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Bible Commentaries
Matthieu 24

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-51

Plan du commentaire biblique de Matthieu 24

Occasion du discours

Au moment o� J�sus sort du temple et s�en �loigne, les disciples l�invitent � en admirer les �difices. Il leur d�clare qu�il n�en sera laiss� pierre sur pierre. Arriv�s sur le mont des Oliviers, ils l�interrogent en particulier sur l��poque de cette destruction et sur le signe de son av�nement et de la fin du monde (1-3).

Les faux Christs, les guerres et les famines

J�sus r�pond � cette question en mettant les siens en garde contre les s�ductions, car plusieurs viendront en se donnant pour le Christ. Il y aura des guerres entre les nations et divers cataclysmes?; ce ne sera pas encore la fin, mais un commencement de douleurs (4-8).

Pers�cutions et chutes, l��vangile partout pr�ch�

Consid�rant sp�cialement l�attitude de ses disciples au milieu de ces circonstances difficiles, J�sus annonce qu�ils seront pers�cut�s et mis � mort?; plusieurs tomberont, livreront leurs fr�res, deviendront la proie de s�ducteurs. La charit� du grand nombre se refroidira. Qui pers�v�rera jusqu�� la fin sera sauv�. L��vangile sera pr�ch� sur toute la terre?: alors viendra la fin (9-14).

Verset 1

Discours sur les derniers temps (chapitre 24)

Versets 1 � 14 � Signes pr�curseurs de la fin

Comparer Marc 13?; Luc 21.

J�sus �tant sorti du temple o� il s��tait tenu presque constamment dans ces derniers jours (Matthieu�21.23).

Les mots du temple doivent se rapporter au verbe s��loignait (grec s�en allait).

C�est au moment o� il quittait le temple et le vouait ainsi � la ruine, que les disciples, par une ironie involontaire et inconsciente, lui en font admirer les magnifiques constructions. Le Sauveur s��loigne d�finitivement de ce lieu sacr� o� sa parole a si souvent retenti (Matthieu�23.39, note). Il consomme sa rupture avec ce centre religieux de la th�ocratie juive. Les jugements de Dieu vont commencer. J�sus les annonce dans ce chapitre.

Les disciples montrent avec admiration � leur Ma�tre les constructions du temple, ou plut�t du lieu sacr�, qui comprenait, non seulement le temple proprement dit, mais tous les b�timents qui en �taient les d�pendances.

Selon Marc (Marc�13.2, voir les notes), l�un d�eux lui dit?: �?Vois quelles pierres et quelles constructions?�?! Il s�agit des constructions entreprises par H�rode et continu�es par ses successeurs.

Ces travaux, commenc�s vingt ans avant J�sus-Christ, dur�rent jusqu�aux approches de la guerre des Romains. Jos�phe (Antiquit�s Juives, XV, 11 et Guerre des Juifs, V, 5, 5) en a d�crit la beaut� et la grandeur.

Mais qu�est-ce qui pouvait inspirer aux disciples l�id�e de faire admirer � leur Ma�tre la magnificence de ces b�timents?? Serait-ce la parole qu�il venait de prononcer (Matthieu�23.38) et qui avait excit� dans leurs c�urs un funeste pressentiment?? Cela est possible, mais n�est pas clairement indiqu�. D�apr�s la r�ponse de J�sus, il semblerait plut�t que les disciples aient �t�, � ce moment comme pr�c�demment (Matthieu�20.17-22) et dans la suite (Luc�22.24 et suivants Luc�22.38-46), sans intelligence du moment solennel o� ils se trouvaient.

Verset 2

Ces paroles, si simples en elles-m�mes, ont �t� traduites et expliqu�es de bien des mani�res diff�rentes. Ainsi on a pris le verbe regarder dans le sens �?d�admirer?�. J�sus reprocherait � ses disciples d�arr�ter leurs pens�es sur des choses qui allaient �tre d�truites. Ainsi encore, en retranchant la n�gation qui manque dans quelques manuscrits on a traduit?: Vous voyez toutes ces choses?: bient�t il n�en restera rien.

Cette traduction donne le vrai sens. J�sus, par une question qui appelle une r�ponse affirmative, invite les disciples � embrasser d�un regard les �difices superbes qui excitent leur admiration, afin de faire ressortir la terrible pr�diction qu�il va prononcer.

Dans les premiers jours du mois d�ao�t 70, tandis que les Romains d�j� ma�tres du reste de la ville battaient en br�che avec leurs machines les formidables murailles du temple, un l�gionnaire lan�a un brandon sur la toiture du sanctuaire. Celui-ci prit feu et fut bient�t r�duit en cendres. Titus laissa � J�rusalem un certain T�rentins Rufus. C�est lui qui, au rapport d�un �crivain juif, �?fit passer la charrue sur l�emplacement du temple et les endroits environnants?� (Edmond Stapfer, La Palestine au temps de J�sus-Christ, pages 89 et 90).

L�empereur Adrien �leva plus tard (131) au sommet de la colline de Morija un temple � Jupiter. Celui-ci fut d�truit par Constantin.

Le lieu demeura couvert de ruines jusqu�� la conqu�te d�Omar (637). Ses successeurs y �lev�rent divers �difices, dont le principal est le Qoubbet es-Sakrah ou D�me-du-Rocher appel� improprement mosqu�e d�Omar (Philippe Bridel, La Palestine Illustr�e, I).

Verset 3

J�sus et ses disciples sont sortis de la ville (verset 1)?; ils sont descendus dans la vall�e du C�dron, puis remontant de l�autre c�t� sur la montagne des Oliviers ils s�y sont assis?; ils ont sous leurs yeux, sur le mont oppos�, J�rusalem et les magnifiques constructions du temple que les disciples venaient d�admirer (Marc�13.3). On comprend tout ce que cette situation donne d�actuel et de solennel au discours qui va suivre.

Les disciples ont diff�r� leur question pour pouvoir interroger leur Ma�tre en particulier, car ils sentaient qu�il s�agissait d�une r�v�lation solennelle qu�eux seuls alors devaient entendre. Ils adressent � J�sus deux questions?:

  1. Quand est-ce que ces choses (la destruction de J�rusalem, verset 2) arriveront??
  2. Quel sera le signe de ton av�nement et de la consommation du temps??

