Bible Commentaries
Lévitique 25

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-55

Plan du commentaire biblique de L�vitique 25

Les ann�es sabbatiques et le jubil� (chapitre 25)

� la suite de tous ces r�glements sur la saintet� de l�immolation des victimes et de l�offrande du sang (chapitre 17), celle du peuple dans tous les domaines de la vie et sp�cialement dans le mariage (chapitres 18 � 20), celle des sacrificateurs et des offrandes, celle des assembl�es solennelles (chapitre 23), celle des arrangements du culte et de l��nonc� du nom de Dieu (chapitre 24), nous trouvons au chapitre 25 l�institution de certaines ann�es qui doivent �tre marqu�es d�un caract�re particulier?:

  • les ann�es sabbatiques, versets 1 � 7
  • les ann�es de jubil�, versets 8 � 55

Verset 1

Les ann�es sabbatiques (1-7)

Tous les sept ans il devait y avoir repos pour la terre. Le sol ne devait pas �tre cultiv�, ni la vigne taill�e. Ce qui croissait sans culture ne devait pas �tre r�colt�, mais demeurer � la disposition de tous. Ce repos commen�ait en automne, � la suite des r�coltes de la sixi�me ann�e et durait jusqu�� l�automne de l�ann�e suivante, o� avaient lieu les semailles de l�ann�e nouvelle.

Cette loi �tait particuli�re au peuple juif?; l�historien Tacite l�attribue � leur paresse. On pourrait conclure de Exode�23.10 qu�elle avait un but utilitaire, comme l�usage de laisser de temps en temps le sol en jach�re. Le Deut�ronome (Deut�ronome�15.1 et suivants), conform�ment � l�esprit de ce livre, insiste sur le but de bienfaisance envers les indigents, qui �taient ainsi admis au privil�ge des propri�taires. Mais le but principal, dans lequel rentrent ceux-l�, �tait p�dagogique. Dieu voulait rappeler � Isra�l ce grand principe �nonc� verset 23?: La terre est � moi.

Comme sur sept jours il en r�clamait un dont il disait?: C�est le mien?! De m�me, apr�s avoir pendant six ann�es donn� ses biens � Isra�l par le moyen de la terre, il s�en r�servait une septi�me pour lui rappeler qu�il n��tait que locataire sur ce sol dont Dieu �tait le vrai propri�taire.

Sentiments de d�pendance, de confiance, de reconnaissance et par la m�me aussi de compassion et de bienfaisance?: tout cela d�coulait de ce principe une fois grav� dans la conscience isra�lite. Mais l�observation d�une telle loi impliquait de la part du peuple une foi vivante en son Dieu et l�on ne peut s��tonner que, comme le prouve 2�Chroniques�36.21 (comparez avec L�vitique�26.34-35, L�vitique�26.43), l�accomplissement de la loi de l�ann�e sabbatique n�ait eu lieu que d�une mani�re incompl�te avant l�exil. Mais il doit en avoir �t� autrement apr�s le retour de la captivit�?; comparez l�engagement pris par le peuple N�h�mie�10.31 et le r�cit 1 Maccab�es 6.49, 53, o� les troupes isra�lites assi�g�es sont forc�es de capituler par suite du manque de vivres r�sultant de ce que c��tait une ann�e sabbatique. Plusieurs passages de Jos�phe prouvent la m�me chose. La tradition rabbinique pr�tend que le repos de la septi�me ann�e fut pratiqu� en Isra�l d�s la 21e ann�e de son �tablissement en Canaan. La conqu�te avait dur� sept ans, le partage sept ans. Ce fut donc la 15e ann�e que l�on commen�a � cultiver le sol et la 21e que put avoir lieu la premi�re ann�e sabbatique.

Comme le sabbat simple �tait le moment du repos divin � la suite de la cr�ation, ainsi ce sabbat, agrandi jusqu�� la mesure d�une ann�e enti�re, �tait propre � rappeler cette �poque, retrac�e Gen�se 2, o� l�homme dans le paradis, non assujetti � un travail servile mangeait son pain comme un don de la b�n�diction divine.

Au mont Sina�?; non?: du haut du Sina�, mais?: dans le d�sert de Sina�, pendant qu�Isra�l �tait encore camp� au pied de cette montagne, en opposition aux lois donn�es plus tard (Nombres�36.13?; comparez L�vitique�1.1). Peut-�tre cette indication est-elle ici motiv�e par l�intercalation du morceau L�vitique�24.10-23

Verset 2

Quand vous serez entr�s?: comparez L�vitique�19.23-26 et L�vitique�23.10.

