Bible Commentaries
Luc 4

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-44

Plan du commentaire biblique de Luc 4

Les quarante Jours, premi�re tentation

J�sus revient du Jourdain rempli du Saint-Esprit. Il est conduit par l�Esprit �� et l� dans le d�sert et tent� par le diable pendant quarante jours. N�ayant pas pris de nourriture pendant ce temps-l�, il a faim. Prenant occasion de cette faim, le tentateur lui insinue de changer une pierre en pain, puisque, comme Fils de Dieu, il a le pouvoir et le devoir de s�aider lui-m�me. J�sus r�pond par une parole de l��criture, mentionnant cette nourriture sup�rieure qui consiste dans la confiance en Dieu et l�ob�issance � sa volont� (1-4).

Seconde tentation

Le diable, l��levant sur une montagne, lui offre la puissance et la gloire des royaumes de ce monde. Elle lui a �t� livr�e, il la donne � qui se prosterne devant lui. J�sus repousse cette offre en rappelant au tentateur le grand commandement qui ordonne d�adorer Dieu seul (5-8).

Troisi�me tentation

Satan conduit J�sus au haut du temple et l�invite � se pr�cipiter dans le vide�; comme Fils de Dieu, il n�a rien � craindre�; Dieu a promis de le garder en toute circonstance, l��criture, cit�e par le tentateur, l�affirme. J�sus le repousse par cette autre parole de l��criture?: Tu ne tenteras point Dieu (9-12).

Conclusion

La tentation achev�e, Satan se retire de lui, jusqu�� une occasion favorable (13).

Verset 1

La tentation de J�sus

Versets 1 � 13 � J�sus tent� au d�sert

Comparer Matthieu�4.1-11, notes et Marc�1.12-13, notes. Par ces premiers mots de son r�cit, Luc rattache la tentation au bapt�me (Luc�3.21-22).

Les trois �vangiles synoptiques mettent ces deux faits dans un rapport intime. Luc marque la r�alit� du don fait � J�sus lors de son bapt�me en disant qu�il revint du Jourdain, rempli de l�Esprit-Saint. Et c�est alors pr�cis�ment qu�il dut subir la tentation.

Le texte re�u dit?: �?Il fut conduit par l�Esprit dans le d�sert?� (avec la particule du mouvement), ce qui suppose qu�il n�y �tait pas encore.

Luc, d�apr�s le texte de Codex Sinaiticus, B. D, admet qu�il y �tait d�j�, apr�s �tre revenu du Jourdain et nous apprend que l� il �tait conduit (imparfait indiquant l�action continue) par l�Esprit dont il �tait rempli et qui �tait le principe dirigeant sa vie int�rieure (comparer pour les termes, Romains�8.14).

La le�on du texte re�u est une correction faite dans le dessein de mettre Luc en harmonie avec les deux premiers �vangiles. Il n�y a, du reste, nulle contradiction?; car ce fut bien aussi l�Esprit qui amena J�sus dans le d�sert, qui l�y jeta, selon l��nergique expression de Marc?; seulement, le r�cit de Luc nous renseigne d�une mani�re plus compl�te sur cette action de l�Esprit, sur le travail d��me intense qu�elle occasionnait et qui se trahissait par cette marche sans but dans le d�sert.

Verset 2

Voir, sur ces mots?: tent� par le diable, Matthieu�4.1, 2e note.

Le texte re�u dit?: �?ensuite il eut faim?�?; le mot soulign� est emprunt� au premier �vangile. Voir, sur ce je�ne du Sauveur, Matthieu�4.2, note.

Luc semble vouloir dire que J�sus s�abstint de manger parce qu�il �tait profond�ment absorb�. La tournure employ�e par Matthieu indique plut�t un je�ne intentionnel.

Verset 3

Matthieu�4.3, note.

Luc est plus pr�cis que le premier �vang�liste?: cette pierre (au lieu de ces pierres)?; du pain (non des pains). Et en disant cela, Satan montrait une pierre � ses pieds.

Verset 4

Le texte re�u ajoute?: mais de toute parole de Dieu.

Ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B version �gyptienne. Ils ont �t� probablement introduits dans le texte. La pens�e qu�ils expriment est implicitement contenue dans le premier membre de la phrase.

Matthieu et les Septante portent?: �?de toute parole qui sort de la bouche de Dieu?�?; le texte h�breu?: �?ce n�est pas de pain seulement que l�homme vivra, mais c�est de tout ce qui sort de la bouche de l��ternel que l�homme vivra?�.

Verset 5

Le texte re�u porte?: �?Et le diable l�ayant �lev� sur une haute montagne?�.

Les mots soulign�s sont emprunt�s � Matthieu.

