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Bible Commentaries
Jean 8

Bible annotéeBible annotée

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versets 1-59

On trouve une description semblable dans Luc 21:37-38.

Le dernier verset de Jean 7 et les deux premiers par lesquels s�ouvre notre Jean 8 forment une sorte d�introduction � l�histoire de la femme adult�re qui va suivre. Ils font partie du fragment dont l�authenticit� est contest�e.

Voici d�abord, � cet �gard, l��tat des documents sur lesquels s�appuie la critique du texte.

  1. Un grand nombre de manuscrits, Codex Sinaiticus, B, A, C, etc., du quatri�me au neuvi�me si�cle, omettent enti�rement ce r�cit, et plusieurs de ceux qui l�ont conserv� le marquent de signes de doute.
  2. Les versions anciennes, sauf quelques manuscrits de l�Itala ne le renferment pas davantage.
  3. Les P�res de l��glise des trois premiers si�cles, et m�me Chrysostome, ne le mentionnent pas comme renferm� dans notre �vangile. Orig�ne, qui s�est occup� sp�cialement de l��tat du texte, n�en parle pas.
  4. Dans plusieurs documents, ce morceau se trouve plac� � la fin de l��vangile de Jean; dans quelques autres � la suite de Luc 21.
  5. Ces versets abondent en variantes diverses, ce qui est toujours un signe peu favorable � l�authenticit�.
  6. Le style de ce r�cit n�est pas celui de Jean; il porte tous les caract�res des narrations synoptiques.

Aussi la plupart des critiques et des ex�g�tes se refusent-ils � consid�rer ce r�cit comme faisant partie de l��vangile de Jean. Ainsi Erasme, Calvin, B�ze L�cke, Tholuck, Olshausen, de Wette Reuss, Hengstenberg, Meyer, MM. Weiss, Luthardt, Keil, Godet, et tous les modernes �diteurs du texte. Rappelons, d�autre part, que sept majuscules (dont D), du sixi�me au neuvi�me si�cle, et un tr�s grand nombre de minuscules, aussi bien que quelques exemplaires de l�Itala, la Vulgate, la version syriaque de J�rusalem, contiennent ce r�cit sans le marquer d�aucun signe de doute.

J�r�me, �crivant au quatri�me si�cle, t�moigne (Adversus Pelagium, 2, 17) que cette relation se trouvait �?en plusieurs manuscrits, tant grecs que latins?�.

Aussi plusieurs interpr�tes �minents, Augustin, Bengel, Hug, Ebrard, Stier, Lange, soutiennent-ils l�authenticit� de ce fragment all�guant avec Augustin qu�il n�a �t� retranch�, � l�origine, que par la crainte de l�influence morale qu�il pouvait exercer � une �poque o�, d�une part, un grand rel�chement des m�urs et, d�autre part, un faux asc�tisme s��taient introduits dans l��glise.

Quant � la v�rit� historique du fait, on peut dire avec Meyer :

Cette histoire porte un tel cachet d�originalit�, il est si �vident qu�elle n�est imit�e d�aucun autre r�cit de la tradition �vang�lique, qu�il est impossible d�y voir une l�gende d�un temps post�rieur, sa v�rit� interne se justifie facilement par l�ex�g�se, malgr� les doutes qu�on a soulev�s.

Le r�cit est en tout cas fort ancien, Eus�be rapporte (Histoire Eccl�siastique 3.39) que l��crit de Papias sur les �vangiles contenait l�histoire d�une femme qui, � cause de ses p�ch�s, fut accus�e devant le Seigneur. �?Cette histoire, ajoute-t-il, se trouve dans l��vangile des H�breux?�.

Cela prouverait que notre r�cit appartient � la tradition apostolique. Il a �t� ins�r� dans la suite � cette place, parce que le pi�ge tendu � J�sus (verset 6) paraissait en harmonie avec les dispositions hostiles des autorit�s � son �gard (Jean 7:32-45 et suivants).

Qui �taient ces scribes (terme �tranger au style de Jean) et ces pharisiens, et quelle �tait leur mission ?

Souvent on a vu en eux des d�l�gu�s du sanh�drin et, par cons�quent, des juges de la malheureuse femme qu�ils am�nent. Ils viendraient, avant d�instruire son proc�s, proposer � J�sus une question juridique concernant l�accus�e.

Cette vue fausse de la situation a �t� la source de la plupart des difficult�s historiques qu�on a trouv�es dans notre r�cit. Quelle apparence que le conseil souverain de la nation juive, qui m�prisait et ha�ssait J�sus, et venait d�envoyer des huissiers pour l�arr�ter (Jean 7:32-45), voul�t lui soumettre officiellement la cause d�une accus�e qu�il avait � juger ! Et quelle apparence que J�sus e�t consenti � se prononcer dans une affaire qui ressortissait exclusivement au tribunal ! (comparer Luc 12:14).

Non, ces hommes n�agissent que sous leur inspiration individuelle, et ils viennent, comme ils l�avaient fait souvent, proposer � J�sus une question captieuse (verset 6, note). Pour cela, aveugl�s par l�hypocrisie et la haine, ils auront la cruaut� de produire en public la malheureuse femme dont ils se sont empar�s, et qui n��tait encore ni jug�e, ni condamn�e (verset 9, note).

Ici encore on a contest� la v�rit� de notre r�cit. La peine de mort �tait prononc�e contre l�adult�re (L�vitique 20:10; Deut�ronome 22:22) mais la lapidation, n��tait inflig�e, selon la lettre de la loi, qu�� la fianc�e infid�le (Deut�ronome 22:24) les pharisiens n�auraient donc pas eu le droit de dire que Mo�se avait ordonn� ce genre de supplice. Mais comme, en fait, on l�appliquait lorsque la loi n�en prescrivait pas d�autre (Exode 31:14; comparez avec Nombres 15:32-36), ils pouvaient s�appuyer de l�usage, pour prononcer ces paroles.

Meyer r�sout autrement la difficult�. Pour retrouver ici exactement la lettre de la loi, il admet que la femme dont il s�agit �tait en effet une fianc�e devenue infid�le. Cela est tr�s peu probable.

En quoi consistait l��preuve, ou le pi�ge tendu au Sauveur ? Cette question est r�solue de mani�res diverses par les interpr�tes.

L�cke et de Wette la d�clarent m�me insoluble !

La plupart l�expliquent ainsi : si J�sus se pronon�ait contre la lapidation, les pharisiens l�auraient accus� aupr�s du sanh�drin comme contempteur de la loi de Mo�se, s�il s��tait prononc� pour le supplice, ils l�auraient d�nonc� � l�autorit� romaine comme les incitant � usurper un droit � celui de mettre � mort qui ne leur appartenait plus.

Cette derni�re supposition est invraisemblable. Pilate ne se serait pas �mu du fait qu�un simple rabbin galil�en avait donn� son avis dans une question semblable. Et lors m�me que J�sus e�t �t� comp�tent pour prononcer une sentence capitale, le gouverneur restait toujours libre de ne pas la confirmer.

Le sanh�drin lui-m�me n�h�sitera pas � condamner J�sus � mort sans s��tre assur� au pr�alable si Pilate ratifierait son jugement, et Pilate ne lui en fera pas un grief.

Nous comprenons donc le pi�ge dress� � J�sus d�une mani�re un peu diff�rente : si J�sus s��tait prononc� pour l�application rigoureuse de la loi, les pharisiens l�auraient accus� non aupr�s de l�autorit� romaine, mais devant tout le peuple juif, comme un homme d�chu de son r�le de Messie mis�ricordieux, qui jusqu�ici avait annonc� la gr�ce et le pardon aux plus grands p�cheurs, et Lui, maintenant, voulait r�tablir une loi que sa rigueur m�me avait fait tomber en d�su�tude.

Ainsi, selon sa r�ponse, accuser J�sus devant le sanh�drin comme m�prisant la loi, ou le discr�diter devant le peuple comme rigoriste, tel �tait le dilemme dans lequel ses ennemis esp�raient l�enfermer. Cette explication est celle de Luther, Calvin, Bengel, Tholuck et d�autres.

J�sus �tait assis dans l�un des parvis du temple (verset 2); il n�avait donc qu�� se baisser en avant pour �crire sur la terre.

Mais quelle �tait son intention ? �videmment, comme cette attitude �tait peu respectueuse � l��gard de ceux; qui lui adressaient la parole, c��tait leur dire tacitement qu�il ne voulait pas leur r�pondre, ni, en particulier, s�immiscer dans une affaire juridique qui ne regardait que leurs tribunaux (comparer Luc 12:14).

L�ex�g�te ne doit donc pas se demander ce que J�sus �crivait. Tout au plus pourrait-on penser qu�il �crivait la sentence qu�il va prononcer (verset 7).

D�abord, lorsque la femme est accus�e, Christ, comme s�il �tait occup� d�autre chose, ne r�pond rien, voulant �carter de lui cette question qui appartenait � la connaissance du magistrat politique. Ensuite, comme on le pressait, il prononce une sentence, non sur la femme, mais sur les p�ch�s de ceux-l� m�me qui l�accusaient.� M�lanchthon

R�ponse divine qui confond la ruse des accusateurs, enfonce dans leur conscience les traits br�lants de leurs propres p�ch�s, laisse la loi intacte, sanctionne la Justice, donne un libre cours � la mis�ricorde et, sans att�nuer le crime, fait comprendre qu�il peut y avoir au dedans de l�homme des p�ch�s pires, aux yeux de Dieu, que les plus grossi�res transgressions !

