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Bible Commentaries
Jean 21

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versets 1-25

Simon Pierre venait de traverser une crise morale d�o� il doit sortir compl�tement gu�ri.

Il est vrai que sa repentance profonde avait commenc� son rel�vement (Matthieu 26:75; Marc 14:72; Luc 22:62, note). Mais ses rapports avec le Sauveur, profond�ment troubl�s par son reniement, devaient �tre r�tablis en leur entier.

Tel est le but de J�sus, dans cet entretien. Il fait subir � son disciple un examen de conscience et de c�ur que celui-ci n�oubliera jamais. J�sus ne l�interroge pas sur sa foi, qui n�avait pas d�failli, gr�ce � l�intercession du Sauveur (Luc 22:32); mais sur son amour, qui �tait devenu suspect par son infid�lit�.

Or, l�amour du Sauveur est l��me de la vie chr�tienne et de tout apostolat v�ritable. Ce n�est donc pas sans intention que J�sus ne d�signe pas son disciple par le nouveau nom qu�il lui avait donn�, celui de Pierre, ou de C�phas, Roc (Jean 1:43; Matthieu 16:18); mais par son ancien nom : Simon, fils de Jona (B, C, D, Itala portent : Jean), trois fois prononc�, et qui rappelait � son disciple son �tat d�homme naturel et de p�cheur.

Quelques ex�g�tes ont pr�tendu que cette appellation r�p�t�e n�avait d�autre but que de donner plus de solennit� � l�entretien; mais l�opinion que nous venons d�exprimer est �galement soutenue par des interpr�tes tels que R. Stier, Hengstenberg, MM. Luthardt et Godet.

Toutefois, si la question de J�sus pouvait �tre humiliante pour son disciple, elle prouve que J�sus n�avait point cess� de l�aimer; c�est l�amour qui recherche l�amour. Et c��tait l�, en m�me temps, la mani�re la plus d�licate d�assurer Pierre qu�il lui pardonnait son coupable reniement.

Il y a, dans la question de J�sus, un mot qu�il faut bien remarquer : M�aimes-tu, plus que ne font ceux-ci ? c�est-�-dire plus que tes condisciples pr�sents � cet entretien.

C��tait l� une allusion �vidente et humiliante pour Pierre, � sa parole pr�somptueuse (Jean 13:37; Marc 14:29).

Puisqu�il s�y �tait ainsi engag�, Pierre devait l�aimer plus que tous les autres.

Pierre, s�r de sa sinc�rit�, affirme r�solument son amour pour son Ma�tre. Mais on remarque, dans sa r�ponse, trois restrictions importantes.

D�abord, instruit par sa triste exp�rience, se d�fiant de lui-m�me, il en appelle � Celui qui seul conna�t son c�ur et peut juger de son amour : Tu sais que je t�aime.

Puis, tandis que J�sus en lui disant : M�aimes-tu ? Se sert d�un verbe qui d�signe l�amour profond et religieux de l��me, Pierre emploie un terme qui signifie l�affection du c�ur, sentiment purement humain, n�osant pas affirmer plus que cela.

Enfin, il se garde bien de se comparer avantageusement � d�autres, et il ne rel�ve pas ces mots : plus que ceux-ci. Sa chute et sa repentance ont produit l�humilit�.

Grec : Mes petits agneaux.

Il y a dans l�original un gracieux diminutif qui trahit une grande tendresse, un c�ur �mu en faveur de ceux que J�sus d�signe ainsi. Et par l�, il recommande avant tout aux soins de son disciple les petits et les faibles, ceux qui, comme lui, �taient expos�s � tomber.

Par ces paroles et par celles qui vont suivre, il est �vident que J�sus r�int�grait son disciple dans ses rapports avec lui et dans son apostolat.

Quelques ex�g�tes (M. Weiss, entre autres) n�admettent pas qu�il s�agisse de la r�int�gration de Pierre dans l�apostolat, attendu qu�il avait d�j� �t� r�habilit� avec tous ses condisciples par la parole de J�sus (Jean 20:21), et que l�apostolat n�est jamais compar� � l�office d�un berger.

