Bible Commentaries
Matthieu 14

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-36

Plan du commentaire biblique de Matthieu 14

Les sentiments d�H�rode

La renomm�e de J�sus parvenant jusqu�� H�rode, il s�imagine que J�sus est Jean ressuscit� (1-2).

Le r�cit de la mort de Jean-Baptiste

  1. L�emprisonnement du proph�te motiv� par le bl�me qu�il avait prononc� sur l�union adult�re d�H�rode avec la femme de son fr�re. H�rode voulait le faire mourir, mais il �tait retenu par la crainte du peuple (3-5).
  2. La danse de la fille d�H�rodias. � la f�te anniversaire de la naissance d�H�rode, la fille d�H�rodias dansa devant les convives?; H�rode lui promit ce qu�elle demanderait. Elle, � l�instigation de sa m�re, demanda la t�te de Jean-Baptiste (6-8).
  3. L�ex�cution de Jean. H�rode, attrist�, mais li� par son serment et par la crainte de l�opinion, envoya d�capiter Jean dans la prison. Sa t�te fut pr�sent�e sur un plat � la jeune fille, qui la porta � sa m�re (9-11).

La retraite de J�sus

Les disciples-de Jean, apr�s avoir rendu les derniers devoirs � leur ma�tre, viennent annoncer sa mort � J�sus. Celui-ci se retire � l��cart, mais la foule le suit (12-13).

Verset 1

Retraite � Betsa�da (chapitre 14)

Versets 1 � 13 � Mort de Jean-Baptiste

En ce temps-l�, expression vague, parait reporter la pens�e vers l��poque de la visite de J�sus � Nazareth (Matthieu�13.54-58).

Marc, tr�s complet dans ce r�cit et Luc, qui le donne en abr�g�, placent l��v�nement entre l�envoi et le retour des disciples, donc � une �poque ant�rieure. On sait que Matthieu ne s�attache point � l�ordre chronologique.

H�rode, que Jos�phe appelle Antipas, �tait un des nombreux fils d�H�rode le Grand (Matthieu�2.1 et suivants) et fr�re d�Arch�la�s (Matthieu�2.22).

Il r�gnait sur la Galil�e et la P�r�e avec le titre de t�trarque, c�est-�-dire quatri�me gouverneur, ou prince qui partageait avec trois autres le gouvernement du pays.

Il r�sidait habituellement � Tib�riade, ville qu�il avait fond�e au bord du lac, orn�e de magnifiques constructions et nomm�e en l�honneur de l�empereur Tib�re. Mais il s�journait, � l��poque de l�emprisonnement et de la mort de Jean-Baptiste, selon le t�moignage de Jos�phe (Antiquit�s Juives, XVIII, 5, 2), dans la forteresse de Machaerus ou Mach�ronte, dans la P�r�e, parce qu�il �tait en guerre avec Ar�tas, roi d�Arabie, dont il avait r�pudi� la fille. C�est l� que se d�roula la sc�ne tragique que l��vang�liste va raconter (verset 3 et suivants).

H�rode entendit parler de la renomm�e grandissante de J�sus. Cette expression ne signifie pas qu�il n�e�t eu jusque-l� aucune connaissance de lui, mais bien qu�� ce moment �?son nom devenait c�l�bre?�, comme l�observe Marc (Marc�6.14).

Verset 2

Grec?: que les puissances (miracles) agissent �nergiquement en lui.

Cette expression indique plut�t le pouvoir de faire des miracles que les miracles eux-m�mes.

Les paroles d�H�rode trahissent sa mauvaise conscience?: il est saisi d�effroi � la pens�e qu�un envoy� de Dieu agit avec puissance dans le pays.

Le meurtre de Jean-Baptiste, qui avait eu lieu auparavant et que Matthieu va raconter, inspire � ce prince d�bauch� une crainte superstitieuse qui s�allie tr�s bien avec l�incr�dulit� (voir Marc�6.16, note) et que d�autres dans son entourage partageaient avec lui (Luc�9.7).

Verset 3

Le texte grec, d�apr�s une variante tr�s autoris�e, dit litt�ralement?: H�rode l�avait mis en r�serve dans la prison.

Matthieu avait d�j� mentionn� (Matthieu�4.12) cette arrestation de Jean?; il la reprend ici au moment de raconter sa mort.

