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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/john-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/
versets 1-54
Verset 1
J�sus en Samarie
Versets 1 � 26 � J�sus et la Samaritaine
Ces mots?: Lors donc reportent la pens�e au moment o� de nombreux disciples affluaient autour de J�sus pendant son s�jour en Jud�e (Jean�3.26).
Les pharisiens, ayant entendu parler de l�action croissante du nouveau proph�te qui succ�dait � Jean, en prirent de l�ombrage.
Comme ils avaient repouss� le minist�re du Pr�curseur, qui pourtant vivait selon la rigueur de la loi, ils devaient � plus forte raison reporter leur inimiti� sur J�sus, qui pr�chait une vie toute nouvelle faisait des miracles et avait assum� l�autorit� messianique en purifiant le temple (Jean�2.14 et suivants).
Le Sauveur ayant appris, sans doute par quelques-uns de ses disciples, que telles �taient les dispositions de ses adversaires et ne voulant pas provoquer, avant le temps, leur haine �?quitta la Jud�e et s�en retourna en Galil�e?� (verset 3).
Telle est, dans notre �vangile, la premi�re mention de cette opposition des chefs du peuple, qui ira grandissant jusqu�� la croix du Calvaire.
Verset 2
L��vang�liste pr�cise et rectifie par cette observation un mot d�o� l�on aurait pu conclure que J�sus baptisait lui-m�me (Jean�3.22), tandis qu�il laissait cette fonction � ses disciples.
Mais pourquoi ne baptisait-il pas lui-m�me?? On a r�pondu que c��tait afin d��viter qu�on attribu�t au bapt�me re�u de ses propres mains une valeur sup�rieure. On a dit encore que tout entier � son minist�re, il ne voulait pas s�en d�tourner pour accomplir une c�r�monie qu�il pouvait laisser � ses disciples. Les ap�tres agirent de m�me plus tard (1�Corinthiens�1.17?; Actes�10.48).
Ces explications peuvent �tre fond�es?; mais la vraie raison, c�est que J�sus �tait le Seigneur (verset 1). Celui qui devait baptiser du Saint-Esprit, ne pouvait pas baptiser d�eau (Matthieu�3.11)?; d�autant moins que ce bapt�me administr� par les disciples n��tait alors encore que pr�paratoire, comme celui du Pr�curseur.
Verset 3
La Samarie �tant situ�e entre la Jud�e et la Galil�e, il fallait traverser cette province si l�on voulait suivre le chemin le plus direct.
Les Juifs �vitaient ordinairement la Samarie, en faisant un d�tour par la P�r�e et la rive orientale du Jourdain. J�sus, voulant donner un exemple de largeur et montrer qu�il ne partageait pas le pr�jug� des Juifs � l��gard des Samaritains (verset 9, note), prit le chemin le plus court, qui �tait encore de trois journ�es.
Mais ne pourrait-on pas, avec R. Stier, voir dans ce mot il fallait une direction de la providence et de la gr�ce divines, en vue de la belle �uvre que J�sus avait � faire dans cette m�me Samarie et que Jean va nous raconter avec une �vidente pr�dilection??
Verset 5
Autrefois on identifiait Sychar avec Sichem, ville c�l�bre dans l�histoire du peuple d�Isra�l (Josu�20.7?; Juges�9.7), connue d�j� au temps des patriarches (Gen�se�12.6?; Gen�se�33.18?; Josu�24.32). Elle fut appel�e N�apolis et subsiste encore sous le nom de Naplouse.
On expliquait le changement du nom de Sichem en Sychar par la haine des Juifs pour les Samaritains?: Sychar, en effet, serait d�riv� de sch�ker, mensonge, ou de sch�kar, boisson (ville des buveurs, comparez �sa�e�28.1).
Mais il est plus probable qu�il faut distinguer Sychar de Sichem. Eus�be parle de �?Sychar qui est devant Naplouse?;?� le Talmud mentionne une localit� du nom de Soukar et l�on trouve aujourd�hui encore pr�s du puits de Jacob un hameau qui porte le nom de El Askar.
Voir les belles pages que M. F�lix Bovet a consacr�es � Sichem dans son Voyage en Terre Sainte (2e �dition page 358 et suivantes).
Sur ce champ que Jacob donna � Joseph, voir Gen�se�48.22?; comparez Gen�se�33.19?; Gen�se�34.25-27?; Josu�24.32.
Verset 6
La source et non le puits, selon nos versions ordinaires, ce dernier mot ne se trouve qu�au verset 11.
En employant ainsi deux termes distincts, l��vang�liste veut faire remarquer, sans doute, que ce puits n��tait pas une citerne destin�e � recueillir les eaux de pluie, selon l�usage de l�Orient, mais qu�il �tait aliment� par une source souterraine d�eau courante. Ensuite, ce terme seul pouvait fournir l�image que J�sus en tire au verset 14.
La sixi�me heure, c�est-�-dire midi (voir Jean�1.40, 2e note), l�heure de la plus grande chaleur. Cette observation nous fait sentir combien J�sus devait �tre fatigu�, �puis� par la marche et accabl� par l�ardeur du soleil, quand il vint s�asseoir sur le bord du puits de Jacob?!
L��vang�liste accentue encore cette impression par ce petit mot?: ainsi, fatigu� comme il l��tait, d�apr�s Erasme, B�ze.
D�autres (Chrysostome, Meyer, Weiss, Rilliet, Oltramare), estimant que pour avoir le premier sens, ainsi devrait �tre plac� devant le participe fatigu�, traduisent?: �?S��tait tout simplement assis?�, tel qu�il �tait sans autre si�ge, ou, selon l�expression de M. Godet, �?sans autres pr�paratifs, en prenant les choses comme il les trouvait?�.
