Bible Commentaries
Juges 3

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-31

Verset 1

Avant de commencer son r�cit, l�auteur r�sume l��tat des choses au moment o� il va le reprendre � l��gard des nations canan�ennes?; voir comme morceau parall�le Josu�13.4-6. Il divise ces peuples en deux groupes, l�un formant un demi-cercle autour d�Isra�l, versets 3 et 4?; l�autre habitant en commun avec lui dans la Terre Sainte, versets 5 et 6. Le premier groupe comprend les Philistins au sud-ouest, les Canan�ens (Josu�13.4, note) et les Sidoniens dans la plaine maritime au nord-ouest et les H�viens habitant dans le Liban au nord. Les pays appartenant aux peuples de ce premier groupe �taient bien destin�s � �tre un jour la propri�t� d�Isra�l?; mais nous avons d�j� indiqu� la circonstance qui probablement emp�cha la conqu�te primitive de s��tendre jusqu�� eux?: ce fut l��tablissement d�une partie consid�rable du peuple, deux tribus et demie, dans les contr�es � l�est du Jourdain. Ainsi diminu�, le peuple qui avait pass� le Jourdain n��tait plus assez nombreux pour occuper ces vastes territoires. Dieu aurait pu sans doute, par un acte de sa puissance, d�truire ces nations environnantes. Mais en les laissant subsister, il avait un but que l�auteur indique dans les versets 1 et 2. Les nouvelles g�n�rations n�avaient pas pris part � la guerre de conqu�te?; pour entretenir chez elles l�esprit militaire, si n�cessaire � un peuple constamment expos� � des invasions, Dieu se servit de l�hostilit� continuelle de ces peuples voisins?; Isra�l dut, vis-�-vis d�eux, se tenir en �tat constant de d�fense. Quant au second groupe, il est compos� de peuplades habitant en dedans des limites d�Isra�l. Le narrateur n�excuse point les Isra�lites de l�infid�lit� par laquelle ils les laiss�rent subsister?; il montre au contraire que ce fut de cette faute que d�coul�rent toutes leurs infid�lit�s subs�quentes.

Verset 3

Cinq princes des Philistins?: les cinq rois des cinq villes formant la conf�d�ration des Philistins.

Et tous les Canan�ens?: voir Josu�13.4, note.

Sidoniens?: sur la c�te de Ph�nicie.

H�viens?: voir Gen�se�10.17, note.

Baal-Hermon ou Baal-Gad, au pied du Hermon, limite des conqu�tes de Josu� vers le nord (Josu�11.17).

L�entr�e de Hamath?: beaucoup plus au nord, dans la grande vall�e de la C�l�syrie?; voir �sa�e�10.9?; Nombres�34.8 et Josu�13.5, notes. C�est jusque-l� que devait primitivement s��tendre la conqu�te.

Verset 4

La lutte que les Isra�lites devaient soutenir avec eux n��tait pas une lutte mat�rielle seulement, mais aussi de nature morale et religieuse.

Verset 5

Canan�ens?: dans les plaines de l�int�rieur.

H�thiens?: ceux d�H�bron ou de B�thel par exemple (Gen�se�23.10?; Juges�1.26), voir Gen�se�10.15, note.

Amorrh�ens?: dans les montagnes.

Ph�r�ziens?: Gen�se�13.7, note.

H�thiens?: Gen�se�10.17, note.

J�busiens?: Gen�se�10.16, note.

Verset 7

L�histoire des juges (3.7 � 16.31)

Cette partie, qui forme le corps du livre des Juges, se divise en une s�rie de morceaux, les uns plus courts, les autres plus longs, ces derniers commen�ant en g�n�ral par la formule?: Et les fils d�Isra�l firent ce qui est mauvais aux yeux de l��ternel.

Versets 7 � 11 � Othniel

Les Baals et les Asch�res?: voir Juges�2.11-13, notes.

Verset 8

Vendit?: Juges�2.14.

Cuschan-Rischatha�m. Le nom de Cuschan est d�riv� de celui de Cusch et d�signe un repr�sentant de ce peuple des Cuschites qui occupait l�immense contr�e qui va des bords de l�Oc�an Indien, � travers la vall�e du Tigre et de l�Euphrate, jusqu�� l��thiopie en Afrique. La tribu dont Cuschan ici nomm� �tait un chef, habitait au nord de la M�sopotamie et avait �tendu ses conqu�tes dans l�Asie occidentale, comme pr�c�demment les cinq rois dont parle Gen�se�14.1 et, plus tard, les Assyriens et les Babyloniens.