Le but de J�sus serait donc de replacer Pierre dans sa position de chef de la communaut� chr�tienne (Matthieu 16:18). Mais cette derni�re pens�e ne ressort point de notre r�cit, et il nous para�t �vident que Pierre, profond�ment d�chu par son reniement devait �tre personnellement relev� devant tous et � ses propres yeux, et r�tabli d�une mani�re particuli�re dans sa dignit� d�ap�tre de J�sus-Christ.

Il lui dit (grec) de nouveau, une seconde fois.

Ce pl�onasme est destin� � marquer fortement la r�p�tition de cette question qui devait faire rentrer Pierre plus profond�ment en lui-m�me, pour lui permettre de sonder son c�ur et de s�assurer qu�il aimait r�ellement le Sauveur; car c��tait l�, d�apr�s tout l�entretien, la condition de sa r�habilitation.

J�sus, apr�s la seconde et franche d�claration de son disciple, lui confie ce qu�il a de plus pr�cieux, ses brebis, les �mes qu�il a rachet�es au prix de son sang.

Et ici, le verbe que nous traduisons encore par pa�tre exprime toute l�action du berger qui nourrit, surveille et conduit son troupeau (Actes 20:28). L�ap�tre n�oublia pas la belle et s�rieuse signification de cette parole (1 Pierre 5:2).

B, C portent : mes petites brebis, au lieu de mes brebis. Plusieurs �diteurs et ex�g�tes adoptent ce diminutif qui exprimerait le tendre amour de J�sus pour ceux qui lui appartiennent.

Pierre dut sentir que cette troisi�me question renfermait une allusion �vidente � son triple reniement qui devait �tre r�par� par une triple d�claration de son amour pour Celui dont il avait dit : �?Je ne connais pas cet homme?� (Matthieu 26:72).

Et ici, J�sus emprunte � son disciple le verbe par lequel celui-ci avait, avec modestie, affirm� son attachement pour lui, comme s�il mettait en doute cette affection m�me (verset 16, seconde note.) La question, sous cette forme, dut p�n�trer comme un trait jusqu�au fond du c�ur de ce pauvre disciple et y atteindre les derniers restes de son ancienne pr�somption et de sa confiance en lui-m�me.

Elle �tait bien naturelle, cette tristesse du disciple ainsi examin� et sond� !

En effet, la troisi�me question de J�sus dans les termes o� elle �tait formul�e, ne lui rappelait pas seulement son p�ch�, mais elle paraissait exprimer une certaine d�fiance, qui subsistait malgr� toutes ses affirmations.

Aussi Pierre, humili�, mais p�n�tr� d�un amour sinc�re pour son Ma�tre, en appelle avec confiance � la connaissance parfaite que celui-ci avait du c�ur de son disciple : Seigneur, tu sais toutes choses, tu connais que je t�aime !

Pierre sort vainqueur de cette rude �preuve. Pour la troisi�me fois, le Seigneur lui confie le soin de son troupeau, le r�int�gre dans son apostolat et lui rend la consolante assurance d�une pleine r�conciliation avec lui. Mais lui, de son c�t�, n�oubliera jamais que ce troupeau dont la conduite lui est confi�e n�est pas � lui, mais appartient � son Ma�tre, qui trois fois a dit clairement mes agneaux, mes brebis (1 Pierre 5:3).

J�sus continue l�entretien avec son disciple; et par cette d�claration solennelle, qui appartient exclusivement au quatri�me �vangile : En v�rit�, en v�rit�, il lui annonce ce qui lui arrivera dans cette vocation o� il vient de le r�int�grer.

C�est au sein de grandes �preuves que Pierre sera appel� � t�moigner � son Ma�tre l�amour qu�il lui a d�clar� par trois fois.