Par un double adult�re, H�rode Antipas avait r�pudi� sa femme l�gitime, la fille d�Ar�tas et �pous� la femme de son fr�re.

Ce fr�re est appel�, ici et en Marc�6.17, Philippe.

Or H�rode Antipas avait bien un fr�re de ce nom, qui fut t�trarque de l�Itur�e et de la Trachonitide (Luc�3.1, note), mais ce dernier ne fut pas l��poux d�H�rodias?: il fut son gendre, ayant �pous�, dans la suite, sa fille Salom�, celle m�me qui joue un si triste r�le dans notre r�cit.

H�rodias �tait la femme d�un autre fr�re d�Antipas, nomm� H�rode, qui ne figure pas dans l�histoire. Il faut donc admettre que celui-ci portait aussi le nom de Philippe, ou, ce qui est plus probable, que les �vang�listes l�ont confondu avec Philippe le t�trarque (Le nom de Philippe est omis par D, quelques copies de l�Itala et la Vulgate).

H�rodias, fille d�Aristobule et de B�r�nice et petite-fille d�H�rode le Grand, �tait la ni�ce d�Antipas, en m�me temps que sa belle-s�ur (voir Jos�phe, Antiquit�s Juives, XVIII, 5, 1 et 4).

Verset 4

Cette courageuse r�pr�hension, que le fid�le serviteur de Dieu devait payer de sa vie, se fondait � la fois sur le septi�me commandement et sur L�vitique�18.16?; L�vitique�20.21.

Verset 5

Marc Marc�6.19-20 nous apprend que ces desseins meurtriers furent inspir�s � H�rode par H�rodias?; car lui-m�me, au moment o� Marc nous le d�peint, avait des sentiments tout diff�rents pour Jean-Baptiste (voir Marc�6.19, note et comparez Luc�9.9).

Au reste cette crainte qu�il avait de la foule et qui le retenait, nous est aussi confirm�e par Jos�phe (Antiquit�s Juives, XVIII, 5, 2).

Verset 6

Quelques interpr�tes admettent sans raison que le jour de la naissance d�H�rode serait ici l�anniversaire de son av�nement au tr�ne, consid�r� comme anniversaire de la naissance du roi.

La fille d�H�rodias s�appelait Salom� et �tait n�e du premier mariage de sa m�re. Elle �pousa plus tard son oncle le t�trarque Philippe (Jos�phe, Antiquit�s Juives, XVIII, 5.4).

Sa danse �tait sans doute accompagn�e de poses et de mouvements voluptueux, � la mani�re orientale. Quel contraste criant entre cette danse d�une jeune fille et l�acte tragique qui va s�accomplir dans la prison (voir Adolphe Monod, Sermons, 2e s�rie, page 245, �?Danse et martyre?�)?!

Verset 9

Le fait qu�H�rode fut attrist� n�est point en contradiction avec le verset 5, puisque ce n��tait pas par ses propres sentiments, mais par une l�che complaisance pour H�rodias qu�il en voulait � la vie de Jean.

Il avait d�ailleurs offert de riches pr�sents, mais non la t�te d�un homme qu�il estimait au fond du c�ur?; et l�on con�oit que cette brusque demande le troubl�t profond�ment.

Seul, il l�aurait sans doute refus�e, sans se croire li� par ses serments. Mais en pr�sence de ses convives, au milieu d�une cour brillante et �chauff�e par le festin, la vanit� d�un faux point d�honneur l�emporta dans son esprit.

Verset 11

Ce r�cit si simple, si bref, ne fait que mieux ressortir l�horreur des faits.

Cette t�te sanglante de l�homme de Dieu donn�e, sur un plat, � une jeune fille, qui la porte � sa m�re?!

Il est �vident que les r�cits des �vang�listes supposent que toute cette trag�die se passa sur l�heure, pendant la f�te qu�H�rode c�l�brait alors. On con�oit � peine pourquoi les ex�g�tes soul�vent et discutent longuement la question de savoir o� pouvait �tre la prison de Jean et comment il put �tre ainsi mis � mort et sa t�te apport�e sur-le-champ.