Luc seul a cette expression?: en un instant, en un clin d��il, qui suffirait � prouver qu�il ne se repr�sentait point cette sc�ne dans un sens litt�ral et ext�rieur (voir Matthieu�4.3, note).

De son c�t�, Matthieu ajoute � ces mots?: tous les royaumes de la terre, ceux-ci?: �?et leur gloire?�. Luc place la mention de celle-ci dans la parole du tentateur (verset 6).

Verset 6

Voir Matthieu�4.9, note.

Les derniers mots de ce verset sont particuliers � Luc. Mais quel en est le sens?? Si Satan, dans son orgueil, veut insinuer par l�, comme on l�a pens�, que c�est Dieu qui lui a livr� cette puissance sur le monde, c�est un mensonge et un blasph�me?! S�il veut dire que c�est l�homme qui la lui a donn�e en lui ob�issant plut�t qu�� Dieu (Gen�se 3), il n�a que trop raison et J�sus lui-m�me l�a appel� �?le prince de ce monde?� (Jean�14.30).

Mais c��tait une illusion grossi�re de s�imaginer que J�sus allait reconna�tre cette autorit� en se prosternant devant lui (verset 7).

Verset 7

Ce verset est encore particulier � Luc.

La condition pos�e par Satan peut para�tre invraisemblable. Mais il faut se rappeler que l�offre du tentateur supposait une transmission de pouvoir et que celle-ci impliquait (donc) l�hommage rendu au pr�c�dent d�tenteur du pouvoir. L�oriental se prosterne d�ailleurs devant tout sup�rieur.

Verset 8

Matthieu�4.10, note.

Le texte re�u fait commencer la r�ponse de J�sus par les mots?: �?Va-t�en arri�re de moi, Satan, car?�, qui sont emprunt�s � Matthieu.

Dans Matthieu, ces mots sont parfaitement � leur place?; J�sus met ainsi fin � la tentation en expulsant de sa pr�sence le tentateur. Cette parole suffirait � elle seule pour prouver que l�ordre historique est celui du r�cit de Matthieu, si m�me le sens profond et gradu� de la tentation ne le d�montrait �galement.

� peu pr�s tous les interpr�tes partagent cette opinion. M. Godet, qui d�fend l�ordre adopt� par Luc, pense que cet �vang�liste place en premier lieu les deux tentations qui s�adressent au manque de foi et ne mentionne qu�apr�s cela

l��preuve qui s�adressait � la foi d�j� suppos�e in�branlable, �preuve qui doit avoir form� le point culminant de toute la tentation.

Verset 12

Voir Matthieu�4.7, notes.

Verset 13

Luc ne rapporte point le fait qu�apr�s la tentation, des anges de Dieu s�approch�rent de J�sus �puis� par le je�ne et par la lutte morale et lui offrirent leur assistance (Matthieu�4.11)?; mais, d�autre part, il a not� un trait d�une signification profonde?: c�est que le diable se retira de lui jusqu�� une occasion (grec), jusqu�� un moment favorable.

On a pens� que cette occasion fut la trahison de Judas, dans laquelle Luc lui-m�me nous montre une �uvre de Satan (Luc�22.3?; comparez Jean�13.2), mais cette trahison ne fut pas pour J�sus une tentation sp�ciale.

L��preuve annonc�e ici ne peut �tre que l�agonie de J�sus en Geths�man� et sur la croix (Luc�22.53?; Jean�14.30). � ce point de vue on pourrait traduire?: �?jusqu�au temps fix� par Dieu?�, sens que le terme grec a quelquefois (Luc�12.42?; Romains�5.6).

Pour le pr�sent la tentation est achev�e, J�sus en sort victorieux et sa victoire a des cons�quences pour lui-m�me, pour son �uvre et pour notre humanit�, qu�il vient d�livrer de la puissance des t�n�bres.

Verset 14

Tableau g�n�ral des d�buts du minist�re de J�sus en Galil�e

Il est revenu avec la puissance de l�Esprit�; sa renomm�e se r�pand�; il enseigne dans les synagogues,(14-15).

Sa visite � Nazareth

  1. La lecture dans la synagogue. Dans la synagogue, le jour du sabbat, il lit la proph�tie d��sa�e qui l�annon�ait comme le Lib�rateur (16-19).
  2. La pr�dication. J�sus montre que cette proph�tie est aujourd�hui accomplie en sa personne (20, 21).
  3. L�effet du discours. Il provoque l�admiration d�abord, puis l�incr�dulit�, � cause de l�humble origine de celui qui se donne pour le Sauveur (22).
  4. R�plique de J�sus. Devinant leurs sentiments, J�sus les leur d�nonce. Il ne satisfera pas leur d�sir de voir des miracles. Leur opposition ne le surprend pas?: aucun proph�te n�est honor� dans sa patrie. Il les avertit cependant, en leur citant deux exemples historiques, que les bienfaits qu�ils repoussent seront d�partis � d�autres (23-27).
  5. Le d�nouement. Le r�sultat de cette menace est d�exciter leur col�re�; ils veulent le pr�cipiter de la montagne sur laquelle leur ville est b�tie. Mais J�sus passe au milieu d�eux (28-30).

