Bible Commentaries
Lévitique 16

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-34

Plan du commentaire biblique de L�vitique 16

La loi sur le jour des Expiations (chapitre 16)

� l�occasion de la faute et de la punition des deux fils d�Aaron, l��ternel met en garde Aaron lui-m�me contre une imprudence semblable � celle qui leur a co�t� la vie?: il d�termine une fois pour toutes la seule circonstance dans laquelle il pourra sans danger entrer dans le Lieu tr�s saint, ainsi que la mani�re dont il devra le faire. Sur l�interposition entre le chapitre 10 et le chapitre 16 des lois interm�diaires (chapitres 11 � 15), voir l�introduction du chapitre 11.

Malgr� les sacrifices expiatoires et les nombreux moyens de purification indiqu�s jusqu�ici, il reste dans la vie du peuple et des individus et dans celle des sacrificateurs eux-m�mes une multitude de souillures qui �chappent � l�emploi de ces moyens, mais qui n��chappent pas aux regards du Dieu saint. Les actes m�mes de purification et de culte en sont atteints et communiquent leur souillure au sanctuaire o� le culte a lieu et aux ustensiles au moyen desquels il se c�l�bre?; de sorte qu�� la longue le Dieu qui r�side dans cette demeure devrait l�abandonner et livrer le peuple � lui-m�me, comme il l�en a d�j� menac� une fois. Ainsi se comprend l�institution d�une c�r�monie annuelle de purification pour le peuple comme pour les sacrificateurs et le sanctuaire. Elle se rapportait � tous les p�ch�s non encore expi�s, mais expiables, en tant que n�ayant pas �t� commis � main lev�e.

Cette grande f�te annuelle des Expiations, dont notre chapitre raconte l�institution, n�est point un ph�nom�ne isol� dans l�antiquit�. D�autres peuples avaient, malgr� les sacrifices ordinaires, senti le besoin d�une f�te p�riodique extraordinaire destin�e � les purifier et � faire dispara�tre toute s�paration entre eux et leurs dieux. Ainsi les Grecs, sp�cialement les Ath�niens et les habitants de l��le de Lemnos?; puis les Romains, dont on conna�t les lustrations annuelles et quinquennales. Comment la loi mosa�que, si particuli�rement destin�e � d�velopper le sens moral et le sentiment de la saintet� de Dieu et du p�ch� de l�homme, n�aurait-elle pas poss�d� une c�r�monie de ce genre??

On a pr�tendu cependant que, comme ni les livres historiques, ni les �crits proph�tiques ne font la moindre allusion � cette institution, elle ne pouvait dater que du temps apr�s l�exil, que c��tait ce grand ch�timent qui en avait fait sentir le besoin et que sa vraie institution se trouve dans le proph�te �z�chiel (�z�chiel�45.18-20).

Mais on comprend ais�ment qu�une f�te � laquelle le peuple ne prenait part que d�une mani�re int�rieure et morale, par l�acte du je�ne et qui restait presque exclusivement l�affaire du sacerdoce, se c�l�brant tout enti�re dans le sanctuaire, n�ait pas pris dans la vie nationale une place aussi saillante que les trois f�tes annuelles auxquelles Isra�l participait tout entier. Pour devenir populaire, cette institution supposait un sentiment tr�s profond du p�ch�, tel que celui qui s�est d�velopp� plus tard, � la suite de l�exil et � la longue seulement. Car � l��poque m�me du retour, ni dans Esdras et N�h�mie, ni dans Zacharie, Agg�e et Malachie, il n�en est encore fait mention, ce qui serait encore bien plus �trange si l�institution datait de ce temps m�me.

On a all�gu� sp�cialement le r�cit de la d�dicace du temple par Salomon (1 Rois 8 et 2�Chroniques�7.7-9), dans lequel il n�est fait aucune mention des Expiations quoique ce jour tomb�t pr�cis�ment sur la semaine de la d�dicace?; puis les passages Esdras 3 et N�h�mie�8.13-17 o� il est fait mention expresse de la f�te des Tabernacles, mais non du jour des Expiations qui devait se c�l�brer cinq jours avant?; ce qui est d�autant plus �tonnant que dans N�h�mie�9.1 il est parl� du je�ne c�l�br� le vingt-quatri�me jour du septi�me mois.

