Bible Commentaries
Zacharie 2

Troisi�me vision (1-5)

L�homme au cordeau.

Un homme ayant � la main� Cet homme n�est point l�ange de l��ternel?; c�est, comme le montre la suite, une simple figure passant devant les yeux du proph�te.

Un cordeau � mesurer. Voir 1.16. Il se propose de d�limiter le pourtour de la ville � reconstruire (verset 2).

Zacharie voit para�tre son ange interpr�te et comme la place de celui-ci est aupr�s du proph�te et qu�il ne peut pas s��loigner de lui pour dire � l�homme au cordeau ce qu�il a � lui demander de la part de Dieu, un autre ange appara�t qui fera pour lui Il office de messager.

� ce jeune homme. C�est � tort que quelques-uns ont rapport� ces mots � Zacharie lui-m�me?; il s�agit de l�homme au cordeau?; le proph�te est simple spectateur de toute cette sc�ne. Peut-�tre quelques interpr�tes ne se sont-ils pas tromp�s en croyant que ce terme de jeune homme fait pressentir quelque pr�cipitation dans l�acte que l�homme au cordeau se disposait � accomplir.

C�est comme ville ouverte. Ce message a �videmment pour but d�engager l�homme au cordeau � renoncer � son dessein de tracer l�enceinte future de J�rusalem et l�emplacement de ses remparts. J�rusalem est appel�e � de si hautes destin�es que rien ne doit mettre obstacle � son accroissement ind�fini et voil� pourquoi elle doit ressembler � une ville ouverte de tous c�t�s sur la campagne. Cet homme est donc la personnification de la pens�e humaine, � laquelle se substitue express�ment la pens�e divine, exprim�e par l�ange.

Et moi je serai pour elle� C�est l��ternel lui-m�me qui lui servira de rempart et en m�me temps que sa protection sera pour elle comme une imp�n�trable muraille, sa pr�sence au-dedans d�elle la fera resplendir de tout l��clat des perfections divines (�sa�e�4.5 et suivants?; Apocalypse�21.23).

Ces paroles ne s�appliquent qu�imparfaitement � la J�rusalem qui fut reb�tie apr�s l�exil. Les termes de la vision, surtout si nous y joignons les versets 10 � 12, d�bordent �videmment ce cadre si �troit. Sans doute, cette ville fut d�une mani�re remarquable, dans les si�cles qui suivirent, l�objet de la protection divine?; elle �chappa comme miraculeusement aux catastrophes qui atteignirent les peuples voisins. Elle parvint � un si haut degr� de beaut� et de prosp�rit� qu�elle devint, au dire de Pline, de beaucoup la plus c�l�bre des villes de l�Orient?; mais c�est plus loin encore qu�il faut aller, si nous voulons contempler le plein accomplissement de ces promesses. La J�rusalem visible a eu ses foss�s et ses remparts, qui en ont limit� la longueur et la largeur?; tandis que le proph�te annonce ici une J�rusalem sans limites ext�rieures. De telles paroles ne peuvent s�appliquer qu�� cette J�rusalem spirituelle sortie de la J�rusalem terrestre sous le nom d��glise du Christ et qui embrasse graduellement le monde entier, n�ayant d�autre protection que la souverainet� de son Chef et d�autre beaut� que les merveilles de sa gr�ce accomplies au milieu d�elle.

C�est ici l�application des trois visions pr�c�dentes plus sp�cialement des versets 6 � 9 de la 2^e et des versets 10 � 13 de la 3^e.

Le discours, � la premi�re personne, est mis dans la bouche de l��ternel lui-m�me?; mais quand la troisi�me personne appara�t (verset 8?: Il m�a envoy�?; verset 9?: Vous saurez que l��ternel m�a envoy�), les paroles sont attribu�es � l�ange de l��ternel.

Hol�?! Fuyez. Exclamation propre � faire sentir que quelque chose de grave se pr�pare. Cet appel s�adresse aux Juifs rest�s en Babylonie, pour les engager � venir rejoindre ceux qui d�j� sont rentr�s dans la patrie.

Du septentrion?: de Babylone (verset 7). Sans doute cette ville �tait � l�est de la Terre Sainte, mais, pour �viter le d�sert oriental, on s�y rendait par la route du nord, en passant par Damas.

Je vous ai dispers�s. Plusieurs entendent ce mot dans un sens favorable, en faisant de ce verbe un parfait proph�tique?: Je vous r�pandrai. Mais ce sens est forc�, car ceci s�applique plut�t � la dispersion de l�exil.

Comme les quatre vents� L�on ne peut traduire, comme plusieurs?: Aux quatre vents des cieux?; le sens est plut�t?: Comme les quatre vents dispersent, soit la poussi�re, soit la balle sur l�aire, soit les feuilles, ainsi le peuple avait �t� violemment dispers� quand la col�re de Dieu l�avait envoy� en exil.

La fille de Babylone?: la population babylonienne personnifi�e, au sein de laquelle Isra�l exil� avait �t� r�pandu.

�chappe-toi. Un grand nombre d�Isra�lites n�avaient pas profit� de l��dit de Cyrus pour rentrer dans leur patrie?; ils avaient �t� retenus en Orient par leurs int�r�ts, l�amour de leurs propri�t�s, les privations qu�ils redoutaient et surtout, probablement, par leur manque de z�le pour la cause de Dieu. C�est � ceux-l� que s�adresse le proph�te, en les invitant � fuir promptement une terre que les ch�timents de Dieu vont frapper.

