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Bible Commentaries
Actes 10

Bible annotéeBible annotée

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versets 1-48

1 � 33 Pierre appel� aupr�s de Corneille

Luc va raconter la conversion de Corneille avec beaucoup de d�tails, � cause de sa grande importance, car cet homme, amen� � la foi, sera les pr�mices du paganisme.

Il nous d�crit d�abord sa position ext�rieure, puis son �tat religieux et moral (verset 2).

Corneille �tait centenier (officier qui commande � cent hommes) dans une cohorte appel�e Italienne en garnison � C�sar�e (voir sur cette ville Actes 8:40, note).

C�sar�e �tant la capitale politique du pays, la r�sidence du gouverneur, on tenait sans doute � y avoir une de ces cohortes compos�es de soldats originaires d�Italie et qui jouissaient du droit de citoyens romains. Elles inspiraient plus de confiance que les troupes auxiliaires form�es par des indig�nes, qui �taient cantonn�es dans le reste du pays et dans la ville de C�sar�e m�me, dont la garnison comptait cinq cohortes.

Ainsi Corneille �tait Romain, ou du moins Italien.

Corneille, n� pa�en, �tait parvenu � la connaissance du vrai Dieu, sans doute par son s�jour au milieu du peuple juif. Cette connaissance n��tait point rest�e st�rile; la pi�t� et la crainte de Dieu r�gnaient dans son c�ur et dans toute sa maison, sur laquelle il avait exerc� une salutaire influence (comparer verset 7, note).

Sa vie r�pondait enti�rement � ces sentiments; il manifestait sa charit� envers le peuple par de nombreuses aum�nes et sa foi en Dieu par de continuelles pri�res. Aussi �tait-il aim� et estim� des Juifs (verset 22).

Le terme : craignant Dieu pourrait �tre simplement synonyme de pieux (comparez verset 35); mais il est probable qu�il d�signe Corneille comme un de ces demi pros�lytes qui adoptaient les id�es religieuses des Juifs et pratiquaient en partie le culte isra�lite, sans se soumettre � la circoncision et � toutes les obligations de la loi L�vitique (L�vitique 13:16-26).

Au point de vue juif ils n�en restaient pas moins entach�s de l�impuret� des pa�ens.

C�est ce qui explique les paroles que Pierre adresse � Corneille en versets 28, 34 Voir encore Actes 11:3; Actes 15:7, o� Corneille est d�sign� comme incirconcis et pa�en.

Le fait que Corneille avait subi en quelque mesure l�influence du juda�sme ne diminue pas l�importance historique de sa conversion : il fut bien le premier pa�en admis dans l��glise chr�tienne.

La neuvi�me heure, trois heures de l�apr�s-midi, �tait, chez les Juifs, l�un des moments de la journ�e consacr�s � la pri�re (Actes 3:1).

Corneille, qui avait appris d�eux � conna�tre Dieu et � prier, aimait � se joindre � eux en pri�re. Press� par ses profonds besoins religieux, il priait (verset 30), et sans doute demandait � Dieu plus de lumi�re pour son �me.

Dieu r�pondit � sa requ�te en lui envoyant un ange, qu�il vit clairement dans une vision c�est-�-dire que le fait r�el de la pr�sence de l�envoy� c�leste ne fut perceptible qu�� son esprit en extase.

� toutes les grandes �poques de son r�gne (et l�entr�e du monde pa�en dans ce r�gne en �tait une), Dieu daigne se r�v�ler aux hommes par ces �tres c�lestes qui ex�cutent avec amour ses ordres (Psaumes 103:20; H�breux 1:14).

Sans parler de l�Ancien Testament, de pareilles r�v�lations furent accord�es � Zacharie, � Marie, m�re du Sauveur, aux bergers de Bethl�hem, � J�sus lui-m�me.

Dans le culte isra�lite, le sacrificateur faisait monter vers Dieu, en la br�lant sur l�autel, l�offrande de fleur de farine, arros�e d�huile et jointe � l�encens.

