Lectionary Calendar
Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
Attention!
Tired of seeing ads while studying? Now you can enjoy an "Ads Free" version of the site for as little as 10¢ a day and support a great cause!
Click here to learn more!

Bible Commentaries
Matthieu 19

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

Recherche de…
Enter query below:

versets 1-30

Plan du commentaire biblique de Matthieu 19

Question sur le divorce

  1. L��vang�liste marque le d�part de J�sus de la Galil�e et le transfert de son activit� en P�r�e et en Jud�e (1-2).
  2. Des pharisiens viennent lui soumettre la question, discut�e entre eux, des causes qui l�gitiment le divorce. J�sus leur rappelle les termes dans lesquels l��criture raconte l�institution du mariage. Il en conclut l�indissolubilit� de celui-ci (3-6).
  3. Les pharisiens lui objectent la lettre de divorce ordonn�e par Mo�se. J�sus dit que c��tait une concession faite � la duret� de leur c�ur et que r�pudier sa femme pour en �pouser une autre (sauf le cas d�infid�lit�) ou �pouser une femme r�pudi�e, c�est commettre adult�re (7-9).
  4. Les disciples trouvent que dans ces conditions, il vaut mieux ne pas se marier. Le Seigneur leur r�pond qu�ils ne comprennent pas ce qu�ils disent, que tous ne sont pas capables de s�abstenir du mariage, que c�est l�effet d�un don, sp�cial. Il �num�re trois cat�gories de personnes qui pratiquent cette abstinence. Celles de la derni�re cat�gorie le font seules en vue du royaume des cieux et selon leur capacit� et leur libert� individuelles (10-12).

J�sus b�nit les petits enfants

En ce moment, on pr�sente de petits enfants � J�sus pour qu�il leur impose les mains. Les disciples les repoussent, mais J�sus indign� ordonne de les laisser venir � lui, car, dit-il, le royaume des cieux est � qui leur ressemble (13-15).

Verset 1

Du mariage et du divorce (1-15)

Comparer Marc�10.1-12. L��vang�liste marque le moment solennel o� J�sus quitte d�finitivement la Galil�e et se rend en Jud�e, � J�rusalem, o� il accomplira son �uvre, la r�demption du monde. On se rendait de Galil�e en Jud�e, soit en traversant la Samarie, soit en prenant la rive orientale du Jourdain, par la P�r�e.

C�est cette derni�re route qu�indiquent ces mots (grec)?: par del� le Jourdain (comparer Marc�10.1).

Luc (Luc�9.51?; Luc�17.11) trace plus en d�tail l�itin�raire suivi par J�sus?; cet �vang�liste raconte le long voyage, � travers la Galil�e m�ridionale et la P�r�e, qui remplit les derniers mois de la vie du Sauveur (comparer Jean�10.40).

Verset 2

L�, en P�r�e, o� il s�arr�ta et o� il revint apr�s une premi�re visite � J�rusalem au mois de d�cembre (Jean�10.22-40?; Luc�10.38-42).

Plusieurs y crurent en lui (Jean�10.42). Ainsi J�sus remplit jusqu�� la fin sa mission de Sauveur.

Verset 3

J�sus avait d�j� r�solu cette question dans le sermon sur la montagne (Matthieu�5.31-32, voir les notes).

Des pharisiens (voir sur ce parti Matthieu�3.7, note) la lui posent ici pour le tenter. Ce qui en faisait une question captieuse, c�est qu�elle �tait alors vivement d�battue entre deux �coles juives, celle de Hillel et celle de Schama�, le premier tr�s rel�ch�, le second plus s�v�re sur le divorce.

En outre, l�exemple donn� par H�rode Antipas, qui r�gnait sur la P�r�e et la fin de Jean-Baptiste qui l�avait repris (Matthieu�14.1 et suivants), rendaient assez dangereuse une solution rigoureuse de la question, tandis qu�une solution plus libre aurait mis J�sus en contradiction avec le pr�curseur.

