Bible Commentaries
Luc 23

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-56

Plan du commentaire biblique de Luc 23

Premi�re comparution devant pilate

  1. Accusation politique port�e contre J�sus. Les membres du sanh�drin conduisent J�sus devant Pilate et cherchent � le faire passer pour un s�ditieux qui emp�che le peuple de payer le tribut (1, 2).
  2. L�enqu�te de Pilate. Pilate interroge J�sus sur sa royaut�, puis il d�clare aux Juifs qu�il ne trouve aucun motif de le condamner. Ils insistent, affirmant qu�il a commenc� son �uvre de r�bellion en Galil�e et l�a poursuivie jusqu�� J�rusalem. Pilate, apprenant que J�sus est Galil�en, l�envoie � H�rode (3-7).

J�sus devant H�rode

H�rode est heureux de l�arriv�e de J�sus, car il esp�re le voir accomplir un miracle. Mais J�sus garde le silence. H�rode se moque de lui et le renvoie � Pilate. Cet incident am�ne la r�conciliation de Pilate et d�H�rode (8-12).

Seconde comparution devant Pilate, condamnation

  1. Premi�re tentative de Pilate pour d�livrer J�sus. Pilate assemble les sacrificateurs et le peuple et leur d�clare que ni lui ni H�rode n�ont rien trouv� en J�sus qui m�rite la mort, qu�il le rel�chera donc apr�s l�avoir soumis � la flagellation. Les Juifs demandent qu�il leur rel�che plut�t Barabbas, s�ditieux et meurtrier, et, quant � J�sus, qu�il le crucifie (13-19).
  2. Derni�res tentatives de Pilate. Pilate parle de nouveau aux Juifs dans le d�sir de sauver J�sus. Ils r�pondent par le cri r�p�t� de?: Crucifie-le�! Pour la troisi�me fois, il leur demande?: Quel mal a-t-il fait�? Leurs cris de mort redoublent. Pilate c�de et ordonne qu�il soit fait selon leur volont� (20-25).

Verset 1

J�sus devant Pilate et H�rode (1-25)

Voir, sur le proc�s de J�sus devant Pilate, Matthieu�27.1-2?; Matthieu�27.11-30, notes?; Marc�15.1-20, notes?; Jean�18.28-19.16, notes.

Verset 2

Les Juifs formulent ici une accusation politique, qui peut se d�composer en trois chefs principaux?:

  1. Il soul�ve (grec d�tourne, pervertit) notre nation. Ceci avait rapport aux enseignements de J�sus, � l�influence qu�il exer�ait sur le peuple, qu�il d�tournait ainsi de ses conducteurs spirituels.
  2. Il emp�che de payer les imp�ts � l�empereur, ce qui pouvait �tre beaucoup plus grave aux yeux du gouverneur romain. Cette all�gation, conserv�e par Luc seul, �tait un mensonge insigne, car J�sus avait donn� l�ordre positif de payer le tribut � C�sar (Luc�20.25?; Matthieu�22.21?; Marc�12.17).
  3. Derni�re et principale accusation, qui devait rendre plus vraisemblables les deux pr�c�dentes imputations?: il pr�tend �tre le Christ, le Messie?; ce titre religieux, les accusateurs le traduisent m�chamment, � l�usage de Pilate, par celui de Roi, que le gouverneur devait entendre au sens politique.

Ils ne mentionnent pas sa pr�tention d��tre le Fils de Dieu (Luc�22.70), pour laquelle ils l�avaient condamn� comme blasph�mateur, car ils savent que le gouverneur romain n�aurait eu aucun �gard � ce grief d�ordre purement religieux (comparer Matthieu�27.11, note).

Verset 3

Tu le dis, h�bra�sme qui signifie?: Oui, je le suis.

Cette franche confession de sa royaut�, faite par J�sus devant Pilate sans aucune explication, se trouve dans les trois premiers �vangiles. Mais, d�apr�s Jean (Jean�18.33-37), le Sauveur eut avec le gouverneur un entretien sur la nature de cette royaut�. Sans ce r�cit de Jean, on ne comprendrait pas comment Pilate conclut ici (verset 4) � l�innocence de J�sus.

Verset 5

Ce mot il agite ou trouble le peuple devait encore avoir, aux yeux de Pilate, une signification politique et le verbe est au pr�sent pour indiquer que J�sus cause habituellement ce trouble et maintenant m�me, ici, � J�rusalem, comme il l�a fait en Galil�e.