Cette offrande �tait pr�sent�e en m�morial.

Les Septante traduisent le mot h�breu par le terme qui est ici appliqu� aux actes de pi�t� et de charit� de Corneille (L�vitique 2:2; L�vitique 5:12; L�vitique 6:15).

Dieu n�avait point oubli� les pri�res et les aum�nes de Corneille; il les avait accept�es, parce qu�elles provenaient d�un c�ur sinc�re et pourtant elles ne suffisaient pas pour assurer � Corneille la paix et la joie du salut, puisque Dieu lui envoie une r�v�lation surnaturelle, afin de l�amener � la connaissance du Sauveur.

Ce n�est pas par l�ange que Dieu fait annoncer l��vangile � Corneille; nul ne peut le faire, sinon de pauvres p�cheurs qui en ont �prouv� la puissance et qui y ont puis� la paix et la vie.

Pierre, visitant les �glises (Actes 9:32), se trouvait providentiellement � port�e de C�sar�e, et c�est lui que Corneille doit inviter � venir lui annoncer la bonne nouvelle du salut.

Cette derni�re pens�e est exprim�e par les mots que le texte re�u ajoute � la fin du verset 6 et qui sont emprunt�s � Actes 9:6 : C�est lui qui te dira ce que tu dois faire.

Corneille, ob�issant aussit�t aux directions qu�il vient de recevoir, a le bonheur de trouver pr�s de lui des domestiques de confiance et un soldat pieux auxquels il peut tout raconter.

Telle est l�influence b�nie qu�il exer�ait sur sa maison et m�me sur ce soldat romain devenu un soldat pieux.

Il est d�sign� comme l�un de ceux qui �taient attach�s � sa personne.

On a propos� d�entendre cette expression de gens qui �?avaient la m�me tendance religieuse?� (Actes 8:13), que Corneille. Mais il est plus naturel d�y voir l�indication de leur position � son service.

La terrasse de la maison (grec), le toit (Luc 17:31), qui �tait en forme de terrasse, comme aujourd�hui encore en Orient, et o� l�on se retirait pour jouir de la solitude ou de la fra�cheur de l�air.

Pierre s�y �tait r�fugi� pour prier. La r�ponse � sa pri�re sera l�importante r�v�lation qu�il va recevoir.

C�est toujours par la pri�re que la lumi�re d�en haut resplendit dans les �mes.

Grec : une extase fut sur lui, termes qui expriment ce qu�il y eut d�inopin� dans cette manifestation d�en haut.

Le mot extase signifie litt�ralement un �tat o� l��me est hors d�elle-m�me, �lev�e au dessus de la sph�re ordinaire o� elle se meut. Ce n�est plus alors par les sens qu�elle per�oit les objets, mais par un contact imm�diat avec une r�v�lation qui lui est pr�sent�e (comparer 2 Corinthiens 12:1-4, o� la m�me pens�e est exprim�e par un autre terme).

Cette r�v�lation peut, comme ici, se manifester sous la forme d�une vision qui se passe exclusivement dans l�esprit de celui qui la re�oit, ou de toute autre mani�re.

Ce que voit Pierre dans sa vision (il faut remarquer ce verbe au pr�sent), c�est d�abord le ciel ouvert (comparez Actes 7:56; Matthieu 3:16; Jean 1:51, 2e note), c�est ensuite un vase, un r�cipient qui descend, semblable � une grande nappe, ou toile. Elle �tait tenue par les quatre coins. Le grec porte simplement, dans Codex Sinaiticus, B, A : par les quatre coins, il (le vase) s�abaissait sur la terre.

Dans le texte re�u (C), on lit : par les quatre coins il �tait li� et s�abaissait sur la terre.