L�av�nement de J�sus-Christ, ou son arriv�e, ou sa pr�sence (grec parousia), c�est son retour dans la gloire pour juger le monde et pour �lever son r�gne � la perfection (comparez Matthieu�24.27?; Matthieu�24.37?; Matthieu�24.39?; 1�Thessaloniciens�2.19?; 1�Thessaloniciens�4.15?; 2�Thessaloniciens�2.1?; 1�Corinthiens�15.23?; 1�Jean�2.28?; Jacques�5.7), c�est ce qui est appel� ailleurs son apparition (1�Timoth�e�6.14?; 2�Timoth�e�4.1) ou encore sa r�v�lation (1�Corinthiens�1.7?; 2�Thessaloniciens�1.7?; 1�Pierre�1.7).

� l�av�nement de Christ les disciples joignent la consommation du temps (grec du si�cle) expression propre � Matthieu (Matthieu�13.39-40?; Matthieu�13.49) et qu�on traduit ordinairement par ces mots?: la fin du monde, c�est-�-dire la fin de l��conomie pr�sente.

Ainsi, dans la pens�e des disciples, qui est celle de tout le Nouveau Testament, le retour de Christ la r�surrection et le jugement co�ncident avec la consommation du temps, ou ce qui est appel� ailleurs �?le dernier jour?� (Jean�6.39-40?; Jean�6.44?; Jean�6.54), ou �?les derniers jours?� (Actes�2.17?; 2�Timoth�e�3.1), ou encore �?le dernier temps?� (1�Pierre�1.5-20), ou enfin �?la derni�re heure?� (1�Jean�2.18).

Il faut remarquer que la double question des disciples n�est formul�e ainsi que dans Matthieu?; Marc et Luc la posent autrement (voir Marc�13.4, note).

Verset 4

J�sus r�pond maintenant aux deux questions des disciples?; mais il le fait en ayant constamment devant les yeux la seconde, relative � son av�nement et il ne r�sout la premi�re, concernant la ruine de J�rusalem, qu�en la consid�rant comme l�un des signes de son av�nement.

En effet, les d�veloppements futurs de son r�gne renferment tous les jugements de Dieu, jusqu�au dernier, qui sera �?la consommation du temps?�. De l� vient que dans l�immense perspective de cette proph�tie, les divers �v�nements qu�elle annonce n�ont pas pu �tre toujours clairement distingu�s les uns des autres par les �vang�listes.

Ceux-ci se trouvent, en pr�sence de cet avenir, dans la situation d�un spectateur qui contemple de loin des hauteurs du Jura, par exemple, la cha�ne des Alpes et qui voit rapproch�s les uns des autres des sommets qui en r�alit� sont s�par�s par de grandes distances et de profondes vall�es. De l� l�apparente confusion qui r�gne dans le discours proph�tique de notre chapitre.

Il faut convenir que toutes les nombreuses tentatives faites, depuis les P�res de l��glise jusqu�� nos jours, pour retrouver dans ce discours une pr�diction claire et distincte des deux grands �v�nements qu�il annonce, ont en partie �chou� en pr�sence des difficult�s du texte (voir en particulier verset 34, note).

Au lieu donc d�y chercher, au moyen d�interpr�tations forc�es, ou m�me fausses, une suite chronologique, il vaut mieux en consid�rer les diverses parties comme des cycles qui p�n�trent les uns dans les autres et dont chacun renferme tout l�espace � parcourir depuis le point de d�part jusqu�� la derni�re fin (voir les versets 14 et 28).

Tel est du reste le caract�re g�n�ral de la proph�tie, comme il se manifeste en particulier dans l�Apocalypse. Le seul mode vrai d�interpr�tation consiste donc � rapporter chaque pens�e, chaque expression, l��v�nement qu�elles d�signent �videmment, sans s�attacher � l�ordre chronologique.

On est d�autant plus autoris� � suivre ce proc�d� que Luc lui-m�me a distribu� les �l�ments de cette proph�tie en deux discours prononc�s � des moments diff�rents (Luc�17.20-37?; Luc�21.5-36), tandis que Matthieu les rapporte en un seul discours, selon sa m�thode.

On peut toutefois distinguer dans ce discours trois cycles divers, annon�ant?:

  1. des signes g�n�raux relatifs au r�gne de Christ sur la terre (versets 1-14)?;
  2. le Jugement de Dieu sur J�rusalem et le peuple Juif (versets 15-28)?;
  3. l�av�nement du Seigneur et les s�rieuses exhortations � la vigilance qu�il en tire pour tous les temps (versets 29-51).

Tout le discours est compl�t� par les deux grandes paraboles qui suivent et par le tableau solennel du jugement dernier (chapitre 25).

Verset 5

Le Seigneur commence son discours par des avertissements adress�s � ses disciples, car leurs questions sur l�avenir pouvaient renfermer beaucoup d�illusions et �tre inspir�es par une vaine curiosit�. Or la proph�tie a un but �minemment s�rieux et pratique.

Le premier signe de l�avenir du r�gne de Dieu que J�sus signale, c�est la venue de faux Christs (verset 24) qui, usurpant son nom, s�duiront beaucoup de gens.

Il n�est point n�cessaire pour constater l�accomplissement de cette proph�tie de rechercher dans l�histoire soit des premiers si�cles, soit des si�cles suivants, des noms propres d�hommes qui se seraient donn�s r�ellement pour �tre le Christ, c�est-�-dire le Messie.

Tous les faux docteurs qui ont la pr�tention d�avoir seuls compris le Christ, de repr�senter sa doctrine et qui, en son nom, pr�chent leurs syst�mes d�erreur, sont de faux Christs.

Verset 6

Le second signe indiqu� par J�sus, sont des guerres et des troubles parmi les nations (verset 7).

Un premier et terrible accomplissement de cette proph�tie fut la guerre des Romains contre les Juifs. Les disciples ne devaient pas en �tre troubl�s, d�abord parce que ces calamit�s �taient in�vitables (car il faut), ensuite parce qu�ils ne devaient pas s�imaginer que ce f�t l� la fin.

Ce dernier mot ne peut signifier autre chose que la fin de l��conomie pr�sente, ce que les disciples eux-m�mes ont nomm� la �?consommation du temps?� (verset 3?; comparez verset 14, o� ce mot a exactement le m�me sens). Or cette fin-l�, nul ne devait l�attendre sit�t (ainsi Bleek, Ebrard, Lange, Auberlen).

Cet avertissement �tait d�autant plus n�cessaire que les disciples, dans leur question (verset 3), avaient consid�r� la ruine de J�rusalem et le retour de Christ, comme devant �tre simultan�s. Ces paroles si claires peuvent aussi servir � pr�venir de fausses interpr�tations de quelques parties de ce discours (par exemple versets 29 et 34).