L��v�nement ne tarda pas � justifier ce conseil. L�histoire nous apprend qu�� la suite de deux grandes r�voltes la ville de Babylone fut prise deux fois t�t apr�s. Comparez l�inscription de Darius trouv�e � B�hist�n (de la cinqui�me ann�e de son r�gne), qui raconte ces faits. Les Juifs rest�s en Babylonie durent avoir beaucoup � souffrir des troubles de cette p�riode.

Suivez la gloire?! Bien des fois, dans l�Exode, il est parl� de la gloire de l��ternel, apparaissant dans la nu�e. Zacharie invite les Isra�lites � suivre la manifestation de l��ternel qui les conduit en ce moment � J�rusalem, comme leurs p�res suivaient, au d�sert, la nu�e dans laquelle Dieu apparaissait. Il vient de leur promettre que ce serait dans cette ville que se fixerait la pr�sence glorieuse de leur Dieu (verset 5). Cette parole est donc comme le mot d�ordre que Dieu donne � la portion de son peuple encore captive.

Il m�a envoy�?: pour ch�tier les ennemis qui vous ont tant fait souffrir.

Mais quel est le personnage qui parle ainsi?? Ce ne peut �tre l�ange interpr�te, qui a une mission particuli�re aupr�s du proph�te?; ce ne peut �tre un ange quelconque, comme celui du verset 3, qui a �t� envoy� vers l�homme au cordeau. Cette parole du verset 9?: Je vais brandir ma main sur les nations� et celle-ci?: Vous saurez que l��ternel des arm�es m�a envoy�, ne peuvent �tre prononc�es que par l�ange de l��ternel, parlant soit directement, depuis le verset 6 (Hol�?! Fuyez�), soit indirectement par la bouche de l�ange interpr�te, d�s le verset 4.

La prunelle de son �il?: ce que l�homme a de plus pr�cieux (Deut�ronome�32.10?; Psaumes�17.8). Sens?: Celui qui porte la main sur le peuple �lu de l��ternel se fait du mal � lui-m�me.

Elles seront donn�es en pillage?: les grandes nations qui avaient successivement domin� en Orient et opprim� les Juifs.

� ceux qui leur sont asservis. Ces mots ne se rapportent pas seulement aux Juifs, mais � tous les peuples qui avaient �t� tributaires de ces empires.

En m�me temps que le ch�timent atteindra les ennemis d�Isra�l, Isra�l lui-m�me ressentira les effets de la b�n�diction divine et grandira. C�est l� la promesse d�velopp�e dans les versets 10 � 13.

Pousse des cris de joie?: non seulement � cause de la chute de tes ennemis, mais dans l�attente des gr�ces qui vont t��tre accord�es.

Je vais venir et habiter� La pr�sence de J�hova est la plus grande des b�n�dictions qu�il puisse accorder aux siens, car elle renferme toutes les autres?; mais il est � remarquer que c�est l�ange de l��ternel qui parle?; c�est donc en sa personne que J�hova demeurera au milieu de son peuple. Cet envoy� de J�hova (verset 8) est donc J�hova lui-m�me, dans sa manifestation au monde et nous comprenons ainsi que la promesse de sa pr�sence au milieu de J�rusalem restaur�e, verset 10, se r�alisera quand il appara�tra enfin comme Messie en Isra�l (comparez Jean�1.4).

Et beaucoup de nations s�attacheront� En contemplant les effets de la pr�sence de Dieu en la personne du Messie au milieu de son peuple, les nations pa�ennes se joindront au peuple de l��ternel. Seulement il faut remarquer que le proph�te ne dit pas qu�elles s�attacheront � Isra�l, mais � l��ternel lui-m�me?; ce qui implique que leur rapport avec l��ternel sera distinct de celui qui lie Isra�l � son Dieu. Comparez les proph�ties d��sa�e chapitre 2 et de Mich�e chapitre 4.

Il est �vident que le proph�te contemple ici la conversion des pa�ens au Dieu d�Isra�l, comme effet de la venue du Messie.

Beaucoup de nations?: m�me expression qu��sa�e�52.15.

L��ternel poss�dera Juda?: Juda est ici le nom de la nation tout enti�re, comme il l�est devenu � la suite de l�exil, parce que la plupart des exil�s rentr�s dans leur pays appartenaient � cette tribu. Cette promesse remarquable montre que Juda et J�rusalem conserveront, m�me au milieu des peuples convertis, une relation particuli�re avec l��ternel et formeront la portion la plus pr�cieuse de l�humanit� glorifi�e.

Terre sainte. La Palestine elle-m�me conservera un privil�ge sp�cial, analogue � celui du peuple �lu qui l�habitera.

Silence� � l�approche de l��ternel. Au moment o� l��ternel se l�ve de sa demeure c�leste pour ex�cuter ses menaces et ses promesses, toute cr�ature doit demeurer dans le silence respectueux de l�attente. Comparez Habakuk�2.20?; Sophonie�1.7.

Si la vision du cavalier parmi les myrtes nous a montr� la restauration du peuple ayant de nouveau l�ange de l��ternel pour son chef, les deux visions qui ont suivi nous ont pr�sent�, d�un c�t�, la destruction des puissances ennemies et de l�autre, le r�tablissement de J�rusalem avec les glorieuses perspectives d�avenir r�serv�es au peuple �lu. � ces visions d�un int�r�t plus g�n�ral s�en rattachent maintenant deux autres, en rapport plus particulier avec les deux hommes charg�s de pr�sider � la renaissance du peuple de Dieu?; et d�abord, le repr�sentant du sacerdoce, J�hosua.