Bible Commentaries
Lévitique 10

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-20

Plan du commentaire biblique de L�vitique 10

Faute et ch�timent des fils d�Aaron

L��v�nement racont� dans ce chapitre doit, d�apr�s les versets 12 et 16, avoir eu lieu le jour m�me o� Aaron et ses fils venaient d�entrer dans leur charge.

Si l��ternel avait donn�, par la manifestation racont�e dans les derniers versets du chapitre pr�c�dent, une sanction positive et �clatante au culte inaugur� en ce jour, il en donne ici une d�un autre genre, par le ch�timent dont il frappe ceux qui se permettent de porter atteinte � ces institutions c�r�moniales. Le m�me feu qui a consacr� l�autel, consume ceux qui ont manqu� de respect envers l�autel et le sanctuaire.

Il est fait allusion � cet �v�nement L�vitique�16.1?; Nombres�3.4?; Nombres�26.61

Verset 1

Le p�ch� des fils d�Aaron (1-5)

Nadab et Abihu, les deux fils a�n�s d�Aaron, avaient eu l�honneur d�accompagner leur p�re et leur oncle au sommet du Sina� (Exode�24.1). Cette distinction les avait-elle peut-�tre enfl�s d�orgueil??

Chacun son encensoir. S�il avait �t� parl� pr�c�demment d�un encensoir particulier existant dans le sanctuaire et consacr� pour l�offrande du parfum, on pourrait penser que le p�ch� des fils d�Aaron avait commenc� par l�emploi qu�ils auraient fait d�encensoirs non consacr�s. Mais il a �t� parl� de brasiers en g�n�ral (Exode�27.3, 38.3) et non d�un seul?; comparez Nombres�16.17?; Nombres�16.18. Il semble donc plut�t que leur premi�re faute f�t d�entrer � deux dans le Lieu saint pour offrir ensemble (chacun ayant un encensoir) le parfum, ce dont Dieu n�avait jamais parl�. �tait-ce � l�heure du parfum de l�apr�s-midi ou bien � une autre heure arbitrairement choisie par eux?? Dans ce second cas, il y aurait une irr�gularit� de plus. En faveur de ce sens parle L�vitique�16.2 (en tout temps).

Y mirent du feu?: un feu quelconque et non celui que l��ternel avait consacr� le matin m�me (L�vitique�9.24).

Devant l��ternel?: en entrant du parvis dans le Lieu saint et se dirigeant vers l�autel d�or.

Un feu �tranger?: expression analogue � celle d�encens �tranger (autre que l�encens rituellement confectionn�, Exode�30.9)?: un feu autre que celui qui doit seul entrer dans le sanctuaire (L�vitique�16.12?; Nombres�16.46).

Ce qu�il ne leur avait point command�. Aucune d�fense expresse n�ayant encore �t� faite � l��gard du feu, ces mots ne doivent pas �tre pris comme une litote destin�e � exprimer l�indignation. Il faut les rapporter � tout l�ensemble de la conduite des fils d�Aaron?: entrer dans le sanctuaire � deux, de leur propre chef et avec un feu non consacr�.

Verset 2

De devant l��ternel?: sans doute de l�autel d�or dont ils s�approchaient.

Moururent devant l��ternel?: pas n�cessairement dans le Lieu saint, que Dieu n�aurait pas profan� par des cadavres, mais dans le parvis (L�vitique�1.5), o� ils furent foudroy�s en reculant �pouvant�s. Comparez les ch�timents semblables Nombres�11.1?; Nombres�16.35?; 2�Rois�1.10. Celui d�Ananias et de Saphira (Actes 5) a quelque analogie avec ces faits. Notre Dieu aussi (celui de la nouvelle alliance) est un feu consumant (H�breux�12.29).

Qu�est-ce qui a pu pousser les fils d�Aaron � agir de la sorte?? Peut-�tre �taient-ils exalt�s par les c�r�monies de ce jour, dans lesquelles ils avaient jou� un r�le consid�rable aux yeux de tout Isra�l. La d�fense qui suit imm�diatement (verset 8)?: Ne bois ni vin, ni cervoise, ni toi, ni tes fils, quand vous entrerez dans la Tente d�assignation, de peur que vous ne mouriez, fait penser aussi � une autre cause?: les deux jeunes gens s��taient sans doute laiss�s aller � l�intemp�rance et c��tait sans bien savoir ce qu�ils faisaient qu�ils avaient commis cet acte d�outrecuidance et de l�g�ret�.