Pour quelque sujet (ou cause) que ce soit, c�est-�-dire pour tout sujet de plainte que le mari aurait contre sa femme. Telle �tait la fausse opinion de Hillel, qu�il croyait fond�e sur Deut�ronome�24.1.

Et c�est surtout dans ce mot que se trouve la tentation, le pi�ge tendu � J�sus par ses adversaires.

Verset 4

Grec?: Les fit m�le et femelle, traduction litt�rale de l�h�breu (Gen�se�1.27).

Verset 5

Le sujet de ce verbe est Dieu selon le contexte, bien que dans Gen�se�2.24 ces paroles soient prononc�es par Adam ou doivent �tre consid�r�es comme une r�flexion de l�auteur du r�cit (Bible annot�e). Dans l�un et l�autre cas, elles sont bien l�expression de la volont� de Dieu.

L�id�e compl�te et vraie du mariage suppose avant tout que les deux sont �?un c�ur et une �me?�?; tout ce qui tient � la chair, au sens restreint, n�est que le lien inf�rieur de cette union?; mais comme le mot chair, dans l��criture, embrasse tout l�homme, son �tre entier, cette id�e est bien exprim�e par cette parole?: une seule chair. Telle est l�intimit� absolue et indissoluble du mariage, que Dieu a eue en vue d�s l�origine de la cr�ation de l�homme et que J�sus confirme de son autorit� (verset 6).

En outre, cette d�claration est une condamnation de la polygamie, qui d�truit de fond en comble la vraie notion du mariage.

Verset 6

Il faut remarquer ce contraste?: Dieu, l�homme. Le divorce, pour toute autre cause que celle qui est indiqu�e au verset 9, d�truit l��uvre et l�intention de Dieu, pour y substituer l�arbitraire de l�homme.

Verset 7

Les pharisiens pensent avoir pour eux l�autorit� de Mo�se (Deut�ronome�24.1).

Mais ils exag�rent la port�e de la disposition l�gale qu�ils invoquent, car Mo�se n�a pas command� ni voulu faciliter le divorce?; le but de la formalit� qu�il prescrit �tait au contraire d�y mettre une entrave.

J�sus rectifie l�expression des pharisiens en disant permis (verset 8).

Verset 8

Telle n��tait pas l�intention de Dieu. Si Mo�se l�a permis, c��tait comme un mal n�cessaire, destin� � �viter de plus grands maux et uniquement � cause de cette duret� de c�ur qui vous rendait incapables de vous �lever jusqu�� la pens�e divine et de la mettre en pratique.

Si l�on demande comment le Dieu immuable a pu sanctionner cette d�viation de sa propre loi, la r�ponse se trouve dans le fait de la chute et du p�ch� intervenu depuis la cr�ation de l�homme. Telle est la pens�e que J�sus exprime par ce mot �nergique?: la duret� de votre c�ur.

Verset 9

Les mots et celui qui �pouse une femme r�pudi�e commet adult�re sont omis dans Codex Sinaiticus, D et des versions.

Voir sur ces paroles Matthieu�5.31-32, note.

Telle est donc, ici encore, la r�ponse de J�sus � la question qui lui fut pos�e?: il n�admet qu�une seule cause l�gitime de divorce et il interdit d��pouser une femme r�pudi�e. En parlant ainsi, il se place au point de vue de son royaume et il n�y a aucun doute que ses disciples ne doivent se conformer � ce principe, le seul sur lequel repose le mariage chr�tien.

Aucune �glise soumise � l�autorit� du Sauveur ne saurait en sanctionner un autre. En r�sulte-t-il que la soci�t� civile, en des pays qui portent le nom de chr�tiens, ait tort de statuer par sa l�gislation d�autres causes de divorce et d�autoriser des �poux s�par�s � contracter un second mariage?? Faut-il astreindre tous les citoyens d�un pays � la pratique d�un principe chr�tien??