H�rode, il est vrai, r�sidait ordinairement � Tib�riade?; mais l�historien Jos�phe, dont il n�y a pas la moindre raison de suspecter le t�moignage, nous dit express�ment que Jean fut mis en prison dans la forteresse de Machaerus, o� H�rode avait de magnifiques appartements, que cet �v�nement co�ncida avec sa guerre contre Ar�tas?; que m�me �?les Juifs attribu�rent la d�faite de son arm�e � un juste jugement de Dieu � cause d�une action si injuste?�.

Quoi donc de plus naturel que d�admettre que toute la sc�ne se passa dans ce ch�teau fort o� la cour d�H�rode se trouvait alors et qu�ainsi tout fut accompli en fort peu de temps??

Verset 13

Marc (Marc�6.30 et suivants) et Luc (Luc�9.10 et suivants), adoptant une chronologie diff�rente (verset 1, note), donnent pour motif de ce voyage au-del� de la mer le d�sir qu�avait J�sus de procurer � ses disciples quelque temps de solitude et de repos, apr�s leur retour de leur mission.

D�apr�s Matthieu le motif de J�sus aurait �t� la pens�e de se retirer � l��cart, pour ne pas exciter contre lui la pers�cution, apr�s le meurtre du pr�curseur et au moment o� l�attention d�H�rode venait de se porter sur lui (verset 1).

Y a-t-il contradiction?? Quelques interpr�tes l�ont pens�. Mais comme, d�apr�s le second et le troisi�me �vangile eux-m�mes, cette retraite de J�sus eut lieu aussit�t apr�s la mort de Jean-Baptiste, le motif indiqu� par Matthieu peut avoir influ� sur la conduite de J�sus sans que l�autre f�t exclu. Et le repos qu�il d�sirait pour ses disciples et pour lui-m�me devait �tre rempli de m�ditations s�rieuses sur la catastrophe qui venait de mettre fin � la vie du pr�curseur, le ma�tre v�n�r� qui avait amen� la plupart d�entre eux � suivre �?l�Agneau de Dieu?� (Jean�1.35 et suivants).

� pied, en faisant le tour de l�extr�mit� septentrionale du lac. Ce lac �tait entour� de plusieurs villes, alors tr�s peupl�es. De l� ces foules.

Verset 14

Une journ�e de travail

�mu de compassion � la vue des foules qui l�avaient suivi, il gu�rit leurs malades (14).

Les pr�paratifs du repas du soir

Le soir �tant venu, les disciples, inquiets pour cette multitude qui n�avait rien � manger, demandent � J�sus de la cong�dier. Donnez-leur vous-m�mes � manger?! R�pond J�sus. Mais, disent-ils, nous n�avons ici que cinq pains et deux poissons. Apportez-les-moi, leur dit-il (13-18).

Le repas

Ayant fait asseoir la foule sur l�herbe, il prend les pains et b�nit Dieu?; puis rompant les pains, il les donne aux disciples, qui les distribuent au peuple. Tous sont rassasi�s et l�on remplit douze paniers des morceaux qui restent (19-21).

Multiplication des pains (14-21)

�tant sorti de la retraite solitaire o� il avait pass� quelques heures avec ses disciples, J�sus, � la vue de cette grande multitude, est �mu de compassion (grec �mu dans ses entrailles), soit � cause de tous ces malades qu�on lui amenait pour qu�il les gu�rit, soit � cause de l��tat de d�laissement moral de ce pauvre peuple, qui �tait � ses yeux �?comme des brebis qui n�ont point de berger?� (Marc�6.34).

Verset 15

L�heure �tait d�j� pass�e, c�est-�-dire que la journ�e �tait d�j� tr�s avanc�e, ou que l�heure m�me o� se prenait le repas du soir �tait pass�e.

Cette sollicitude pour le peuple parait avoir �t� inspir�e aux disciples par la compassion de leur Ma�tre (verset 14).

D�apr�s saint Jean (Jean�6.5), ce fut J�sus lui-m�me qui prit l�initiative et la parole des disciples ne fut que la r�ponse � sa question.

Quoi qu�il en soit, cet entretien prouve qu�il y avait l� un besoin r�el, digne de la compassion de J�sus et que le Sauveur ne fit point un usage inutile de sa puissance cr�atrice en multipliant les pains, comme le pr�tend la critique n�gative.

