Bible Commentaries
Matthieu 17

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-27

Plan du commentaire biblique de Matthieu 17

J�sus glorifi�

Six jours apr�s avoir re�u la confession de Pierre et pr�dit ses souffrances, J�sus conduit ses trois disciples les plus intimes sur une haute montagne et l� toute sa personne resplendit d�une gloire �clatante (1-2).

L�apparition de Mo�se et d��lie

Ces deux repr�sentants de l�ancienne Alliance s�entretiennent avec J�sus. Pierre propose de faire trois tentes (3-4).

La voix du ciel

Une nu�e lumineuse les couvre, de laquelle sort une voix?: Celui-ci est mon Fils bien-aim�, �coutez-le. Les disciples effray�s tombent sur leur face. J�sus les touche et les rassure. Ils ne voient plus que J�sus seul (5-8).

Silence command�, explication demand�e

J�sus d�fend aux disciples de parler de ce qu�ils ont vu jusqu�� ce qu�il soit ressuscit�. Ils l�interrogent sur le sens de la proph�tie qui annon�ait qu��lie devait venir premi�rement. J�sus leur apprend que cette proph�tie a �t� accomplie en Jean-Baptiste. Le sort de celui-ci sera �galement le sien (9-13).

Verset 1

La transfiguration (1-13)

Six jours apr�s les entretiens qui pr�c�dent (Matthieu�16.13 et suivants).

Luc dit?: environ huit jours apr�s?; ce mot environ explique suffisamment la diff�rence.

Les trois disciples que J�sus prend avec lui furent seuls t�moins du moment le plus glorieux de sa vie et de son plus profond abaissement (Matthieu�26.37).

La haute montagne, o� se passe la grande sc�ne qui suit, serait, selon une tradition datant du quatri�me si�cle, le Thabor. Mais comme J�sus �tait alors dans la contr�e de C�sar�e de Philippe, aux confins septentrionaux de la Galil�e, tandis que le Thabor est situ� au sud-ouest du lac de G�n�zareth et comme le d�part de J�sus et son retour en Galil�e sont mentionn�s par Marc apr�s la transfiguration et la gu�rison du lunatique (Matthieu�9.30-33), tandis qu�aucun des �vang�listes ne fait allusion � un d�placement de J�sus apr�s la confession de Pierre, cette tradition est plus qu�improbable.

On suppose avec beaucoup de vraisemblance qu�il s�agit de l�Hermon, dont les hautes sommit�s s��l�vent pr�s des lieux o� �taient alors J�sus et ses disciples (voir le Voyage en Terre Sainte de F�lix Bovet, page 349, 7e �dition, J�sus, par Mme de Gasparin, p. 143).

D�apr�s notre r�cit et celui de Marc, on pourrait penser que le Sauveur gravit cette montagne avec ses trois disciples en vue de sa transfiguration.

Mais Luc nous apprend qu�il y monta afin d�y chercher la solitude pour prier et que c�est dans sa pri�re que �?son visage devint autre?� (comparer Exode�34.29?; 2�Corinthiens�3.18).

Verset 2

Grec?: m�tamorphos�, transform�.

Matthieu et Marc emploient seuls ce mot, Luc dit?: �?L�apparence de son visage devint autre?�. Il n�est pas sans int�r�t de remarquer que saint Paul exprime par ce m�me verbe la transformation morale qui s�accomplit dans le chr�tien par sa r�g�n�ration et sa glorification graduelle (Romains�12.2?; 2�Corinthiens�3.18).

Les �vang�listes empruntent � la nature toutes ses splendeurs (comparez Marc et Luc), sans parvenir � nous d�peindre la gloire divine dont toute la personne du Fils de Dieu fut comme inond�e en ce moment. Pour le Sauveur, ce fut la r�ponse � sa pri�re, le pr�lude de sa glorification d�finitive (comparer Jean�17.5).

J�sus �tait sans p�ch�. Il avait march� d�s son enfance dans la voie de l�ob�issance parfaite. Il s��tait d�velopp� sans rel�che dans la saintet�. Il �tait arriv� au terme de ce d�veloppement. Il pouvait quitter la terre, le temps de l��preuve �tant achev�. Mais il n��tait pas normal qu�il sortit de cette vie comme les autres hommes par la mort, car �?la mort est le salaire du p�ch�?� (Romains�6.23).

