Lectionary Calendar
Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
Attention!
StudyLight.org has pledged to help build churches in Uganda. Help us with that pledge and support pastors in the heart of Africa.
Click here to join the effort!

Bible Commentaries
Romains 5

Bible annotéeBible annotée

Buscar…
Enter query below:

versets 1-21

1 � 11 Le salut final assur� � ceux qui ont re�u la justification par la foi

La particule conclusive donc lie intimement ce qui suit � l�expos� qui pr�c�de.

Jusqu�ici l�ap�tre a prouv� l�efficacit� du nouveau moyen de salut, la justification par la foi, en montrant :

  1. que le p�ch� universel la rend indispensable (Romains 1:18-3.20);
  2. que son fondement est la r�demption en J�sus-Christ (Romains 3 : 2126);
  3. qu�elle est d�accord avec la loi, (Romains 3:27-31)
  4. qu�elle est conforme � l�exemple d�Abraham (Romains 4).

Nous sommes donc tr�s certainement justifi�s par la foi quant au pass�; mais cette justification nous garantit-elle notre salut final ? nous donne-t-elle la certitude d��chapper � tout ch�timent quand nous compara�trons devant le tribunal de Dieu au dernier jour ? nous permet-elle de nous glorifier d�s maintenant de l�esp�rance d�avoir part � la gloire de Dieu (verset 2) ?

Voil� la question que l�ap�tre aborde maintenant, et qu�il doit traiter pour �puiser le sujet de la justification et pour montrer que le croyant re�oit gratuitement en J�sus-Christ un salut complet.

Nous avons la paix� la plupart des majuscules, et en particulier les plus anciens, portent : ayons la paix.

Les ex�g�tes, en majorit�, repoussent cette le�on, estimant qu�une exhortation ne conviendrait pas au d�but d�un d�veloppement tout didactique.

Grec : Nous avons paix par rapport � Dieu. Ainsi �nonc�e l�affirmation s�applique, moins aux sentiments qu��prouve le p�cheur justifi�, qu�� la relation toute nouvelle avec Dieu dans laquelle il a �t� introduit par sa justification.

Notre Seigneur-J�sus-Christ est le m�diateur de cette relation, par son sacrifice, comme par son intercession aupr�s de Dieu et son action actuelle sur le croyant. Comparer verset 10, note.

Le texte re�u porte : nous avons acc�s par la foi.

Ces derniers mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D.

Le terme que nous traduisons par acc�s signifie proprement l�acte d�amener, mais il a aussi le sens intransitif de : �?facult� d�approcher?�.

La gr�ce, dans laquelle nous nous tenons fermes (grec debout), est cette relation normale avec Dieu, qualifi�e de �?paix?� au verset pr�c�dent.

Les mots : et nous nous glorifions�, ne d�pendent plus de �?cette gr�ce dans laquelle nous nous tenons fermes?�, car la premi�re proposition du verset n�est qu�une incidente et elle est d�j� suffisamment allong�e.

Il faut donc les consid�rer comme une proposition parall�le � celle du verset 1 �?Nous avons la paix avec Dieu�, et nous nous glorifions de l�esp�rance de la gloire de Dieu?�.

Nous nous glorifions� L�ap�tre qui avait absolument refus� � l�homme tout sujet de se glorifier, tant qu�il �tait livr� � ses propres ressources, (Romains 3:27; Romains 4:2) lui accorde, maintenant qu�il est justifi� par gr�ce, de se r�jouir et de triompher humblement, dans le Seigneur, (1 Corinthiens 1:31) de l�assurance qu�il a de son salut et des perspectives infinies qu�ouvre devant lui l�esp�rance d�avoir part � la gloire de Dieu.

Se glorifier de l�esp�rance de la gloire de Dieu, c�est avoir et manifester la certitude de poss�der un jour pleinement cette gloire.

La gloire de Dieu, qui est le rayonnement de toutes les perfections divines, est accord�e au croyant d�s ici bas, dans la mesure o� l�image de Dieu est r�tablie en lui par la r�g�n�ration, et qu�il peut ainsi, de nouveau et en quelque mesure, r�fl�chir ses divines perfections.

Les afflictions, les tribulations de la vie, loin d��branler le croyant dans sa foi et son esp�rance, et de rendre incertaine � ses yeux l�issue de l��preuve, ne font que ranimer son esp�rance et fortifier son assurance.

