Bible Commentaries
Lévitique 18

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-30

Plan du commentaire biblique de L�vitique 18

Saintet� dans le mariage (chapitre 18)

Apr�s une introduction renfermant des consid�rations g�n�rales (versets 1 � 5), cette loi �num�re une s�rie d�unions illicites (versets 6 � 18), puis d�actes abominables (versets 19 � 23) et se termine par une exhortation pressante � ne pas imiter en toutes ces choses les Canan�ens (versets 24 � 30).

Ces d�fenses, �nonc�es en phrases courtes, � la seconde personne du singulier, sont adress�es � l�homme Isra�lite. Dans ces mati�res les femmes sont ordinairement passives et envisag�es comme d�pendantes.

Verset 1

Exhortation g�n�rale (1-5)

Verset 2

Je suis l��ternel. Cette formule imposante par laquelle se d�signe ici trois fois le l�gislateur, s�est d�j� rencontr�e Exode�6.2?; Exode�6.6?; Exode�20.1?; L�vitique�11.44. Elle renferme � la fois une garantie d�infaillibilit� pour les lois qui suivent et d�accomplissement pour les promesses et les menaces qui les accompagnent.

Votre Dieu?: dont la l�gislation doit �tre sacr�e pour vous.

Verset 3

Ils doivent fuir les m�urs des �gyptiens du milieu desquels ils sortent et des Canan�ens au-devant desquels ils marchent. En �gypte, les unions entre proches parents �taient fr�quentes, pour ne rien dire du d�sordre des m�urs qui y �tait extr�me. La corruption des Canan�ens �tait maintenant arriv�e � ce comble annonc� dans Gen�se�14.16. Que l�on regard�t en arri�re ou en avant, un avertissement �nergique �tait motiv�.

Verset 5

Vivra par elles. Ces mots font contraste avec la menace?: �tre retranch� du milieu de son peuple. Ils renferment, avec la notion du salut, celle de la prosp�rit� terrestre. Dans Romains�10.5 et Galates�3.12, ils sont cit�s uniquement en rapport avec l�id�e de salut.

Verset 6

Unions illicites (6-23)

R�gle g�n�rale?: Sa proche parente. L�h�breu dit?: chair de sa chair, ce qui rappelle Gen�se�2.23?; comparez l�expression fran�aise?: �tre du sang de�

Les faits condamn�s dans chacune de ces d�fenses peuvent �tre des mariages formels connus ou secrets, ou aussi des actes isol�s et commis une seule fois.

Verset 7

Et la nudit� de ta m�re. Et est certainement explicatif?: c�est-�-dire en d�couvrant celle de ta m�re. D�shonorer une femme, c�est d�shonorer son mari (L�vitique�20.11). Cette d�fense n��tait pas aussi superflue qu�il pourrait para�tre?; car une pareille union �tait permise chez les Perses, les M�des, les Indous et les �thiopiens.

Verset 8

Il s�agit ici d�une seconde ou d�une autre femme qui n�est pas la m�re de celui auquel s�adresse la loi. Comparez 1�Corinthiens�5.4?; Gen�se�35.22?; L�vitique�20.11.

La peine de mort est �dict�e contre ce p�ch�-l�, du moins quand il s�agit de la femme l�gitime du p�re et non d�une simple concubine, Le passage L�vitique�19.20 et suivants, compar� � L�vitique�20.11, semble statuer une diff�rence assez sensible entre la gravit� relative de ces deux offenses.

Verset 9

Ce verset condamne l�union non seulement avec une s�ur n�e des m�mes p�re et m�re, mais du m�me p�re ou de la m�me m�re uniquement.

N�e au dehors?: soit de la m�re, avant son mariage avec le p�re et lorsqu�elle n�appartenait pas encore � la maison?; soit du m�me p�re, mais avec une femme qui n��tait pas sa femme l�gitime et qui restait en dehors de la famille. Comparez le cas d�Amnon 2�Samuel�13.12.