Qu�on admette ou non cette adjonction, il ne faut pas penser, avec quelques interpr�tes, que les extr�mit�s de la nappe �taient nou�es les unes aux autres, car alors Pierre n�aurait pu voir ce qu�elle contenait.

L�image d�crite n�implique pas que ces quatre coins pendaient vers la terre, mais plut�t qu�ils �taient tenus par des mains invisibles, par des anges peut-�tre (comparer Actes 11:5-7).

Nous restituons ici le vrai texte (Codex Sinaiticus, B, A), en supprimant les mots et de b�tes sauvages que le texte re�u porte apr�s quadrup�des.

La distinction entre les animaux de la terre et les oiseaux du ciel (Matthieu 6:26, note) est � la fois naturelle et po�tique (comparer Romains 1:23).

Pierre aurait pu choisir pour les tuer et les manger des animaux purs.

Mais il a compris que l�ordre re�u efface la distinction entre animaux purs et impurs. De l� son refus d�cid�, inspir� par son respect de la loi. Nullement, Seigneur ! s��crie-t-il.

Il reconna�t donc la voix qui lui parle comme celle de Dieu. Il en r�sultait un conflit de devoirs.

Grec : toi, ne le souille pas.

En effet Pierre en tenant un objet pour souill�, le rendait tel pour lui (Romains 14:14).

Ces paroles renferment tout le sens de la vision.

  1. La d�claration divine que Dieu a tout purifi� est vraie dans son sens litt�ral, les prescriptions l�vitiques relatives � des animaux impurs (L�vitique 11) avaient leur sens symbolique, utile pour les Isra�lites, mais �videmment ne devaient exister que pour un temps et pour un peuple, puisqu�elles sont inapplicables � l�humanit� enti�re.�?Or apr�s que Dieu a accompli la r�demption du monde, que l��criture consid�re comme la restitution de toute la cr�ation?� (Olshausen),, il n�y a, dans cette cr�ation, plus rien d�impur en soi-m�me (Matthieu 15:11; Romains 14:14; 1 Timoth�e 4:4; 1 Timoth�e 1:15).
  2. � plus forte raison, la d�claration qui nous occupe concernet-elle l�humanit� objet sp�cial de la r�demption accomplie par J�sus-Christ; dans cette humanit�, il ne saurait plus y avoir de distinction entre purs et impurs, entre Juifs et pa�ens. Pierre le comprendra bient�t et le proclamera hautement (Actes 10:34-35; Actes 11:1-7; Actes 15:7 et suivants).

Comme Pierre ne comprenait pas le sens de la vision (verset 17), afin que l�impression en f�t plus vive, Dieu la lui fit voir trois fois.

Les faits se chargeront de la lui expliquer, comme le montre la suite de notre r�cit.

Pendant que Pierre revenu de son extase, r�fl�chissait sur le sens de la vision, les messagers de Corneille, apr�s s��tre enquis (le terme grec, qui ne se trouve qu�ici dans le Nouveau Testament, les montre s�informant de rue en rue) de la maison de Simon le corroyeur, appellent et s�informent si l�ap�tre demeure l�.

En m�me temps, celui-ci, qui ignorait tout encore, est averti par l�Esprit que des hommes (le�on de D, majuscules, Peschito; Codex Sinaiticus, A, C : portent trois hommes; B : deux hommes) le cherchent, et exhort� � suivre ces hommes sans h�siter.

L�avertissement n��tait pas inutile, car, comme ceux qui le cherchaient �taient des pa�ens Pierre aurait fort bien pu refuser d�entrer en relation avec eux (verset 28).

Pour le d�cider, il fallait donc aussi cette d�claration : c�est moi qui les ai envoy�s.

Grec : des paroles de ta part, paroles de v�rit� divine qui seront pour Corneille autant de r�v�lations.

Ces envoy�s s�acquittent de leur message simplement, clairement et avec amour pour leur ma�tre.