La souffrance. sous ses mille formes diverses, est, comme tout mal, une suite et un ch�timent du p�ch� elle ne peut �tre, pour celui qui n�est pas en possession de la gr�ce de Dieu, qu�un sujet de terreur et une cause d�affaiblissement.

Mais pour le croyant la col�re de Dieu contre le p�ch� a fait place � la r�v�lation de son amour, qui s�est manifest� � lui dans le sacrifice de J�sus-Christ (Romains 5:8; Jean 3:16).

La souffrance, d�s lors, change de caract�re; elle devient pour l�enfant de Dieu un salutaire moyen d�humiliation et de renoncement, dont lui-m�me reconna�t le but et la n�cessit�.

Elle le rapproche toujours plus de Dieu, en �tant ce qui fait encore obstacle � une communion intime et compl�te avec lui; elle le d�tache du monde et de lui-m�me, et le pr�pare ainsi � la vie �ternelle; il peut donc se glorifier des afflictions. Il ne faut rien retrancher de la force de ce terme, si l�on ne veut diminuer l��nergie du sentiment exprim� par l�ap�tre (Romains 8:18; 2 Corinthiens 4:17; 2 Corinthiens 12:5; 2 Corinthiens 12:9; H�breux 12:6, etc.).

L�affliction produit la constance. Beaucoup de versions ont : �?la patience;?� mais le mot �?patience?� d�apr�s l��tymologie, n�est qu�une autre d�signation de la souffrance support�e avec r�signation, tandis que le mot grec vient d�un verbe qui signifie : �?tenir bon sous?�, et emporte l�id�e de fermet�, d�endurance, de pers�v�rance (comparez Luc 8:15; Luc 21:19; H�breux 12:1).

La pens�e de l�ap�tre est donc que l�affliction, loin d�abattre le chr�tien et de l��loigner de cette gr�ce � laquelle il a acc�s, l�affermit et assure la constance de sa vie int�rieure.

La constance produit l�exp�rience.

Beaucoup de versions portent : �?l��preuve?�. Cette traduction ne serait admissible que si le mot �?�preuve?� exprimait, non l�action d��prouver ou la condition de celui qui est �prouv�, mais le r�sultat de l��preuve.

Le terme grec d�signe proprement l��tat de ce qui a �t� �prouv� et qui est sorti victorieusement de l��preuve. Le terme d�exp�rience (adopt� par Luther) nous para�t rendre assez bien cette id�e. On pourrait traduire aussi : �?fid�lit� �prouv�e?�.

Dans Romains 14:18, l�adjectif de la m�me racine est employ� pour d�signer celui qui est �?approuv�?� des hommes. Dans 1 Pierre 1:7; Jacques 1:3 (voir les notes), nous avons un substantif de la m�me racine, qui signifie : �?le moyen par lequel on �prouve?�.

Tel est donc pour le chr�tien le r�sultat des afflictions support�es avec constance : elles manifestent ce qu�il y a de r�el ou de non r�el dans sa foi, dans sa vie int�rieure.

Un homme a de l�exp�rience quand, soumis � une forte �preuve, il peut en parler comme y ayant d�j� pass�.� Luther

L�exp�rience produit l�esp�rance.

L�ap�tre ach�ve par ces mots de d�montrer son affirmation : (verset 2) �?Nous nous glorifions de l�esp�rance de la gloire de Dieu?�. En d�pit des afflictions, l�esp�rance, joyeusement profess�e par le croyant d�s le premier moment de sa justification, ne s��teint pas, mais devient plus vive et plus ferme � mesure que sa foi, �prouv�e dans la lutte, acquiert elle-m�me plus de certitude.

Avec sa justification, le croyant a re�u toute la vie nouvelle en germe; ce germe, en se d�veloppant, devient un arbre qui, secou� par les vents, enfonce ses racines toujours plus profond dans le sol, et peut produire d�autant mieux les fruits qu�il est destin� � porter.

L�esp�rance ne rend point confus; elle est de telle nature qu�elle s�accomplira s�rement.

Ce qui nous garantit sa pleine r�alisation, c�est que l�amour de Dieu est r�pandu dans nos c�urs par l�Esprit-Saint qui nous a �t� donn�.