� cette question, comme � une foule d�autres analogues, le catholicisme a r�pondu oui, parce qu�il est la religion de la contrainte et ne pr�tend � rien moins qu�� dominer la soci�t�?; le protestantisme r�pond non, parce qu�il veut avant tout la sinc�rit� et la libert� morale. Que la soci�t� civile ait donc �gard, si elle le veut, � la duret� du c�ur (verset 8), qu�elle autorise un mal pour �viter des maux plus grands?; mais que les �glises voient si elles peuvent, sans infid�lit�, se pr�ter, en ce qui les concerne, � sanctionner des unions nuptiales contraires � la parole du Sauveur.

Verset 10

Les disciples font � J�sus cette observation, apr�s que les pharisiens se sont �loign�s, �?dans la maison?� (Marc�10.10).

Eux-m�mes trouvent donc trop dure la condition que J�sus impose � l�homme � l��gard de la femme.

Il y a proprement en grec la cause, c�est-�-dire la seule cause l�gitime de divorce (verset 9). Ils estiment que si l�homme ne peut rompre une union mal assortie, s�il doit supporter tous les d�fauts et tous les vices de sa femme, sauf celui indiqu� par J�sus (verset 9), il vaut mieux ne pas se marier.

Il n�est question que de la condition du mari � l��gard de la femme, parce qu�en Orient et dans l�antiquit� des droits �gaux n��taient point reconnus � cette derni�re. Il en est tout autrement sous l��vangile.

Verset 11

De quelle parole s�agit-il?? Les uns r�pondent?: de celle de J�sus (verset 9), que les disciples ont trouv�e trop dure, parce qu�elle interdit le divorce, sauf dans un cas unique et parce que, ce cas except�, elle ne permet pas un second mariage aux �poux divorc�s. Alors les mots ceux � qui cela est donn� et les paroles du verset 12, expliqueraient ce c�libat forc�.

D�autres entendent par cette parole celle des disciples?: (verset 10) �?ne pas se marier?�.

J�sus d�clare alors que tous ne sauraient la comprendre c�est-�-dire la recevoir, la pratiquer, que tous n�en sont pas capables (verset 12), que cette continence est un don. Puis, au verset 12, il explique et justifie sa pens�e (car). � quelque interpr�tation qu�on s�arr�te, les paroles qui suivent se rapportent toujours � un renoncement dont, J�sus le reconna�t, tous ne sont pas capables.

Verset 12

Avant tout, il faut entendre �tre ou se rendre eunuque, dans un sens figur� et moral et non dans le sens d�une mutilation corporelle, comme le fit Orig�ne.

Pour faire mieux comprendre sa pens�e et la nature toute morale du don qu�il a en vue, J�sus distingue trois cas?: ceux qui, d�s le sein de leur m�re, par suite de leur organisation particuli�re, sont impropres au mariage, ceux qui ont �t� rendus tels par les hommes?; dans ces deux premiers cas le don de continence est entendu en un sens corporel et n�a aucune valeur religieuse, ceux enfin qui ont pris cette r�solution volontairement � cause du royaume des cieux, non pour le m�riter, mais pour s�y employer tout entiers et sans emp�chements terrestres.

Ainsi J�sus, en r�pondant aux disciples, constate un fait, mais n�exige point ce sacrifice, pas plus que Paul dans ses conseils (1�Corinthiens�7.26 et suivants). Il n�y a donc, dans ces paroles, rien qui soit d�favorable au mariage chr�tien, ni qui attribue au c�libat une saintet� particuli�re, bien moins encore un argument en faveur du c�libat forc� de toute une classe d�hommes. Que celui qui est capable de comprendre comprenne?! Voil� la v�rit� et la libert� (comparer 1�Corinthiens�9.5).

Verset 13

Comparer Marc�10.13-16?; Luc�18.15-17.