Verset 16

Cet ordre �trange, destin� � �prouver la foi des disciples, ils l�ex�cuteront r�ellement (verset 19).

Verset 18

Avec quelle majestueuse assurance J�sus sait ce qu�il va faire de cette insuffisante provision?!

Verset 19

Grec?: il b�nit, il pronon�a la b�n�diction, que le p�re de famille pronon�ait avant le repas. Luc (Luc�9.16) fait porter la b�n�diction sur les pains, qui auraient �t� consacr�s par elle. Jean (Jean�6.11) dit?: �?il rendit gr�ce?�.

Il y eut donc � la fois dans l��me du Sauveur le sentiment de la reconnaissance envers Dieu pour ce qu�il avait donn� et le dessein d�implorer la b�n�diction divine sur ce peu de biens pour les multiplier (comparer Matthieu�26.26-27?; 1�Timoth�e�4.4-5). Quel exemple et quelle consolation pour le pauvre dont la provision est insuffisante?!

Les disciples accomplissent avec une humble ob�issance l�ordre qu�ils ont re�u (verset 16)?; ils donnent ce qu�ils ont (verset 17) et c�est dans leurs mains que s�accomplit le miracle.

Si J�sus avait d�avance multipli� les pains, de mani�re � en mettre sous leurs yeux une immense provision, cela e�t mieux convenu � leur manque de foi, mais Dieu ne proc�de jamais ainsi dans la dispensation de ses gr�ces. Il exerce la foi et l�ob�issance, tout en donnant abondamment.

Verset 20

Ce fut J�sus qui ordonna aux disciples de recueillir ces morceaux de surplus, �?afin que rien ne se perde?�.

Ces paniers �taient de petits sacs de voyage en jonc ou en paille. Chaque disciple en avait un et le remplit.

Verset 21

Ce miracle, accompli, comme celui de Cana, sur la nature inanim�e, sur les �l�ments purement mat�riels, est devenu pour le rationalisme de toutes les �coles, une pierre d�achoppement.

Dans les gu�risons de malades, il reste � la raison des ressources pour expliquer la d�livrance de ces malheureux par une influence morale exerc�e sur eux, sans s��lever jusqu�au surnaturel.

Mais ici?! L�un de ces docteurs ne voit dans notre r�cit qu�une pure l�gende ou un mythe n� dans l�imagination des premiers disciples (Strauss).

Un autre nous raconte que J�sus fit simplement rassembler, puis distribuer avec ordre, les petites provisions que la foule avait apport�es avec elle (Paulus).

De Wette pense que ce r�cit est la forme symbolique qu�a rev�tue dans la tradition l�instruction de J�sus (Jean 6) sur le pain spirituel ou pain de vie. Et, d�apr�s lui, on a pr�tendu que, comme il �tait impossible de se repr�senter la r�alit� du fait, il n�y avait qu�� s�en tenir aux le�ons religieuses qu�en tire J�sus (Jean 6).

Mais que deviennent ces le�ons, si elles reposent sur une invention l�gendaire??

Lange enfin, voit dans notre r�cit, non une multiplication du pain mat�riel, mais bien de sa force nutritive, en sorte que chacun fut rassasi� de la part la plus minime qu�il re�ut.

Mais les douze paniers du surplus??

La question n�est pas dans l�interpr�tation plus ou moins ing�nieuse du r�cit. Elle est tout enti�re dans l�id�e qu�on se fait de la personne de J�sus-Christ.

Celui qui a dit?: �?Toute puissance m�a �t� donn�e au ciel et sur la terre?�, avait-il le pouvoir d�accomplir un acte de cr�ation?? S�il l�avait, tout est dit, car une cr�ation ne s�explique pas.

Or, ce miracle est attest� unanimement par les quatre �vangiles, il est confirm� par l�impression qu�en re�ut la foule et bien plus encore par l�autorit� du Sauveur, qui le prend pour texte d�un de ses plus profonds discours et qui m�me en appelle directement � cet acte de sa puissance (Marc�8.19-20. Comparer Jules Bovon, Th�ologie du Nouveau Testament, p. 290 et suivants, 310 et suivants).