Mais la f�te de purification du vieux Tabernacle n�avait pas de place dans la f�te de cons�cration du temple nouveau par Salomon. Quant � Esdras chapitre 3, comment c�l�brer le jour des Expiations lorsqu�on n�avait encore qu�un autel des holocaustes, sans Lieu saint ni Lieu tr�s saint?? Au temps de N�h�mie, le temple �tait reb�ti, il est vrai?; mais l�arche manquait?; ce ne fut sans doute que plus tard que l�on se d�cida � c�l�brer cette f�te du jour des Expiations, malgr� l�absence de l�arche de l�alliance qui en �tait le centre.

Le je�ne national c�l�br� le 24 du septi�me mois n�est pas un je�ne annuel, mais un je�ne occasionnel en rapport avec la r�solution prise � ce moment de renoncer � toute union avec les pa�ens environnants et de renouveler sur le fondement de cet engagement l�alliance du peuple avec son Dieu. Il serait peu prudent de fonder des conclusions critiques consid�rables sur ce qui a pu se passer ou ne pas se passer en des temps aussi exceptionnels et difficiles. Le fait est que les expressions du texte de L�vitique 16?: Aaron, Aaron ton fr�re, Aaron et sa maison, dans le camp, hors du camp, au d�sert, comme l��ternel l�avait command� � Mo�se, seraient d�impudents mensonges, si l�institution datait d�Esdras et de ses confr�res.

L�occasion historique r�elle de l�institution de la f�te est express�ment indiqu�e L�vitique�16.2?; cette donn�e positive ne peut �tre une invention, ni surtout une invention sacerdotale. Tout ce qui concerne Azazel est d�ailleurs l�indice d�une haute antiquit�, comme le prouve l�obscurit� qui entoure ce d�tail du rite. Et quant � �z�chiel, qui fixe le rite dont il parle au premier et au septi�me jour du mois et non au dixi�me et qui ne dit absolument rien des rites si particuliers relatifs aux deux boucs, mais ne parle que d�un veau comme victime, comment e�t-on pu penser � tirer de cette ordonnance celle du L�vitique, qui en diff�re si sensiblement et � l�attribuer frauduleusement � Mo�se?!

Enfin, ce qui rend cette hypoth�se compl�tement absurde, c�est le fait que l�arche de l�alliance, qui est dans la loi du L�vitique le centre de la c�r�monie, n�existait plus au temps de l�exil.

La loi du jour des Expiations est le couronnement de toutes les lois de sacrifices et de purifications qui ont pr�c�d�. Elle cl�t la premi�re partie du L�vitique. Deux parties?:

  1. L�institution elle-m�me, versets 1 � 28
  2. Sa c�l�bration annuelle, versets 29 � 34

Verset 1

Institution du jour des Expiations (1-28)

Versets 1 � 2 � L�occasion de cette loi

Verset 2

En tout temps?: quand cela lui pla�t, en dehors des temps fix�s par Dieu lui-m�me.

Qu�il ne meure. Voir Exode�28.35.

On ne para�t pas en Orient devant le souverain sans �tre appel�, sous peine de mort.

La nu�e?: non pas celle dont parle le verset 13, produite par l�encens que le sacrificateur devait br�ler dans le Lieu tr�s saint avant d�y entrer?; mais celle dont a parl� Exode�25.22 et qui planait au-dessus du Lieu tr�s saint. L��ternel est un feu consumant, m�me pour le grand sacrificateur en dehors des fonctions de sa charge. Car alors il para�t devant Dieu comme homme charg� de p�ch�s?; et malheur � lui?!