Les accusateurs font sans doute allusion aux foules qui suivaient J�sus avec enthousiasme, lors de son entr�e � J�rusalem.

Verset 7

Grec?: Entendant (le mot) Galil�e

Codex Sinaiticus, B retranchent Galil�e.

Pilate, convaincu de l�innocence de J�sus (verset 4), voyant clairement que les accusateurs n�agissaient que par haine (Matthieu�27.18), devait d�sirer de ne pas souiller son gouvernement de ce meurtre juridique?; mais comme, d�autre part, il craignait que les Juifs ne l�accusassent aupr�s de l�empereur (Jean�19.12), il se voit en grande perplexit�, sans avoir au dedans de lui le secours puissant de la conscience, qui seule donne la force de dire?: �?Je ne puis pas?�.

Il s�engage dans une s�rie de man�uvres pour d�livrer J�sus. Il saisit avec empressement l�occasion qui s�offre � lui de rejeter sur un autre la responsabilit� de cette affaire. Il renvoie J�sus � H�rode, qui se trouvait comme lui � J�rusalem � l�occasion de la f�te, pensant que ce prince le ferait emmener dans son gouvernement, dont il ressortirait, afin de le juger. Il s�agit d�H�rode Antipas, t�trarque de la Galil�e et de la P�r�e (Luc�3.1-2, note).

Luc seul a conserv� ce trait auquel la tradition apostolique avait sans doute attribu� peu d�importance, parce qu�il �tait rest� sans influence sur le proc�s de J�sus.

Verset 8

Ce prince d�bauch�, superstitieux et sans caract�re (voir Matthieu�14.1-11), d�sirait, pour satisfaire une vaine curiosit�, voir le proph�te dont la renomm�e remplissait ses �tats (Luc�9.9).

Le texte re�u porte?: �?il avait ou� dire de lui beaucoup de choses?�, mot qui est omis par Codex Sinaiticus, B, D, la plupart des majuscules et quelques versions.

Verset 9

Grec?: il l�interrogeait par beaucoup de paroles, mais lui-m�me (J�sus) ne lui r�pondit rien.

Le verbe � l�imparfait indique qu�en effet l�interrogatoire dura longtemps?; mais jusqu�au bout le Sauveur garda le silence.

Ce silence significatif disait au meurtrier de Jean-Baptiste qu�il �tait moralement incapable et indigne d�entendre une seule parole du Sauveur et bien plus encore de lui voir faire un miracle.

Verset 10

Ils pouvaient r�p�ter devant H�rode, qui �tait Juif, les m�mes accusations qu�ils avaient articul�es, soit devant le sanh�drin, soit devant Pilate.

Mais H�rode connaissait trop bien J�sus, par sa r�putation en Galil�e, pour entrer dans leurs vues.

Verset 11

H�rode, bless� du silence de J�sus, se venge de lui par le m�pris, montre en m�me temps qu�il n�a rien � craindre d�un tel roi et d�daigne de le juger.

Il n�avait pas toujours pens� ainsi (Luc�9.9?; comparez Luc�13.31)?; mais il parait que les remords, qui lui avaient jadis inspir� de la crainte, �taient �touff�s.

Le v�tement �clatant dont il rev�tit J�sus pouvait �tre la toge blanche que portaient les candidats aux grands emplois de l��tat, ou un manteau royal?; dans l�un et l�autre cas, H�rode parodiait avec m�pris l�id�e de la royaut� de J�sus. C�est l� ce qu�imitera bient�t Pilate, en couvrant J�sus d�un manteau de pourpre et d�une couronne d��pines?!

Verset 12

On ignore quelle �tait la cause de cette inimiti�?; peut-�tre quelque conflit de comp�tence. Mais H�rode, peu habitu� aux pr�venances du gouverneur romain, fut flatt� d�un acte par lequel Pilate reconnaissait son autorit�, m�me � J�rusalem?; de l� leur r�conciliation.

On voit fr�quemment les grands du monde oublier leurs rivalit�s et leurs haines, pour unir leurs efforts contre J�sus et sa cause (Actes�4.27).

Verset 16

Pilate, voyant qu�il n�avait pas r�ussi � se d�barrasser de cette affaire en la renvoyant � H�rode, recourt � un autre exp�dient.