Verset 3

Tu tailleras ta vigne?: ainsi que tes arbres fruitiers, d�apr�s L�vitique�19.10, note (Exode�23.11).

Et tu en recueilleras le produit?: en se rapporte � la terre.

Verset 4

Repos complet?: voir L�vitique�23.3, note. Le commencement de l�ann�e sabbatique co�ncidait avec la fin des r�coltes annuelles et avec le commencement de l�ann�e civile au septi�me mois. Si, comme quelques-uns l�ont pens�, elle avait commenc� au printemps, � l�entr�e de l�ann�e religieuse, il y aurait eu deux r�coltes de perdues au lieu d�une.

Verset 5

Ce qui poussera de soi-m�me de ta moisson, litt�ralement?: ce qui est tomb� de ta moisson?; le produit spontan� des grains tomb�s de la pr�c�dente moisson (�sa�e�37.30).

Les raisins de ta vigne non taill�e, litt�ralement?: les grappes de ton nazir�en. Les sarments incultes de la vigne sont compar�s � la chevelure non coup�e du Nazir�en (Nombres�6.5).

Verset 6

On ne fera pas provision de ces fruits?; on ira les prendre aux champs selon qu�on en aura besoin. Et cela sera permis � chacun, serviteurs, mercenaires, �trangers, bestiaux et animaux?; d�apr�s Exode�23.11, sp�cialement aux indigents.

L�id�e est celle de la communaut� compl�te de la jouissance des dons divins. Un tel mode de faire est possible dans un pays chaud et fertile, comme la Palestine, o� les grains tomb�s lors de la moisson reproduisent toute une r�colte l�ann�e suivante. En Albanie, une seule semaille produit deux ou trois r�coltes.

Verset 8

Les ann�es de jubil� (8-55)

Apr�s un cycle de sept fois sept semaines d�ann�es r�volu, devait se c�l�brer une ann�e de jubil�?; cette f�te revenait ainsi tous les cinquante ans. Quelques-uns, frapp�s du fait qu�il y aurait eu dans ce cas deux ann�es de repos de suite, ont cru que l�ann�e de jubil� se confondait avec la derni�re des sept ann�es sabbatiques et qu�elle �tait ainsi la 49e, non la 50e. Mais, comme nous le verrons, cette supposition est incompatible avec le texte.

Non seulement, en cette ann�e-l�, la terre se reposait comme dans les ann�es sabbatiques, mais les terres vendues revenaient � leurs anciens possesseurs et les Isra�lites qui s��taient lou�s comme esclaves recouvraient leur libert�, et cela, m�me lorsque leurs ma�tres �taient des �trangers �tablis dans le pays. Il en r�sultait que les terres n��taient jamais ali�n�es d�une mani�re d�finitive par la famille qui les avait re�ues en partage au commencement et que l�acheteur n�acqu�rait en r�alit� que le nombre des r�coltes qui restaient jusqu�� l�ann�e de jubil�, le prix d�achat devant, �tre d�termin� en cons�quence. Il n�y avait d�exception que pour les maisons situ�es dans des villes entour�es de murs (sauf pour les maisons des villes des L�vites, qui ne pouvaient jamais �tre d�finitivement ali�n�es?: verset 32). D�ailleurs, une propri�t� vendue pouvait toujours �tre rachet�e, soit par le vendeur s�il en avait le moyen, soit par un de ses proches parents.

Quant aux Isra�lites devenus pauvres, si, malgr� les secours qu�ils avaient re�us, ils finissaient par se vendre comme esclaves, ils devaient �tre trait�s comme ouvriers, non comme esclaves?; et, s�ils se rachetaient ou �taient rachet�s, le prix de rachat devait �tre calcul�, sur le nombre des ann�es qui restaient jusqu�au prochain jubil�. Au jubil�, tous recouvraient leur libert�.

Cette institution avait �videmment pour but d�emp�cher la formation d�un paup�risme permanent et l�asservissement d�une classe de la population par l�autre. Elle reposait, comme celle de l�ann�e sabbatique, sur le grand principe formul� verset 23?: la terre est � l��ternel. Les Isra�lites sont chez lui comme des locataires ou des fermiers (verset 55)?; bien plus, c�est � l��ternel qu�appartient la personne m�me des fils d�Isra�l?; c�est vis-�-vis de lui seul qu�ils doivent �tre esclaves. Voil� pourquoi ils ne sont pas libres d�ali�ner d�finitivement leur libert� ni leur h�ritage.