Quant au but imm�diat du miracle, il est �vident?: le Sauveur voulait, dans sa compassion pour une multitude pauvre et d�faillante qui s��tait attach�e � ses pas pour entendre sa parole, lui procurer un secours n�cessaire et faire envers elle une grande et touchante �uvre de charit�.

Verset 22

Les disciples dans la barque, J�sus sur la montagne

J�sus aussit�t contraint ses disciples � se rembarquer. Il cong�die la foule et se retire sur la montagne, o� il reste seul, en pri�res (22-23).

J�sus vient au secours des disciples

Les voyant battus par la temp�te, � la quatri�me veille de la nuit, J�sus vient � eux, marchant sur les eaux. Ils sont remplis de frayeur, mais J�sus les rassure (24-27).

Pierre va � la rencontre de J�sus

Pierre dit au Seigneur?: Si c�est toi, ordonne que j�aille vers toi sur les eaux. J�sus lui ayant dit de venir, Pierre descend de la barque et marche sur les eaux. Mais troubl� � la pens�e du danger, il enfonce et appelle J�sus � son aide. J�sus le saisit par la main et lui reproche son manque de foi (28-31).

La temp�te apais�e, impression produite

Ils montent dans la barque et le vent cesse aussit�t. Ceux qui sont dans la barque se prosternent devant J�sus en le proclamant le Fils de Dieu (32-33).

Gu�risons dans le pays de G�n�zareth

� son retour dans cette contr�e, J�sus est reconnu. On envoie chercher partout les malades et on les lui am�ne. Ils sont gu�ris par le seul attouchement de son v�tement (34-36).

J�sus marchant sur la mer, gu�risons dans le pays de G�n�zareth (22-36)

Codex Sinaiticus, C, la syriaque de Cureton, suivis par Tischendorf, omettent le mot aussit�t?: mais ces autorit�s ne sont pas d�cisives. En tout cas le mot est dans Marc et il correspond � la situation.

En effet, la foule, enthousiasm�e par ce qu�elle venait de voir et d�entendre, s�agitait autour de J�sus?; elle voulait m�me le proclamer roi (Jean�6.15), raison pressante pour lui d��chapper aussit�t � ces ovations bruyantes pour se retirer dans la solitude (verset 23).

De l� encore ce terme inusit�?: il obligea, contraignit les disciples � s�embarquer pour le pr�c�der sur l�autre rive, c�est-�-dire pour Bethsa�da (Marc�6.45) ou Caperna�m (Jean�6.17).

Les disciples pouvaient croire qu�il voulait les suivre � pied plus tard et il leur r�pugnait de se s�parer de lui.

Verset 23

Solitude et pri�re?: J�sus lui-m�me apr�s tous ses travaux de la journ�e, �prouve le besoin de retremper son �me dans la communion de son P�re c�leste.

Combien plus ceux qui le suivent de si loin dans l�activit� et le combat?!

Le soir d�signe une heure avanc�e de la soir�e (comparer verset 15).

Verset 24

Le mot d�j� semble indiquer que jusqu�au milieu de la mer, c�est-�-dire pendant une heure environ (25 ou 30 stades, Jean�6.19), la navigation n�avait point rencontr� d�obstacles, mais que l� les disciples furent surpris par un de ces vents violents, qui se l�vent?: soudain sur les lacs entour�s de montagnes (Matthieu�8.24, note).

B et plusieurs versions, apr�s au milieu de la mer, ajoutent ces mots?: elle �tait �loign�e de plusieurs stades de la terre.

Verset 25

Le texte re�u dit?: �?J�sus vint?;?� mais l��vang�liste, au souvenir de cette sc�ne, n�a pas besoin de nommer celui qui apparut aux siens comme le Sauveur?: il vint.

La quatri�me veille de la nuit �tait entre trois et six heures du matin

Les veilles, de trois heures chacune commen�aient � six heures du soir. Les disciples avaient donc lutt� contre la temp�te la plus grande partie de la nuit et ils �taient en danger (comparer Matthieu�8.25).

Mais J�sus, plut�t que de les laisser p�rir, vient � eux marchant sur la mer.

Le rationalisme s�est mis en frais d�inventions pour supprimer ce fait surnaturel. La plus ridicule est celle qui consiste � traduire sur la mer par sur le bord de la mer?! Tout cela pour nier que le Fils de Dieu domin�t sur les forces de la nature dont il est pourtant le Roi.