Cette sentence tombant comme un coup de foudre sur les adversaires, leur enl�ve tout moyen et toute envie d�accuser le Sauveur, soit devant le sanh�drin, soit aupr�s du peuple. S�ils veulent appliquer la loi dans sa rigueur, c�est leur affaire et m�me ils devront eux-m�mes y mettre la main, car, d�apr�s cette loi, ce sont les t�moins qui doivent, les premiers, jeter la pierre sur le condamn� (Deut�ronome 17:7; comparez Actes 7:58).

Mais J�sus met � cela une condition qu�aucun ne pourra remplir : Que celui de vous qui est sans p�ch� !� Ce n�est pas que J�sus veuille accuser ainsi tous ces hommes d��tre des adult�res, mais si l�on consid�re ce p�ch� � la lumi�re du principe qu�il a pos� lui-m�me (Matthieu 5:28), qui en est innocent ? Et combien de convoitises charnelles sont des violations flagrantes du commandement de Dieu !

Telle est l�interpr�tation de cette parole, d�apr�s le contexte. Mais quelques interpr�tes pensent que J�sus entend par ce mot, sans p�ch�, �tre exempt de toute transgression quelconque. Nous ne pouvons partager cette opinion, car J�sus aurait pos� ainsi une condition impossible qui, comme telle, n�aurait pu atteindre la conscience des accusateurs de la femme.

Cette parole de J�sus a une port�e morale qui s��tend bien au-del� du cas actuel, elle est propre � faire rentrer en eux-m�mes tous ceux qui, comme les pharisiens du texte, se constituent les accusateurs et les juges de leurs fr�res, en sondant leur c�ur ils y trouveront toujours assez de raisons de garder le silence, de s�humilier et de n��prouver pour les plus grands p�cheurs qu�une tendre compassion (Matthieu 7:1-5; Romains 2:1).

Cette seconde fois, J�sus voulait sans doute signifier qu�il n�ajouterait plus aucune parole en cette affaire (verset 6, note).

Quels que fussent l�aveuglement et l�endurcissement de ces pharisiens, il est des situations o� l�homme ne peut r�sister � la force de la v�rit� morale. Que sera ce au jour du jugement ? Chaque p�cheur, se voyant � la lumi�re de la saintet� divine, prononcera lui-m�me sa propre sentence.

Il faut remarquer cet imparfait qui peint la sc�ne, ils sortaient, on les voit d�filer un � un. Ce sont les plus �g�s qui commencent, �tant assez avis�s pour ne pas s�exposer � une nouvelle confusion, et tous suivent, jusqu�aux derniers.

Ce mot d�signe les derniers qui sortent, et non un rang qu�ils auraient observ� entre eux.

Le fait qu�ils abandonnent ainsi la femme qu�ils accusaient, montre jusqu�� l��vidence qu�il n�y avait rien d�officiel dans la mission qu�ils s��taient donn�e � eux-m�mes, par haine contre le Sauveur.

Les mots repris par la conscience manquent dans un grand nombre de manuscrits; s�ils ne sont pas authentiques, ils n�en expriment pas moins un fait int�rieur qui est �vident par lui-m�me.

Au milieu des disciples et du peuple, car il est clair que ceux-ci n��taient pas sortis avec les pharisiens. La femme restant seule avec J�sus, c��tait, comme le dit si bien Augustin : �?la mis�re avec la mis�ricorde?�.

Le fait qu�elle reste l�, au lieu de profiter de la confusion pour se d�rober � tous les regards, montre que la premi�re parole de J�sus a produit sur elle une impression d�humiliation un mouvement de repentance que bien des interpr�tes n�ont pas su voir dans cette histoire. La parole que J�sus va prononcer suppose et prouve cette impression. L�angoisse de la mort est �t�e � cette pauvre femme, mais c�est pour faire place � l�angoisse de la conscience qui n�est pas moins grande. Que va lui dire le Sauveur, lui qui est �?sans p�ch� !?� Apr�s avoir rappel� le droit mosa�que de �?la premi�re pierre?�, contredira-t-il la loi de Mo�se, ou va-t-il la confirmer contre la p�cheresse ? Elle reste l� et attend sa sentence.� R. Stier

Condamn�e � passer en jugement pour y �tre trait�e selon la loi; car ces hommes, dans ce moment, n��taient pas ses juges. De l� ce mot individuel personne, aucun d�eux.

Ce mot plein de respect, Seigneur, montre aussi l�impression que faisaient sur la femme la pr�sence et la parole du Sauveur.

Cette grande parole de J�sus, comme tous les traits de ce r�cit, �carte toute id�e d�une sentence juridique qu�il n�aurait jamais voulu prononcer. Il se place au point de vue tout moral de son royaume, o� il est venu pour �?chercher et sauver ce qui est perdu?�.

Il ne dit pas � cette femme, comme � une autre p�cheresse, �?tes p�ch�s te sont pardonn�s?� (Luc 7:48), mais ne pas condamner, c�est absoudre, et cette mis�ricorde divine �tait tout ce qu�il y avait de plus propre � op�rer dans le c�ur de la femme la repentance et la r�g�n�ration. L�avenir le prouvera, de l� cette derni�re parole qui garantit la moralit� de cette histoire parce qu�il n�y a rien de plus sanctifiant que la gr�ce : Va, et ne p�che plus !

Donc, J�sus aussi condamne, mais le p�ch�, et non la p�cheresse.� Augustin

12 � 59 derni�res d�clarations de J�sus point culminant de la lutte � la f�te des Tabernacles

Ces mots n�indiquent pas avec pr�cision le moment ou eurent lieu les enseignements et les discussions qui vont suivre; si l�on omet l�histoire de la femme adult�re, ils se rattachent au Jean 7:52, mais d�une mani�re assez vague, car celui ci se terminait par le r�cit d�une s�ance du sanh�drin. Il semble que J�sus a devant lui un autre auditoire (voir la fin de la note suivante), assembl� dans un autre endroit (verset 20).

D�autre part, les mots de nouveau, donc, montrent que dans la pens�e de l��vang�liste ces nouveaux t�moignages rendus par J�sus se rattachent � ceux qui sont rapport�s en Jean 7.

Quoi qu�il en soit, on reconna�t facilement, dans ce discours de J�sus, trois parties distinctes : dans la premi�re (versets 12-20), J�sus d�clare qu�il est la lumi�re du monde; dans la seconde (versets 21-29), il fait ressortir le contraste profond qui existe entre sa personne et le peuple qui l�entoure; dans la troisi�me enfin (versets 30-59), il poursuit ce contraste jusque dans ses raisons les plus profondes.

Sans cesse interrompus par quelques-uns des auditeurs les enseignements de J�sus prennent ici l� forme du dialogue. Les adversaires d�abord retenus par la main de Dieu (verset 20), puis divis�s, parce que plusieurs parmi le peuple crurent en J�sus (verset 30), finissent par donner essor � toute leur haine, au point d�attenter � la vie du Sauveur (verset 59).

Ce grand t�moignage que le Sauveur se rend � lui-m�me ne laisse au lecteur de l��vangile d�autre alternative que de croire pleinement sa divinit� ou de l�accuser d�une pr�tention extravagante. J�sus n�est pas seulement la lumi�re de son peuple, auquel il r�v�lait la v�rit� divine, mais la lumi�re du monde, c�est-�-dire de notre humanit� tout enti�re (comparer Jean 9:5; Jean 12:35).

Comment saisir cette pens�e immense ? Notre �vang�liste a dit ailleurs : �?Dieu est lumi�re?� (1 Jean 1:5), or, ce que Dieu est en lui-m�me, le Sauveur l�est pour le monde, car Dieu n�est connu que par lui et en lui.

Quand J�sus dira plus tard : �?Je suis la v�rit�?�, il n�exprimera pas une id�e diff�rente.

Mais il faut se garder de donner � ces mots de �?v�rit�?� et de lumi�re un sens purement intellectuel, car J�sus les met toujours en relation avec la vie. �?Je suis la v�rit� et la vie?� (Jean 14:6), �?celui qui me suit aura la lumi�re de la vie?�.

En effet comme le soleil est pour notre terre � la fois lumi�re, chaleur et vie, tel est le Sauveur pour notre humanit� (comparer Jean 1:4 note). Aussi s�est-il d�abord pr�sent�, comme la vie (Jean 6:32-58) avant de se d�clarer la lumi�re, car il n�est lumi�re que pour ceux dont il est la vie.

Cette affirmation suppose que le monde n�a pas la lumi�re, qu�il est plong� dans les t�n�bres et c�est ce qui ressort de la seconde partie de ce verset. Pour ne pas marcher dans les t�n�bres, qui sont � tous �gards l�oppos� de la lumi�re, l�homme doit suivre J�sus, c�est-�-dire recevoir ses enseignements, entrer en communion avec lui par une foi vivante et conformer toute sa vie � la vie sainte du Sauveur.

Ainsi non seulement il ne marchera plus dans les t�n�bres, mais il aura en sa possession la lumi�re de la vie c�est-�-dire une lumi�re qui proc�de de la vie (Jean 1:4). En effet, de m�me que les t�n�bres sont l�erreur, le p�ch� et la mort, de m�me la lumi�re est, pour l��me croyante, ins�parable de la saintet� et de la vie (�ph�siens 5:8; Colossiens 1:13). comparez avec (Galates 2:20).