Si, avec quelques interpr�tes (Meyer, de Wette), on entend par ces mots?: ce n�est pas encore la fin, le terme de la th�ocratie juive ou la ruine de J�rusalem, une telle d�claration serait en contradiction avec le contexte, car ces guerres et ces soul�vements d�une nation contre l�autre amen�rent pr�cis�ment la fin de la nationalit� isra�lite.

Verset 7

Aux guerres et aux troubles entre les nations et les royaumes viendront s�ajouter des calamit�s naturelles, telles que des famines et des tremblements de terre (entre ces deux mots, le texte re�u ajoute avec C, la plupart des majuscules, les versions syriaques et �gyptiennes, et des pestes).

Le th��tre de tous ces �v�nements sera non seulement la Palestine, mais le vaste empire romain o�, dans chaque province, vivaient des juifs et o� bient�t le christianisme fut r�pandu.

L�historien Tacite fait des calamit�s de ces temps une description qui montre comment s�est accomplie cette proph�tie.

J�entre, dit il, dans l�histoire d�un temps riche en malheurs, cruel par les batailles, d�chir� par les r�voltes, tourment� jusque dans la paix. Quatre empereurs ont �t� tu�s par l��p�e?; trois guerres civiles au dedans, plusieurs autres au dehors, souvent deux � la fois, ont troubl� l�empire. L�Illyrie �tait remplie de troubles, la Gaule pr�te � se r�volter, la Bretagne, subjugu�e, a secou� le joug?; les tribus sarmates et les Su�ves se sont soulev�s, les Daces sont devenus c�l�bres par leurs guerres civiles, les Parthes ont couru aux armes, excit�s par un faux N�ron. L�Italie a �t� remplie de mille malheurs souvent r�p�t�s?; des villes ont �t� englouties ou �branl�es par des tremblements de terre, sur les c�tes fertiles de la Campanie?; Rome a �t� d�vast�e par des incendies, le Capitole mis en feu par les mains des citoyens� Noblesse, richesse, honneur, tout est devenu crime et la vertu le plus s�r chemin de la ruine.

Verset 8

Grec?: des douleurs de l�enfantement?; cette expression annonce la renaissance du monde, du sein m�me de ses ruines (Matthieu�19.28).

Pour le peuple juif, les douleurs devaient s�accro�tre � mesure qu�il approcherait de sa dispersion?; pour l�humanit� des douleurs non moins grandes sont r�serv�es aux derniers temps.

Verset 9

Alors, dans le m�me temps, � ces calamit�s ext�rieures se joindront, pour l��glise, les pers�cutions et la haine du monde.

J�sus voit dans les douze, auxquels il adresse ce discours (verset 3), les repr�sentants de ceux qui auront cru par leur moyen et qui seront alors dispers�s parmi toutes les nations.

C�est dans les derni�res ann�es du r�gne de N�ron que les ap�tres Paul et Pierre furent mis � mort et qu��clata la premi�re pers�cution contre les chr�tiens, tol�r�s jusqu�alors, parce qu�on ne les distinguait pas des Juifs. Cette pr�diction s�est accomplie d�une mani�re cruelle et prolong�e pour les premiers chr�tiens et souvent depuis pour leurs successeurs?; elle s�accomplira toujours et partout � proportion que les disciples du Sauveur seront fid�les dans le t�moignage qu�ils ont � rendre � la v�rit�.

Verset 10

Et alors (terme qui marque la profession du mal), la pers�cution et la haine du dehors produiront leurs ravages dans l��glise m�me?: beaucoup seront scandalis�s, c�est-�-dire, retomberont dans l�incr�dulit� (comparez Matthieu�13.21), et, devenus infid�les, ils livreront leurs fr�res � leurs ennemis?;, et cela, aura pour r�sultat qu�ils se ha�ront les uns les autres. Effroyable progression dans ces trois termes.

Verset 11

Les faux proph�tes sont les faux docteurs qui parurent dans l��glise d�s les temps apostoliques (Actes�20.30?; 1�Jean�4.1).

Verset 12

L�iniquit� (grec anomia), c�est la r�volte contre la loi, contre toute loi divine et humaine, l�antinomianisme fruit de l�apostasie (versets 10 et 11), se r�alisant dans la conduite pratique.

Dans un tel �tat de choses, l��go�sme, la d�fiance mutuelle reprennent leur empire et la charit�, l�amour, se refroidit, d�p�rit. La charit� ne subsiste qu�avec la v�rit� et la saintet�. Dieu seul est amour et J�sus seul est le foyer de cet amour dans son �glise.

Le grand nombre d�signe la g�n�ralit� des chr�tiens (Apocalypse�2.2).

Verset 13

Pers�v�rer (grec patienter) jusqu�� la fin de l��preuve ou m�me de la vie (par opposition aux versets 10 � 12), c�est le seul moyen d��tre sauv�.

Cette pers�v�rance, comme la conversion, comme toutes les gr�ces qui conduisent au salut final, est une �uvre de Dieu (Philippiens�1.6)?; mais cette �uvre s�accomplit dans le c�ur de l�homme?; celui-ci y concourt donc et devient ouvrier avec Dieu. Dieu fait tout, mais il exhorte l�homme � l�action, comme si l�homme devait tout faire (comparer Matthieu�10.22).

Verset 14

Cet �vangile du royaume est cette m�me bonne nouvelle que J�sus pr�chait dans ce moment, en annon�ant l��tablissement final du royaume de Dieu. De l� le pronom d�monstratif cet.

Il n�est pas besoin pour l�expliquer de recourir, avec de Wette, � la supposition invraisemblable que Matthieu aurait intercal� dans le discours de J�sus cette r�flexion et d�signerait son propre �vangile � la r�daction duquel il �tait occup�.

L��vangile, dit le Sauveur, sera pr�ch� par toute la terre (grec, la terre habitable, le monde), � toutes les nations?: ce qui ne veut pas dire que tous les individus dont elles se composent recevront cet �vangile?; mais il leur sera un t�moignage de la mis�ricorde �ternelle de Dieu et de l�amour de J�sus qui est mort pour eux.

Ce t�moignage devient ainsi pour tout peuple, pour toute �me, l�occasion d�une crise, d�un jugement int�rieur, qui aboutit ou � la vie ou � la mort. Quand cette grande promesse aura �t� pleinement accomplie et que la lumi�re de l��vangile aura resplendi sur toutes les nations, alors seulement viendra la fin.