Verset 3

Conditions de l�entr�e du grand sacrificateur dans le Lieu tr�s saint (3-5)

Ce n�est qu�au verset 29 qu�il est dit express�ment que l�entr�e du sacrificateur dans le Lieu tr�s saint ne peut avoir lieu qu�une fois par an et quel jour. Pour le moment sont uniquement indiqu�es les conditions auxquelles cette entr�e peut avoir lieu impun�ment?:

  1. les victimes offertes pour lui-m�me?: verset 3
  2. des v�tements sacr�s particuliers et un bain?: verset 4
  3. les victimes pour le peuple?: verset 5

Verset 4

Une tunique de lin. Ce n��tait donc pas son riche costume de c�r�monie, d�crit Exode 28, qui �tait pour lui une gloire et un ornement et ne convenait pas � un p�cheur demandant gr�ce?; mais ce n��tait pas non plus un costume de deuil, car le blanc est l�embl�me non du deuil, mais de la puret�. Ce v�tement tout sp�cial repr�sentait la sinc�rit� du c�ur avec laquelle le grand sacrificateur devait s�approcher de l��ternel et le pardon qui lui �tait assur� d�avance dans l�exercice de cette fonction solennelle.

Dans �z�chiel�9.2?; �z�chiel�9.11?; �z�chiel�10.2?; �z�chiel�10.6?; Daniel�10.5?; Daniel�12.6 l�ange de l��ternel lui-m�me para�t v�tu de lin blanc. C�est � ce m�diateur parfait entre Dieu et les hommes que ressemble le souverain sacrificateur quand il entre une fois par an dans le Lieu tr�s saint. Il ne faudrait donc pas croire qu�il soit par l� assimil� aux simples sacrificateurs v�tus de lin blanc?: ceux-ci portaient des ceintures de couleur (Exode�28.39), tandis que le grand sacrificateur est v�tu de blanc de la t�te aux pieds.

Ce sont des v�tements sacr�s?: c�est pour ce motif qu�il doit se baigner avant de s�en v�tir.

Verset 5

Pour sacrifice pour le p�ch�. Il faudrait dire proprement?: deux boucs pour le p�ch�, l�un comme victime pour le p�ch�, l�autre comme symbole de l��loignement du p�ch�.

Un b�lier pour holocauste?: comparez L�vitique�8.18

Verset 6

C�r�monies qui se rapportent aux victimes pour le p�ch� et qui pr�c�dent les sacrifices (6-10)

Offrira?: pr�sentera, non?: immolera?; l�immolation n�a lieu qu�au verset 14 comparez pour le sens du mot hikriv L�vitique�1.3

Verset 8

Jettera le sort?: avant d�accomplir l�acte d�immolation. Tout ce qui est ext�rieur doit �tre pr�par� avant que le sacrifice commence.

D�apr�s le Talmud, les deux boucs sont devant le sacrificateur?; celui-ci de ses deux mains tire deux bulletins d�une corne o� ils sont d�pos�s et place celui qui se trouve dans sa main droite sur le bouc qui est � sa droite et celui de la main gauche sur le bouc qui est � sa gauche.

Pour l��ternel?: comme victime pour le p�ch� du peuple.

Verset 9

Sera tomb�, litt�ralement?: sera mont� (Josu�18.11?; Josu�19.10) du vase o� il �tait d�pos�.

Verset 10

Azazel. On n�est pas compl�tement au clair sur la signification de ce mot, qui ne se retrouve dans la Bible que dans ce chapitre. On l�a longtemps d�compos� en az, ch�vre et azel, de azal, partir ou renvoyer?; de l� la traduction de la Vulgate?: bouc �missaire. Mais pour justifier ce sens dans notre verset, il faut expliquer?: pour l�envoyer dans le d�sert en tant que bouc �missaire, ce qui est contraire � la grammaire.On a vu aussi dans le mot Azazel le nom d�une montagne, que ce terme d�signerait comme escarp�e, abrupte. Mais comment opposer une montagne � l��ternel?? Ce mot est plut�t une forme redoubl�e de la racine azal prise ici soit dans le sens abstrait de renvoi soit dans le sens concret de renvoy�. Ce mot d�signerait le mauvais esprit comme exil� de l�habitation de l��ternel, rel�gu� bien loin et tenu � l��cart de son peuple saint. Le parall�lisme entre les mots pour l��ternel et pour Azazel, rend probable le sens concret et personnel. L�id�e d�un royaume des mauvais esprits n��tait pas �trang�re aux anciens H�breux (les s�irim, sch�dim, L�vitique�17.7?; L�vitique�19.31?; Deut�ronome�32.17)?; et l�id�e d�un chef personnel de ces royaumes t�n�breux, sans �tre clairement exprim�e dans l�Ancien Testament, ressort pourtant des deux premiers chapitres du livre de Job, de 1�Chroniques�21.1 et m�me, nous croyons l�avoir d�montr�, du chapitre 3 de la Gen�se.