Comme J�sus avait rattach� son pr�c�dent t�moignage � l�un des souvenirs �voqu�s par les c�r�monies de la f�te des Tabernacles (Jean 7:37, 2e note), plusieurs interpr�tes pensent que l�id�e de se d�signer comme la lumi�re du monde lui fut inspir�e par la vue de l�immense cand�labre qu�on allumait durant la f�te dans le parvis des femmes et qui, de l�, illuminait une partie de la ville.

M. Godet pr�f�re ici encore (comparez Jean 7:37, 2e note) remonter du symbole �tabli au temps de J�sus, au fait miraculeux dont il �tait le m�morial, il pense que J�sus se compare � la colonne de feu qui, au d�sert, �clairait la marche d�Isra�l durant la nuit, et qu�il n�avait qu�� suivre pour ne pas s��garer.

On peut objecter � cette double supposition que la f�te des Tabernacles �tait pass�e. En effet, J�sus pronon�a la d�claration de Jean 7:37 et suivants �?Le dernier et grand jour de la f�te?�. Or il para�t r�sulter de divers indices que les enseignements et les discussions rapport�s � Jean 8 eurent lieu le lendemain ou l�un des jours qui suivirent la f�te.

La situation a chang�; l�auditoire n�est plus le m�me.

Jean 7 c��tait �?la foule?�, compos�e surtout de p�lerins (Jean 7:20-31, suivants, Jean 7:40-43); l��vang�liste distingue de celle-ci les �?habitants de J�rusalem?� (Jean 7:25).

Jean 8, il n�est plus fait aucune mention de cette �?foule?�, d�o� l�on a conclu que la f�te �tait achev�e. D�autre part, le cand�labre auquel on pense n��tait allum�, d�apr�s certains auteurs, que le premier soir de la f�te.

Est-il donc n�cessaire de supposer une allusion � cette c�r�monie sp�ciale ? Ne suffisait-il pas de rappeler que les �critures pr�sentes � la m�moire de tous les auditeurs de J�sus annoncent partout la venue du Sauveur en employant cette belle image de la lumi�re qui luit dans les t�n�bres ? (�sa�e 49:6; �sa�e 60:1-3; Malachie 4:2 comparez Luc 1:79; Luc 2:32)

Cette �tonnante d�claration provoque la contradiction des pharisiens; sans toucher au fond, ils soul�vent une question de forme.

Ils auraient pu r�torquer � J�sus une de ses paroles (Jean 5:31).

Il est en effet admis, soit en justice, soit dans la soci�t�, qu�un homme ne peut rendre t�moignage de lui-m�me.

Dans sa r�ponse J�sus traite d�abord la question de fond, puis il revient � l�objection de forme (versets 16-18).

La r�gle de droit que lui opposent les adversaires ne s�applique pas � lui, parce qu�il ne se rend pas t�moignage comme un homme ordinaire, mais avec la conscience claire qu�il est venu de Dieu pour remplir de sa part sa sainte mission, et qu�il s�en va � lui pour reprendre possession de sa gloire.

Son t�moignage qu�il est �?la lumi�re du monde?� est donc rev�tu de l�autorit� m�me de Dieu.

Par une raison inverse, la cause pour laquelle ses auditeurs ne croient pas son t�moignage, c�est que, dans leur aveuglement moral, ils ne savent, ni d�o� il vient, ni o� il va. Ils se sont rendus incapables de reconna�tre, dans ses paroles et dans ses �uvres, les signes �vidents de son origine divine.

Les adversaires venaient de porter sur J�sus un jugement injuste (verset 13), il affirme que c�est l� juger selon la chair (comparer 7.24).

Les uns traduisent selon la chair par �?charnellement :?� les dispositions charnelles des contradicteurs faussent leur jugement; les autres lui donnent le sens de �?selon l�apparence :?� les adversaires s�arr�tent dans leur appr�ciation de J�sus � son apparence infirme, � sa �?forme de serviteur?�.

La pr�sence de l�article (la chair) recommanderait ce second sens, qui comprend du reste le premier.

Tandis que les adversaires se permettent de le juger J�sus leur fait entendre cette parole pleine de mis�ricorde : Moi, je ne juge personne.

Cette d�claration n�est elle pas en contradiction avec le verset 16 ? Plusieurs commentateurs restreignent sa port�e de diverses mani�res, en faisant dire � J�sus : �?Je ne juge personne selon la chair, comme vous;?� ou bien : �?Je ne juge pas maintenant;?� ou encore : �?Ce n�est pas moi seul qui juge, puisque le P�re est avec moi;?� (verset 16) ou, enfin, en mettant l�accent sur personne : �?Je ne juge aucun individu en particulier, mais seulement l��tat moral du peuple dans son ensemble?�.

Il faut expliquer cette parole par celle de Jean 3:17, dans laquelle J�sus d�clarait que son office de Messie n��tait pas de juger, mais de sauver. Ce caract�re g�n�ral de sa mission n�exclut pas les appr�ciations morales qu�il est appel� � formuler dans ce monde p�cheur o� il poursuit son �uvre (verset 16).

Son jugement est vrai et digne de foi, parce qu�il est celui de Dieu m�me qui est avec lui et qui parle par sa bouche.

Grec : mais moi et le P�re qui m�a envoy�, sous-entendu : nous sommes l�, ensemble, pour juger (Jean 5:30; comparez Jean 9:39).

Codex Sinaiticus, D omettent : le P�re.

Par l�affirmation qu�il n�est pas seul, mais que le P�re est avec lui (verset 16), J�sus est revenu � l�objection de forme que lui faisaient ses contradicteurs (verset 13).

Il leur cite maintenant l�article de la loi qui exige le t�moignage de deux hommes et leur montre qu�il remplit cette condition, car, � son propre t�moignage, s�ajoute celui du P�re qui l�a envoy� (versets 17, 18). Et quelle autorit� que celle de Dieu m�me parlant par son Envoy� !

La prescription l�gale � laquelle J�sus fait une simple allusion, sans la citer textuellement se lit Deut�ronome 17:6; Deut�ronome 19:15 (comparer Matthieu 18:16). Il faut remarquer cette expression : votre loi (comparez Jean 10:34; Jean 15:25), cette loi sur laquelle les Juifs s�appuyaient pour repousser le t�moignage de J�sus et qui les condamnera. J�sus ne nie point par l� l�autorit� de la loi pour lui-m�me, et ne la d�clare point abolie comme l�ont pens� quelques interpr�tes, mais, dans sa position unique, il ne pouvait ni ne voulait dire notre loi, ce qui e�t �t� se mettre au niveau de ses auditeurs.

C�est ainsi qu�il ne dit jamais en parlant de Dieu : notre P�re, mais : mon P�re et votre P�re (Jean 20:17, comparez Matthieu 5:16; Matthieu 6:8).

Les interpr�tes se demandent quel est ce t�moignage du P�re auquel J�sus en appelle ici.

Les uns pensent aux d�clarations solennelles de Dieu � l�occasion du bapt�me de J�sus ou de sa transfiguration, d�autres y voient ses miracles (Jean 5:36). Il s�agit plut�t de la conscience intime qu�il avait de son unit� avec Dieu, qui se manifestait � ceux qui l�approchaient dans un rayonnement de toute sa personne et faisait de sa belle et sainte vie, de ses enseignements comme de ses �uvres, un �vident t�moignage rendu par Dieu.

La question des Juifs : O� est ton P�re ? est une raillerie impie, car ils ne pouvaient pas ignorer que J�sus leur parlait de Dieu et de son t�moignage qui est tout int�rieur.

Le Sauveur se contente donc de leur d�clarer qu�ils rejettent ce t�moignage, parce qu�ils ne connaissent d�une mani�re vivante, ni son P�re, ni lui-m�me, par qui seul Dieu se r�v�le.

S�ils le connaissaient, ils verraient qu�il n�est pas seul (verset 16), ils reconna�traient le P�re en lui (Jean 14:9; Matthieu 11:27).

Cette remarque de l��vang�liste sur le lieu o� J�sus venait de prononcer ces paroles montre l�importance que celles ci prirent � ses yeux; leur souvenir est demeur� li� � celui de l�endroit o� il les entendit.

De plus, elle nous rend attentifs � ce fait tr�s significatif : J�sus enseignait dans une d�pendance du temple, dans le lieu o� �tait le tr�sor ou la tr�sorerie (voir Marc 12:41, note), o� il se trouvait sur le passage de la foule.

Or ce lieu �tait voisin de la salle o� le sanh�drin tenait ses s�ances; et pourtant personne ne se saisit de lui, parce qu�une puissance divine retenait la main des adversaires. C�est l� ce que Jean indique par les mots : parce que son heure n��tait pas encore venue (voir Jean 7:30, note).

Il leur dit donc de nouveau; donc parce qu�il en avait encore la libert� (verset 20); de nouveau, c�est-�-dire en s�adressant � des auditeurs qui avaient d�j� re�u ses pr�c�dentes d�clarations (comparer verset 12).

Comparer Jean 7:33-34. Cette annonce r�it�r�e de son d�part �tait, pour les auditeurs de J�sus, un s�rieux avertissement car s�ils persistaient � repousser la lumi�re et la gr�ce qu�il leur offrait, il ne leur resterait plus, apr�s lui, que les t�n�bres et la condamnation.

