Bible Commentaries
Lévitique 19

Lois diverses

L�unit� de ces pr�ceptes si vari�s se trouve dans l�id�e de la saintet� de Dieu qui doit se refl�ter dans celle de son peuple. Ce recueil de prescriptions diverses a pour but d�inculquer au peuple certains commandements d�j� donn�s en les entrem�lant de quelques adjonctions propres � les compl�ter.

L�id�e du Dieu saint n�est pas, comme on l�a pr�tendu, le produit le plus excellent de la civilisation d�Isra�l?; elle en est le principe. Elle est, d�s le d�but, inh�rente au mosa�sme. Les derniers mots du verset 2 sont un refrain qui revient huit fois dans ce chapitre sous sa forme compl�te et huit fois sous une forme abr�g�e.

Sa m�re et son p�re. La m�re est plac�e la premi�re, selon plusieurs, parce que dans les pays o� r�gne la polygamie, le p�re �tant en quelque sorte le chef de plusieurs familles, la m�re est en rapport plus particulier avec ses propres enfants. Mais la polygamie, quoique autoris�e, n��tait pas r�gnante en Isra�l. Il est plus simple d�expliquer la priorit� accord�e � la m�re, soit par l�intention de la relever dans un temps o� la subordination de la femme �tait plus fortement accentu�e que de nos jours, soit par la raison que le p�re inspire naturellement plus de crainte que la m�re.

La r�union du quatri�me et du cinqui�me commandement dans le m�me pr�cepte provient de leur rapprochement dans le D�calogue.

Ce verset r�unit �galement deux commandements (le premier et le deuxi�me).

De mani�re � �tre agr��s?: sans commettre aucune des irr�gularit�s qui pourraient en faire une offense � Dieu. De telles irr�gularit�s pouvaient facilement se produire � l�occasion du repas de famille qui terminait ces sacrifices.

La viande ne pouvait �tre mang�e que le jour du sacrifice ou le suivant dans les cas de v�u ou d�hommage. D�s ce moment le reste devait �tre br�l� (L�vitique�7.15-18).

Ces pr�ceptes se rapportaient surtout aux devoirs envers Dieu (premi�re table). Les suivants, versets 9 � 18, se rapportent plut�t aux relations avec le prochain (deuxi�me table).

Cinq recommandations en faveur des indigents, aboutissant � ce refrain?: Je suis l��ternel, ton Dieu?!

Quand vous ferez, cela s�adresse � tout le peuple?; tu n�iras pas?: cela est dit � chaque Isra�lite. Le Talmud fixe l��tendue de la portion qui doit �tre laiss�e intacte � la soixanti�me partie du champ.

Tu ne glaneras pas. Deut�ronome�24.19 parle m�me de poign�es d��pis oubli�es en moissonnant. C�est l� comme un droit donn� au pauvre par la loi.

Vigne. Le mot h�breu comprend vignes et vergers. D�fense de compl�ter la premi�re cueillette sur l�arbre ou sur le cep par une seconde et de ramasser les fruits accidentellement tomb�s sur le sol. Le Deut�ronome (Deut�ronome�24.19-22) mentionne sp�cialement l�olivier.

Au pauvre et � l��tranger. L��tranger, n�ayant pas d�ordinaire de possession territoriale en Palestine, est assimil� au pauvre.

D�veloppement du huiti�me et du neuvi�me commandement, �galement en cinq propositions (11-12)

On voit comment la simple d�n�gation conduit ais�ment au faux serment (en cas de d�p�t, de trouvaille, etc.)

Cinq devoirs de justice envers le prochain (13-14)

Tu ne fouleras point� Au verset 11, il s�agissait de fraude?; ici, de violence, d�abus de la force ou de la position.

Fouler?: d�tenir ce que l�on doit � l�autre?; d�pouiller?: arracher � l�autre ce qu�il poss�de.

Du journalier. Deut�ronome�24.15 d�veloppe cette recommandation?; le journalier indigent peut avoir besoin de son salaire le jour m�me. Il y a litt�ralement?: Le salaire du journalier ne passera pas la nuit chez toi.

Toujours l�oppression du faible par le fort.

Un sourd. N�entendant pas le mal qu�on dit de lui, il ne peut se justifier.

Un aveugle. Ici la l�chet� va jusqu�� la perfidie.

Crainte de ton Dieu. Lui, entend et voit et il est vengeur du faible sans d�fense.