L�amour de Dieu n�est pas notre amour pour Dieu, mais, comme le montrent clairement les versets suivants, son amour pour nous, l�amour qui l�a pouss� � nous donner son Fils, � le livrer � la mort de la croix, lorsque nous �tions ses �?ennemis?� (versets 8-10).

Cet amour peut seul nous rendre in�branlables et nous faire parvenir � la gloire esp�r�e. Or cet amour, l�homme naturel y reste �tranger, il n�y croit pas, jusqu�au moment o� il re�oit la gr�ce qui justifie (verset 1). Alors seulement, l�amour de Dieu est r�pandu dans son c�ur.

Le terme de l�original : est vers� hors de� implique l�image d�un flot qui s��chappe du c�ur de Dieu pour se r�pandre dans le n�tre. L�amour divin cr�e dans notre c�ur, et y entretient, un amour qui ne nous est pas naturel. Le moyen, l�agent de cette effusion de l�amour de Dieu dans l�homme r�g�n�r�, c�est l�Esprit-Saint, sceau et gage de la justification, qui, en sanctifiant l��me, la maintient dans une communion intime avec Celui qui est amour (Romains 8:15; Romains 8:16; 2 Corinthiens 1:22, note; Galates 4:6).

Il puise dans cette communion la certitude que l�esp�rance ne rend point confus; car, comme l�objet de cette esp�rance n�est autre que la parfaite possession de Dieu m�me, et comme Dieu est d�j� pr�sent et vivant dans son c�ur par l�Esprit Saint, qui lui a �t� donn�, il poss�de d�s maintenant, dans une mesure incompl�te, il est vrai, mais r�ellement, ce qu�il s�attend � poss�der un jour dans la pl�nitude (�ph�siens 1:13; �ph�siens 1:14; comparez, ci-dessous, verset 10, note).

Codex Sinaiticus, A, C, D, portent deux encore, dont l�un para�t �tre une r�p�tition de l�autre : �?car encore Christ, lorsque nous �tions faibles encore� ?�

B porte : �?S�il est vrai que Christ, alors que nous �tions encore faibles, est mort, au moment marqu�, pour des impies� ?� Avec cette le�on, il faudrait consid�rer les versets 7, 8 comme une parenth�se, pour trouver l�apodose au verset 9 �?� bien plus forte raison� ?�

La le�on : �?Car Christ?�, que pr�sentent tous les autres manuscrits, donne � la phrase une construction moins compliqu�e. Paul introduit, en ces termes, une argumentation qui se poursuit jusqu�au verset 10, et qui est destin�e � prouver le droit que nous avons de nous �?glorifier de l�esp�rance qui ne confond pas?� (versets 2, 5).

Christ est mort pour des impies comme nous l��tions alors (Romains 4:5, note); combien plus notre esp�rance est-elle assur�e maintenant que nous avons acc�s � la source de toute force, de toute vie, de tout amour !

Christ est mort (grec) selon le temps, ou au temps marqu� par l��ternel et immuable conseil de Dieu, et avant que nous eussions rien pu faire pour pr�venir et m�riter son amour. Notre esp�rance est d�autant plus certaine : elle est fond�e sur le ferme conseil de Dieu et sur la parfaite gratuit� de son amour.

D�autres traduisent : il est mort � temps, ou au moment favorable; ils se refusent � voir dans cette expression une allusion au d�cret divin.

D�autres encore relient cette locution � ce qui pr�c�de : �?quand nous �tions encore sans force, selon les conditions de l��poque o� le salut n�avait pas encore �t� manifest�;?� ou ils la rattachent � ce qui suit imm�diatement : pour des impies comme nous l��tions conform�ment � l��poque

Pour des impies signifie : en leur faveur, par amour pour eux, pour leur bien, et non : �?� leur place?�, ce qui serait exprim� par une autre pr�position grecque, employ�e Matthieu 20:28.

D�apr�s un certain nombre d�interpr�tes, il s�agirait d�abord d�un juste quelconque, d�un homme droit devant Dieu, c�est le sens ordinaire du mot; et l�ap�tre affirmerait qu�� peine quelqu�un voudrait mourir pour un tel homme.