C�est ce qu�il leur annonce en ces termes clairs et terribles : Vous mourrez dans votre p�ch�.

Le p�ch�, c�est la corruption naturelle du c�ur et l�incr�dulit� qui rend impossible le renouvellement moral. Les p�ch�s (verset 24) ne sont que les fruits mauvais et in�vitables de cet �tat d��me. Sous les jugements de Dieu qui fondront sur eux, ils le chercheront, non avec la foi qui aspire au salut, mais pouss�s par le seul d�sir d�un secours terrestre, et ils ne le trouveront point, parce que l� o� il va, dans le ciel, dans la gloire, ils ne pourraient l�atteindre que par une foi vivante, et leur p�ch�, c�est l�incr�dulit� (verset 35, note). Il ne restera donc que la ruine !

Aux redoutables paroles du Sauveur, les Juifs, incr�dules et frivoles, r�pondent par la moquerie.

Nagu�re (Jean 7:35), ils se demandaient ironiquement s�il allait se faire le Messie des pa�ens, ici, s�il s�en ira par le suicide ! Et ils insinuent que, dans ce cas, ils ne se soucient pas de le suivre l� o� il va (verset 21).

C�est ainsi que l�impi�t� interpr�tait les paroles de J�sus !

Sans s�arr�ter � leurs sarcasmes, J�sus leur r�v�le la cause profonde des dispositions de leurs c�urs et leur expose en m�me temps pourquoi ils ne peuvent ni le comprendre, ni le suivre l� o� il va (verset 21).

Ils sont d�en bas, litt�ralement des choses d�en bas; ce que J�sus explique par ces mots : de ce monde, o� r�gnent les t�n�bres, le p�ch� et la mort; ils en proviennent, ils y sont n�s et y vivent; tel est l��tat moral de tout homme naturel.

J�sus, au contraire, est d�en haut, du ciel, et ce terme exprime, � la fois, son origine et l�esprit c�leste qui l�anime. Il y a un ab�me entre les deux termes de cette antith�se qui se retrouve souvent dans les enseignements de J�sus et de ses ap�tres (Jean 3:31; 1 Jean 4:5-6; Colossiens 3:1-2; Philippiens 3:19-20).

Aussi (grec donc), � cause de cette corruption naturelle de votre c�ur, je vous ai dit� et le Sauveur r�p�te ici deux fois cette terrible pr�diction : vous mourrez dans vos p�ch�s.

Une seule chose aurait pu d�livrer les Juifs de cet �tat moral et de cette condamnation, la foi; de l� ces mots conditionnels qui laissent encore ouverte la porte du salut : Si vous ne croyez pas.

Mais que devaient-ils croire ? Que c�est moi� (comparer verset 28 et 58).

On suppl�e ordinairement : que c�est moi qui suis le Messie, le Christ (d�apr�s Jean 4:26), et cette interpr�tation est vraie; mais en omettant tout attribut et en disant simplement : que c�est moi, J�sus donne � sa pens�e quelque chose de majestueux qui laisse entendre tout ce qu�il est pour notre humanit�.

Qu�est il, en effet, comme objet de la foi, sinon la pl�nitude du salut, le contenu de toutes les promesses de Dieu, qui �taient l�esp�rance et la foi d�Isra�l d�s le commencement ? Il est la vie, la lumi�re, le chemin, la v�rit�; en un mot il est tout, dans un sens absolu.� Luthardt

En parlant ainsi, J�sus adopte simplement la parole divine de l�Ancien Testament : Je suis.

Comme Dieu, dans son Je suis r�sume la somme enti�re de la foi des fid�les dans l�ancienne alliance (Exode 3:14; Deut�ronome 32:39; �sa�e 41:13; �sa�e 43:10) ainsi Christ, par cette m�me parole, exprime tout l�objet de la foi dans la nouvelle.� Meyer

Au lieu de recevoir l�avertissement que J�sus leur donnait, les adversaires lui demandent avec m�pris : Toi, qui es tu ? D�o� te vient le droit de nous parler ainsi ?

La r�ponse de J�sus a donn� lieu � diverses interpr�tations.

Elles peuvent �tre group�es en deux classes.

Les uns ne voient dans la parole de J�sus qu�une mani�re de rompre l�entretien : En g�n�ral, pourquoi je parle encore avec vous, je n�en sais rien, ou : Vous devriez vous le demander ! (L�cke, Weiss, Holtzmann, Westcott).

Les autres lui donnent plus de port�e et en font une r�ponse directe � la question pos�e : Qui es-tu ?

Je suis pr�cis�ment ou avant tout, ce qu�aussi je vous d�clare.

Cette explication est celle de Winer, de Wette, Reuss et M. Godet (voir pour sa l�gitimation le commentaire de ce dernier).

J�sus, au lieu de r�pondre par une d�finition de sa personne, qui serait rest�e inintelligible pour ses auditeurs, en appelle simplement � sa parole, aux t�moignages nombreux qu�il a rendus de sa personne et de sa mission divine. Ils remplissent ce chapitre m�me et ceux qui pr�c�dent. Ils constituaient pour les Juifs le seul moyen de savoir qui il est.

Mais encore fallait-il que sa parole f�t re�ue par la foi. Or les adversaires la rejetaient, il ne restait donc � J�sus que de leur refuser toute autre r�v�lation sur sa personne; ils ne l�auraient ni comprise ni crue.

La plupart des ex�g�tes modernes rejettent la traduction : Je suis ce que je vous dis d�s le commencement.

Il ne faut pas rattacher ces paroles � celles du verset 25, qui ne renferme qu�un incident, mais au verset 24, O� J�sus adresse comme ici des reproches � ses auditeurs et �nonce les jugements qu�il a � porter sur eux.

Il continue : J�ai maintenant encore beaucoup � dire de vous et � juger en vous, et cela � proportion de votre coupable r�sistance � la v�rit�; mais quelque s�v�res que puissent vous para�tre mes paroles, Celui qui m�a envoy�, et au nom duquel je les prononce, est vrai, il est la v�rit� m�me, et je ne r�v�le dans le monde que ce que j�ai entendu de lui.

C�est-�-dire que, dans son unit� absolue avec le P�re, J�sus a la conscience claire que toutes les paroles et tous les jugements qu�il prononce sont les paroles et les jugements de Dieu m�me.

Ce mot dans le monde, ou pour le monde montre que J�sus savait fort bien que les v�rit�s qu�il �non�ait n��taient pas destin�es seulement au cercle limit� de ses auditeurs actuels, mais qu�elles prendraient possession du monde entier, comme r�v�lation divine et d�finitive.

Cette remarque de l��vang�liste attribue aux auditeurs de J�sus une inintelligence que plusieurs ex�g�tes (de Wette entre autres), trouvent inexplicable.

Il n�est pourtant pas n�cessaire, pour lever la difficult�, d�admettre, comme on l�a fait, que J�sus n�avait pas devant lui les m�mes auditeurs que dans les discours qui pr�c�dent, ou d�insister sur le fait que, dans ce dernier entretien, en parlant de �?Celui qui l�a envoy�?�, le Sauveur ne l�avait pas nomm� son P�re (voir verset 16), ou enfin que c��tait le rapport intime de J�sus avec Dieu que les Juifs ne comprenaient pas.

Non, il suffit, pour trouver naturelle cette observation, de relire le verset 19, et d�ajouter, avec Bengel : �?Par cette remarque, Jean exprime son �tonnement sur l�incr�dulit� et l�aveuglement des Juifs, comme au Jean 12:37?�

Donc, par suite de cette incurable ignorance volontaire de ses auditeurs, J�sus porte son regard vers un avenir prochain, ou la lumi�re se fera n�cessairement. Lorsque vous aurez �lev� le Fils de l�homme, alors vous conna�trez� Elev� sur la croix (Jean 3:14; Jean 12:32).

J�sus n�a pas seulement une vue claire de cette issue qui lui est r�serv�e, il sait que c�est son peuple (vous) qui l�attachera � la croix (Actes 5:30).

Mais la croix est pour le Sauveur le chemin de la gloire d�une gloire qui se manifestera dans sa mort, dans sa r�surrection, par l�effusion de l�Esprit de Dieu par la fondation de l��glise et la cr�ation d�une humanit� nouvelle.

Alors vous conna�trez, les faits vous obligeront d�admettre ce que maintenant vous ne croyez pas sur ma parole (verset 24).

Nous lisons l�accomplissement de cette pr�diction dans Matthieu 27:54; Luc 23:47-48; Actes 2:41; Actes 21:20� Bengel
Apr�s l�envoi du Saint-Esprit, l�essence sainte et divine de la personne de J�sus a �t� manifest�e en Isra�l par la pr�dication apostolique, par l�apparition de l��glise, puis enfin par le jugement qui a frapp� J�rusalem et tout le peuple. � cette vue l�inintelligence a pris fin pour tous bon gr� mal gr�, et s�est transform�e en foi chez les uns, chez les autres n�endurcissement volontaire.� Godet

Le grand objet de cette connaissance sera la divinit� de Christ m�me : vous conna�trez que c�est moi (verset 24, note), vous conna�trez, enfin, que tout ce que je fais et tout ce que je dis �mane du P�re avec lequel je parle et j�agis dans une unit� parfaite Dieu en Christ, tel est l�objet de la connaissance et de la foi chr�tiennes.