Le minist�re galil�en

Les commencements du minist�re galil�en, d�buts � Nazareth et � Caperna�m

Versets 14 � 30 � J�sus en Galil�e et � Nazareth

Voir, sur ce retour de J�sus en Galil�e, Matthieu�4.12-13, notes?; comparez Marc�1.14. J�sus va commencer son minist�re en Galil�e. Le r�cit de ce minist�re se prolonge dans Luc jusqu�� Luc�9.50 et constitue une des parties principales de son �vangile.

J�sus se rend sur ce th��tre de sa plus grande activit�, dans la puissance de l�Esprit, dont il �tait rempli depuis son bapt�me (verset 1). Toutes ses paroles et toutes ses �uvres �taient autant de manifestations de la lumi�re et de la puissance de cet Esprit.

Selon le r�cit de Luc, on pourrait penser que sa renomm�e se r�pandit dans cette Galil�e o� il venait d�arriver, � mesure qu�il se faisait conna�tre par l�action puissante de sa parole et de ses gu�risons (Matthieu�4.24). Mais peut-�tre aussi avait-il �t� pr�c�d� dans cette contr�e par le bruit des miracles qu�il avait d�j� accomplis en divers lieux?; car, selon le r�cit de Jean (Jean�1.19-4.42), un intervalle assez long s��tait �coul� entre la tentation et le commencement de son activit� en Galil�e, que Luc va d�crire (comparer Matthieu�4.12).

Verset 15

Partout o� il y avait un groupe de Juifs un peu nombreux, m�me en terre pa�enne et jusqu�aux extr�mit�s de l�empire, on trouvait une synagogue, qui servait de lieu de r�union et de culte.

Plac�e sous la direction g�n�rale des anciens, la synagogue �tait administr�e par des fonctionnaires sp�ciaux?: un ou plusieurs �?chefs de la synagogue?� (Marc�5.22), un serviteur ou huissier (verset 20) qui remplissait aussi les fonctions de ma�tre d��cole. La synagogue �tait un b�timent rectangulaire dont l�entr�e �tait distingu�e par un portique grec.

Quand l��difice �tait de grande dimension, l�int�rieur �tait divis� en nefs par des rang�es de colonnes. Au fond, sur un parquet sur�lev�, se trouvait l�armoire sainte qui contenait les manuscrits de l��criture.

Chaque sabbat, il y avait une r�union de culte. Elle commen�ait par une pri�re liturgique, que r�citait un membre de l�assembl�e d�sign� par le pr�sident et qui �tait aussi charg� ensuite de lire la p�ricope tir�e des proph�tes. L�assembl�e �coutait debout, le visage tourn� vers J�rusalem et r�pondait par un amen. La lecture de la loi venait ensuite?: elle �tait faite par sept membres et accompagn�e d�un commentaire oral. Puis un assistant lisait un fragment des proph�tes et y ajoutait quelques paroles?: il se tenait debout pour lire mais s�asseyait pour parler (verset 20). Apr�s la b�n�diction finale, l�assembl�e se retirait.

Voir pour plus de d�tails et pour le texte des pri�res liturgiques, Edersheim, La soci�t� juive, trad. Roux, ch. XVI et XVII

Verset 16

Voir, sur Nazareth, Matthieu�2.23, note. Par cette remarque?: o� il avait �t� �lev�, Luc motive cette visite de J�sus dans sa ville natale et pr�pare la sc�ne qui va s�y passer (verset 22 et suivants).

Sur le rapport entre ce s�jour de J�sus � Nazareth et celui dont parle Matthieu (Matthieu�13.53 et suivants), voir la note sur ce dernier passage.

Ces mots?: selon sa coutume ne se rapportent pas seulement au minist�re de J�sus en Galil�e qui ne faisait que commencer, mais � la pieuse habitude qu�il avait eue durant toute sa jeunesse de fr�quenter le service divin dans les synagogues.

Il se leva pour lire, c�est-�-dire qu�il montra, en se levant, son intention de lire et de parler. � l�ordinaire, c��tait le pr�sident de la synagogue qui invitait � remplir cette fonction quelqu�un des assistants qu�il y croyait propre (Actes�13.15-16)?; mais J�sus, plein du sentiment de sa vocation sainte, s�offre lui-m�me � prendre la parole, qui lui est aussit�t accord�e.

Verset 17

Le mot?: ayant d�roul� (tel est le texte de Codex Sinaiticus, D, l�Itala, tandis que B. A, la version syriaque portent?: ayant ouvert) le livre, rappelle que les livres des H�breux �taient �crits sur de longues bandes de parchemin, roul�es autour d�un cylindre.

