse tout humaine J�sus associe ses disciples � son amiti� pour Lazare?!?�

J�sus emploie aussi ce terme en r�ponse � la d�claration des deux s�urs?: (verset 3) �?celui que tu aimes est malade.?�

Verset 12

Sauv� du danger, de la mort.

Les disciples qui, selon leur habitude, ont compris la parole du Ma�tre dans son sens litt�ral, pensent que ce sommeil est le signe d�une crise favorable, ainsi qu�on l�observe tr�s souvent dans les maladies et ils s�emparent de cette id�e, comme d�un argument nouveau, pour emp�cher leur Ma�tre d�aller en Jud�e.

On a trouv� un tel malentendu impossible. Il est s�r que les disciples ne pouvaient penser s�rieusement que J�sus allait faire ce voyage pour r�veiller Lazare d�un sommeil naturel?: mais dans l�ardent d�sir de retenir leur Ma�tre et convaincus, d�apr�s le verset 4, que Lazare ne mourrait pas, ils s�arr�tent uniquement � l�id�e de son sommeil et n�attachent aucune importance � ce mot myst�rieux?: je vais l��veiller.

Verset 13

Grec?: du dormir du sommeil, c�est-�-dire d�un sommeil naturel.

Verset 14

Lazare est mort?! Ce fut avec �motion que J�sus pronon�a ces paroles et les disciples eux-m�mes durent y trouver la raison puissante que leur Ma�tre avait d�aller au secours de la famille en deuil.

On voit encore ici, comme aux versets 4 et 11 que J�sus savait, par une science divine, tout ce qui se passait � B�thanie, car c�est � tort, selon nous, que quelques interpr�tes pensent qu�il venait de recevoir un second message, lui apprenant la mort de son ami.

Verset 15

Si J�sus avait �t� � B�thanie, il aurait gu�ri Lazare et le plus grand de ses miracles n�aurait pas eu lieu.

Il est digne de l�honneur divin que nous ne lisions pas que jamais personne soit mort en pr�sence du Prince de la vie. Si donc nous croyons que, J�sus pr�sent, Lazare ne serait pas mort, la parole des deux s�urs (versets 21 et 32) se rev�t d�un sens d�autant plus sublime, c�est ce qui explique la joie du Seigneur d�avoir �t� absent.� Bengel

Si le Sauveur se r�jouit, m�me dans sa tristesse actuelle, c�est, dit-il � ses disciples, � cause de vous, afin que vous croyiez, afin que votre foi soit affermie et d�velopp�e par le grand miracle dont vous serez t�moins.

Ce dernier terme en effet ne signifie pas que jusque-l� les disciples n�eussent pas cru en lui mais indique un nouveau degr� de leur foi (comparer Jean�2.11?; Jean�16.31?; Jean�20.31).

� chaque d�veloppement nouveau de la foi, o� nous ne parvenons que par de rudes combats, il nous semble que jusque-l� nous n�avions point encore cru.

Verset 16

Le nom h�breu de Thomas signifie Jumeau, en grec Didyme et c�est par son nom ainsi traduit que Thomas �tait connu des chr�tiens de l�Asie Mineure pour qui Jean �crivait.

Thomas, voyant (donc) que son Ma�tre ne se laissait retenir par aucun argument et bien convaincu qu�en se rendant, en Jud�e il allait au devant de la mort, prend brusquement une r�solution d�sesp�r�e dans laquelle, comme l�observe M. Godet, il y avait �?plus d�amour pour la personne de J�sus que de foi en la sagesse de ses d�marches?�.

C�est bien le m�me homme que nous retrouvons ailleurs, dans notre �vangile, mais sombre, enclin au doute, s�attachant au pr�sent, au visible, incapable de saisir par la foi l�avenir, l�invisible (Jean�14.5?; Jean�20.25).

Cette cons�quence, nullement calcul�e, dans le r�le des personnages secondaires, est, comme l�a admirablement d�velopp� Luthardt l�un des traits les plus frappants du r�cit de Jean et l�une des meilleures preuves de la v�rit� historique de cet �crit.� Godet

Verset 17

Arriv� pr�s de B�thanie, o� il n�entra pas tout de suite (verset 30).

Tischendorf retranche d�j�, sur la foi de A, D, plusieurs versions. Les autres critiques le maintiennent.

Pour se rendre compte de ces quatre jours, on admet g�n�ralement que Lazare mourut le jour m�me o� J�sus re�ut le message de ses s�urs dans la P�r�e, au-del� du Jourdain (Jean�10.40) c�est-�-dire � un distance de dix lieues au moins.

J�sus �tant rest�, l� encore deux jours (verset 6) et ayant ensuite mis une journ�e pour se rendre � B�thanie n�y arriva qu�� la fin du quatri�me jour. Et comme les Juifs d�posaient leurs morts dans la grotte s�pulcrale le jour m�me du d�c�s, il y avait bien quatre jours que Lazare y reposait.

Verset 19

Cette remarque de l��vang�liste sur la distance de J�rusalem � B�thanie (15 stades, trois kilom�tres environ) n�a d�autre but que d�expliquer comment beaucoup de Juifs avaient pu venir offrir leurs condol�ances aux deux s�urs en deuil. Il ressort de ce d�tail que la famille de Lazare �tait bien connue � J�rusalem et y jouissait de quelque consid�ration.

Comme l�auteur de cet �vangile conna�t bien lieux et distances?!

Verset 20

Marthe, active au dehors jusque dans son affliction, apprend la premi�re l�arriv�e de J�sus?; et sans m�me en avertir sa s�ur, elle s��lance au-devant de lui.