En face de l�incr�dulit� qui le repousse, J�sus a exprim� l�esp�rance que l�avenir le fera conna�tre (verset 28), il exprime maintenant la certitude qu�il a de la pr�sence et de l�appui de Dieu. Telle est la relation que M. Weiss �tablit entre les versets 28, 29.

Meyer et M. Godet font encore d�pendre la premi�re proposition du verbe : Vous conna�trez.

Malgr� la solitude et l�abandon o� J�sus para�t �tre en pr�sence de ses adversaires, il a la conscience que le P�re est avec lui et que jamais, dans sa vie d�humiliation sur la terre, il ne l�a laiss� seul.

Cette pr�sence permanente du P�re a eu pour condition la constante et parfaite ob�issance du Fils : parce que je fais toujours ce qui lui est agr�able.

Gr�ce � cette ob�issance compl�te, gr�ce � sa saintet� parfaite, J�sus jouit sans interruption, et jouira jusqu�� la fin, de la communion du P�re. L�on con�oit que J�sus �prouva une consolation profonde en pronon�ant cette grande parole.

Ces choses que J�sus disait sont les paroles du verset 29.

Plusieurs de ses auditeurs, touch�s de tout ce qu�il y avait de douceur, de r�signation, de confiance en Dieu dans son langage, crurent en lui. C��taient des �mes sinc�res qui inclinaient � reconna�tre J�sus comme le Messie.

Quelle que f�t encore la faiblesse de leur foi, cette foi, comme l�observe de Wette a un autre fondement que celle des auditeurs dont il est parl� Jean 2:23; Jean 7:31, qui ne croyaient que pour avoir vu les miracles de J�sus. Aussi J�sus cherche-t-il � l��clairer et � l�affermir (verset 31).

Mais ici se pr�sente une difficult� : J�sus adresse bient�t � ses auditeurs des paroles d�une extr�me s�v�rit� (versets 34, 37, 43, 44), et eux, de leur c�t�, manifestent une hostilit� croissante, une haine qui va jusqu�� chercher la mort de J�sus (versets 37, 59).

Ces auditeurs sont-ils les m�mes hommes que ceux dont l��vang�liste nous dit qu�ils crurent en J�sus ?

Plusieurs ex�g�tes le pensent, et en concluent que leur foi �tait une foi de mauvais aloi, qui laissait subsister dans le fond de leur c�ur les germes de leur inimiti� naturelle. Mais n�est-ce pas l� une contradiction psychologique et morale ? Donc, avec de Wette, L�cke, Tholuck, Meyer et d�autres, nous pensons que ce discours s�adresse � un auditoire m�lang�, o�, avec ceux qui croyaient, se trouvaient les adversaires de la v�rit�, assez clairement d�sign�s par l��vang�liste.

Il y eut aussi sans doute quelques d�fections parmi ceux qui avaient �t� d�abord touch�s des paroles de J�sus� (verset 30) S�il se trouvait dans leur nombre des chefs du peuple, la promesse, par laquelle J�sus chercha � d�velopper et � �purer la foi de ces nouveaux croyants (versets 31, 32), r�volta bient�t leur orgueil (verset 33).

Ce sont ces hommes et leurs pareils que Jean appelle dans la suite de l�entretien les Juifs, terme qui lui est familier pour indiquer les chefs de la th�ocratie (versets 48, 52, 57, comparez Jean 1:19, note).

Ce sont ces hommes encore qui, dans cette discussion, s�emportent contre J�sus jusqu�� une haine am�re (versets 48, 52) et jusqu�� des desseins meurtriers (versets 37, 40).

Cela seul explique les paroles s�v�res que le Seigneur leur adresse (verset 44). �?la foule �tait m�lang�e?�, selon l�expression de Bengel, et l�on peut distinguer, par les paroles m�mes de J�sus, ceux de ses auditeurs auxquels il les adresse.

Cette promesse est un encouragement et constitue en m�me temps une �preuve pour ceux qui avaient cru, et que J�sus distingue de la foule par ces mots : Vous, si vous demeurez dans ma parole.

Demeurer dans la parole de J�sus, c�est la pratiquer dans une ob�issance pers�v�rante et en vivre par l�intelligence, par la conscience, par le c�ur; nous demeurons semblablement dans l�air que nous respirons.

Ailleurs J�sus dit : �?Que mes paroles demeurent en vous?� (Jean 15:7) l�id�e est la m�me. Si telle est votre attitude, vous �tes (pr�sent) v�ritablement mes disciples, vous l��tes et le resterez, et n�aurez point re�u seulement une impression passag�re de la parole que vous venez d�entendre.

La v�rit� qui est le contenu de ma parole, cette v�rit� qui est la parfaite r�v�lation de l�essence du Dieu qui est amour, cette v�rit� que je suis moi-m�me (Jean 14:6), et qui est en moi le rayonnement de ma saintet�, cette v�rit� vous rendra libres, libres de toute servitude morale, du p�ch�, de la corruption (comparez verset 34); elle vous rendra libres, en vous ramenant � Dieu qui est votre destination.

Un �tre n�est libre en effet que lorsqu�il peut se d�velopper conform�ment � la nature que Dieu lui a donn�e, et atteindre le but de son existence. En leur pr�sentant ainsi la vraie libert�, J�sus encourage ses auditeurs � pers�v�rer dans leur foi naissante, mais en m�me temps il met cette foi � l��preuve et cherche � l��purer en la d�barrassant des �l�ments de propre justice, d�orgueil national, d�esp�rances politiques et charnelles dont elle �tait encore entach�e.

Le ton hautain de cette r�ponse trahit les chefs de la th�ocratie; ils �taient pr�sents, et en faisant appel � l�orgueil de race, si profond chez les Juifs, ils entra�nent d�autres auditeurs dans une opposition hostile � la parole du Sauveur.

Se m�prenant sur le sens de ce mot : �tre rendus libres, ils s�imaginent que J�sus m�conna�t les privil�ges qu�ils tiennent de leur descendance d�Abraham, et dont ils �taient si fiers (comparer Matthieu 3:9).

Quelle est la libert� dont ils se vantent, en disant : Nous ne fumes jamais esclaves de personne ?

Les interpr�tes diff�rent sur cette question.

Les uns pensent que les Juifs s�attribuent la libert� politique, oubliant dans l�aveuglement de leur orgueil national les diverses servitudes de leur peuple en �gypte, � Babylone, niant m�me qu�� cette �poque ils sont sous la domination des Romains.

D�autres, estimant impossible une pr�tention si contraire aux faits, croient qu�ils parlent de la libert� religieuse que leur assurait leur privil�ge de peuple �lu, la connaissance du vrai Dieu les �levant au-dessus des autres peuples asservis aux t�n�bres du paganisme.

Les promesses faites � Abraham (Gen�se 17:16; Gen�se 22:17-18), prises � la lettre, les entretenaient dans cette id�e de leur sup�riorit� et de leur ind�pendance spirituelles. Mais cette explication est alambiqu�e, et l�on a peine � croire que les adversaires de J�sus se soient arr�t�s � de telles pens�es. Il est plus simple d�admettre avec L�cke, MM. Weiss et Godet, qu�ils entendent la promesse de J�sus : la v�rit� vous rendra libres, de la libert� civile, et qu�ils se vantent de n�avoir jamais �t� asservis � leurs concitoyens, la loi (L�vitique 25:39 et suivants) interdisant de r�duire en esclavage un Isra�lite. La r�ponse de J�sus (verset 35) montre qu�il s�agissait bien d�esclaves domestiques.

Cette parole claire et profonde, rendue plus p�n�trante encore par l�affirmation solennelle : En v�rit�, en v�rit�, je vous dis, replace la question de libert� ou d�esclavage sur son vrai terrain, celui de la conscience morale.

Le p�ch� est, dans son essence, la r�volte contre Dieu, la folie de vouloir �tre ind�pendant de lui. L�homme qui s�y adonne tombe donc par l� dans l�esclavage de la chair, du monde du prince de ce monde, il a mille ma�tres, tous �trangers � sa nature.

Le d�veloppement des passions, en particulier, est un commentaire effrayant de cette parole (comparer Romains 6:17-18; Luc 15:11 et suivants).

J�sus explique et d�veloppe sa pens�e de l�esclavage moral en le comparant � l�esclavage social.

L�esclave n�a aucun droit dans la maison; il n�y demeure pas toujours; son ma�tre peut le vendre ou le renvoyer. Telle �tait partout dans l�antiquit� sa d�plorable condition.

Peut-�tre m�me, pour r�pondes � l�objection des Juifs (verset 33), J�sus fait-il allusion au fils d�Agar chass� de la maison, bien qu�il f�t �?la post�rit� d�Abraham?� (Gen�se 21:10, Galates 4:30).

Le fils, au contraire, a tous ses droits dans la maison, il y demeure toujours il en sera l�h�ritier; alors il aura le droit d�affranchir tous les esclaves (verset 36).

Si maintenant on se souvient que cette maison est la maison de Dieu, sa famille, son royaume, on comprendra quel s�rieux avertissement il y avait dans cette parole pour les auditeurs de J�sus !

Plusieurs interpr�tes pensent qu�ici d�j� J�sus se d�signe lui-m�me par ce mot : le fils. Mais ce terme ne d�signe encore que la qualit� d�un fils et non la personne du Fils; ce n�est qu�au verset suivant que J�sus se fait � lui-m�me l�application de l�image.

Si donc (puisqu�il en a le droit et la puissance) le Fils vous rend libres vous serez r�ellement libres.