Les mariages entre fr�res et s�urs �taient permis chez les barbares, les Perses, les �gyptiens, mais non chez les Grecs et les Romains. Toutefois, � Ath�nes et � Sparte, on pouvait �pouser sa demi-s�ur. Le fait que, dans la Gen�se (Gen�se�20.12?; Gen�se�29.27), nous rencontrons chez les patriarches des mariages avec une demi-s�ur et avec deux s�urs simultan�ment, prouve que dans ce domaine la loi de Mo�se a r�ellement innov�.

Verset 10

Ce verset condamne l�union avec une petite-fille, qu�elle soit fille d�un fils ou d�une fille. L�union du petit-fils avec l�a�eule, implicitement prohib�e par ce verset, n�est pas mentionn�e, parce que Mo�se juge superflu de la sp�cifier.

Verset 11

Il est difficile de distinguer ce cas de l�un de ceux qui �taient pr�vus au verset 9. Peut-�tre faut-il rapporter ces mots au cas d�un fils d�un premier mariage du p�re �pousant une fille d�un second mariage du m�me p�re?; tandis qu�au verset 9 il s�agit d�un fils du second mariage �pousant une fille n�e du premier?? Ou faudrait-il retrancher les mots?: n�e de ton p�re, qui font toute la difficult�??

Verset 12

Union avec une tante paternelle ou maternelle. Le ch�timent de ceux qui ne tiendraient pas compte de cette d�fense se trouve L�vitique�20.19. De tous les peuples de l�antiquit�, les Romains seuls d�fendaient les unions entre neveu et tante. Elles sont �galement prohib�es chez les Mahom�tans. D�autre part, le mariage d�un oncle avec une ni�ce n�est pas prohib� par Mo�se, sans doute parce que dans ce cas il n�y a pas, comme dans le pr�c�dent, d�saccord entre la sup�riorit� dont un oncle jouit � l��gard d�une ni�ce en vertu de son sexe et (probablement) de son �ge et l�autorit� qu�un mari doit avoir sur sa femme.

Verset 14

Du fr�re de ton p�re. Ces mots sont expliqu�s par les suivants. Il s�agit de l�union avec une tante par alliance. D�apr�s L�vitique�20.20, ceux qui violent cette d�fense restent charg�s de leur p�ch� et leur union sera st�rile. Voir Exode�6.20, note. Cependant l�union avec la veuve d�un oncle maternel n�est pas d�fendue. D�j� avant Mahomet, les Arabes consid�raient comme d�fendus les mariages entre neveux et tantes de cette esp�ce. Le Coran a sanctionn� cette mani�re de voir, en sorte qu�il est plus exigeant que Mo�se.

Verset 15

Ce verset d�fend l�union avec la belle-fille?; L�vitique�20.12 �dicte la peine de mort pour ce crime, appel� une chose monstrueuse, un renversement des lois naturelles, expression tr�s forte qui ne se retrouve plus que L�vitique�18.23 � propos des unions avec les animaux.

C�est la femme de ton fils?: elle l��tait de son vivant et le demeure.

Verset 16

Ce verset condamne l�union avec la belle-s�ur, femme d�un fr�re. L�vitique�20.21 appelle cela une impuret�, une tache et d�clare qu�une telle union sera st�rile. Cependant le Deut�ronome (Deut�ronome�25.5) ordonne qu�un mariage de cette nature ait lieu lorsqu�il n�y a pas d�enfant du premier mariage de la veuve, et cela, afin de conserver le nom du d�funt. Nous avons donc ici la r�gle g�n�rale, tandis que le Deut�ronome statue une exception pour un cas particulier et dans un but sp�cial.

Verset 17

D�but du verset?: d�fense d��pouser une femme et sa fille, soit simultan�ment soit successivement. D�apr�s L�vitique�20.14 c�est un crime qui m�rite la peine du feu.

La fin du verset d�fend �galement � un homme d��pouser la petite-fille de sa seconde femme.