Nous n�avons aucun t�moignage historique en faveur de l�ex�cution de cette loi. Les passages all�gu�s sont insuffisants?; le Deut�ronome garde le silence. Seulement il est incontestable que les trois passages �sa�e�61.1?; �z�chiel�7.12?; �z�chiel�46.16-18 font allusion � l�ann�e de jubil�?; et les pens�es fondamentales qui ont inspir� cette loi?: le droit absolu de propri�t� que l��ternel poss�de sur la terre qu�il a donn�e � Isra�l et sur les membres de ce peuple. Ils sont tellement d�accord avec tout l�ensemble de la l�gislation mosa�que, qu�on ne peut douter de sa haute antiquit�. Une institution aussi id�ale n�a pu para�tre applicable au sein d�un peuple que dans des temps primitifs, o� r�gnaient encore des m�urs tr�s simples. Apr�s le retour de la captivit�, on comptait bien d�apr�s les ann�es de jubil� et Jos�phe en parle comme d�une loi existante et bien connue (Antiquit�s Juda�ques 3.12.3?: La cinquanti�me ann�e est appel�e jubil� par les H�breux�)?; mais nous n�en savons pas davantage sur le mode d�ex�cution. Il est probable qu�elle ne fut jamais g�n�ralement pratiqu�e.

L�id�e de cette f�te est �vidente?: c�est la restitution p�riodique du peuple dans son �tat normal, soit au point de vue de la propri�t�, soit au point de vue des personnes. C�est par cons�quent le type, bien plus, le gage de cette �poque de restauration compl�te pour l�humanit�, que saint Pierre appelle les moments de rafra�chissement ou les temps de r�tablissement de toutes choses dont Dieu a parl� par ses saints proph�tes (Actes�3.20-21).?; du temps o� la dette de l�humanit� aura �t� acquitt�e, o� toute personnalit� humaine sera affranchie pour n�avoir plus d�autre ma�tre que Dieu lui-m�me, o� la saintet� et la charit�, le bien-�tre et le repos r�gneront sur la terre. Voil� l�id�al qu�anticipait l�ann�e de jubil�. Et c�est l� la raison pour laquelle �sa�e (�sa�e�41.1 et suivants) s�en sert comme de l�image des temps messianiques.

Versets 8 � 12 � L�institution de l�ann�e de jubil�

Apr�s chaque cycle de quarante-neuf ans r�volu.

Verset 9

Au septi�me mois. Ainsi en automne?; voir verset 1, note.

Au jour des Expiations?: au soir de ce jour solennel. Le soir n�est pas positivement indiqu�, mais il fallait bien que les c�r�monies de ce jour d�humiliation fussent termin�es, pour que celles du jour de rel�vement pussent commencer. Il devait y avoir quelque chose de tr�s frappant dans ce brusque passage de la plus profonde mortification � la plus grande joie, joie qui bient�t devait aussi trouver l�occasion de s�exprimer dans la f�te des Tabernacles (au 15e jour du m�me mois).

Ainsi, au soir du jour des Expiations, apr�s qu�Isra�l venait d�obtenir le pardon de toutes ses transgressions et qu�il �tait rentr� dans une relation normale avec le Dieu de l�alliance, les trompettes sacerdotales retentissaient d�un bout du pays � l�autre sur le sol de la Terre-Sainte et donnaient le signal du r�tablissement normal des relations mutuelles entre les Isra�lites eux-m�mes. Tout �tait replac� dans l��tat primitif.

Tu feras retentir, litt�ralement?: Tu feras passer une trompette de retentissement?; tu enverras par tout le pays des messagers qui donneront le signal de l�ann�e de jubil�.

Trompette, ou plut�t cor, corne ou instrument de m�tal en forme de corne de b�lier. Ce son rappelait celui qui avait retenti sur le Sina� lors de la fondation de l�alliance (Exode�19.16-19).

Verset 10

Pour tous ses habitants, c�est-�-dire pour tous les Isra�lites, qui ont tous droit � une portion du pays (�sa�e�5.8).