Il y avait deux portions des saintes �critures fix�es pour chaque jour?: l�une tir�e de la loi (parasche), l�autre des proph�tes (haphthare).

Comme on remit � J�sus le livre du proph�te �sa�e, on pourrait penser que le passage qu�il va lire �tait justement indiqu� pour ce jour. S�il en est ainsi, cette grande proph�tie messianique, lue publiquement par Celui en qui elle �tait accomplie, serait d�autant plus frappante. On a voulu aussi tirer de l� une conclusion relative � la date de notre sc�ne, en se fondant sur le fait qu�aujourd�hui cette p�ricope est lue dans les synagogues � la f�te des expiations (septembre).

Mais ce mot?: il trouva l�endroit, semble indiquer plut�t que ce passage se pr�senta providentiellement au Sauveur en d�roulant le livre.

Verset 19

�sa�e�61.1-2, cit� d�apr�s la version grecque des Septante, l�avant-derni�re parole de cette proph�tie (renvoyer libres les opprim�s) �tant tir�e de �sa�e�58.6.

Voici d�abord la traduction litt�rale de l�h�breu, tel que J�sus le lisait � Nazareth et qui doit servir de point de comparaison?: �?L�Esprit du Seigneur, l��ternel, est sur moi, parce que l��ternel m�a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux mis�rables?; il m�a envoy� pour bander ceux qui ont le c�ur bris�, pour publier aux captifs la libert� et � ceux qui sont li�s l�ouverture de la prison, pour publier l�ann�e de la bienveillance de l��ternel?�.

C�est le Messie qui parle, c�est son �uvre de r�demption qui est ici d�crite. Que la suite du chapitre d��sa�e annonce, comme on l�admet g�n�ralement, le retour de la captivit� et les b�n�dictions que l��ternel r�pandra sur son peuple, c�est possible. Mais l�esprit du proph�te voit infiniment plus loin et plus haut?; il contemple la pr�sence et l��uvre du grand R�parateur promis � Isra�l. Chaque mot de sa proph�tie le t�moigne et nous en avons pour preuve l�autorit� m�me de J�sus-Christ (verset 21).

Le Messie d�clare d�abord de la mani�re la plus solennelle que l�Esprit du Seigneur, l��ternel, repose sur lui, parce que l��ternel l�a oint de cet esprit. Il ne faut donc pas traduire?: c�est pourquoi il m�a oint, ce qui est un contresens.

Oint (expression emprunt�e � l�usage d�oindre d�huile, 1�Rois�19.16?; Exode�28.41?; Exode�30.30) est la traduction de l�h�breu Messie et du grec Christ (comparer Matthieu�1.16, note).

L��uvre magnifique, pour laquelle le Lib�rateur a �t� oint et envoy�, est indiqu�e par six termes d�une signification profonde et touchante?:

  1. Annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Ce mot pauvres, emprunt� � la version des Septante, doit s�entendre � la fois dans son sens litt�ral et spirituel (Matthieu�5.3?; Matthieu�11.5). Mais, en h�breu le terme ainsi traduit signifie aussi humble, d�bonnaire, afflig�, mis�rable (Psaumes�86.1 et souvent ailleurs). La bonne nouvelle qui leur est annonc�e, c�est le rel�vement, la consolation, les richesses de la gr�ce.
  2. Gu�rir ceux qui ont le c�ur bris�. Ici se trouve le terme propre, gu�rir, au lieu de l�expression h�bra�que?: bander, panser des plaies. Le sens spirituel se comprend de lui-m�me. Chose singuli�re, cette parole l�une des plus belles de la proph�tie, manque dans Codex Sinaiticus, B. D, l�Itala. Presque tous les critiques modernes l�omettent. Mais comme elle est dans l�h�breu et dans la version grecque des Septante, elle ne peut avoir �t� omise ici que par une inadvertance des copistes.
  3. Annoncer ou publier la libert� aux captifs. Cette promesse s�appliquait en premier lieu aux Isra�lites captifs � Babylone, elle avait trait aussi � la libert� morale que donne le Sauveur (Jean�8.36) et qui est la source de toutes les libert�s.
  4. Aux aveugles le recouvrement de la vue. Cette parole pr�sente une promesse tr�s belle qui se trouve d�j� ailleurs dans les proph�tes (�sa�e�35.5) et que le Seigneur a fr�quemment accomplie corporellement et spirituellement pour les aveugles de son temps. Mais ici les Septante se sont �cart�s de l�h�breu qui porte litt�ralement?: � ceux qui sont li�s, ouverture.Le verbe ouvrir est souvent joint au mot les yeux dans le sens de rendre la vue?; c�est pourquoi les traducteurs grecs ont vu dans les li�s, des aveugles. Il se peut aussi, qu�ils aient pris ce dernier terme dans un sens figur� pour d�signer les prisonniers revoyant la lumi�re au sortir de leurs cachots.La Bible annot�e traduit?: �?aux prisonniers le retour � la lumi�re?�. Du reste, une autre parole d��sa�e (�sa�e�42.7) rendait cette association d�id�es tr�s naturelle.
  5. Renvoyer libres les opprim�s ou mettre en libert� ceux qui sont froiss�s, foul�s, bris�s. Cette parole d�une si belle signification, ne se trouve ni dans l�h�breu ni dans les Septante?; elle a �t� emprunt�e � �sa�e�58.6 et introduite ici de m�moire. Peut-�tre se trouvait-elle d�j� dans le document o� Luc puisait son r�cit.
  6. Enfin publier l�ann�e favorable (ou agr��e ou agr�able) du Seigneur. L�h�breu porte?: l�ann�e de bienveillance (ou de gr�ce) de l��ternel. Il s�agit de l�ann�e du jubil�, qui revenait tous les cinquante ans (L�vitique 25)?; ann�e de gr�ce et de joie universelle, o� les travaux cessaient, les esclaves �taient rendus � la libert�, les dettes acquitt�es, les prisonniers amnisti�s, etc. Cette ann�e �tait une image du r�gne bienheureux du Messie. On comprend toute la grandeur et la beaut� des esp�rances inspir�es ainsi au peuple par le proph�te et dont la signification symbolique a �t� si pleinement r�alis�e par le Sauveur.