Pour d�signer la r�v�lation de l�ange � Corneille, ils se servent d�un terme classique que nous rendons par : divinement averti et qui, chez les anciens, signifiait : recevoir r�ponse d�un oracle.

Ici, c��tait la r�ponse de Dieu aux pri�res de Corneille (comparer Matthieu 2:12-22; Luc 2:26; H�breux 8:5; H�breux 11:7).

Donc, � la suite de l�avertissement qu�il a re�u (v 20) et des paroles de ces messagers qui lui inspirent de la confiance, Pierre les re�oit sans h�siter et exerce envers eux l�hospitalit� dont il jouissait lui-m�me chez un fr�re; car ils ne pouvaient plus repartir le m�me jour (verset 30, note).

Le lendemain, ils se mettent en route, non pas seuls, mais accompagn�s de quelques fr�res de Jopp�. Car l� aussi, il y avait d�j� des chr�tiens convertis par le minist�re de Pierre (Actes 9:42).

Six de ces nouveaux fr�res all�rent avec lui (Actes 11:12). Il y avait grand int�r�t pour eux � le suivre dans cette mission importante, et plus encore pour Pierre � avoir des t�moins de ce qui allait se passer; car il devra en rendre compte � l��glise de J�rusalem, pour sa propre justification (Actes 11:1 et suivants).

Grec : ses amis n�cessaires, excellente d�finition de l�amiti� la plus intime.

Corneille voulut que parents et amis, tout ce qu�il aimait, e�t avec lui le bonheur d�entendre la bonne nouvelle de l��vangile.

L�amour des �mes est ins�parable de la foi, m�me l� o� elle est encore obscure.

Grec : Et comme il arriva que Pierre entra.

C�est en se prosternant que les Orientaux rendaient hommage aux grands de la terre; mais le mot que nous traduisons ainsi implique dans le Nouveau Testament l�id�e d�adoration (Actes 8:27; Jean 4:21 et suivants; Actes 12:20, etc.), et la parole de Pierre (verset 26) dit assez clairement qu�une telle intention n��tait pas �trang�re � Corneille.

Celui-ci, d�apr�s la r�v�lation qu�il avait re�ue, et selon ses anciennes id�es pa�ennes, pouvait consid�rer Pierre comme un �tre au-dessus de l�humanit� (comparer Galates 4:14). Or l�ap�tre tient � r�primer toute apparence d�idol�trie. Corneille montre qu�il �tait plus avanc� en pratique qu�en connaissance; cela vaut mieux que l�inverse, qui est l�ordinaire.

Le texte occidental (Blass, d�apr�s D, la Peschito et d�autres documents) pr�sente une variante, d�une certaine importance, au verset 25 : Or comme Pierre approchait de C�sar�e, l�un des serviteurs, ayant couru en avant, annon�a qu�il arrivait. Et Corneille �tant sorti � la h�te et �tant all� � sa rencontre, s��tant jet� � ses pieds, l�adora.

Un homme,

cela suffit pour bannir toute �l�vation propre et l�admiration des autres.� Bengel (comparer Actes 14:15; Apocalypse 19:10)

J�sus n�a jamais repouss� de tels hommages (Luc 8:41-47; Marc 3:11; Jean 9:38).

La loi n�interdisait pas aux Juifs toute relation avec des �trangers, c�est-�-dire avec des pa�ens; les traditions du pharisa�sme et son m�pris de tout ce qui n�appartenait pas au peuple isra�lite avaient inspir� cette r�gle �troite (Jean 18:28).

Pierre �tait encore soumis � ces traditions, consid�r�es comme sacr�es m�me par les Juifs qui avaient embrass� la foi chr�tienne (Galates 2:12), il veut que ses auditeurs sachent qu�il est autoris� � agir comme il le fait.

Dieu lui a montr�, par la vision qui pr�c�de, cette grande loi de la libert� et de la charit�. Et c�est avec bonheur qu�il s�en pr�vaut pour la premi�re fois.

