Bible Commentaries
Lévitique 6

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-30

Verset 1

(texte h�breu versets 20 � 26 du chapitre 5).

Troisi�me cas

Ce morceau doit appartenir au chapitre pr�c�dent. Il en est ainsi dans la Bible h�bra�que. La division adopt�e par nos versions a �t� introduite � tort par les Septante.

Le premier cas pr�voit des infid�lit�s commises envers Dieu. Dans le second, ce sont des fautes sur lesquelles on n�est pas au clair. Ici il s�agit d�infid�lit�s concernant le prochain, bien que la principale personne l�s�e soit toujours l��ternel. Pour le prochain l�s�, il y aura restitution avec un cinqui�me en sus, et cela, sans d�lai (verset 5)?; pour l��ternel, dont le nom a �t� pris en mentant, un sacrifice de r�paration.

Verset 2

Ce sont ici des fautes bien plus graves que les pr�c�dentes?; il y a mensonge et m�me faux serment et non point p�ch� commis par simple erreur. Cependant il y a une grande diff�rence entre le sujet de ce morceau et celui d�Exode�22.1-14?; les m�faits peuvent �tre identiques, mais l� le coupable est d�couvert, ici il se d�nonce. L� il tombe sous les coups de la justice et doit restituer jusqu�au quintuple?; ici sa conscience se r�veille, il confesse librement sa faute. Voil� qui change tout, tant est grande aux yeux de la loi elle-m�me et de l�ancienne alliance tout enti�re la valeur de la repentance.

Il r�sulte de ce qui pr�c�de que le sacrifice de r�paration, tout en procurant le pardon, comme le sacrifice pour le p�ch� et tout en ayant un caract�re �minemment s�rieux, puisqu�il n�aboutissait point non plus � un repas, visait cependant des fautes sp�ciales par lesquelles l�Isra�lite avait empi�t� sur les droits et sur la propri�t� de l��ternel, soit directement (redevances sacr�es), soit indirectement (torts faits � quelque Isra�lite, car Dieu est le propri�taire supr�me de toutes choses et c�est sur lui en derni�re analyse que reposent tous les droits).

L�id�e fondamentale du sacrifice pour le p�ch� est celle de l�expiation?: l�id�e caract�ristique du sacrifice de r�paration est celle de la satisfaction. Le premier a un caract�re �minemment �vang�lique?; sous sa forme la plus parfaite, il arrivera (chapitre 16) � �tre la plus frappante de toutes les proph�ties en action de la mort expiatoire du Sauveur. Le second a un caract�re plut�t disciplinaire et confine aux amendes stipul�es dans nombre de l�gislations humaines.

Verset 8

Lois indiquant sp�cialement les fonctions des sacrificateurs et leur part dans les sacrifices (6.8 � 7.38)

Huit prescriptions suppl�mentaires dont six sont adress�es aux sacrificateurs ou les concernent, tandis que les deux derni�res (L�vitique�7.23?; L�vitique�7.29) sont adress�es aux Isra�lites en g�n�ral. Malgr� ces deux derni�res, on peut dire d�une mani�re g�n�rale que nous avons ici un recueil � part dont l�auteur s�est plac� au point de vue des sacrificateurs et non plus, comme dans les cinq premiers chapitres, au point de vue des personnes qui offraient les sacrifices. Chacune de ces prescriptions renferme soit cinq, soit dix articles (voir Exode�21.1).

Versets 8 � 13 � La loi de l�holocauste

L�holocauste occupe, comme pr�c�demment, la premi�re place?; seulement il ne s�agit ici que de l�holocauste perp�tuel et public (Exode�29.39-40).

Verset 9

Foyer. Au dire de la tradition, il y avait sur l�autel plusieurs piles ou foyers distincts ayant chacun sa destination?; l�un �tait sp�cialement affect� � la conservation du feu sacr� et peut-�tre aussi � l�offrande de l�holocauste. Le feu pouvait n��tre entretenu durant la nuit qu�� cette seule place.