Quelle fin?? La cessation des �preuves que J�sus vient de pr�dire?? La fin de la th�ocratie isra�lite par la ruine de J�rusalem?? On l�a pr�tendu, mais ce sens est inadmissible, car alors cette proph�tie ne se serait point accomplie. Il s�agit de la fin du monde actuel ou de la �?consommation du temps?� (verset 3?; comparez verset 6). Il est donc �vident que J�sus termine ce premier cycle de sa proph�tie en ouvrant une perspective pleine de consolation et d�esp�rance sur son retour, bien que, dans ce qui va suivre, il revienne en arri�re pour indiquer avec plus de d�tails les signes pr�curseurs de ce retour, � commencer par le plus prochain, la ruine de J�rusalem (versets 15-28).

Verset 15

Le jugement de Dieu sur la Jud�e

Le signe de la catastrophe sera l��tablissement en lieu saint de �?l�abomination de la d�solation?�, pr�dite par Daniel. Que les disciples fuient alors sans retard. Malheur aux femmes qui seront enceintes ou qui allaiteront. Qu�ils prient pour que leur fuite n�arrive pas en hiver. Jamais �preuve pareille n�aura �t� vue. Personne n��chapperait si ces jours n��taient abr�g�s, mais ils le seront � cause des �lus (15-22).

Les faux Christs et la venue du Seigneur

J�sus met ses disciples en garde contre les faux Christs et les faux proph�tes qui surgiront alors faisant de grands signes. Le Christ ne para�tra ni dans la solitude du d�sert, ni dans les endroits cach�s. Son av�nement sera de nature � frapper tous les regards sur toute la terre et partout o� se trouvera le cadavre s�assembleront aussi les aigles (23-28).

Apr�s avoir achev� le premier cycle de sa proph�tie, J�sus revient � d�autres signes pr�curseurs de son av�nement et d�abord au jugement de Dieu sur le peuple juif, image et pr�lude du jugement dernier. C�est ce retour � la premi�re question des disciples (verset 3) qu�il marque par la particule donc.

D�autres commentateurs (Meyer, Weiss) rapportent ce donc aux mots qui pr�c�dent imm�diatement?: alors viendra la fin. L��vang�liste voudrait marquer que les faits qui vont �tre pr�dits seront le commencement de la fin.

Le signe pr�curseur de cette grande catastrophe que J�sus indique � ses disciples est exprim� en des termes qu�il emprunte au proph�te Daniel?: l�abomination de la d�solation ou de la d�vastation (Daniel�9.27?; Daniel�11.31?; Daniel�12.11).

En h�breu il y a du d�vastateur.

Ces deux mots, les seuls que J�sus cite de la proph�tie et qui se trouvent dans Matthieu et Marc, ont un sens assez clair?: ils d�signent les ravages faits par une arm�e pa�enne.

Luc rend la m�me pens�e en des termes qui ne laissent aucun doute sur leur signification?: �?Or, quand vous verrez J�rusalem investie par des arm�es, sachez que sa d�solation est proche?�.

Ainsi l�abomination est, aux yeux d�un Isra�lite, le lieu saint foul� et souill� par les pa�ens et la d�solation ou d�vastation, c�est la ruine totale du temple de la ville, du pays tout entier, comme l�indique l�expression ind�termin�e en lieu saint, que l�on ne saurait limiter au sanctuaire (comparer Marc�13.14, note et la proph�tie compl�te dans les trois passages cit�s, traduction Segond).

Les derniers mots de ce verset, exhortant le lecteur � faire attention � la proph�tie cit�e, ou � r�fl�chir ou comprendre, forment une parenth�se que les uns attribuent � J�sus lui-m�me, d�autres � l��vang�liste, et cela, avec plus de raison, car J�sus parlant � ses disciples n�aurait pas interrompu son discours pour avertir ceux qui un jour le liraient r�dig�. De la part de l��vang�liste ce nota bene est naturel, car le signe emprunt� au proph�te �tait de la plus grande importance pour les premiers lecteurs de l��vangile, comme le prouvent les versets qui suivent.

Verset 16

Le signe fut compris et l�ordre du Ma�tre ex�cut� par les chr�tiens de la Jud�e qui, aux approches du si�ge, s�enfuirent � Pella, dans la P�r�e et sur des montagnes plus �loign�es encore (Eus�be Histoire Eccl�siastique, III, 5).

Verset 17

Comparer Luc�17.31.

Les toits en Orient sont en forme de terrasse?; l�on s�y tient fr�quemment le matin et le soir, � l�heure de la fra�cheur. � la vue des signes pr�dits, ceux qui s�y trouvaient devaient fuir aussit�t sans descendre par l�escalier int�rieur, en utilisant plut�t l�escalier ext�rieur qui de la terrasse conduisait directement dans la rue, ou en passant, suivant les circonstances, de terrasse en terrasse (car elles communiquaient souvent entre elles), sans s�arr�ter en tout cas � emporter leurs biens.

Ces versets (16-18) montrent avec quelle rapidit� les jugements devaient fondre sur J�rusalem. Les chr�tiens, ainsi avertis, renonc�rent � toute id�e de salut pour la ville, tandis que les Juifs, aveugl�s, la d�fendirent avec une fureur d�sesp�r�e.

Verset 18

L�homme qui sera aux champs pour y travailler, n�ayant pas son manteau avec lui, ne doit pas retourner � la ville pour le chercher (le texte re�u dit � tort?: ses v�tements).

Verset 19

� cause de la peine qu�elles auront � fuir dans cet �tat ou en emportant leurs petits enfants et surtout parce que les sentiments naturels d�une m�re rendent toutes les souffrances plus vives dans de si �pouvantables calamit�s.

Verset 20

L�hiver aurait rendu plus p�nible la fuite et la position de ceux qui allaient se trouver sans asile?; et d�autre part les institutions minutieuses du sabbat (Exode�16.29?; Actes�1.12), auxquelles les premiers chr�tiens se soumettaient encore, auraient ajout� � ces difficult�s. Le sens g�n�ral est?: Priez que ces malheurs ne soient pas aggrav�s en arrivant � une �poque d�favorable.

Verset 21

Pour se convaincre qu�il n�y a rien d�exag�r� dans ces paroles, il faut lire, dans l�historien Jos�phe, le r�cit de la destruction de J�rusalem.

Il p�rit dans cette guerre plus d�un million de Juifs car le si�ge eut lieu pr�cis�ment � l��poque de la plus grande f�te religieuse. Imm�diatement apr�s la guerre, 90 000 Isra�lites furent emmen�s en captivit�s. Pendant le si�ge, sans compter les cruaut�s des assaillants, la ville fut d�vast�e � la fois par la guerre intestine des factions par la famine, par la peste et par des incendies.