Les mauvais esprits sont repr�sent�s comme demeurant au d�sert �sa�e�13.21?; Job�8.3 jusqu�� ce qu�ils puissent p�n�trer dans une personnalit� humaine (Matthieu�12.43?; Luc�11.24)?; comparez les mots dans le d�sert.

Afin de faire propitiation sur lui (le bouc). On peut traduire aussi pour lui, c�est-�-dire pour le rendre par cette c�r�monie pr�paratoire apte � remplir sa mission. Mais ce sens n�est pas naturel. Il faut entendre?: pour accomplir sur lui (sur sa t�te) la c�r�monie en vertu de laquelle il y aura propitiation faite pour le peuple?; voir verset 21.

Verset 11

Sacrifices pour le p�ch� en faveur d�Aaron et du peuple (11-15)

Toute la c�r�monie �tant maintenant pr�par�e, Aaron l�ouvre en �gorgeant la victime par laquelle son propre p�ch� et celui de sa famille est couvert. C�est la condition pour qu�il puisse officier efficacement pour le peuple (H�breux�5.3?; H�breux�9.7).

Verset 12

Il entre dans le Lieu tr�s saint avec l�encensoir plein de braises prises sur l�autel d�airain, dans une main et un vase renfermant deux poign�es de poudre aromatique, dans l�autre. Le nuage d�encens remplit le sanctuaire et voile devant lui le propitiatoire et les ch�rubins, symboles de la majest� de l��ternel.

Verset 13

Et il ne mourra pas. C�est l� sa sauvegarde jusqu�� ce qu�il ait accompli l�acte propitiatoire pour lui-m�me.

Verset 14

Apr�s cela seulement a lieu l�offrande du sang. D�apr�s la tradition, il ressortait du Lieu tr�s saint et retournait aupr�s de l�autel d�airain, o� il avait laiss� un de ses fils occup� � recueillir le sang du taureau qu�il avait �gorg� (verset 11)?; et prenant de ce sang, il revenait en faire aspersion avec le doigt, une fois sur le devant du propitiatoire, du c�t� de l�orient, puis sept fois sur le sol devant le propitiatoire.

Sept fois?: symbole de la propitiation compl�te et assur�e accomplie pour lui et pour sa famille.

Verset 15

Offrande du sang pour le p�ch� du peuple. Selon la tradition, le sacrificateur sortait de nouveau du Lieu tr�s saint et allait �gorger le bouc consacr� � l��ternel pour le p�ch� du peuple?; il apportait de son sang dans le Lieu tr�s saint et en faisait aspersion comme la premi�re fois. C��tait la propitiation destin�e � couvrir le p�ch� du peuple et m�me, comme il est dit ensuite, du sanctuaire.

Verset 16

Purification des lieux saints (16-19)

Le sanctuaire. Ce terme d�signe ici le Lieu tr�s saint (verset 2).

La Tente d�assignation?: le Lieu saint (versets 20 et 33). Si saint que f�t le Tabernacle, il �tait en contact avec des hommes p�cheurs?; il participait en quelque mani�re � leur souillure et � celle de leur culte, et, une fois l�an, il devait �tre purifi�, afin que Dieu p�t continuer � l�accepter comme sa demeure. L�aspersion du sang sur et devant le propitiatoire purifiait le Lieu tr�s saint?; mais il ne nous est pas dit ici comment se faisait la purification du Lieu saint. Exode�30.10 sert � combler cette lacune.