Rischatha�m. Ce nom, qui en h�breu signifie double m�chancet�, �tait probablement une transformation h�bra�que de l�un de ses titres.

Roi de M�sopotamie?: Gen�se�24.10, note.

Verset 9

Othniel?: ma force est Dieu?: le vaillant fr�re cadet de Caleb, qui avait �pous� sa ni�ce Acsa � la suite de la prise d�H�bron (Josu�15.17, note?; Juges�1.13). Nous n�avons aucun d�tail sur sa victoire qui par ses suites para�t avoir �t� d�cisive.

Il jugea?: d�livra Isra�l de l�ennemi qui l�opprimait. Voir l�Introduction.

Verset 12

Ehud et Samgar (12-31)

L��ternel fortifia �glon. Voulant punir son peuple, le Dieu d�Isra�l, qui d�apr�s l�auteur est en m�me temps le ma�tre des pa�ens, donna � �glon la force n�cessaire pour ex�cuter ce ch�timent.

Verset 13

L�oppression pr�c�dente venait du nord-est?; celle-ci vient du sud-est (Moab) de l�est (Ammon) et du sud (Amal�kites). Moab n��tait pas reconnaissant d�avoir �t� �pargn� par Isra�l (Deut�ronome�2.9).

La ville des Palmiers?: J�richo. C�est peut-�tre alors que les K�niens quitt�rent cette contr�e pour aller s��tablir dans le d�sert de Juda, au sud (Juges�1.16). J�richo n�avait pas �t� relev�e comme ville forte avec murailles et portes (Josu�6.26), mais comme lieu d�habitation?; elle put facilement �tre prise.

Verset 14

Asservis. Ils furent �pargn�s, � la condition de payer un tribut annuel (verset 15).

Verset 15

Fils de Gu�ra?: soit descendant de Gu�ra, petit-fils de Benjamin (1�Chroniques�8.3), soit fils d�un Gu�ra post�rieur. La tribu de Benjamin, sur le sol de laquelle les Moabites s��taient �tablis, �tait par l� m�me celle qui avait le plus � souffrir de leur oppression.

Gaucher. La suite montrera l�intention de ce d�tail.

Verset 16

Sur sa hanche droite, contre l�usage ordinaire?; de mani�re � pouvoir facilement la tirer de la main gauche.

Verset 17

Tr�s gras. Ce d�tail pr�pare ceux du verset 22. La sc�ne se passa un peu � l�est de J�richo, entre le Jourdain et Guilgal qui �tait, � 8 km � l�ouest du fleuve. �glon n��tait pas � J�richo m�me.

Verset 18

Achev� d�offir le pr�sent. C��tait une longue c�r�monie, car il s�agissait sans doute d�un tribut en nature, comme bestiaux et produits divers (Gen�se�43.25)?; cela donnait lieu � une procession.

Verset 19

Ehud accompagne quelque temps � leur retour les porteurs du tribut, mais depuis les pierres taill�es, c�est-�-dire les idoles (Deut�ronome�7.25?; �sa�e�21.9?; J�r�mie�8.19), il revient sur ses pas, sous l�impulsion d�une inspiration d�en-haut. Est-ce la vue de ces idoles moabites sur le sol isra�lite qui l�indigne tout � coup et qui lui inspire le projet qu�il va ex�cuter??

Guilgal?: Josu�4.19?; Josu�5.9-10.

Personne ne soup�onnait cet homme, qui venait de payer le tribut et qui paraissait d�sarm�.

Retirez-vous?!?: Silence?! C�est le sens propre du mot h�breu, mais on peut aussi le traduire comme nous l�avons fait.

Verset 20

S�approcha?: comme pour lui parler tout bas.

Chambre haute?: construite sur le toit plat de la maison.

Une parole de Dieu. Il y a de l�ironie dans ce terme.

Se leva?: sans doute en signe de respect pour un message divin?; Ehud lui a annonc� une communication de Dieu (Elohim). Ce mot d�signe la divinit� en g�n�ral et non pas le Dieu national des H�breux (J�hova). Comparez Nombres�23.18, o� Balaam invite Balak � se lever, pour recevoir l�oracle qui lui est destin�.