R�ellement, non de la fausse libert� dont vous pr�tendez jouir (verset 33), mais de �?la libert� des enfants de Dieu?� (Romains 8:21).

J�sus substitue ici sa propre personne � cette v�rit� dont il disait : (verset 32) elle vous affranchira. C�est qu�il est la v�rit� vivante et que la v�rit� ne resplendit pour l�homme que dans sa parole.� Godet (2e �dition)

J�sus ne nie pas les privil�ges ext�rieurs que ces Juifs tenaient de leur descendance d�Abraham; mais il leur prouve, en d�voilant les mauvais desseins de leurs c�urs, combien ils sont �loign�s d��tre ses enfants.

Il leur montre ainsi qu�il connaissait leurs sentiments, et que la haine dont il les savait anim�s, devait aboutir � sa mort : Vous cherchez � me faire mourir (grec � me tuer) ! Et la raison qu�il en donne, c�est que sa parole, qui les aurait rendus libres de leurs passions, ne p�n�tre pas en eux.

D�autres traduisent : ne fait pas de progr�s en vous, et pensent que cette d�claration s�adressait �. ceux qui avaient commenc� � croire (verset 30). Le verbe signifie proprement avancer.

Pourquoi ma parole n�a-t-elle aucun empire sur vous ? C�est parce que cette parole provient d�une tout autre source que vos sentiments et vos actions. Moi je dis ce que j�ai vu chez mon P�re; c�est donc lui qui parle par ma bouche.

Vous donc aussi (ce donc marque une ironie pleine de tristesse), ce que vous avez entendu de votre p�re, vous le faites.

Il ne dit point encore qui est ce p�re, il le dira au verset 44. Ainsi Dieu et le prince des t�n�bres, tels sont les deux �tres invisibles desquels d�pendent J�sus d�une part et ses auditeurs d�autre part.

Comment pourrait il y avoir entre eux harmonie ? Comment la parole de J�sus pourrait-elle p�n�trer en ceux qui l�entendent ?

Le texte re�u porte : mon P�re et votre p�re. Mon est omis dans B, C; votre dans B. il reste alors, dans les deux propositions, simplement le p�re.

Ce texte adopt� par les �diteurs modernes donne � la pens�e un caract�re encore plus finement �nigmatique et ironique.

En outre, le texte re�u avec. Codex Sinaiticus, D, Itala porte : ce que vous avez vu, au lieu de : entendu. Les copistes auront voulu rendre semblables les deux phrases parall�les.

En entendant J�sus leur parler d�un p�re qu�ils imitent dans leurs actions, ses auditeurs se r�clament pour la seconde fois (verset 33) de leur descendance d�Abraham; mais le Seigneur, plongeant son regard dans leur c�ur et dans leur vie leur prouve qu�ils ne sont point moralement enfants d�Abraham, puisqu�ils font des �uvres tout oppos�es aux siennes (verset 40).

D�apr�s une variante, J�sus aurait dit : �?Si vous �tes (Codex Sinaiticus, B, D) enfants d�Abraham, vous feriez ou (imp�ratif) faites (B, vulgate) les �uvres d�Abraham?�. L�id�e serait la m�me au fond.

Quel contraste criant entre une telle conduite et les �uvres d�Abraham !

Le trait le plus saillant de son caract�re fut une humble ob�issance � Dieu; et vous, vous cherchez � faire mourir un homme qui vous annonce la v�rit� de Dieu !

Pour la seconde fois (verset 38), J�sus cherche � leur faire sentir que, loin d��tre moralement les enfants d�Abraham, ils sont sous l�influence d�un autre p�re dont ils imitent les �uvres (verset 44) et qu�il �vite encore de nommer.

S�apercevant enfin que J�sus parle d�une filiation spirituelle et leur reproche d��tre les enfants d�un p�re invisible auquel ils ob�issent, ils affirment hardiment qu�ils n�ont qu�un seul p�re, et que ce P�re, c�est Dieu.

Pour le prouver, ils disent avec un orgueil indign� : �?Nous ne sommes pas des enfants ill�gitimes?� (grec nous ne sommes pas n�s de la fornication ou de l�adult�re).

Puisqu�il s�agit de leur pr�tention d�avoir Dieu pour p�re, ils entendent ces paroles dans un sens spirituel.

En effet, dans le langage de l��criture, Dieu est le P�re de son peuple (�sa�e 63:16, Malachie 2:10), les Isra�lites, qui se d�tournent de lui pour suivre d�autres dieux, sont nomm�s les enfants de l�adult�re (�sa�e 1:21; �sa�e 57:3; Os�e 2; 4; J�r�mie 3:8).

C�est dans ce sens, de leur fid�lit� au seul vrai Dieu, que les auditeurs de J�sus s�empressent d�affirmer qu�ils ne sont pas des enfants ill�gitimes, mais qu�ils n�ont qu�un P�re, Dieu. On a donn� diverses autres explications de cette parole, celle que nous venons d�indiquer nous para�t la plus conforme aux id�es que les Juifs empruntaient aux �critures.

Tout au plus pourrait-on ajouter avec M. Godet que, �?m�me en s��levant avec J�sus au point de vue moral, ils ne peuvent se d�gager de leur id�e de filiation physique?�, et que, en se comparant aux Samaritains, ils se vantent de �?n�avoir pas une goutte de sang idol�tres dans les veines?�, d��tre �?H�breux, n�s d�H�breux?� (Philippiens 3:5).

Si Dieu �tait votre P�re, vous auriez en vous les sentiments dont ses enfants sont anim�s, et vous m�auriez reconnu des l�abord; bien plus, vous m�aimeriez, puisque c�est de lui que je tire mon origine : c�est de Dieu que je suis issu; c�est de son essence m�me que j��mane (comparez Jean 13:3; Jean 16:27-28; Jean 16:30; Jean 17:8), et c�est aussi de lui que je tiens ma mission : c�est lui qui m�a envoy�.

Le langage, c�est la forme, l�accent l�idiome (Matthieu 26:73), la parole, c�est le fond, le contenu, la pens�e.

Or les auditeurs de J�sus ne reconnaissent pas son langage, parce qu�ils ne peuvent pas �couter sa parole de mani�re � la recevoir dans leurs c�urs; ils s�en sont rendu moralement incapables. C�est ainsi que, bien souvent, le langage m�me de l��vangile est inintelligible a ceux qui n�en sentent pas la v�rit�.

Grec : Vous, vous �tes du p�re, le diable, c�est-�-dire le p�re dont vous �tes les enfants, c�est le diable.

J�sus venait de d�nier � ses adversaires qu�ils fussent enfants de Dieu (verset 42). Deux fois il avait insinu� qu�ils avaient un autre p�re (versets 38, 41) maintenant, en pr�sence de leurs orgueilleuses pr�tentions, il nomme ce p�re duquel ils sont issus, sans reculer devant la s�v�rit� de cette r�v�lation.

Il est �vident qu�il ne faut entendre ce mot de p�re, ni dans son sens naturel, ni dans un sens m�taphysique, mais lui donner une signification morale. Dans le langage de l��criture, chacun est fils de celui dont il re�oit les inspirations et qui l�anime de son esprit.

De m�me que nous sommes nomm�s enfants de Dieu, non seulement parce que nous lui sommes semblables, mais aussi parce qu�il nous gouverne par son Esprit et parce que Christ vit en nous, afin qu�il nous conforme a l�image de son P�re, de m�me, au contraire, le diable est appel� p�re de ceux dont il aveugle les entendements, et dont il pousse les c�urs � commettre toute injustice.� Calvin (comparer 1 Jean 3:10)

Il est donc tout naturel d�ajouter que de tels hommes veulent agir a la mani�re de celui qui les inspire, accomplir ses d�sirs ou ses convoitises.

Quels sont ces d�sirs ? J�sus va le dire, en retra�ant en traits saisissants le caract�re de Satan, caract�re dans lequel les adversaires du Sauveur seront forc�s de se reconna�tre.

Il y a dans ces mots une allusion �vidente � l�histoire de la chute, bien connue des auditeurs de J�sus.

Satan a �t� meurtrier ou homicide en entra�nant le premier homme dans le p�ch�, cause de la mort temporelle et �ternelle (Romains 5:12; comparez 2 Corinthiens 11:3; 1 Jean 3:8).

Le mot d�s le commencement, c�est-�-dire d�s l�origine de notre humanit�, confirme cette interpr�tation. D�autres, se fondant sur 1 Jean 3:12-15, voient dans ces paroles une allusion au meurtre d�Abel; mais nulle part la Bible n�attribue � Satan un r�le sp�cial dans ce crime.

Il est �vidant, d�ailleurs, que J�sus a en vue un fait universel dans ses cons�quences et qui a constitu� enfants du diable ceux qui, comme lui, portent dans leur c�ur des desseins meurtriers. C�est ce qui ressort clairement de ce discours (versets 37, 40, 44) et surtout de ces mots : �?vous voulez accomplir les d�sirs de votre p�re?�.

J�sus emploie ici les mots de v�rit� et de mensonge dans leur sens absolu.

La v�rit�, c�est la parfaite harmonie d�un �tre avec lui-m�me et avec la pens�e qui a pr�sid� � sa cr�ation; en d�autres termes, l�harmonie entre sa nature et sa destination, qui est Dieu. D�s qu�un �tre tombe de cette v�rit�, se s�pare de Dieu qui est la v�rit� supr�me, il devient une vivante contradiction, un mensonge, et il vit dans le mensonge. C�est l� ce que J�sus nous r�v�le sur la nature de Satan.