L�issue normale de l�existence terrestre pour cet homme parfaitement saint �tait la glorification progressive de son �tre tout entier.

Son corps toujours au service de Dieu toujours l�instrument de la saintet�, devenait un corps spirituel, un corps c�leste, un corps tel que nous le poss�derons un jour. Il m�rissait insensiblement pour le ciel et la transfiguration marque pr�cis�ment le moment o� J�sus arriv� au point culminant d�une vie humaine, parvient au terme naturel de la saintet�, je veux dire � la gloire.� Charles Porret Chr�tien �vang�lique, 1879, page 113

Les miracles de plus en plus �clatants que J�sus avait accomplis dans les derniers temps (multiplication des pains, marche sur les eaux) �taient des indices de ce triomphe croissant de l�esprit sur la mati�re.

Mais il fallait que Dieu lui donn�t une d�monstration solennelle, impossible � m�conna�tre, non seulement pour lui, mais pour ses disciples, de la r�alit� de la victoire qu�il avait remport�e sur la mort par sa sanctification parfaite. Cette d�monstration lui fut fournie par la transfiguration o� Dieu l��leva, quelques instants � l�existence glorieuse du ciel.

Jusqu�ici J�sus, marchant par la foi, avait cru � sa victoire sur la mort. Maintenant il la constate. Fond� sur cette exp�rience il pourra dire d�sormais?: �?Je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l��te, mais je la donne de moi-m�me?; j�ai le pouvoir de la donner et j�ai le pouvoir de la reprendre?� (Jean�10.17-18?; voir, Luc�9.31, note, une autre signification importante de cette sc�ne).

Pour les disciples ce fut, avec le t�moignage divin qui va se faire entendre (verset 5), une manifestation d�en haut, destin�e � affermir leur foi � la divinit� de leur Ma�tre. Cette foi �tait �branl�e par la pr�diction des souffrances du Christ. Celle-ci avait renvers� toutes leurs esp�rances. Ils avaient pass� probablement les six jours pr�c�dents dans un morne abattement et c��tait pour r�agir contre cette disposition dangereuse que J�sus avait emmen� sur la montagne les trois ap�tres qui �taient les plus capables d�exercer de l�influence sur leurs condisciples.

Ce qu�ils virent devait non seulement relever leur courage au moment m�me, mais les fortifier pour l�avenir. Leur foi, soutenue par ce spectacle qu�ils eurent de la gloire de leur Ma�tre, ne d�faillira point quand ils le verront dans les derni�res profondeurs de son abaissement et de ses souffrances.

Apr�s l�ascension du Sauveur ils pourront se faire une id�e de son �tat de gloire et mieux saisir l�esp�rance de lui devenir semblables, un jour, quand ils seront eux-m�mes rev�tus d�un corps glorifi� (Philippiens�3.21).

Verset 3

C�est l� le second trait de cette sc�ne, introduit par le mot voici qui marque l�inattendu de l�apparition et la surprise des disciples.

Mo�se, le repr�sentant de la loi divine, �lie, le repr�sentant du proph�tisme, de la promesse du salut, leur apparaissent. Ils les reconnaissent aussit�t (verset 4).

Ces hommes de Dieu de l�ancienne Alliance deviennent les t�moins des r�alit�s de la nouvelle qu�ils avaient annonc�es, les t�moins de l�unit� vivante des deux �conomies du r�gne de Dieu.

Ils s�entretiennent avec J�sus. De quoi?? Matthieu et Marc ne le disent pas. Luc nous l�apprend (voir Luc�9.31, note).

Ils vivent donc, ils vivent en Dieu, ces hommes qui apparaissent ici dans la gloire. �?Dieu n�est pas le Dieu des morts, mais des vivants?�.

Verset 4

Quelle v�rit� psychologique il y a dans cette na�ve pens�e de Pierre?! Il se sent si heureux?! Il jouit si vivement de voir son Ma�tre glorifi�, loin des contradictions des hommes?! Il veut prolonger ce bonheur.