Verset 22

Le sujet que nous donnons au verbe sortit (la lame), n�est pas dans le texte. Il est peu probable que ce soit Ehud, puisqu�il est express�ment nomm� au commencement du verset suivant. Ce pourrait �tre Elglon, mais la suite ne s�expliquerait que difficilement.

Par derri�re. Le mot h�breu ne se retrouve nulle part. Il indique une s�paration et peut d�signer soit le point de s�paration entre les deux jambes, soit un endroit retir�, comme un lieu d�aisances, soit les excr�ments, comme ce que l�on jette � l��cart. Le premier sens est admissible si la lame est sous-entendue comme sujet?; mais la forme h�braique (le h� local) ne convient gu�re � ce sens. Le second supposerait �glon comme sujet de sortit et signifierait que, d�j� transperc�, il fit effort pour se retirer dans le lieu d�aisances, tandis qu�Ehud courait � la porte ext�rieure pour s�enfuir. Dans le troisi�me sens, ce serait Ehud qui serait sujet du verbe, ce qui n�est point naturel au point de vue grammatical.

Verset 23

Et Ehud sortit au portique. Le mot h�breu traduit par portique ne se pr�sente �galement nulle part ailleurs. Il semble indiquer une rang�e de colonnes, d�arbres, de degr�s?; c�est donc ou un corridor ou un escalier, celui par lequel on pouvait descendre directement de la chambre haute au vestibule de la maison. Ehud s��loigne par l� au lieu de sortir par la porte par laquelle on entrait ordinairement et qui donnait sur la terrasse.

Il ferma. Il faut sous-entendre ici les mots?: Et avant de sortir. Il ferme int�rieurement la porte s�ouvrant sur la terrasse.

Sur lui?: sur �glon (Gen�se�7.16)?; et lui-m�me sortit par l�escalier de derri�re.

Verset 24

Les serviteurs, � leur retour, trouvant la porte de devant ferm�e, pensent que c�est le roi lui-m�me qui a mis le verrou.

Il se couvre les pieds?: satisfait la nature (1�Samuel�24.4).

Verset 25

Apr�s une longue attente, qui leur semble ridicule, ils se d�cident � entrer au moyen de la clef qui du dehors pouvait repousser le verrou.

Verset 26

Mais gr�ce � cette attente. Ehud a eu le temps de s�enfuir.

Dans la S�ira. Ce mot signifie?: pays h�riss�, il d�signe peut-�tre la partie m�ridionale de la montagne d��phra�m, couverte de bois et o� nous pouvons penser qu�habitaient des gens de la tribu de Benjamin, � laquelle appartenait Ehud.

Verset 29

Tous robustes�, litt�ralement?: tous gras?; l��lite de l�arm�e.

Verset 30

Quatre-vingts ans?: non qu�Ehud ait pu juger le peuple aussi longtemps?; mais les heureux effets de sa victoire se firent sentir durant tout ce temps, au moins dans cette portion du pays.

Verset 31

Samgar. C�est ici un �pisode de l�histoire d�Isra�l qui s�est pass� au sud-ouest de la Terre Sainte, du c�t� des Philistins, pendant le cours des quatre-vingts ans de repos procur�s par la victoire d�Ehud. Un conflit quelconque avec les Philistins fut l�occasion de cet exploit de Samgar?: car il n�est pas question encore d�une oppression exerc�e par ce peuple.

Un aiguillon � b�ufs. Les agriculteurs en Palestine et en Syrie se servent de cet instrument, surtout pendant les labours. Il a en g�n�ral 2 � 2,5 m�tres de longueur et, � l�extr�mit� la plus large, 15 cm de circonf�rence. Il est muni � l�un des bouts d�une pointe de fer tr�s aigu�, l�aiguillon proprement dit et � l�autre bout d�une �troite lame de fer pour nettoyer le soc de la charrue de la terre qui s�y attache.

Nous devons nous repr�senter Samgar � la t�te de ses gens qu�il entra�nait par son courage.

Lui aussi d�livra Isra�l?: la contr�e d�Isra�l la plus voisine des Philistins.

Samgar est le premier des six juges appel�s petits.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Judges 3". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/judges-3.html.