Ce chapitre n�est pas destin� � �num�rer toutes les f�tes solennelles que devaient c�l�brer les Isra�lites, mais seulement celles dans lesquelles le peuple �tait convoqu� en sainte assembl�e dans le sanctuaire (verset 3). C�est pourquoi il n�est pas parl� des nouvelles lunes ou f�tes du premier jour de chaque mois. Il est �vident que l�accomplissement de plusieurs de ces prescriptions (celle de l�assembl�e du peuple au jour du sabbat, par exemple) ne pouvait avoir lieu qu�� l��poque du d�sert o� le peuple �tait encore group� autour du Tabernacle. Plus tard, quand le peuple fut dispers� sur une vaste �tendue de pays, il y fut pourvu d�une autre mani�re, comparez 2�Rois�4.23, qui montre en m�me temps que dans le royaume des dix tribus, l�usage d�une convocation sainte dans les jours de nouvelles lunes s��tait aussi �tabli sous l�influence des proph�tes.
Ce m�me sujet est trait� chapitres 28 et 29 des Nombres, mais au point de vue des sacrifices � offrir. Deut�ronome chapitre 16 ne rel�ve que les trois grandes f�tes annuelles (P�ques, Pentec�te et Tabernacles), parce que l�auteur a en vue les p�lerinages (verset 16).
Sept �poques de saintes assembl�es?:
dans les jours de sabbat, verset 3
� P�ques, versets 1 � 8
� Pentec�te, versets 9 � 22
au premier jour du 7e mois, versets 23 � 25
le jour des Expiations, versets 26 � 32
� la f�te des Tabernacles, le premier jour, versets 33 � 35
� la f�te de cl�ture, verset 36
Conclusion, versets 37 et 38.
Appendice sur la c�l�bration de la f�te des Tabernacles, versets 39 � 44.
Verset 1
Introduction (1-2)
Verset 2
Saintes convocations. Lorsque l�assembl�e se tenait au Tabernacle, il est possible que le culte se born�t aux sacrifices. Cependant l�expression employ�e para�t d�signer quelque chose de plus. Et lorsque, plus tard, les assembl�es durent se tenir, comme celles du jour du sabbat, dans les diverses localit�s du pays, il faut bien qu�elles fussent consacr�es � quelques exercices religieux, tels que la lecture de la loi, les chants et les pri�res. Ce fut sans doute l� l�origine de l�institution des synagogues qui para�t avoir pr�c�d� l�exil?; comparez Psaumes�74.4-8 et 2�Rois�4.23.
Verset 3
Au jour du sabbat.
Repos complet, litt�ralement?: repos du repos. Le mot schabbathon se trouve pour la premi�re fois dans Exode�20.8 et l�expression compl�te?: schabbath schabbathon, Exode�21.15, o� nous l�avons rendue par?: un jour de complet repos. Elle est appliqu�e au sabbat (Exode�35.2-3), au jour de l�Expiation (L�vitique�16.31 et dans notre chapitre verset 32) et � l�ann�e sabbatique (L�vitique�25.4), qui sont les f�tes d�origine mosa�que.
Dans tous les lieux que vous habiterez, c�est-�-dire?: dans tous les districts de la terre d�Isra�l. Cette traduction est plus exacte que celle qui a �t� employ�e Exode�35.3?: dans toutes vos demeures.
Verset 4
� la f�te de P�ques (4-8)
La reprise?: Voici les f�tes (les f�tes annuelles), provient de ce qu�� proprement parler, le sabbat n�est point une de ces f�tes dont il doit �tre parl� dans ce morceau. Il a seulement �t� rappel� en passant, afin qu�il soit bien entendu qu�on ne l�oublie pas comme devant �tre aussi un jour de convocation sainte.
En leur saison?: au temps marqu� pour chacune d�elles dans le cours de l�ann�e religieuse.
Verset 5
Le quatorzi�me du mois?: ainsi � la premi�re pleine lune de l�ann�e.
Dans la soir�e?: voir Exode�12.6. Chez les Grecs, les Romains et les anciens Germains, on regardait les pleines lunes comme une �poque portant bonheur. Les jeux olympiques s�ouvraient le lendemain de la pleine lune. On rencontre aussi chez les Germains et les Celtib�res des usages analogues.
Verset 7
Aucune �uvre servile. D�fense moins s�v�re que verset 3, n�interdisant que les gros travaux, comme ceux de la culture du sol, mais autorisant la cuisson des aliments, qui �tait d�fendue le jour du sabbat (Exode�35.3). Comparez Exode�12.16.
Verset 8
Des sacrifices. Ce sujet sera repris plus sp�cialement Nombres 28.
Septi�me jour?: dernier de la f�te.