Un jubil�. Ce mot vient de jabal, couler, s�avancer, se r�pandre comme un torrent. Les uns, avec Jos�phe, trouvent dans cette expression l�id�e de libert�, de libre-renvoi. Les autres, s�appuyant sur Exode�19.13 et Josu�6.5, l�expliquent par le fait de ces sons prolong�s de la trompette qui se r�pandent de proche en proche et retentissent � travers tout le pays.

Dans sa propri�t�?: versets 13 � 34?; dans sa famille?: versets 39 et suivants.

Verset 11

M�me mani�re de proc�der que dans les ann�es sabbatiques (verset 4 et suivants). Seulement, comme, avant l�ann�e de jubil� il y avait d�j� eu une ann�e de repos, le verset 21 stipule que l�on mangera non seulement du revenu spontan� de l�ann�e pr�c�dente, mais encore du surplus qui restera de l�ann�e ant�rieure � celle-ci.

Verset 12

Aux champs?: en le recueillant au fur et � mesure.

Verset 13

Vente et rachat des propri�t�s (13-34)

Versets 13 � 22 � La vente

Ce verset �nonce d�s le d�but le but final de l�institution du jubil�.

Verset 14

Ce verset montre comment ce r�sultat n�est pas incompatible avec les circonstances f�cheuses qui peuvent atteindre une famille, pourvu que des sentiments d��quit� r�gnent parmi le peuple. Le sol ne se vend jamais?; c�est la propri�t� de Dieu. L�Isra�lite ne peut ali�ner que les r�coltes. Le prix d�achat augmente ou diminue par cons�quent avec le nombre des ann�es qui s�parent l�ann�e de la vente de celle du jubil�. Agir autrement, ce serait, en l�sant le droit du prochain, offenser Dieu qui lui a donn� ce sol.

Verset 18

Encouragement � ex�cuter cette loi, par une promesse propre � surmonter les objections qui pouvaient s��lever contre elle dans l�esprit du peuple.

Verset 20

Cette objection semble concerner plut�t l�ann�e sabbatique qui �tait la septi�me, que l�ann�e de jubil� qui �tait la huiti�me ann�e par rapport � la derni�re des sept semaines d�arm�es composant le cycle de quarante-neuf ans. Mais les deux lois sont ici �troitement li�es et l�objection soulev�e contre la premi�re s�applique � plus forte raison � la seconde?; seulement la premi�re int�ressait bien plus s�rieusement le peuple, puisque l�ann�e sabbatique revenait beaucoup plus fr�quemment que celle du jubil�.

Verset 21

La r�ponse divine (21-22)

Elle aborde en premier lieu la plus grande difficult�, celle d�une ann�e de jubil� succ�dant � l�ann�e sabbatique, d�o� r�sulte � plus forte raison la solution de la difficult� moindre, celle de l�ann�e sabbatique simple.

Il faut tenir compte ici des deux commencements diff�rents de l�ann�e isra�lite. Les termes de sixi�me, septi�me, huiti�me et neuvi�me d�signent les ann�es ordinaires qui vont d�une P�que � l�autre. La sixi�me ann�e est l�avant-derni�re du cycle de sept ans aboutissant � un jubil� (la 48e ann�e du cycle). On a fait la r�colte du printemps � l��t�. C�est cette r�colte que Dieu promet de rendre particuli�rement abondante. En automne de cette sixi�me ann�e commence l�ann�e sabbatique, avec le mois de septembre?: plus de labour ni de semailles?; par cons�quent, pas de moisson dans l��t� de l�ann�e suivante (la 49e). L�ann�e du jubil� commen�ant l�automne de cette ann�e-l�, labour et semailles n�ont de nouveau pas lieu, ce qui prive encore le peuple de toute moisson durant, l��t� de cette huiti�me ou 50e ann�e. Enfin dans l�automne de celle-ci, on s�me de nouveau?; mais la r�colte n��tant m�re que dans le cours de l��t� suivant il faut encore vivre toute la premi�re partie de la neuvi�me ou 51e, ann�e sur les provisions amass�es la sixi�me. Ainsi s�expliquent les expressions?: pour trois ans, et?: jusqu�� la neuvi�me ann�e.

M. Wogue n�a-t-il pas raison d�observer ici?: Cette promesse est une des plus fortes preuves de la divinit� du Mosa�sme. Quel autre l�gislateur pourrait ainsi pr�dire un miracle p�riodique r�alisable � jour fixe?? Engager Dieu par une parole que l��v�nement pouvait si ais�ment d�mentir et risquer sur un tel jeu l�autorit� de la loi enti�re??

