Bible Commentaries
Lévitique 5

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-19

Verset 1

La loi des sacrifices pour le p�ch� en vue de diverses souillures (1-13)

On a parfois rattach� ce morceau � ce qui suit et on y a vu le commencement des ordonnances concernant le sacrifice de r�paration?; comparez le terme d�ascham, versets 6 et 7. Mais aucune introduction n�indique ici, comme L�vitique�4.1 ou L�vitique�5.14, que nous arrivions � un sujet nouveau?; et comme le verset 7 admet la substitution de tourterelles � des victimes plus co�teuses, substitution absolument oppos�e � l�esprit du sacrifice de r�paration, ainsi que nous le verrons, il vaut mieux admettre que le mot ascham est pris, versets 6 et 7, dans son acception usuelle de tort � r�parer (comparez Gen�se�26.10?; J�r�mie�51.5?; Psaumes�68.22) et que c�est le m�me sujet qui continue.

Versets 1 � 6

Trois cas particuliers o� un Isra�lite a p�ch� par n�gligence, faiblesse ou l�g�ret� et qui peuvent �tre expi�s par des sacrifices.

Premier cas

Le t�moin d�un fait, apr�s avoir entendu les menaces prof�r�es contre quiconque, pouvant t�moigner, se taira, garde n�anmoins le silence, par timidit� ou n�gligence, ou ne dit pas tout ce qu�il a vu et tout ce qu�il sait. Cet homme se trouve par l� sous le poids d�une faute. Il est charg� de son p�ch�, c�est-�-dire qu�il reste dans un �tat de culpabilit� tant que cette faute n�a pas �t� expi�e.

Il est �vident qu�il ne s�agit pas ici d�un faux serment proprement dit?; car le faux t�moignage �tait puni de mort (Deut�ronome�19.16-21?; Proverbes�19.5?; Proverbes�19.9) et ne pouvait �tre expi� par un sacrifice. C�est simplement un t�moignage incomplet ou non rendu.

Verset 2

Second cas

On est entr� en contact avec un objet souill�. Si l�on s�en aper�oit imm�diatement, on a des moyens de se purifier (L�vitique�11.25?; L�vitique�11.28?; L�vitique�11.39-40?; L�vitique�15.5, etc.). Mais si l�on ne remarque la chose que plus tard, ou si, par oubli ou indiff�rence, on n�glige de se purifier, il y a dans ce cas quelque chose � faire pour se d�charger non seulement de cette impuret�, mais aussi de la culpabilit� qu�on a contract�e par le fait que l�on ne s�est pas purifi� plus t�t.

B�te domestique. Il y avait des animaux domestiques impurs (dont on ne devait pas manger), comme le cheval, le chien, etc. Il r�sulte de passages tels que L�vitique�11.39 que le cadavre des animaux purs souillait aussi. S�il n�en est pas parl� ici, c�est peut-�tre parce que la loi aurait eu l�air de condamner le contact des victimes sacrifi�es.

Verset 4

Troisi�me cas

Serments inconsid�r�s, formules de serment employ�es d�une mani�re frivole et par entra�nement des l�vres.

Du mal ou du bien. Ce n�est pas la nature de l�acte auquel on s�est engag� qui rend coupable dans ce cas, mais la mani�re l�g�re dont on l�a fait, parce qu�elle t�moigne d�un manque de respect envers Dieu. Soit qu�on ait d� �tre rendu attentif � la chose, ou que l�on s�en soit aper�u soi-m�me, il y a culpabilit�.

Verset 5

Il confessera� C�est d�ici que l�on peut conclure (voir L�vitique�4.2) que la confession accompagnait tous les sacrifices pour le p�ch�. Nous avons plusieurs fois constat� que, dans une s�rie de lois parall�les, un point particulier n�est relev� que dans une seule des lois, tout en �tant valable pour toutes. Ainsi L�vitique�1.11 (au nord).

Verset 7

Facilit�s accord�es � l�isra�lite qui n�a pas le moyen de (dont la main n�atteint pas � ce qui est suffisant pour) se procurer une t�te de menu b�tail. Au lieu d�une brebis on d�une ch�vre, il peut offrir deux tourterelles ou deux pigeonneaux, l�une comme victime pour le p�ch�, l�autre comme holocauste.