Marc et Luc disent simplement?: afin qu�il les touch�t, sans doute par l�imposition des mains (verset 15). En ajoutant?: et qu�il pri�t (pour eux), Matthieu rend plus compl�tement le v�u de ces pieux parents. Imposer les mains �tait, de la part de J�sus, le moyen symbolique de communiquer les gr�ces demand�es par la pri�re (comparer Actes�6.6?; Actes�13.3).

Reprirent ceux qui pr�sentaient les enfants, craignant qu�ils n�importunassent inutilement leur Ma�tre. Profonde m�connaissance des tr�sors de compassion et d�amour qui �taient en lui et qu�il �tait toujours pr�t � r�pandre sur tous?!

Verset 15

Pourquoi J�sus dit-il, dans les trois synoptiques?: � de tels est le royaume des cieux et non � eux (aux petits enfants)?? Ce n�est certainement pas pour en exclure ces derniers, ce qui serait une contradiction dans les termes?; mais il veut g�n�raliser sa pens�e, l�appliquer aux adultes et leur indiquer les dispositions des petits enfants comme �tant celles qu�ils doivent rev�tir pour pouvoir entrer dans son royaume (Matthieu�18.3-4, note?; Marc�10.15, note).

Ces paroles du Sauveur n�ont aucun rapport direct avec le bapt�me des petits enfants et l�on ne peut les invoquer pour le justifier?; mais comment nier qu�elles ne lui soient favorables?? Qui dira o� est la diff�rence entre la gr�ce du bapt�me et celle que J�sus conf�re � ces petits enfants en leur imposant les mains?? Mais ce qui est plus important, c�est de bien consid�rer comment J�sus se montre l�ami des petits et des faibles, le Sauveur de notre pauvre humanit� tout enti�re, du berceau � la tombe.

Verset 16

La question pos�e

Quelqu�un demande � J�sus quel bien il doit faire pour s�assurer la vie �ternelle. Pourquoi m�interroger sur le bien?? Lui r�pond J�sus?; un seul est absolument bon. Garde les commandements. Et il lui cite les commandements de la seconde table, qu�il r�sume dans celui de l�amour du prochain (16-19).

Le sacrifice demand� et refus�

L�interlocuteur de J�sus affirme qu�il a gard� tous ces pr�ceptes. Le Ma�tre lui dit?: Vends tes biens et les donne aux pauvres, puis viens et suis-moi. Mais il s��loigna tout triste, car il avait de grands biens (20-22).

D�claration de J�sus � ses disciples sur le danger des richesses

J�sus d�clare � ses disciples qu�un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux, qu�un chameau passerait plut�t par le trou d�une aiguille. Qui donc peut �tre sauv�?? Demandent les disciples �tonn�s. J�sus r�pond?: Cela est impossible � l�homme, mais tout est possible � Dieu (23-26).

La question du jeune homme riche (16-26)

Comparer Marc�10.17-27, Luc�18.18-27.

Ce quelqu�un �tait un jeune homme riche (versets 20 et 22) qui, selon Luc (Luc�18.18), �tait magistrat ou chef peut-�tre pr�sident de la synagogue. Il �tait sinc�rement pr�occup� de la question la plus grave que puisse se poser une �me s�rieuse, celle de la vie �ternelle.

Il avait en outre r�fl�chi sur le bien et s��tait efforc� de le pratiquer, sans �tre encore assur� d�avoir fait assez pour obtenir la vie �ternelle. Il s�informe donc de quelque bien extraordinaire qu�il pourrait faire, et, aveugl� par sa propre justice (verset 20), il s�imagine que par l� il parviendra au but. D�s les premiers mots, la r�ponse de J�sus, admirable de sagesse, est propre � lui ouvrir les yeux.

Le texte re�u lui fait dire?: Bon Ma�tre, �pith�te non authentique dans Matthieu (voir la note suivante).

Verset 17

Le texte re�u porte ici, avec Marc et Luc?: �?Pourquoi m�appelles-tu bon?? Nul n�est bon sinon un seul, Dieu?� (voir Marc�10.18, note).