Ces �pouvantables calamit�s durent �tre ressenties par les Juifs avec une horreur que nous pouvons difficilement comprendre, parce qu�avec J�rusalem et son temple tombait en ruines le fondement de toute leur foi, de toutes leurs esp�rances temporelles et religieuses.

Verset 22

Grec?: si ces jours-l� (les jours de ce jugement de Dieu) n�avaient pas �t� raccourcis (litt�ralement coup�s, amput�s, mutil�s), nulle chair (toute chair, h�bra�sme d�signant toute l�humanit�?: Luc�3.6?; Actes�2.17?; 1�Pierre�1.24) n�aurait �t� sauv�e, la vie d�aucun homme n�aurait �chapp�, tous auraient p�ri.

Pourquoi?? Parce que ce terrible jugement de Dieu, signe avant coureur du retour de Christ (verset 4, note), se serait �tendu � toute chair, serait devenu le jugement dernier. Mais ces jours l�, par un acte de la mis�ricorde et de la patience de Dieu, seront coup�s, dit J�sus?; il y aura un intervalle, un sursis, apr�s la ruine du peuple juif.

En faveur de qui?? � cause des �lus. Non � cause de ceux qui alors d�j� vivaient, �taient croyants?; mais de ceux qui, beaucoup plus nombreux, croiront et seront sauv�s pendant le temps de la patience de Dieu.

Si l�on appliquait ces paroles seulement � la dur�e de la guerre romaine, on ne comprendrait pas comment le prolongement de celle-ci aurait menac� l�existence de toute chair c�est-�-dire de toute l�humanit�, ni pourquoi cette guerre aurait d� �tre abr�g�e � cause des �lus, des chr�tiens d�alors, qui �taient en s�ret� (verset 16, note).

Weiss interpr�te ces mots?: �?gr�ce � l�intercession des �lus?� (comparez Gen�se 18)?; mais ce sens ne ressort pas du contexte.

Enfin, les versets qui suivent (versets 23-27) ne se rapportent plus � l��poque de la guerre des Juifs, mais �videmment aux temps post�rieurs, temps de la patience de Dieu, qui s��tendront jusqu�au jugement d�finitif.

Verset 23

Les commentateurs sont divis�s sur la port�e de ce mot alors.

Quelques-uns le rapportent au temps o� les jugements de Dieu s�exerceront sur J�rusalem (versets 15-22) et o� la grande tribulation produira un ardent d�sir de voir le Seigneur revenir.

Cette application parait au premier abord la plus naturelle.

Mais quand on consid�re que les signes �num�r�s (versets 23-26) embrassent une p�riode prolong�e et qu�au verset 27 le regard proph�tique de J�sus s��tend jusqu�� son retour dans la gloire, on est amen� � rapporter cet alors � toute la suite des temps, depuis la ruine de J�rusalem jusqu�� la fin du monde. Le mieux serait peut-�tre de laisser � ce terme son caract�re ind�termin�. Dans la pens�e de l��vang�liste, qui attend le retour du Seigneur peu apr�s la ruine de J�rusalem, il comprend tous ces temps de tribulation avant et apr�s la chute de la th�ocratie.

Luc assigne aux paroles qui suivent une autre place (Luc�17.22-25).

Verset 24

Comparer verset 5, note.

Les faux docteurs, qui pr�tendent repr�senter seuls le vrai Christ et sa doctrine, ont toujours la pr�tention de se l�gitimer par des signes et des prodiges, c�est-�-dire par des miracles de diverses sortes (2�Thessaloniciens�2.9).

N�avons-nous pas tous les faux miracles de l��glise romaine et, jusqu�en plein dix-neuvi�me si�cle, les apparitions de la Vierge et les eaux merveilleuses de Lourdes?? Ces miracles, apocryphes ou authentiques, donnent une redoutable confirmation aux enseignements des faux docteurs et leur permettraient de s�duire les �lus eux-m�mes, si cela �tait possible, si la fid�lit� de Dieu ne les gardait.

Verset 25

Et vous n�avez plus qu�� y prendre garde (comparer 14.29).

Une telle remarque, qui ne s�invente pas, qui est prise sur le fait, montre que, pour J�sus, ce qu�il pr�dit est d�une parfaite certitude.

Verset 26

Ces mots?: dans le d�sert, dans les chambres, ont �t� expliqu�s de diverses mani�res. Plusieurs interpr�tes n�y voient que des traits d�un tableau apocalyptique auquel il ne faut pas chercher de sens pr�cis.

Tout au moins faudrait-il y reconna�tre la pens�e ainsi exprim�e par Luc?: (Luc�17.23) �?Voici, il est ici, ou voil�, il est l�?�. D�autres interpr�tes ont entendu par le d�sert l�asc�tisme, le monarchisme?; et par les chambres, les conseils secrets des grands de ce monde, les conciliabules des princes de l��glise, o� se traitent les questions de politique eccl�siastique. Avec plus de sens historique, Weiss voit dans le d�sert la mention du lieu o� le premier grand conducteur d�Isra�l, Mo�se, d�ploya son activit� et o�, plus tard, le pr�curseur, Jean-Baptiste, se manifesta au peuple.

Par antith�se, les chambres (Matthieu�6.6) d�signeraient les endroits secrets de telle ou telle maison o� le Christ se tiendrait encore cach�. Quoi qu�il en soit, il est �vident que cet avertissement contre de fausses pr�tentions � indiquer la pr�sence du Christ est clairement motiv� par le verset suivant, d�apr�s lequel il ne pourra y avoir aucun doute sur son apparition.

Verset 27

Ce verset motive le pr�c�dent (car) et la saisissante image par laquelle J�sus annonce son av�nement n�indique pas seulement ce qu�il aura d�inopin�, d�inattendu, mais surtout la manifestation �clatante dont il sera accompagn�.

Tel que l��clair, il appara�tra partout � la fois, par la splendeur de sa gloire.� Chrysostome

Verset 28

� l�universalit� de l�apparition du Christ correspond l�universalit� du jugement.� Weiss

De m�me que la pr�sence d�un cadavre attire les oiseaux de proie qui fondent sur lui pour le d�vorer (comparez Job�39.30), de m�me aussi, l� o� un �tat, une nation, une �glise et enfin le corps entier de l�humanit� tombe en dissolution comme un cadavre, l� se manifestent in�vitablement, par une n�cessit� morale absolue, les jugements de Dieu. Cette image proverbiale est d�une application universelle?; mais ici, d�apr�s l�ensemble du texte, elle d�signe le jugement dernier.

