Bible Commentaries
Juges 16

Chute, derniers exploits et mort de Samson. L�activit� de Samson avait atteint son point culminant dans sa victoire sur les Philistins � L�chi. D�s lors elle d�g�n�re par suite du p�ch�?; de honteuses passions deviennent la cause de sa chute, de son humiliation et de sa fin tragique.

Cinqui�me exploit (1-3)

Alla � Gaza?: acte d�audace, apr�s le massacre de L�chi. Il n�est pas dit, ici, comme Juges�14.4, que cela venait de l��ternel. Sur Gaza, la plus m�ridionale des cinq capitales des Philistins, voir Amos�1.6, note.

Ils se tinrent en repos. Ils pensaient que tant que la porte �tait ferm�e, Samson ne pouvait s��chapper et ils attendirent en s�curit� le moment o� on l�ouvrirait au matin et o� Samson essaierait de sortir, pour se d�faire de lui par surprise.

Les battants des portes de villes en Orient ne sont pas tr�s consid�rables?; ils sont bas et �troits, de mani�re � en rendre la d�fense plus facile, mais ils sont fort �pais. Nous voyons que Samson n�enl�ve pas seulement les deux battants, mais aussi les poteaux sur lesquels ils tournaient, avec la barre transversale destin�e � les relier.

Vis-�-vis d�H�bron. Faudrait-il admettre que Samson a transport� ce fardeau jusque pr�s d�H�bron qui �tait � 50 km de Gaza?? Il est plus probable qu�il s�agit d�une hauteur qui se trouve � une demi-heure de Gaza, vers l�est, dans la direction d�H�bron, de sorte qu�au matin les habitants de Gaza, en levant les yeux, purent voir leur porte dress�e sur la colline du c�t� d�H�bron. Pour ce sens de la pr�position h�bra�que (du c�t� de) comparez Gen�se�18.16 et Deut�ronome�32.49.

Samson et Delila (4-21)

Orgueilleux de sa force, Samson continue � braver le danger, mais en le faisant il tente Dieu et va au devant de la ruine.

Soreh?: aujourd�hui la vall�e de Surar, non loin d�Esthaol et de Tsor�a, lieu de sa naissance.

Les princes?: les chefs des cinq principales villes des Philistins.

Mille et cent sicles, c�est-�-dire mille et plus, comme Juges�17.2. Le sicle valant quinze grammes, 1100 sicles font 16 kilos et demi. Cela faisait donc une somme �norme pour cette �poque et qui montre combien Samson �tait redout�.

Cordes fra�ches. Le mot h�breu n�est pas le m�me qu�au verset 11 et d�signe des cordes de boyau ou de nerfs, dont on se servait pour les arcs et les machines de guerre.

Les sept tresses de ma t�te. Le r�cit est obscur � cause des termes techniques qu�il renferme et dont on ignore le sens, puis � cause de son excessive bri�vet�. Ce que l�on comprend clairement, c�est que Samson conseille � Delila de tresser les sept tresses de ses cheveux avec le tissu qu�elle fabriquait sur son m�tier � tisser. Cela fait, elle enfonce la cheville qui fait tenir le tout solidement?; puis elle r�veille Samson. D�un coup de t�te, Samson fait tout sauter. Mais en donnant ce conseil � Delila, il avait commenc� � porter atteinte � ce qui faisait r�ellement sa force, sa chevelure consacr�e � Dieu.

Il ne savait pas. En se r�veillant, il s�aper�oit bien qu�il n�a plus sa chevelure, mais il ne croit pas � toute la gravit� de ce fait telle qu�il l�avait �nonc�e lui-m�me au verset 17 et il esp�re s�en tirer encore cette fois au moyen de sa force naturelle.

Que l��ternel s��tait retir� de lui. De nombreux passages ont montr� que sa force extraordinaire proc�dait de l�Esprit de force qui lui �tait communiqu�. Or cette communication �tait li�e � son v�u de nazir�en dont sa chevelure jusque l� rest�e intacte �tait le signe. Le signe enlev�, le v�u �tait rompu et la communication de la force divine cessait.

Et il tournait la meule?: la plus vile de toutes les occupations chez les anciens, r�serv�e en particulier aux femmes esclaves.

Mort de Samson (22-31)

Avec le signe du nazir�at, la force divine s��tait retir�e?; avec le retour de ce signe elle commence � lui �tre rendue.

Un grand sacrifice?: � la f�te de Dagon qui suivit la prise de Samson?; il n�est pas dit que ce f�t � l�occasion de cette capture que la f�te e�t lieu.

Dagon. Ce nom, qui signifie poisson, d�signe une divinit� mi-homme, mi-poisson, qui �tait ador�e chez les Philistins, ainsi que dans plusieurs villes ph�niciennes. On trouve des traces d�un culte analogue dans les monuments assyriens et babyloniens.

Le vit?: dans sa prison.

Qu�il danse devant nous?! Ce h�ros devant lequel tous tremblaient, est maintenant r�duit � faire le bouffon pour amuser ses ennemis.

Les colonnes?: probablement celles qui soutenaient le devant de l��difice. La chute de ce b�timent d�pend d�un mode de construction dont nous n�avons pas une id�e claire. Shaw raconte qu�il a vu � Alger et ailleurs de grands �difices construits de telle sorte que toute leur solidit� d�pendait de quelques colonnes. Le th��tre � Rome reposait sur un seul pivot et l�amphith��tre sur deux, tellement, que Pline disait (36, 15)?: Voil� le peuple romain reposant sur deux pivots.

Il sent maintenant que sa force vient d�en-haut et la redemande comme supr�me gr�ce.

Pour l�un de mes deux yeux. Ce ne sera l� en effet qu�une demi-vengeance?; car lui-m�me p�rira avec ses ennemis.

Cette mort n�est point un suicide?; le but de Samson n�est pas la mort?; elle est un moyen pour faire p�rir les ennemis de son peuple. Cette mort du h�ros consomme sa mission, mais d�une mani�re profond�ment humiliante pour celui qui s�est r�duit par sa propre faute � ne pouvoir atteindre le but que par un tel moyen.

Cette catastrophe fit une impression si profonde, que les parents de Samson purent venir � Gaza chercher et emporter son corps pour l�enterrer dans leur tombeau de famille.

Conclusion sur Samson

La mission de Samson a �t� de pr�parer la d�livrance d�Isra�l, non de la consommer (Juges�13.5). Il a en partie rempli cette t�che, surtout dans la premi�re moiti� de sa vie (chapitres 14 et 15). Par ses exploits, il a r�veill� dans le c�ur du peuple d�courag� l�espoir d�un avenir meilleur, tout en lui faisant comprendre que le secret de la victoire �tait dans la puissance de Dieu. Mais par sa d�plorable faiblesse il a compromis les r�sultats d�j� obtenus et parce qu�il n�a pas su vivre, il ne lui est plus rest� qu�� mourir. Cette triste fin le rapproche de G�d�on qui, apr�s avoir commenc� plus saintement et plus glorieusement encore, finit aussi par une chute par laquelle il fut en pi�ge � toute une portion d�Isra�l. Ces deux juges si remarquables le c�dent sous ce rapport � Jephth� que ses victoires n�ont point enfl� et qui, malgr� son v�u pr�cipit�, nous appara�t, avec D�bora, comme le caract�re le plus pur de l��poque des Juges.