Il rappelle aupr�s de lui les chefs et tout le peuple et leur d�clare encore une fois que, dans son premier interrogatoire, il n�a trouv� en J�sus aucun motif de condamnation et qu�H�rode aussi l�a trouv� innocent, puisqu�il l�a renvoy�.

Il leur propose donc de le ch�tier, afin de leur donner quelque satisfaction et de le rel�cher ensuite.

Le texte re�u, avec A, D, porte?: (verset 15) je vous ai renvoy�s � lui, au lieu de il nous l�a renvoy�?; la le�on que nous adoptons avec les meilleurs critiques exprime �videmment la pens�e de Pilate?; car c�est le fait m�me qu�H�rode a renvoy� J�sus qui prouve que ce dernier n�a rien fait qui f�t digne de mort.

Le mot ch�tier n�indique pas quel genre de ch�timent Pilate propose d�infliger � J�sus?; mais c��tait �videmment l�horrible supplice de la flagellation, qui pr�c�dait toujours l�ex�cution d�une sentence de mort (voir Matthieu�27.26 note).

Pilate esp�rait qu�apr�s avoir fait subir � J�sus cette premi�re partie du supplice, il obtiendrait de pouvoir l�exempter de la seconde. Il comptait sans la haine des accusateurs?: ceux-ci repousseront une concession, qui est d�j� un d�ni de justice, puisque Pilate avait d�clar� l�accus� innocent.

Verset 18

Le peuple r�pond � Pilate en r�clamant � grands cris la mort de J�sus. Tel est le sens de ce mot?: �te celui-ci.

Mais comment l�id�e lui vient-elle de demander la libert� de Barabbas?? Les trois autres �vang�listes rappellent ici le privil�ge qu�avait le peuple juif d�obtenir la libert� d�un prisonnier � la f�te de P�ques?; d�apr�s Matthieu, Pilate pose au peuple cette question?: �?Lequel voulez-vous que je vous rel�che?: Barabbas ou J�sus???� Pour r�parer cette omission de Luc, le texte re�u a introduit le verset 17 �?Or il �tait oblig� de leur rel�cher quelqu�un � chaque f�te?� (Matthieu�27.15?; Marc�15.6?; Jean�18.39).

Ce verset 17, bien qu�il se lise dans Codex Sinaiticus, plusieurs majuscules, l�Itala et d�autres versions et que D le place apr�s le verset 19, doit �tre retranch� d�apr�s B, A et d�autres t�moignages.

Verset 19

Marc Marc�15.7 caract�rise ce criminel de la m�me mani�re que Luc, mais sans nous dire en quelles circonstances avaient eu lieu cette s�dition et ce meurtre.

Jean (Jean�18.40) appelle Barabbas un brigand.

Verset 20

Le contenu de cette nouvelle allocution de Pilate n�est pas indiqu� (comparer Jean�19.4-12).

Verset 22

D�apr�s le r�cit de Luc, c�est en effet la troisi�me fois que Pilate d�clare J�sus innocent (versets 4 et 14). Et il r�it�re (verset 16) l�offre de faire ch�tier J�sus.

Luc ne mentionne pas l�ex�cution de ce ch�timent.

Matthieu (Matthieu�27.26) et Marc (Marc�15.15) rapportent que la flagellation eut lieu apr�s le prononc� de la sentence, tandis que Jean (Jean�19.1) la pr�sente comme un des moyens que Pilate employa pour lib�rer J�sus, en excitant la piti� du peuple.

Verset 23

Redoublaient, devenaient plus forts, ou, mieux encore, pr�valaient, l�emportaient sur toutes les r�sistances et sur tous les exp�dients de Pilate. Ce ne fut plus un jugement, mais un tumulte, une violence.

Apr�s les mots?: leurs cris, le texte re�u ajoute?: et ceux des principaux sacrificateurs.

Ces derniers mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, l�Itala et sont probablement tir�s des parall�les.

Verset 25

Quel contraste tragique entre ces deux hommes, dont l�un est lib�r� et l�autre livr� � la mort?!

Luc r�sume admirablement son r�cit?: il fait ressortir l�iniquit� du choix du peuple, en r�p�tant les titres de Barabbas (versets 19 et 25) et accentue par ces expressions, qui ne sont pas exemptes d�ironie, la l�chet� du gouverneur romain?: Pilate pronon�a que ce qu�ils demandaient f�t fait, et?: il le livra � leur volont�.

