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Bible Commentaries
Luc 9

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-62

Plan du commentaire biblique de Luc 9

La mission des douze

  1. Leur envoi. J�sus assemble les douze, leur conf�re des dons de gu�rison et les envoie pr�cher le royaume de Dieu (1, 2).
  2. Instructions qui leur sont donn�es. N�emporter aucune provision. Demeurer dans la maison o� ils seront entr�s. Secouer la poussi�re de leurs pieds contre ceux qui ne les recevront pas (3-8).
  3. L�accomplissement de leur mission. Ils parcourent les bourgades en �vang�lisant et en gu�rissant (6).

H�rode perplexe

H�rode, entendant parler de ce qui se passe, est inquiet, parce que les uns voient en J�sus Jean ressuscit�, les autres �lie ou l�un des anciens proph�tes, qui appara�trait de nouveau.

Verset 1

La fin du minist�re galil�en

La mission des douze

Versets 1 � 9 � Un dernier appel � la Galil�e. Les inqui�tudes d�H�rode

Voir, sur cette premi�re mission des ap�tres, Matthieu�10.1-15, notes?; Marc�6.7-13, notes.

Luc, comme les deux autres synoptiques, rappelle que J�sus commence par conf�rer � ses disciples les dons n�cessaires � leur mission. Cela est dans l�ordre.

Luc seul emploie ces deux termes � peu pr�s synonymes?: puissance et autorit�?; le premier indique le pouvoir effectif de chasser les d�mons, le second la comp�tence pour exercer ce pouvoir. Les ap�tres re�oivent, de plus, le don de gu�rir les maladies.

Cette derni�re phrase d�pend du verbe?: Il leur donna.

Ici, comme partout, les �vang�listes distinguent nettement la d�livrance des d�moniaques de la gu�rison des maladies.

Il y a quelque chose de solennel dans les premiers mots?: ayant assembl� les douze (C�est � tort que le texte re�u ajoute?: disciples).?; Luc d�signe fr�quemment les ap�tres par ce mot?: les douze, parce qu�ils occupent une position unique dans l��glise (Marc�3.15, note).

Verset 2

Pr�cher et gu�rir?: telle est la double mission de l�apostolat (Matthieu�10.7-8?; Marc�3.14-15).

Le texte re�u porte?: gu�rir les malades?; ce compl�ment est inutile et la plupart des critiques le regardent comme inauthentique, bien qu�il soit soutenu par tous les t�moignages, sauf B et la Syriaque de Cureton.

Voir, sur le royaume de Dieu, Matthieu�3.2, 2e note.

Verset 3

Voir, sur cet ordre, Matthieu�10.10, note et Marc�6.9, note.

Le texte re�u porte?: �?ni b�tons?� Chacun est omis dans Codex Sinaiticus, B, C.

Verset 4

C�est-�-dire, quand on vous aura re�us dans une maison, vous devez y rester jusqu�� ce que vous partiez de cette ville, sans vous permettre des changements qui pourraient faire de la peine � ceux qui vous ont offert l�hospitalit� (Marc�6.10).

Verset 5

Matthieu�10.14?; Marc�6.11, notes.

M�me, devant �?la poussi�re?�, manque dans Codex Sinaiticus, B. D.

Verset 6

Marc (Marc�6.12-13) indique avec plus de d�tail la triple action des disciples qui �?pr�chaient, chassaient les d�mons et gu�rissaient les malades?�, selon l�ordre et la puissance que leur Ma�tre leur en avait donn�s.

Verset 7

Le texte re�u avec A et des majuscules porte?: �?de tout ce qui �tait fait par lui (J�sus)?�.

Ces derniers mots manquent dans Codex Sinaiticus B, C, D.

Verset 8

Voir, sur ces craintes superstitieuses d�H�rode, Matthieu�14.1-2, notes et Marc�6.14-16, notes.

D�apr�s les deux premiers �vang�listes, c�est H�rode lui-m�me qui exprime l�id�e renferm�e dans ces versets, tandis que Luc la met dans la bouche de ses alentours. Il n�y a l� aucune contradiction, car si d�autres avaient inspir� cette pens�e � H�rode, il se l��tait appropri�e et en �tait rempli de crainte?; il �tait donc naturel qu�il l�exprim�t lui-m�me.

Il faut remarquer ici une nuance significative?: tandis qu�on disait que Jean ou quelqu�un des proph�tes �tait ressuscit�, �lie �tait, pensait-on, apparu?; c�est qu��lie, d�apr�s l��criture, n��tait pas mort, mais avait �t� transport� directement au ciel (2�Rois�2.11).

Verset 9

Il faut remarquer ce moi deux fois r�p�t�. Codex Sinaiticus, B, C l�omettent la seconde fois, mais il est plus probable qu�il ait �t� retranch� qu�ajout�.

La r�p�tition fait voir la conscience effray�e d�H�rode.

Matthieu et Marc racontent en d�tail comment H�rode avait fait d�capiter Jean-Baptiste.

Luc a seul conserv� ce trait qu�H�rode cherchait � voir J�sus. Il peut l�avoir appris par des disciples qui appartenaient � la maison d�H�rode (Luc�8.3?; Actes�13.1).

Ce prince voluptueux et l�che devait se trouver en pr�sence du Sauveur un an plus tard, mais pour voir J�sus le condamner par son silence (Luc�23.8 et suivants).

Verset 10

L�occasion

Les ap�tres �tant de retour de leur mission, J�sus les emm�ne en un lieu solitaire. Il y est suivi par la foule, � laquelle il annonce la parole de Dieu et dont il gu�rit les malades (10, 11).

Les pr�paratifs

Comme la nuit approche, les disciples demandent � J�sus de cong�dier les foules, afin qu�elles aillent dans les villages d�alentour y chercher un logement et de la nourriture. Mais J�sus leur dit?: Donnez-leur vous-m�mes � manger. Les disciples objectent qu�ils n�ont que quelques pains pour nourrir cinq mille hommes�! J�sus ordonne de les faire tous asseoir par rangs de cinquante personnes (12-15).