Verset 9
� la Pentec�te
Cette ordonnance comprend trois prescriptions?:
celle de la gerbe � offrir, � l�ouverture de la moisson, versets 9 � 14
celle de l�offrande � pr�senter sept semaines plus tard, � la f�te de Pentec�te, comme cl�ture de la moisson, versets 15 � 21
une recommandation de bienfaisance, verset 22.
La premi�re gerbe (9-22)
Verset 10
Quand tous serez entr�s?: expression caract�risant la l�gislation du d�sert.
Une gerbe?: d�apr�s Jos�phe et Philon, une gerbe d�orge. Dans les parties les plus chaudes de la Palestine l�orge est d�j� m�re au milieu d�avril ou au commencement de mai, tandis que le froment ne m�rit que trois semaines plus tard.
Les Romains ouvraient la moisson en offrant des sacrifices, sp�cialement � C�r�s. Cet hommage de reconnaissance et de d�pendance ne pouvait manquer chez le peuple de Dieu. Le texte n�indique pas ce qu�on faisait de la gerbe apr�s l�avoir balanc�e devant l�autel?; il est probable que, comme les autres offrandes balanc�es, elle appartenait aux sacrificateurs.
Verset 11
Le lendemain du sabbat. De quel sabbat?? On a r�pondu de diverses mani�res?: du sabbat hebdomadaire qui tombait dans la semaine pascale?; ou bien du premier sabbat rentrant dans l��poque de la moisson. Il est plus naturel de penser au jour sabbatique dont il vient d��tre parl�, verset 7, le 15 nisan, premier et grand jour de la f�te pascale. C�est ainsi que les Juifs l�ont compris, puisqu�il est de fait qu�ils offraient la gerbe sacr�e le 16 nisan. Cela s�accorde avec Josu�5.11 o� les Isra�lites commencent depuis ce jour � manger des pains faits avec le grain de Canaan. Cela s�accorde enfin avec le verset 15 qui �tablit un intervalle de 49 jours jusqu�� la Pentec�te (cinquanti�me jour). Le point de d�part naturel de ces cinquante jours est le jour de la P�que.
Verset 12
� la gerbe des pr�mices devait s�ajouter un holocauste comme sacrifice de cons�cration, avec oblation et libation, et cela, en sus des holocaustes que Nombres�28.19 prescrira pour chaque jour de f�te.
Agneau d�un an?: Exode�12.6.
Verset 13
Deux dixi�mes?: Nombres�15.4-5 ne prescrit, en cas d�holocauste, qu�un dixi�me par agneau. Mais ici, o� il s�agit d�une f�te de moisson, il convient que l�oblation de farine soit plus abondante que dans les autres solennit�s.
Le quart d�un hin?: voir � Exode�29.40.
Verset 14
Jusqu�� ce que Dieu, le vrai propri�taire du sol, e�t re�u sa part de la r�colte, il ne convenait pas que personne en mange�t. Chez les �gyptiens, les Grecs et les Romains, on ne mangeait des fruits nouveaux qu�apr�s en avoir rendu gr�ces aux dieux et en avoir offert les pr�mices aux pr�tres. Ces pr�mices offertes au nom de toute la nation sont diff�rentes de celles qu�offraient les simples particuliers (voir Nombres�18.12).
Verset 15
L�offrande de la Pentec�te (15-24)
Sept semaines. Le cinquanti�me jour en comptant depuis l�offrande de la premi�re gerbe?; de l� le nom de Pentec�te qui ne se trouve pas dans l�Ancien Testament mais seulement dans les Apocryphes et dans le Nouveau Testament. Dans l�Ancien Testament cette f�te est appel�e Exode�34.22 la f�te des Semaines?; Exode�23.16 la f�te de la moisson et Nombres�28.26 le jour des pr�mices.
Il y avait un rapport si �troit entre cette f�te qui marquait la cl�ture de la moisson et celle qui en marquait le commencement, qu�elle n�est distingu�e de la pr�c�dente par aucune formule d�introduction. L�id�e de faire de la f�te de Pentec�te une comm�moration du don de la loi (d�apr�s Exode 19) ne date chez les Juifs que du moyen-�ge.
Verset 16
Une oblation nouvelle?: de froment nouveau. En Palestine, la moisson du froment se fait quelques semaines apr�s celle de l�orge, en g�n�ral dans la seconde moiti� de mai et au commencement de juin.
Verset 17
L�offrande consistait non en froment, mais en pain, ce qui �tait naturel puisque la moisson �tait � sa fin. C��taient des pains lev�s, car ils repr�sentaient la nourriture habituelle du peuple.