Cette pr�diction rev�t la forme d�une image vivante : Pouvoir se ceindre soi-m�me, rattacher autour des reins, pour la marche ou le travail, le long costume oriental; aller on l�on veut, c�est la marque de l�ind�pendance, de l�activit� de la force.

Tel �tait alors Pierre : quand tu �tais plus jeune (ce comparatif et le verbe � l�imparfait montrent que J�sus se place au point de vue de cet avenir qu�il va lui annoncer).

Pierre usait abondamment de cette libert�, selon la nature de son caract�re ardent et prompt. En effet quand le Sauveur lui parlait ainsi il n��tait plus un jeune homme, puisqu�il �tait mari� (Matthieu 8:14).

Bien rapidement viendra la vieillesse qui le mettra dans la d�pendance d�un autre, et le forcera � renoncer � sa volont�, � son activit� propres. Pour un homme du caract�re de Pierre, une telle abdication devait �tre d�j� un p�nible sacrifice.

Mais voici qui est plus grave encore : il sera r�duit � �tendre ses mains et � se livrer passivement � cet autre qui le ceindra, le liera et le m�nera de force (grec portera) o� il ne voudra pas, c�est-�-dire � la mort (verset 19). Alors il prouvera, � lui-m�me et aux autres, qu�il aime le Sauveur, auquel il saura faire le sacrifice de sa vie.

Tel est �videmment le sens de cette pr�diction.

Mais les interpr�tes se divisent sur la signification de ces mots : tu �tendras tes mains.

Les uns, depuis les P�res jusqu�� de Wette, Tholuck, Hengstenberg, Ewald, prennent cette expression dans un sens litt�ral signifiant que Pierre souffrira le supplice de la croix. Nous aurions donc ici la pr�diction pr�cise du fait rapport� par Tertullien, Orig�ne, Eus�be (Histoire Eccl�siastique III, 1), que Pierre fut crucifi�. Le verset verset 19 semble confirmer cette explication.

D�autres ex�g�tes (Meyer MM. Weiss, Luthardt, Godet) pensent que ces mots : tu �tendras tes mains ne peuvent d�signer l�attitude de l�homme qui se laisse clouer sur la croix, car ils pr�c�dent ceux qui d�peignent l�ap�tre saisi et conduit au supplice, qu�ils appartiennent donc simplement � l�image par laquelle J�sus repr�sente la passivit� qui n�oppose aucune r�sistance.

Ce verset est une remarque de l��vang�liste, par laquelle il explique l�image qui pr�c�de.

J�sus disait cela, indiquant de quelle mort, c�est-�-dire de quelle esp�ce de mort Pierre mourrait.

C�est ici la troisi�me fois que cette phrase se trouve, identique, dans notre �vangile (Jean 12:33; Jean 18:32), et elle montre, pour le dire en passant, que notre chapitre en fait partie.

Les deux premi�res fois, elle s�applique � la mort de J�sus et le contexte montre qu�il s�agit de sa mort sur la croix.

Des interpr�tes en ont conclu que dans notre passage de m�me, elle d�signe le crucifiement de Pierre.

Ceux au contraire qui ne trouvent pas cette id�e dans l�image du verset pr�c�dent pensent que l��vang�liste a voulu dire que Pierre glorifierait Dieu par la mort du martyre sans sp�cifier le genre du supplice.

C�est par cette mort que Pierre devait glorifier Dieu. Mourir au service de Dieu et pour la v�rit� divine c�est bien la mani�re la plus �minente de contribuer � sa gloire dans ce monde (comparer Philippiens 1:20; 1 Pierre 4:16).

Aussi, parmi les chr�tiens des premiers si�cles, glorifier Dieu �tait devenu synonyme de souffrir le martyre.

Suis-moi dans cette voie o� tu t�es engag� (versets 15-17), dont je viens de te pr�dire l�issue, et qui, pour toi comme pour moi, aboutira � la mort (comparer Jean 21:22; Jean 13:36; Matthieu 10:38; Matthieu 9:9).