Pourquoi pas toutes deux comme victimes pour le p�ch�?? Parce que, dans le sacrifice pour le p�ch�, on offre une vie pour une autre vie. Cette notion de substitution serait troubl�e si le sacrifice pour le p�ch� consistait en deux ou plusieurs victimes. Mais, d�autre part, une seule tourterelle ne suffisait pas aux deux conditions du sacrifice pour le p�ch�, l�aspersion du sang et la combustion de la graisse. Comment d�tacher la graisse d�une tourterelle pour la consumer sur l�autel?? La br�ler tout enti�re n��tait pas possible non plus?; car c�e�t �t� enlever au sacrifice pour le p�ch� sa physionomie particuli�re et le confondre avec l�holocauste. C�est pour cela qu�une seconde tourterelle devait fournir les morceaux de graisse. Quant � celle qui avait fourni le sang, elle �tait donn�e au pr�tre?; voir L�vitique�6.26?; L�vitique�6.29.

On voit ici le soin avec lequel la loi tenait compte de la position des pauvres et en m�me temps la cons�quence avec laquelle elle proc�dait dans ses moindres d�terminations.

Verset 8

En premier lieu?: c�est le sang qui est ici l�important.

S�parera?: voir L�vitique�1.15, o� cependant le mode est un peu diff�rent. L� on d�tache enti�rement la t�te et on la fait fumer sur l�autel. Ici on ne la d�tache qu�� moiti�, autant qu�il faut pour rompre l�art�re.

Verset 9

Puis le sacrificateur brandit l�oiseau de mani�re � faire aspersion des premi�res gouttes de son sang contre la paroi de l�autel. Le reste du sang est exprim� au pied de l�autel. Il s�agit de l�autel d�airain. Car pour faire aspersion de ce sang sur l�autel d�or, comme dans le sacrifice pour le p�ch� en g�n�ral, il aurait fallu le recueillir et le porter dans un bassin?; or il y en avait trop peu pour cela.

Verset 11

Facilit�s plus grandes encore (11-13)

Le dixi�me d�un �pha, c�est-�-dire deux � trois litres de fine farine?; sans huile ni encens, comme il en fallait dans les oblations (L�vitique�2.2)?; car ce n�est pas ici un hommage offert � Dieu en t�moignage de reconnaissance, mais un sacrifice pour le p�ch�, destin� � expier une faute.

Verset 13

Comme dans l�oblation?: voir L�vitique�2.3

Cette quatri�me esp�ce d�offrandes m�rite bien son nom de sacrifice pour le p�ch�. C�est ici le premier sacrifice nouveau que la loi ait ajout� � ceux qui �taient d�j� en usage. Un tel rite convenait bien au moment o� la double id�e d�un Dieu saint (Exode�15.11) et d�un peuple appel� � �tre saint comme lui (Exode�19.6) �tait solennellement proclam�e dans le monde.

On remarquera que le sang joue ici un r�le tout particulier?; il est mis en �vidence par l�emploi qui en est fait pour oindre les cornes soit de l�autel d�airain, soit parfois de l�autel d�or. C�est qu�il s�agit, d�un c�t�, de montrer � Dieu qu�une victime sans d�faut a donn� sa vie pour couvrir celle d�un p�cheur tach� et souill� et, de l�autre, de montrer au p�cheur qu�il y a un Dieu qui a �t� irrit� et qu�il en co�te quelque chose d�enfreindre, m�me sans intention r�fl�chie, sa volont� sainte.

Verset 14

La loi des sacrifices de r�paration (5.14 � 6.7)

Ce morceau renferme, � proprement parler, deux lois?; car le chapitre 6 s�ouvre par une introduction pareille � celle de L�vitique�5.14. Le passage Nombres�5.5-10 nous pr�sentera encore une loi sur ce sujet.

Le sacrifice de r�paration, que nous avons appel� dans �z�chiel�40.39 sacrifice pour le d�lit, avait avec le sacrifice pour le p�ch� ceci de commun qu�il devait �tre offert quand on avait p�ch� (p�ch� par erreur) et qu�il procurait le pardon. Mais il s�en distinguait, d�abord, en ce que la transgression en vue de laquelle il �tait pr�vu, para�t avoir eu toujours le caract�re d�une atteinte � la propri�t� soit de l��ternel (dans les offrandes et les d�mes) soit du prochain (Nombres�5.6-8?; L�vitique�6.1-7). De l� r�sultait qu�il �tait toujours accompagn� d�une compensation p�cuniaire, d�une amende. De plus, il n��tait jamais offert que pour un particulier et la victime �tait identique pour tous?: un b�lier d�une valeur d�termin�e, sans facilit� pour les pauvres d�y substituer des victimes de moindre valeur ou un peu de fleur de farine. La mani�re d�offrir le sang �tait plus simple que dans le sacrifice pour le p�ch�?; on n�en mettait pas sur les cornes de l�autel (L�vitique�7.2) Enfin la chair appartenait toujours au sacrificateur.