Des lieux o� vous habiterez. Ces mots ne peuvent pas signifier que les deux pains devaient �tre offerts par chaque famille isra�lite. Qu�auraient fait les sacrificateurs d�une telle quantit� de pain?? Il en est de ces pains comme de la gerbe, qui �tait une offrande nationale et par cons�quent unique. Seulement ils devaient �tre donn�s, non par le sacrificateur, mais par la communaut� isra�lite elle-m�me et pris de pains fabriqu�s � la maison, comme ceux que mangeaient les simples particuliers.
Verset 18
� cet hommage national de reconnaissance doit s�ajouter, comme dans le cas de la gerbe, un holocauste national en signe de cons�cration. Les victimes sont dans ce cas particuli�rement abondantes, comme il convient � un peuple qui vient de remplir ses greniers des dons de Dieu.
Verset 19
Le sacrifice pour le p�ch� devait rappeler � Isra�l les p�ch�s qu�il avait commis fr�quemment dans l�usage des dons de Dieu et le mettre en garde contre de nouveaux abus dans la jouissance des dons nouveaux qui venaient de lui �tre accord�s.
En sacrifice d�actions de gr�ces. C�est ici le seul cas o� un sacrifice de ce genre soit prescrit par la loi pour la nation tout enti�re. Ordinairement les victimes d�actions de gr�ces �taient mang�es par l�Isra�lite qui les avait offerts mais, comme c�est ici le peuple qui les donne, elles peuvent revenir au sacrificateur.
Par cet ensemble de rites, toute la moisson, depuis les premiers �pis d�orge jusqu�aux derniers de froment, se trouve plac�e sous la b�n�diction du Seigneur et le pain quotidien de chaque famille isra�lite devient un pain qu�elle re�oit de son Dieu et qu�elle partage avec lui.
Verset 22
Recommandation d�j� faite, mais rappel�e en passant, de sanctifier la moisson non seulement par le sacrifice, mais aussi par la bienfaisance (L�vitique�19.9).
Verset 23
Au premier jour du 7e mois (23-25)
Nous avons dit que dans l�ordonnance du chapitre 23 il n�est pas parl� de la f�te mensuelle des nouvelles lunes � chaque premier jour du mois (comparez Nombres�10.10?; Nombres�28.11-15. Cependant il est une nouvelle lune d�un caract�re tout particulier et qui se trouve faire ici l�objet d�une prescription importante.
Verset 24
Le repos et la sainte convocation n�avaient pas lieu dans les autres f�tes de nouvelles lunes qui n��taient signal�es que par le son des trompettes et un double holocauste. La raison de cette diff�rence est que cette nouvelle lune ouvrait le 7e mois dans le cours duquel se c�l�braient le grand jour des Expiations et la f�te des Tabernacles. Cette double circonstance donnait au septi�me mois tout entier un caract�re tr�s solennel et en quelque sorte tr�s sabbatique. De l� la solennit� sp�ciale qui s�attache au premier jour de ce mois. Apr�s l�exil et surtout depuis l��poque des S�leucides, les Juifs c�l�br�rent ce premier jour du septi�me mois comme leur nouvel an, le commencement de l�ann�e civile?; mais ici rien de pareil n�est indiqu� et Exode�12.2 s�oppose � une telle supputation.
Fanfare?: il s�agit d�un cor en forme de corne de b�lier et non des trompettes d�argent, avec lesquelles on donnait divers signaux (Nombres�10.2-9) et qui annon�aient les nouvelles lunes ordinaires (Nombres�10.10).
Un rappel?: rappelant au peuple le commencement de la f�te. Il est remarquable que Nombres�28.11 indique pour les nouvelles lunes ordinaires un sacrifice plus grand (deux veaux) que Nombres�29.2 ne le fait pour la nouvelle lune si solennelle du septi�me mois. Mais il faut admettre que ce sacrifice d�un veau est en sus du sacrifice r�gulier de deux veaux, comme celui-ci �tait en sus de l�holocauste journalier d�un agneau.
Verset 26
Au jour des Expiations (26-32)
Voir sur les c�r�monies de ce jour L�vitique 16. Les deux points relev�s ici avec insistance sont le repos absolu et le je�ne ou mortification. Les violateurs de ces deux prescriptions sont menac�s de mort.
Verset 27
Or?: en h�breu ak?: seulement. Cette conjonction signale l�ordonnance suivante comme particuli�rement importante.
Vous vous mortifierez?: par le je�ne. C��tait l� le seul je�ne impos� par la loi de Mo�se.
Verset 32
D�un soir jusqu�� l�autre?: un jour civil complet et non pas seulement le jour naturel, allant du matin au soir.
Votre repos?: ce repos qui vous est impos� et qui est pour vous un bienfait.
