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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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versets 1-32
Le livre. Le mot h�breu s�pher ne d�signe pas toujours, comme notre mot fran�ais, un ouvrage consid�rable; il est appliqu� dans Deut�ronome 24:1 � la lettre de divorce. Ici, il ne se rapporte qu�au document g�n�alogique qui suit.
De la post�rit�, en h�breu : tholedoth. Voir � Gen�se 2:4.
� la ressemblance. L�auteur r�sume les deux expressions qu�il avait employ�es Gen�se 1:26, car nous trouvons ici la pr�position be, qui accompagnait le premier substantif, et le second substantif, demouth.
Il leur donna le nom� comme il avait donn� des noms aux �l�ments essentiels qui composent le monde (Gen�se 1:5; Gen�se 1:8; Gen�se 1:10)
� sa ressemblance, selon son image : litt�ralement : en portrait de lui, comme son image. Le premier terme se rapporte plut�t � la copie, le second au mod�le.
Ce n�est pas sans intention que l��crivain sacr� emploie pour d�signer le rapport entre l�homme et son fils les m�mes termes que pour d�finir le rapport entre l�homme et Dieu; c�est que le caract�re de la libre personnalit� qu�il transmet � son fils, il l�a re�u de Dieu lui-m�me. C�est donc l�humanit� tout enti�re qui en Adam a �t� cr��e � l�image de Dieu.
Quant � l�interversion des pr�positions (au chapitre 1 il y avait : � notre image, selon notre ressemblance), il nous parait difficile d�y attacher une intention particuli�re; on en jugera par cette traduction litt�rale des deux passages : Gen�se 1:26 : En notre image, comme notre portrait. Ici : En son portrait, comme son image.
Seth. Pour le sens de ce mot, voir Gen�se 4:25. Toute une s�rie de l�gendes juives, dont on voit d�j� quelques traces chez Jos�phe (Antiquit�s Juda�ques, 1.2-3), s�est group�e autour du nom de ce patriarche.
Comme pour suppl�er au silence du texte sacr� et en corriger la s�cheresse, on a fait de lui l�inventeur des lettres et des sciences, et une tradition rabbinique place son tombeau � Arb�les. Il a �t� constat� que toutes ces fables r�sultent d�une assimilation �tablie par certains sectaires des premiers si�cles de l��re chr�tienne entre le patriarche biblique et une divinit� s�mitique qu�on adorait dans les environs d�Arb�les.
Plusieurs critiques pr�tendent que, d�apr�s les termes du r�cit �lohiste, Seth ne peut �tre que le premier-n� d�Adam. Mais l�auteur n�a � nommer ici que le p�re de la ligne qui aboutit � No�; et, du reste, apr�s la mort d�Abel et la mal�diction de Ca�n, Seth �tait bien r�ellement l�a�n�.
Enosch. Voir Gen�se 4:26.
K�nan. Ce nom, qui, en h�breu, ressemble � celui de Ca�n, en diff�re pourtant par le redoublement de la derni�re consonne, et il est bien improbable qu�on e�t employ� dans la race de Seth le nom du maudit. Nous ignorons le sens du mot K�nan.
Mahalal�el : louange de Dieu. C�est ce patriarche que certains critiques veulent identifier avec M�huja�l (frapp� de Dieu), qui appartient � la ligne ca�nite. Mais s�il y a quelque rapport de son entre ces deux noms, leur sens est enti�rement oppos�.
J�red : descente. Nous ignorons ce qui a motiv� ce nom. En tous cas il ne saurait �tre identifi� avec celui de Irad (fugitif ou citadin), de la race ca�nite. La diff�rence d�orthographe entre les deux noms est plus frappante en h�breu qu�en fran�ais.
H�noc, m�me nom que le fils de Ca�n. Il signifie aussi l�initi�, mais avec une application toute diff�rente.
Marcha avec Dieu : comme un ami avec son ami. Dans le terme marcher il y a l�id�e de l�activit�, et dans les mots avec Dieu, celle de la communion intime.
Cette mention si sp�ciale de la pi�t� d�H�noc, ainsi que la r�compense qui lui fut accord�e, prouve qu�il �tait sup�rieur sous ce rapport � tous les autres membres de la famille de Seth et qu�il y a eu par cons�quent des degr�s dans la pi�t� de ceux-ci.