Verset 17

Personne ne sera dans la Tente?: de peur de la souiller imm�diatement de nouveau. Ce n�est qu�� la condition qu�il soit seul, lui le personnage saint par excellence et en faveur de qui vient d��tre offert un sacrifice sp�cial, qu�il pourra de nouveau y avoir, au moins pour un moment, un sanctuaire pur. Le fait que le souverain sacrificateur �tait ce jour-l� tout � fait seul dans le sanctuaire, donna plus tard naissance � une pratique unique en son genre?: avant d�entrer dans le Lieu tr�s saint, le souverain sacrificateur �tait invit� par les autres sacrificateurs � jurer qu�il ne changerait rien aux c�r�monies de ce jour.

Verset 18

Et il sortira vers l�autel?: non pas du Lieu tr�s saint pour aller dans le Lieu saint, vers l�autel d�or, mais de la Tente d�assignation pour se rendre aupr�s de l�autel d�airain, comparez verset 12 o� l�autel d�airain est aussi d�sign� comme �tant devant l��ternel. Sur la n�cessit� toute particuli�re de purifier cet autel, voir L�vitique�8.15.

Verset 19

Il le purifiera?: des souillures pass�es.

Et le sanctifiera?: le consacrera � nouveau pour l�avenir.

Verset 20

C�r�monie concernant le bouc pour Azazel (20-22)

Cette c�r�monie n�a pas seulement pour but de montrer que, par l�expiation qui vient d��tre accomplie, les p�ch�s du peuple sont d�finitivement �loign�s (�sa�e�38.17?; �sa�e�44.22)?; ce qui n�expliquerait pas suffisamment l�expression?: pour Azazel, surtout mise comme elle l�est en parall�le avec l�expression?: pour l��ternel. Les p�ch�s pardonn�s en raison de l�offrande de la victime consacr�e � J�hova sont maintenant renvoy�s � Azazel, personnifi�s dans le bouc vivant destin� � ce dernier. Isra�l rend � l�esprit impur ce qu�il tient de lui. Voil� pourquoi la confession de ces p�ch�s, quoique pardonn�s et l�imposition des mains sur la t�te du bouc, par laquelle ils lui sont attribu�s, doivent pr�c�der son envoi au d�sert pour y p�rir. Car le p�ch� pardonn� doit p�rir. En d�autres termes, si le pardon doit demeurer stable, la rupture avec le p�ch� doit suivre le pardon du p�ch�. Le p�cheur qui continue � p�cher doit comprendre par l� quelle est la fin au-devant de laquelle il marche lui-m�me. Ce bouc vivant conduit au d�sert r�pond � l�oiseau rendu � la libert� dans la c�r�monie de la gu�rison du l�preux, mais avec un sens oppos�.

Verset 21

Ses deux mains?: afin de rendre l�acte plus expressif et plus solennel.

Tous leurs p�ch�s, en quelques fautes qu�ils consistent?: ainsi pas seulement les violations c�r�moniales, mais aussi les transgressions morales qui ne rentraient pas dans la classe des p�ch�s commis � main lev�e.

Par un homme tout pr�t. D�apr�s le Talmud il �tait choisi et devait se pr�parer � cette mission d�s la veille.

Verset 22

Une contr�e �cart�e. C�est simplement l��loignement du p�ch� qui est ainsi d�sign�?; les mots suivants?: dans le d�sert, renferment l�id�e de la mort. Il ne faut pas que jamais il reparaisse.

Verset 23

Holocaustes d�Aaron et du peuple (23-25)

Ce rite termin�, Aaron rentre dans le Lieu saint et d�pose l� les v�tements de lin blanc qu�il ne reprendra que l�ann�e suivante � pareil jour.

Verset 24

Puis, apr�s s��tre baign�, il reprend son riche costume sacerdotal et offre les deux b�liers des deux holocaustes, versets 3 et 5.