Verset 10

Quand approchait l�heure de l�holocauste du matin, il fallait nettoyer la place et �loigner les cendres grasses, r�sidu de l�holocauste de la veille. Le sacrificateur, d�sign� par le sort pour cette fonction particuli�re, devait s�en acquitter rev�tu des v�tements officiels (Exode�28.40-43). Lorsque le moment �tait venu de transporter les cendres hors du camp, il devait remettre ses habits ordinaires.

Verset 11

Hors du camp. R�daction sommaire. La cendre �tait d�abord d�pos�e au lieu indiqu� L�vitique�1.16, � l�orient de l�autel?; puis quand il y en avait trop, elle �tait transport�e hors du camp, en lieu pur (L�vitique�4.12).

Verset 12

Le matin venu, il y aura encore au foyer de l�holocauste des braises pour allumer le bois de l�holocauste du matin, ainsi que pour faire fumer les graisses des sacrifices d�actions de gr�ces qui pourront �tre offerts ce jour-l�. Il para�t par ce verset qu�� l�holocauste journalier pouvaient �tre joints des sacrifices d�actions de gr�ces et probablement sur la m�me pile particuli�re.

Verset 13

On a pens� que cette loi, dont la date n�est pas indiqu�e, se rapportait � l�entretien du feu c�leste qui descendit sur l�holocauste le jour de l�installation d�Aaron (L�vitique�9.24). Mais nous verrons � ce passage que cette opinion n�est pas admissible. Le vrai motif pour lequel on ne devait pas laisser �teindre le feu, est qu�il �tait le symbole visible du culte ininterrompu que le peuple doit rendre � son Dieu. On trouve un usage semblable chez plusieurs peuples anciens.

Sans s��teindre. Pas m�me le jour du sabbat, ni pendant la marche, bien que l�autel d�airain f�t emball� comme les autres objets sacr�s. La tradition nous apprend qu�en voyage on couvrait les braises d�une esp�ce de garde-feu. Comparez Nombres�4.13.

Verset 14

La loi de l�oblation (14-18)

Il �tait stipul� L�vitique�2.2?; L�vitique�2.3?; L�vitique�2.9?; L�vitique�2.10 que sur toute oblation il y avait deux parts � pr�lever, l�une pour l��ternel, l�autre pour les sacrificateurs. Sur la premi�re, voir L�vitique�2.2?: c��tait la totalit� de l�encens et une fort petite quantit� de fleur de farine (ce que l�on en peut prendre avec les trois doigts du milieu).

Devant l��ternel, devant l�autel. L�expression devant l�autel semble d�signer le c�t� o� l�on y monte (Exode�27.1, note). Mais, comme l�autre expression?: devant l��ternel, d�signe l�ouest, le c�t� tourn� vers le sanctuaire, les rabbins, combinant ces deux donn�es, fixent la place r�serv�e � l�oblation � l�angle sud-ouest de l�autel.

Verset 16

Dans le parvis?: au lieu souvent indiqu� par les mots?: � la porte de la Tente d�assignation ou � c�t� de l�autel (L�vitique�10.12).

Verset 17

Voir L�vitique�2.3

Verset 18

Tout m�le. Cette offrande �tait sacro-sainte. Les femmes de la famille d�Aaron n��taient admises qu�aux repas de saintet� d�un caract�re secondaire (actions de gr�ces).

Part perp�tuelle. Voir L�vitique�7.34

Sera saint. On a cru souvent que ces mots signifiaient que, pour pouvoir toucher � ces aliments, il fallait �tre d�j� saint (consacr�). Mais l�expression signifie plut�t?: deviendra saint par cet attouchement, sera mis par l� en �tat de cons�cration et oblig�, par cons�quent, de servir dans le sanctuaire, s�il ne s�affranchit pas de cette obligation par un rachat de la nature de ceux qui sont pr�vus au chapitre 27. Plusieurs pensent aussi que cette cons�cration forc�e impliquait la soumission � toutes les conditions de la vie sacerdotale, ce qui entra�nait bien des cons�quences g�nantes dans le cours de la vie ordinaire.

C�est d�apr�s notre passage que doit �tre expliqu�e l�expression semblable Exode�29.37 et 30.29

Verset 19

La loi de l�oblation des grands sacrificateurs?; compl�ment du chapitre 29 de l�Exode.