Ce sentiment si naturel est m�connu par la plupart des interpr�tes modernes (Weiss, Holtzmann) qui pr�tendent que Pierre voulait dire?: �?Il est heureux que nous soyons ici, nous disciples, pour vous construire des tentes?�.

�?Peut-on se repr�senter s�rieusement, r�pond M. Godet, Pierre prenant la parole pour faire ressortir l�utilit� de sa pr�sence et de celle de ses compagnons en ce moment?�??

Je ferai ici trois tentes (ainsi porte une variante de Codex Sinaiticus B, C, admise par Tischendorf)?; Pierre veut tout faire. Marc et Luc ajoutent?: �?Il ne savait ce qu�il disait?�. En effet, que serait devenue l��uvre du Sauveur, la r�demption du monde, la pr�dication de l��vangile, si J�sus et ses disciples �taient rest�s dans la gloire??

Verset 5

La nu�e, symbole de la gloire divine (Exode�40.34?; 1�Rois�8.10) couvrit J�sus, Mo�se et �lie?; car c�est de cette nu�e que les ap�tres entendent sortir la voix (voir sur les paroles qu�elle prononce, Matthieu�3.17).

Ces mots ajout�s ici?: �coutez-le, ob�issez-lui, rappellent Deut�ronome�18.15 (comparer Marc�9.7, note).

Verset 8

Ce trait du r�cit (verset 7), J�sus rassurant ses disciples effray�s, se trouve dans Matthieu seul.

Toutes les manifestations directes du ciel inspirent de la crainte � l�homme p�cheur (Daniel�10.9?; Apocalypse�1.17), mais J�sus est l� pour raffermir son courage.

Il reste seul avec eux, mais sa pr�sence leur suffira pour redescendre avec lui dans la vie active, o� ils retrouveront les travaux et les peines, apr�s avoir un moment joui du repos et de la gloire.

Verset 9

Le mot de vision ne veut point dire que la sc�ne qui pr�c�de n�eut eu lieu que dans l�esprit des disciples?; le terme original signifie ce qui a �t� vu (Actes�7.31) et c�est ainsi que Luc (Luc�9.36) rend la m�me pens�e.

Mais quelle pouvait �tre la raison de la d�fense de J�sus aux disciples??

La plus simple, parmi toutes celles qu�on a cherch�es, c�est que le r�cit qui pr�c�de, r�p�t� dans le peuple, n�aurait point �t� compris et aurait pu donner lieu � de fausses interpr�tations. J�sus lui-m�me n�avait admis que ses trois disciples les plus intelligents � �tre t�moins de cette sc�ne. Il en sera autrement quand il sera ressuscit�, glorifi� et que l�Esprit aura �t� r�pandu sur l��glise.

Cette d�fense de J�sus, rapport�e par les deux premiers �vang�listes, donne � la sc�ne de la transfiguration un caract�re �minemment historique. Il ne s�agit ici ni d�un mythe, ni d�un r�ve, ni d�une vision fantastique?; nous nous trouvons en pr�sence d�un fait sur lequel J�sus veut que ses disciples gardent le silence, mais qu�ils raconteront plus tard.

Verset 10

Qu�est-ce qui occasionne cette question des disciples??

La particule donc lui donne le sens d�une objection faite � la d�fense qui pr�c�de.

La proph�tie (Malachie�4.5-6) qui annon�ait une seconde mission d��lie avant l�apparition du Messie (premi�rement) �tait, � cette �poque, l�objet de l�attention universelle?; les scribes fondaient sur elle leurs descriptions de l�av�nement du Messie, ainsi que le rappellent ici les disciples.

J�sus lui-m�me l�avait cit�e au peuple en montrant l�accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste?: (Matthieu�11.14) ce que les disciples ne paraissent pas avoir compris (verset 13).

Or, sur la montagne de la transfiguration, cet �lie est un moment apparu � leurs yeux, et, non seulement il a disparu, au lieu de rester pour remplir sa mission, mais J�sus leur d�fend m�me de dire qu�ils l�ont vu?!

Comment donc concilier cette apparition fugitive et surtout la d�fense de J�sus avec la proph�tie?? Tels semblent �tre l�origine et le sens de la question.

Suivant Weiss, l�accent est sur premi�rement.