La neuvi�me heure, c�est-�-dire trois heures de l�apr�s-midi (Actes 10:3; Actes 3:1).

Corneille indique l�heure pr�cise o� l�ange lui �tait apparu, quatre jours auparavant.

La distance de C�sar�e � Jopp� �tait de trente milles (environ 45 kilom�tres); les messagers, partant dans l�apr�s-midi, n��taient arriv�s � Jopp� que le lendemain vers midi (versets 9, 17).

Pierre et ses compagnons de voyage ne se mirent en route que le lendemain (verset 23), et comme il leur fallut plus d�un jour pour se rendre � C�sar�e, ils n�y arriv�rent que le quatri�me jour apr�s la vision de Corneille.

Celui-ci rappelle qu�il �tait en pri�re, lorsque l�ange lui apparut; Dieu r�pondait ainsi � sa requ�te.

Apr�s priant, le texte re�u (Majusc. versions.) ajoute : et je�nant, mots qui probablement ont �t� introduits parce que les Juifs et les premiers chr�tiens joignaient d�ordinaire le je�ne � la pri�re. Ils ne se trouvent pas dans Codex Sinaiticus, B, A, C.

Le texte re�u avec C, D, majuscules, versions. ajoute : lequel �tant venu te parlera.

Voir, sur ce r�cit, versets 3-6.

Corneille raconte simplement ce qui lui est arriv� puis il conclut en exprimant la pens�e que c�est sous le regard de Dieu qu�ils Sont tous assembl�s pour entendre la parole du Seigneur.

Chez de tels auditeurs, la pr�dication qui va suivre portera infailliblement tous ses fruits.

Au lieu des mots devant Dieu, D, la vulgate, et une des versions syriaques portent : devant toi (Texte occidental).

Plan

Pierre annonce l��vangile � des pa�ens

a) Universalit� du salut. Pierre d�clare avec solennit� la conviction qui s�est faite en son esprit : Dieu ne regarde pas � la position ext�rieure�; en tout peuple celui qui observe sa loi est agr�� de lui�; cela ressort d�j� des proph�ties relatives au salut que devait apporter J�sus-Christ. Il est lui le Seigneur de tous (34-36).

b) Vie, mort et r�surrection de J�sus. Pierre rappelle � ses auditeurs les faits de l�histoire �vang�lique : le minist�re de J�sus de Nazareth, pr�c�d� de la pr�dication de Jean-Baptiste, accompli avec la puissance de l�Esprit de Dieu et consistant en des �uvres de d�livrance. Les ap�tres sont t�moins des actes de J�sus et de sa mort par le supplice que les Juifs lui ont inflig�. Dieu l�a ressuscit� et l�a fait appara�tre, non � tous, mais � des t�moins �lus d�avance et qui ont mang� et bu avec le ressuscit� (37-41).

c) Le t�moignage apostolique. Les ap�tres ont re�u de Dieu l�ordre de pr�cher Christ comme le Juge universel. Tous les proph�tes attestent qu�il procure le pardon des p�ch�s � quiconque croit en lui (42, 43).

Effusion de l�Esprit et bapt�me des pa�ens pr�sents

Comme Pierre parlait encore, l�Esprit descend sur ses auditeurs pa�ens�; les Juifs, qui avaient accompagn� l�ap�tre, sont �tonn�s de les entendre parler en langues �trang�res. Pierre d�clare que le bapt�me ne saurait �tre refus� � ceux qui ont re�u l�Esprit, et donne l�ordre de les baptiser au nom de J�sus-Christ. Ils le prient de prolonger son s�jour parmi eux (44-48).

34 � 48 discours de Pierre et bapt�me de Corneille

La locution : ouvrant la bouche, a quelque chose de solennel qui fait attendre un discours grave et soutenu (comparer Actes 8:35; Matthieu 5:2, note).

En effet, Pierre annon�ant pour la premi�re fois l��vangile � des pa�ens, dut le faire dans une instruction lumineuse et compl�te dont nous n�avons ici que le r�sum�.