Verset 33
� la f�te des Tabernacles (33-35)
Cette f�te des Tabernacles porte Exode�23.16 et Exode�34.22 le nom de f�te de la r�colte. Chacun des sept jours (du 15 au 21 Tischri) �tait solennis� par des sacrifices (Nombres�29.13)?; comparez � la fin du chapitre, versets 39 � 43.
Verset 36
� la f�te de cl�ture.
La f�te des Tabernacles ne durait que sept jours, comme celle de P�ques. Mais elle �tait suivie d�un huiti�me jour f�ri� qui se nommait la cl�ture, parce qu�il fermait non seulement cette semaine de f�te, mais encore tout le cycle des f�tes annuelles. Comme ce jour n�appartenait plus � la f�te proprement dite, le nombre des victimes offertes �tait inf�rieur, � celui des jours pr�c�dents (Nombres�29.36).
Verset 37
Conclusion des ordonnances du chapitre 23 relatives aux f�tes qui doivent �tre marqu�es par une sainte convocation.
Voir les versets 3, 4, 8, 21, 24, 27, 35 et 36. Le sabbat, comme nous l�avons constat� par la forme m�me du texte, n�y est rappel� qu�en passant (verset 38), parce qu�il ne fait pas partie des f�tes annuelles (mohadim).
Sacrifices faits par le feu. Le sacrifice pour le p�ch�, n��tant indiqu� que pour un seul cas (verset 19), n�est pas sp�cialement relev� dans cette r�capitulation.
Holocaustes, oblations, victimes (d�actions de gr�ces)?: ce sont les trois formes des sacrifices faits par le feu (ischsch�).
Libation?: l�accompagnement ordinaire des ischsch�.
Verset 39
Appendice sur la f�te des Tabernacles.
Or?: voyez verset 27. La liste des convocations saintes est termin�e?; le l�gislateur ajoute exceptionnellement quelques d�tails sur la mani�re de c�l�brer la f�te des Tabernacles et sur le souvenir qu�elle doit perp�tuer. Cette adjonction se justifie ais�ment. Cette f�te importante n�avait point encore �t� r�glement�e comme celle de P�ques dans Exode 12, celle de Pentec�te dans Exode�34.22 et celle du jour des Expiations dans L�vitique 16. Cette lacune devait �tre remplie.
Quand vous r�colterez. Il faut plut�t traduire ainsi?: Quand vous aurez r�colt�. Car la r�colte des olives, des grenades et m�me du raisin ne se fait gu�re, du moins au nord de la Palestine, qu�en octobre. Aussi J�roboam d�pla�a-t-il cette f�te en la retardant d�un mois entier (1�Rois�12.32-33).
Les produits de la terre, ou, comme il est dit Deut�ronome�16.13, de l�aire et de la cuve?: les graines de l��t� et les fruits de l�automne (raisins. olives, dattes, grenades).
Verset 40
De beaux fruits d�arbres?: des branches d�arbres charg�es de beaux fruits (oranges, citrons).
Touffus?: avec un riche feuillage pour ombrager.
Saules de rivi�res?: formant la charpente des cabanes. Plus tard (2 Maccab�es 10.6), on se servit de ces branchages pour les porter en joyeuses processions. Mais ce n��tait certainement pas leur destination premi�re. Comparez N�h�mie�8.15.
Les cabanes �taient dress�es dans les cours des maisons, sur les places publiques ou dans les rues. Tout le pays prenait ainsi un air de f�te.
Vous vous r�jouirez. Le caract�re de cette f�te devait �tre la joie, en face des celliers et des greniers remplis par la bont� de l��ternel. Les mots devant l��ternel suffisent pour faire sentir le caract�re saint de cette joie.
Verset 42
Vous demeurerez dans des cabanes� Chez plusieurs peuples anciens (chez les Syriens en mai, chez les Hindous en ao�t, chez les Romains en mars), on c�l�brait, durant quelques jours, une f�te des tentes. Le fait que dans certaines localit�s, comme � H�bron, au moment de la vendange, les habitants demeurent dans les vignes pour acc�l�rer le travail, ne peut expliquer une f�te nationale telle que celle-ci.
Cette habitation sous des tentes devait rappeler plus tard au peuple le voyage de ses p�res � travers le d�sert sans autre abri contre l�ardeur du soleil et les intemp�ries de la mauvaise saison que de simples tentes mais en m�me temps elle faisait ressortir tr�s vivement le contraste de cette situation p�nible avec l��tablissement qui lui �tait �chu dans une terre enrichie de toutes les b�n�dictions divines.
Verset 43
Pour vos descendants?: cette signification nationale de la f�te explique pourquoi l�indig�ne seul �tait astreint � la c�l�brer?: tout ce qui est n� en Isra�l, (verset 42).