Les disciples ont reconnu en J�sus le Messie?; ils constatent avec �tonnement que l�apparition d��lie a eu lieu apr�s et non avant la venue du Messie. L�une et l�autre objection peuvent avoir provoqu� la question des disciples.

Verset 12

Il est vrai, d�apr�s l��criture, qu��lie (grec) vient (le texte re�u r�p�te ici premi�rement, ce qui n�est ni authentique, ni conforme � la pens�e de J�sus). M�me il est d�j� venu (en Jean-Baptiste), et, au lieu de le reconna�tre, ils l�ont trait� selon leur mauvais vouloir.

Jusqu�ici tout est simple et clair. Mais que signifient ces mots?: il r�tablira toutes choses (le futur, au point de vue de la proph�tie)??

Ce r�tablissement, qui aux yeux des scribes �tait la restauration de leur th�ocratie et qui en r�alit� devait �tre une cr�ation spirituelle, est l��uvre du Messie lui-m�me, semble-t-il et non du pr�curseur.

Toutefois J�sus pouvait bien avoir en vue les effets de la pr�dication de Jean-Baptiste, la repentance, le changement des dispositions du peuple, dans le sens o� l�ange avait dit de Jean?: �?Il ram�nera les c�urs des p�res vers les enfants et les rebelles � la sagesse des justes?� (Luc�1.17, 2e note). Cette parole est une citation de Malachie�4.6 conforme � l�h�breu.

Au lieu de?: Il ram�nera (convertira) les c�urs, les Septante ont traduit?: il r�tablira les c�urs des p�res vers les enfants. On admet que la parole pr�t�e par l��vang�liste � J�sus?: il r�tablira toutes choses est une g�n�ralisation de l�expression du proph�te.

Le sort de Jean-Baptiste pr�sage le sort qui est r�serv� au fils de l�homme. Puisqu�ils n�ont point reconnu Jean et que celui-ci n�a pu remplir sa mission aupr�s d�eux, le fils de l�homme devra souffrir de leur part. C�est la grande �preuve � laquelle les disciples ont � se pr�parer d�sormais, apr�s avoir joui du repos et de la gloire sur la montagne.

Verset 14

La gu�rison

D�s que J�sus est de retour vers le peuple, un p�re vient l�implorer pour son fils malade, que les disciples n�avaient pu gu�rir. J�sus, laissant �chapper une plainte douloureuse sur sa g�n�ration, commande que le malade lui soit amen� et il le d�livre � l�instant (14-18).

Pourquoi les disciples n�ont pu l�op�rer

Les disciples lui demandent alors pourquoi ils n�ont pu chasser ce d�mon?; J�sus leur dit que c�est � cause de leur peu de foi, que la foi leur rendrait toutes choses possibles?; et il ajoute que cette esp�ce de d�mons ne peuvent �tre chass�s que par la pri�re et le je�ne (19-21).

Nouvelle annonce de sa mort

Se trouvant avec ses disciples en Galil�e, J�sus leur pr�dit de nouveau ses souffrances, sa mort, sa r�surrection. Les disciples en sont fort attrist�s (22-23).

J�sus redescendu dans la plaine gu�rit un lunatique. Nouvelle pr�diction de ses souffrances (14-23)

Quel �mouvant contraste entre la gloire de la montagne et cette sc�ne de douleur?! C�est le ciel et la terre.

Ce contraste, Rapha�l l�a admirablement reproduit dans son tableau de la transfiguration.

Les trois premiers �vangiles le font vivement ressortir en suivant le m�me ordre dans leurs r�cits. Marc (Marc�9.14-29) peint avec le plus grand d�tail et de la mani�re la plus vivante le mis�rable �tat de ce jeune malade et la douleur de son p�re (voir les notes).

Les sympt�mes mentionn�s dans les trois �vangiles (il tombe souvent, �?il �cume?�, Marc) semblent indiquer que le jeune homme �tait �pileptique. De plus, le p�re avait cru remarquer que les phases de la lune exer�aient une influence sur la maladie de son fils (lunatique).

On comprend que les disciples n�eussent pu gu�rir une maladie aussi inv�t�r�e, dont le jeune homme �tait afflig� d�s son enfance (Marc�9.21). Cela n�avait fait qu�augmenter les angoisses du p�re.