Encore cinq propositions qui se rapportent � la mati�re du neuvi�me commandement (15-16)

Vous ne commettrez point d�injustice?: soit en absolvant le coupable, soit en condamnant l�innocent, qu�il appartienne aux grands ou aux petits.

Selon la justice?: en faisant abstraction de l�int�r�t qu�inspire le pauvre comme de la crainte qu�inspire le grand. Le vous est adress� au peuple entier dans la personne de ses magistrats,

Ne pas se porter faussement en accusateur contre le prochain, surtout quand il y va de sa vie. Le Talmud explique?: Tu ne resteras pas inactif en voyant la vie de ton prochain menac�e. Comparez Exode�23.1-7

De nouveau cinq propositions, d�veloppant le sixi�me commandement (17-18)

Dans ton c�ur?: la loi va plus loin que les actes. Elle indique d�j� la voie que J�sus a poursuivie jusqu�au terme, Matthieu�5.21-22

Ne pas reprendre le prochain, est un manque d�amour. On se charge soi-m�me du p�ch� dont on ne le reprend pas.

Souvent, tout en renon�ant � se venger, on s�en d�dommage en gardant dans son c�ur une sombre rancune.

Ton prochain comme toi-m�me?: comme faisant partie, aussi bien que toi-m�me, du peuple aim� de J�hova. Un tel amour pour soi-m�me n�est plus l�amour naturel. C�est un amour de nature sup�rieure qui peut s�appliquer au prochain dans le m�me sens qu�� nous-m�mes.

Cette id�e �tait pr�par�e par l�expression pr�c�dente?: les enfants de ton peuple.

Au verset 34 ce pr�cepte est �tendu m�me aux �trangers, tant la loi visa d�s l�abord � un universalisme qui d�passait la limite th�ocratique.

Ce pr�cepte est le couronnement des d�veloppements relatifs � la seconde table donn�s dans ce morceau.

S�rie de d�fenses qui ne se rapportent � aucun commandement du D�calogue et sont plut�t des r�gles en rapport avec l�ordre de la nature

Mes ordonnances?: soit qu�elles aient d�j� �t� formul�es, soit qu�elles ressortent de la volont� divine manifest�e par des lois de nature. Trois exemples suivent. Comparez Deut�ronome�22.9-11

Il ne faut pas m�ler ce que Dieu a s�par�. C�est le d�naturer?! Une telle d�sorganisation est inconvenante chez un peuple qui adore comme son Dieu le Dieu de la nature.

Une femme, m�me en �tat d�esclavage, ne peut �tre d�grad�e � l��tat de chose. Celui qui abuse d�elle, doit �tre puni avec elle, non de mort, comme les adult�res, mais d�un ch�timent qui est sans doute celui du fouet. Puis, comme il y a eu atteinte � la propri�t� du prochain, un sacrifice de r�paration doit �tre offert par le coupable.

Unie � un autre homme?: comme sa concubine ou comme �tant � son service.

Ordonnance donn�e, comme d�j� plusieurs autres (L�vitique�14.34?; L�vitique�18.27, 20.22), en pr�vision de l��tablissement en Canaan.

La traduction litt�rale du verset 23 serait?: Vous traiterez comme pr�puce (chose impure) le pr�puce de chacun de ces arbres (en ne mangeant pas le fruit de ces premi�res ann�es) pendant trois ann�es il sera pour vous incirconcis. Les fruits des premi�res ann�es sont en g�n�ral de moindre qualit� et ne peuvent par cons�quent �tre offerts � Dieu. Ceux de la quatri�me seulement sont dignes de lui �tre consacr�s (et de revenir par l� aux sacrificateurs).

Consacr�s avec reconnaissance. L�expression signifie litt�ralement?: il vous sera saintet� de louanges � l��ternel. C�est-�-dire?: Vous en jouirez saintement en l�offrant � l��ternel.

De telle sorte que Dieu puisse b�nir votre fid�lit� en continuant � multiplier les fruits de vos vergers.

D�fenses d�imiter quelques coutumes superstitieuses des peuples pa�ens (26-28)

Avec le sang. Cette traduction ne fait dire � notre verset que ce qui a d�j� �t� dit L�vitique�7.26?; L�vitique�17.10?; Gen�se�9.4. Comparez 1�Samuel�14.33 et suivants. Mais la traduction litt�rale serait?: pr�s du sang et l�on pourrait voir ici une allusion � la coutume de certains pa�ens (les Zabiens) qui, pour fraterniser avec les esprits auxquels la victime �tait consacr�e, mangeaient sa chair en se groupant autour d�un vase renfermant son sang.