En v�rit�, je reconnais, ce verbe est au pr�sent, c�est une lumi�re, une conviction (sens du mot grec) qui se fait en ce moment m�me dans l�esprit de l�ap�tre.

Qu�est-ce qui a concouru � former en lui cette conviction ?

D�abord la vision qu�il a eue, puis le r�cit de Corneille qui la lui rend claire. Une parole de l��criture qu�il connaissait lui devient tout � coup lumineuse : Dieu ne fait point acception de personnes, litt�ralement : Dieu ne re�oit pas le visage, l�ext�rieur, l�apparence (Deut�ronome 10:17; 1 Samuel 16:7; comparez Romains 2:11; Galates 2:6; �ph�siens 6:9; 1 Pierre 1:17).

� quoi donc regarde-t-il ? Au c�ur, � la vie, � la crainte qu�on a de lui, � la pratique de la justice.

Quiconque est dans ces dispositions, � quelque nation qu�il appartienne, Juif ou pa�en, lui est agr�able (grec recevable, acceptable, agr��.) Il n�est point encore en plein dans le royaume de Dieu, mais tout pr�par� pour y entrer.

Il est �vident que Pierre applique � Corneille cette grande v�rit�. Mais on ne saurait en conclure que �?toutes les religions sont bonnes?�. L�histoire de Corneille qui doit �tre amen� � la connaissance de Christ pour avoir part au salut contredit pr�cis�ment une telle opinion.

Trouver dans cette parole l�id�e que toutes les religions se valent, et s�en servir pour vanter l�indiff�rentisme, est la plus haute l�g�ret� ex�g�tique� De Wette

La parole ou en d�autres termes la v�rit� que Pierre vient d��noncer (versets 34, 35) est celle que Dieu a d�j� fait conna�tre aux fils d�Isra�l, en leur annon�ant la bonne nouvelle de la paix (�sa�e 52:7) par J�sus-Christ.

Puisque cette paix n�est que par J�sus-Christ, il est �vident qu�on ne l�obtient pas en observant les prescriptions de la loi juive, mais que Dieu la destine � tous.

L�ap�tre fonde encore son affirmation de l�universalit� du salut sur le fait que ce Sauveur qui donne la paix est le Seigneur de tous, de tous les hommes Juifs ou pa�ens. C�est ainsi que Paul lui-m�me �tablissait cette grande v�rit� (Romains 3:29).

Pierre, parlant avec �motion, jette sa pens�e dans une phrase grammaticalement incorrecte.

Aussi les ex�g�tes construisent-ils de diverses mani�res versets 36-38.

Au lieu de consid�rer les mots du verset 36 (grec) : la parole qu�il a envoy�e, comme d�pendant du verbe : je reconnais (verset 34) et se rapportant � la v�rit� �nonc�e dans versets 34, 35 (de Wette, Ebrard, Baumgarten), on a cru qu�ils �taient coordonn�s au terme de justice (verset 35) et l�on a traduit : �?celui qui pratique la justice�et qui accomplit la parole qu�il a envoy�e?� (Ewald, N�sgen, Z�ckler).; mais le sens qu�on obtient ainsi est moins satisfaisant.

De nombreux interpr�tes (Meyer, Wendt, Lechler, Barde) rattachent verset 36 � ce qui suit et traduisent : �?Vous savez la parole que Dieu a envoy�e � Isra�l en annon�ant la paix par J�sus-Christ (il est le Seigneur de tous); vous savez ce qui s�est pass� dans toute la Jud�e?�.

Nous opposons � cette construction deux objections principales :

  1. on ne peut dire que les auditeurs de Pierre eussent d�j� connaissance de la destination universelle du salut proclam�e par l��vangile;
  2. on est oblig� de faire une phrase incidente ou m�me une parenth�se de la grande parole : lui est le Seigneur de tous. Cette pens�e couronne le raisonnement de Pierre.