Le miracle

J�sus ayant pris les pains, les b�nit et les rompt�; et il les donne aux disciples. Tous sont rassasi�s et l�on emporte douze paniers des restes (16, 17).

Retraite � Betgsa�da, multiplication des pains

Versets 10 � 17 � Multiplication des pains

Le texte re�u, avec A, C, majuscules, porte?: dans un lieu d�sert d�une ville appel�e Bethsa�da. Codex Sinaiticus porte simplement?: en un lieu d�sert. L�Itala, l�une des versions syriaques, la vulgate?: dans un lieu d�sert appel� Bethsa�da.

La plupart des critiques adoptent la le�on de B et de quelques majuscules?: dans une ville appel�e Bethsa�da.

Il ne s�agit point de la Bethsa�da situ�e entre Caperna�m et Tib�riade, sur la rive occidentale du lac, patrie de Pierre, d�Andr� et de Philippe (Jean�1.44)?; car, d�apr�s Matthieu (Matthieu�14.13) et Marc (Marc�6.32), J�sus se rend sur le bord oriental du lac, en se servant d�une barque, ce qui est aussi conforme au r�cit de Jean (Jean�6.17).

Luc fournit la m�me indication en disant que J�sus se retira � l��cart, ce qu�il n�aurait pu faire dans le voisinage imm�diat de Bethsa�da de la rive occidentale, th��tre principal de ses travaux. Bethsa�da Julias, au nord-est du lac, est aussi mentionn�e par Marc (Marc�8.22, note).

Le miracle de la multiplication des pains est rapport� par les quatre �vang�listes (Matthieu�14.13-21?; Marc�6.30-44?; Jean�6.1-13).

Quelle est la cause de cette retraite?? En mentionnant le retour des disciples, Luc fait supposer que J�sus �prouvait le besoin de s�entretenir en particulier avec eux et de leur procurer quelque repos?; et c�est ce que Marc d�clare express�ment (Marc�6.31).

Matthieu (Matthieu�14.12-13) met la retraite de J�sus en rapport avec la mort de Jean-Baptiste, que les disciples de ce dernier venaient de lui apprendre. Ce double motif pouvait inspirer le Sauveur, qui savait que l�heure de ses souffrances approchait et qui ne tarda pas � les annoncer � ses disciples (Luc�9.22?; Matthieu�16.21?; Marc�8.31).

Verset 11

Luc ne nous dit ni comment J�sus se rendit de l�autre c�t� du lac, ni comment les foules l�y suivirent?; mais Matthieu et Marc nous apprennent que J�sus traversa le lac sur une barque et que le peuple qui l�entourait, l�ayant vu partir, se h�ta de le rejoindre en suivant la rive septentrionale.

J�sus se vit donc frustr� du repos qu�il �tait all� chercher dans la solitude?; mais il n�en accueillit pas moins, avec sa bienveillance ordinaire, ces foules, auxquelles il adressa la parole de vie et dont il gu�rit les malades.

Verset 13

On a vu dans ces expressions des disciples une sorte d�ironie, qui se trouvait dans la situation bien plus que dans leurs paroles. C�est plut�t, vivement exprim�, l�embarras, qu�ils �prouvaient en pr�sence de l�impossible.

Ce sentiment se trahit par une phrase coup�e?: �?Nous n�avons pas plus de cinq pains�� moins que nous, nous n�allions acheter des vivres pour tout ce peuple?�.

Verset 16

Il les b�nit (les aliments), expression particuli�re � Luc.

Matthieu et Marc disent?: il b�nit (Dieu), lui exprimant sa reconnaissance pour ce qu�il avait donn� et pour ce qu�il allait faire. Le m�me acte est rapport� par Jean en ces termes?: �?ayant rendu gr�ce?�.

Il faut remarquer ce verbe � l�imparfait, qui se trouve dans Marc et Luc?: il les donnait aux disciples, indiquant une action continue?; il donnait, donnait toujours et l�action ne cessa que lorsque tous furent rassasi�s.

Verset 17

Ce nombre de douze paniers a �t� retenu par les quatre �vang�listes.

Verset 18

Le Christ

J�sus, apr�s avoir pri� dans la solitude, demande � ses disciples quelle opinion r�gne parmi le peuple � son sujet. Ils r�pondent qu�on le tient pour Jean-Baptiste, �lie ou l�un des anciens proph�tes. Il leur demande alors leur propre sentiment. Pierre r�pond?: Tu es le Christ de Dieu (18-20).

Le Christ souffrant

J�sus leur d�fend de le r�v�ler pr�sentement et ajoute?: Il faut que le fils de l�homme souffre beaucoup, qu�il soit mis � mort et qu�il ressuscite le troisi�me jour (21, 22).

Les disciples du Christ souffrant

Puis il dit � tous?: Si quelqu�un veut �tre mon disciple, il faut qu�il me suive dans la voie du renoncement et de la croix. Vouloir sauver sa vie, c�est la perdre?: la perdre, c�est la sauver. Or le salut de l��me vaut plus que la possession du monde entier, parce que, au jour de sa gloire, le fils de l�homme aura honte de celui qui aura eu honte de lui devant les hommes. Plusieurs de ceux qui sont ici ne mourront point avant d�avoir vu le r�gne de Dieu (23-27).

La confession de Pierre et la premi�re annonce de la Passion

Versets 18 � 27 � Qui est le Fils de l�homme?? J�sus pr�dit ses souffrances

Grec?: Comme il �tait priant

Luc est celui de tous les �vang�listes qui fait remarquer le plus fr�quemment ces pri�res de J�sus dans la solitude (Luc�5.16, note). Seul il nous rapporte que J�sus se pr�para en priant � la sc�ne capitale qui va suivre. Comme le remarque M. Godet, il est probable qu�il associa � sa pri�re ses disciples et les pla�a ainsi dans des dispositions appropri�es aux circonstances.

Voir, sur ce r�cit, Matthieu�16.13-16, notes et Marc�8.27-30, notes.