Dans le texte, ce morceau n�est pas plus que le pr�c�dent et le suivant appel� une loi?; c�est une simple prescription qui se rapporte non � tous les sacrificateurs descendant d�Aaron, mais aux souverains sacrificateurs qui seront appel�s � lui succ�der selon l�ordre de primog�niture?; comparez verset 20?: le jour o� on l�oindra. Il n�y a donc aucune contradiction entre l�expression d�oblation perp�tuelle (verset 20) et celle-ci?: le jour o� on l�oindra. Cette oblation devait �tre offerte le jour de l�installation de chaque nouveau grand sacrificateur et continuer matin et soir jusqu�� sa mort.

Verset 20

Le Jour o�, pour?: au temps o�. Car la c�r�monie d�installation durait une semaine.

Un dixi�me d��pha?: deux � trois litres (L�vitique�5.11)?; la moiti� pour le matin, la moiti� pour le soir.

Verset 21

� l��tat de friture. Le mot employ� ici ne se retrouve que L�vitique�7.12 et 1�Chroniques�23.29?; il semble indiquer que cette fleur de farine doit �tre toute p�n�tr�e d�huile, tourn�e et retourn�e dans le liquide. Cette abondance d�huile est significative dans l�oblation du souverain sacrificateur. Il y en avait, mais en moins grande abondance, dans les oblations ordinaires (L�vitique�2.1-2). Il n�y en avait point dans les offrandes pour le p�ch� (L�vitique�5.11).

En morceaux. Le mot h�breu ne se trouve qu�ici.

Comme offrande divis�e. On a suppos� que cette division en morceaux devait correspondre au partage qui �tait fait de l�holocauste en ses pi�ces (L�vitique�1.8), ou bien qu�il s�agissait d�obtenir un mets analogue � l�un des aliments favoris des Orientaux d�aujourd�hui (voir L�vitique�2.7). La tradition dit que les morceaux devaient avoir la grosseur d�une olive moyenne. Mais d�un usage que nous trouvons dans le culte du second temple, apr�s l�exil, ressort une explication plus convenable. Le souverain sacrificateur apportait chaque matin un dixi�me d��pha de fleur de farine, le partageait exactement en deux moiti�s avec chacune desquelles il faisait six g�teaux, ce qui, comme les douze pains de proposition, correspondait au nombre des douze tribus d�Isra�l (comparez les six noms sur chacune des deux pierres d�onyx)?; puis il les cuisait l�g�rement (c�est peut-�tre l� le sens du mot que nous avons rendu par en morceaux et que d�autres rendent par � moiti� cuit). Il les partageait en deux moiti�s et les br�lait et le soir de m�me.

Il para�t d�apr�s cela que, lors m�me que le grand sacrificateur offrait, cette oblation � ses propres d�pens (Jos�phe, Antiquit�s Juda�ques 3.10.7) 1 il l�offrait, non comme simple particulier, mais comme repr�sentant des douze tribus.

Sera consum�e tout enti�re. �videmment le sacrificateur ne doit rien manger d�une oblation qu�il offre pour lui-m�me. Le mot employ� (calil) est synonyme d�holocauste?; il se retrouve dans la langue des Ph�niciens et des Carthaginois, tandis que celui qui d�signe l�holocauste (�lah) est propre � l�h�breu.

Verset 24

La loi du sacrifice pour le p�ch� (24-30)

C�est ici un compl�ment du chapitre 4, en cinq articles. Apr�s l�holocauste et l�oblation, il semble, d�apr�s le chapitre 3, que c�est le sacrifice d�actions de gr�ces qui devrait suivre. Mais il y a beaucoup plus � dire sur ce dernier (le suppl�ment est de dix articles)?; c�est pourquoi sans doute il est plac� � la fin (L�vitique�7.11-21).

Verset 25

Dans le lieu

Voir L�vitique�1.11. Ce verset est la reprise de L�vitique�4.24?; L�vitique�4.29?; L�vitique�4.33.