Verset 20

J�sus n�avait probablement pas lu seulement le passage de la proph�tie rapport� par Luc, mais toute la section o� il se trouve, ou peut-�tre tout le chapitre.

Et il y avait, d�j� dans sa mani�re de lire, quelque chose qui avait fait p�n�trer dans les c�urs la parole divine. De l� le vif int�r�t avec lequel tous attendaient son explication, de l� ces regards de tous fix�s sur lui. Cette sc�ne est si vivante que Luc doit l�avoir emprunt�e � un t�moin oculaire.

Verset 21

Grec?: Aujourd�hui est accomplie cette �criture dans vos oreilles?; elle est accomplie au moment m�me o� vous en entendez la lecture faite par Celui qu�annon�ait la proph�tie. C�est, en effet, le m�me Messie qui parle et dans le livre d��sa�e et dans la synagogue de Nazareth.

Il y a quelque chose de solennel dans ces mots?: Et il commen�a � leur dire. Cette parole de J�sus ne fut, en effet, que le commencement de son discours.

Luc ne fait qu�indiquer le sujet de ce discours?; mais il l�indique assez clairement pour que nous sachions que J�sus s�attacha � prouver sa mission divine et les caract�res de cette mission. Par l�, il renversait toutes les id�es charnelles que les Juifs se faisaient du Messie, puisqu�il s�annon�ait comme le Lib�rateur mis�ricordieux des pauvres, des prisonniers, des c�urs bris�s.

Verset 22

Il y a, entre la premi�re et la seconde partie de ce verset, une sorte de contradiction qui ne se comprend pas au premier abord.

D�une part, un t�moignage favorable rendu par tous au Sauveur, � la suite de ce qu�ils venaient d�entendre?; un �tonnement ou une admiration (le mot a les deux sens), de cette gr�ce divine qu�il leur annon�ait et qui respirait dans toutes ses paroles?; et, d�autre part, une question qui suppose le doute, la d�fiance et qui signifiait?: Quoi?? Cette �uvre divine pour la d�livrance de tout ce qui souffre dans notre humanit� serait accomplie par ce jeune homme que nous avons vu grandir au milieu de nous, ce fils du charpentier Joseph dont nous connaissons tous la famille?!

�videmment la r�flexion, la critique, succ�dant � une premi�re impression favorable mais superficielle, ont produit des dispositions diff�rentes qui iront jusqu�� l�incr�dulit�, jusqu�� la fureur (verset 28. Comparer Matthieu�13.55-58?; Jean�5.44).

Celles-ci expliquent les paroles de J�sus qui vont suivre et la d�plorable issue de sa premi�re pr�dication dans sa ville natale.

Les interpr�tes, qui n�admettent pas un tel revirement dans les sentiments du peuple, supposent celui-ci divis� en deux partis, dont l�un aurait �prouv� les impressions d�abord d�crites, tandis que l�autre aurait d�embl�e exprim� ses doutes sur le fils de Joseph.

Mais cette explication est exclue par le texte qui dit express�ment, d�une part?: Tous admiraient (verset 22) et, d�autre part?: Tous furent remplis de col�re (verset 28).