Marie, plong�e dans sa douleur, reste assise � la maison.

Ce sont pr�cis�ment l� les caract�res divers que Luc (Luc�10.38-42) pr�te aux deux s�urs.

Verset 21

Comparer verset 32, note.

Quelle confiance en la puissance de J�sus exprime cette premi�re parole de Marthe?! Ce n�est pas un reproche, pas m�me une plainte, mais un profond regret?; car elle est bien persuad�e qu�en pr�sence du Sauveur la mort n�aurait eu aucun empire sur son fr�re (verset 15, note). Mais elle s��l�ve plus haut encore.

Verset 22

Non seulement la foi de Marthe est assez forte pour �tre assur�e que J�sus pr�sent aurait gu�ri son fr�re, mais (ce mais, qui se lit dans le texte re�u, manque dans Codex Sinaiticus, B, C) maintenant m�me qu�il est mort et que, humainement parlant, tout est bien fini, elle sait que la pri�re de son Sauveur sera toute-puissante aupr�s de Dieu.

Tout ce que tu demanderas?: Marthe comprend-elle, dans ce tout, m�me le retour de son fr�re � la vie?? Elle ne le dit pas. Mais cet espoir se trahit dans ses paroles. Il se fondait sur la d�claration du Sauveur (verset 4), qui avait certainement �t� rapport�e textuellement aux deux s�urs. Cette promesse doit se r�aliser d�une mani�re ou d�une autre.

Marthe le croit fermement, mais sans oser formuler l�objet de son attente elle s�en remet avec une pleine confiance � la sollicitude de son c�leste ami et � la toute-puissance de Dieu, dont elle prononce par deux fois le nom auguste.

Verset 23

Il y avait d�j� pour Marthe une grande consolation dans cette parole?: Ton fr�re ressuscitera et nous savons bien dans quel sens J�sus la pronon�ait (verset 11).

Mais, pour Marthe, elle pouvait avoir deux significations tr�s diff�rentes?: la d�livrance actuelle de son fr�re, qui lui serait rendu imm�diatement, ou sa r�surrection au dernier jour.

C�est � dessein que J�sus emploie ce terme � double entente, afin de solliciter cette �me croyante � s��lever au-dessus d�un int�r�t actuel et personnel jusqu�� la source de la vie qui s�offrait � elle en Celui qui lui parlait (verset 25).

Verset 24

Des deux esp�rances que pouvait pr�senter � Marthe la parole de J�sus, elle s�attache � la plus faible, la plus lointaine, la r�surrection au dernier jour.

Il semble donc qu�ici sa foi soit moins courageuse qu�au verset 22. Mais est il bien s�r qu�il ne lui reste que de la tristesse (Luthardt), ou m�me que la r�signation d�un grand m�compte (Meyer)??

Ne peut-on pas penser, avec de Wette, qu�en pronon�ant cette parole qui exprimait le moins, l�esprit p�n�trant de cette femme angoiss�e interrogeait les regards de J�sus pour y d�couvrir le plus??

Verset 25

Marthe n�ayant pas os� saisir la promesse de J�sus (verset 23) dans toute sa r�alit� actuelle, cherchait dans un avenir lointain la r�surrection et ses consolations (verset 24). J�sus la ram�ne au pr�sent et � sa personne, en lui disant?: C�est moi.

Lui, en effet, est la r�surrection, parce qu�il est la vie (Jean�14.6?; Colossiens�3.4)?; il l�est en lui-m�me, et, dans ses rachet�s, la r�surrection ne sera que le dernier �panouissement de la vie imp�rissable qu�il leur a communiqu�e (comparer Jean�6.54, note).

J�sus fait imm�diatement l�application de cette profonde v�rit�, en ajoutant que celui qui croit en lui, qui a puis� en lui la vie de la foi, quand m�me il serait mort comme Lazare, vivra d�une vie �ternelle sur laquelle la mort n�a point d�empire.

Apr�s cette grande affirmation, J�sus exprime la m�me v�rit� d�une mani�re n�gative, pour ceux qui vivent encore sur cette terre?: Quiconque vit et croit en moi, alors m�me qu�il subira la dissolution du corps, ne mourra jamais.

Il y a ici une double n�gation qui signifie?: ne mourra certainement jamais. C�est ainsi que traduit Rilliet.

Tout pour Marthe, d�pendait de sa foi au Sauveur, tel qu�il se r�v�lait � elle. De l� la question directe et p�n�trante qu�il lui adresse?: Crois-tu cela??

Verset 27

Marthe, en pr�sence de J�sus et sous l�impression de sa parole, sent sa foi s�affermir et grandir?; elle r�pond sans h�siter?: Oui, Seigneur?!

Et la preuve qu�elle a maintenant compris que le vrai objet de sa foi et de toutes ses esp�rances se concentre dans la personne du Sauveur, c�est qu�elle le confesse lui (grec)?: Moi je crois (verbe au parfait, exprimant un fait accompli et permanent, comme Jean�6.69) que toi tu es le Christ, le Fils de Dieu.

Par le premier de ces titres, Marthe reconna�t en J�sus le Messie, l�Oint de Dieu, le Lib�rateur promis � son peuple?; par le second, elle confesse en lui un �tre qui est avec Dieu dans le rapport tout sp�cial d�un fils � son p�re et qui, comme tel, est v�ritablement �?la r�surrection et la vie?� (comparer Jean�6.69).

Le dernier qualificatif appliqu� par Marthe � J�sus ne constitue pas un troisi�me titre, parall�le aux deux autres. Il est donc inexact de le rendre par?: Celui qui devait venir (comparer Jean�6.14).