Verset 7
L��vang�liste, en indiquant la nationalit� de cette femme, fait pressentir la tournure que prendra son entretien avec J�sus. Elle arrive inopin�ment � la source. Moment important pour elle, que le texte marque et rend plus actuel par le verbe au pr�sent, vient.
En adressant la parole � cette femme, J�sus pressentait ce qui allait s�ensuivre, mais il faut prendre la requ�te qu�il lui adresse dans toute sa simplicit� et sa r�alit�, il demande � boire, parce qu�il souffrait de la soif. Cela ressort de ce qui est dit au verset 6 (voir la note).
Verset 8
La remarque de l��vang�liste fait comprendre (car) pourquoi J�sus demande � la femme un service que nul autre ne pouvait lui rendre, en l�absence de ses disciples. Celle-ci permettra � l�entretien de devenir plus direct et intime.
Verset 9
Par cette parenth�se l��vang�liste explique l��tonnement de la femme.
Les Samaritains �taient issus d�un m�lange d�Isra�lites rest�s dans le pays lors de la captivit� et de pa�ens transport�s de l�Orient dans cette contr�e, pour la repeupler (2�Rois�17.24).
Ils avaient sur le mont de Garizim un temple et leur religion �tait la religion de Mo�se, m�lang�e �galement de paganisme. Ils admettaient le Pentateuque, � l�exclusion de tout le reste de l�Ancien Testament (2�Rois�17.29).
Il y avait entre les Juifs et les Samaritains une haine nationale qui remontait � l��poque du retour de la captivit� (Esdras�4.1-15?; comparez Luc�9.52 et suivants). Aussi �tait-ce faire � un Juif une grossi�re injure que de l�appeler Samaritain (Jean�8.48).
Malgr� cette hostilit� entre les deux peuples, il y a quelque exag�ration dans l��tonnement exprim� par la Samaritaine. Reconnaissant en J�sus, soit � son langage, soit � son costume, un Juif, elle profite de la demande qu�il lui adress� pour donner essor � un sentiment national, souvent plus vif chez les femmes que chez les hommes.
Verset 10
J�sus connut sans doute que le c�ur de cette femme ne resterait pas ferm� � sa parole, malgr� l�ignorance et les pr�jug�s dont il �tait rempli. Et avec quelle condescendance il poursuit l�entretien?! � quelle hauteur il l��l�ve d�s l�abord?!
Si la femme savait � qui elle avait affaire, au lieu de lui marchander un peu d�eau pour sa soit?; elle se mettrait � le prier humblement elle-m�me.
Il y a progression dans ces paroles si riches et tr�s diversement interpr�t�es. D�abord le don de Dieu, qui, sans aucun doute, �tait d�j� renferm� dans cette pr�cieuse occasion offerte � la femme de voir et d�entendre le Sauveur. Ensuite, cette premi�re gr�ce la conduirait bien vite � savoir qui est celui qui condescend � lui demander un peu d�eau. La Samaritaine le saura bient�t, autant du moins qu�elle pouvait le conna�tre alors (versets 29 et 42).
Lui, enfin, lui aurait donn� de l�eau vive. Au sens propre, l�eau vive, c�est-�-dire celle qui coule de source (par opposition � l�eau de pluie recueillie dans des citernes) est particuli�rement pr�cieuse en Orient. Elle seule rafra�chit et restaure le voyageur �puis� par la fatigue et la soif.
Qu�est-ce que J�sus, sous cette belle image, offre � la pauvre femme samaritaine??
Chaque interpr�te r�pond � cette question selon ce qui lui para�t �tre l�essence m�me de l��vangile. Meyer et Asti�?: la gr�ce et la v�rit� (Jean�1.14)?; L�cke?: la foi (Jean�7.38), Olshausen?: J�sus lui-m�me et la vie qui vient de lui, Luthardt, Hofmann?: le Saint-Esprit?; plusieurs P�res de l��glise?: l�Esprit donn� par le bapt�me.
Ne pourrait-on pas r�unir toutes ces pens�es en disant que l�eau vive est l�image de la vie, la vie spirituelle et �ternelle de l��me?? (versets 13 et 14). Mais cette vie ne se trouve qu�en J�sus (Jean�14.6?; Colossiens�3.4) et elle n�est communiqu�e � l��me que par le Saint-Esprit.
Toutes les interpr�tations pr�c�dentes se trouvent comprises dans cette derni�re qui est en harmonie avec l��criture enti�re (Psaumes�23.2?; Psaumes�42.2-3?; �sa�e�12.3?; �sa�e�41.17-18?; J�r�mie�2.13?; Jean�7.37-39).
Verset 12
La Samaritaine a re�u des paroles de J�sus une premi�re impression, qui lui inspire du respect?: � celui qu�elle avait appel� un Juif (verset 9), elle donne maintenant le titre honorable de Seigneur. Peut-�tre m�me soup�onne-t-elle sous ce mot d�eau vive une pens�e plus �lev�e, mais, comme Nicod�me (Jean�3.4) elle affecte de prendre l�image dont J�sus se sert dans son sens litt�ral et mat�riel et elle d�fie J�sus de pouvoir lui donner ce qu�il lui offre, puisque, sans un vase pour puiser, il ne peut atteindre l�eau dans ce puits profond. �?Il n�y a point ici d�autre source?; d�o� aurais-tu donc cette eau vive???� Puis, c�dant � un mouvement d�orgueil national, elle demande � J�sus s�il se croit plus grand, plus puissant que le patriarche qui avait fait don de ce puits � ses descendants et qui l�avait trouv� suffisant pour lui-m�me, pour ses fils et pour ses troupeaux.