Pour J�sus, ce fut une derni�re amertume, de se voir pr�f�rer un brigand?!

Verset 26

Simon de Cyr�ne

Il est contraint par les soldats de porter la croix de J�sus (26).

Les femmes de J�rusalem

� la multitude et aux femmes qui le suivent en se lamentant, J�sus dit de ne pas pleurer sur lui, mais de pleurer sur elles-m�mes et il leur annonce les ch�timents qui fondront sur J�rusalem (27-31).

Les deux malfaiteurs

Deux autres hommes sont conduits au supplice avec J�sus (32).

La mort de J�sus

Versets 26 � 32 � Le chemin de la croix

Voir Matthieu�27.32?; Marc�15.21, notes.

Verset 27

Cette multitude se composait sans doute de la foule des curieux toujours et partout avides de pareils spectacles, mais il s�y trouvait aussi des femmes, qui sentaient vivement ce qu�il y avait de douloureux et de tragique dans la situation de J�sus et savaient le distinguer des deux malfaiteurs qui marchaient � la mort avec lui?; car c�est sur lui qu�elles se lamentaient.

Ces femmes n��taient pas de celles qui avaient suivi J�sus de la Galil�e, mais des habitantes de J�rusalem (verset 28).

Cependant J�sus ne reste pas insensible � leurs larmes, il s�arr�te pour adresser la parole aux seuls �tres qui lui t�moignassent quelque compassion. Il voudrait que son triste sort n�excit�t pas seulement la sensibilit� de leur c�ur, mais produis�t chez elles un r�veil de la conscience?; et c�est pourquoi il leur fait entendre un solennel avertissement.

Verset 28

J�sus ne veut pas garder pour lui-m�me la sympathie dont il est l�objet?; fid�le jusqu�� la fin � sa mission divine, il saisit ce moment d�attendrissement pour faire sentir � ces filles de J�rusalem le crime de leur ville et de leur peuple, aussi bien que leur propre p�ch�.

C�est sur elles-m�mes qu�elles doivent pleurer et sur leurs enfants, qui seront les t�moins et les victimes des redoutables jugements de Dieu que J�sus annonce.

Verset 29

Heureuses?! car pour les enfants auxquels elles auraient donn� le jour, il valait mieux qu�ils ne vinssent pas au monde (comparer Job�3.3-12?; J�r�mie�20.14-18).

Verset 30

Cette expression du d�sespoir est emprunt�e � Os�e�10.8 (comparer Apocalypse�6.16).

Verset 31

Si l�arbre vert et fertile est ainsi coup�, que sera-ce de l�arbre sec et st�rile?? Ces images encore sont tir�es de l��criture (Psaumes�1.3?; �z�chiel�17.24?; �z�chiel�21.3).

Le sens est?: Si le Saint et le Juste doit souffrir ces choses, quelle sera la fin de ce peuple corrompu et endurci qui le crucifie?? Et, d�une mani�re plus g�n�rale encore?: �?Si le juste est difficilement sauv�, que deviendront l�impie et le p�cheur???� (1�Pierre�4.18?; comparez Luc�11.31)

Ce dernier discours de J�sus (versets 28-31) est encore un grand monument, aussi bien de son renoncement que de la conscience de sa saintet� et de ses vues profondes sur les in�vitables jugements de Dieu, que l�amour m�pris� peut encore annoncer mais non d�tourner.� Meyer

Verset 32

Cette co�ncidence ne fut peut-�tre pas fortuite, mais un calcul de la haine des chefs, pour ajouter aux humiliations de J�sus cette nouvelle marque d�infamie.

Mais, comme l�observe M. Godet, �?Dieu en a tir� la gloire de son Fils?� (verset 39 et suivants).

Verset 33

Le crucifiement

Arriv�s au Calvaire, ils le crucifient entre les deux malfaiteurs. J�sus implore sur ses bourreaux le pardon de son P�re. Les soldats se partagent ses v�tements (33, 34).

Les outrages

Le peuple se tient l�, regardant. Les magistrats et les soldats se moquent de J�sus, l�invitant � se sauver lui-m�me. Au-dessus de lui se lit cette inscription?: Celui-ci est le Roi des Juifs (35-38).

Le brigand converti

L�un des malfaiteurs crucifi�s insultant J�sus, son camarade le reprend, puis il demande � J�sus de se souvenir de lui quand il viendra dans son r�gne. J�sus lui d�clare que ce jour m�me il sera avec lui dans le paradis (39-43).