On comprend par l� aussi pourquoi les Juifs post�rieurs y introduisirent, plus tard des rites, tels que celui de la libation d�eau puis�e � la source de Silo� (en souvenir du manque d�eau et du don de l�eau du rocher) et l�illumination des parvis par les deux grands cand�labres (en souvenir du feu qui resplendissait la nuit dans la nu�e).
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 23". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/leviticus-23.html.
versets 1-44
Plan du commentaire biblique de L�vitique 23
Les saintes convocations (chapitre 23)
Ce chapitre n�est pas destin� � �num�rer toutes les f�tes solennelles que devaient c�l�brer les Isra�lites, mais seulement celles dans lesquelles le peuple �tait convoqu� en sainte assembl�e dans le sanctuaire (verset 3). C�est pourquoi il n�est pas parl� des nouvelles lunes ou f�tes du premier jour de chaque mois. Il est �vident que l�accomplissement de plusieurs de ces prescriptions (celle de l�assembl�e du peuple au jour du sabbat, par exemple) ne pouvait avoir lieu qu�� l��poque du d�sert o� le peuple �tait encore group� autour du Tabernacle. Plus tard, quand le peuple fut dispers� sur une vaste �tendue de pays, il y fut pourvu d�une autre mani�re, comparez 2�Rois�4.23, qui montre en m�me temps que dans le royaume des dix tribus, l�usage d�une convocation sainte dans les jours de nouvelles lunes s��tait aussi �tabli sous l�influence des proph�tes.
Ce m�me sujet est trait� chapitres 28 et 29 des Nombres, mais au point de vue des sacrifices � offrir. Deut�ronome chapitre 16 ne rel�ve que les trois grandes f�tes annuelles (P�ques, Pentec�te et Tabernacles), parce que l�auteur a en vue les p�lerinages (verset 16).
Sept �poques de saintes assembl�es?:
Conclusion, versets 37 et 38.
Appendice sur la c�l�bration de la f�te des Tabernacles, versets 39 � 44.
Verset 1
Introduction (1-2)
Verset 2
Saintes convocations. Lorsque l�assembl�e se tenait au Tabernacle, il est possible que le culte se born�t aux sacrifices. Cependant l�expression employ�e para�t d�signer quelque chose de plus. Et lorsque, plus tard, les assembl�es durent se tenir, comme celles du jour du sabbat, dans les diverses localit�s du pays, il faut bien qu�elles fussent consacr�es � quelques exercices religieux, tels que la lecture de la loi, les chants et les pri�res. Ce fut sans doute l� l�origine de l�institution des synagogues qui para�t avoir pr�c�d� l�exil?; comparez Psaumes�74.4-8 et 2�Rois�4.23.
Verset 3
Au jour du sabbat.
Repos complet, litt�ralement?: repos du repos. Le mot schabbathon se trouve pour la premi�re fois dans Exode�20.8 et l�expression compl�te?: schabbath schabbathon, Exode�21.15, o� nous l�avons rendue par?: un jour de complet repos. Elle est appliqu�e au sabbat (Exode�35.2-3), au jour de l�Expiation (L�vitique�16.31 et dans notre chapitre verset 32) et � l�ann�e sabbatique (L�vitique�25.4), qui sont les f�tes d�origine mosa�que.
Dans tous les lieux que vous habiterez, c�est-�-dire?: dans tous les districts de la terre d�Isra�l. Cette traduction est plus exacte que celle qui a �t� employ�e Exode�35.3?: dans toutes vos demeures.
Verset 4
� la f�te de P�ques (4-8)
La reprise?: Voici les f�tes (les f�tes annuelles), provient de ce qu�� proprement parler, le sabbat n�est point une de ces f�tes dont il doit �tre parl� dans ce morceau. Il a seulement �t� rappel� en passant, afin qu�il soit bien entendu qu�on ne l�oublie pas comme devant �tre aussi un jour de convocation sainte.
En leur saison?: au temps marqu� pour chacune d�elles dans le cours de l�ann�e religieuse.
Verset 5
Le quatorzi�me du mois?: ainsi � la premi�re pleine lune de l�ann�e.
Dans la soir�e?: voir Exode�12.6. Chez les Grecs, les Romains et les anciens Germains, on regardait les pleines lunes comme une �poque portant bonheur. Les jeux olympiques s�ouvraient le lendemain de la pleine lune. On rencontre aussi chez les Germains et les Celtib�res des usages analogues.
Verset 7
Aucune �uvre servile. D�fense moins s�v�re que verset 3, n�interdisant que les gros travaux, comme ceux de la culture du sol, mais autorisant la cuisson des aliments, qui �tait d�fendue le jour du sabbat (Exode�35.3). Comparez Exode�12.16.
Verset 8
Des sacrifices. Ce sujet sera repris plus sp�cialement Nombres 28.
Septi�me jour?: dernier de la f�te.