Il y a dans ces derni�res paroles une pointe d�ironie par laquelle la femme croit r�pondre � ce mot de J�sus?: Si tu savais qui est Celui qui te parle.
Elle appelle Jacob notre p�re parce que les Samaritains pr�tendaient descendre de ce patriarche par Joseph et ses fils, �phra�m et Manass� (Jos�phe, Antiquit�s Juives, IX, 14, 3?; X1, 3, 6).
Verset 14
Cette eau l�, dit J�sus, en d�signant du geste le puits, ne peut d�salt�rer que pour un moment, la soif rena�t bient�t. Il en est de m�me de toutes les jouissances de la terre, qui sont incapables de satisfaire l��me de l�homme.
Christ seul par l�Esprit qu�il lui communique, �tanche sa soif pour toujours. Mais cette source de vie et de bonheur n�existe pas seulement en dehors de l��me r�g�n�r�e, l�Esprit de Dieu qui la vivifie, demeure en elle et y forme une source permanente toujours jaillissante jusqu�� la vie �ternelle.
Verset 15
On pourrait avec L�cke et Tholuck, voir de l�ironie dans la demande de la femme, ou, avec Meyer et Stier, penser que, dans son embarras, elle ne sait ce qu�elle dit.
Mais non, elle parle s�rieusement, comme le montre ce mot respectueux de Seigneur. Les paroles de J�sus, surtout ce terme imposant de vie �ternelle, l�ont impressionn�e, elle a le pressentiment d�une vie paisible et heureuse, mais elle est incapable de concevoir cette vie en dehors du cadre de son existence terrestre?; c�est pourquoi elle associe na�vement le don qui lui est offert � la suppression de ses peines pr�sentes.
Comment l��clairer au point de lui faire comprendre par la simple intelligence ce qu�est la vie de l��me, la vie �ternelle?? J�sus dirige l�entretien vers un domaine plus accessible � son interlocutrice, celui de la conscience et de la vie morale.
Verset 16
Le but de J�sus, en donnant � la femme l�ordre d�appeler son mari, �tait d�enfoncer dans sa conscience un aiguillon qui devait l�amener � la repentance.
Quelques interpr�tes, estimant qu�il y aurait eu, dans l�emploi de ce moyen de tourn�, quelque chose de peu conforme � la parfaite sinc�rit� de J�sus, pensent qu�il voulait r�ellement faire venir � lui le mari de cette femme, afin de le rendre aussi participant de ses instructions.
Pour cela, ils doivent admettre que J�sus ignorait, � ce moment-l�, ce qu��tait la vie de cette femme et que sa vue proph�tique ne s��veilla que lorsqu�elle lui dit?: �?Je n�ai point de mari?�.
Mais l�objection qu�ils font au proc�d� de J�sus nous para�t dict�e par des scrupules exag�r�s et il est plus naturel et plus conforme au r�cit de supposer que J�sus connut d�embl�e la mis�re morale de son interlocutrice.
Verset 18
Par cette r�ponse?: Je n�ai point de mari, r�ponse qui �tait un demi-aveu, la femme voulait �chapper � la confusion qu�elle �prouvait. Mais J�sus, en d�roulant devant elle le tableau de sa vie pass�e et actuelle, l�humilie par la puissance irr�sistible de la v�rit� (verset 19).
Nous voyons ici en J�sus une connaissance imm�diate et surnaturelle, qui s�est manifest�e plus d�une fois dans sa vie et que Jean lui attribue express�ment (Jean�2.24-25).
Les cinq premiers mariages de cette femme avaient �t� l�gitimes et successivement dissous par le divorce ou par la mort cela ressort de la mani�re dont J�sus d�signe l�homme avec qui elle vivait alors dans le d�sordre. Et cependant � mis�ricorde infinie?! Le Seigneur continue � lui parler et � l�instruire pour la sauver.
Verset 20
� ce regard de J�sus qui a p�n�tr� son c�ur et sa vie, la Samaritaine reconna�t en lui un envoy� de Dieu, un proph�te. Et aussit�t, elle lui pose une question dont le sens a �t� fauss� de deux mani�res oppos�es.
Quelques interpr�tes n�y ont vu que le d�sir d��chapper � elle-m�me et � son humiliation, pour porter l�entretien sur un sujet religieux g�n�ral.
D�autres ont cru y trouver la requ�te anxieuse d�une �me p�nitente qui s�informe du vrai sanctuaire o� elle trouvera le plus s�rement le pardon de ses p�ch�s. La v�rit� est, comme l�observe avec justesse M. Godet entre ces deux extr�mes.
Sans doute, elle pouvait instinctivement d�sirer de d�tourner l�attention d�elle-m�me, mais c�est avec tout le s�rieux d�une conscience remu�e qu�elle demande � J�sus la solution de la question religieuse vivement d�battue entre les Samaritains et les Juifs, sur le lieu o� il fallait adorer.
Les Samaritains (nos p�res) c�l�braient leur culte sur le Garizim (Deut�ronome�11.29?; Deut�ronome�27.12). Ils s�y �taient construit un temple � l��poque de N�h�mie. Ce temple avait �t� d�truit par Jean Hyrcan 127 ans avant J�sus-Christ. Les Juifs, eux, soutenaient qu�on ne pouvait offrir de sacrifices que dans le temple de J�rusalem.