Il e�t �t� plus simple de parer � l�absence pr�vue de r�coltes par des moyens naturels comme l�accumulation de grandes provisions.

Verset 23

Le rachat (23-34)

Ce verset renoue le fil interrompu par le passage verset 18 � 22.

Voir introduction versets 1 � 7.

La terre est tellement � l��ternel qu�il la donne ou l��te librement � ses habitants (L�vitique�18.28). Voil� pourquoi l�Isra�lite n�a pas le droit de l�ali�ner (1�Rois�21.3).

Verset 24

Le contrat de vente peut �tre annul� m�me avant le jubil�.

Verset 25

Un proche parent ais� ou le vendeur lui-m�me, si sa position s�est am�lior�e, peuvent en tout temps racheter la terre, en remboursant la valeur des r�coltes qui auront lieu depuis la vente jusqu�au jubil�?; comparez L�vitique�27.16-18 un calcul analogue.

Verset 28

Sera lib�r�e?: sans d�dommagement. Le terme h�breu est sortira, qui s�applique proprement aux personnes.

Aristote dans sa Politique pr�sente un id�al semblable. Les Lac�d�moniens ne devaient point vendre leurs champs?; il ne leur �tait pas permis de rien changer au partage primitif du sol. On trouve des prescriptions analogues dans la l�gislation de Solon, ainsi que chez les Locriens, les Th�bains et les Dalmates.

Verset 29

Une exception concernant les maisons des villes ferm�es de murs (29-30)

Cette esp�ce de propri�t� diff�re de la propri�t� fonci�re. Elle est davantage le r�sultat de l�activit� de l�homme et sa vente ne compromet pas l�existence d�un domaine de famille. Aussi, lorsque de telles maisons n��taient pas rachet�es pendant l�ann�e qui suivait la vente, elles devenaient pour toujours la propri�t� de l�acqu�reur. Par l� il devenait possible aux �trangers, priv�s de possessions territoriales, d�acqu�rir des demeures inali�nables.

Verset 31

Les maisons des villages. Les habitations rurales font partie int�grante du domaine � l�exploitation duquel elles sont n�cessaires, et, comme telles, ne peuvent �tre ali�n�es compl�tement. De l� la diff�rence �tablie entre elles et les maisons situ�es dans les villes. Cette loi emp�chait que des �trangers ne prissent pied comme propri�taires fonciers dans le pays d�Isra�l. Il existe en Angleterre des dispositions pareilles.

Verset 32

Villes des L�vites. L�institution de ces villes n�est rapport�e que Nombres 25. Cette ordonnance a sans doute �t� introduite ici post�rieurement, ainsi que plusieurs autres que nous avons remarqu�es, pour compl�ter le sujet trait�.

Pour les L�vites qui ont des maisons dans les villes l�vitiques, s�ils viennent � les vendre, ils auront droit de rachat, non pas seulement pendant un an (comparez verset 30), mais � chaque moment et � toujours. Cette r�gle servait � garantir le maintien du caract�re particulier de ces villes.

Verset 33

On ne doit pas traduire?: Si quelqu�un a achet� des L�vites, mais?: Si quelqu�un des L�vites a rachet� (la maison dont il a �t� question verset 32)?: lui aussi quoique L�vite, devra faire place au jubil� � l�ancien propri�taire, lors m�me qu�il s�agit d�une maison situ�e dans une ville mur�e. La Vulgate a traduit en introduisant une n�gation dans la premi�re proposition, ce qui est, arbitraire et inutile.

Verset 34

Il y avait des champs allou�s aux L�vites dans la banlieue des villes l�vitiques. Ces champs ne devaient pas �tre ali�n�s, m�me momentan�ment, parce qu�ils n�appartenaient proprement pas � l�individu, mais � la tribu des L�vites tout enti�re. Ils �taient indispensables pour l�entretien du b�tail de chaque famille.

Verset 35

Les pauvres et les esclaves (35-53)

Versets 35 � 38 � Devoir de soutenir les pauvres

Il s�agit moins ici d�aum�nes que de secours pr�ventifs, propres � emp�cher que celui qui est en train de s�appauvrir ne tombe tout � fait dans la mis�re.

Pr�s de toi?: ce voisinage est un fait providentiel d�o� r�sulte une obligation.

Et s�appauvrit, litt�ralement?: et que sa main tremble?; que ses propres moyens ne suffisent plus pour le soutenir.