La mort

Des t�n�bres r�gnent de la sixi�me � la neuvi�me heure. Le voile du temple se d�chire. J�sus expire apr�s avoir remis son esprit entre les mains du P�re (44-46).

Effet produit sur les t�moins

Le centenier d�clare que cet homme �tait juste. La foule s�en retourne en se frappant la poitrine. Les connaissances de J�sus et des femmes avaient assist� de loin au supplice (47-49).

J�sus sur la croix (33-49)

Le cr�ne, ce mot a le m�me sens que l�h�breu?: Golgotha (Matthieu�27.33, note).

Verset 34

C�est la premi�re des sept paroles de la croix, pr�cieux joyau conserv� par Luc seul, manifestation la plus sublime et la plus �mouvante de l�amour divin qui s�oublie lui-m�me dans les souffrances les plus atroces pour ne penser qu�au salut des p�cheurs.

Pour qui J�sus fait-il cette pri�re?? Ce n�est pas seulement, comme on l�a pens�, pour ces soldats romains qui en le crucifiant ne faisaient qu�ob�ir aveugl�ment aux ordres de leurs chefs.

J�sus prie pour ses ennemis, les vrais auteurs de son supplice. Mais ceux-ci ne savaient-ils pas ce qu�ils faisaient??

Assur�ment, ils savaient qu�ils mettaient � mort un innocent?; mais non que cet innocent f�t leur Messie, le Fils du Dieu vivant. Et toute volontaire et coupable que f�t leur ignorance, elle att�nuait la culpabilit� de leur crime.

Telle est la pens�e de Pierre (Actes�3.17), aussi bien que celle de Paul (1�Corinthiens�2.8).

La pri�re de J�sus trouva son exaucement dans les quarante ann�es de sursis accord�es � son peuple et dans la pr�dication de l��vangile qui lui fut adress�e et amena la conversion d�un grand nombre de Juifs.

Le verset 34 manque dans B, D.

Grec?: ils jet�rent les sorts.

Le pluriel qui se lit dans A et est pr�f�r� par la plupart des critiques, s�explique par le fait que les soldats se partag�rent successivement les diverses pi�ces du v�tement de J�sus (Marc�15.24?; Jean�19.23-24).

Verset 35

Comparer Matthieu�27.42-43, note et Marc�15.31.

Selon notre �vangile, le peuple ne faisait que se tenir l� et regarder, les uns avec curiosit�, les autres peut-�tre avec compassion, tandis que les magistrats, c�est-�-dire les membres du sanh�drin (Matthieu�27.41), se moquaient de lui et l�injuriaient?!

Le texte re�u, il est vrai, porte?: Les magistrats aussi se moquaient avec eux?; ce qui implique les railleries de la foule.

Mais les expressions soulign�es qui manquent, la premi�re dans Codex Sinaiticus, D, la seconde dans Codex Sinaiticus, B, C, Itala, paraissent des adjonctions destin�es � faire concorder le r�cit de Luc avec les autres.

L��lu de Dieu signifie son Bien-Aim�, son Fils (Luc�3.22?; �sa�e�42.1).

Les chefs du peuple tournent en raillerie les deux titres sacr�s en vertu desquels ils ont condamn� J�sus � mort?: le Christ, le Fils de Dieu.

Verset 37

Ces soldats redisent avec ironie les mots qu�ils lisaient �crits sur la croix et qui avaient �t� le sujet d�accusation devant Pilate.

Il ne faut pas confondre ce trait, qui est particulier � Luc, avec celui que rapporte Matthieu (Matthieu�27.48). D�apr�s lui l�un des soldats pr�sente � J�sus du vinaigre par humanit�, parce qu�il l�a entendu exhaler une plainte douloureuse.

Verset 38

Voir Matthieu�27.37, note.

Le texte re�u avec Sinaiticus, A, Itala, porte?: une inscription en lettres grecques, h�bra�ques et romaines.

Ces mots sont tir�s de l��vangile de Jean.

Verset 39

C�est l�un des malfaiteurs qui injuriait ainsi le Sauveur et non tous les deux, comme le rapportent Matthieu et Marc (voir, sur cette diff�rence, Matthieu�27.44, note).