On a donn� de cet ordre si solennel, qui, au fond, concerne tous les chr�tiens, des explications qui le rendent parfaitement insignifiant.

Ainsi, J�sus aurait voulu dire : �?Suis-moi, l� o� je vais te conduire pour m�entretenir seul avec toi?�.

Les interpr�tes modernes adoptent cette explication, parce que le m�me verbe suivre est employ� au verset 20 pour d�signer l�acte de Jean qui vient apr�s J�sus et Pierre (grec qui suit).

Mais elle n�est admissible que si l�on ajoute, avec M. Godet :

Il ne r�sulte pourtant pas de l� que le sens de l�ordre : suis-moi, soit purement ext�rieur. Il est clair que par ce premier pas Pierre rentre dans cette voie de l�ob�issance envers J�sus qui le conduira au terme tragique de son apostolat. C�est ainsi que le sens sup�rieur se lie naturellement � l�inf�rieur, aussi bien que Jean 1:44. Ce symbolisme fait le fond de l��vangile de Jean tout entier.

Il para�t que J�sus, pendant son entretien avec Pierre, s��tait mis en marche et que Jean les suivait, afin de ne pas rester s�par� de son Ma�tre.

Pierre s��tant retourn� le voit et adresse � J�sus la question du verset 21.

On a vu que la mani�re dont Jean se d�signe comme le disciple que J�sus aimait lui est tr�s habituelle (Jean 13:23; Jean 19:26; Jean 20:2); et ici, il ajoute m�me avec �motion un souvenir r�cent (Jean 13:25) qui explique fort bien pourquoi il ne pensait pas �tre indiscret en suivant J�sus et Pierre pour prendre part � leur entretien.

D�autres interpr�tes pensent que cette d�signation si compl�te de Jean montre que ce n�est pas lui qui tient la plume (comparer verset 7, 1re note).

Pierre a compris ce que J�sus venait de lui annoncer sur son avenir (versets 18, 19) et, plein d�un s�rieux et sympathique int�r�t pour un condisciple qu�il aimait, il demande : (grec) Seigneur, mais celui-ci, quoi ? que lui arrivera-t-il dans l�avenir ? Devra-t-il aussi te suivre jusqu�� la mort ?

Question tr�s naturelle pour un caract�re tel que celui de Pierre, et il faut m�conna�tre �trangement les dispositions qui alors, remplissaient son c�ur (versets 15-17), pour attribuer ces paroles � une simple curiosit� (de Wette) ou m�me � un sentiment de jalousie � l��gard de Jean (Meyer).

Il y a s�rement une l�g�re d�sapprobation de la question de Pierre dans ces mots, que t�importe ? et dans ceux-ci : toi, suis-moi ! (verset 19, seconde note).

Peut �tre J�sus trouvait-il que Pierre dans la vivacit� de ses impressions, s�oubliait trop vite lui-m�me et les s�rieuses paroles qu�il venait d�entendre, pour s�occuper de son condisciple. Et pourtant il donne � Pierre une r�ponse qu�il lui expliqua sans doute, mais qui, pour nous, reste obscure.

Il n�est donc pas �tonnant qu�elle ait �t� l�objet d�interpr�tations tr�s diverses. Nous signalerons ici les principales, afin de mettre le lecteur sur la voie de se former une conviction personnelle. Toute la difficult� g�t dans ces mots : jusqu�� ce que je vienne.