Il y a en grec un participe pr�sent. On doit donc traduire?: qui vient dans le monde, qui doit venir, d�apr�s la promesse divine et qui vient en effet.

Cette expression est constamment appliqu�e au Lib�rateur promis dans les �critures et qui, selon la foi des Isra�lites croyants, vient certainement (Matthieu�11.3, note).

Verset 28

J�sus, apr�s avoir amen� Marthe � s�appuyer sur le seul fondement qui p�t la soutenir et la consoler, met fin � l�entretien et l�invite � faire venir sa s�ur qu�il voulait voir pour la pr�parer aussi aux grandes sc�nes qui vont se d�rouler. C�est ce qui ressort clairement de ce mot?: il t�appelle.

Marthe s�acquitta de cette mission avec empressement, mais en secret. Elle voulait que Marie seule f�t avertie de l�arriv�e du ma�tre et qu�elle p�t le voir en particulier, comme elle-m�me en avait eu le privil�ge.

Verset 29

Ces verbes au pr�sent rendent vivement l�empressement de Marie. La plupart des critiques adoptent les variantes?: Elle se leva (Codex Sinaiticus, B, C, D), et elle venait (Codex Sinaiticus, B, C). Tischendorf maintient, avec raison, le pr�sent pour les deux verbes.

Verset 30

J�sus n��tait entr� ni dans le village, ni, par cons�quent, dans la maison mortuaire, o� certainement son c�ur l�attirait?; c�est qu�il savait qu�il y avait l� beaucoup de monde et qu�il voulait voir sans t�moins les s�urs afflig�es.

Verset 31

Puisque ces hommes �taient venus dans l�intention de consoler Marie, ils ne voulaient pas la laisser aller seule au s�pulcre, o� ils pensaient qu�elle se rendait pour pleurer.

Ils ignoraient l�impuissance des consolations humaines et ne savaient pas que cette �me en deuil allait trouver le seul vrai consolateur.

Verset 32

Verset 21 note. Les deux s�urs expriment les m�mes douloureux regrets. Il est probable qu�avant l�arriv�e de J�sus elles s��taient communiqu� cette pens�e?: qui les hantait dans leur affliction.

Leur exclamation, qui para�t identique dans la traduction fran�aise, pr�sente en grec une double nuance?:

  1. Marthe (verset 21) dit, d�apr�s le texte re�u (A, majuscules)?: �?il ne serait pas, en ce moment, � l��tat de mort?;?� Marie?: (verset 32) �?il n�aurait pas accompli l�acte de mourir?�.
  2. Le pronom possessif mon fr�re est plac� en t�te de toute la phrase dans la parole de Marie?; il ne vient qu�� la fin dans celle de Marthe.

La douleur de Marie est plus personnelle plus �go�ste, plus d�sesp�r�e aussi. La diff�rence entre leurs deux caract�res se montre du reste dans leur attitude. Marie, tout enti�re � sa douleur, ne peut que se laisser tomber aux pieds de J�sus et laisser couler ses larmes sur la mort de son fr�re (verset 32), sans ajouter, comme l�avait fait Marthe (verset 22), aucune parole d�esp�rance.

Si l�on compare ce tableau avec celui que nous a retrac�?; Luc (Luc�10.38 et suivants) et Jean lui-m�me (Jean�12.1 et suivants), on est frapp� de la v�rit� intime qui se r�v�le dans la peinture de ces caract�res, ils sont �videmment pris dans la vie.

En pr�sence d�un tel accablement, J�sus ne prononce aucune parole de consolation. Sa profonde sympathie (versets 33-35) et son action divine seront seules assez puissantes pour relever cette �me d�faillante.

Verset 33

Le donc pr�sente l��motion comme l�effet de la douleur de Marie et des pleurs des Juifs.

Le terme de l�original que toutes les versions rendent, ici et au verset 38, par ce mot?: il fr�mit en son esprit, signifie que J�sus �prouva alors, dans la profondeur la plus intime de son �tre, une violente indignation.

Si l�on examine avec soin les autres passages du Nouveau Testament o� ce mot se retrouve (Matthieu�9.30?; Marc�1.43?; Marc�14.5), on se convaincra qu�il implique toujours l�id�e de vive d�sapprobation.

Mais qu�est-ce qui cause ce fr�missement dans l��me du Sauveur?? Et s�il va jusqu�� l�indignation, contre qui l��prouve-t-il??

D�apr�s Chrysostome et plusieurs P�res, J�sus s�indignerait contre lui-m�me de ce qu�il ne peut ma�triser son �motion?! Ou de ce qu�il n�a pas pu �pargner ce grand deuil � ses amis?!

D�apr�s Erasme, Keim, M. Holtzmann et d�autres, ce serait leur manque de foi ou l�incr�dulit� des Juifs qui encourraient sa r�probation.

D�apr�s Meyer et M. Weiss, J�sus voit pleurer Marie?; il voit pleurer les Juifs qui l�entourent et le contraste entre la douleur de la premi�re et les condol�ances hypocrites des seconds excite son indignation.

D�apr�s M. Godet celle-ci serait bien provoqu�e par les Juifs de l�entourage de Marie, mais en tant que J�sus voit en eux les tra�tres (comparez Jean�13.21) qui prendront occasion de la plus belle de ses �uvres (Jean�10.32) pour le d�noncer et pr�cipiter le moment de sa mort (versets 46-53).