La le�on que nous y substituons se fonde sur Codex Sinaiticus B, D, versions, P�res. Tous les critiques l�adoptent. Le texte re�u est une correction destin�e � rendre ce passage conforme � Marc et � Luc.

J�sus veut dire?: Pourquoi cette question sur ce qui est bon?? Elle est superflue, car tu n�ignores pas qu�un seul est le bon, l��tre absolument parfait?; c�est Dieu. Regarde � Dieu et tu conna�tras le bien qui est sa volont�. Quant � ce que tu dois faire pour entrer dans la vie �ternelle, les commandements de la loi te l�enseignent, tu n�as qu�� les garder.

J�sus savait bien que son interlocuteur ne pourrait jamais par lui-m�me garder ces commandements qu�il vient de lui faire envisager comme l�expression de la volont� sainte de Dieu. Mais c��tait la seule r�ponse possible � sa question?; s�il s�appliquait s�rieusement � accomplir cette volont� divine dans son c�ur et dans sa vie, il devait se convaincre bient�t qu�il en �tait incapable (Romains�3.20?; Romains�7.7-13)?; et, passant par la repentance, il devait chercher la vie �ternelle dans une autre voie.

J�sus renvoie � la loi ceux qui sont dans la s�curit� et il console par l��vangile ceux qui sont contrits.� Bengel

Verset 18

Le jeune homme connaissait parfaitement les commandements du d�calogue, mais il s�attendait � ce que J�sus lui indiqu�t quelque �uvre nouvelle, extraordinaire, � faire pour obtenir la vie �ternelle. De l� sa question.

L�exp�rience nous apprend que l�homme a toujours plus de penchant pour les pr�ceptes d�une saintet� fantastique que pour la simple pratique de la loi divine.

Verset 19

J�sus cite quelques commandements comme exemple de tous les autres et il les prend dans la seconde table de la loi, peut-�tre parce qu�il �tait plus facile � son interlocuteur de se rendre compte s�il les avait observ�s ou non (Exode�20.12 et suivants).

Mais il y ajoute le grand commandement de l�amour, qui est l��me de tous les autres (L�vitique�19.18) et sans lequel tous les autres sont constamment viol�s dans le c�ur.

Verset 20

Le jeune homme riche �tait sinc�re en disant qu�il avait gard� toutes ces choses (le texte re�u ajoute?: d�s ma jeunesse, d�apr�s Marc et Luc)?; car Marc fait observer que J�sus l�aima.

Mais dans son ignorance de la spiritualit� et de la saintet� de la loi, il l�interpr�tait d�une mani�re toute litt�rale et ext�rieure. Dans ce sens, il pouvait avoir raison et sa parole prouve qu�il s��tait s�rieusement appliqu� � mener une vie morale. Et pourtant il lui reste un vague sentiment qu�il lui manque encore quelque chose, ce qui �tait d�j� impliqu� dans sa premi�re question (verset 16).

Verset 21

Le mot grec que nous rendons par �tre parfait signifie litt�ralement �tre parvenu au but, c�est-�-dire ici � la vie �ternelle (verset 16).

Pour cela, J�sus qui a p�n�tr� la plaie morale de cet homme, d�couvert son idole, les grands biens qu�il poss�dait (verset 22), le met en demeure d�en faire le sacrifice sans condition?: il apprendra ainsi � se conna�tre. Il ne faut voir dans les paroles de J�sus ni l�intention d��prouver seulement le jeune homme riche, car le sacrifice lui est r�ellement demand�?; ni l��nonc� d�un principe g�n�ral d�apr�s lequel tous les chr�tiens devraient n�cessairement se d�pouiller de tous leurs biens, ni un �?conseil �vang�lique de perfection?�, selon l�id�e catholique.

C�est un ordre que J�sus adresse � ce riche en l�appelant � le suivre et par lequel il enseigne � tous ses disciples qu�ils doivent vivre dans un renoncement du c�ur qui leur permette de tout sacrifier quand Dieu le demandera.