Verset 26

Le mot fant�me (grec phantasma) signifie une apparition du monde des esprits.

Les disciples partageaient la croyance populaire de leur temps (Luc�24.37). Ainsi, � la crainte du danger se joint une nouvelle frayeur, tandis que c�est le secours qui s�approche?!

Verset 27

C�est par sa voix qu�il se fait conna�tre.� Chrysostome

Calme majest� de la puissance divine du Sauveur au sein de la temp�te?! Tendre compassion pour les siens qu�il rassure et console, m�me avant de les sauver?!

Verset 28

Que cela est bien dans le caract�re de Pierre?: ardeur qui ne se donne pas le temps de la r�flexion, vif amour pour son Ma�tre dont il veut �tre le premier � embrasser les genoux?!

Verset 29

Parole de puissance divine, majestueuse assurance de dominer la nature, pour son disciple, aussi bien que pour lui-m�me?! Il accorde la permission parce que l��ducation d�une telle �me devait se faire par l�exp�rience (comparer Matthieu�26.69-75).

Le texte re�u dit?: �?pour venir vers J�sus?�.

La variante adopt�e, d�apr�s Tischendorf sur l�autorit� de B, C?: et il vint, est plus en harmonie avec cette sc�ne, car Pierre parvint r�ellement jusqu�� son Ma�tre (verset 31).

Verset 30

Dans la mesure de sa foi, il �tait port� par les eaux.� Bengel

Mais voyant la puissance du vent, le doute et la peur le priv�rent de la force de cette foi qui le soutenait. Cependant il lui reste assez de confiance pour crier vers son Sauveur, et cela, suffit pour sa d�livrance.

Le texte re�u, avec C, D et la plupart des majuscules ajoute au mot vent le qualificatif de fort.

Verset 31

Grec?: h�siter, se tourner de deux c�t�s.

Pourquoi?? Pierre n�avait que trop de raisons de douter?; mais la question du Sauveur signifie que l� o� il est pr�sent, ces raisons n�existent plus.

Matthieu seul a conserv� cet �pisode relatif � Pierre, quoique le r�cit de J�sus marchant sur la mer se retrouve dans Marc et Jean.

La critique n�gative en a conclu que ce trait de la vie du disciple a �t� ajout� au r�cit par une tradition post�rieure. Mais sur quoi se fonde cette supposition?? L�exp�rience de Pierre, l�une des plus touchantes et des plus instructives de sa vie, n�est-elle pas dans son caract�re et digne du Ma�tre qui fait son �ducation??

Verset 33

Ceux qui �taient dans la barque ne paraissent pas �tre les disciples seulement, mais d�autres encore qui faisaient la travers�e avec eux. Leur foi en J�sus comme Fils de Dieu, dont l�expression s��chappe de leur c�ur � la suite de cette sc�ne, n�y a pas �t� �veill�e seulement par la majest� et la puissance divines que le Seigneur vient de faire para�tre, mais plus encore par sa parole qu�ils avaient entendue dans cette journ�e si m�morable pour eux.

Verset 34

Le pays (grec terre) de G�n�zareth est situ� sur le bord occidental du lac de ce nom, dans la basse Galil�e.

Jos�phe d�crit cette contr�e comme remarquable par la douceur et la fertilit� de son climat.

Verset 36

Grec?: sauv�s, ou plut�t comme l�exprime le verbe grec compos�, enti�rement sauv�s. Il s�agit bien, avant tout, de la gu�rison de ces malades, mais le terme est choisi � dessein comme pouvant exprimer beaucoup plus (comparer Matthieu�9.21-22, note).

Dans ce dernier passage, on voit aussi une pauvre femme malade, gu�rie en touchant le bord du v�tement du Sauveur?; mais ce qui la gu�rit, ce fut, d�une part, �?la puissance qui sortait de lui?� (Luc�8.46) et d�autre part, la foi qu�elle avait en lui.

Telles furent aussi les gu�risons sommairement rapport�es ici. Il n�y a rien dans ces gu�risons qui autorise les superstitions qu�on voudrait appuyer sur un tel exemple.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 14". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-14.html.