Le plus simple et le plus naturel nous para�t �tre de supposer que ce fr�missement d�indignation �tait excit� en J�sus par la vue de la mort et des maux qu�elle cause et par l�approche de l�ennemi qui en est l�artisan cruel (Jean�8.44).

C�est pourquoi ce fr�missement se renouvelle au moment ou J�sus se rend au s�pulcre (verset 38).

C�est � peu pr�s ainsi que beaucoup d�interpr�tes, Calvin, Olshausen, Tholuck, Ebrard, Luthardt Hengstenberg, Keil, Asti�, s�expliquent cette sc�ne myst�rieuse de la vie de J�sus.

Quelques interpr�tes rel�vent le fait que le grec porte non?: il fut troubl�, mais?: il se troubla il s��mut lui-m�me?; l��vang�liste aurait choisi cette tournure pour �carter l�id�e que J�sus aurait subi une secousse irr�fl�chie.

Verset 34

C�est aux s�urs de Lazare ou � ceux qui les entouraient que J�sus adresse cette question et ce sont eux qui lui r�pondent.

Verset 35

J�sus pleure avec ceux qui pleurent.

Au verset 33 se trouve un mot qui signifie pleurer des yeux et de la voix avec des sanglots, ici est un terme diff�rent dont le sens est verser des larmes, larmes silencieuses qui coulent sur le visage de J�sus, provoqu�es par une profonde et douloureuse sympathie pour ses amis (verset 36).

En pr�sence de cette sc�ne, on s�arr�te, on contemple avec �motion et l�on se dit?: c�est bien l� Celui qui a �t� fait semblable � ses fr�res en toutes choses, afin qu�il f�t un souverain sacrificateur mis�ricordieux, il peut avoir compassion de nos infirmit�s, parce qu�il a �t� tent� comme nous, en toutes choses, sans p�ch� (H�breux�2.17?; H�breux�4.15).

C�est une chose �trange que ce soit l��vangile dans lequel est affirm�e avec le plus d��clat la divinit� de J�sus qui nous fasse aussi le mieux conna�tre le c�t� profond�ment humain de sa vie dit M. Godet et il ajoute que ce trait prouve combien peu un tel J�sus est l�enfant de la sp�culation.

Verset 36

Donc, � la vue de ces larmes de J�sus, ces hommes ont tout naturellement la preuve de son profond amour pour Lazare et eux-m�mes en sont �mus.

Verset 37

La r�flexion de ces quelques-uns est toute naturelle.

La gu�rison de l�aveugle n�, qui est encore toute fra�che dans leur souvenir (Jean�9.1 et suivants), �tait, � leurs yeux, plus difficile � op�rer que celle de Lazare malade.

Mais quel sentiment leur inspire cette question?? Venant imm�diatement � la suite des paroles pleines de sympathie qui pr�c�dent, il para�t naturel d�y voir l�expression d�un int�r�t bienveillant et du regret sinc�re que J�sus n�ait pas gu�ri le fr�re de Marthe et de Marie.

Un grand nombre d�excellents interpr�tes voient cependant dans ces paroles un sentiment d�hostilit� contre J�sus, une insinuation de son impuissance. Meyer, MM. Weiss et Godet vont jusqu�� pr�tendre que ces hommes voient dans les larmes de J�sus une preuve de son impuissance et nient la gu�rison de l�aveugle-n�.

Ils expliquent par cette manifestation d�incr�dulit� et de haine le nouveau fr�missement de J�sus verset 38.

Cette interpr�tation proc�de de l�id�e que les m�mes interpr�tes se sont faite, en g�n�ral, au sujet des amis de la famille de Lazare, venus de J�rusalem pour partager le deuil de ses s�urs.

Parce que Jean les appelle des Juifs (versets 19, 31 et 36), terme par lequel il d�signe ordinairement les chefs de la th�ocratie ennemie de son Ma�tre (Jean�1.19, note) et parce que le verset 46 nous montre quelques-uns d�entre eux allant raconter aux pharisiens le miracle de B�thanie, les m�mes interpr�tes en concluent que ces hommes �taient, pour la plupart, des adversaires du Sauveur.

Est-ce bien l� l�impression que veut produire l��vang�liste?? Ne nous dit-il pas deux fois (versets 19 et 31) que ces visiteurs �taient venus pour �?consoler?� les s�urs en deuil?? Ne nous les montre-t-il pas pleurant avec elles (verset 33) et admirant l�amour de J�sus pour Lazare?? (verset 36).

Enfin et surtout, ne nous apprend-il pas (verset 45) que beaucoup d�entre eux (m�me terme qu�au verset 19), sous l�impression du miracle, crurent en J�sus??

C�est donc, ce nous semble, introduire une note fausse dans ce beau r�cit que de repr�senter ces amis de la famille de B�thanie comme des adversaires de Celui qu�elle aimait. Et comme, dans notre verset, il n�y a pas un mot qui suppose de la malveillance nous concluons avec L�cke, Tholuck, de Wette et d�autres, qu�on peut voir plut�t dans la r�flexion qui nous est rapport�e un sympathique int�r�t.

Verset 38

Cette violente �motion de l��me du Sauveur se renouvelle au moment supr�me o� il vient au s�pulcre et par les m�mes causes que nous avons expos�es au verset 33.

Les interpr�tes dont nous n�avons pu admettre les vues pensent, encore ici, que J�sus fr�mit d�indignation contre les Juifs � cause de leurs paroles (verset 37), ils se fondent sur cette particule donc qui leur para�t relier les deux versets.