L�entretien qui va suivre, entre J�sus et ses disciples, eut lieu dans la contr�e de C�sar�e de Philippe. Non seulement Luc omet cette indication de lieu, mais il parait rattacher sa narration � celle de la multiplication des pains (versets 10-17), tandis que les deux premiers �vangiles intercalent un grand nombre de r�cits qu�il passe enti�rement sous silence (Matthieu�14.22 � 16.12?; Marc�6.45 � 8.27).

Il y a donc, entre les verset 17 et verset 18, une lacune consid�rable qu�on a cherch� � expliquer de diverses mani�res.

Voir le Commentaire de M. Godet sur l��vangile de saint Luc, tome I, 3e �dition, page 573.

Verset 20

La particule adversative?: Mais vous, accentue la signification de cette seconde question de J�sus. Il importait sans doute au Sauveur d�apprendre ce qu�on pensait de lui parmi les foules, mais infiniment plus encore de savoir quelle �tait la foi des disciples et de provoquer de leur part une confession de cette foi, afin de les y affermir.

Dans les trois �vangiles, Pierre reconna�t le Seigneur J�sus comme le Christ?; mais chaque �vang�liste formule cette id�e � sa mani�re?:

  • Matthieu?: le Christ, le Fils du Dieu vivant?;
  • Marc?: le Christ?;
  • Luc?: le Christ de Dieu.

Cette derni�re expression, de m�me que?: �?le Christ du Seigneur?� (Luc�2.26), signifie le Christ (Messie, Oint) qui vient de Dieu et que Dieu envoie au monde (Matthieu�16.16, note?; Marc�8.29?; comparez Jean�6.69).

Verset 22

Dans les trois synoptiques, cette premi�re annonce des souffrances de Christ suit imm�diatement la grande confession de Pierre?: Tu es le Christ. Dans tous les trois aussi, J�sus d�fend � ses disciples de le faire conna�tre. Mais c�est Luc qui fait ressortir avec le plus de clart� et de force le sens de ce rapprochement.

Grec?: mais lui, les r�primandant, leur ordonna de ne dire cela � personne?; c�est-�-dire qu�il leur fit cette d�fense sur le ton s�v�re d�une r�primande.

Le m�me mot se retrouve dans Marc (Marc�8.30?; comparer Matthieu�16.20, note).

La raison de cette interdiction est sans doute que J�sus ne voulait pas entretenir les esp�rances charnelles que nourrissaient ses adh�rents. Ceux-ci attendaient un Messie glorieux, tandis que lui allait souffrir. Il ne voulait pas non plus provoquer avant le temps la haine de ses adversaires.

Ce motif ressort avec plus d��vidence encore du r�cit de Jean?: (Jean�6.14-15) nous y lisons que, apr�s le miracle de la multiplication des pains, J�sus dut se soustraire � l�enthousiasme de la foule, qui voulait le proclamer roi. La s�v�rit� de sa d�fense nous est expliqu�e par ce contraste tragique?: la royaut� par la croix?!

Matthieu�16.21, note?; Marc�8.31.

Les deux premiers �vang�listes rapportent ici l�opposition faite par Pierre aux souffrances de son Ma�tre et la s�v�re r�pr�hension que celui-ci lui adressa. Luc omet ce trait, qui est tout au d�savantage de Pierre?; mais il passe aussi sous silence les belles paroles de J�sus?: �?Tu es bien heureux,�tu es la pierre sur laquelle je b�tirai mon �glise?�, qui sont � la louange de l�ap�tre.

Certains critiques en ont conclu que Luc, disciple de Paul, avait des pr�ventions contre Pierre. Mais, dans ce cas, il aurait eu soin de rapporter la r�primande, qui se lit dans Matthieu et dans Marc (comparer Marc�8.32-33, note).

Verset 27

Voir, sur ce discours que les trois �vang�listes placent � la suite de l�annonce des souffrances de Christ et qui en ressort d�une mani�re si naturelle, Matthieu�16.24-28, notes?; Marc�8.34-37, note.

Tandis que J�sus avait pr�dit ses souffrances et sa mort � ses disciples seuls, dans l�intimit�, il adressait cette exhortation � tous (verset 23), parce que, pour tous, la vie chr�tienne consiste � renoncer � soi-m�me, � prendre sa croix et � suivre J�sus.

Luc ajoute (verset 24), d�apr�s Codex Sinaiticus, B, A, majuscules chaque jour.

Ce crucifiement de soi-m�me s�op�re graduellement, selon le mode fix� par Dieu pour chacun et pour chaque �tape de la vie. C�est ce qu�expriment les mots?: chaque jour et sa croix.� Godet

Au verset 25, au lieu de dire comme Matthieu et Marc perdre son �me, Luc dit?: se perdre ou se ruiner soi-m�me. Ces deux verbes s�par�s par ou ne peuvent �tre synonymes, ce qui constituerait d�ailleurs une r�p�tition oiseuse.

Suivant M. Godet, il y aurait gradation?:

se perdre ou m�me seulement se porter atteinte � soi-m�me.

Suivant Weiss, le premier se rapporte au mal que l�homme se fait � lui-m�me, le second au ch�timent divin qu�il attire sur lui.

La premi�re explication para�t plus conforme au grec. Elle donne un sens excellent, que M. Godet indique en ces mots?:

Il n�est pas n�cessaire que le ch�timent aille jusqu�� la perdition totale?; la plus l�g�re atteinte port�e � la personnalit� humaine, dans une certaine mesure ou pour un certain temps, se trouvera �tre un mal plus grand que tous les avantages qu�aurait pu procurer la possession du monde entier.

Quant au verset 27, voir Matthieu�16.28, note et Marc�9.1, note.

Verset 28

J�sus glorifi�

Suivi de trois de ses disciples, J�sus monte sur la montagne pour prier. Pendant qu�il prie son visage devient autre et son v�tement resplendissant (28, 29).

Entretien avec Mo�se et �lie

Mo�se et �lie s�entretiennent avec lui de son issue � J�rusalem (30, 31).

Les disciples

Ils sont accabl�s de sommeil, s��tant r�veill�s ils voient la gloire de leur Ma�tre et les deux hommes qui �taient avec lui. Pierre d�clare qu�il est bon d��tre l� et propose de faire trois tentes, ne sachant trop ce qu�il disait (32, 33).