En disant?: sur cette montagne, la femme pouvait la montrer de la main, car le puits de Jacob, o� avait lieu cet entretien, est situ� au pied du Garizim.
Verset 21
Par cette seule parole, J�sus �l�ve l�adoration � toute sa hauteur de v�rit� et de spiritualit� (verset 24).
Pour les vrais adorateurs, il ne sera plus question de chercher le P�re en un lieu plut�t qu�en un autre, puisque, partout, il entend leurs pri�res.
Ainsi J�sus ne d�cidait la question ni en faveur des Juifs ni en faveur des Samaritains, il les invitait les uns et les autres � se rencontrer et � s�unir dans l�adoration du P�re.
Verset 22
Apr�s avoir mis au-dessus de tout doute sa haute impartialit�, J�sus d�cide pourtant la question pos�e entre les deux peuples en faveur des Juifs, du moins quant au pass�.
Les Samaritains, en restant s�par�s du peuple de l�alliance, en n�admettant de l�Ancien Testament que les cinq livres de Mo�se, s��taient volontairement priv�s de toutes les r�v�lations subs�quentes de Dieu par le minist�re des proph�tes, aussi bien que de tous les autres privil�ges religieux dont avaient joui les Juifs (Romains�9.4-5).
Leur connaissance de Dieu et par cons�quent leur adoration, �tait donc tr�s incompl�te.
C�est l� ce que J�sus constate d�abord. Mais la grande raison (car) de la sup�riorit� du culte des Juifs, c�est que Dieu devait donner par eux au monde le salut, en faisant sortir du milieu d�eux le Sauveur.
�sa�e avait connu d�j�, par l�esprit proph�tique et annonc� le plan de Dieu � ce sujet (�sa�e�2.3). Dieu n�est connu que de ceux qui re�oivent cette pleine r�v�lation du salut. En effet, J�sus d�clarait aux Juifs m�mes qui le rejetaient, qu�ils ne connaissaient pas Dieu (Jean�7.28).
On a contest� que par ce pronom nous J�sus se d�signe, lui et les Juifs et l�on a pens� qu�il entendait par l� lui et ses disciples, oppos�s aux Juifs et aux Samaritains.
Mais l�ensemble du texte exige l�interpr�tation donn�e. J�sus, qui savait que le salut venait d�Isra�l, aimait assez son peuple pour s�identifier avec lui.
Verset 23
L�heure, c�est celle dont il a parl� au verset 21, comme d�un temps futur, tandis qu�ici il peut ajouter qu�elle est maintenant, parce que d�j� il avait autour de lui un petit nombre de ces vrais adorateurs.
Une adoration en esprit est tout d�abord d�apr�s les versets 20 et 21, celle qui n�est d�termin�e par aucunes circonstances de lieux, de temps, d�actes ou de c�r�monies ext�rieures, toutes choses qui n�ont aucune vertu en elles-m�mes. L�adoration en esprit a lieu dans la partie la plus intime de notre �tre (Romains�1.9) elle consiste dans une communion vivante avec Dieu, qui est esprit (verset 24).
Une telle adoration sera n�cessairement aussi une adoration en v�rit�, c�est-�-dire conforme � la nature du Dieu que nous adorons. Ce double caract�re de l�adoration suppose l�action de l�Esprit de Dieu en l�homme (Jean�3.5?; Romains�8.14-16, Romains�8.26-27).
En effet, pour adorer le P�re, il faut le conna�tre, l�aimer comme tel et pour cela, il faut �tre devenu un enfant du P�re.
J�sus ajoute que ce sont de tels adorateurs que le P�re demande, ou plut�t cherche, selon la traduction litt�rale?; car, en ce moment m�me, comme l�observe avec justesse M. Godet, �?J�sus fait pressentir � cette femme qu�il est lui-m�me l�envoy� du P�re pour former ce nouveau peuple et qu�il l�invite � en faire partie?�.
Verset 24
Dieu est esprit. J�sus justifie par cette affirmation de l�essence de Dieu ce qu�il a dit de la vraie adoration. Elle doit �tre en harmonie avec la nature de Celui qui en est l�objet.
La spiritualit� de Dieu �tait bien connue des croyants de l�ancienne alliance (1�Rois�8.27-39)?; mais J�sus la pr�sente dans son rapport profond avec l��me humaine et montre la transformation qu�elle doit op�rer dans le culte pour faire de celui-ci une adoration digne de Dieu.
En effet, J�sus n�est pas pr�occup� de donner une d�finition m�taphysique de Dieu, mais d�apprendre � l�adorer comme l��tre infini, �ternel, tout-puissant, vivant, saint, qui se communique � sa cr�ature asservie au p�ch� et � la chair, afin de l�en d�livrer, de la sanctifier, de la ramener � sa communion de lui rendre possible, en un mot, l�adoration en esprit et en v�rit�.
Verset 25
La Samaritaine est �videmment saisie par ces grands enseignements de J�sus, bien qu�elle ne puisse pas les comprendre enti�rement?; elle d�sire recevoir de plus amples instructions?; elle met la conversation sur le Messie, qu�elle attendait avec son peuple.
Les Samaritains trouvaient dans le Pentateuque le fondement de cette esp�rance d�un lib�rateur (Gen�se�15.1-6?; Gen�se�49.10 et surtout Deut�ronome�18.15).
Si le nom m�me de Messie (dont la traduction qui est appel� Christ appartient � l��vang�liste) ne se trouve pas dans ces passages, les Samaritains pouvaient parfaitement l�avoir re�u des Juifs.