Mais Jean reprend simplement par ce mot son r�cit interrompu?; J�sus a demand�?: O� l�avez-vous mis?? On lui a dit?: Viens et vois. Il vient donc au s�pulcre, de l� son �motion.

On voit maintenant encore en Palestine, autour de J�rusalem et ailleurs, de nombreux tombeaux taill�s dans le roc et dont une pierre ferme l�entr�e (comparer Jean�20.1?; Matthieu�27.60).

� B�thanie m�me on montre aux voyageurs un s�pulcre de Lazare, mais cette tradition est plus qu�incertaine. On peut traduire?: plac�e dessus ou devant, car, suivant la forme du s�pulcre, on y entrait de plain-pied ou l�on y descendait par un escalier.

Verset 39

Il y a quelque chose de solennel dans cet ordre. S�r de ce qu�il va faire J�sus commande � ses alentours comme il va commander � la mort.

De ce qu�il est l� depuis quatre jours, Marthe conclut que la corruption du corps doit avoir commenc� et par le sentiment naturel et instinctif d�horreur qu�inspire un tel spectacle, elle voudrait en �pargner la vue � J�sus et � elle-m�me.

C�est ce que l��vang�liste fait d�licatement sentir par ce mot touchant?: La s�ur du mort.

D�ordinaire on consid�re la parole de Marthe comme une preuve que la confiance dont elle �tait anim�e � l�arriv�e du Sauveur (verset 22) et m�me la foi qu�elle avait profess�e peu apr�s (verset 27), d�faillirent en pr�sence du tombeau.

Il est probable qu�elle ne croyait pas � la r�surrection imm�diate de son fr�re. J�sus du reste s��tait pr�sent� � elle comme la r�surrection et la vie (verset 25), mais il ne lui avait pas dit express�ment qu�il allait rappeler son fr�re d�entre les morts?; elle pouvait donc en douter � ce moment, sans que sa foi au Sauveur, qui �levait son �me au-dessus de la vie et de la mort, e�t subi aucune atteinte.

Verset 40

J�sus rappelle ainsi � Marthe sa grande affirmation (versets 25 et 26)?; mais il se sert pour cela des termes qu�il avait employ�s dans son premier message aux deux s�urs?: (verset 4) la gloire de Dieu, sa puissance et sa mis�ricorde allaient se manifester avec �clat par le triomphe de la vie sur la mort.

Mais pour la voir, cette gloire, pour en �tre p�n�tr�e, consol�e, fortifi�e, il fallait que Marthe cr�t?; la foi seule saisit l�invisible.

Sans la foi, alors m�me que Marthe aurait revu son fr�re vivant, elle n�aurait pas vu la gloire de Dieu.

Verset 41

Le texte re�u ajoute?: du lieu ou le mort �tait couch�, ces mots, omis par Codex Sinaiticus, B, C, D, sont inutiles.

J�sus leva les yeux en haut, au-dessus de la mort, vers la source de la vie, au-dessus de la terre, vers le ciel qui, pour lui, n��tait pas un ciel vide (Jean�17.1).

Cette action de gr�ce prononc�e � l�avance et surtout ces mots?: tu m�as exauc�, supposent-ils que J�sus avait, avant ce moment, �lev� son c�ur � Dieu, par une pri�re silencieuse?? Ou expriment-ils seulement la certitude actuelle que Dieu allait d�ployer par lui sa toute-puissance??

On a soutenu l�une et l�autre de ces interpr�tations et l�une et l�autre peuvent �tre vraies. Quoi qu�il en soit il ne faut pas oublier que, d�s la premi�re annonce de la maladie de Lazare, J�sus savait qu�elle aurait une issue qui serait � la gloire de Dieu (verset 4).

Verset 42

Pourquoi J�sus a-t-il prononc� � haute voix et devant tous son action de gr�ce??

Non pas parce qu�il aurait consid�r� le miracle que Dieu lui donnait d�accomplir comme une chose nouvelle, inattendue ou extraordinaire dans sa vie. Dieu qui l�exau�ait toujours, parce qu�il vivait avec lui dans une communion intime, avait souvent op�r� par lui des actes de sa puissance, en r�pondant � ses pri�res. Sa mission habituelle �tait de manifester les perfections de Dieu dans notre humanit� d�chue.

Mais cette grande v�rit�, il fallait que la foule qui l�entourait la comprit et en f�t p�n�tr�e?; sans cela le plus grand des miracles de J�sus n�aurait �t�, � ses yeux, qu�un prodige propre � exciter son �tonnement et n�aurait point cr�� en elle la vraie foi. Or, le d�sir ardent de J�sus, c�est qu�elle soit amen�e par ce miracle � le reconna�tre comme l�envoy� de Dieu, le Sauveur.

L�effet de la gu�rison de l�aveugle-n� avait �t� annul� par cette affirmation des adversaires?: une �uvre accomplie en violation du sabbat ne peut �tre de Dieu.

C�est pourquoi, avant de ressusciter Lazare, J�sus prend Dieu � t�moin, le met en demeure de lui accorder ou de lui refuser sa demande, l�institue garant de l��uvre qu�il va accomplir (Luc�5.22-24?; comparez 1�Rois�18.36). Il �carte ainsi par avance tous les obstacles qui pourraient arr�ter le d�veloppement de la foi chez ceux qui l�entourent.

Ce but si �lev� et si saint de sauver les �mes aurait d� pr�venir, ce semble, l�objection de certains ex�g�tes qui trouvent �trange que J�sus adresse � Dieu des paroles qui ont l�air d�une r�flexion plut�t que d�une pri�re. Ce n�est pas une pri�re en effet, mais un t�moignage rendu � la v�rit� et distinct de l�action de gr�ce prononc�e d�abord (verset 41), en pr�sence de ce tombeau, o� la vie allait triompher de la mort.