Aucune sorte de divination ou de magie. Ne pas chercher � deviner l�avenir par l��vocation des morts (1 Samuel 28) ou par quelque esp�ce de pr�sage (Gen�se�44.5?; �sa�e�2.6?; �sa�e�57.3).

Vous� tu� La loi s�adresse tour � tour � tous et � chacun.

Vous ne tondrez pas en rond. J�r�mie�9.26?; J�r�mie�25.23. Plusieurs peuples anciens, certaines tribus arabes en particulier, pratiquaient cette coutume en l�honneur d�une divinit�.

Tu n�enl�veras pas� Niebuhr rapporte que les Arabes se coupent la moustache. Mais ne s�agit-il pas ici plut�t des favoris??

Pour un mort, litt�ralement pour une �me, une personne. L�vitique�21.11. Les Nombres et le Deut�ronome pr�sentent l�expression plus compl�te?: une �me morte (Nombres�6.6?; Deut�ronome�14.4).

L�usage en question �tait r�pandu chez les anciens, Philistins, Babyloniens, Arm�niens, Scythes, Romains?; il l�est encore chez les Persans et les Arabes?; il l��tait m�me chez les Juifs au temps de J�r�mie, malgr� la loi (J�r�mie�16.6?; J�r�mie�41.5). Le deuil chez le peuple de Dieu ne doit avoir rien de d�sordonn�.

Point de figures, litt�ralement?: d��criture par piq�re. Ce n�est plus ici un signe de deuil?; il s�agit de la coutume du tatouage qui existe encore en �gypte, en Arabie et chez plusieurs peuples sauvages. Un membre du peuple de Dieu doit respecter son corps et ne pas le d�figurer de la sorte.

Autre mode de d�gradation plus grave, dont la cons�quence serait l�accroissement de la corruption des m�urs dans la terre consacr�e � Dieu.

Nouvelle s�rie de prescriptions concernant la conduite qui convient aux membres du peuple de Dieu (30-37)

L�observation du sabbat et la fr�quentation du sanctuaire sont les moyens les plus efficaces de pr�venir l�invasion des coutumes pa�ennes dont il vient d��tre parl� et de maintenir en Isra�l une vie digne de sa relation particuli�re avec l��ternel.

Le peuple qui respecte le sabbat et fr�quente le sanctuaire du Dieu vivant, ne recourra pas � l��vocation des morts et � la consultation des devins pour diriger sa conduite. Comparez 1�Samuel�28.7.

Sur les deux termes �vocateurs et devins, comparez �sa�e�8.19, note. Dans ce passage, �sa�e adresse les Isra�lites � la loi et au t�moignage, comme le l�gislateur les renvoie ici au sabbat et au sanctuaire.

Le respect de la vieillesse fait partie du respect pour tout ce qui est saint, pour Dieu lui-m�me?; comparez Job�29.8. Cette vertu, en honneur d�j� chez plusieurs peuples anciens (�gyptiens, Ath�niens, Romains), l�est encore aujourd�hui en Orient.

�gards envers l��tranger (33-34)

Comparez Exode�22.21?; Exode�23.9. Ici le pr�cepte d�passe de beaucoup ce qui avait �t� dit jusqu�alors. Il ne suffit pas de ne pas opprimer, il faut aimer. Il fallait la parole du verset 18 pour servir de base � une recommandation qui distingue si profond�ment Isra�l des usages r�gnant chez les peuples anciens. On sait que le d�dain et la haine des �trangers �taient l�un des fl�aux du monde antique?; c�est une des gloires de la loi mosa�que d�avoir ainsi bris� les cadres �troits du patriotisme.

Poids, proprement pierres. On employait et on emploie encore aujourd�hui en Orient des cailloux en guise de poids.

Epha et hin?: mesures de contenance, l�une pour les solides, l�autre pour les liquides?; voir � Exode�29.40.

Comparez les reproches des proph�tes � ce sujet?: Amos�8.5?; Mich�e�6.10. Voir aussi Proverbes�16.11?; Proverbes�20.10?; Proverbes�20.23.