J�sus ajoute d�ailleurs � cet ordre rigoureux une invitation qui, bien comprise et accept�e, lui aurait tout rendu facile et compens� au centuple son sacrifice?: viens et suis-moi. Et il lui fait entrevoir un tr�sor dans le ciel, qui embrasse toutes les richesses de la vie �ternelle (comparez Matthieu�5.12?; Matthieu�6.20), non comme r�compense de son sacrifice, qui, sans amour, ne lui aurait servi de rien (1�Corinthiens�13.3), mais comme le bonheur supr�me pour son c�ur r�g�n�r�.

Verset 22

S�il s�en va tout triste, c�est qu�il a d�couvert qu�il manquait de volont� et de force pour faire le sacrifice d�une idole. Il a eu � choisir entre cette idole et J�sus entre ses biens et la vie �ternelle et son choix est fait, malgr� sa meilleure conviction. De l� sa tristesse. Deviendra-t-elle une �?tristesse � salut?�?? Nous l�ignorons?!

Verset 24

Cette derni�re image �l�ve la difficult� jusqu�� une impossibilit�. Mais il faut consid�rer le verset 26.

Quelques minuscules portent c�ble au lieu de chameau.

Cette le�on est sans autorit� et elle efface l�exag�ration intentionnelle du contraste. Il en est de m�me de l�hypoth�se, sans fondement d�ailleurs, qui fait du trou de l�aiguille la d�signation d�une petite porte (comparer Matthieu�23.24).

Verset 25

Les disciples font certainement cette objection avec un retour inquiet sur eux-m�mes. Quelle est leur pens�e??

Selon les uns (Meyer), ce serait un raisonnement � fortiori?: Si tel est le danger pour les riches, qui ont tant de moyens de faire le bien, qu�en sera-t-il des pauvres??

Selon d�autres (Weiss), les disciples ne penseraient qu�aux riches et se demanderaient?: lequel d�entre eux peut �tre sauv�??

Selon d�autres encore (de Wette), les disciples se disent que tous les hommes ont plus ou moins dans le c�ur l�amour des richesses, qui donc �chappera au danger??

Il faut laisser � la question son sens ind�termin� et g�n�ral?: si telles sont les conditions du salut, si le salut est chose si difficile, qui donc y aura part??

Verset 26

Le regard de J�sus qui s�arr�te sur les disciples devait, en les rassurant, pr�parer leur �me � recevoir cette grande parole.

�tre sauv� (verset 25) est une chose impossible aux hommes, elle est au-dessus de leurs forces. Mais, en le d�clarant solennellement, J�sus en appelle en m�me temps � la toute-puissance de Dieu et de sa gr�ce pour d�prendre du monde, convertir, sanctifier le c�ur des riches eux-m�mes.

Aucune classe d�hommes n�est exclue. Mais l�exemple du jeune homme riche (verset 22) et la d�claration de J�sus (versets 23 et 24) n�en subsistent pas moins comme un avertissement pour ceux qui �?poss�dent de grands biens?�.

Verset 27

La question de Pierre

Pierre, constatant avec satisfaction que le sacrifice auquel le riche s�est refus�, ses condisciples et lui l�ont accompli, demande quelle r�compense ils en recevront (27).

J�sus leur donne l�assurance solennelle qu�ils seront assis sur douze tr�nes et jugeront les douze tribus d�Isra�l. Il promet � tous ceux qui auront fait des sacrifices pour lui qu�ils recouvreront le centuple et h�riteront la vie �ternelle. Mais il ajoute que plusieurs despremiers seront les derniers et des derniers les premiers (28-30).