Verset 43

Grec?: Lazare, ici, dehors?! Il n�y a point de verbe dans cette phrase, c�est une exclamation puissante, ayant le sens d�un ordre, d�un appel adress� au mort et qui le fait rena�tre � la vie.

Telle fut l��uvre de la Parole de �?Celui qui fait revivre les morts et appelle les choses qui ne sont point comme si elles �taient?� (Romains�4.17).

C�est cette m�me Parole qui retentit � l�origine des choses?: Que la lumi�re soit?! (Gen�se�1.3-4).

Verset 44

Les anciens ensevelissaient leurs morts en enveloppant de bandes de toile le corps et chaque membre � part. Lazare rendu � la vie, put sans difficult� marcher et sortir.

Il ne faut donc pas voir, avec quelques P�res, un nouveau miracle dans ce fait. Mais il n�eut toute la libert� de ses mouvements qu�apr�s l�ex�cution de cet ordre?: D�liez-le et le laissez aller.

Et c�est alors que parut �vidente aux yeux de tous la grande parole de J�sus � Marthe?: �?Je suis la r�surrection et la vie?!?�

Le r�cit de la r�surrection de Lazare porte tous les caract�res de la v�rit� historique, non seulement dans l�encha�nement des faits ext�rieurs, mais jusque dans les nuances psychologiques les plus d�licates qui sont observ�es dans les sentiments manifest�s par les personnages de ce drame �mouvant.

Malgr� cela, on devait s�attendre � ce que les th�ologiens rationalistes, dont la philosophie a d�cid� que tout miracle est impossible, ne trouvassent, dans ce chapitre, qu�un sujet nouveau d�exercer leur critique n�gative.

Pour plusieurs, Lazare n��tait mort qu�en apparence et fut ranim� par la fra�cheur du tombeau ou par les parfums aromatiques dont il �tait entour�.

On ne manquera pas d�appliquer la m�me explication fantaisiste � la r�surrection de J�sus-Christ lui-m�me.

Elle a paru trop grossi�re aux historiens modernes qui, depuis Strauss et selon son syst�me, trouvent dans cette histoire un mythe, un r�cit fictif destin� � illustrer cette th�se m�taphysique?: �?Je suis la r�surrection et la vie?� (Baur), ou suivant les plus r�cents (Keim, Schenkel, Holtzmann), la parabole du mauvais riche et de Lazare, racont�e par J�sus aurait �t� transform�e par la tradition et aurait donn� naissance � notre histoire?!

Pour l�ex�g�te qui admet la r�alit� du miracle se pr�sente une question?: c�est celle du silence des �vangiles synoptiques. Comment se fait-il qu�ils n�aient pas rapport� ce miracle, qui, selon notre �vangile, eut une si grande influence sur la catastrophe par laquelle allait se terminer la vie de J�sus??

On a r�pondu que les premiers �vang�listes se sont tus par un m�nagement d�licat pour la famille de Lazare, qui pouvait vivre encore et qui �tait devenue l�objet de la haine et des desseins meurtriers des ennemis (Jean�12.10).

On a r�pondu encore (Meyer, Luthardt) que les trois premiers �vangiles sont ici en parfait accord avec leur plan g�n�ral, suivant lequel ils ont voulu ne raconter que le minist�re de J�sus en Galil�e et sa fin tragique � J�rusalem.

On a r�pondu enfin que, � son origine, la tradition apostolique, toute remplie de la mort et de la r�surrection de J�sus-Christ, n�avait recueilli, de tout ce qui s��tait pass� � J�rusalem, que ce grand fait du salut, en laissant dans l�ombre tout le reste (voir le Commentaire de M. Godet).

Verset 45

Cons�quences de la r�surrection de Lazare (45-57)

Donc, � la suite de ce triomphe de la vie sur la mort dont ils venaient d��tre t�moins, beaucoup, un grand nombre, crurent en lui.

Il pouvait y avoir des degr�s tr�s divers dans cette foi op�r�e par la vue du miracle (comparer Jean�2.11-23, note).

D�apr�s ce que nous avons vu des dispositions de ces amis de Lazare (verset 37, note), il est possible que plusieurs fussent d�avance pr�par�s � la foi en J�sus. Chez d�autres, cette foi ne fut peut-�tre que l�impression vive, mais passag�re, du miracle. D�autres, enfin, ne re�urent pas m�me cette impression (verset 46).

Verset 46

Au grand nombre de ceux qui crurent, l��vang�liste en oppose (mais) quelques-uns qui, t�moins de la puissance divine et de l�amour de J�sus, all�rent vers les pharisiens et leur dirent ce que J�sus avait fait.

Dans quelle intention?? Les termes m�mes qu�emploie l��vang�liste et la suite du r�cit ne le prouvent que trop. Ils all�rent d�noncer � ces pharisiens, ennemis du Sauveur et qui exer�aient la plus grande influence sur le sanh�drin, ce qui venait de se passer � B�thanie.

Verset 47

Donc, comme cons�quence de la d�nonciation qui pr�c�de.

Ces m�mes pharisiens, avec les principaux sacrificateurs convoquent une s�ance du sanh�drin (grec un sanh�drin?; c�est ici la seule fois que Jean emploie ce mot), pour d�lib�rer sur l��v�nement qu�on vient de leur d�noncer et qui �tait de nature � grandir d�mesur�ment l�influence redout�e de J�sus sur le peuple.