� propos des mots?: il nous annoncera toutes choses il faut observer le contraste qu�il y a entre cette notion d�un Messie proph�te et les id�es des Juifs, qui faisaient du Messie un roi, un personnage politique. L�absence de telles pr�occupations permet � J�sus de se d�clarer.
Les interpr�tes qui ne voient dans cette r�flexion de la femme qu�un moyen d��chapper encore aux appels que J�sus adressait � sa conscience (verset 23, note) sont dans l�erreur. Si leur opinion �tait fond�e, le Sauveur n�aurait pu accorder � la Samaritaine la grande r�v�lation dont il la favorise (verset 26).
Verset 26
De quel �tonnement dut �tre saisie la Samaritaine en entendant cette d�claration si simple, si claire, si grande?!
Jamais J�sus ne s��tait exprim� si nettement sur sa dignit� messianique, ni � l��gard du peuple juif, ni m�me envers ses disciples. Il d�fendra plus tard � ces derniers de le faire conna�tre, avant le temps, comme le Messie (Matthieu�16.20?; Marc�8.30?; Luc�9.21).
Aussi la critique n�gative a-telle trouv� une contradiction entre ces r�ticences et la franche d�claration de notre r�cit. C�est m�conna�tre la diff�rence des situations. Parmi les Juifs, imbus de fausses esp�rances messianiques, J�sus devait �viter l�abus qu�ils pouvaient faire de ses paroles, tandis qu�en Samarie, il ne courait point les m�mes dangers.
Il saisit avec l�empressement de la charit� l�occasion de se r�v�ler � une femme qui cherchait le salut, et, par elle, � ses concitoyens (versets 29 et 39).
Verset 27
J�sus et les disciples, conversion des Samaritains (27-42)
Le texte re�u porte?: s��tonn�rent?; l�imparfait?: s��tonnaient, qui se lit dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, peint l�attitude des disciples et indique que leur surprise dura quelque temps.
Quelle en �tait la cause?? C�est que cette femme �tait une �trang�re, une Samaritaine?; c�est surtout que, d�apr�s les principes des rabbins juifs, qui jugeaient la femme indigne de toute instruction, il n��tait pas biens�ant � un homme d�avoir de longs entretiens m�me avec sa propre �pouse et combien plus avec une �trang�re?!
Dans la suite J�sus releva la femme d�une mani�re plus d�cisive encore de cette abjection, puisqu�il re�ut parmi ses disciples des femmes qu�il autorisait � le suivre en le servant (Luc�8.2-3 et ailleurs).
Les disciples gardent le silence, par respect pour leur Ma�tre
Verset 28
Donc, � cause de l�arriv�e des disciples, qui interrompit l�entretien, la femme laissa sa cruche, soit par l�effet de son �motion, soit, comme le pense Bengel, pour accourir plus vite aupr�s de ses concitoyens, soit enfin parce qu�elle �tait bien d�cid�e � revenir. Ce d�tail est caract�ristique et r�v�le le t�moin oculaire.
Verset 29
La pens�e dont la Samaritaine est remplie, c�est que cet homme a p�n�tr� son c�ur et sa vie (tout ce que j�ai fait)?; et comme il lui a d�clar� qu�il est le Christ, le Messie, elle est dispos�e � le croire.
Mais pour ses concitoyens et � cause de la grandeur de sa d�couverte, elle exprime timidement sa conviction par une question qui �tait seulement destin�e � �veiller leur attention et � les d�cider � venir se convaincre par eux-m�mes (verset 42).
Verset 30
Il faut remarquer ces diff�rents temps de verbes?: Ils sortirent et ils venaient.
C�est ainsi que l��vang�liste marque d�abord l�empressement des habitants � quitter la ville et nous les fait voir ensuite, accourant � travers champ en longue procession.
Verset 31
Pendant ce temps (grec dans l�intervalle), c�est-�-dire entre le d�part de la femme et l�arriv�e des Samaritains. Les disciples expriment leur sollicitude pour leur Ma�tre fatigu� et �puis�, en l�invitant � manger.
Verset 33
J�sus a prononc� une parole �nigmatique qu�il va expliquer et que les disciples entendent � la lettre.
Verset 34
J�sus travaille � l��uvre de Dieu avec tant d�amour, qu�il y trouve r�ellement sa nourriture, sa force, sa joie et comme le rassasiement de l��me et du corps (Psaumes�63.6?; Matthieu�4.4). C�est qu�il agissait toujours dans une communion intime avec Dieu qui est la source de la vie.
De ces deux verbes faire et achever l��uvre de Dieu, le premier est au pr�sent (dans Codex Sinaiticus, A, Jean 4) et d�signe l�action actuelle du Sauveur parmi les Samaritains?; le second est au futur et reporte la pens�e jusqu�� l�ach�vement complet de cette �uvre.
Verset 35
J�sus a parl� avec bonheur de l��uvre de Dieu qu�il accomplissait (verset 34).
Maintenant, il en contemple d�avance les r�sultats dans ces Samaritains qu�il va amener au salut. Il peint ce triomphe de l��vangile par une tr�s belle image emprunt�e � la nature.
Dans les campagnes verdoyantes qui s��tendaient � l�entour on pouvait voir une promesse de la moisson, mais celle-ci ne devait �tre m�re que dans quatre mois.
J�sus invite ses disciples � regarder ces campagnes comme �tant d�j� blanches pour la moisson. Il entend par l� la moisson spirituelle parmi ces habitants de la Samarie qu�il voyait accourir � lui.