La parabole des ouvriers lou�s � diff�rentes heures

Cette v�rit� est illustr�e par la parabole?:

  1. L�embauchage des ouvriers. Un propri�taire sort d�s le matin afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Il convient avec eux d�un denier par jour. Il revient engager d�autres ouvriers � la troisi�me, la sixi�me et la neuvi�me heure. M�me � la onzi�me heure, il enr�le encore ceux qu�il trouve sur le march�, apr�s leur avoir demand�?: Pourquoi vous tenez-vous l� tout le jour sans rien faire (1-7)??
  2. Le paiement du salaire. Le soir venu, le ma�tre ordonne � son intendant de leur payer le salaire, en commen�ant par les derniers. Tous re�oivent un denier. Les premiers, qui s�attendaient � recevoir davantage, manifestent leur m�contentement. Le ma�tre r�pond qu�il ne leur fait pas tort, puisqu�il ex�cute le contrat?; qu�il est libre, apr�s tout, de faire de son bien l�usage qu�il veut?; qu�ils ne doivent pas �tre jaloux parce qu�il est bon (8-15).
  3. Conclusion?: C�est ainsi que les derniers deviennent les premiers dans le royaume des cieux o� tout est gr�ce et que les premiers, s�ils ne se p�n�trent pas de cet esprit du royaume, deviennent les derniers (16).

La r�compense � venir (19.27 � 20.16)

Comparer Marc�10.28-31, Luc�18.28-30.

Grec?: qu�en sera-t-il donc pour nous?? Ce qui ne signifie pas?: �?Que nous reste-t-il � faire?�?? Ou �?qu�aurons-nous encore � endurer?�?? Comme l�ont pens� quelques ex�g�tes, mais bien?: �?Quelle r�compense en aurons-nous?�?? Et en particulier, �?serons-nous sauv�s?� (versets 25 et 26)??

Pierre, pr�occup� de l�exemple du jeune riche, fait, non sans quelque complaisance, un retour sur lui-m�me et ses condisciples.

et r�pondant (voir sur l�emploi de ce verbe, Matthieu�11.25, note) � cet exemple, y opposant le leur, il dit?: Nous, nous avons fait tout autrement, nous avons tout quitt�?; quelle en sera la suite?? Malgr� ce qu�il y avait encore d�humain et de charnel dans cette pr�occupation d�une r�compense, J�sus promet celle-ci magnifique (versets 28 et 29)?; seulement il y ajoute un mais significatif qui introduit une restriction propre � les exciter � une sainte vigilance (verset 30), puis il rel�ve l�erreur de son disciple par une parabole (Matthieu�20.1 et suivants).

Verset 28

Telle est la r�compense sp�cialement promise aux ap�tres, puis il en est une autre, assur�e � tous ceux qui auront fait de grands sacrifices pour le nom de J�sus (verset 29).

Tout cela sera accompli, non durant le temps actuel des travaux et des combats, mais au renouvellement, � la renaissance (grec paling�n�sie), c�est-�-dire lors du renouvellement des cieux et de la terre (Romains�8.19 et suivants, 2�Pierre�3.13?; Apocalypse�21.1), qui co�ncidera avec le retour de Christ si�geant sur le tr�ne de sa gloire pour exercer le jugement universel (Matthieu�16.27?; Matthieu�25.31).

D�autres entendent par renaissance la r�surrection du dernier jour, mais il est probable que Matthieu prend ce mot dans un sens plus g�n�ral. Quoi qu�il en soit, J�sus ouvre devant les yeux de ses disciples cette glorieuse perspective qu�ils partageront sa gloire, r�gneront avec lui (Romains�8.17?; 2�Timoth�e�2.12), prendront part au jugement (comparez 1�Corinthiens�6.2), car ils lui seront faits semblables, ils partageront tous ses privil�ges.

Quant � ce terme les douze tribus d�Isra�l les uns l�entendent dans son sens litt�ral et historique, les autres lui donnent une signification symbolique et y voient l�image th�ocratique de tout le peuple de Dieu (Apocalypse�21.12-14). Ce dernier sens est le vrai.

Juger, dans l��criture, signifie aussi gouverner, r�gner. Or il ne s�agit point, dans l��conomie future, du peuple juif seul.