Verset 9
� la Pentec�te
Cette ordonnance comprend trois prescriptions?:
La premi�re gerbe (9-22)
Verset 10
Quand tous serez entr�s?: expression caract�risant la l�gislation du d�sert.
Une gerbe?: d�apr�s Jos�phe et Philon, une gerbe d�orge. Dans les parties les plus chaudes de la Palestine l�orge est d�j� m�re au milieu d�avril ou au commencement de mai, tandis que le froment ne m�rit que trois semaines plus tard.
Les Romains ouvraient la moisson en offrant des sacrifices, sp�cialement � C�r�s. Cet hommage de reconnaissance et de d�pendance ne pouvait manquer chez le peuple de Dieu. Le texte n�indique pas ce qu�on faisait de la gerbe apr�s l�avoir balanc�e devant l�autel?; il est probable que, comme les autres offrandes balanc�es, elle appartenait aux sacrificateurs.
Verset 11
Le lendemain du sabbat. De quel sabbat?? On a r�pondu de diverses mani�res?: du sabbat hebdomadaire qui tombait dans la semaine pascale?; ou bien du premier sabbat rentrant dans l��poque de la moisson. Il est plus naturel de penser au jour sabbatique dont il vient d��tre parl�, verset 7, le 15 nisan, premier et grand jour de la f�te pascale. C�est ainsi que les Juifs l�ont compris, puisqu�il est de fait qu�ils offraient la gerbe sacr�e le 16 nisan. Cela s�accorde avec Josu�5.11 o� les Isra�lites commencent depuis ce jour � manger des pains faits avec le grain de Canaan. Cela s�accorde enfin avec le verset 15 qui �tablit un intervalle de 49 jours jusqu�� la Pentec�te (cinquanti�me jour). Le point de d�part naturel de ces cinquante jours est le jour de la P�que.
Verset 12
� la gerbe des pr�mices devait s�ajouter un holocauste comme sacrifice de cons�cration, avec oblation et libation, et cela, en sus des holocaustes que Nombres�28.19 prescrira pour chaque jour de f�te.
Agneau d�un an?: Exode�12.6.
Verset 13
Deux dixi�mes?: Nombres�15.4-5 ne prescrit, en cas d�holocauste, qu�un dixi�me par agneau. Mais ici, o� il s�agit d�une f�te de moisson, il convient que l�oblation de farine soit plus abondante que dans les autres solennit�s.
Le quart d�un hin?: voir � Exode�29.40.
Verset 14
Jusqu�� ce que Dieu, le vrai propri�taire du sol, e�t re�u sa part de la r�colte, il ne convenait pas que personne en mange�t. Chez les �gyptiens, les Grecs et les Romains, on ne mangeait des fruits nouveaux qu�apr�s en avoir rendu gr�ces aux dieux et en avoir offert les pr�mices aux pr�tres. Ces pr�mices offertes au nom de toute la nation sont diff�rentes de celles qu�offraient les simples particuliers (voir Nombres�18.12).
Verset 15
L�offrande de la Pentec�te (15-24)
Sept semaines. Le cinquanti�me jour en comptant depuis l�offrande de la premi�re gerbe?; de l� le nom de Pentec�te qui ne se trouve pas dans l�Ancien Testament mais seulement dans les Apocryphes et dans le Nouveau Testament. Dans l�Ancien Testament cette f�te est appel�e Exode�34.22 la f�te des Semaines?; Exode�23.16 la f�te de la moisson et Nombres�28.26 le jour des pr�mices.
Il y avait un rapport si �troit entre cette f�te qui marquait la cl�ture de la moisson et celle qui en marquait le commencement, qu�elle n�est distingu�e de la pr�c�dente par aucune formule d�introduction. L�id�e de faire de la f�te de Pentec�te une comm�moration du don de la loi (d�apr�s Exode 19) ne date chez les Juifs que du moyen-�ge.
Verset 16
Une oblation nouvelle?: de froment nouveau. En Palestine, la moisson du froment se fait quelques semaines apr�s celle de l�orge, en g�n�ral dans la seconde moiti� de mai et au commencement de juin.
Verset 17
L�offrande consistait non en froment, mais en pain, ce qui �tait naturel puisque la moisson �tait � sa fin. C��taient des pains lev�s, car ils repr�sentaient la nourriture habituelle du peuple.
Des lieux o� vous habiterez. Ces mots ne peuvent pas signifier que les deux pains devaient �tre offerts par chaque famille isra�lite. Qu�auraient fait les sacrificateurs d�une telle quantit� de pain?? Il en est de ces pains comme de la gerbe, qui �tait une offrande nationale et par cons�quent unique. Seulement ils devaient �tre donn�s, non par le sacrificateur, mais par la communaut� isra�lite elle-m�me et pris de pains fabriqu�s � la maison, comme ceux que mangeaient les simples particuliers.