Verset 25

Du sacrifice pour le p�ch�, c�est-�-dire des deux victimes du verset 11 et du verset 15, dont les parties grasses devaient �tre, d�apr�s L�vitique�4.8-10, L�vitique�4.19, L�vitique�4.26, br�l�es sur l�autel.

Verset 26

Purification de l�homme qui a conduit le bouc au d�sert et de celui qui a br�l� les victimes pour le p�ch�

Ces deux hommes participent en quelque mesure � la souillure des victimes et ne peuvent rentrer dans le camp qu�apr�s purification. Le contact avec ces deux boucs, sur la t�te desquels le p�ch� avait �t� plac�, d�terminait donc une souillure qui exigeait une purification, ce qui parle en faveur de la premi�re des deux opinions pr�sent�es L�vitique�4.26, note.

Verset 29

Directions pour la c�l�bration annuelle de cette f�te dans tous les �ges (29-34)

Au septi�me mois. Ce mois, qui se nommait Thischri ou Ethanim, �tait celui de la cl�ture des r�coltes et des f�tes de toute l�ann�e?; aussi portait-il le nom de mois sabbatique. Ce mois �tait d�autant plus naturellement choisi pour cette f�te que sous le rapport �conomique et politique les H�breux comptaient les ann�es depuis l�automne et qu�il �tait ainsi le premier de l�ann�e. Apr�s le retour de l�exil, au moins depuis la domination syrienne, cette mani�re de compter fut absolument adopt�e.

Le dixi�me jour?: celui qui terminait la premi�re d�cade.

Vous mortifierez vos �mes?: vous comprimerez vos app�tits. Ces mots d�signent plus qu�une simple disposition de l�esprit?; c�est un je�ne proprement dit, le seul que prescrive la loi, celui qui s�appelle le je�ne absolument parlant (Actes�27.9). Cependant, apr�s l�exil, les je�nes se multipli�rent (Zacharie�7.5?; Zacharie�8.19).

Vous ne ferez aucune �uvre. Cette derni�re prescription s��tendait aussi aux �trangers, car par leur travail ils auraient troubl� le repos des Isra�lites?; mais rien n�indique qu�ils dussent je�ner. Voir L�vitique�23.29, les menaces s�v�res qui accompagnent ces deux recommandations. L�Isra�lite qui ne s�y serait pas soumis aurait t�moign� par l� de son m�pris pour cette expiation solennelle. Le pardon lui �tait acquis sans sa participation, par l��uvre du souverain sacrificateur et par le sang des victimes qui mouraient � sa place?; c�est ce que font ressortir les paroles des versets 32 et 33?; tout ce qu�on lui demandait � lui-m�me, c��tait de je�ner et de ch�mer. Se refuser � accomplir ce minimum, c�e�t �t� commettre un p�ch� � main lev�e.

Verset 32

Litt�ralement?: Le propitiateur sera le sacrificateur qu�on aura oint et install� pour succ�der, comme tel, � son p�re.

Oint?: L�vitique�8.12

Install�?: L�vitique�7.37

V�tements de lin?: ceux du verset 4

Verset 34

Et l�on fit� Aaron ob�it aux prescriptions ci-dessus?: imm�diatement, en s�abstenant d�entrer dans le Lieu tr�s saint et ult�rieurement, en y entrant le jour des Expiations et en y pratiquant tout le rituel relatif.

Sur le Jour des Expiations

Nous avons reconnu dans cette f�te le couronnement des institutions propitiatoires de l�ancienne alliance. Les faits prouvent que sans elle Mo�se serait rest� au-dessous de la plupart des peuples anciens, qui avaient senti le besoin d�un acte solennel et p�riodique d�expiation nationale. Mais si Mo�se ne pouvait faire moins qu�il n�a fait en �tablissant cette f�te, il lui �tait impossible, d�autre part, de faire davantage et de rem�dier au mal, c�est-�-dire au p�ch�, plus efficacement qu�il n�a r�ussi � le faire par cette institution.