Aussi ne saurions-nous admettre la conjecture de M. Blass qui envisage le mot seigneur comme une interpolation et en le retranchant, traduit : �?La parole qu�il a envoy�e aux fils d�Isra�l, en annon�ant la paix par J�sus-Christ, elle est de tous?�, c�est-�-dire elle est �?destin�e � tous?�. Cette conjecture ne se fonde sur aucun document.

Mais B, A, versions, pr�sentent une variante, qui a l�air d��tre n�e aussi du d�sir de simplifier la phrase. Ils suppriment le pronom relatif apr�s parole. Il faut alors traduire : �?Il a envoy� la parole aux fils d�Isra�l, annon�ant la paix par J�sus-Christ?� (Oltramare, Segond, Stapfer).

Pierre annonce � ses auditeurs J�sus-Christ, qu�il venait de nommer comme auteur de la paix (verset 36), en ces termes : (grec) vous savez le fait qui s�est produit,�savoir (Luc 2:15) J�sus qui �tait de Nazareth, comment Dieu l�a oint d�Esprit Saint (�sa�e 61:1; Matthieu 3:16; Jean 1:32-34). Sa sainte vie fut une suite non interrompue de bienfaits : il alla de lieu en lieu (Actes 8:4) faisant du bien, gu�rissant et d�livrant m�me les malheureux qu�opprimait la puissance des t�n�bres. Quelles preuves �clatantes que Dieu �tait avec lui !

Relativement � ces faits ext�rieurs de la vie de J�sus, l�ap�tre pouvait dire : Vous savez parce que, ses auditeurs habitant la Palestine, il �tait impossible qu�ils n�en eussent pas quelque connaissance; mais ils n�en avaient pas compris la signification profonde. Pierre la leur r�v�le.

Afin de bien persuader ses auditeurs de la r�alit� des faits qu�il expose, Pierre d�clare que lui et ses condisciples en sont les t�moins (Actes 1:8), t�moins divinement autoris�s, puisqu�ils avaient �t� (verset 41) auparavant choisis de Dieu.

Ce choix, fait par J�sus est ici attribu� � Dieu lui-m�me (Jean 15:16).

Apr�s l�avoir poursuivi de leur haine, les Juifs l�ont m�me fait mourir (voir sur le terme : le pendant au bois, Actes 5:30, note), mais Dieu l�a ressuscit� le troisi�me jour.

Et pour �tablir la certitude de la r�surrection de J�sus, Pierre rappelle que les ap�tres ont mang� et bu avec lui apr�s qu�il fut ressuscit� des morts (Luc 24:41-43; Jean 21:12).

Pourquoi J�sus ressuscit� n�a-t-il pas �t� manifest� � tout le peuple ? Voir la r�ponse de J�sus � cette question qui lui est pos�e par l�un de ses disciples (Jean 14:22-24).

Son r�gne est le r�gne de la foi; c�est un r�gne c�leste, il n�est pas de ce monde, il d�daigne un vain �clat; il reste cach� sous l�humble apparence de la croix.� Bengel

L�ordre dont il est ici question n�est pas celui de pr�cher l��vangile � tous les peuples (Actes 1:8; Matthieu 28:19), car il s�agit d�un message adress� au peuple d�Isra�l et qui pr�sente J�sus principalement comme juge.

Faut-il admettre avec Meyer que Pierre fait allusion � un ordre sp�cial de J�sus, qui ne serait pas rapport� dans les �vangiles ?

Cela n�est point n�cessaire. J�sus s�est souvent d�clar� le Juge supr�me.

Il en r�sultait pour ses ap�tres l�obligation de le pr�cher et de l�attester comme tel (Matthieu 25:31 et suivants; Jean 5:27; comparer : Actes 17:31; 2 Timoth�e 4:1; 1 Pierre 4:5).