Verset 23

Grec?: cette parabole (comparer Matthieu�13.3, note).

Le mot que nous traduisons ici par sans doute est plus �nergique dans l�original?: il peut signifier totalement?; comme si J�sus leur avait dit?: �?Vous irez jusqu�� dire?�. Mais il signifie aussi �?de toute mani�re?�, s�rement (1�Corinthiens�9.22) et ce sens est plus naturel ici.

Luc, ainsi que les deux premiers �vang�listes, �crit?: Capharna�m.

La seconde partie de ce verset explique la premi�re. J�sus pense que ses concitoyens lui appliqueront le proverbe qu�il leur met dans la bouche, parce que, jusqu�ici, il avait exerc� son minist�re hors de Nazareth, qui devait y avoir les premiers droits?: �?Gu�ris-toi toi-m�me et les tiens, avant d�exercer au loin ta puissance?�.

Ils font allusion aux miracles accomplis � Caperna�m. Il y a peut-�tre m�me dans leur pens�e un doute ironique � cet �gard?; on pourrait, en effet, traduire ainsi leurs paroles?: �?Toutes ces grandes choses dont nous avons entendu parler, fais-les ici, dans ta patrie?�.

Les ex�g�tes qui estiment que le proverbe?: M�decin, gu�ris-toi toim�me, est appliqu� � J�sus lui-m�me, expliquent ainsi la pens�e de ses auditeurs?: �?Si tu veux que nous croyions en toi et en la mission que tu t�attribues, sors d�abord de l�obscurit� o� nous t�avons toujours vu, montre-nous l�autorit� et la puissance � laquelle tu pr�tends, en sortant de l�humble condition dans laquelle nous te voyons?�.

Et c��tait encore une mani�re de lui demander des miracles. Mais J�sus, ainsi mis en demeure, n�en fera point?; car l� o� ses paroles ne rencontrent que l�incr�dulit�, ses miracles ne cr�eraient pas la foi. C�est ce que l��vangile nous dit express�ment au sujet d�une autre visite de J�sus � Nazareth (Matthieu�13.58?; Marc�6.5).

Verset 24

Comparer Matthieu�13.57?; Marc�6.4?; Jean�4.44.

Personne n�a plus de difficult� � reconna�tre les dons de Dieu dans un homme que ceux qui vivent famili�rement avec lui. Ce qui est devant les yeux emp�che de voir les choses spirituelles (Jean�6.42).

Aussi ce Mais il dit fait-il opposition � la demande de miracles qu�on adressait � J�sus.

Verset 25

�?Nul proph�te n�est bien re�u dans sa patrie, mais c�est avec v�rit�, comme un s�rieux avertissement, que je vous le dis, si cette patrie aveugl�e le rejette, d�autres recevront la gu�rison que vous d�daignez?�?; et J�sus va en fournir des preuves historiques. Pour cela, il g�n�ralise sa pens�e, qu�il reporte de Nazareth sur Isra�l tout entier.

En comparant 1�Rois�17.1?; 1�Rois�18.1, on voit que la pluie fut accord�e � la pri�re du proph�te dans la troisi�me ann�e de la s�cheresse.

En disant?: trois ans et six mois (comparez Jacques�5.17), il parait que J�sus adoptait la tradition juive qui tenait compte plut�t de la dur�e de la famine, que de celle de la s�cheresse elle-m�me.

En effet, la terre ne put produire qu�une demi-ann�e au moins apr�s avoir re�u la pluie du ciel.

Verset 26

Voir 1�Rois�17.9. Sarepta �tait une petite ville ph�nicienne situ�e entre Tyr et Sidon. Le nom s�en est conserv� dans celui de Surafend, village qui rappelle encore le souvenir de la ville ancienne (F�lix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e �dition, page 398).

Verset 27

Voir 2�Rois�5.14. Naaman et la veuve de Sarepta �taient pa�ens l�un et l�autre.

Par ces deux exemples, si frappants pour des auditeurs juifs, J�sus veut relever cette v�rit�?: aucun homme, aucune ville, aucun peuple n�a des droits � la faveur de Dieu, qui est parfaitement libre dans la dispensation de ses gr�ces. Et, c�est pr�cis�ment par des pr�tentions � un droit, fond� sur des privil�ges ext�rieurs (verset 23), que l�homme se rend indigne des b�n�dictions divines.

Verset 28

Cette col�re prouve qu�ils ont parfaitement compris le Sauveur. Leur orgueil ne peut supporter l�id�e que des pa�ens leur aient jamais �t� pr�f�r�s.

Verset 29

Jusqu�au sommet ou bord sup�rieur, escarpement (litt�ralement?: sourcil).

Nazareth est situ� sur le penchant d�une montagne o� se voit encore, pr�s de l��glise des maronites, une paroi de rochers de 40 � 50 pieds de hauteur.