La d�claration divine

Une nu�e couvre J�sus et ses deux interlocuteurs. Une voix sort de la nu�e, disant?: C�est ici mon Fils �lu�; �coutez-le. Au m�me moment, J�sus se trouve seul. Les disciples gardent le silence sur ce qu�ils ont vu (34-36).

La transfiguration

Versets 28 � 36 � Transfiguration

Voir, sur le r�cit de la transfiguration, Matthieu�17.1-13, notes?; Marc�9.2-13, notes.

Les trois �vang�listes placent cette manifestation de la gloire de Christ peu apr�s ces discours concernant ses souffrances et sa mort. On comprend le rapport intime et profond qu�il y a entre ces deux faits?: la vue de la gloire de leur Ma�tre devait relever le courage abattu des disciples et les pr�parer pour les jours de ses profondes humiliations qui approchaient.

Matthieu et Marc disent?: six jours apr�s?; Luc?: environ huit jours.

Cette diff�rence s�explique si l�on tient compte du mot environ?; peut-�tre aussi Luc comptait-il le jour o� J�sus tint ces discours et celui de la transfiguration, tandis que Matthieu et Marc ne comptaient que les jours interm�diaires.

Un trait important par Luc seul, c�est l�intention que J�sus avait en montant sur la montagne?: il y allait pour prier. Toutes les grandes r�v�lations de Dieu ont lieu en r�ponse � la pri�re. Ce fut dans ce moment de communion intime avec le Dieu qui est lumi�re, qu�un reflet de sa gloire �ternelle resplendit en son Fils bien-aim� (comparer Luc�3.21-22?; Luc�5.16, note?; Luc�6.12-13).

Verset 29

Le terme que nous traduisons par resplendissant, �blouissant, d�rive d�un mot qui signifie �clair.

Luc s�accorde ainsi avec les deux premiers �vang�listes, sauf qu�il remplace?: il fut transfigur�, par?: son visage devint autre.

Verset 31

Luc d�signe d�abord les interlocuteurs de J�sus comme deux hommes, il ne les nomme qu�ensuite?; son r�cit rapporte exactement les impressions des t�moins de la sc�ne, ceux-ci n�arriv�rent que graduellement � comprendre qui �taient ces deux hommes.

Son issue (grec son exode, sa sortie). Le mot est choisi � dessein et il exprime l�id�e que, pour J�sus, sortir de ce monde visible, ce n�est pas seulement mourir, mais ressusciter et retourner dans sa gloire (comparer Actes�13.24?; 2�Pierre�1.15, en grec).

Cette issue, il devait l�accomplir � J�rusalem, c��tait un fait pr�vu, d�termin� par le dessein de Dieu et qui se trouvera accompli par l��v�nement.

Luc seul a conserv� ce trait important, qu�on a appel� �?la clef du r�cit?� et qui montre que c�est � ce moment que J�sus, renouvelant sa r�solution de donner sa vie pour le salut du monde, se d�cide � aller mourir � J�rusalem.

Verset 32

Grec?: �taient appesantis par le sommeil, mais, ayant veill� au travers de cet assoupissement, ils virent sa gloire.

Le verbe veiller au travers, qui ne se trouve qu�ici dans le Nouveau Testament, signifie, d�apr�s sa composition, se tenir �veill� en luttant contre l�assoupissement. Meyer d�fend ce sens litt�ral.

Weiss, M. Godet et la plupart de nos versions traduisent?: s��tant r�veill�s, ce qui suppose que les disciples s��taient endormis et que ce fut � leur r�veil seulement qu�ils virent d�abord la splendeur qui rayonnait de J�sus, puis les deux hommes qui se trouvaient avec lui.

Holtzmann h�site � se prononcer, trouvant ce dernier sens plus conforme au contexte, mais impossible � �tablir au point de vue de la langue.

Ce besoin de sommeil qu��prouvaient les disciples ne parait pas naturel dans un moment si propre � exciter toute leur attention?; mais l�homme, dans sa faiblesse, ne peut supporter ni un exc�s de joie, ni un exc�s de tristesse. Le m�me ph�nom�ne se reproduit chez les trois m�mes disciples en Geths�man� (Matthieu�26.43).

Luc seul a conserv� ce trait.

Verset 33

Voir Matthieu�17.4?; Marc�9.6.

D�apr�s Luc, l�intention de Pierre, en proposant de b�tir des tentes, �tait de retenir Mo�se et �lie qui se s�paraient de J�sus. En tout cas, il voulait prolonger le bonheur intime dont il jouissait sur la sainte montagne.

L��tranget� de la proposition de Pierre (grec ne sachant ce qu�il disait) peut �tre attribu�e � cet assoupissement que Luc vient de d�crire (verset 32).

Marc l�explique par la crainte religieuse dont les disciples furent saisis en pr�sence de l�apparition c�leste et que Luc mentionne aussi (verset 34).

Verset 34

Une nu�e lumineuse (Matthieu), autre image de la gloire de Dieu, les ombrageait, non les ap�tres, mais Mo�se et �lie et J�sus, qui entr�rent dans la nu�e.

Et c�est en ce moment que les disciples furent saisis de crainte, soit par l�effet de toute cette sc�ne surnaturelle, soit parce qu�ils virent leur Ma�tre lui-m�me dispara�tre dans la nu�e. C�est alors que la voix c�leste se fit entendre?; ensuite J�sus se trouva seul avec ses disciples.

Verset 35

Le texte re�u, avec A, C, D, dit?: Mon Fils bien-aim�, terme emprunt� aux autres �vangiles et � la parole divine prononc�e lors du bapt�me de J�sus (Matthieu�3.17). La variante qui se lit dans Codex Sinaiticus et B d�signe le Sauveur comme l��lu de Dieu dans un sens absolu et par opposition � tous ses serviteurs.

Mon Fils l��lu implique sans doute aussi qu�il est le Fils bien-aim� de Dieu, mais, de plus, un �tre choisi par lui pour une destination sp�ciale, la r�demption du monde.