Verset 40

Grec?: Tu ne crains pas m�me Dieu (il me semble que tu devrais le craindre), parce que tu subis

Ce crucifi� est �pouvant� de l�endurcissement de son compagnon de crime, dans le moment supr�me o� il subit son ch�timent. C�est ce contraste qui lui inspire sa r�primande.

Verset 41

Grec?: rien fait qui ne f�t � sa place, dans l�ordre.

Le malfaiteur �prouve un double sentiment aussi vif que profond?: d�une part, celui de sa propre culpabilit� devant les hommes et devant Dieu, et, d�autre part, celui de la parfaite innocence de J�sus.

Verset 42

Nous conservons la le�on du texte re�u qui est confirm�e par les anciennes versions (Itala, Syriaque). La Syriaque, B, C portent?: et il disait?: J�sus souviens-toi de moi

Tout est renferm� dans cette inimitable supplication?: l�humilit� qui ne demande qu�un souvenir, la confiance qui se jette dans les bras du Sauveur, la foi qui voit dans ce crucifi� un roi auquel appartient le royaume spirituel qu�il viendra un jour �tablir dans sa puissance et sa gloire.

On se demande d�o� pouvaient venir � cet homme, qui mourait comme malfaiteur, des sentiments si �lev�s de repentance et de pi�t�.

La critique n�gative n�a pas manqu� de r�voquer en doute la v�rit� historique de ce r�cit. Mais, sans compter que cet homme pouvait avoir connu J�sus et entendu ses mis�ricordieuses invitations adress�es aux plus grands p�cheurs, la situation pr�sente suffit pour expliquer cette transformation de son �me par l�action de la gr�ce de Dieu.

Pourquoi, d�abord, sa conscience n�aurait-elle pas �t� r�veill�e sous le coup de la condamnation qui le vouait � une mort horrible??

Puis, n�a-t-il pas march� � c�t� de J�sus, du palais de Pilate jusqu�au Calvaire??

N�a-t-il pas vu sa douceur inalt�rable, la majest� et la saintet� de tout son �tre, pr�t� l�oreille aux paroles solennelles et proph�tiques adress�es aux femmes de J�rusalem et � tout le peuple??

Enfin et surtout, n�a-t-il pas entendu, � l�instant m�me, l��mouvante pri�re du Sauveur pour ses ennemis, sur lesquels il implorait le �?pardon du P�re???�

N��tait-ce pas l� toute une r�v�lation, l��vangile entier offert � cette �me profond�ment humili�e?? Ne devait-elle pas �tre persuad�e que celui qu�on crucifiait alors, comme roi et comme Fils de Dieu, l��tait en effet??

Verset 43

J�sus accorde � ce p�cheur sauv� bien plus qu�il n�avait demand�. Non pas un simple souvenir dans un avenir plus ou moins lointain?; mais aujourd�hui, lui dit il, avant que la nuit r�gne sur la terre, je t�introduirai dans le s�jour des bienheureux, o� tu seras avec moi.

J�sus promettait cette supr�me consolation � ses propres disciples attrist�s au moment de la s�paration (Jean�14.3?; comparez 17.24).

C�est d�pouiller cette magnifique promesse de sa richesse et de sa beaut� que de faire du paradis une partie du had�s (lieu invisible, s�jour des morts) o� l�esprit de J�sus se serait rendu dans sa pr�tendue descente aux enfers, pendant l�intervalle qui s�para sa mort de sa r�surrection. La belle consolation pour ce mourant qu�un tel rendez-vous dans le royaume des ombres?! (�sa�e�14.9-10?; �sa�e�38.18)

Le mot paradis signifie parc. On le trouve dans ce sens litt�ral Eccl�siaste�2.5?; Cantique�4.13. Les Septante d�signent par ce mot le jardin d��den (Gen�se�2.8). Il est ainsi devenu synonyme du ciel, �tant appliqu� au s�jour de l�homme sauv�.

Dans 2�Corinthiens�12.4, Paul raconte qu�il �?fut ravi dans le paradis, o� il entendit des paroles ineffables, qu�il n�est pas permis � l�homme d�exprimer?�. Imm�diatement avant, il avait rendu la m�me id�e en disant qu�il �?fut ravi jusqu�au troisi�me ciel?�. Comparer 2�Corinthiens�12.4, 1re note.

Les deux termes sont donc synonymes.