Il est � remarquer que H�noc, septi�me cha�non de la g�n�alogie s�thite, est le pendant de L�mec, septi�me cha�non de la ligne ca�nite. La r�alisation la plus parfaite de la vie en Dieu a ainsi correspondu au degr� extr�me de l�endurcissement et de la r�volte.
Trois cent soixante-cinq ans, une ann�e d�ann�es. On a voulu voir dans ce nombre un �l�ment mythologique. Mais s�il en �tait ainsi, les chiffres de la vie des autres patriarches auraient une signification analogue; or il est impossible de les expliquer de cette mani�re.
Du reste les H�breux avaient l�ann�e lunaire de 354 jours, et chez les Babyloniens, auxquels cette notion astronomique aurait pu �tre emprunt�e, on comptait l�ann�e � 360 jours, de sorte que ce nombre 365 est aussi accidentel que tous les autres.
Dieu enl�ve H�noc au moment o� il a atteint la force de l��ge et avant que le d�clin commence.
On ne le vit plus, litt�ralement il ne fut plus l�. Cette expression d�signe une disparition subite. Comparez �sa�e 17:14; Psaumes 103:16.
Dieu l�avait pris. Au moment o� sa t�che morale est termin�e, Dieu le retire de ce monde et le prend � lui. C�est sans doute ce qui serait arriv� � Adam s�il e�t �t� fid�le; c�est ce qui est arriv� plus tard � �lie; c�est ce qui aurait pu arriver � J�sus-Christ s�il l�avait voulu, au moment de la transfiguration; c�est ce qui arrivera aux fid�les qui seront encore vivants au retour de Christ (1 Corinthiens 15:51-52; 1 Thessaloniciens 4:17).
Si Dieu se r�v�le aux hommes par des faits aussi bien ne par des paroles, cet enl�vement �tait bien certainement la r�v�lation de l�existence d�une vie sup�rieure, dernier but de la vie terrestre. C��tait le moyen de consoler les premiers hommes des souffrances de leur longue carri�re terrestre, qui, semblait-il, n�avait d�autre issue que la mort.
Au moment o� H�noc fut enlev�, tous ses anc�tres, sauf Adam, vivaient encore, et d�j� M�thus�lah et L�mec, grand-p�re et p�re de No�, �taient n�s, de sorte que ce fait eut pour t�moins toutes les g�n�rations de la race s�thite, � l�exception de la premi�re et de la derni�re. Dieu leur r�v�le, en prenant � lui le plus fid�le d�entre eux, que la destination primitive de l�homme n�est pas annul�e et qu�elle sera le prix de la fid�lit�.
Ainsi chacune des grandes �poques du r�gne de Dieu a eu sa d�monstration de la vie � venir : l��poque patriarcale en la personne d�H�noc, l��poque th�ocratique en celle d��lie, et l��poque chr�tienne en la personne de J�sus-Christ.
Est-il possible, comme on a voulu le faire, d�affirmer l�identit� primitive de ce personnage avec celui qui porte le m�me nom dans la g�n�alogie ca�nite ? �videmment non : des l�gendes parties du m�me point devraient conserver au moins quelques traits communs.
Le personnage d�H�noc, comme celui de Seth, est devenu le th�me f�cond de l�gendes dans la tradition juive. J�sus Sirach (Siracides 44.16) en fait un exemple de repentir pour toutes les g�n�rations. Dans l�apocalypse qui porte son nom et que cite Jude Jude 1:14, il appara�t comme un proph�te qui aurait annonc� le d�luge et pr�ch� la repentance.
� cause de ses relations avec le monde sup�rieur, on lui attribua une connaissance sp�ciale des myst�res du ciel et de la terre, et l�invention de l�astronomie et de l�arithm�tique; on pr�tendit m�me qu�apr�s son enl�vement il �tait devenu le greffier du tribunal divin.
Dans la l�gende chald�enne, les traits qui le concernent se confondent avec ceux qui se rapportent � No�, de telle sorte que c�est le patriarche du d�luge qui est enlev� et mis au nombre des dieux.
M�thus�lah : l�homme du trait. Ce n�est �videmment pas le m�me nom que M�thusa�l (l�homme de Dieu ou du d�sir) dans la g�n�alogie ca�nite.
L�mec, m�me nom que le septi�me membre de la g�n�alogie ca�nite. Pour le sens de ce nom, voir � Gen�se 4:18.