L�exhortation?: �coutez-le?! semblable � celle qui se lit dans Deut�ronome�18.15, marque la signification de toute cette sc�ne (Marc�9.7, note).

Apr�s la vision glorieuse, les disciples se retrouveront avec J�sus seul (verset 36). Leur devoir sera de l��couter avec une confiance plus absolue que jamais. Cet ordre leur donne aussi l�assurance que J�sus leur suffira en toutes choses, sans qu�ils aient besoin � l�avenir de visions de la gloire divine, telles que celle qui vient de leur �tre accord�e.

Toute cette sc�ne, dans chacune de ses phases, a donc conduit au but que J�sus se proposait, l�affermissement de la foi des siens. Dans la premi�re, la contemplation de sa gloire?; dans la seconde, la confirmation de la voie douloureuse dans laquelle il allait entrer et les conduire avec lui?; dans la troisi�me, la sanction divine appos�e � toutes ses paroles, devaient devenir de puissants appuis pour la foi des trois ap�tres principaux. Raffermie, cette foi devenait, m�me sans paroles, l�appui de celle de leurs condisciples.� Godet

Verset 36

Ce silence gard� par les disciples leur avait �t� express�ment impos� par le Seigneur �?jusqu�� ce qu�il f�t ressuscit�?� (Matthieu�17.9, note?; comparez Marc�9.9).

Apr�s son retour dans la gloire, le r�cit de sa glorification momentan�e ne sera plus expos� � de fausses interpr�tations. Luc ne mentionne pas la d�fense de J�sus, mais il note soigneusement le silence des disciples. Il omet aussi l�entretien que rapportent Matthieu et Marc sur la venue d��lie, parce que cette id�e, qui reposait sur une proph�tie, n�avait cours que parmi les Juifs?; or Luc �crivait pour les nations.

Verset 37

La pri�re du p�re

Comme ils descendent le lendemain de la montagne, une grande foule vient au-devant de J�sus et un homme le supplie d�avoir piti� de son fils unique dont il lui d�crit le mal, en ajoutant qu�il a inutilement pri� les disciples de le gu�rir (37-40).

La r�ponse de J�sus

Il reproche � cette g�n�ration son incr�dulit�. Puis il dit au p�re?: Am�ne ici ton fils. Comme celui-ci approche, une crise violente se d�clare, mais J�sus r�primande l�esprit impur, gu�rit l�enfant et le rend � son p�re. Tous sont dans l�admiration de la grandeur de Dieu (41-43a).

Versets 37 � 43a � Gu�rison d�un d�moniaque

Ce mot?: le jour suivant, semble indiquer que la transfiguration eut lieu le soir pr�c�dent, ou durant la nuit.

Les trois �vang�listes sont unanimes � rattacher � la sc�ne glorieuse de la montagne la sc�ne de douleur qui va suivre.

Voir, sur cette gu�rison, Matthieu�17.14-23, notes et surtout Marc�9.14-32, notes.

Verset 38

Mon fils unique?! Luc seul a not� ce motif touchant invoqu� par le p�re.

Verset 42

Ce dernier mot, conserv� par Luc seul, indique le but de cette gu�rison rappelle une parole semblable de notre �vang�liste (Luc�7.15).

Verset 43

La seconde pr�diction des souffrances de J�sus

J�sus d�clare avec insistance � ses disciples qu�il doit �tre livr�. Ils ne comprennent pas et redoutent de le questionner (43b-45).

L�ambition des disciples

Ils se demandent lequel d�entre eux est le plus grand. J�sus leur pr�sente un petit enfant et affirme que quiconque re�oit cet enfant le re�oit et re�oit Dieu. Le plus petit est le plus grand (46-48).

L�exclusivisme des disciples

Jean confesse qu�ils ont emp�ch� un homme de chasser les d�mons au nom de J�sus parce qu�il n��tait pas des leurs. J�sus dit qu�ils n�auraient pas d� l�emp�cher, car celui qui n�est pas contre eux est pour eux (49-50).

Versets 43b � 50 � Nouvelle annonce de la Passion, humilit� et tol�rance

Ou de la magnificence de Dieu, de sa puissance, de sa bont�. Tous les miracles du Sauveur, ayant un but de bienfaisance, sont des �uvres � la fois de puissance et d�amour et sont une manifestation de ces deux perfections divines.

Verset 44

Pour vous, mes disciples, qui devez vous distinguer de la multitude et ne pas partager son enthousiasme charnel (grec), mettez dans vos oreilles ces paroles?; des paroles dans lesquelles J�sus annon�ait ses prochaines souffrances, au moment m�me o� �?tous �taient dans l�admiration de ce qu�il faisait?� (verset 43).

Luc met ainsi cette nouvelle pr�diction des souffrances de J�sus dans un rapport imm�diat avec ce qui pr�c�de?; Matthieu (Matthieu�17.22-23) et Marc (Marc�9.30-32, voir les notes) la font co�ncider avec le retour de J�sus en Galil�e, qui eut lieu peu de temps apr�s la transfiguration.

Celui qui venait de r�v�ler avec autant de puissance que d�amour la grandeur de Dieu (verset 43), livr� entre les mains des hommes?! Quel contraste?! Quelle preuve que son sacrifice sera parfaitement volontaire?!

Verset 45

La parole de la croix est toujours pour l�homme naturel un myst�re, si elle ne lui est pas folie ou scandale. Ici, non seulement les disciples ne la comprenaient point, mais elle leur �tait cach�e par une dispensation de Dieu, afin qu�ils ne la saisissent pas.

Leur aveuglement entra�nait une sorte de jugement de Dieu. En effet, leur ignorance n��tait pas purement intellectuelle, elle avait des causes morales?; ils comprenaient assez les paroles de J�sus pour en �tre �?fort attrist�s?� (Matthieu�17.23), mais dans leur peur de la souffrance, ils craignaient de l�interroger au sujet de cette parole (Marc�9.32, d�accord avec Luc).

S�ils avaient eu le courage de l�interroger, J�sus les aurait instruits plus compl�tement.