Verset 3

Et Mo�se dit. Il se h�te de pr�venir le murmure qui allait s��lever du c�ur et des l�vres d�Aaron, de peur qu�un nouveau p�ch� et un nouveau ch�timent ne viennent troubler ce jour.

Je serai sanctifi�. Quand Dieu s�est choisi des serviteurs particuliers, sa saintet� doit infailliblement �tre manifest�e en eux, soit par leurs actes, s�ils le servent fid�lement, soit par un ch�timent �clatant, s�ils d�shonorent la charge dont ils ont �t� rev�tus.

Ceux qui s�approchent de moi?: les sacrificateurs, � qui seul ce droit a �t� donn� afin qu�ils servent d�interm�diaires entre le peuple et Dieu. La parole rappel�e en ces mots?: C�est ce dont l��ternel a parl�, est sans doute Exode�19.22.

Aaron, se tut. Il comprend que le moindre mot de regret serait d�plac� en face d�un fait dans lequel la main de Dieu s�est si �videmment montr�e (Je n�ai point ouvert la bouche, parce que c�est toi qui l�as fait. Psaumes�39.9). Ce silence est d�autant plus frappant que chez les orientaux les manifestations de la douleur � l�occasion d�un deuil sont plus bruyantes.

Misa�l et Eltsaphan, fils d�Uzziel. Uzziel �tait le fr�re cadet d�Amram, p�re d�Aaron et ses deux fils �taient sans doute les plus jeunes d�entre les cousins germains de celui-ci?; c�est comme tels qu�ils sont appel�s � ensevelir les corps (verset 5). Comparez Actes�5.6 et 10, o� les jeunes gens de l��glise sont charg�s d�un office semblable. Comme L�vites, ils avaient le droit d�entrer dans le parvis.

Hors du camp. Les Juifs n�enterrent que hors des endroits habit�s.

Verset 5

Dans leurs tuniques?: les tuniques sacerdotales des deux coupables, qui avaient �t� souill�es par l�attouchement de leurs cadavres et ne devaient pas �tre transmises � d�autres.

Verset 6

D�fense aux sacrificateurs de mener deuil (6-7)

La d�fense faite au grand sacrificateur, L�vitique�21.10, est appliqu�e ici � tous les sacrificateurs en raison des circonstances qui avaient amen� ce deuil.

Ne d�coiffez pas vos t�tes. Laisser flotter ses cheveux en d�sordre est un signe de deuil (comparez �z�chiel�24.17-23).

Ne d�chirez pas vos v�tements?: d�chirer ses v�tements est �galement une marque de deuil chez les Juifs?; voir Gen�se�37.34?; Gen�se�44.13.

Toute l�assembl�e. Si les sacrificateurs se rendaient coupables, le peuple entier participerait � leur faute et � leur ch�timent.

Vos fr�res pleureront. Le deuil du peuple n�aura rien qui ressemble � une r�volte personnelle?; ce sera une douleur purement nationale.

Verset 7

Cette d�fense implique pour les sacrificateurs celle d�accompagner leurs morts au s�pulcre.

L�huile, qui repr�sente l�esprit de vie et dont ils ont �t� oints, ne leur permet pas d�avoir rien � faire avec la mort. Cette parole rappelle celle de J�sus?: Laisse les morts ensevelir leurs morts.

Verset 8

D�fense � Aaron et � ses fils de boire du vin quand ils sont en fonctions (8-11)

Nous avons d�j� parl� de la relation qui doit exister entre cette d�fense et le cas des deux fils d�Aaron, comparez �z�chiel�44.21, o� la m�me recommandation est associ�e aux prescriptions relatives aux deuils.

� Aaron. L��ternel lui parle cette fois directement et non par l�interm�diaire de Mo�se?; sans doute � cause du caract�re personnel de cette d�fense.

Verset 9

Ne bois ni vin� En temps ordinaire il n��tait pas d�fendu aux sacrificateurs de boire du vin. Aussi Dieu ajoute?: quand vous entrerez?; c�est-�-dire quand vous aurez � entrer.

Cervoise?: toute boisson ferment�e, fabriqu�e avec grain, orge, millet, pommes, dattes, etc.

Afin que vous ne mouriez pas. Ces mots prennent toute leur valeur, apr�s ce qui vient de se passer pour Nadab et Abihu.

Verset 10

Deux motifs nouveaux sont ajout�s au pr�c�dent. Le sacrificateur doit toujours poss�der la lucidit� n�cessaire pour savoir appliquer les prescriptions l�gales relatives aux domaines du saint et du profane, de ce qui est souill� et de ce qui est pur, et cela, non seulement pour se diriger lui-m�me, mais pour donner au peuple des directions pratiques dans les cas difficiles.