Il s�agirait ensuite de l�homme de bien qui � cette justice, joindrait la bont�, une g�n�rosit� dont on aurait �prouv� les effets, un bienfaiteur, et Paul conc�derait que peut-�tre quelqu�un se r�soudrait (grec oserait, aurait le courage) � livrer sa vie par reconnaissance pour un tel homme.

On objecte � cette interpr�tation que, pour le bon ne peut signifier �?pour le bienfaiteur?�, le grec ayant un terme sp�cial pour exprimer cette id�e. Il vaut en effet mieux consid�rer la seconde proposition comme destin�e � corriger ce que la premi�re affirmation avait de trop absolu : �?encore que peut-�tre quelqu�un ira jusqu�� mourir pour ce juste?�, en consid�ration de sa valeur morale.

Un certain nombre de commentateurs traduisent : �?� peine quelqu�un mourra-t-il pour un juste; car pour le bien (pour le devoir, pour la patrie, pour quelque grande et noble cause) peut-�tre quelqu�un se d�ciderait-il � mourir?�.

Mais on ne voit pas comment l�attitude de cet homme qui meurt pour le bien pourrait �tre mise en contraste avec la conduite de J�sus mourant pour des impies; car en leur sacrifiant sa vie, Christ est aussi mort pour le bien.

Ces impies appellent, comme antith�se, un juste, un homme de bien.

Plusieurs interpr�tes r�cents consid�rent la seconde proposition du verset 7 comme une tr�s ancienne glose, comme une r�flexion d�un lecteur qui aurait fait ses r�serves sur l�affirmation de Paul; cette glose se serait gliss�e dans le texte.

On a suppos� aussi que Paul, en dictant sa lettre, s��tait repris et avait corrig� l�expression de sa pens�e, et que son secr�taire, par inadvertance, avait oubli� de tracer la premi�re expression; en ce cas, ce serait la premi�re proposition du verset 7 qu�il faudrait retrancher.

Dieu prouve (grec �tablit) son amour envers nous, en ce que, quand nous �tions encore des p�cheurs, Christ est mort pour nous.

L�amour du P�re et celui du Fils sont aux yeux de l�ap�tre un seul et m�me amour.

Par un raisonnement qui conclut du plus au moins, l�ap�tre d�montre dans les versets versets 9, 10, la certitude de notre esp�rance, (verset 5) fond�e sur la perp�tuit� de l�amour de Dieu.

Si Dieu a fait le plus pour des p�cheurs, pour des ennemis, en op�rant leur r�demption par la mort de son Fils, n�accomplira-t-il pas � plus forte raison le moins, c�est-�-dire ce qui reste � faire pour achever son �uvre d�amour � l��gard d�hommes qui sont maintenant justifi�s et r�concili�s avec lui ?

Ainsi, m�me � ceux qui ont d�j� obtenu la justification, l�ap�tre n�indique pas d�autre fondement de leur esp�rance que la libre gr�ce de Dieu envers eux.

Plus le rachet� de Christ est reconnaissant d�un amour qu�il n�a point m�rit�, plus il se fonde uniquement sur une gr�ce dont il se reconna�t compl�tement indigne, plus aussi il sent son angoisse et son d�couragement se transformer en la joyeuse assurance de son salut �ternel.

L�ap�tre confirme (car) sa conclusion sur l�assurance du salut, en faisant intervenir une id�e nouvelle, celle de notre r�conciliation avec Dieu.

Il nous pr�sente, non plus seulement comme des �tres �?sans force?�, comme des �?p�cheurs?�, mais comme des ennemis de Dieu; ce qui donne plus de poids encore � sa conclusion : � plus forte raison.

Ennemis de Dieu, nous sommes non seulement �?justifi�s?�, (verset 9) mais r�concili�s.

En outre, il appelle Christ le Fils de Dieu, ce qui fait ressortir le prix de sa mort, et il pr�cise l�id�e que nous sommes �?sauv�s par lui?�, (verset 9) en ajoutant : nous sommes sauv�s par sa vie.

Ennemis, nous le sommes par nature, non seulement en tant que nous avons, � l��gard de Dieu, la disposition hostile de r�volt�s, mais en tant que nous sommes les objets de la r�probation de Dieu et de sa �?col�re?�, (Romains 1:18, note) des �?enfants de col�re par nature?� (�ph�siens 2:3).