Verset 46

Voir, sur ce trait, Matthieu�18.1-6, notes et Marc�9.33-37, notes.

Marc raconte avec plus de d�tails l�origine de cette discussion, tandis que Matthieu rapporte d�une mani�re plus compl�te l�instruction de J�sus dont elle fut l�occasion.

C�est le m�me mot grec que nous traduisons ici par discussion et au verset suivant par pens�e.

J�sus, d�apr�s Marc, avait remarqu� qu�une contestation s��tait �lev�e entre les disciples en chemin, et, arriv�s � la maison, il leur en avait demand� le sujet.

Ce qui n�emp�che pas que le mot de Luc (verset 47) voyant (Codex Sinaiticus, B?: sachant) la pens�e de leur c�ur, ne conserve toute sa signification. J�sus seul, en effet, p�n�trait et appr�ciait � sa juste valeur morale la pens�e d�orgueil qui �tait, selon les termes de l�original, entr�e en eux.

Verset 48

Dans Matthieu, J�sus pr�sente tout d�abord ce petit enfant comme type d�humilit�, ce qui est certainement la vraie pens�e du Sauveur.

Luc l�exprime par les derniers mots de ce verset 48. Seulement, au lieu de parler au futur, comme Matthieu, en vue du royaume des cieux?: sera grand, il parle (selon Codex Sinaiticus, B, C) au pr�sent?: est grand, appliquant imm�diatement aux disciples la le�on qu�il leur donne par le petit enfant.

Puis les trois �vang�listes se rencontrent dans cette seconde pens�e, que quiconque est assez humble et moralement assez intelligent pour savoir estimer et recevoir avec amour un tel petit enfant, dans le nom de J�sus, le re�oit lui-m�me et, en lui, Celui qui l�a envoy�.

Verset 50

Voir, sur cet entretien, Marc�9.38-39, notes.

Le texte re�u avec les majuscules r�cents porte?: contre nous, pour nous. C�est une erreur occasionn�e par le nous du verset pr�c�dent, ou une le�on emprunt�e � Marc�9.40.

Codex Sinaiticus, � et quelques autres ont?: contre vous�pour nous?; B, C. D, l�Itala, la Syriaque?: contre vous�pour vous. Cette derni�re le�on est la plus probable dans Luc.

J�sus se met hors de cause et ne parle que de ses disciples. � Luc�11.23, il dira?: �?Celui qui n�est pas avec moi est contre moi?�. Voir, sur l�accord de ces deux sentences, qui semblent contradictoires, Marc�9.40, note.

J�sus seul peut s�appliquer la derni�re dans un sens absolu, car, en sa pr�sence, il n�y a pas de neutralit� possible. Ses disciples doivent se contenter de la premi�re et admettre que ceux qui ne sont pas contre eux sont pour eux. L�int�r�t bien entendu de la cause de leur Ma�tre les y invite et la charit� leur en fait un devoir. Ils ne sauraient pr�tendre � une domination absolue sur les �mes, comme J�sus a seul le droit de l�exercer.

Verset 51

La r�solution de J�sus

Comme le temps de son retour dans la gloire approchait, J�sus prend l��nergique r�solution de se rendre � J�rusalem (51).

Le mauvais accueil des Samaritains

Des messagers que J�sus envoie dans une bourgade samaritaine pour lui pr�parer un logement sont repouss�s. Jacques et Jean proposent de faire descendre sur elle le feu du ciel. J�sus leur reproche l�esprit dont ils sont anim�s. Ils vont ailleurs (52-56).

Les trois disciples

Un homme s�offre � suivre J�sus. J�sus lui rappelle les renoncements qu�implique une telle r�solution. � un second, J�sus ordonne de le suivre et comme il demande la permission d�aller d�abord ensevelir son p�re, J�sus la lui refuse. Un troisi�me se propose de suivre J�sus, mais voudrait auparavant prendre cong� des siens. J�sus lui d�clare que nul n�est propre au royaume de Dieu, s�il n�a pris une d�cision irr�vocable (57-62).

De la Galil�e � J�rusalem

D�part de Galil�e, J�sus et ses disciples, instructions

Le commencement du dernier voyage � J�rusalem

Versets 51 � 62 � Le d�part pour J�rusalem et les premiers incidents du voyage

Grec?: les jours de son �l�vation, de son assomption ou de sa r�ception en haut.

Ces termes ne peuvent signifier autre chose que le temps marqu� par la sagesse de Dieu pour le d�part d�ici-bas et le retour du Sauveur dans la gloire. Ces jours s�accomplissaient, approchaient. Ce mot d��l�vation ne se trouve qu�ici dans le Nouveau Testament, mais le verbe dont il est form� s�y rencontre fr�quemment et signifie toujours l�acte solennel par lequel le Sauveur, apr�s avoir accompli son �uvre, fut re�u en haut, r�int�gr� aupr�s de Dieu dans sa gloire (Marc�16.19?; Actes�1.2?; Actes�1.11?; Actes�1.22?; 1�Timoth�e�3.16).

C�est dans le m�me sens que J�sus disait, en employant un autre terme?: �?Et moi, quand j�aurai �t� �lev� de la terre, j�attirerai tous les hommes � moi?� (Jean�12.32). Les autres significations qu�on a essay� de donner � ce mot de Luc ne sont pas soutenables.

Grec?: �?il affermit sa face pour s�acheminer vers J�rusalem?�.

H�bra�sme qui signifie se tourner vers un but avec la ferme r�solution de s�y rendre (J�r�mie�42.15?; Gen�se�31.21, etc.).

On comprend la pens�e que l��vang�liste cherche � exprimer par ces termes. Il fallait au Sauveur la r�solution h�ro�que du d�vouement pour prendre le chemin de J�rusalem, car il savait tout ce qui l�y attendait.

Luc marque en ces mots la fin du minist�re de J�sus dans la Galil�e proprement dite. Mais, dans la suite de son r�cit, il ne nous pr�sente pas le Sauveur se rendant directement en Jud�e et � J�rusalem. D�j� au verset suivant (verset 52) il nous le montre emp�ch� de traverser la Samarie qui se trouvait sur son chemin et employant d�s lors les derniers mois de sa vie � des excursions missionnaires dans la Galil�e m�ridionale sur les confins de la Samarie et en P�r�e.