Fut-il �tranger et habitant?: appartenant � une autre nationalit� et simple domicili� dans ton voisinage. Nous retrouvons toujours ici l�esprit de largeur de la loi mosa�que. On traduit aussi?: qu�il vive pr�s de toi comme �tranger et domicili� (apr�s qu�il a d� vendre son patrimoine). Mais pour pr�senter ce sens, le texte devrait �tre diff�rent.

Verset 36

Ne tire de lui� Si tu lui pr�tes, que ce ne soit pas pour en retirer quelque avantage pour toi, m�me sous forme d�int�r�t annuel ou d�un surplus � ajouter au capital rembours�.

Si tu l�assistes en lui donnant des vivres, que ce ne soit pas � la condition qu�il y ajoute un surplus en te les restituant (Exode�22.25?; Deut�ronome�23.20).

Verset 38

Objets de ma charit�, soyez charitables les uns envers les autres?!

Verset 39

Les esclaves isra�lites (39-46)

Il faut plut�t traduire par se vend que par est vendu.

Verset 40

Deux restrictions apport�es � l�esclavage en pareil cas l�une quant au mode, l�autre quant � la dur�e de la servitude.

Mercenaire?: ouvrier � la journ�e.

Domestique?: engag� � l�ann�e.

Verset 41

Et ses fils?: lors m�me que le ma�tre e�t pu all�guer qu�il les a entretenus plus ou moins longtemps. Sur la conciliation de notre passage avec Exode�21.1-6 et Deut�ronome�15.12, o� la lib�ration de l�esclave isra�lite est fix�e � l�ann�e sabbatique, voir au premier de ces passages, note?; en ajoutant que dans la loi actuelle, il s�agit non seulement du recouvrement de la libert�, mais encore de celui de la propri�t� fonci�re, ce qui n�avait lieu qu�au jubil�.

Verset 42

Ils ne seront point rendus comme� Ces mots ne signifient-ils point?: que le ma�tre n�a pas le droit de revendre � un autre l�isra�lite qui s�est vendu � lui comme esclave, mais qu�il doit le garder dans sa maison jusqu�au jubil� prochain??

Verset 44

L�esclavage proprement dit n�existera en Isra�l que par rapport � des personnes �trang�res � la nation.

Qui nous entourent?: les Ammonites, les Moabites, les Idum�ens, etc. Quant aux Canan�ens, qui habitaient dans le pays m�me, ils auraient d� �tre enti�rement d�truits, d�apr�s Deut�ronome�20.16.

Verset 47

Les devoirs des �trangers habitant en Isra�l envers leurs esclaves isra�lites (47-55)

Il pouvait arriver qu�un �tranger �tabli en Palestine s�enrichit et se trouv�t amen� � acheter comme serviteur un Isra�lite d�entre ses voisins tomb� dans la pauvret�. La loi stipule dans ce cas les trois restrictions suivantes?:

  1. le droit de rachat � chaque moment, soit par l�esclave lui-m�me, soit par l�un de ses proches parents (fr�re, oncle ou cousin)?;
  2. l�affranchissement au jubil� suivant, d�o� r�sulte naturellement la d�termination des prix de vente et de rachat?;
  3. le traitement �quitable, sur lequel le peuple lui-m�me devra veiller (comparez le sous tes yeux, verset 53), sans doute par l�interm�diaire des tribunaux qui ne doivent permettre � l��tranger ni vexations, ni s�vices.

Verset 50

Les mots?: comme les journ�es d�un mercenaire, signifient sans doute?: d�apr�s le prix auquel se paient les journ�es d�un ouvrier?; ce qui implique les devoirs de m�nagements et de douceur impos�s aux ma�tres envers des hommes libres.

Verset 55

Sont serviteurs�, mes serviteurs. C�est le m�me mot h�breu qui a �t� traduit dans ce chapitre par esclaves. Mais ce terme fausserait la notion de la d�pendance vis-�-vis de Dieu.

Dans un ordre de choses essentiellement agricole, l�institution de l�ann�e de jubil� �tait un moyen efficace de pr�venir un paup�risme end�mique. Il est �vident que dans un �tat de choses essentiellement industriel, une institution de ce genre devient impossible. L�esprit d��galit� dans les lois et de bienveillance mutuelle dans les relations sociales peut seul dans ce cas obtenir des r�sultats analogues et cr�er une soci�t� exempte de toute oppression et de toute mis�re non soulag�e.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 25". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/leviticus-25.html.