Verset 30

Ces mots?: Mais lui, forment un contraste remarquable avec l�impuissante col�re des adversaires.

L�imparfait?: il s�en allait, peint la sc�ne. Est-ce par un miracle de sa puissance sur leur volont� que J�sus parvient � passer au milieu d�eux et � s�en aller??

Plusieurs interpr�tes l�admettent. D�autres pensent qu�il lui suffit de la majest� de sa personne pour contenir la col�re de ces furieux.

Quoi qu�il en soit, nous voyons qu�ici et dans d�autres occasions (Jean�8.59), J�sus sut r�duire � n�ant les desseins meurtriers de ses adversaires, aussi longtemps que �?son heure n��tait pas venue?�. Si plus tard il se livra � eux, ce fut volontairement et pour accomplir le grand sacrifice d�o� d�pendait la r�demption du monde (Jean�10.18).

Verset 31

Un d�moniaque

J�sus �tant descendu � Caperna�m, enseigne un jour de sabbat et tous sont frapp�s de l�autorit� de sa parole, quand un d�moniaque, qui se trouve dans la synagogue, crie que J�sus est venu pour le perdre, qu�il le conna�t comme le Saint de Dieu. J�sus ordonne au d�mon de se taire et de sortir de cet homme. Tous sont dans l��tonnement de son autorit� et de sa puissance (31-37).

La belle-m�re de Simon

De la synagogue, J�sus se rend chez Simon. La belle-m�re-de celui-ci a une forte fi�vre. J�sus, sollicit�, se penche sur la malade. D�livr�e de la fi�vre, elle se l�ve et les sert (38, 39).

Les gu�risons de la soir�e

De nombreux malades et des d�moniaques sont amen�s devant la maison au coucher du soleil. J�sus les gu�rit. Il d�fend aux d�mons de dire qu�il est le Christ (40, 41).

Retraite matinale et d�part

De grand matin, J�sus se retire � l��cart�; les foules le cherchent et veulent le retenir, mais il leur dit qu�il doit aller ailleurs annoncer l��vangile du royaume. Il porte cet �vangile de synagogue en synagogue (42-44).

S�jour � Caperna�m (31-34)

Il descendit. Ce terme est choisi parce que, de Nazareth � Caperna�m, on descend de la r�gion des montagnes vers le lac.

Voir, sur Caperna�m, Matthieu�4.13, note.

Il y a proprement en grec?: les sabbats.

Si l�on traduit par le pluriel, il faut consid�rer ce verset et le suivant comme une caract�ristique g�n�rale de l�activit� de J�sus � Caperna�m (comparer verset 15).

Mais la liaison �troite du verset 33 avec les versets 31 et 32 montre que dans ceux-ci Luc a voulu d�crire les circonstances dans lesquelles se produisit le fait de la gu�rison du d�moniaque. Le pluriel les sabbats peut d�signer un sabbat unique (comparer Luc�4.16?; Matthieu�12.50).

Jos�phe explique l�emploi de ce pluriel, les repos, par le fait que ce jour-l� on arr�tait des travaux multiples.

Les mots?: il enseignait (grec il �tait enseignant) peignent la situation o� se produisit l�incident.

Verset 32

D�une autorit� toute morale, divine, qui se rendait t�moignage dans les consciences et dans les c�urs (Matthieu�7.28).

Le trait suivant n�est pas racont� comme un exemple de cette autorit�, mais comme d�montrant le droit que J�sus avait de se l�attribuer.� Godet

Verset 33

Cette expression compliqu�e?: esprit de d�mon impur, signifie que cet homme �tait poss�d� d�un d�mon impur et que cet esprit exer�ait sur lui sa t�n�breuse influence (voir, sur les d�moniaques, Matthieu�8.28, 2e note et sur le r�cit qui va suivre, Marc�1.21-28, note).

Verset 34

Voir Marc�1.24, note (comparer Jacques�2.19).

Verset 35

Jet� au milieu, c�est-�-dire au milieu de la synagogue, en pr�sence de toute l�assembl�e.

Ces mots?: sans lui avoir fait aucun mal, doivent s�entendre de l�impression des spectateurs, qui, voyant le malade jet� � terre, crurent qu�il �tait mort.

Marc rapporte que le d�mon, �?l�ayant agit� avec violence et ayant jet� de grands cris, sortit de lui?�.

Verset 36

Comme en h�breu et en grec le mot parole signifie souvent une chose, un fait, un �v�nement, plusieurs traduisent ainsi la question par laquelle les t�moins de ce miracle expriment leur �tonnement?: Qu�est-ce que ceci?? (Ostervald). Mais il est plus naturel de prendre le mot dans son sens ordinaire de parole et de le rapporter soit en g�n�ral � l�enseignement plein d�autorit� de J�sus (verset 32), soit � l�ordre qu�il vient de donner au d�mon (verset 35).