Tischendorf et, avec lui, plusieurs ex�g�tes rattachent le mot d�j� au commencement du verset suivant, qu�il faudrait alors traduire ainsi?: �?Et d�j� celui qui moissonne, etc?�.
Nous pr�f�rons lui laisser la place que lui assigne le texte re�u?; J�sus veut marquer par ce mot le contraste entre les quatre mois qu�il y a encore jusqu�� la moisson naturelle et ces campagnes d�j� blanches pour la moisson spirituelle.
La moisson avait lieu en avril, les quatre mois dont parle J�sus nous reportent en d�cembre. Le s�jour de J�sus en Jud�e, commenc� � la f�te de P�que, s��tait donc prolong� plus de huit mois.
Quelques interpr�tes voient � tort dans ces mots?: �?Encore quatre mois et la moisson vient?�, un dicton populaire indiquant le temps qui s��coule entre les semailles et la moisson. Ce pr�tendu proverbe ne se retrouve nulle part et en Palestine on ne compte pas quatre mois mais six des semailles � la moisson.
Verset 36
Celui qui moissonne re�oit un salaire qui consiste � (le et a ce sens explicatif) amasser du fruit pour la vie �ternelle, c�est-�-dire � recueillir des �mes sauv�es.
Cette sentence g�n�rale fait comprendre aux disciples que la moisson dont J�sus vient d�annoncer qu�elle est d�j� pr�te (verset 35), est une moisson spirituelle.
La premi�re partie du verset 36 est une parenth�se explicative.
J�sus se reporte ensuite au fait qu�il a signal� � ses disciples?: les campagnes sont d�j� blanches pour la moisson (verset 35)?; il en est ainsi continue-t-il, dans l�intention de Celui qui a h�t� la marche des �v�nements, afin que celui qui s�me et celui qui moissonne se r�jouissent ensemble.
Dans la r�gle leur joie n�est point simultan�e. Et m�me les semailles nous sont pr�sent�es dans une comparaison connue de l�Ancien Testament, comme un travail p�nible (Psaumes�126.5-6).
Mais dans cette circonstance unique Dieu permet que le bonheur des semailles co�ncide avec le bonheur de la moisson. Dans la suite (verset 38) J�sus donnera � entendre le sens de cette parabole?: celui qui s�me, c�est lui-m�me qui vient de r�pandre le bon grain dans l��me de la Samaritaine et va enseigner encore ses concitoyens (versets 40-42).
Les disciples auront � remplir le r�le de celui qui moissonne.
Verset 38
Au verset 37 J�sus confirme (car) ce qu�il donnait � entendre � la fin du verset 36, � savoir que, dans le cas particulier et contrairement � la r�gle g�n�rale, le moissonneur est distinct du semeur.
Il le fait en citant un proverbe dont il constate qu�il est vrai dans le cas donn�?; puis il dit positivement que c�est lui qui a envoy� ses disciples moissonner l� ou d�autres ont travaill�.
Ces paroles trouvaient leur application imm�diate dans ce qui se passait alors, pr�s du puits de Jacob, mais elles ont une port�e plus �tendue qui se v�rifiera dans toute la carri�re des disciples.
Si J�sus n�avait pas sem�, implant� dans notre humanit� les germes d�une vie divine, jamais les ap�tres n�y auraient recueilli une moisson pour la vie �ternelle.
Par ces mots?: d�autres ont travaill�, plusieurs interpr�tes ont entendu J�sus et Jean-Baptiste, ou encore les proph�tes avant eux. Il est plus probable que J�sus n�entend parler que de lui-m�me et qu�il se voile en quelque sorte sous ce pluriel.
En parlant ainsi, il ne m�conna�t point le rude labeur qui attend ses disciples?; mais, de m�me qu�en Samarie ils ont part � la joie de la moisson que leur Ma�tre a pr�par�e, de m�me, � l�avenir, ils ne feront qu�entrer dans son travail et le poursuivre, comme le font encore aujourd�hui tous ses fid�les serviteurs.
Verset 39
L��vang�liste reprend son r�cit, interrompu au verset 30.
Plusieurs des Samaritains crurent en J�sus, d�une foi qui n�avait encore d�autre fondement que le t�moignage de la femme et d�autre objet que la connaissance surnaturelle manifest�e par ce proph�te qui lui avait d�voil� toute sa vie (tout ce que j�ai fait, verset 28).
Mais comme cette foi �tait sinc�re, elle va devenir tout autre par un moyen plus direct (verset 42).
Verset 40
La pri�re de demeurer aupr�s d�eux, que les Samaritains adressent � J�sus, apr�s �tre venus vers lui, c�est-�-dire apr�s l�avoir vu et entendu, est l�indice d�un progr�s dans leur foi et du besoin qu�ils ressentent de plus de lumi�re.
De son c�t�, J�sus, heureux de voir ces hommes alt�r�s de v�rit�, va leur consacrer deux jours entiers.
Verset 41
Ces mots?: � cause de sa parole, dont ils avaient �prouv� dans leur c�ur la v�rit� et la puissance, forment ici un contraste marqu� avec ceux-ci?: �?� cause de la parole de la femme?� (verset 39).
Verset 42
Les Samaritains expriment clairement la diff�rence qu�il y a entre la foi d�autorit�, qui repose sur un r�cit, un t�moignage (ce que tu nous as dit, grec ton langage) et la foi qui se fonde sur l�exp�rience imm�diate et personnelle (nous-m�mes, nous avons entendu).
Et telle a �t� la puissance de la parole de J�sus sur leur �me, pendant ces deux journ�es, qu�ils peuvent dire, non seulement nous croyons, mais nous savons que celui-ci est v�ritablement le Sauveur du monde (Le texte re�u ajoute?: le Christ?; ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, C, Versions).