No�, en h�breu Noach, signifie repos. Ce sens est en rapport avec l�id�e de consoler, par laquelle L�mec explique le nom qu�il donne � son enfant; mais il n�y a pas de rapport �tymologique entre le nom h�breu Noach et le verbe nicham, consoler.
De la peine : m�me mot que celui employ� Gen�se 3:17, dans la sentence prononc�e sur Adam.
Tandis que les patriarches de la race ca�nite s��tablissent commod�ment sur la terre et mettent en jeu toutes leurs facult�s pour se rendre la vie agr�able, ceux de la race de Seth, du moins dans la ligne qui aboutit � No�, continuent de p�re en fils � cultiver la terre, emploient leurs facult�s au service de l��ternel et attendent patiemment l�accomplissement de la promesse faite au premier couple humain et l�enl�vement de la mal�diction qui p�se sur le sol. Combien le L�mec qui prononce une telle parole est diff�rent du r�volt� de la race ca�nite !
Ce passage, uni � tous ceux que nous avons d�j� relev�s, nous permet de conclure d�finitivement � l�existence de deux g�n�alogies distinctes dans la tradition primitive. En effet, la plupart des noms qui paraissent �tre semblables diff�rent quant � leur sens, et l� o� les noms sont identiques les personnages sont absolument diff�rents.
Il semble presque que l�auteur, en ajoutant des traits sp�ciaux � la mention des deux seuls personnages dont les noms sont compl�tement semblables � ceux des deux Ca�nites, H�noc et L�mec, ait voulu rendre impossible toute confusion.
Ag� de cinq cents ans. L�auteur veut dire que No� commen�a � avoir des enfants d�s cet �ge-l�. Le r�cit n�indique pas encore l��ge total qu�atteignit No�, parce qu�il va continuer l�histoire de ce patriarche en rapportant l��v�nement capital de cette premi�re p�riode de l�histoire de l�humanit�. Les d�terminations chronologiques qui compl�tent celle donn�e ici se trouvent Gen�se 7:11 et Gen�se 9:28.
On pourrait conclure de ce passage que Sem est l�a�n� des fils de No� et Japheth le cadet. Nous verrons � Gen�se 9:24 s�il en est bien ainsi.
Remarques sur le chapitre 5
Les nombres contenus dans ce chapitre pr�sentent une double difficult� : d�un c�t�, la long�vit� des patriarches semble contredite par les conditions de l�existence humaine; de l�autre, le nombre d�ann�es assign� � cette p�riode para�t beaucoup trop restreint en face des donn�es des sciences naturelles et historiques.
On a cherch� � �chapper � la premi�re difficult� en voyant dans les dix patriarches indiqu�s ici non pas des individus, mais des dynasties. Mais on ne saurait pr�ter cette id�e � l�auteur; l�engendrement d�un fils � un moment donn� de l�existence, la mort ou l�enl�vement au ciel, ne peuvent �tre le fait que d�individus, et non de dynasties ou de races.
Un essai qui n�est pas plus heureux consiste � r�duire les ann�es indiqu�es ici � trois, deux ou m�me un mois. Ces r�ductions sont compl�tement arbitraires et sans exemple chez les H�breux. Les r�ductions pareilles que l�on signale chez d�autres peuples, les �gyptiens par exemple, sont de date post�rieure et ont pour but de ramener les chiffres fabuleux de la mythologie � des proportions plus vraisemblables. D�ailleurs dans cette hypoth�se plusieurs des patriarches (K�nan, Mahalal�el, H�noc) auraient �t� encore enfants au moment o� ils ont engendr� leur premier fils.
Nous n�avons, quant � nous, pas de scrupule � admettre que l�existence humaine ait en dans ces premiers �ges une dur�e normale beaucoup plus longue que dans la p�riode actuelle. Il est vrai que maintenant la constitution physique de l�homme ne lui permet pas de d�passer cent cinquante � deux cents ans; mais est-il s�r que le corps humain soit de nos jours exactement ce qu�il �tait dans les premiers si�cles de l�existence de la race ? Destin� primitivement � l�immortalit�, il est bien probable qu�il n�a �t� livr� que graduellement � la puissance de la mort. La force vitale primitive que poss�daient dans toute sa pl�nitude nos premiers parents, et qui s�est transmise � leurs premiers descendants, peut �tre all�e en s��puisant jusqu�� une certaine limite � laquelle elle s�est arr�t�e. Comparez Psaumes 90:10.