  1. Meyer les prend dans leur sens le plus ordinaire, comme signifiant le retour de Christ pour le jugement du monde, que l��ge apostolique attendait dans un avenir prochain; en sorte que J�sus voudrait dire : Jean vivra jusqu�� cet �v�nement et ne passera pas par la mort (verset 23), mais sera �?chang�?� � la venue du Seigneur (1 Corinthiens 15:51-52; 1 Thessaloniciens 4:17).
  2. D�autres appliquent ces mots � la destruction de J�rusalem envisag�e comme pr�lude de la venue de Christ et du jugement dernier (Lange Luthardt).
  3. Selon d�autres (Bengel, Hengstenberg, Ebrard), il s�agirait de la venue du Seigneur � l��poque de la grande lutte du christianisme contre le paganisme sous Domitien, �poque o� J�sus viendrait � son disciple Jean et lui r�v�lerait les destin�es de l��glise d�crites dans l�Apocalypse.
  4. Olshausen et Ewald pensent que J�sus pr�disait � Jean une longue vie suivie d�une mort douce quand il viendrait le prendre � lui, selon sa promesse (Jean 14:3).
  5. M. Godet, en d�clarant l�explication de Lange et de Luthardt (N2) la moins invraisemblable de celles qui ont �t� propos�es, ajoute : �?Comme l��poque primitive de l�humanit� a eu son H�noch l��poque th�ocratique son �lie, l��poque chr�tienne pourrait bien avoir son Jean� Jean n�accompagnerait-il pas d�une mani�re myst�rieuse la marche de l��glise terrestre, comme dans la sc�ne de la p�che il avait accompagn� jusqu�au rivage la barque abandonn�e brusquement par Pierre ??� (voir la note suivante.)

Codex Sinaiticus, Itala omettent : que t�importe ?

Grec : �?Cette parole se r�pandit parmi les fr�res (les chr�tiens), que ce disciple ne meurt pas?�.

Cette parole est celle de J�sus (verset 22) interpr�t�e dans le sens que Jean ne mourrait pas.

Le verbe au pr�sent ne meurt pas, montre que ce disciple, quoique tr�s �g�, vivait encore. Mais si, dans un prochain avenir, il arrivait qu�il mour�t, il se trouverait que la parole de J�sus, ainsi comprise, ne se v�rifierait pas, et ce serait l� un sujet d�achoppement pour la foi des fr�res.

C�est pourquoi l��vang�liste a � c�ur de rectifier l�interpr�tation qu�on donnait de cette parole.

Pour cela, il rappelle d�abord simplement que J�sus n�a pas dit qu�il ne mourrait pas; puis il cite textuellement le verset 22 en lui laissant son sens hypoth�tique : si je veux (Quelle autorit� divine dans ce mot : si je veux !).

Il fallait donc que Jean lui-m�me n�admit pas l�interpr�tation qu�il r�fute comme une erreur, ou du moins qu�il f�t dans l�incertitude � cet �gard. Cette rectification ne nous conduirait-elle pas au vrai sens du verset 22 ?

J�sus ne voulant pas r�pondre � la question de Pierre, lui imposerait le silence par une simple supposition : si je veux, ce n�est pas ton affaire, mais la mienne, toi, suis-moi !

Ce disciple est �videmment celui dont il est parl� dans les versets 20-23, Jean notre �vang�liste, qui s�est si clairement d�sign� au verset 20.

Il faut remarquer le verbe au pr�sent, rend t�moignage (grec t�moigne), faisant un contraste frappant avec cet autre verbe � l�aoriste : les a �crites.

Le premier montre que Jean vivait encore, le second certifie que, non seulement Jean 21, mais tout l��vangile a cet ap�tre pour auteur : c�est lui qui a �crit ces choses.

En effet, cette attestation est beaucoup trop solennelle pour ne s�appliquer qu�aux quelques r�cits de l�appendice. Ainsi en jugent la plupart des ex�g�tes.

On comprend d�s lors de quel poids est cette solennelle d�claration de la v�rit� du t�moignage que notre �vang�liste a laiss� � l��glise chr�tienne pour tous les temps, en �crivant ce livre.

Mais on a soulev�, au sujet de ce verset, une question qui est r�solue en deux sens divers : qui rend ce t�moignage � la v�rit� de notre �vangile ? Plusieurs �minents interpr�tes (Tholuck, Br�ckner, Luthardt MM. Weiss, Godet) l�attribuent aux anciens de l��glise d��ph�se qui entouraient l�ap�tre et qui auraient �t� charg�s par lui de publier et de r�pandre son �vangile.