Dans Apocalypse�2.7, le Seigneur promet �?� celui qui vaincra de lui donner � manger de l�arbre de vie qui est dans le paradis de mon Dieu?�, nommant ainsi l��den retrouv�, le s�jour de la f�licit� �ternelle, qui est celui de Dieu m�me. Il nous parait inadmissible de donner au mot paradis un sens diff�rent dans notre passage.

Une variante qui se lit dans B et dans quelques copies de l�Itala, au verset 42, porte?: quand tu entreras dans ton r�gne. Si cette le�on que Westcott et Hort adoptent, pr�sente le texte original, J�sus d�signe du nom de paradis le royaume dans lequel il va entrer.

Le paradis n�est donc pas une division du had�s, car celui-ci n�appartient pas au royaume de Christ.

Verset 45

On peut traduire aussi?: �?il y eut des t�n�bres sur tout le pays?�.

Voir, au sujet de ces t�n�bres, Matthieu�27.45, note?; et, au sujet du voile du temple, Matthieu�27.51, note. Quant aux indications relatives aux heures, voir Matthieu�27.45, note?; Marc�15.25, note.

Luc rapporte que le voile du temple se d�chira avant la mort de J�sus et ne parle pas du tremblement de terre?; selon Matthieu et Marc, ces ph�nom�nes suivirent imm�diatement la mort du Sauveur.

Au lieu de?: �?et le soleil s�obscurcit?�, Codex Sinaiticus, B, ont?: �?le soleil ayant manqu� ou subi une �clipse?�.

Verset 46

P�re?! J�sus, apr�s un temps d�angoisses profondes (Matthieu�27.46), a retrouv� le sentiment intime de confiance et d�amour qui l�unissait � Dieu?; et comme maintenant il sent la mort s�approcher et va perdre la conscience de lui-m�me, il remet son esprit dans les mains de ce P�re qui veille sur lui. Il s�approprie pour cela les paroles du Psaumes�31.6.

En citant ce passage, Luc (selon Codex Sinaiticus, B, A, C, Itala, Syriaque) corrige le futur de la version des Septante, conserv� par le texte re�u et fait dire � J�sus?: je remets. Le pr�sent convient seul dans la bouche de J�sus expirant.

Cette derni�re pri�re qui s��chappe du c�ur de J�sus est en harmonie avec l�interpr�tation que nous avons donn�e du verset 43 et exclut la pens�e d�une descente que Christ aurait op�r�e en esprit dans les enfers. J�sus a conscience, au moment m�me o� il expire, d�entrer dans la pleine communion du Dieu vivant?; et c�est ainsi que son dernier soupir est la consolation supr�me de ceux qui meurent en chr�tiens (Actes�7.59).

D�apr�s Jean�19.30, on pourrait penser que la derni�re parole de J�sus sur la croix fut?: Tout est accompli?; mais cette parole pr�c�da la pri�re que Luc rapporte et qui correspond au mot de Jean?: il rendit l�esprit.

Verset 47

Voir Matthieu�27.54?; Marc�15.39 notes.

Juste, innocent de ce dont on l�accusait.

Mais cet hommage en impliquait un autre?; car J�sus s��tant donn� pour le Fils de Dieu, s�il �tait un homme juste, il devait �tre plus que cela. C�est ce qu�exprime l�exclamation du centurion chez Matthieu et Marc. Deux fois, sur la croix, J�sus avait appel� Dieu son P�re?; le centurion pouvait donc bien s�exprimer ainsi?: c��tait un juste?; c��tait r�ellement le Fils de Dieu.� Godet

Verset 48

Le peuple de J�rusalem, s�duit par ses chefs, avait demand� la mort du Sauveur (versets 4, 13, 18, 21, 23)?; vivement �mu de tout ce qu�il vient de voir et d�entendre, il se frappe maintenant la poitrine en signe de remords et de douleur.

Ainsi commen�ait de s�accomplir la proph�tie de Zacharie (Zacharie�12.10) et ces hommes �taient les pr�mices de la conversion de milliers d�autres qui, en entendant Pierre, au jour de la Pentec�te, se sentiront �galement repris dans leur conscience (Actes�2.37).

Verset 49

Matthieu nomme quelques-unes de ces femmes, ainsi que Jean, qui mentionne aussi la pr�sence au pied de la croix de Marie, m�re de J�sus, dont les synoptiques ne parlent pas (voir Matthieu�27.56, note).

Par tous ceux de sa connaissance, il faut entendre les amis de J�sus, peut-�tre aussi quelques-uns des ap�tres.