Dans la parabole de Matthieu�13.41-42, ce sont les anges qui sont les ex�cuteurs du jugement?; d�o� quelques interpr�tes ont conclu qu�ici les aigles repr�sentent aussi les anges dont Christ sera accompagn� � sa venue. Cette id�e est en pleine contradiction avec l�image m�me.

D�autres ont vu dans le corps mort J�rusalem et le peuple juif et dans les aigles les �tendards des l�gions romaines.

Notre verset s�appliquerait alors exclusivement � la ruine de J�rusalem, ce qui n�est point conforme � l�ensemble du texte, car le verset 27 ne peut pas d�signer autre chose que l�av�nement final de J�sus-Christ, sa parousie, terme qui d�signe constamment sa pr�sence au dernier Jour.

D�autres encore (plusieurs P�res de l��glise et divers commentateurs, au nombre desquels on regrette de trouver Calvin, Luther, Th�odore de B�ze) voient dans le corps mort Christ lui-m�me et dans les aigles ses disciples, toujours empress�s � se rassembler autour de lui?!

Et pour ajouter encore � tout ce qu�il y aurait d�j� de repoussant dans cette image, les P�res ne craignaient pas de rappeler que c�est Christ mort, sa chair, qui est la nourriture des fid�les?!

Il faut remarquer du reste que l�aigle proprement dit ne recherche pas les cadavres. Les �crivains sacr�s comprenaient sous ce terme le grand vautour fauve, qui ressemble � l�aigle en taille et en force et qu�on voit par grandes troupes dans la plaine de G�n�zareth.

Verset 29

La venue du fils de l�homme

  1. Comment elle s�accomplira. Aussit�t apr�s ces jours d�affliction des bouleversements se produiront?; alors le signe du fils de l�homme para�tra dans le ciel et toutes les tribus de la terre le verront avec effroi venir sur les nu�es. Il enverra ses anges rassembler les �lus (29-31).
  2. � quel moment elle aura lieu. J�sus enseigne � ses disciples, par la comparaison du figuier, � reconna�tre l�approche de cet �v�nement. Il affirme que cette g�n�ration ne passera point que tout ne soit accompli. Le ciel et la terre passeront, mais ses paroles ne passeront point (32-35).

Incertitude du jour supr�me, exhortation � la vigilance

  1. L�av�nement du fils de l�homme sera impr�vu. Le jour et l�heure ne sont connus que du P�re seul. Sa venue surprendra les hommes comme le d�luge aux jours de No�?; l�un sera pris, l�autre laiss� (36-41).
  2. Veillez donc?! De cette incertitude du jour de sa venue, J�sus d�duit le devoir de la vigilance. Il illustre son enseignement par les exemples du ma�tre de maison qui guette le voleur, du serviteur qui attend son ma�tre. Si ce serviteur, voyant que le ma�tre tarde, malm�ne ses compagnons de service et se livre � la d�bauche, son ma�tre surviendra inopin�ment et lui donnera sa part avec les hypocrites (42-51).

Le retour de Christ, exhortation � la vigilance (29-51)

J�sus a commenc� au verset 27 � d�crire les signes de sa derni�re venue et il va continuer, r�pondant ainsi � la seconde question des disciples (verset 3, note?; comparez verset 4, note). Ici se pr�sente une difficult� qui a fait le tourment des ex�g�tes.

Ceux d�entre eux qui rapportent ces mots?: l�affliction de ces jours-l�, � la ruine de J�rusalem (versets 15-22), doivent arriver � cette conclusion?: ou que J�sus a plac� le moment de son retour aussit�t apr�s cette grande catastrophe et que par cons�quent il s�est tromp� et a induit en erreur ses disciples?; ou bien que les �vang�listes ont fait une confusion en rapportant ce discours (voir verset 34, note).

Car toutes les tentatives faites pour se d�barrasser de ce mot pr�cis?: aussit�t apr�s, ont manqu� leur but. Mais est-il possible d�attribuer � J�sus une telle erreur?? Sans parler de sa parfaite connaissance de l�avenir qu�il manifeste dans tous ses discours, l�opinion que nous examinons le mettrait en contradiction directe avec lui-m�me, � ne consid�rer que ses propres paroles dans notre chapitre.

En effet, comment concilier avec cette id�e les catastrophes qu�il voit dans l�avenir (verset 5 et suivants) et dont il dit si nettement?: �?ce n�est pas encore la fin?� (verset 6)??

Comment admettre que, dans sa pens�e, �?l��vangile du royaume sera pr�ch� � toutes les nations de la terre?�, avant la destruction de J�rusalem, que �?alors viendra la fin?� (verset 14)?? Quelle contradiction, enfin, entre la d�claration si positive que nul, si ce n�est le P�re, ne conna�t le temps du retour du fils de l�homme (verset 36) et cette d�claration non moins positive que ce retour aura lieu aussit�t apr�s la ruine de J�rusalem?!

Convaincus de ces impossibilit�s, d�autres interpr�tes renoncent � attribuer au Sauveur l�erreur dont il s�agit et ils la mettent sur le compte de l��vang�liste, qui aurait confondu les deux pr�dictions de la ruine de J�rusalem et du retour de Christ.

Cette id�e devra �tre examin�e � l�occasion du verset 34, Mais ici, il n�est nullement n�cessaire de l�admettre. En effet, les mots l�affliction de ces jours-l� ne doivent point �tre rapport�s aux versets 15-22, qui d�crivent les jugements de Dieu sur le peuple juif, mais bien � ceux qui pr�c�dent imm�diatement (versets 23-28) et qui mentionnent les faits caract�ristiques de l�histoire du royaume de Dieu jusqu�aux jugements qui marqueront l�av�nement du fils de l�homme.

Encore une fois, les versets 27 et 28 ne peuvent pas avoir un autre sens. Or c�est bien aussit�t apr�s l�affliction ou la tribulation de ces jours l� qu�on verra �?le fils de l�homme venir sur les nu�es du ciel?� (verset 30 et suivants).

Il faut voir dans cette description � la fois une peinture symbolique des derni�res catastrophes et une proph�tie de la r�novation des cieux et de la terre (Apocalypse�21.1).

Tous les �crivains sacr�s d�peignent les grands �v�nements du monde moral sous l�image de puissantes commotions de la nature (�sa�e�34.4?; �z�chiel�32.7?; 2�Pierre�3.7).

D�s qu�on veut presser ces images et y chercher un sens all�gorique, on tombe dans l�arbitraire et l�on a autant d�opinions que d�interpr�tes.