Les vivants et les morts sont ceux qui vivront et ceux qui seront morts � l�av�nement du Seigneur.

Le t�moignage de tous les proph�tes avait pr�c�d� le t�moignage des ap�tres, pour attester que quiconque croit au Sauveur, � quelque nationalit� qu�il appartienne, re�oit la r�mission ou le pardon de ses p�ch�s par son nom, c�est-�-dire en lui et par lui.

Voil� l�universalit� du salut proclam�e par Pierre, comme elle le sera par Paul (Romains 3:22).

Quel sujet de joie pour les pa�ens qui �coutaient ces paroles !

Quand Pierre dit : tous les proph�tes, il ne pr�tend pas qu�il y ait dans les �crits de tous des passages pr�cis d�clarant que le pardon des p�ch�s est accord� � quiconque croit au Sauveur mais tous, en annon�ant le lib�rateur et les temps �vang�liques, annon�aient implicitement cette pr�cieuse v�rit�.

Grec : l�Esprit Saint tomba (de m�me Actes 8:16; Actes 11:15) c�est-�-dire que tous les auditeurs de Pierre furent tout � coup saisis par l�Esprit de Dieu.

Leur �me �tait pr�par�e � le recevoir (verset 33); il n�y eut donc rien de magique dans cette action de l�Esprit.

Mais � quel signe les assistants reconnurent-ils cette effusion du SaintEsprit dont le moment pr�cis est indiqu� ?

Les versets versets 45, 46 r�pondent � cette question.

Grec : Les fid�les de la circoncision, c�est-�-dire les Juifs convertis qui avaient accompagn� Pierre de Jopp� � C�sar�e (verset 23), reconnurent l�action de l�Esprit � ses effets (verset 46) et ils s�en �tonn�rent, parce que c��tait la premi�re fois que l�Esprit �tait donn� � des pa�ens.

Ces nouveaux croyants Corneille et ses amis remplis de joie et d�un saint enthousiasme, magnifiaient Dieu. Ils donnaient essor � leurs sentiments, non en langage ordinaire, mais ils parlaient en langues.

Ici se reproduit donc le ph�nom�ne de la Pentec�te (voir Actes 2:4, 2e note).

Grec : Alors Pierre r�pondit : Quelqu�un peut-il refuser l�eau en sorte que ceux-ci ne soient baptis�s ?

La gr�ce signifi�e par le bapt�me �tant donn�e, pourquoi refuser le signe ?

Pierre, au lieu de les baptiser lui-m�me (comparez 1 Corinthiens 1:15, note), ordonne de les baptiser au nom de J�sus-Christ.

Le texte re�u porte : au nom du Seigneur; la variante ici adopt�e se lit dans Codex Sinaiticus, B, A.

Le Saint Esprit est donn� � Corneille et aux gens r�unis dans sa maison avant qu�ils re�oivent le bapt�me, ailleurs ce don de l�Esprit suit le bapt�me (Actes 8:16; Actes 19:5-6).

Dieu nous montre ainsi que, dans la dispensation de ses dons il est parfaitement ind�pendant de l�action humaine; il les accorde quand et comme il le trouve bon. �?Le vent souffle o� il veut?�.

Mais il faut bien remarquer que Pierre n�en estime pas moins n�cessaire d�administrer le bapt�me d�eau qui reste le sceau visible de la gr�ce invisible, c�est-�-dire de la r�g�n�ration par le Saint-Esprit.

M�me les plus vivantes exp�riences de la gr�ce ne feront que rendre plus pressant dans une �me humble le d�sir de participer aux symboles sacr�s institu�s par J�sus-Christ.

Ces nouveaux convertis, heureux de la pr�sence de Pierre au milieu d�eux, d�sirent affermir leur foi et recevoir des lumi�res nouvelles dans des entretiens prolong�s avec lui. La foi est toujours �?op�rante par l�amour?�.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 10". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/acts-10.html.
 
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