Sans doute cette s�rie de c�r�monies ne pouvait manquer de produire dans la partie fid�le du peuple une impression s�rieuse de la saintet� de Dieu, de la gravit� du p�ch� et de la n�cessit� de rompre avec le mal. Mais les imperfections de ce moyen de gr�ce sont si �videntes qu�elles devaient sans doute �tre senties d�j� par les Isra�lites intelligents et, en tout cas, par Mo�se lui-m�me. Le sang des victimes avait beau �tre le porteur d�une vie?; cette vie �tait loin de pouvoir �tre envisag�e comme l��quivalent d�une vie humaine. Il �tait manifeste que cette couverture de la vie des Isra�lites p�cheurs n��tait valable que parce que Dieu voulait bien l�accepter comme telle. Et quant � l��loignement du p�ch� r�gnant en Isra�l et chez les sacrificateurs, de ce p�ch� qu��tait cens� emporter avec lui le bouc destin� � Azazel, il �tait trop clair que cet �loignement symbolique du mal n�en �tait pas encore la destruction r�elle. Pendant que le bouc maudit s��loignait, le p�ch� manifestait d�j� sa pr�sence au milieu du camp.

Toutefois ce mode de propitiation, malgr� ses imperfections, avait son utilit� r�elle. D�abord il avait pour la conscience du peuple une valeur provisoire due � la mis�ricorde divine qui l�avait institu� et qui l�agr�ait. Puis il faisait pressentir et d�sirer un autre moyen de salut plus parfait, qui atteindrait le fond du mal, soit par l�offrande d�une expiation correspondant mieux � la nature du p�ch�, soit en mettant en �uvre un mode de destruction du p�ch� qui l�attaqu�t plus efficacement. Un tel acte, s�il venait jamais � se r�aliser, ne serait plus une institution, un rite, un symbole?: ce serait la r�demption elle-m�me. Il n�aurait par cons�quent plus besoin d��tre annuellement r�p�t�?; il serait par sa nature m�me �ternellement valable.

Le proph�te Zacharie avait d�j� entrevu ce grand fait pr�figur� par la c�r�monie du jour des Expiations. En annon�ant au grand sacrificateur J�hosua qu�il �tait le pr�curseur et le type du serviteur de l��ternel appel� Germe qui devait para�tre, il d�crivait l��uvre de celui-ci en ces mots?: Et en un jour j��terai l�iniquit� du pays (ou?: de la terre) (L�vitique�3.8-9). Le rapport entre le jour des Expiations et l��uvre de J�sus-Christ est admirablement d�velopp� dans les chapitres 8 et 9 de l��p�tre aux H�breux. L�entr�e du grand sacrificateur dans le Lieu tr�s saint avec le sang de la victime immol�e sur l�autel des holocaustes, l�acte de confession des p�ch�s du peuple devant l�arche et les ch�rubins, l�intercession qui accompagnait cette confession, enfin l�aspersion du sang sur le devant du propitiatoire et au pied de l�arche, tous ces actes symboliques sont pr�sent�s comme les figures des actes r�dempteurs accomplis par J�sus-Christ?:

  • son immolation ici-bas sur l�autel de la croix?;
  • son �l�vation � travers les cieux jusque dans le lieu de la manifestation imm�diate de Dieu, o� est dress� son tr�ne?;
  • sa comparution et son intercession en faveur de l��glise, du nouvel Isra�l l�offrande de son sang r�conciliateur qui rend son intercession efficace.

C�est bien � ce rapport que s�applique le mot de saint Paul Colossiens�2.17?: � la loi l�ombre, � Christ le corps des choses � venir. Comparez aussi Romains�8.31 et 1�Jean�2.1-2

Ajoutons enfin que si l�institution de la f�te des Expiations remonte en effet jusqu�� l��poque du d�sert, il n�est plus possible de nier, comme l�ont fait quelques critiques modernes, l�existence d�un grand sacrificateur, d�un chef attitr� du sacerdoce isra�lite, au temps de Mo�se?; car cette f�te est ins�parable de l�existence d�une telle charge.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 16". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/leviticus-16.html.