On s�est �tonn� de trouver dans la bouche de ces Samaritains une profession si explicite de leur foi, qui s��l�ve jusqu�� l�universalit� du salut.
Mais, comme l�observe Meyer, cette confession est tr�s compr�hensible, puisqu�elle est le fruit de deux jours d�instructions de J�sus et elle l�est d�autant plus que les esp�rances messianiques des Samaritains n��taient pas entach�es de l��troit particularisme juif. La semence de vie r�pandue par le Sauveur dans cette contr�e ne p�rit point, mais pr�para la riche moisson que les disciples y firent plus tard (Actes�8.5-8, Actes�8.14-17).
Verset 43
J�sus en Galil�e
Versets 43 � 54 � J�sus gu�rit le fils de l�officier royal
Ces deux jours sont ceux que J�sus venait de passer avec les Samaritains (verset 40).
L��vang�liste reprend sa narration du retour de J�sus en Galil�e (verset 3) interrompue par le r�cit du s�jour � Sychar.
Verset 44
Voici un de ces passages qui ont donn� aux interpr�tes une peine infinie.
L��vang�liste raconte le retour de J�sus en Galil�e et il motive ce retour (car) en rappelant un proverbe que J�sus avait cit� et qui appara�t bien plut�t comme une raison contre ce retour en Galil�e. Premi�re contradiction.
Puis il rapporte, comme une cons�quence de ce dicton (donc, verset 45), que J�sus fut bien re�u des Galil�ens. Seconde contradiction.
Nous ne citerons que les principales tentatives faites pour aplanir ces difficult�s. Qu�est-ce que la patrie de J�sus mentionn�e dans ce proverbe?? Plusieurs r�pondent?: La Galil�e. J�sus s�y rend, parce qu�il sait qu�il n�y obtiendra pas de succ�s, mais il cherche soit la lutte (Weiss), soit la retraite (Luthardt, Holtzmann, Schlatter).
Cette explication revient � changer le car en quoique (comme le fait la traduction fautive d�Ostervald) et elle rend incompr�hensible le donc du verset 45.
Meyer pense que J�sus, sachant qu�en sa qualit� de proph�te il ne serait pas d�s l�abord honor� dans la Galil�e, sa patrie, avait commenc� par chercher cet honneur au dehors, � J�rusalem, en Jud�e. Son calcul ne le trompa pas il fut ensuite (donc) bien re�u des Galil�ens, parce qu�ils avaient vu ses miracles � J�rusalem (verset 45).
Cette explication, tr�s admissible est adopt�e, avec quelques modifications, par Asti�, Reuss, M. Godet. D�autres, depuis Orig�ne jusqu�� Baur, Ebrard et Keil, croient que, dans la pens�e de Jean, la patrie de J�sus �tait la Jud�e, o� il �tait n� et que, n�y ayant pas �t� honor�, il retournait en Galil�e.
Cette id�e est contraire � toutes les donn�es du Nouveau Testament qui d�signe Nazareth en Galil�e comme la patrie de J�sus.
C�est m�me sur ce fait qu�un grand nombre d�interpr�tes se fondent pour proposer une quatri�me explication de notre passage. Ils entendent par la Galil�e, o� J�sus retournait, cette province dans son ensemble � l�exclusion de Nazareth, ou J�sus ne voulait pas aller. Ainsi s�expliquerait le motif (car), invoqu� par l��vang�liste et la citation de ce proverbe, que J�sus avait r�ellement prononc� � Nazareth et au sujet de Nazareth (Luc�4.23-24).
En outre, bien que J�sus f�t vulgairement appel� Galil�en (Matthieu�26.69), nulle part le Nouveau Testament ne lui donne cette province pour patrie, mais constamment Nazareth (Matthieu�13.54-57?; Marc�6.1-4?; Luc�4.16-30?; Jean�1.46?; Jean�19.19).
Pourquoi l�expression?: sa propre patrie n�aurait-elle pas le m�me sens dans la pens�e de Jean??
On objecte que J�sus se rendit bient�t � Cana, qui n��tait pas tr�s �loign� de Nazareth (verset 46), mais Jean lui-m�me indique assez clairement, dans ce verset, que J�sus avait autant de motifs de retourner � Cana qu�il en avait peu d�aller � Nazareth. Cette explication, admise par Erasme, Calvin, B�ze, Bengel, Olshausen, Hengstenberg et d�autres, est peut-�tre la plus simple de celles qu�on a propos�es.
Verset 45
L��vang�liste explique le bon accueil que re�ut J�sus des Galil�ens en rappelant qu�ils avaient �t� t�moins de toutes les choses qu�il avait faites � J�rusalem pendant la f�te, � laquelle ils avaient eux-m�mes assist�.
Ils avaient �t� frapp�s de l�autorit� qu�il avait d�ploy�e en purifiant le temple (Jean�2.13 et suivants), aussi bien que des miracles qu�il avait op�r�s (Jean�2.23).
C��taient la des manifestations ext�rieures qui pouvaient pr�parer les �mes � la foi, mais qui �taient insuffisantes pour la cr�er en elles (verset 48).
Verset 46
Ce donc semble indiquer que J�sus, encourag� par ce bon accueil, voulut poursuivre son voyage en Galil�e, jusqu�� Cana, o� son s�jour pr�c�dent pouvait avoir pr�par� les esprits � recevoir sa parole. C�est ce que l��vang�liste veut faire sentir en rappelant que c�est l� qu�il avait chang� l�eau en vin (Jean�2.1 et suivants).