Verset 30

Quel sera ce signe?? J�sus ne le dit pas et l�ex�g�se, en voulant le d�terminer, s�est jet�e dans l�arbitraire?; elle a trouv� tour � tour?: l�apparition d�une croix, l��toile du Messie (Nombres�24.17) les ph�nom�nes pr�dits au verset 29, une lumi�re �clatante, annon�ant la gloire du Messie, le Christ lui-m�me venant dans sa gloire (comparer Daniel�7.13?; Apocalypse�1.7).

C�est cette derni�re interpr�tation qui parait la plus naturelle?; c�est l� le seul signe assez grand, assez puissant pour produire sur toutes les tribus de la terre l�impression que J�sus va d�crire. Cette vue est aussi seule conforme aux r�cits de Marc et de Luc, qui disent simplement?: �?Ils verront le fils de l�homme venir?�, etc.

Grec?: se frapperont la poitrine. Terreurs de ce bouleversement universel, regret d��tre surpris par ce jour, crainte du jugement, repentance tardive, tous ces sentiments se trahissent dans cette attitude et ils ont tous leur cause dans le fait exprim� par ce mot?: elle verront, qui forme en grec avec le verbe se lamenteront, une consonance lugubre (copsontai, opsontai).

Il faut remarquer aussi cette r�p�tition solennelle?: et alors et alors

Comparer Daniel�7.13. Cette grande puissance et cette grande gloire se manifesteront soit par les ph�nom�nes d�crits au verset 29, soit par la pr�sence des anges (verset 31), soit surtout par l�apparition m�me du Fils de Dieu glorifi�. Qu�il sera loin alors de sa forme de serviteur?!

Verset 31

Ici encore, comme dans toutes les proph�ties du Sauveur, ce sont les anges qui ex�cutent sa volont� supr�me (Matthieu�13.41-49). Ils se servent, pour rassembler ses �lus de toutes les parties du monde, du son de la trompette, image emprunt�e � l�usage isra�lite de convoquer au son de cet instrument les grandes assembl�es des f�tes solennelles (comparer 1�Corinthiens�15.52?; 1�Thessaloniciens�4.16?; �sa�e�27.13).

D�apr�s ces derniers passages, la r�surrection co�ncide avec ce rassemblement des �lus de Dieu.

Les quatre vents signifient les quatre points cardinaux, c�est-�-dire toutes les contr�es de la terre.

Cette expression?: depuis une extr�mit� des cieux jusqu�� l�autre extr�mit�, est un h�bra�sme fond� sur les apparences. Pour le regard, l�horizon parait �tre l�extr�mit� du ciel (Psaumes�19.7?; Deut�ronome�30.4).

Verset 32

Grec?: du figuier apprenez la parabole.

Le mot de parabole est pris dans le sens d�une simple comparaison (Matthieu�13.3, note).

Le figuier pousse ses feuilles au printemps et annonce l��t�, ou le temps de la moisson, qui est celui o� le Seigneur rassemblera ses gerbes (verset 31). Par cette gracieuse image, J�sus indique que le temps m�me qui fera la terreur des impies marquera pour ses rachet�s l�approche de la joie �ternelle (Luc�21.28).

Verset 33

Toutes ces choses sont les signes et les indications qui pr�c�dent, concernant l�av�nement du Seigneur. Comme le verbe est proche se trouve sans sujet, plusieurs interpr�tes ont pens� qu�il s�agissait de l��t� (verset 32), consid�r� comme le temps de la moisson et du jugement.

Il est beaucoup plus naturel d�admettre comme sujet de ce verbe le fils de l�homme (versets 30 et 31), dont la venue est annonc�e dans toute cette partie du discours. Aussi bien, cette expression �tre � la porte ne peut se rapporter qu�� une personne.

Verset 34

D�apr�s la suite logique de ce discours, toutes ces choses ne peuvent d�signer que celles dont J�sus vient de parler (versets 29 � 33) et dont il continue � parler (verset 36), c�est-�-dire sa derni�re venue pour le jugement du monde.

Mais comment peut-il l�annoncer comme devant s�accomplir du vivant m�me de cette g�n�ration?? Pour �chapper � cette difficult�, on a cherch� � donner � ce dernier terme un sens inusit�?; ainsi par exemple la race humaine, la nation juive, la cr�ation, les disciples de J�sus en g�n�ral ou l��glise. Ces interpr�tations sont inadmissibles (comparer Luc�11.50-51).

D�autres conservent au mot cette g�n�ration son sens naturel, mais commentent notre verset de cette mani�re?: �?Cette g�n�ration ne passera point avant que ces choses aient commenc� d�arriver, elle en verra les premiers signes, par exemple dans l��tablissement du royaume de Dieu sur la terre?�, etc.

Cette tentative vient �chouer contre l�inexorable clart� de ces paroles?: toutes ces choses. Il ne nous resterait donc qu�� attribuer au Sauveur l�erreur d�avoir confondu l��poque de son retour avec celle de la ruine de J�rusalem?; mais nous avons d�j� montr� (verset 29, note) que cela n�est pas possible. Or, comme ce verset 34 ne peut absolument se rapporter qu�� la ruine de J�rusalem et non au retour de Christ, on est in�vitablement pouss� � la conclusion qu�il se trouve ici ins�r� hors de sa place.

On objectera peut-�tre que cette supposition n�est pas probable, parce que le m�me fait se reproduit dans les �vangiles de Marc et de Luc. Mais cette conformit� s�explique fort bien en admettant que les trois �vang�listes ont reproduit ce discours d�apr�s la tradition apostolique, o� s��tait gliss�e cette confusion. Nous croyons qu�en rejetant cette hypoth�se on se met en pr�sence d�une difficult� que nulle ex�g�se ne peut r�soudre (voir Marc�13.30, note).

Verset 35

Marc�13.31?; Luc�21.33, note.

Solennelle confirmation de ce discours et de toutes les paroles du Fils de Dieu.

Cette m�me Parole qui, toujours vivante, a cr�� le ciel et la terre, subsistera quand ils auront pass� et elle cr�era de nouveaux cieux et une nouvelle terre (Apocalypse�21.1).

Toute l��criture r�v�le ce profond contraste entre �?les choses visibles qui ne sont que pour un temps?� (2�Corinthiens�4.18) et Dieu immuable dans tous ses desseins (Matthieu�5.18?; Psaumes�102.27-28?; �sa�e�51.6?; H�breux�1.11-12?; 2�Pierre�3.10).