Nous ne croyons pas m�me n�cessaire de recourir � des hypoth�ses assez hasard�es que l�on a avanc�es en faveur de l�historicit� du r�cit biblique. On a suppos� entre autres que, dans ces temps primitifs, les conditions mat�rielles de l�existence �taient tout autres; que, par exemple, les plantes avaient une vertu nutritive plus grande, que les changements de temp�rature �taient moins consid�rables et moins brusques, que les �l�ments constituant l�air respirable �taient m�lang�s d�apr�s une proportion autre que maintenant, etc. Ce sont l� des suppositions gratuites qui ne peuvent �tre prises en consid�ration.
La seconde difficult� que soul�ve notre chapitre est celle de l�accord entre ses donn�es et celles de la science sur la date de l�origine de la race humaine. La fixation de cette date d�apr�s la Bible n�est pas aussi simple qu�il le semble au premier abord; en effet, les deux plus anciennes versions, celle des Samaritains et celle des LXX, ne sont pas d�accord sur ce point avec notre texte h�breu. Pour ce qui concerne sp�cialement la p�riode qui nous occupe ici, elle est de 2242 ans d�apr�s les LXX, de 1307 d�apr�s le texte samaritain, et de 1656 d�apr�s le texte h�breu.
Voici le tableau synoptique des trois documents : Tableau
Laquelle de ces trois chronologies est l�authentique ? On est en g�n�ral d�accord pour donner la pr�f�rence au texte h�breu, car c�est celui qui trahit le moins une intention syst�matique.
Un coup d��il jet� sur les chiffres du texte samaritain suffit pour montrer qu�il vise � pr�senter une s�rie d�croissante des �ges des patriarches. Pour cela il a r�duit plusieurs des nombres donn�s pour les derniers membres de la s�rie, sans se pr�occuper de la diminution que cela effectuait pour la dur�e totale de la p�riode. Quant aux chiffres qui concernent No�, il a d� les conserver, parce qu�ils reviennent dans l�histoire du d�luge.
Quant aux LXX, un fait suffit pour faire douter de leur valeur historique; c�est que, d�apr�s eux, M�thus�lah devrait avoir surv�cu de quatorze ans au d�luge; en effet, il meurt � l��ge de 969 ans, et le d�luge devrait �tre arriv� dans la 955e ann�e de sa vie.
(Un manuscrit des LXX, le codex Alexandrinus, remanie cependant les chiffres donn�s pour M�thus�lah, de mani�re � ce qu�il meure six ans avant le d�luge. Pour cela, il lui fait engendrer son premier fils vingt ans plus tard, soit � l��ge de 187 ans, prolongeant ainsi de vingt ans la p�riode qui s�est �coul�e d�Adam au d�luge.)
Il semble bien que l�intention des LXX ait �t� de prolonger la p�riode qui s��tend de la cr�ation au d�luge. En effet, tandis que la somme des ann�es de chaque patriarche est, sauf une seule exception, la m�me chez eux que dans le texte h�breu, l��ge o� chacun d�eux donne le jour � son premier-n� est chez le plus grand nombre retard� de cent ans.
Il est possible que les traducteurs aient eu l�intention de rapprocher la chronologie biblique de celle qui �tait adopt�e de leur temps par les historiens profanes, et, comme c�est � Alexandrie que la traduction des LXX a vu le jour, nous sommes dispos�s � donner droit � ceux qui cherchent un parall�le avec la chronologie �gyptienne (On a aussi essay� d��tablir un rapport entre la chronologie des LXX et les chronologies hindoue et chald�enne).
Nous r�servons nos conclusions d�finitives sur cette question pour le chapitre 11, o� elle se posera de nouveau.
On voit donc que la chronologie biblique, pour ce qui concerne les temps ant�diluviens, n�est pas absolument s�re. Et f�t-on m�me fix� sur la question de savoir lequel de ces documents a la plus grande valeur historique, il n�en r�sulterait pas n�cessairement qu�on p�t, en se basant sur ses donn�es, fixer l��ge du monde d�une mani�re certaine.