Saint?: mis � part pour un usage sacr�?; profane?: laiss�, � la disposition de chacun.

Souill� ou pur?: atteint ou exempt des impuret�s qui vont �tre indiqu�es dans les chapitres 11 � 15.

Verset 12

Instruction sur la part des sacrificateurs dans les oblations et les victimes (12-15)

Pour �viter de nouveaux malheurs. Mo�se rappelle � Aaron et � ses deux fils, � l�occasion des divers sacrifices qui ont eu lieu ce premier jour et du repas qui doit les clore, ce qu�il avait prescrit pr�c�demment relativement � la portion des oblations qui leur revient.

Verset 13

Vous la mangerez dans un lieu saint?: pr�s de l�autel (verset 12). Dans un tel voisinage, les abus n��taient gu�re possibles.

Verset 14

La poitrine balanc�e� la cuisse pr�lev�e. Ces deux pi�ces provenaient du sacrifice d�actions de gr�ces, L�vitique�9.18-21. Le singulier n�emp�che pas qu�il n�y e�t plusieurs pi�ces de la m�me sorte.

Et tes filles avec toi. La famille tout enti�re des sacrificateurs peut participer au repas.

Verset 15

On joindra � la cuisse� Cette cuisse et cette poitrine, apr�s avoir �t� offertes � l�autel avec les graisses, puis balanc�es, doivent revenir aux sacrificateurs (L�vitique�7.29).

Verset 16

Question difficile au sujet de la chair de la victime offerte dans le sacrifice pour le p�ch� (16-20)

Versets 16 � 18

Le matin, un bouc avait �t� immol� comme victime pour le p�ch� du peuple (L�vitique�9.3 et 15). D�apr�s l�ordonnance concernant cet acte (L�vitique�4.6-7?; L�vitique�4.17-18), le sang devait �tre port� dans le Lieu saint et il devait en �tre fait aspersion sur l�autel d�or (tandis que, dans les sacrifices pour le p�ch� offerts pour un simple particulier il suffisait de l�aspersion du sang sur l�autel d�airain, dans le parvis?; L�vitique�4.25 et 30), Mais la chose n�avait pas eu lieu ce jour-l� de cette mani�re (voir le mot L�vitique�9.8-11, note). Il r�sultait de l� une difficult�. L�ordonnance �tait que lorsque le sang avait �t� port� dans le Lieu saint, la chair devait �tre imm�diatement br�l�e pour �tre soustraite � toute profanation mais que s�il n�avait �t� r�pandu que sur l�autel d�airain, comme dans les cas des sacrifices pour de simples particuliers, la chair devait �tre mang�e par les sacrificateurs. Mo�se s�irrite contre les deux fils d�Aaron, parce qu�il estime que, le sang n�ayant pas �t� port� cette fois dans le sanctuaire, la chair devrait �tre mang� par les sacrificateurs, bien qu�il s�agisse d�un sacrifice offert en faveur du peuple. Il craint qu�une nouvelle violation n�am�ne une nouvelle plaie.

Verset 19

Aaron reconna�t humblement ce qu� il y a de fond� dans l�observation de Mo�se Mais il en appelle � la circonstance poignante qui avait troubl� la solennit� de ce jour.

Voici, ils ont offert� C�est de ses fils, y compris les deux qui viennent de p�rir, qu�il veut parler. La chair des victimes offertes pour leur p�ch� �tait r�unie � celle des victimes offertes pour le p�ch� du peuple. Or, Aaron et ses fils survivants ne pouvaient manger des viandes qui provenaient du sacrifice offert pour leur propre p�ch� et ensuite ils ne pouvaient manger non plus de celles provenant du sacrifice pour le p�ch� du peuple, dont ils faisaient eux-m�mes partie.

Verset 20

Mo�se se rend � ces raisons si l�gitimes. Il y a des cas o� une loi sup�rieure intervient et force � violer la lettre du Code pour rester fid�le � une moralit� d�une autre nature. Est-ce peut-�tre pour inculquer cette grande le�on � ceux qui doivent veiller � l�observation des statuts l�gaux, que ce fait remarquable a �t� conserv� dans le r�cit sacr�?? En tout cas il ne peut avoir �t� invent� dans un temps comme celui d�Esdras, o� se consolidait d�finitivement l�esclavage de la lettre et o� nul ne pouvait songer � cr�er un conflit d�opinions entre deux personnages tels qu�Aaron et Mo�se. Il porte en lui-m�me le sceau de son authenticit� et doit avoir �t� conserv� d�s l�origine par tradition ou par �crit.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 10". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/leviticus-10.html.