Verset 18
� cet hommage national de reconnaissance doit s�ajouter, comme dans le cas de la gerbe, un holocauste national en signe de cons�cration. Les victimes sont dans ce cas particuli�rement abondantes, comme il convient � un peuple qui vient de remplir ses greniers des dons de Dieu.
Verset 19
Le sacrifice pour le p�ch� devait rappeler � Isra�l les p�ch�s qu�il avait commis fr�quemment dans l�usage des dons de Dieu et le mettre en garde contre de nouveaux abus dans la jouissance des dons nouveaux qui venaient de lui �tre accord�s.
En sacrifice d�actions de gr�ces. C�est ici le seul cas o� un sacrifice de ce genre soit prescrit par la loi pour la nation tout enti�re. Ordinairement les victimes d�actions de gr�ces �taient mang�es par l�Isra�lite qui les avait offerts mais, comme c�est ici le peuple qui les donne, elles peuvent revenir au sacrificateur.
Par cet ensemble de rites, toute la moisson, depuis les premiers �pis d�orge jusqu�aux derniers de froment, se trouve plac�e sous la b�n�diction du Seigneur et le pain quotidien de chaque famille isra�lite devient un pain qu�elle re�oit de son Dieu et qu�elle partage avec lui.
Verset 22
Recommandation d�j� faite, mais rappel�e en passant, de sanctifier la moisson non seulement par le sacrifice, mais aussi par la bienfaisance (L�vitique�19.9).
Verset 23
Au premier jour du 7e mois (23-25)
Nous avons dit que dans l�ordonnance du chapitre 23 il n�est pas parl� de la f�te mensuelle des nouvelles lunes � chaque premier jour du mois (comparez Nombres�10.10?; Nombres�28.11-15. Cependant il est une nouvelle lune d�un caract�re tout particulier et qui se trouve faire ici l�objet d�une prescription importante.
Verset 24
Le repos et la sainte convocation n�avaient pas lieu dans les autres f�tes de nouvelles lunes qui n��taient signal�es que par le son des trompettes et un double holocauste. La raison de cette diff�rence est que cette nouvelle lune ouvrait le 7e mois dans le cours duquel se c�l�braient le grand jour des Expiations et la f�te des Tabernacles. Cette double circonstance donnait au septi�me mois tout entier un caract�re tr�s solennel et en quelque sorte tr�s sabbatique. De l� la solennit� sp�ciale qui s�attache au premier jour de ce mois. Apr�s l�exil et surtout depuis l��poque des S�leucides, les Juifs c�l�br�rent ce premier jour du septi�me mois comme leur nouvel an, le commencement de l�ann�e civile?; mais ici rien de pareil n�est indiqu� et Exode�12.2 s�oppose � une telle supputation.
Fanfare?: il s�agit d�un cor en forme de corne de b�lier et non des trompettes d�argent, avec lesquelles on donnait divers signaux (Nombres�10.2-9) et qui annon�aient les nouvelles lunes ordinaires (Nombres�10.10).
Un rappel?: rappelant au peuple le commencement de la f�te. Il est remarquable que Nombres�28.11 indique pour les nouvelles lunes ordinaires un sacrifice plus grand (deux veaux) que Nombres�29.2 ne le fait pour la nouvelle lune si solennelle du septi�me mois. Mais il faut admettre que ce sacrifice d�un veau est en sus du sacrifice r�gulier de deux veaux, comme celui-ci �tait en sus de l�holocauste journalier d�un agneau.
Verset 26
Au jour des Expiations (26-32)
Voir sur les c�r�monies de ce jour L�vitique 16. Les deux points relev�s ici avec insistance sont le repos absolu et le je�ne ou mortification. Les violateurs de ces deux prescriptions sont menac�s de mort.
Verset 27
Or?: en h�breu ak?: seulement. Cette conjonction signale l�ordonnance suivante comme particuli�rement importante.
Vous vous mortifierez?: par le je�ne. C��tait l� le seul je�ne impos� par la loi de Mo�se.
Verset 32
D�un soir jusqu�� l�autre?: un jour civil complet et non pas seulement le jour naturel, allant du matin au soir.
Votre repos?: ce repos qui vous est impos� et qui est pour vous un bienfait.
Verset 33
� la f�te des Tabernacles (33-35)
Cette f�te des Tabernacles porte Exode�23.16 et Exode�34.22 le nom de f�te de la r�colte. Chacun des sept jours (du 15 au 21 Tischri) �tait solennis� par des sacrifices (Nombres�29.13)?; comparez � la fin du chapitre, versets 39 � 43.
Verset 36
� la f�te de cl�ture.