Chose tr�s sainte. Ainsi sont qualifi�es les offrandes qui entrent dans un contact imm�diat avec Dieu et qui acqui�rent par l� une saintet� sup�rieure. Ce sont les pains de proposition (L�vitique�24.9) et le parfum (Exode�30.36), qui appartenaient en quelque sorte au sanctuaire lui-m�me?; puis les victimes des sacrifices pour le p�ch� et de r�paration (L�vitique�6.25?; L�vitique�6.29?; L�vitique�7.1?; L�vitique�7.6?; L�vitique�10.17?; L�vitique�14.13?; Nombres�18.9), qui �taient immol�es pr�s de l�autel (L�vitique�1.11?; L�vitique�14.13)?; enfin l�oblation, dont une partie paraissait sur l�autel (L�vitique�2.3?; L�vitique�2.10?; L�vitique�6.10?; L�vitique�10.12).

Sans doute, l�holocauste �tait aussi une chose tr�s sainte?; mais cela n�est pas indiqu�, parce qu�il n��tait point n�cessaire de faire ressortir cette qualit� � l��gard d�une victime qui, �tant br�l�e tout enti�re, n��tait expos�e � aucune profanation.

Remarquons encore que les choses tr�s saintes ne pouvaient �tre mang�es que par des sacrificateurs, � l�exclusion de leurs femmes, et cela, en lieu saint (dans le parvis) et en �tat de puret�. De plus, les oblations qui accompagnaient les sacrifices tr�s saints devaient �tre sans levain, tandis que le levain et le miel �taient admis pour les oblations de pr�mices (L�vitique�2.12).

Simplement saintes sont les offrandes qui n�entrent pas en contact aussi direct avec Dieu?: les sacrifices d�actions de gr�ces (L�vitique�7.31 etc.?; L�vitique�10.14-15?; L�vitique�23.20?; Nombres�6.20, Exode�29.27-28)?; les premiers-n�s du b�tail (Nombres�18.15 etc.)?; les pr�mices (Nombres�18.12-13)?; les d�mes (Nombres�18.26)?; enfin ce qui avait �t� vou� (Nombres�18.14). Aucun de ces dons ne p�n�trait jusque dans le sanctuaire, ni m�me, abstraction faite du sang et de la graisse des sacrifices d�actions de gr�ces et des premiers-n�s, jusque sur l�autel. Tous les descendants d�Aaron, hommes et femmes, pouvaient manger des choses simplement d�sign�es comme saintes (L�vitique�10.14?; L�vitique�22.10 etc.?; Nombres�18.11?; Nombres�18.19), � la condition d��tre en �tat de puret� (L�vitique�22.3, etc.) et que ce f�t en lieu pur (L�vitique�10.14).

Verset 26

La mangera. Le souverain sacrificateur n��tait pas seul � manger la chair de ce sacrifice. Tous les sacrificateurs purs et de service avec lui avaient droit � ce repas?;, et cela, devait �tre, puisque, selon la tradition, la consommation de ce sacrifice, comme des sacrifices d�actions de gr�ces (L�vitique�7.15), devait se faire le jour m�me, ce qui e�t �t� impossible si un seul homme e�t d� la manger. Comparez Nombres�18.9-10

Verset 27

Sera saint. Voir au verset 18.

S�il en rejaillit� Le sang de la victime du sacrifice pour le p�ch� �tait tellement saint que pas une goutte de ce sang ne devait entrer en contact avec ce qui �tait profane.

Tu le laveras?: toi, Aaron. Un la�que ne peut toucher ce sang.

Verset 28

La terre cuite, non vernie, est poreuse et s�impr�gne des sucs de ce qui y est cuit. Mais le m�tal peut se nettoyer compl�tement.

Tout ceci ne s�applique qu�aux sacrifices pour le p�ch� offerts pour un membre du peuple (L�vitique�4.22-35). Quant � ceux que le sacrificateur offrait pour lui-m�me ou pour l�assembl�e (L�vitique�4.3-21) la chair devait en �tre br�l�e en lieu pur et non mang�e (voir verset 30 et note L�vitique�5.13).

On doit conclure de ce verset qu�il y avait dans le parvis des foyers ou des fours et des ustensiles pour cuire la viande. C�est ce que confirment �z�chiel�46.20-24?; Zacharie�14.20-21, etc.

Verset 29

Voir versets 25 et 26.

Verset 30

Voir le verset 28.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 6". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/leviticus-6.html.