Luc seul nous a conserve ce r�cit important, qui remplit toute une partie de son �vangile, jusqu�� Luc�18.15. L� il se rencontre de nouveau avec Matthieu et Marc, pour raconter bient�t l�arriv�e de J�sus � J�rusalem. C�est aller un peu loin que de voir dans cette partie de notre �vangile en quelque sorte un journal du dernier voyage de J�rusalem.

Il est vrai que Luc donne de temps en temps des indications destin�es � rappeler que J�sus est en marche vers cette ville (Luc�9.57?; Luc�13.22?; Luc�17.11)?; mais d�autre part, sa narration pr�sente certaines donn�es chronologiques et g�ographiques qui rendent difficile d�y retrouver un itin�raire suivi. Ainsi, en Luc�10.38, on lit un fait qui n�a pu avoir lieu qu�� B�thanie, tout pr�s de J�rusalem, tandis que plus tard (Luc�17.11) nous retrouvons J�sus au sud de la Galil�e et traversant la Samarie.

En pr�sence de ces donn�es qui paraissent contradictoires, quelques interpr�tes ont cru pouvoir constater non pas un mais plusieurs r�cits des voyages de J�sus � J�rusalem.

Wieseler pr�tend retrouver l�indication des trois voyages rapport�s par Jean (Jean�7.10?; Jean�11.7?; Jean�12.1). Mais le d�part en secret de Jean�7.10 ne peut �tre identifi� avec le d�part solennel du verset 51 et les notices Luc�13.22?: Luc�17.11 parlent de la continuation du voyage commenc� et ne signalent pas le commencement de nouveaux voyages.

Quant au r�cit de Luc�10.38, qui suppose la pr�sence de J�sus � B�thanie, on peut l�expliquer en le rapprochant de Jean�10.22, o� il est dit que J�sus se trouvait � J�rusalem � la f�te de la d�dicace en d�cembre.

Il faut admettre que J�sus interrompit sa tourn�e d��vang�lisation pour faire une excursion � J�rusalem, apr�s laquelle il vint reprendre son travail dans la Galil�e m�ridionale et la P�r�e et l�y poursuivre jusqu�� la f�te de P�que.

Quelque id�e qu�on se fasse d�ailleurs du document ins�r� par Luc et m�me si l�on se refuse � y voir un r�cit suivi au point de vue chronologique, on ne saurait m�conna�tre qu�il remplit une lacune consid�rable dans l�histoire de la vie de J�sus.

Les deux premiers �vangiles, en effet, apr�s le r�cit de la transfiguration, ne relatent plus que quelques faits et quelques paroles et nous transportent brusquement en Jud�e et � J�rusalem aux approches de la P�que (Matthieu�19.1?; Marc�10.1).

Or la transfiguration eut lieu, selon toute vraisemblance, dans le courant de l��t�. De l�intervalle de huit � neuf mois qui la s�pare de la P�que, nous ne saurions presque rien, si Luc ne nous renseignait sur les actes et sur les enseignements de J�sus durant cette p�riode importante.

De plus, ce r�cit de Luc sert de lien entre celui des deux premiers �vangiles, qui racontent seulement l�activit� de J�sus sur les bords du lac de G�n�zareth et celui de Jean, qui se borne aux s�jours � J�rusalem?; il nous montre le Sauveur � l��uvre dans les contr�es interm�diaires.

Enfin, tandis que la premi�re partie de l��vangile retrace surtout l�action bienfaisante du Sauveur, ses gu�risons et ses miracles, presque toute cette seconde partie est remplie par des enseignements. Et quels enseignements?!

Qu�on se rappelle les inimitables paraboles que Luc seul nous a transmises?: le Samaritain, le figuier st�rile, la brebis perdue, l�enfant prodigue, l��conome infid�le, le mauvais riche, le juge inique, le pharisien et le p�ager et tant d�autres instructions, dont un petit nombre seulement se retrouvent dans les deux premiers �vangiles. Qu�importent quelques obscurit�s chronologiques au prix de toutes ces richesses??

Verset 52

Grec?: pour lui pr�parer, non seulement un logement, mais la nourriture, tout ce qui �tait n�cessaire pour passer la nuit.

J�sus �tant suivi, non seulement des douze, mais d�un cort�ge d�autres disciples, il n��tait pas facile de trouver place pour tous dans de petites localit�s (Codex Sinaiticus porte?: une ville, mais tous les autres?: une bourgade). De l� l�envoi de ces messagers pour tout pr�parer.

Verset 53

Grec?: parce que son visage allait � J�rusalem, h�bra�sme qui signifie?: parce qu�il suivait cette direction (Exode�33.14).

On sait qu�une antique haine nationale existait entre les Juifs et les Samaritains, ceux-ci �tant une population m�lang�e, qui n�adorait point � J�rusalem et qui ne recevait, de tout l�Ancien Testament, que les cinq livres de Mo�se.

J�sus saisissait toutes les occasions de r�agir contre ces pr�jug�s (Jean�4.7 et suivants). Mais, cette fois, ils furent plus forts que sa charit�.

Quelques interpr�tes (Meyer) ont suppos� que J�sus fut repouss�, non comme Isra�lite, mais parce que ses messagers l�avaient annonc� comme le Messie. Le texte ne donne pas d�autre raison que celle-ci?: il allait � J�rusalem.