La f�te des Tabernacles ne durait que sept jours, comme celle de P�ques. Mais elle �tait suivie d�un huiti�me jour f�ri� qui se nommait la cl�ture, parce qu�il fermait non seulement cette semaine de f�te, mais encore tout le cycle des f�tes annuelles. Comme ce jour n�appartenait plus � la f�te proprement dite, le nombre des victimes offertes �tait inf�rieur, � celui des jours pr�c�dents (Nombres�29.36).
Verset 37
Conclusion des ordonnances du chapitre 23 relatives aux f�tes qui doivent �tre marqu�es par une sainte convocation.
Voir les versets 3, 4, 8, 21, 24, 27, 35 et 36. Le sabbat, comme nous l�avons constat� par la forme m�me du texte, n�y est rappel� qu�en passant (verset 38), parce qu�il ne fait pas partie des f�tes annuelles (mohadim).
Sacrifices faits par le feu. Le sacrifice pour le p�ch�, n��tant indiqu� que pour un seul cas (verset 19), n�est pas sp�cialement relev� dans cette r�capitulation.
Holocaustes, oblations, victimes (d�actions de gr�ces)?: ce sont les trois formes des sacrifices faits par le feu (ischsch�).
Libation?: l�accompagnement ordinaire des ischsch�.
Verset 39
Appendice sur la f�te des Tabernacles.
Or?: voyez verset 27. La liste des convocations saintes est termin�e?; le l�gislateur ajoute exceptionnellement quelques d�tails sur la mani�re de c�l�brer la f�te des Tabernacles et sur le souvenir qu�elle doit perp�tuer. Cette adjonction se justifie ais�ment. Cette f�te importante n�avait point encore �t� r�glement�e comme celle de P�ques dans Exode 12, celle de Pentec�te dans Exode�34.22 et celle du jour des Expiations dans L�vitique 16. Cette lacune devait �tre remplie.
Quand vous r�colterez. Il faut plut�t traduire ainsi?: Quand vous aurez r�colt�. Car la r�colte des olives, des grenades et m�me du raisin ne se fait gu�re, du moins au nord de la Palestine, qu�en octobre. Aussi J�roboam d�pla�a-t-il cette f�te en la retardant d�un mois entier (1�Rois�12.32-33).
Les produits de la terre, ou, comme il est dit Deut�ronome�16.13, de l�aire et de la cuve?: les graines de l��t� et les fruits de l�automne (raisins. olives, dattes, grenades).
Verset 40
De beaux fruits d�arbres?: des branches d�arbres charg�es de beaux fruits (oranges, citrons).
Touffus?: avec un riche feuillage pour ombrager.
Saules de rivi�res?: formant la charpente des cabanes. Plus tard (2 Maccab�es 10.6), on se servit de ces branchages pour les porter en joyeuses processions. Mais ce n��tait certainement pas leur destination premi�re. Comparez N�h�mie�8.15.
Les cabanes �taient dress�es dans les cours des maisons, sur les places publiques ou dans les rues. Tout le pays prenait ainsi un air de f�te.
Vous vous r�jouirez. Le caract�re de cette f�te devait �tre la joie, en face des celliers et des greniers remplis par la bont� de l��ternel. Les mots devant l��ternel suffisent pour faire sentir le caract�re saint de cette joie.
Verset 42
Vous demeurerez dans des cabanes� Chez plusieurs peuples anciens (chez les Syriens en mai, chez les Hindous en ao�t, chez les Romains en mars), on c�l�brait, durant quelques jours, une f�te des tentes. Le fait que dans certaines localit�s, comme � H�bron, au moment de la vendange, les habitants demeurent dans les vignes pour acc�l�rer le travail, ne peut expliquer une f�te nationale telle que celle-ci.
Cette habitation sous des tentes devait rappeler plus tard au peuple le voyage de ses p�res � travers le d�sert sans autre abri contre l�ardeur du soleil et les intemp�ries de la mauvaise saison que de simples tentes mais en m�me temps elle faisait ressortir tr�s vivement le contraste de cette situation p�nible avec l��tablissement qui lui �tait �chu dans une terre enrichie de toutes les b�n�dictions divines.
Verset 43
Pour vos descendants?: cette signification nationale de la f�te explique pourquoi l�indig�ne seul �tait astreint � la c�l�brer?: tout ce qui est n� en Isra�l, (verset 42).
On comprend par l� aussi pourquoi les Juifs post�rieurs y introduisirent, plus tard des rites, tels que celui de la libation d�eau puis�e � la source de Silo� (en souvenir du manque d�eau et du don de l�eau du rocher) et l�illumination des parvis par les deux grands cand�labres (en souvenir du feu qui resplendissait la nuit dans la nu�e).