Un officier royal (grec un royal) peut d�signer tout fonctionnaire, civil ou militaire. Il s�agit ici d�un serviteur d�H�rode Antipas, qui r�gnait sur la Galil�e et auquel on donnait le titre de roi bien qu�il ne port�t officiellement que celui de t�trarque.
Verset 47
La confiance de cet homme, qui pourtant n��tait point encore disciple de J�sus (verset 53), s�explique, soit par ce miracle de Cana, dont il avait �t� peut-�tre inform�, soit par la connaissance qu�il avait eue, lui aussi, de tout ce que J�sus avait fait � J�rusalem.
Mais cette confiance s�explique mieux encore par l�angoisse de son c�ur de p�re. Son fils, qui allait mourir, para�t avoir �t� un fils unique, ainsi que l�indique, en grec, l�article. Il prie J�sus de descendre parce que Cana �tait situ� dans les montagnes.
Verset 48
Cette parole, qui a quelque chose de s�v�re surprend au premier abord.
Il y a une d�sapprobation �vidente dans ces termes que J�sus choisit et accumule � dessein?: miracles (grec signes) et prodiges, l�un indiquant une manifestation du monde invisible, l�autre un acte merveilleux contraire aux lois de la nature
Il en est de m�me de la double n�gation qui se trouve dans l�original et qui signifie?: Vous ne croirez certainement point.
� qui s�adresse ce reproche?? D�abord � celui qui l�implore (il lui dit) et qui aurait d� croire, sans miracle, par la connaissance qu�il avait de J�sus (verset 47, note)?; mais aussi aux Galil�ens qui l�entouraient, comme l�indiquent les verbes au pluriel.
Tous recherchaient des miracles (Matthieu�12.38?; 1�Corinthiens�1.22) et J�sus voulait qu�ils crussent en lui par sa parole, qui mettait la v�rit� en contact imm�diat avec leur �me. Il ne nie pas la valeur de ses miracles pour pr�parer la foi?; il y fait appel lui-m�me (Jean�10.37-38?; Jean�14.11)?; mais ce n�est l�, � ses yeux, qu�un moyen secondaire et qui reste inutile s�il ne conduit les �mes directement � lui. D�ailleurs il ne refuse point sa demande � ce p�re qui l�implore?; il lui donne une instruction qui contribuera � l�amener � la vraie foi (verset 53).
Verset 49
Le p�re ne se laisse point rebuter par ce qu�il y avait de s�v�re dans les paroles de J�sus?; mais, dans son angoisse, il insiste, avec une �motion qui se trahit par l�emploi de ce diminutif plein de tendresse?: mon petit enfant (comparer Marc�5.23, note).
Aussi J�sus r�pond � sa confiance en lui accordant plus qu�il ne demandait. Sans aller avec lui � l�instant m�me, il lui annonce la gu�rison de son fils par cette parole souveraine?: Va, ton, fils vit.
Cette mani�re d�agir du Sauveur constitue aussi une nouvelle �preuve pour la foi naissante de l�officier, puisqu�il doit s�en retourner en n�emportant qu�une parole. Mais cette parole lui suffit (verset 50).
Verset 51
Comme d�j� il descendait vers le lac de Tib�riade, les serviteurs accourent pleins de joie au-devant de leur ma�tre, afin de lui apprendre plus t�t la bonne nouvelle.
Ils se servent, pour la lui annoncer, des m�mes termes qu�avait employ�s J�sus et qui, dans leur bouche, signifient?: Non seulement il n�est pas mort, mais il est gu�ri.
Verset 52
Le p�re a maintenant la joyeuse certitude de la gu�rison de son fils, mais il veut s�assurer si la parole de J�sus � laquelle il avait cru en a �t� vraiment la cause unique?; cette constatation ach�vera d�affermir sa foi.
La septi�me heure, selon la mani�re juive de diviser le jour, indique une heure apr�s midi.
Dans ce cas, le p�re a eu le temps de retourner de Cana � Caperna�m le jour m�me, la distance �tant de six � sept heures de marche et l�angoisse de son c�ur devant acc�l�rer sa course.
Aussi quand les serviteurs parlent de la gu�rison comme accomplie la veille (hier), ils s�expriment � la mani�re des Juifs, qui apr�s six heures du soir d�signent le jour �coul� comme le jour d�hier.
En m�connaissant la port�e de ce terme, on a suppos� � tort que l�officier avait pass� la nuit soit � Cana, soit en chemin?; ou bien l�on s�est fait un argument de notre passage pour prouver que notre �vang�liste divise le jour en comptant les heures � partir de midi. Dans ce cas, la gu�rison aurait �t� op�r�e par la parole de J�sus � sept heures du soir et le p�re n�aurait pu arriver � Caperna�m que le lendemain matin.
Verset 53
Il crut, non seulement � la parole de J�sus, dont il reconna�t maintenant la puissance divine, mais il crut en J�sus lui-m�me, comme Messie et Sauveur. Et bient�t toute sa maison, sa famille enti�re et ses serviteurs, partag�rent sa foi.
R�sultat du miracle, plus grand et plus pr�cieux encore pour ce p�re que la gu�rison de son fils.
Verset 54
Grec?: J�sus fit de nouveau ce second miracle arrivant de Jud�e en Galil�e?; allusion au premier miracle de Cana qui avait marqu� le pr�c�dent retour de J�sus en Galil�e.
C�est cette circonstance de deux retours diff�rents de J�sus, l�un et l�autre signal�s par un miracle, que Jean veut marquer ici.