Verset 17

Ces paroles de J�sus sont l�expression d�une profonde tristesse. Il sent plus vivement que personne le contraste douloureux qu�il y a entre la gloire bienheureuse de la montagne et ces sc�nes de mis�re et de douleur. Sa tendre sympathie en souffre et il soupire apr�s la d�livrance.

Mais en m�me temps il pense � son peuple et � ses disciples, qui bient�t seront priv�s de sa pr�sence et de son appui?: jusqu�� quand serai-je avec vous, vous supporterai-je?? Le temps approche o� vous serez seuls.

Enfin, ses paroles expriment un reproche s�v�re, adress� � qui?? Au p�re, disent les uns, parce qu�il veut un miracle (comparez Jean�4.48)?; aux disciples, pensent les autres, parce qu�ils n�ont pu gu�rir le malade?; d�autres enfin admettent que J�sus a en vue tout ce peuple qui l�entoure, cette g�n�ration (Matthieu�11.16?; Matthieu�12.39), qui allait se montrer toujours plus incr�dule et perverse � son �gard. Cette derni�re interpr�tation est seule conforme aux termes et � la situation.

Et, malgr� tout, J�sus, s�r de sa puissance et �mu de charit�, ajoute brusquement?: Amenez-le-moi ici?!

Verset 18

Le r�primanda, pourrait se rapporter soit au malade, soit au d�mon.

D�apr�s Marc et Luc, c�est � ce dernier que s�adresse la parole puissante du Sauveur.

Le malade fut � l�instant gu�ri de sa maladie et d�livr� du pouvoir d�moniaque qui s�y �tait ajout�.

Verset 20

Le texte re�u porte?: votre incr�dulit�, avec un grand nombre de manuscrits.

Mais, fond� sur les deux plus anciens et sur le t�moignage de plusieurs versions et de plusieurs P�res, Tischendorf d�fend avec force le terme peu de foi.

Le grain de s�nev� est pris comme image � cause de sa petitesse (Matthieu�13.31-32) et signifie ici le moindre degr� de foi.

D�autre part, une montagne est l�image du plus grand obstacle, de la plus insurmontable difficult� (Matthieu�21.21?; 1�Corinthiens�13.2).

Si le sens propre est une hyperbole, le sens figur� est la simple r�alit�. Ce qui nous parait impossible, la foi l�accomplit, parce qu�en nous mettant en communion avec Dieu par le Sauveur, elle nous rend en quelque mesure participants de sa puissance.

Verset 21

Grec?: cette esp�ce, � quoi il faut suppl�er de d�mons ou d�esprits, que J�sus ne nomme pas.

Par l� plusieurs P�res ont entendu tous les d�mons en g�n�ral, tandis que les interpr�tes modernes admettent qu�il s�agit d�une sorte d�esprits plus difficiles � chasser.

Le je�ne peut donner � la pri�re plus de ferveur?; et l�un et l�autre fortifient la foi qui avait manqu� aux disciples (verset 20).

Tischendorf, se fondant sur Codex Sinaiticus, B, des versions et sur d�autres t�moignages, omet ce verset 21 tout entier. Mais il l�admet dans Marc (Marc�9.29), en retranchant toutefois les mots et le je�ne.

Verset 23

Les trois synoptiques ont ici cette nouvelle pr�diction des souffrances, de la mort et de la r�surrection de J�sus, � la suite de la gu�rison du d�moniaque (comparer Matthieu�16.21).

J�sus voulait que ni sa glorification sur la montagne (verset 1 et suivants), ni sa puissance manifest�e par de grandes gu�risons ne fissent illusion � ses disciples sur l�issue de sa vie.

Ils sont fort attrist�s, donc, ils ont cette fois compris quelque chose de ces paroles, mais ils arr�tent leurs pens�es sur la mort, sans p�n�trer jusqu�� la r�surrection.