Cette opinion se fonde d�abord sur ce verbe au pluriel : nous savons, qui ne se retrouve pas ailleurs dans notre �vangile et qui indique une pluralit� dans ceux qui rendent ce t�moignage; elle se fonde, ensuite, sur une tradition tr�s ancienne conserv�e par des P�res de l��glise et consign�e dans le fragment de Muratori et selon laquelle Jean �crivit son �vangile � la demande de ces m�mes anciens, auxquels il confia ensuite le soin de le publier.

Nous aurions donc ici leur important t�moignage, le plus ancien de tous ceux qui confirment l�authenticit� de notre �vangile.

D�autres interpr�tes, frapp�s de la ressemblance de cette attestation et de l�affirmation Jean 19:35 (comparez 3 Jean 1:12), soutiennent qu�elle est de Jean lui-m�me (Ainsi Hengstenberg, Lange, Meyer et d�autres).

S�il en est ainsi, nous aurions dans ce verset la confirmation par l��vang�liste du t�moignage consign� au Jean 19:35, et la conclusion de tout son livre, qu�il aurait ajout�e apr�s l�avoir achev�, � la conclusion pr�c�dente (Jean 20:30).

De ces deux suppositions la premi�re nous para�t cependant la mieux fond�e.

Ce verset est retranch� par Tischendorf, sur l�autorit�, il est vrai, du seul manuscrit du Sina�. Dans ce document m�me il a �t� introduit, d�apr�s Tischendorf, par un correcteur.

D�apr�s d�autres critiques, il faisait partie d�j� du texte primitif de ce manuscrit.

Mais si on le consid�re en lui-m�me, on arrive facilement � la conviction qu�il n�appartenait pas originairement � notre �vangile.

En effet :

  1. Il ne renferme qu�une r�p�tition assez gauche de la belle conclusion de Jean 20:30
  2. Il a recours � une hyperbole qui, prise � la lettre, renferme une �trange exag�ration.
  3. On ne retrouve dans ce verset ni le style ni la noble simplicit� de Jean qui jamais ne dit je et jamais n�emploie le verbe que nous rendons par je pense.
  4. Le verset 24 est �videmment une conclusion du r�cit de Jean apr�s laquelle il ne peut pas avoir r�p�t� celle du Jean 20:30 en en d�naturant le sens.
  5. Les Ex�g�tes qui attribuent le verset 24 aux anciens d��ph�se, qui disent nous, supposent que le verset 25 (dont l�auteur dit je) a �t� �crit par un autre personnage; la fin de ce chapitre proviendrait donc de deux sources diff�rentes : les anciens et un inconnu suppos� !

L�affirmation claire et ferme du verset 24 cl�t tout le r�cit de Jean et, en particulier, l�admirable Jean 21 dans lequel l�ap�tre raconte la manifestation que J�sus ressuscit� accorda � ses disciples : d�abord dans un acte de sa puissance qui symbolisait les immenses b�n�dictions dont leurs travaux seront couronn�s; ensuite dans un acte de son insondable amour qui r�tablit un disciple d�chu dans sa relation avec son Sauveur et dans son apostolat; enfin par un acte de sa science divine, annon�ant � ses deux principaux disciples leur destin�e future.

Ainsi, comme l�observe avec justesse M. Godet, ce dernier chapitre de notre �vangile nous ram�ne au premier.

L� (Jean 1:35 et suivants) Jean nous fait conna�tre les commencements de ces relations intimes et saintes de J�sus avec ses disciples; ici, il les confirme d�finitivement sur le fondement de la foi qu�ils ont acquise.

D�sormais il ne leur restera plus qu�� entrer dans une communion beaucoup plus intime encore avec leur Sauveur glorifi� et invisible.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 21". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/john-21.html.
 
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