La r�conciliation, qui nous r�tablit dans la relation normale de �?la paix avec Dieu?�, (verset 1) consiste avant tout � enlever l�obstacle qui emp�che Dieu de donner libre cours � sa mis�ricorde envers nous. Dieu accepte le sacrifice que Christ a offert en mourant pour notre p�ch�. Et son amour immuable peut d�s lors, sans porter atteinte � sa saintet�, se d�ployer envers le p�cheur.

Cette r�conciliation avec Dieu op�re un changement radical dans les dispositions du p�cheur envers Dieu : son c�ur charnel, rebelle, ennemi de Dieu, se rend � discr�tion par la repentance, il accepte sa d�livrance comme une gr�ce. il revient � Dieu comme � son P�re, il est p�n�tr� de reconnaissance et d�amour; sa communion avec Dieu, d�truite par le p�ch�, est r�tablie.

Ce c�t� de l��uvre de la r�conciliation est d�peint dans l�inimitable parabole de l�enfant prodigue (Luc 15:11 et suivants).

On comprend d�s lors toute la force du raisonnement de l�ap�tre pour fonder l�assurance du salut : si, d�ennemis, nous avons �t� r�concili�s, � plus forte raison

Et ce contraste n�est pas le seul; il en est un autre, tout aussi frappant, celui de la mort de Christ et de sa vie.

Quelques interpr�tes limitent la port�e de ce dernier terme, en l�appliquant seulement � la vie glorifi�e dont Christ vit actuellement dans le ciel, et dans laquelle il doit introduire ses fid�les au dernier jour.

Mais Paul enseigne que Christ agit du haut du ciel sur les �mes de ceux qui croient en lui, qu�il vit en eux, qu�il des affranchit ainsi du p�ch� et les sanctifie.

Pourquoi cette action de Christ en nous ne serait elle pas mentionn�e ici � c�t� de l��uvre que Christ a accomplie en mourant pour nous ? Elle est un �l�ment capital du d�veloppement qui conduit le croyant au but glorieux de sa r�demption (comparez Romains 4:24; Romains 4:25, notes, et surtout Romains 6:4; Romains 8:2).

Le chr�tien, r�concili� avec Dieu par la mort de Christ, a besoin encore de forces nouvelles pour achever sa sanctification, d�une vie divine qui lui soit communiqu�e.

Or la source lui en est ouverte dans la r�surrection de J�sus-Christ, par laquelle le p�ch� et la mort ont �t� vaincus. Christ l�attire � lui, le fait entrer dans une communion vivante avec lui. sa vie devient la vie de chacun des membres de son corps. C�est l� ce qui leur assure la pleine victoire, le salut d�finitif.

Nous trouvons ainsi indiqu�e, d�j� dans notre passage, la pens�e profonde que l�ap�tre d�veloppera � Romains 6, o� il nous montrera le croyant uni � Christ par sa foi, de telle sorte que la mort, la s�pulture, la r�surrection de Christ et son entr�e dans la gloire deviennent autant de phases de l�exp�rience spirituelle de celui qui �?a �t� fait une m�me plante avec lui?� (Romains 6:1-11, notes).

Grec : Et non seulement cela, mais aussi nous glorifiant.

Nous serons sauv�s de telle mani�re que nous n�aurons pas seulement �chapp� au ch�timent, mais que nous pourrons nous glorifier de Dieu, parce que Dieu nous aura transform�s � son image et rendus participants de sa gloire.

Pour la troisi�me fois, l�ap�tre s��crie : Nous nous glorifions (comparez versets 2, 3).

La gradation marqu�e dans la r�p�tition de cette parole consiste � s��lever de la possession du salut � la possession de Dieu lui-m�me et, de l�esp�rance d�un salut futur, � la r�alit� actuelle de ce salut par la r�conciliation maintenant obtenue.