Verset 24

  1. J�sus et ses disciples �tant revenus � Caperna�m, les percepteurs du tribut pour le temple demandent � Pierre si leur Ma�tre paie cet imp�t?? Pierre r�pond affirmativement. J�sus pr�venant le r�cit de Pierre fait observer � son disciple que, puisque les rois exemptent leurs fils de tout imp�t, lui, le Fils de Dieu, ne devrait pas y �tre soumis (24-26).
  2. Mais ne voulant point exciter de faux pr�jug�s contre lui, il ordonne � son disciple de p�cher et lui annonce que le premier poisson pris aura dans la bouche un stat�re, qu�il emploiera � payer le tribut (27).

J�sus paie le tribut (24-27)

Depuis l��poque de l�exil, tous les hommes en Isra�l devaient payer une contribution de deux drachmes (grec didrachme) pour les frais du culte dans le temple.

La drachme valait un peu moins d�un franc (comparer Exode�30.13?; 2�Chroniques�24.6?; N�h�mie�10.32).

La question des percepteurs de l�imp�t semble supposer chez eux la pens�e que J�sus pr�tendait en �tre exempt, en sa qualit� de Messie. Peut-�tre cette question �tait-elle motiv�e simplement par le fait que J�sus �tait en retard pour payer cet imp�t. On percevait celui-ci au mois d�Adar (commencement de mars).

La r�ponse de Pierre prouve que J�sus avait l�habitude de s�acquitter de ces obligations l�gales.

Verset 25

Pr�vint Pierre par sa question, sans lui laisser le temps de raconter son entretien avec les percepteurs de l�imp�t.

Verset 26

�trangers � leur famille, par opposition � leurs fils. Ils prennent le tribut de leurs sujets.

Conclusion?: Moi, le Fils de Dieu, je ne saurais �tre tenu par la loi � payer un imp�t destin� � sa maison. �?Il y a ici un plus grand que le temple?�?!

Et J�sus associe m�me son disciple � ce privil�ge (les fils). Pierre aussi est fils du P�re, par adoption.

Ceux qui tiennent � J�sus partagent le droit de J�sus.� Bengel

Mais J�sus qui sait qu�il ne serait pas compris et donnerait du scandale, se d�siste humblement et charitablement de son droit et paie le tribut.

Verset 27

Dans l�acte m�me de soumission �clate la majest� de J�sus.� Bengel

Le stat�re valait pr�cis�ment quatre drachmes, qui suffisaient pour J�sus et pour Pierre.

C�est ici assur�ment un r�cit tr�s difficile � comprendre, un miracle qui ne porte pas les m�mes caract�res que ceux que J�sus accomplit d�ordinaire.

Et d�abord, en quoi consiste-t-il?? Non dans une action par laquelle J�sus aurait produit le stat�re dans la bouche du poisson, mais dans la science divine qui savait qu�il s�y trouvait. Or, ce n�est pas l� ce qui arr�te la critique, celle du moins qui voit en J�sus le Fils de Dieu, le Roi de la nature.

Mais elle objecte que ce miracle est inutile, vu la facilit� de se procurer d�une autre mani�re, � Caperna�m, cette petite valeur de quatre drachmes. Elle objecte ensuite que jamais J�sus n�a fait de miracles pour lui-m�me (comparer Matthieu�4.3-4).

Elle fait observer enfin que l�ex�cution de l�ordre donn� � Pierre, c�est-�-dire le fait m�me de cette p�che miraculeuse n�est point racont�. D�o� elle a conclu que les paroles de J�sus ont �t� d�figur�es par une tradition que Matthieu rapporte seul?; que celle-ci aurait, par exemple, transform� en un fait historique ce qui �tait primitivement une parabole par laquelle J�sus voulait enseigner aux siens le devoir de payer les imp�ts.

Inutile de citer les pu�riles tentatives d�interpr�tation rationnelle, comme celle qui pr�tend que Pierre devait vendre ce poisson et en donner le prix aux percepteurs.

L�ex�g�se n�a pas � discuter ces hypoth�ses, mais � s�en tenir simplement aux donn�es du r�cit, dont le sens est clair. Ce r�cit renferme pour la pi�t� de pr�cieuses le�ons?: la pauvret� de J�sus, qui ne poss�de pas quatre drachmes, l�humilit� avec laquelle il renonce � son droit divin pour remplir un si pale devoir de citoyen, sa charit�, qui �vite de heurter des pr�jug�s?; sa grandeur divine, � laquelle tout dans la nature doit servir.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 17". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-17.html.