Verset 55

Dans les versets 54-56, le texte pr�sente plusieurs variantes?:

  1. le texte re�u avec A, C, D, majuscules, Itala, ajoute � la question des disciples?: (verset 54) comme aussi a fait �lie (2�Rois�1.10-12).
  2. D�apr�s Codex Sinaiticus, B, versions la plupart des critiques modernes omettent ces mots, qu�on suppose avoir �t� �crits en marge d�abord, pour disculper les disciples au sujet de leur �trange question, puis re�us dans le texte. D�autres, au contraire ont pens� qu�ils avaient �t� retranch�s � cause du bl�me que la r�ponse de J�sus parait jeter sur le proph�te �lie.
  3. Ces mots de la r�ponse de J�sus?: Vous ne savez de quel esprit vous �tes, manquent dans Codex Sinaiticus, A, B, C, mais bien que Tischendorf et d�autres critiques les retranchent, ces paroles portent un cachet d�originalit� et de v�rit� qu�on ne peut m�conna�tre.
  4. Enfin, cette derni�re sentence qui se trouve dans le texte re�u?: Car le fils de l�homme n�est point venu pour faire p�rir les �mes des hommes, mais pour les sauver, est omise par Codex Sinaiticus, A, B, C, D et la plupart des majuscules Elle parait avoir �t� emprunt�e � Luc�19.10.

Quant au sens de ce r�cit, il est des plus instructifs. C�est l�amour pour J�sus qui cause l�indignation des disciples Jacques et Jean et qui parait justifier leur d�sir de voir punis par le feu du ciel ceux qui repoussent le Sauveur.

Cette justification est celle qu�ont invoqu�e de tous temps les fanatiques et les pers�cuteurs. J�sus la condamne formellement. Sa r�probation est d�j� vivement exprim�e par son geste?: se tournant (vers eux) il les r�primanda.

Les paroles qu�il prononce peuvent se traduire comme nous le faisons ici, avec toutes nos versions fran�aises depuis Calvin et signifier?:

Vous ignorez quel mauvais esprit vous inspire une telle pens�e et une telle question.

Ou bien elles peuvent se rendre, comme le fait Luther, par une question?:

Ne savez-vous pas de quel esprit vous �tes?? L�esprit que vous avez d� puiser dans mes paroles et dans ma vie, l�esprit de l��vangile qui est celui de la mis�ricorde et de la gr�ce??

La plupart des interpr�tes allemands s�attachent � ce dernier sens, qui est tr�s beau.

Mais la premi�re version parait plus en harmonie avec ces mots?: il les r�primanda. Au reste, il est bien �vident que J�sus, en leur reprochant une mauvaise pens�e, voulait faire p�n�trer dans leurs c�urs l�esprit de sa tendre charit�?; en sorte que, dans la pratique, les deux interpr�tations se concilient.

Verset 56

Sans doute un village juif et non samaritain, afin d��viter un nouveau refus.

J�sus s�offrait, mais ne s�imposait pas.� Luc�8.37 Godet

Verset 57

Le texte re�u ajoute?: Seigneur, omis par Codex Sinaiticus, B, D.

Au commencement du verset, il porte?: �?et il arriva, comme ils �taient en chemin?�.

Le mot soulign� manque dans Codex Sinaiticus, B, C.

Voir, sur les deux premiers entretiens, Matthieu�8.19-22, notes.

D�apr�s cet �vang�liste, celui qui demandait ainsi � suivre J�sus �tait un scribe?: son d�sir est d�autant plus remarquable.

Verset 60

Deux choses sont particuli�res � Luc?: d�abord l�ordre adress� � ce second disciple?: Suis-moi. Matthieu le fait supposer, mais ne l�exprime pas.

Ensuite, l�ordre d�aller annoncer le royaume de Dieu, qui ne se trouve pas dans Matthieu.

Or, c�est pr�cis�ment l�importance de cette vocation que J�sus oppose au devoir invoqu� par le disciple d�aller d�abord ensevelir son p�re.

Enterrer un p�re, n�est-ce pas un devoir sacr�?? Il est vrai,�si un devoir sup�rieur ne s�y oppose pas. Courir imm�diatement � la fronti�re menac�e par l�ennemi est un devoir qui prime m�me celui d�inhumer un p�re� La loi elle-m�me exemptait le grand pr�tre et les nazir�ens des obligations envers les morts, f�t-ce pour un p�re ou une m�re (L�vitique�21.11?; Nombres�6.6-7). Le r�gne de Dieu est plus que la patrie et que le culte du temple. Les c�r�monies fun�bres, en raison de la souillure contract�e par le contact d�un mort, duraient sept jours. J�sus serait d�j� bien �loign� quand elles seraient termin�es?; une d�cision prompte �tait ici une condition de salut et de vie.� Godet, voir la note dans Matthieu

Verset 62

Luc ajoute � l�entretien avec les deux premiers disciples l�offre de ce troisi�me et la r�ponse de J�sus. Il est probable que ces trois faits n�ont pas �t� simultan�s, mais que la tradition les a r�unis � cause de leurs analogies.

Ce troisi�me trait est en effet, comme le remarque M. Godet?:

une synth�se des deux autres. Cet homme s�offre de lui-m�me, comme le premier?; mais il temporise, comme le second. J�sus ne l�arr�te, ni ne le pousse?; il l�invite � se d�cider r�ellement et � en finir avec le partage int�rieur, entre le monde et Dieu, qu�il discerne chez lui.

Il a recours pour cela � une de ces images qui saisissent l�esprit comme un �clair de v�rit� et qui abondent dans ses discours. Si celui qui conduit une charrue pour tracer un sillon d�tourne la vue du travail qui est devant lui et regarde en arri�re, la charrue d�viera infailliblement et il ne fera rien de bon. Tel est celui qui, voulant travailler dans le r�gne de Dieu, reporte ses regards, ses d�sirs, ses regrets vers ses relations premi�res, ou vers le monde, au lieu de se consacrer tout entier et sans d�lai � l�accomplissement de sa vocation.

La demande que fait ce disciple de prendre d�abord cong� des siens �tait tr�s naturelle?; en des circonstances ordinaires, J�sus ne la lui e�t pas refus�e, mais il pouvait pr�voir qu�il serait d�tourn� de son dessein par sa famille, encore �trang�re � la foi?; c�est pourquoi il devait ne pas regarder en arri�re, mais s��lancer en avant � la suite de J�sus.

Il y a dans la vie de tout homme, en pr�sence de l��vangile, de ces moments d�cisifs qui ne reviennent pas et qu�il faut saisir, sous peine de tout perdre (comparer Matthieu�10.37-38).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 9". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-9.html.
 
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