C�est beaucoup d��tre r�concili� avec son Dieu, c�est plus d�esp�rer de lui le salut �ternel : mais porter d�s maintenant dans le c�ur un fonds de paix, de confiance et de joie, par lequel le Saint Esprit nous rend t�moignage que nous sommes � Dieu par J�sus-Christ pour l��ternit�, c�est ce que fait l�amour de Dieu et la participation des souffrances de J�sus-Christ. C�est ce que saint Paul appelle se glorifier en Dieu par J�sus-Christ.� Quesnel

Plan

Le p�ch� et la mort s��tendent d�Adam sur tous les hommes

Par un seul homme, le p�ch� et la mort sont entr�s dans le monde et ont p�n�tr� dans tous�; d�o� il est r�sult� que tous ont p�ch�; car le p�ch� �tait dans le monde avant que la loi e�t �t� promulgu�e, et, bien que le p�ch� ne soit pas imputable en l�absence d�une loi, la mort a cependant atteint, dans la p�riode d�Adam � Mo�se, ceux qui n�avaient pas transgress� de d�fense expresse, comme Adam l�avait fait, ce type du Sauveur qui devait venir (12-14)

La justification qui donne la vie est assur�e � tous par J�sus-Christ

a) L��uvre de Christ est sup�rieure en puissance � celle d�Adam. Si la faute d�un seul homme a eu pour cons�quence la mort de tous les autres, � plus forte raison le don que Dieu, dans sa gr�ce, nous fait du Sauveur, aura-t-il une efficacit� encore sup�rieure, et procurera-t-il la justification � ceux qui ont encouru la condamnation par suite de la seule faute d�Adam. Si la faute d�un seul a fond� le r�gne de la mort, � plus forte raison ceux qui re�oivent la gr�ce sont-ils assur�s de r�gner dans la vie par J�sus-Christ (15-17)

b) La justification en J�sus-Christ oppos�e � la condamnation en Adam. Donc, comme par une seule faute tous ont �t� condamn�s, de m�me tous sont justifi�s par une seule d�claration de justice. Car si la d�sob�issance d�un seul a constitu� p�cheurs tous les autres, l�ob�issance d�un seul constituera justes tous les autres (18, 19)

Le r�le de la loi

Entre le r�gne du p�ch� et de la mort et celui de la vie, la loi est intervenue, pour que la faute d�Adam port�t tous ses fruits�; mais l� o� le p�ch� a abond�, la gr�ce a surabond�; et cela, afin que, comme le p�ch� a r�gn� en donnant la mort, la gr�ce r�gne par la justice, pour nous mettre en possession de la vie �ternelle par J�sus-Christ, notre Seigneur (20, 21)

Adam et Christ. 5.12-21

12 � 21 La puissance de mort, exerc�e par la faute d�Adam, garantit l�efficacit� de la gr�ce manifest�e en J�sus-Christ.

Jusqu�ici, Paul a montr� le p�ch� avec ses suites funestes (Romains 1:18-3.20) et la justification avec ses cons�quences r�paratrices (Romains 3:21-5.11).

Maintenant, embrassant d�un regard ces deux grands faits qui sont comme les deux p�les de l�histoire de l�humanit�, il va remonter � la source de ce double courant de mort et de vie, � Adam et � Christ, entre lesquels il �tablit un long parall�le (versets 12-21).

Il nous montre l�histoire de l�humanit� qui se partage en deux grandes p�riodes. Adam est � la t�te de la premi�re et la domine, Christ domine la seconde. L��conomie temporaire de la loi forme la transition de l�une � l�autre.

De plus, dans sa comparaison entre Adam et Christ, l�ap�tre se livre � un raisonnement par lequel il d�montre la sup�riorit� de l��uvre r�demptrice du Christ sur l��uvre destructrice qui a �t� la cons�quence de la chute d�Adam. Si la faute d�Adam a entra�n� tous les hommes dans le p�ch� et la mort � plus forte raison la r�demption accomplie par Christ doit-elle �tre une source de salut et de vie pour tous.

Cette conclusion est le but principal de tout ce d�veloppement par lequel l�ap�tre ach�ve de montrer la valeur de la justification op�r�e par Christ, et de prouver au croyant qu�il peut �tre assur� de son salut final.

L�ap�tre introduit son parall�le entre Adam et Christ par : c�est pourquoi, non qu�il l�envisage comme la conclusion logique de l�affirmation du verset 11; mais parce qu�il le rattache � tout l�enseignement pr�c�dent depuis Romains 1:18, et le pr�sente comme un regard en arri�re, par lequel il consid�re les deux faits du p�ch� et de la justification dans leur source et dans leurs effets.