Se tenant � distance, � cause de la crainte dont ils �taient p�n�tr�s, ils contemplaient ces choses, tout ce qui venait d�arriver, puis le d�part du peuple, constern� de ce qu�il venait de voir (verset 48).

De tels d�tails sont pris sur le fait.

Verset 50

L�inhumation de J�sus

Joseph d�Arimath�e, membre du sanh�drin, qui n�avait point particip� � la d�cision de cette assembl�e, se rend aupr�s de Pilate et demande le corps de J�sus�; puis, apr�s l�avoir descendu de la croix et envelopp� dans un linceul, il le d�pose dans un s�pulcre neuf (50-53).

Les pr�paratifs des femmes

Comme le sabbat allait commencer, les femmes galil�ennes observent o� l�on met le corps de J�sus, puis vont pr�parer des aromates (54-56a).

La s�pulture (50-56)

Voir, sur la s�pulture de J�sus, Matthieu�27.57-61?; Marc�15.42-47, notes?; comparez Jean�19.38-42.

Chacun des quatre �vang�listes caract�rise Joseph d�Arimath�e � sa mani�re, de sorte que r�unis, ils nous donnent une id�e assez compl�te de ce pieux et �minent Isra�lite.

Matthieu fait remarquer qu�il �tait �?riche?�?;

Marc le nomme �?un conseiller de distinction?� et ajoute, ainsi que Luc, �?qu�il attendait, lui aussi, le royaume de Dieu?�?;

Luc le d�signe encore par ces deux �pith�tes importantes?: un homme bon et juste.

Enfin, Jean nous apprend qu�il �tait �?disciple de J�sus, mais en secret, � cause de la crainte des Juifs?�.

Et maintenant, � l�heure du danger, quand la cause du Sauveur parait perdue, cet homme, intimid� jusqu�alors, trouve le courage d�accomplir un saint devoir.

Verset 51

D�j� avant la manifestation du Sauveur, Joseph �tait du nombre de ces pieux Isra�lites qui attendaient l�accomplissement des promesses de Dieu et l��tablissement de son r�gne (Luc�2.25-38)?; c�est ce qu�indique le mot lui aussi, omis � tort par quelques manuscrits (Codex Sinaiticus, B, C, D).

Sa conduite actuelle prouve qu�il avait reconnu en J�sus le fondateur de ce royaume.

Verset 53

Matthieu nous apprend que ce s�pulcre appartenait � Joseph lui-m�me et qu�il �tait neuf. Luc et Jean attachent assez d�importance � ce dernier trait pour ajouter que personne n�y avait encore �t� mis.

Un tel s�pulcre �tait plus honorable pour le Sauveur en pr�servant son corps du contact avec d�autres cadavres, qui, suivant la loi juive, lui auraient fait contracter une souillure.

Verset 54

Ce jour �tait la pr�paration du sabbat?; celui-ci allait commencer le vendredi soir au coucher du soleil.

Cette indication, ainsi que quelques autres dans les r�cits des synoptiques eux-m�mes, semble prouver que la mort de J�sus n�eut pas lieu au grand jour de la f�te, le 15 nizan, car il serait �trange que celui-ci f�t d�sign� par ce terme de pr�paration et oppos� � un simple sabbat.

Voir, sur cette question, Jean�13.1, note.

Verset 55

Ici, comme au verset 49, Luc passe sous silence les noms de ces femmes, conserv�s par Matthieu et Marc. Elles suivirent Joseph jusqu�au s�pulcre, soit par attachement au Ma�tre qu�elles avaient perdu, soit � cause de leur intention indiqu�e au verset suivant.

Verset 56

Marc (Marc�16.1) dit plus exactement qu�elles firent ces pr�paratifs le samedi soir apr�s que le sabbat f�t pass�. Elles n�auraient pas eu le temps de les faire le vendredi soir, parce que le sabbat commen�ait au coucher du soleil. Leurs pr�paratifs achev�s le samedi soir, il �tait trop tard pour proc�der encore � l�embaumement du corps de J�sus?; voil� pourquoi elles ne vinrent au s�pulcre que le dimanche matin.

Mais alors le Prince de la vie n�avait plus besoin de leurs aromates et de leurs parfums?; Dieu n�avait pas permis que son Bien-Aim� sentit la corruption (Psaumes�16.10?; Actes�2.27).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 23". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-23.html.