Aucun des documents en effet n�indique une somme d�ann�es se rapportant � la p�riode tout enti�re, et ce n�est qu�au moyen de calculs bas�s sur les donn�es du texte qu�on arrive � d�terminer cette somme. Or il est fort possible, comme nous l�avons d�j� dit plus haut, que le nombre dix ait un caract�re symbolique dans les s�ries de noms que pr�sentent les g�n�alogies et que, pour arriver � ce chiffre, on ait laiss� tomber dans la tradition plusieurs membres de la s�rie. Ainsi le personnage indiqu� comme le fils direct d�un patriarche pourrait �tre en r�alit� son descendant � la seconde ou � la troisi�me g�n�ration. C�est ce qui arrive dans la g�n�alogie de Matthieu 1, o� le roi Ozias est nomm� comme ayant �t� engendr� par Joram (Matthieu 1:8), tandis qu�il n�est que son descendant � la quatri�me g�n�ration, les trois rois Achazia, Joas et Amatsia �tant omis entre les deux.
Les chiffres de 1656 ou de 2242 ans ne sont donc qu�un minimum. Nous examinerons au chapitre 11 la question de savoir dans quel rapport les donn�es chronologiques de la Gen�se sont avec celles de l�histoire. Dans tous les cas, pour la p�riode qui nous occupe ici, la Bible seule peut pr�tendre � une valeur historique, les donn�es chronologiques des autres peuples n�atteignant nulle part le temps du d�luge.
Dans quel rapport ces donn�es chronologiques de la Bible sont-elles avec les sciences naturelles, avec la g�ologie en particulier ? Plusieurs savants, se basant sur le temps pr�sum� que les couches terrestres ont mis � se former, ont cru pouvoir chiffrer par dizaines et centaines de mille ans l��ge de l�humanit�. Mais les hommes les plus comp�tents sont loin d��tre d�accord sur ces chiffres, ce qui est une preuve que l�on n�a pas le droit d�attaquer les donn�es de la Bible au nom de la science. Les savants qui ont bas� leurs calculs sur les atterrissements du Mississippi, par exemple, varient entre 4 400 et 126 000 ans quand il s�agit de fixer l��ge de la race humaine. C�est qu�en effet l�accroissement des terrains d�alluvion ne se fait pas dans tous les temps dans une mesure �gale. Il est probable en particulier que, � l��poque de la grande extension des glaciers, les fleuves entra�naient dans leur cours une quantit� beaucoup plus consid�rable de mati�res solides. Le soul�vement des c�tes et la formation des couches de tourbe ou d�autres mati�res ne se font pas avec une r�gularit� plus grande. Aussi voyons-nous aujourd�hui une r�action s�op�rer contre les chiffres immenses que l�on donnait nagu�re, et bon nombre de savants s�rieux, dans le camp mat�rialiste comme dans le camp spiritualiste et chr�tien, pensent que l�existence de l�homme sur la terre ne doit pas remonter au-del� de 7 000 � 10 000 ans, ce qui n�est plus en d�saccord s�rieux avec les donn�es que nous tirons des g�n�alogies scripturaires.
Conclusion sur les chapitres 4 et 5
Les g�n�alogies des chapitres 4 et 5 sont-elles historiques ou imaginaires ? Bon nombre d�interpr�tes et de savants pensent qu�elles sont le parall�le des mythes des peuples anciens et croient pouvoir identifier les hommes dont elles parlent avec les h�ros et les demi-dieux de l�antiquit�.
On constate en effet dans les mythologies anciennes des rapports plus ou moins frappants soit avec l�une soit avec l�autre des g�n�alogies bibliques. Chez les Chald�ens, les Arm�niens, les Iraniens, les Hindous, les Arabes, les Germains, les temps pr�historiques sont remplis par l�existence fabuleuse de dix rois ou h�ros dont la succession correspond aux progr�s de la civilisation, et dont plusieurs ont leur parall�le �vident dans la tradition biblique.
La mythologie chinoise pr�sente des rapports frappants avec la g�n�alogie ca�nite; comme cette derni�re, elle parle de sept patriarches primitifs qui sont les sept premiers empereurs de la Chine et en m�me temps les inventeurs des arts et les promoteurs de la civilisation; le second offre le premier sacrifice et est tu� par un g�ant; le troisi�me construit la premi�re ville et est enlev� au ciel (les deux H�nocs bibliques sont ainsi r�unis en un m�me personnage); le cinqui�me invente la m�tallurgie; le sixi�me prend deux femmes, et sous le septi�me arrive le d�luge (voir cependant sur ce dernier d�tail ce que nous dirons plus loin de la tradition chinoise du d�luge).