Nous ne pouvons pas voir plus clairement ce que nous poss�dons en Christ que par la d�monstration de ce que nous avons perdu en Adam.� Calvin

Il est une mani�re de concevoir notre humanit�, contraire aux donn�es de l�exp�rience comme aux affirmations de l��criture sainte, qui ne permet pas de comprendre la pens�e que Paul va d�velopper, car elle ne tend � rien moins qu�� nier �galement les effets de la chute d�Adam et l��uvre r�demptrice du Sauveur; c�est la conception qui fait de l�humanit� une agr�gation d�individus ind�pendants les uns des autres, qui ne soit unis par aucun lien de solidarit�.

Dans cette id�e, Adam et J�sus-Christ n�ont exerc� d�influence sur les autres hommes, l�un pour les entra�ner au p�ch�, l�autre pour les conduire � la justice, que par leur exemple et nullement par une action r�sultant d�un lien organique entre eux et le reste des hommes.

L��criture, au contraire, nous pr�sente l�humanit� comme une famille dont chaque membre, tout en demeurant individuellement responsable, fait partie int�grante de l�ensemble et ne peut r�pudier La solidarit� avec tous les autres membres de la famille.

Diverses images sont employ�es dans l��criture pour mettre en lumi�re cette v�rit� : c�est la relation entre les membres du corps humain, (1 Corinthiens 12:20 et suiv) entre les sarments d�un m�me cep, (Jean 15:1 et suivants) entre les branches et le tronc de l�olivier (Romains 11:17 et suivants). Or, dans un arbre, il est plus d�une branche dont l�existence n�est pas n�cessaire � la plante; elles peuvent �tre retranch�es sans que l�arbre meure. Mais il est deux circonstances o� la destruction d�une faible tige entra�ne la mort de la plante : c�est d�abord quand la plante sort de son germe et est encore bien fragile; c�est ensuite quand, par l�op�ration de la greffe, une branche nouvelle a �t� entr�e sur le vieux tronc. La destruction de la tige ou de la branche greff�e an�antit la plante, ou rend vaine l�op�ration de la greffe. Il y a eu de m�me dans le d�veloppement de notre humanit� deux �tres dont l�existence a d�termin� la vie du corps entier Adam et Christ. Adam d�abord, duquel est sorti la race, s�il �tait mort sans descendants, aussit�t apr�s la chute, l�humanit� aurait p�ri dans sa personne, tandis que la blessure que le p�ch� lui a inflig�e a nui � tout le d�veloppement de la race, de m�me que l�arbre dont la tige a �t� courb�e, croit de travers. En second lieu Christ. Il est � la descendance d�Adam ce que la greffe est � l�arbre sauvage. S�il avait �t� retranch� avant que son �uvre e�t �t� accomplie, l�humanit� serait rest�e dans son �tat naturel, comme le sauvageon quand la greffe a �t� d�truite. Mais la greffe g�n�reuse subsiste; elle change la nature de toute la plante.� Olshausen

Comme par un seul homme le p�ch� est entr� dans le monde, comparez Gen�se 3:1 et suivants

Il ne faut pas entendre par le p�ch� le premier p�ch� envisag� comme action isol�e, ni le penchant � p�cher, ni m�me exclusivement la corruption de l�humanit�. Ce terme est pris dans sa plus grande g�n�ralit� : le p�ch� de l�homme, le fait qu�il est devenu �tranger � la communion avec Dieu, et en outre toutes les cons�quences de la chute, tous les p�ch�s consid�r�s dans leur ensemble comme un tout dont l�humanit� enti�re est responsable.

Le monde, ce sont les hommes en g�n�ral, l�humanit�, comparez Jean 3:16; l�expression est �quivalente � celle qui suit : tous les hommes.

Le p�ch� est entr� dans le monde, c�est-�-dire le principe du mal s�est implant� dans l�humanit�, o� il exerce d�s lors son action funeste. Le premier homme, en donnant par sa d�sob�issance acc�s dans son propre �tre � la puissance du mal, a infect� l�esp�ce enti�re, car c�est une nature corrompue qu�Adam a transmise � ses descendants.

Et par le p�ch� la mort : telle est la constatation � laquelle l�ap�tre voulait en venir, la suite montre qu�il lui importait moins de marquer l�origine du p�ch� que celle de la mort.