Verset 18

Il est d�fendu d��pouser simultan�ment deux s�urs, comme le fit Jacob � cause des rivalit�s qui en r�sulteraient (Gen�se�29.30 et suivants). Cette d�fense se retrouve chez les Arabes. L�vitique 20 n��dicte aucune peine contre ce p�ch�.

L�union avec la s�ur de l��pouse d�funte n�est point interdite, tandis qu�au verset 16 le mariage avec la veuve du fr�re est interdit. Cette diff�rence provient de ce que dans l�intuition ancienne, o� les familles se groupaient parle nom, on est bien plus rapproch� de la veuve d�un fr�re que de la s�ur d�une �pouse d�funte. Le code anglais va ici plus loin que la loi de Mo�se. Remarquons enfin, avant de quitter ce sujet, que la Bible ne d�fend pas le mariage entre cousins germains, que prohibaient les anciens Romains.

Verset 19

Voir L�vitique�15.24. D�apr�s L�vitique�20.18, tous deux seront retranch�s.

Verset 20

L�vitique�20.10. La peine de mort est prononc�e sur tous deux?; comparez Jean�8.5. Chez la plupart des peuples de l�antiquit�, ce crime �tait puni de peines p�cuniaires?; chez d�autres, de peines corporelles en �gypte, de mille coups de b�ton pour homme, de la mutilation du nez pour la femme.

Verset 21

Moloch, plus exactement Molec (roi)?; chez les Ammonites Milcom?; une des formes du dieu Baal?; divinit� tr�s populaire chez les peuples s�mitiques. Voir sur ce culte J�r�mie�7.31?; J�r�mie�32.35?; �z�chiel�16.20?; �z�chiel�23.37. Sacrifier un enfant � Moloch, c�est profaner le nom de l��ternel auquel il appartient et dont on d�clare la b�n�diction impuissante, en recherchant � un pareil prix le secours d�une autre divinit�. Faire passer pourrait s�entendre d�une simple lustration � travers le feu?; mais plusieurs passages parlent en faveur d�une compl�te combustion?; ainsi J�r�mie�7.31. Cependant il semble r�sulter de �z�chiel�16.20?; Psaumes�106.37?; �sa�e�57.5, que l�on commen�ait par �gorger les enfants avant de les br�ler. Il est difficile de comprendre ce qui am�ne cette d�fense au milieu de toutes celles qui pr�c�dent et suivent. D�apr�s une antique tradition, le but serait la prohibition des mariages mixtes avec les femmes ammonites qui auraient exig� que le premier enfant n� d�un tel mariage f�t consacr� � Moloch.

Verset 22

D�apr�s L�vitique�20.13, les deux coupables doivent �tre punis de mort. De m�me chez les Grecs et d�apr�s la loi du Coran. Ces monstruosit�s n�en subsist�rent pas moins en Isra�l (Juges�19.22?; 1�Rois�14.24).

Verset 23

Ce crime �norme est �galement puni de mort (L�vitique�20.15?; Voir Exode�22.19, note). C��tait chez les �gyptiens une pratique appartenant � quelques-uns de leurs cultes, en particulier � celui du Dieu Mend�s.

Chose monstrueuse. Nous rendons ainsi le mot t�vel qui ne se retrouve plus que L�vitique�20.12 et qui vient probablement d�une racine signifiant m�langer.

Verset 24

Exhortation � se s�parer absolument en toutes ces choses des peuples canan�ens (24-30)

Dans les versets 24 � 28, les menaces sont dirig�es contre Isra�l comme peuple, si ces p�ch�s viennent � se g�n�raliser chez lui?; dans les versets 29 et 30, elles s�adressent plut�t aux individus coupables.

Verset 25

Le pays de Canaan est pr�sent� ici comme capable de s�indigner moralement et de vomir ses habitants corrompus � ce point. Le pass� a vomi signifie, comme le montre le futur vomira, verset 28, que le d�cret divin est irr�vocablement prononc� et peut �tre envisag� d�j� comme r�alis�. La terre est donn�e aux Isra�lites et par cons�quent d�j� �t�e � ses ma�tres actuels.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 18". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/leviticus-18.html.