Chez d�autres peuples, o� le nombre des h�ros pr�historiques n�est pas fix�, on trouve des traits qui rappellent l�un ou l�autre des patriarches bibliques. Ainsi la plupart des mythologies font, comme la Bible, du constructeur de la premi�re ville le meurtrier de son fr�re. Ce souvenir s�est peut-�tre perp�tu� jusque chez les Romains, o� Romulus, fondateur de Rome, tue son fr�re R�mus.
De m�me les personnages de Jabal, Jubal et Tubal-Ca�n ont des analogies dans presque toutes les mythologies. Ainsi chez les Ph�niciens le troisi�me couple de h�ros mythiques commence � habiter des villages et � �lever des troupeaux. D�apr�s une autre tradition ph�nicienne, la troisi�me g�n�ration humaine comprend trois fr�res, qui portent les noms de lumi�re, feu et flamme, parce qu�ils ont �t� les inventeurs du feu. Les personnages de Tubal-Ca�n et de Naama rappellent Vulcain et V�nus des mythologies grecque et latine, de m�me que Jabal et Jubal font penser � Apollon, � la fois dieu de la musique et dieu des troupeaux.
Si l�on compare ces quelques donn�es renferm�es dans les traditions pa�ennes avec le r�cit biblique, la sup�riorit� de ce dernier s�impose. Elle est plus �vidente encore si l�on fait porter la comparaison sur les donn�es chronologiques.
La chronologie babylonienne, par exemple, la seule qui ait pu �tre fix�e d�une mani�re certaine, attribue aux r�gnes des dix rois primitifs une dur�e de 120 sares, p�riodes de 3600 ans chacune, soit 432 000 ans. La dur�e de la vie des diff�rents rois varie entre 10 800 et 6 800 ans. Il a �t� reconnu que ces chiffres fabuleux reposaient sur des donn�es astronomiques, tandis qu�il est impossible de ramener ceux de la Gen�se � un syst�me quelconque.
Apr�s cet aper�u rapide, nous avons tous les �l�ments n�cessaires pour nous prononcer sur la valeur de nos g�n�alogies bibliques. Leur sup�riorit� ressort tout d�abord du caract�re vraiment humain des personnages : tandis que les autres peuples ont fait de leurs anc�tres et des premiers inventeurs des h�ros surnaturels et m�me des dieux, les H�breux leur ont conserv� leur caract�re d�hommes mortels et m�me de p�cheurs.
Un second trait qui distingue le r�cit biblique, c�est son caract�re essentiellement moral : tandis que chez les autres peuples on ne trouve qu�une seule lign�e o� la prosp�rit� mat�rielle se d�veloppe, combin�e quelquefois avec le progr�s du mal physique, la Bible distingue deux races : l�une, la race m�chante, o� la d�cadence morale marche de pair avec les progr�s de la civilisation; l�autre, la race juste, dans le sein de laquelle on discerne divers degr�s de perfection morale.
Plusieurs interpr�tes ont reconnu cette sup�riorit� du r�cit biblique, mais ont suppos� que la mythologie primitive des Isra�lites �tait toute semblable � celle des autres peuples, et qu�elle s�est purifi�e peu � peu sous l�influence de leurs id�es monoth�istes. Mais dans le domaine du mythe et de la l�gende, on amplifie plut�t que de simplifier, et la question est toujours de savoir d�o� viennent aux Isra�lites ce monoth�isme et ce caract�re constamment moral de leurs traditions qui les �l�vent au-dessus de tous les autres peuples.
Il nous parait donc que ce r�cit contient la tradition historique primitive maintenue pure au sein de la race monoth�iste, tandis qu�ailleurs elle s�est charg�e d��l�ments �trangers dans la mesure o� les peuples s��loignaient de la v�rit� religieuse. Lorsque l�homme s��loigne du seul vrai Dieu, il est r�duit � s�en cr�er d�autres � son image, et il est tout naturel qu�il se mette alors � adorer ces anc�tres glorieux qui ont invent� les arts dont il b�n�ficie � chaque instant. En m�me temps, ne sachant plus distinguer dans son propre c�ur entre le bien et le mal, il efface instinctivement cette distinction de l�histoire et en vient de cette mani�re � confondre en une seule deux races qui ne diff�raient que par leur caract�re moral.