Verset 15

Premier cas (15-16)

Infid�lit� dans les choses saintes?; � elles, comme de juste, la premi�re place. Il s�agit ici d�un tort fait involontairement � l��ternel, en la personne des sacrificateurs, lors du paiement des d�mes, des pr�mices ou des redevances quelconques en rapport avec le culte.

Un b�lier assez grand (deux ans, dit le Talmud) pour valoir des sicles, ne f�t-ce que deux.

Evalu� par toi. Deux sens possibles?: dont la valeur soit � tes yeux en rapport avec la grandeur de l�infid�lit� commise, ou bien plut�t?: qui te semble valoir au moins deux sicles. Le choix de la victime uniform�ment prescrite pour le sacrifice de r�paration est bien celui qu�on peut attendre de la plus haute antiquit�, o� les b�liers �taient une esp�ce de monnaie. Les tributs se payaient souvent en moutons (2�Rois�3.4 etc.), comme les amendes aujourd�hui encore chez les Arabes. Chez les anciens Romains, � d�faut d�argent monnay�, on condamnait certains coupables � s�acquitter au moyen de moutons ou de veaux et l�on tenait � ce que ce fussent des m�les. Plus tard, les premi�res monnaies port�rent en effigie des moutons ou des veaux. Numa Pompilius statua que le meurtrier involontaire donnerait aux enfants de sa victime un b�lier.

Verset 16

La simple r�paration du tort fait ne suffisait pas?; il fallait ajouter en sus de la restitution un cinqui�me, qui �tait remis au sacrificateur. Cette amende �tait la punition de la n�gligence commise. Dans ce cinqui�me se trouvait l��l�ment proportionnel qui ne se retrouve nulle part ailleurs dans le sacrifice. Un tort plus grave, m�me r�par� par le sacrifice et par la restitution, entra�nait ainsi une amende plus consid�rable. Dans les cas de d�tournements volontaires, cette amende �tait bien plus forte (Exode�22.1-4?: vingt-cinq fois, vingt fois, dix fois plus forte, suivant les cas). Voir sur cette diff�rence L�vitique�6.2?; L�vitique�6.3. Nous trouverons plus loin plusieurs autres cas pour lesquels est stipul�e, comme ici, une amende d�un cinqui�me (L�vitique�27.13?; L�vitique�27.15?; L�vitique�27.19?; L�vitique�27.27?; L�vitique�27.31).

Le nombre cinq ou la fraction d�un cinqui�me se rencontrent fr�quemment dans les redevances (Gen�se�41.34?; Gen�se�47.21), dans les sacrifices (Nombres�7.47), dans les rachats (Nombres�18.16).

Verset 17

Second cas (17-19)

L��nonc� de ce p�ch� est presque identique avec celui que nous avons trouv� L�vitique�4.27, o� il �tait question des sacrifices pour le p�ch�. Cependant les mots?: sans savoir en quoi il est coupable, n�ont pas leur parall�le dans L�vitique�4.27 et suivants. L�Isra�lite sent peser sur lui le d�plaisir de Dieu?; il est frapp� de divers coups?; il n�a plus de b�n�diction?: et pourtant il ne sait pas en quoi il a failli.

Exemple?: Il a eu devant lui un aliment prohib�, un autre licite. Les croyant tous deux permis, il a mang� de l�un des deux, mais ne sait plus duquel. Il est ainsi incertain s�il a p�ch�.

Verset 18

Comme dans ce p�ch� inconnu qu�il croit avoir commis, il peut y avoir un tort fait � Dieu, il y a lieu pour lui d�offrir un sacrifice de r�paration et non pas seulement un sacrifice pour le p�ch�, comme L�vitique�4.27. On voit que le premier (ascham) renferme le second (chattath) et, en plus, la compensation. Il lui serait, du reste, difficile d�offrir un sacrifice pour le p�ch�, puisque ces sacrifices sont pr�c�d�s d�une confession et qu�il ne saurait quelle faute confesser.

Verset 19

Ce cas n�est pas plus grave que le pr�c�dent. Mais il ne faudrait cependant pas le traiter � la l�g�re, alors m�me que l�absence forc�e de toute amende et de toute restitution pourrait donner � penser qu�il est de peu d�importance.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 5". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/leviticus-5.html.