Il faut remarquer ce verbe au pr�sent?: que faisons-nous?? Il est urgent de faire quelque chose et de le faire tout de suite.

Ce qui les remplit d�inqui�tude c�est que cet homme (terme de m�pris) fait beaucoup de miracles.

Ce n�est donc pas seulement la r�surrection de Lazare qui les trouble, celle-ci n�a fait que mettre le comble � ces manifestations de la puissance divine qui agissait par J�sus et que les chefs du peuple ne peuvent tol�rer. Ils croient ces miracles, ils les constatent officiellement et ils veulent condamner celui qui les op�re?!

Verset 48

Cette crainte des Romains �tait-elle sinc�re??

Plusieurs interpr�tes le pensent avec les id�es charnelles que les Juifs se faisaient du Messie, ils pouvaient redouter que J�sus ne suscit�t parmi le peuple quelque �meute, qui aurait provoqu� une r�pression s�v�re de la part des Romains et amen� peut-�tre la suppression du pouvoir du sanh�drin.

C�est l� ce qu�ils expriment par ces termes �nergiques?: Ils d�truiront (grec enl�veront, supprimeront) et notre lieu c�est-�-dire J�rusalem et son temple, si�ge de notre gouvernement et notre nation, � laquelle ils �teront ce qui lui reste de son antique ind�pendance.

Que cette crainte f�t sinc�re ou simul�e leur principal mobile �tait l�ambition �go�ste?: ils craignent que les Romains ne mettent un terme � leur domination sur ce qu�ils appellent notre (tout l�accent porte sur ce mot en grec) lieu, notre nation.

Verset 49

Les mots?: souverain sacrificateur cette ann�e-l�, ne signifient point que dans la pens�e de l�auteur cette charge f�t annuelle.

M�me si notre �vang�liste n��tait pas l�ap�tre Jean, il se montre trop instruit des coutumes de l�Ancienne Alliance pour ignorer que le souverain sacrificateur �tait nomm� � vie. Il n�est pas m�me n�cessaire, pour expliquer le terme qu�il emploie, de rappeler que cette haute dignit� �tait depuis longtemps conf�r�e arbitrairement par l�autorit� romaine, qui, redoutant le pouvoir d�un fonctionnaire inamovible, rempla�ait fr�quemment les titulaires de cette charge.

Tout ce que Jean veut dire, par cette expression qui se retrouve au verset 51 et au Jean�18.13, c�est que Ca�phe �tait souverain sacrificateur dans cette ann�e-l�, l�ann�e m�morable et fatale de la mort du Sauveur (Jean�18.13, note?; Matthieu�26.3?; Luc�3.9, note).

Verset 50

Ca�phe, en vrai sadduc�en (Jos�phe, Bell. jud. 2, 8, 14), parle avec rudesse?: Vous n�y entendez rien (grec vous ne savez rien)?; puis, invoquant la raison d��tat, au nom de laquelle tant d�iniquit�s ont �t� commises, il leur dit?: Vous ne consid�rez pas qu�il vous (B, D?: le texte re�u, avec A, majuscules porte nous) est avantageux de sacrifier un seul homme pour sauver la nation.

Innocent ou coupable, il faut que cet homme p�risse?! Par l�, ce politique qui se croit habile ne fait que reprendre en sous-ordre le raisonnement du verset 48 et il ne voit pas que c�est pr�cis�ment le crime qu�il conseille qui am�nera, par un juste jugement de Dieu, la ruine, de son peuple?!

Verset 51

L��vang�liste ajoute (versets 51 et 52) aux paroles de Ca�phe un commentaire inattendu, lumineux, profond.

Les ex�g�tes ne sont pas d�accord sur la nature de cette proph�tie attribu�e au souverain sacrificateur. Les uns, se rappelant que, dans les beaux jours de la vie religieuse en Isra�l, le souverain sacrificateur �tait cens� poss�der le don de proph�tiser, ou de prononcer des oracles en consultant l��ternel (Exode�28.30?; Nombres�27.21?; Deut�ronome�33.8), pensent qu�en ce moment l�Esprit de Dieu renouvela en Ca�phe ce don depuis longtemps disparu et lui fit prononcer, en vertu de sa charge, une v�ritable proph�tie.

Mais n�y a-t-il pas quelque chose qui r�pugne dans la pens�e que l�Esprit de Dieu aurait r�ellement agi sur l�esprit d�un homme tout rempli de desseins meurtriers?? Est-ce l� ce que Jean a voulu dire?? Cette pens�e ne ressemblerait-elle pas � la monstrueuse erreur du catholicisme, attribuant aux papes les plus corrompus l�infaillibilit�, en vertu de leur sacerdoce??

Non, c�est bien Ca�phe lui-m�me qui, de son propre mouvement, prononce un principe de sa d�testable politique, mais, par une direction sp�ciale de la providence divine, il le fait en des termes dans lesquels l��vang�liste pouvait, � bon droit, voir une proph�tie involontaire de la mort du Fils de Dieu.

Pilate aussi, comme l�observe Bengel, proclama la royaut� divine de J�sus-Christ aux yeux de tous, en attachant � la croix le titre de cette dignit�. Nous dirons donc, avec M. Luthardt, que Ca�phe proph�tisa non comme souverain sacrificateur, en vertu de sa charge, mais comme souverain sacrificateur de cette ann�e-l� (l�adjonction de ces derniers mots n�aurait pas de sens s�ils ne portaient l�accent) car cette ann�e-l� devait voir s�accomplir le grand sacrifice qui mettrait fin � tout l�ancien sacerdoce.