Ce dernier sens est indiqu� par la seconde partie de notre verset, qui motive (car) la question pr�c�dente. Marc (Marc�1.27) exprime la m�me pens�e d�une mani�re un peu diff�rente (voir la note).

Verset 38

Voir, sur ce r�cit, Matthieu�8.14-15, note et Marc�1.29-31.

L�expression?: une forte fi�vre (grec une grande fi�vre) est propre � Luc. Les deux premiers �vang�listes se bornent � indiquer la nature de la maladie.

On peut traduire aussi?: �?Ils le consult�rent � son sujet?�.

Verset 39

S��tant pench� sur elle?; cette observation, que Luc seul a conserv�e, indique en J�sus la pens�e d��veiller l�attention de la malade, de lui inspirer de la confiance en lui pour sa gu�rison (comparer Actes�3.4).

Ces mots?: il r�primanda la fi�vre, ne supposent pas n�cessairement que J�sus personnifie la maladie et se la repr�sente comme un �tre malfaisant (comparer Matthieu�8.26).

Ce pronom pluriel?: les servait montre que J�sus n��tait pas entr� seul dans la maison, et, en effet, Marc (Marc�1.29) a conserv� les noms des disciples qui �taient avec lui.

Verset 40

Voir Matthieu�8.16-17, note?; Marc�1.32-34, notes.

Ainsi les trois synoptiques ont conserv� le souvenir de cette m�morable soir�e de Caperna�m (Marc�1.34, note).

Une puissance divine extraordinaire se d�ployait en J�sus et la foule, enthousiasm�e par la gu�rison du d�moniaque (verset 33 et suivants), lui amenait de toutes parts des malades qu�il gu�rissait.

Aussi est-ce avec raison que Matthieu, �mu de ce spectacle, y voit l�accomplissement de cette belle proph�tie d��sa�e?: �?Lui-m�me a pris nos infirmit�s et s�est charg� de nos maladies?�.

Les trois premiers �vangiles sont d�accord aussi pour marquer le moment pr�cis de cette sc�ne?: le soir, au coucher du soleil. C�est que tous ceux qui amen�rent des malades � J�sus attendirent la fin du sabbat.

Luc seul rapporte que J�sus gu�rissait ces malades en imposant les mains � chacun d�eux.

Matthieu (Matthieu�8.16) dit qu�il les gu�rissait par une parole. L�imposition des mains pouvait avoir des buts divers?: communiquer au malade la force divine qui le gu�rissait (Marc�7.33, note)?; lui t�moigner aussi une tendre compassion et, en gagnant ainsi sa confiance, agir sur son �me pour la sauver (comparer Matthieu�8.3, note).

Nous pouvons � peine nous repr�senter quel d�ploiement d��nergie il fallait pour rendre la sant� � tant de malades et � quelles fatigues J�sus se soumettait dans sa tendre charit�.

Le texte re�u, avec Codex Sinaiticus A, C, majuscules, porte?: il les gu�rit. L�imparfait se lit dans B, D, l�Itala, la syriaque.

Verset 41

Comparer Marc�1.34, note et ci-dessus verset 34, note.

Le texte re�u porte?: �?Tu es le Christ, le Fils de Dieu?�?; les mots soulign�s manquent dans Codex Sinaiticus, B, C, D.

Verset 42

Comparer Marc�1.35, note.

Comparer Marc�1.36, note.

D�apr�s cet �vang�liste, c�est Pierre qui se rend l�organe de ces foules pour retenir J�sus.

Verset 43

Comparer Marc�1.38, note.

J�sus ne voulait pas limiter son activit� � une seule ville?; il se doit � tous, il se donne � tous, aux habitants des campagnes (Marc�1.38) aussi bien qu�� ceux de Caperna�m.

Telle est la volont� de Dieu?: c�est pour cela que j�ai �t� envoy� (Texte re�u?: je suis envoy�).

J�sus exprime l�objet de sa pr�dication en ces termes?: annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu (grec �vang�liser le royaume de Dieu), c�est-�-dire proclamer ce fait tout nouveau que Dieu commen�ait alors � �tablir sur notre pauvre terre, o� r�gnent les t�n�bres et le p�ch�, un royaume de v�rit�, de justice et de paix, o� tous sont invit�s � entrer. Comparer Matthieu�3.2, note.

Verset 44

Grec?: il �tait pr�chant, terme qui exprime l�activit� continue, infatigable qu�il d�ployait.

La particule que nous rendons ainsi?: dans les synagogues, indique en grec, selon le vrai texte (Codex Sinaiticus, B. D), le mouvement?; c�est comme si l�on disait qu�il portait de synagogue en synagogue la bonne nouvelle du royaume.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-4.html.