Marc et Luc n�ont pas cette partie du discours, mais seulement la promesse g�n�rale qui va suivre (verset 29). Cependant Luc rapporte des paroles semblables, mais prononc�es en une autre occasion (Luc�22.30).

Verset 29

Il y a diverses modifications du texte re�u � noter. D�abord la suppression des mots ou femme apr�s ou m�re, qui sont emprunt�s aux autres �vangiles?; ensuite la place du mot maisons, que le texte re�u intercale apr�s aura quitt�?; enfin le terme beaucoup plus, au lieu de cent fois autant. Ce dernier mot se retrouve dans Marc, le premier dans Luc.

Apr�s la promesse faite sp�cialement aux ap�tres, J�sus r�pond encore � la question de Pierre en g�n�ralisant sa pens�e (quiconque). Tous ces grands et douloureux sacrifices, que J�sus pr�voit pour les siens, n�auront pourtant la valeur morale qu�il leur attribue que s�ils sont accomplis � cause de son nom, par amour pour lui et pour sa cause. Luc dit?: �?� cause du royaume de Dieu?�?; Marc?: �?� cause de moi et � cause de l��vangile?�.

En quoi consiste la promesse qui leur est faite?? Matthieu r�pond par deux termes?: recevoir beaucoup plus et h�riter la vie �ternelle. D�excellents ex�g�tes (Meyer, Weiss) entendent par l� une seule et m�me chose, les richesses et les f�licit�s du ciel (Matthieu�5.12), r�serv�es � ces fid�les et d�vou�s confesseurs dans les demeures de la paix. Mais cela est exprim� par ce seul mot?: la vie �ternelle?; pourquoi donc cet autre terme?: recevra beaucoup plus, qui semble indiquer une promesse distincte?? Marc et Luc ajoutent?: �?recevra beaucoup plus en ce temps-ci et dans le si�cle � venir la vie �ternelle?�.

Ces expressions nous expliquent la pens�e de Matthieu, car c�est � tort que Meyer pr�tend que la distinction �tablie par les autres synoptiques est le fruit d�une r�flexion post�rieure. Quelle est cette riche compensation promise dans ce temps-ci??

Certes, il ne faut pas la mat�rialiser. Il n�est pas vrai que celui qui a fait le sacrifice douloureux de ses bien-aim�s en un temps de pers�cution les retrouve sur la terre?; encore moins J�sus assure-t-il le recouvrement de ses biens � celui qui les a perdus pour l�amour de lui.

Mais puisqu�il est certain que le bonheur n�est pas dans les choses ext�rieures, qu�il est en l�homme, il est certain aussi que la paix du c�ur, la joie du salut �ternel, la communion avec J�sus et par lui avec le P�re c�leste et avec tous ses enfants sur la terre, sont d�une valeur beaucoup plus grande que tous les biens sacrifi�s par le disciple de J�sus-Christ (voir Marc�10.30, note). Quel est le chr�tien qui se soit repenti d�aucun de ces sacrifices accomplis pour son Sauveur?? Le monde, la vie sont transform�s pour lui?; il comprend cette grande parole?: Toutes choses sont � vous (1�Corinthiens�3.21).

Verset 30

Ce mais, avec la sentence qui le suit, est d�une signification profonde et apporte une redoutable restriction � la promesse glorieuse faite en r�ponse � la question de Pierre (verset 27). Ce dernier dut comprendre alors ce qu�il y avait encore de terrestre et d��go�ste dans sa question.

Par premiers et derniers on peut entendre non seulement le temps de la vocation et du travail, comme dans la parabole qui suit, mais le rang, selon les dispositions du c�ur.

On peut �tre des premiers selon l�estimation des hommes et le dernier selon celle de Dieu. Et plusieurs, beaucoup se trouveront dans ce cas. Confusion pour les uns, consolation pour les autres (comparer Matthieu�20.16, note)?!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 19". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-19.html.
 
adsfree-icon
Ads FreeProfile