Il y a, dit R. Stier une haute ironie de la providence sp�ciale de Dieu dans le fait que la sacrificature expirante dut encore annoncer, sans le savoir et sans le vouloir, par la bouche de celui qui en �tait rev�tu, le grand sacrifice d�expiation.

Verset 52

Le principe �nonc� par Ca�phe?: un pour tous ne s�applique pas seulement au peuple Juif?; il a un caract�re d�universalit�, que l��vang�liste rel�ve encore.

Ce n�est pas seulement pour la nation juive que J�sus devait mourir, mais afin de rassembler en un seul corps, par la pr�dication de l��vangile, les enfants de Dieu dispers�s parmi toutes les nations (comparer Jean�10.16, note).

Les mots?: en un seul corps (grec en un) indiquent la sainte communion d�esprit et d�amour dans laquelle Juifs et pa�ens convertis ne sont plus qu�un c�ur et qu�une �me en J�sus, leur chef et leur Sauveur.

Mais dans quel sens Jean peut-il appeler enfants de Dieu ces milliers d�hommes de l�avenir qui n�avaient encore aucune connaissance de lui??

Des interpr�tes, jaloux d�attribuer � l�homme le plus possible et � Dieu le moins possible dans l��uvre du salut, r�pondent que ces enfants de Dieu �taient ceux que Dieu voyait dispos�s � le devenir. Mais, r�pondent Meyer et Luthardt, tout luth�riens qu�ils sont, c�est se mettre en opposition avec tous les principes de l��criture que de donner le titre d�enfants de Dieu � des hommes p�cheurs qui sont encore en dehors de toutes les conditions du salut.

L�expression est donc proph�tique comme le dit Meyer, ici en parfait accord avec Calvin?; l��vang�liste parle au point de vue de la prescience de Dieu, en d�autres termes, de l��lection de sa gr�ce.

C�est l� le myst�re de la mis�ricorde divine, s��tendant � toutes les nations et dont Paul a �t� le grand pr�dicateur (Romains�8.28-29?; �ph�siens�1.9 et suivants?; �ph�siens�3.4 et suivants, Colossiens�1.26-27).

Verset 53

Le mot donc montre que la d�cision de faire mourir J�sus fut prise en cons�quence de la proposition de Ca�phe, qui fut ainsi adopt�e par le conseil.

Depuis ce jour-l� leurs d�lib�rations ne concern�rent plus que les voies et les moyens d�ex�cuter leur dessein.

Verset 54

J�sus n�ignorait pas la d�cision qui venait d��tre prise?; il quitte donc les environs de J�rusalem et la Jud�e, il ne paraissait plus (grec), il ne marchait plus ouvertement, en public, librement, parmi les Juifs, il se retire dans la contr�e voisine du d�sert de Juda qui s��tendait au loin dans la direction du Jourdain et de la mer Morte.

Il va s�journer avec ses disciples dans une ville appel�e �phra�m.

Cette ville selon Eus�be, �tait � huit milles, selon J�r�me � vingt milles au nord-est de J�rusalem. L�historien Jos�phe la place dans le voisinage de B�thel (comparer 2�Chroniques�13.19).

M. Luthardt observe que par cette retraite J�sus montrait � ses adversaires que leur volont� ne serait pas accomplie sans la sienne et qu�elle le serait, non comme ils le voulaient, mais comme il le voudra. Quand son heure sera venue, il ira lui-m�me au-devant d�eux.

Verset 55

Le mot?: contr�e ne d�signe pas sp�cialement le pays o� J�sus s��tait retir�, mais en g�n�ral les campagnes, par opposition � la capitale.

Ces gens se rendaient � J�rusalem avant la P�que, afin que ceux qui �taient atteints de quelque souillure l�gale eussent le temps de se purifier par des sacrifices et diverses c�r�monies, pour pouvoir prendre part � la f�te.

Par cette observation, Jean pr�pare ce qu�il va raconter au verset suivant.

Verset 56

L��vang�liste nous d�crit ainsi un mouvement de curiosit� chez les uns, de s�rieuse attente chez les autres. Leur attente �tait excit�e par le bruit qu�avait fait le dernier miracle de J�sus.

Mais la d�cision prise par le sanh�drin contre lui rendait tr�s douteuse, � leurs yeux, sa venue � la f�te.

Ils se demandent donc les uns aux autres, avec un vif int�r�t?: Que vous en semble?? (grec) qu�il ne viendra point � la f�te??

Ils se posaient ces questions, se tenant l� dans le temple o� ils savaient que J�sus avait l�habitude de se rendre pour parler au peuple.

Verset 57

Tandis que se produisait parmi la foule ce mouvement, qui montrait toute l�influence que J�sus exer�ait encore sur elle, les chefs du sanh�drin avaient pris leurs mesures pour ex�cuter leur d�cision.

Ils avaient donn� l�ordre que quiconque savait o� il �tait, le d�non��t, afin qu�ils pussent se saisir de lui.

Le texte re�u, avec D et quelques majuscules, porte?: avaient aussi donn� l�ordre. Ce aussi marque, suivant M. Godet, �?un nouvel anneau dans la s�rie des mesures hostiles, si bien retrac�e par Jean?: Jean�5.16-18?; Jean�7.32?; Jean�9.22?; Jean�11.53?�.

Tout est donc pr�par�, l�heure de la catastrophe approche. Mais si J�sus �tait rest� dans les montagnes ou il s��tait retir�, tous ces desseins des adversaires auraient �t� vains (Jean�12.1-12).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 11". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/john-11.html.
 
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