On ne doit pas traduire, avec la Vulgate et la plupart des anciennes versions : il ne s�est point tenu dans la v�rit�, ni voir dans ces mots, avec Augustin et la plupart des interpr�tes catholiques, une affirmation de la chute du d�mon (2 Pierre 2:4).

Le sens est : il ne se tient point dans la v�rit�, et ces mots caract�risent la position actuelle de Satan.

Il n�est pas moins vrai que la chute de Satan est suppos�e par notre passage. Satan n�a pas �t� cr�� dans le mal, et la conception dualiste d�un principe �ternel du mal est �trang�re � notre �vangile. Satan ne se tient pas dans la v�rit�, parce qu�il n�y a point de v�rit� en lui.

M. Godet fait remarquer l�absence d�article devant le mot v�rit� et paraphrase ainsi : �?Satan est priv� de la v�rit�, parce qu�il manque de v�rit�, de cette droiture de la volont� qui aspire � la r�alit� divine?�

Le mensonge est sa nature, et quand il prof�re le mensonge, il parle de son propre fonds.

Et enfin, non seulement il est menteur, mais le p�re du mensonge, parce qu�il l�a introduit dans ce monde, en pronon�ant ce premier mensonge : �?Vous ne mourrez nullement?� (Gen�se 3:4), et parce qu�il a inspir� d�s lors tous les mensonges qui ont eu cours parmi les hommes.

Le grec porte ici litt�ralement : il est menteur et son p�re, plusieurs interpr�tes rapportent le pronom sonmenteur et entendent qu�il est le p�re du menteur qu�il l�inspire.

Mais, avec de Wette et d�autres, nous pr�f�rons la version admise dans le texte, qui fait du mensonge un principe �manant du diable. Un homme pourrait �tre le �?p�re du menteur?� en lui inspirant la fausset�, mais �tre le �?p�re du mensonge?� ne peut se dire que du d�mon.

Quand J�sus parle ainsi de Satan, on ne saurait lui imputer une accommodation aux id�es re�ues, car �?c�est spontan�ment que J�sus donne cet enseignement sur la personne, le caract�re et le r�le de cet �tre myst�rieux?�, Godet.

� quoi on peut ajouter, avec Tholuck, que si les d�clarations de ce verset s�appliquent fort bien � un �tre personnel d�chu, elles r�sistent au contraire � toute explication qui tendrait � ne faire du diable qu�une personnification, propre au langage populaire, de l�esprit du monde ou du mal.

Ce mot : mais moi, plac� en t�te de la phrase, marque l�opposition absolue qu�il y a entre J�sus et �?le P�re du mensonge?� (verset 44).

Moi, je dis la v�rit�; et c�est pr�cis�ment la raison (parce que) pour laquelle vous, les enfants de ce p�re, ne me croyez point. Si je prof�rais le mensonge, vous me croiriez, parce que je parlerais selon l�esprit qui vous anime (verset 47). Ab�me de d�pravation morale et intellectuelle !

La preuve sans r�plique que J�sus dit la v�rit�, c�est la saintet� de sa vie : (Jean 8:29; Jean 7:18) Qui de vous (grec) me convainc de p�ch� ?

Il faut se repr�senter cette question suivie d�une pause propre � laisser le temps � quiconque voudra l�accuser de se faire entendre� Nul n�ouvre la bouche. L�aveu renferm� dans ce silence sert de pr�misse au raisonnement suivant. Eh bien donc, si, comme votre silence le d�montre, j�enseigne la v�rit�, pourquoi, vous, ne croyez-vous pas ?� Godet

La question que J�sus jette comme un d�fi � ses adversaires,

t�moignage d�une confiance infaillible qui ne craint aucune contradiction, porte sa preuve en soi. Se sentir int�rieurement pur de tout p�ch�, telle est la vraie apologie.� De Wette

La saintet� parfaite de J�sus-Christ ressort avec �vidence de l�assurance avec laquelle il pose cette question.

En effet, comme le dit M. Godet,

� supposer que J�sus ne f�t qu�un homme plus saint que les autres un sentiment moral aussi d�licat que celui qu�impliquerait un tel �tat n�aurait pas laiss� inaper�ue la moindre tache, soit dans sa vie, soit dans son c�ur; et quelle hypocrisie n�eut-il pas fallu dans ce cas pour adresser � d�autres une question dans le but de la leur faire r�soudre autrement qu�il n�y r�pondait lui-m�me dans son for intime ! En d�autres termes : donner une preuve fausse dont il esp�re que nul ne pourra d�montrer le peu de solidit� !

Ce fait de la saintet� de J�sus-Christ s�impose donc � la conscience humaine et doit gagner au Sauveur la confiance de toute �me sinc�re. Et comme ce fait est absolument unique dans l�histoire de notre humanit�, il forcera tout homme non pr�venu � conclure de la saintet� du Sauveur � sa divinit�.

C�est ce qu�a fait Ullmann dans son beau livre : La saintet� parfaite de J�sus-Christ traduit par Th. Bost.

Il faut donc bien se garder de donner ici au mot de p�ch� le sens d�erreur et de dire, comme Calvin, que Christ �?d�fend plut�t sa doctrine que sa personne;?� car J�sus ne cherche pas � provoquer une discussion tout intellectuelle, qui serait contraire � sa m�thode habituelle.

Cette explication d�pouille la parole de J�sus de sa signification profonde en m�connaissant la solidarit� qu�elle �tablit entre la saintet� et la v�rit�.

Telle est la vraie r�ponse � la question qui pr�c�de : Pourquoi ne me croyez-vous pas ? Et cette r�ponse est en m�me temps une sentence prononc�e sur leur incr�dulit�.

Pour croire la v�rit�, il faut �tre de Dieu dont elle �mane, c�est-�-dire �tre sous l�influence de son Esprit, �prouver �?l�attrait du P�re;?� (Jean 6:44) c�est ce que J�sus nomme ailleurs �?�tre de la v�rit�?� (Jean 18:37).

Or, ses adversaires ne sont pas de Dieu; ils sont du diable (verset 44, la pr�position qui indique ce rapport est la m�me dans les deux cas), et voil� pourquoi ils n��coutent point ses paroles.

Ce verbe a ici le sens de l�h�breu qui signifie, � la fois, �couter avec attention, comprendre, ob�ir.

Les Juifs ha�ssaient et m�prisaient les Samaritains, parce qu�ils les consid�raient comme des ennemis du peuple de Dieu et des schismatiques (Matthieu 10:5-6, note; comparez Jean 4:9).

Appeler quelqu�un Samaritain �tait une injure.

Mais, non contents de cet outrage, les adversaires de J�sus en ajoutent un second, plus haineux encore, par ces mots : Tu as un d�mon, c�est-�-dire tu en es poss�d�, tu es fou.

Les Juifs voyaient dans la folie un effet de l�influence satanique (Jean 8:52; Jean 7:20). Ainsi, plus les v�rit�s que prof�rait le Sauveur devenaient claires et s�v�res, plus la haine de ses adversaires augmentait. Ne pouvant r�futer ses paroles, ils l�injurient.

Sans s��mouvoir de ces injures, J�sus se contente de r�pondre avec calme et dignit� que, dans tout ce qu�il vient de dire, il ne cherche que l�honneur de Dieu, non sa propre gloire, et il remet sa cause et tout jugement � son P�re c�leste.

Eux, au contraire, le d�shonorent par leurs outrages il le sent fort bien mais il s�en remet � Dieu (1 Pierre 2:23).

� qui s�adressent ces paroles ?

Les interpr�tes se divisent sur cette question.

Les uns, Calvin, de Wette, M. Godet, pensent que J�sus, apr�s une pause, se tourne vers ses auditeurs les mieux dispos�s, vers ceux qui avaient �prouv� un premier mouvement de foi (verset 30) et rempli la condition pos�e par lui au verset 31; il fait maintenant briller � leurs regards la magnifique promesse du verset 51.

D�autres comme Meyer, Weiss, Luthardt, pensent que ces paroles se relient imm�diatement � celles qui pr�c�dent, et que J�sus, tout en annon�ant le jugement de Dieu (verset 50), d�clare une derni�re fois que la parole qu�il annonce est le seul moyen d��chapper � la mort.

Si la premi�re supposition para�t plus conforme � la teneur du verset 51 on peut remarquer, � l�appui de la seconde, qu�au verset 52 ce sont les m�mes adversaires qui r�pondent en reproduisant la pens�e injurieuse qu�ils avaient �nonc�e (verset 48).

Quoi qu�il en soit, J�sus proclame une de ces v�rit�s profondes qui renferment des tr�sors de consolation et d�esp�rance.

Garder sa parole, c�est y demeurer (verset 31), en faire l��l�ment de sa vie int�rieure, la pratiquer dans toute sa conduite (Jean 14:23-24; Jean 17:6).

Quiconque vit de cette parole, poss�de la vie �ternelle : il ne verra jamais la mort.

Il ne faut pas diminuer la port�e de cette parole en la paraphrasant : �?Il mourra bien, mais non � jamais?�.

Cette d�claration absolue et paradoxale doit s�expliquer � la lumi�re de Jean 11:25-26; comparez Jean 5:24; Jean 6:50.