Verset 36

La plupart des critiques admettent dans notre texte les mots?: ni le Fils, qui se lisent dans Codex Sinaiticus, B, D, l�itala et quelques P�res.

Cette expression, par laquelle le Fils s�exclut lui-m�me de la connaissance du jour et de l�heure du jugement dernier, se trouve incontest�e dans Marc (Marc�13.32, voir la note).

On objecte � son authenticit� dans Matthieu, qu�elle aurait �t� ajout�e pour rendre le texte de celui-ci conforme au texte de Marc, mais on peut supposer avec autant de vraisemblance, qu�elle a �t� retranch�e dans un int�r�t dogmatique, il faut reconna�tre du reste que l�id�e se trouve implicitement dans ces termes?: le P�re seul.

Il y a une profonde sagesse dans ce myst�re voulu de Dieu quant au jour du jugement �ternel. C�est de l� que le Sauveur d�duit, dans les versets qui suivent, son exhortation � la vigilance (verset 42).

L��glise enti�re est ainsi plac�e jusqu�� la fin dans un �tat d�ignorance et d�attente. Ces paroles doivent donc rendre fort discr�tes les recherches sur les proph�ties relatives aux derniers temps. Il est �vident que cette d�claration serait en pleine contradiction avec le verset 34 (voir la note), s�il fallait appliquer ce dernier � l�av�nement du Seigneur.

Verset 39

Comparer Luc�17.26-30.

Grec?: ils �taient mangeant et buvant, se mariant et donnant en mariage (verset 38).

Ces expressions, qui peignent si bien le cours ordinaire de la vie terrestre, disent aussi quelle �tait la parfaite s�curit� des hommes de cette g�n�ration, qui ne comprirent point, ne connurent pas, ne se dout�rent de rien, n�eurent aucun pressentiment de l�effroyable catastrophe qui allait les emporter tous.

Quelle image de ce qu�il y aura d�inattendu dans l�av�nement du fils de l�homme?!

Verset 41

Comparer Luc�17.34-36.

De deux hommes, deux femmes, de la m�me condition ext�rieure, employ�s aux m�mes travaux, unis peut-�tre par d�intimes liens, l�un est pris (par les anges verset 31, comparez Jean�14.3), l�autre est laiss�, c�est-�-dire exclu du royaume de Dieu. Telle est l�explication de Meyer.

Weiss pense au contraire que celui qui est pris est emport� par le jugement comme par le flot du d�luge et que celui qui est laiss� est �pargn�.

Quoi qu�il en soit, la pens�e est qu�il n�y a point d�acception de personnes. Les verbes au pr�sent rendent l�action plus actuelle et plus saisissante encore.

Le moulin o�, selon le texte re�u, sont occup�es ces deux femmes, serait la maison d�un meunier?; selon la vraie expression ici r�tablie, il s�agit d�une meule que ces deux femmes faisaient mouvoir � la main dans leur propre maison.

Verset 42

Telle est la s�rieuse cons�quence pratique (donc) que le Seigneur tire de toute cette proph�tie et surtout de l�ignorance o� tous sont laiss�s sur le jour o� il vient (versets 36, 44 et 50).

Le texte re�u porte au lieu de jour, heure contre les principales autorit�s.

Verset 43

Cet exemple, pris dans la vie ordinaire, doit rendre plus sensible l�exhortation des versets 42 et 44. Parce que le ma�tre de maison ne savait pas � quelle heure le voleur viendrait, il a eu le tort de ne pas veiller et ainsi il a laiss� percer sa maison, c�est-�-dire que le voleur y est entr� avec effraction.

Les verbes au pass� (et c�est ainsi qu�il faut traduire) expriment, non une simple supposition, mais un fait d�j� accompli.

Verset 44

Conclusion tir�e de l�exemple qui pr�c�de.

Ici il ne s�agit plus seulement de veiller (42, 43), mais d��tre pr�t, c�est-�-dire int�rieurement pr�par� par la foi, par l�amour, � recevoir le fils de l�homme (comparer Matthieu�25.10).

Verset 47

La question du verset 45 n�a point de r�ponse et n�en devait point avoir, ou plut�t chaque lecteur doit la chercher dans son c�ur.

Le Seigneur demande qui est le serviteur fid�le et prudent?? Il cherche un tel serviteur, puis il s��crie avec effusion?: Heureux est-il?! Il est heureux � cause de sa fid�lit� m�me et parce que son ma�tre peut l��lever � un poste plus �minent (sur tous ses biens), c�est-�-dire lui donner comme r�compense un degr� plus �lev� de f�licit� dans son royaume (Matthieu�25.21 et suivants?; Luc�19.17 et suivants).

Verset 49

Ce m�chant serviteur n�est pas autre que celui dont parle le verset 45.

L� il est suppos� fid�le et prudent?; ici il est suppos� m�chant.

C�est ce qui est parfaitement clair dans le passage parall�le de Luc (Luc�12.45). Sa m�chancet� consiste d�abord dans l�hypocrisie avec laquelle il dit?: mon ma�tre, en le reconnaissant pour tel (verset 51)?; ensuite dans l�aveuglement avec lequel il se persuade que son ma�tre tarde � venir et tardera longtemps encore?; enfin dans la mauvaise conduite � laquelle il se livre, soit envers ses compagnons de service, soit m�me avec les ivrognes.

Verset 50

Comparer versets 36, 39, 42, 44.

Verset 51

Le mot que nous traduisons par mettre en pi�ces signifie litt�ralement pourfendre, couper en deux et plusieurs interpr�tes voient dans ce terme la mention d�un supplice r�ellement usit� chez les peuples anciens, m�me en Isra�l (2�Samuel�12.31?; 1�Chroniques�20.3), tandis que d�autres, lui donnant une signification att�nu�e, y voient la peine de la flagellation qui d�chirait les chairs du coupable.

Ce dernier sens parait s�imposer, puisque la suite du ch�timent?: il lui donnera sa part avec les hypocrites, suppose que le coupable est encore en vie.

Mais on peut voir aussi dans le terme?: mettre en pi�ces une d�signation figur�e du jugement par lequel il recevra sa part avec les hypocrites.

Celui qui a le c�ur partag� sera coup� en deux.� Bengel

Nos versions ordinaires traduisent?: �?il le s�parera?� (d�avec les serviteurs fid�les), pour lui donner sa part, etc. C�est l� une interpr�tation de Th�odore de B�ze, qui ne s�accorde point avec le sens ordinaire du mot.

Comparer Matthieu�8.12, note?; Matthieu�13.42-50?; Matthieu�22.13?; Matthieu�25.30.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 24". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-24.html.
 
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