Aux yeux de J�sus la mort du corps n�est pas la mort mais un sommeil (Matthieu 9:24; Jean 11:11), le passage � la pl�nitude de la vie. La mort vraie, compl�te, est celle de l��me sa s�paration d�avec Dieu, or une telle mort est devenue impossible pour celui qui poss�de en Dieu la vie �ternelle.

Sur cette expression significative : voir la mort, comparez Luc 2:26.

Les Juifs, prenant le mot de mort dans un sens purement mat�riel, s�affermissent dans leur opinion injurieuse que J�sus est fou, qu�il parle sous l�influence d�un d�mon (verset 48, note).

Les plus grands hommes de Dieu, Abraham, les proph�tes sont morts; et toi, tu pr�tends avoir la puissance d�exempter de la mort !

Qui pr�tends-tu �tre ? (grec qui te fais-tu toi m�me ?).

Au lieu du terme : voir la mort, ces disputeurs disent go�ter la mort. L�id�e est la m�me, avec cette diff�rence que ce dernier mot offre l�image d�une coupe am�re qu�il s�agit de vider (comparer Matthieu 16:28).

J�sus r�pond � ceux qui l�accusent de s��lever lui-m�me jusqu�� pr�tendre d�livrer de la mort : Si c�est moi, moi seul, qui me glorifie, cette gloire est vaine; mais je la puise tout enti�re dans mon unit� avec mon P�re (comparer verset 16).

C�est lui, dont vous dites : Il est notre Dieu, qui me glorifie. S�il �tait vraiment votre Dieu, vous croiriez en moi; mais votre opposition contredit vos paroles.

Le texte re�u avec Codex Sinaiticus, B, D porte : �?Qu�il est votre Dieu?�.

Meyer, Tischendorf, Tregelles pr�f�rent le texte de A, C, la plupart des majuscules, estimant que votre est une correction faite sous l�influence du vous qui pr�c�de.

Vous ne le connaissez point; il y a en grec le parfait qui signifie : vous n�avez pas appris � le conna�tre et vous ne le connaissez pas actuellement.

Malgr� la r�v�lation de Dieu dans sa Parole, ils sont dans cette profonde ignorance, � cause de leur aveuglement moral.

Mais J�sus le conna�t et il garde sa parole, car il est avec lui dans une compl�te unit� de volont� et d�amour. C�est � ce caract�re que les Juifs auraient d� reconna�tre la v�rit� divine de ses paroles.

Indign� de leur r�sistance � cette v�rit�, J�sus leur rappelle encore l�esprit de mensonge qui en est la cause et qu�il leur a d�j� signal� au verset 44.

J�sus, apr�s s��tre justifi� du reproche de se glorifier lui-m�me, aborde la question pos�e par les Juifs : �?Es-tu plus grand qu�Abraham ??� (verset 53) Oui, je le suis, r�pond-il hardiment, puisque j�ai �t� l�objet de l�esp�rance et de la joie de ce patriarche.

Il y a de l�ironie dans ce mot : Abraham, votre p�re, celui que vous v�n�rez, s�est humblement r�joui dans l�espoir de ma venue.

Quel contraste avec leur attitude !

L��v�nement apr�s lequel soupirait Abraham, et que J�sus appelle mon jour, ne peut �tre que l�apparition du Sauveur sur la terre, pour accomplir la r�demption du monde (Luc 17:22). En effet, quoique ce terme d�signe fr�quemment sa seconde venue (Luc 17:24-26; 1 Corinthiens 1:8, Philippiens 1:6; 1 Thessaloniciens 5:2 etc.), il n�est pas probable qu�il faille l�entendre ici dans ce sens.

Mais quand est-ce qu�Abraham a tressailli dans l�esp�rance de voir ce jour de Christ ? Et quand est-ce qu�il l�a vu et s�en est r�joui ? car ce sont bien ces deux joies successives que J�sus attribue au patriarche.

Sur la premi�re question, les interpr�tes sont d�accord : les promesses de Dieu, auxquelles Abraham crut, furent la cause de sa joyeuse esp�rance, car elles avaient pour objet le salut du monde (Gen�se 18:17-18; Gen�se 22:18, etc.).

Sur la seconde question : quand est-ce qu�Abraham a vu ces esp�rances r�alis�es et s�en est r�joui ? les opinions sont diverses.

Les P�res de l��glise et les r�formateurs ont g�n�ralement rapport� ce fait � la vie d�Abraham sur la terre et l�expliquent, soit, encore ici, par sa foi aux promesses de Dieu, soit par une vision proph�tique (comparez H�breux 11:13), ou quelque r�v�lation, qui lui auraient �t� accord�es � un moment de sa carri�re que nous ne connaissons pas, soit par quelque �v�nement important de sa vie, par exemple, lorsqu�Isaac lui fut donn� dans sa vieillesse ou lui fut rendu apr�s l��preuve de Morija (Gen�se 22).

Mais les interpr�tes modernes objectent � cette explication que les deux propositions du verset : il a tressailli de voir mon jour et il l�a vu et s�est r�joui n�exprimeraient qu�une m�me �motion, ce qui n�est pas naturel; et que, d�autre part, elle ne rend pas compte de ce terme pr�cis mon jour, ou lui donne un sens forc�. Ils admettent donc qu�Abraham a r�ellement vu le jour du Sauveur, c�est-�-dire sa venue sur la terre, et cela du haut du ciel o� il vit.

Ce serait en m�me temps, une r�futation indirecte de la parole des Juifs : �?Abraham est mort?� (verset 52), et une confirmation de la d�claration du Sauveur : �?Si quelqu�un garde ma parole, il ne verra jamais la mort?� (verset 51).

C�est l�interpr�tation admise par la plupart des ex�g�tes modernes, L�cke, Tholuck, de Wette, Lange, MM. Luthardt, Weiss, Godet.

On pourrait objecter que l�id�e de mettre ainsi un habitant du ciel en rapport avec la terre et de lui attribuer la connaissance de ce qui s�y passe est �trang�re au Nouveau Testament. Divers indices significatifs montrent cependant que les deux mondes ne sont pas absolument ferm�s l�un � l�autre. Voir, relativement � ce m�me Abraham, Luc 16:23.25.

Et quand il s�agit d�un fait aussi immense que la venue du Sauveur, pouvait-il �tre ignor� dans le ciel ? Mo�se et �lie n�en furent-ils; pas les t�moins (Matthieu 17:3; Marc 9:4; Luc 9:30-31) ? Ne fut-il pas annonc� � la terre par des anges (Luc 2:10-11; Luc 2:13-14) ?

De ce qu�Abraham a vu le jour de Christ, il paraissait r�sulter que Christ avait d� voir Abraham, c�est-�-dire avoir exist� deux mile ans avant son temps. Quelle absurdit� aux yeux des Juifs !

Bien que J�sus n�e�t que trente et quelques ann�es, les Juifs disent : Tu n�as pas encore cinquante ans, afin d��tre s�rs de d�passer son �ge dans leur estimation. Ils veulent dire : Tu n�es pas encore un vieillard (Nombres 4:3-39; Nombres 8:24-25).

Grec : Avant qu�Abraham devint, naquit � l�existence, moi, je suis.

Le devenir appartient � tout ce qui est cr��; l��tre absolu, �ternel, appartient � Dieu seul, et c�est dans ce sens que J�sus-Christ parle ici (comparer verset 24, note).

Il faut bien remarquer ce pr�sent : je suis; J�sus ne dit pas : j��tais, comme le voudrait la grammaire et comme traduit Ostervald, pour lui, le temps n�existe pas. Cette grande v�rit� de sa pr�existence �ternelle, J�sus l�affirme solennellement, en pr�sence de ses ennemis, comme il l�exprimera en parlant � Dieu son P�re, dans sa derni�re pri�re (Jean 17:5).

C�est donc de la bouche m�me de son Ma�tre que Jean � tir� l�id�e sublime de son prologue (Jean 1:1).

Il est tristement instructif de voir les efforts d�imagination que faisait l�ancien socinianisme, et que font encore aujourd�hui bien des th�ologiens, pour �chapper � la v�rit� r�v�l�e par ces paroles.

Ils ont compris. �?Devant cette r�ponse, il ne restait aux Juifs qu�� adorer,� ou � lapider?�. Godet (Jean 5:18; Jean 10:31-33).

J�sus se cacha dans la foule qui l�entourait et o� ses disciples purent faciliter son �vasion. Ainsi il sortit du temple pour se soustraire aux desseins meurtriers de ses ennemis.

Le texte re�u ajoute : passant au milieu d�eux; et ainsi il s�en alla.

Ces mots qui manquent dans Codex Sinaiticus, B, D, Itala sont presque litt�ralement emprunt�s � Luc 4:30, et ont �t� introduits dans notre texte afin de marquer que J�sus recourut � un miracle pour se soustraire au danger.

Mais l�expression : il se cacha exclut plut�t qu�elle ne suppose une action surnaturelle.

C�est ici le terme de la lutte la plus violente que J�sus ait eu � soutenir en Jud�e. La victoire g�n�rale l�incr�dulit� y est d�cid�e pour la Jud�e comme elle l�a �t� � Jean 6 pour la Galil�e. Aussi, d�s maintenant, J�sus abandonne graduellement le champ de bataille � ses adversaires jusqu�� cet autre il se cacha d�finitif (Jean 12:36), qui clora son minist�re public en Isra�l.� Godet

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 8". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/john-8.html.
 
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