La mort peut �tre la mort physique, la mort spirituelle de l��tre moral, ou la mort �ternelle, la condamnation d�finitive du p�cheur. Le second sens est exclu, car la mort spirituelle ne saurait se distinguer du p�ch�. On ne saurait s�arr�ter au troisi�me sens, car l�ap�tre ne peut vouloir dire que, par la seule faute d�Adam, les autres hommes sont vou�s � la mort �ternelle (versets 15, 17).

Ce �?r�gne de la mort?�, dont il est question dans versets 14, 17, ne peut �tre que celui de la mort physique. L�homme, exclu de la communion de Dieu par le p�ch�, dut reconna�tre, � la mortalit� de son corps d�bile et � toutes les souffrances qui proc�dent sa dissolution, qu�il s��tait s�par� de la source unique de la vie.

Que la mort physique, avec toutes les mis�res qui l�accompagnent, ne fut point originairement dans le dessein de Dieu qu�elle n�est pas une n�cessit� inh�rente � la nature de l�homme, mais bien l�ex�cution de la sentence prononc�e sur le p�ch� (Gen�se 2:17; Gen�se 2:3.19) c�est l� une v�rit� que l�ap�tre suppose admise, qu�il se contente d�affirmer, parce qu�elle est clairement enseign�e dans l��criture sainte.

La r�demption par J�sus-Christ est destin�e � nous d�livrer de cet ennemi dont nous sommes devenus la proie (Romains 5:17; Romains 5:21; 1 Corinthiens 15:21-26, 1 Corinthiens 15:54-56; H�breux 2:15).

Et ainsi, apr�s qu�elle fut entr�e dans le monde par le p�ch� et parce qu�elle est le salaire du p�ch�, la mort a p�n�tr� dans tous les hommes, sur quoi tous ont p�ch�.

La plupart traduisent : parce que tous ont p�ch�; mais la locution employ�e n�est pas la conjonction qu�on rend habituellement par parce que, elle est form�e du pronom relatif et d�une pr�position qui signifie primitivement sur, puis par d�rivation �?dans?� et �?pendant?�.

On ne peut toutefois traduire avec la Vulgate : �?dans lequel, Adam tous ont p�ch�;?� ni : �?dans laquelle mort (spirituelle) tous ont p�ch�?�.

De l�avis de la grande majorit� des interpr�tes, le pronom relatif est au neutre, et selon qu�on le rapporte � ce qui pr�c�de ou � ce qui suit, il faut traduire : sur le fondement duquel fait (l�entr�e dans le monde du p�ch� et de la mort) tous ont p�ch�; ou : sur le fondement du fait que tous ont p�ch�.

Dans 2 Corinthiens 5:4 et Philippiens 3:12, la locution pr�sente ce dernier sens; mais Philippiens 4:10 peut �tre invoqu� en faveur du premier sens. La plupart cependant adoptent la seconde signification et traduisent : sur ce que, en raison de ce que, parce que.

Beaucoup de commentateurs estiment que le but de cette proposition est de pr�senter la mort de tous les hommes comme la cons�quence, non du p�ch� d�Adam, mais des p�ch�s par lesquels ils l�ont eux-m�mes m�rit�e : elle les atteint parce qu�ils ont tous p�ch�.

De m�me que le p�cheur doit s�approprier personnellement par la foi la justice que Christ lui a acquise, de m�me il n�encourt le ch�timent de la mort que parce qu�il p�che volontairement et s�associe ainsi d�une mani�re consciente � la r�volte d�Adam.

Cette interpr�tation se heurte � de graves objections.

  1. L�ap�tre contredirait dans cette derni�re proposition ce qu�il vient d�enseigner dans la premi�re partie du verset : �?par un seul homme, le p�ch� est entr� dans le monde et par le p�ch� la mort, et ainsi la mort a p�n�tr� dans tous les hommes?�. Il ressortait clairement de ces paroles que le p�ch� d�Adam est la cause de la mort universelle. Et c�est ce que confirment les d�clarations qui vont suivre : �?par la faute d�un seul, tous les autres sont morts :?� (verset 15) �?par la faute d�un seul la mort a r�gn� par ce seul?� (verset 17). Toute l�argumentation des versets versets 12-21 repose sur l�id�e que Christ seul est la cause de la justification, comme Adam seul a �t� la cause de la condamnation. Si celle-ci �tait motiv�e par les fautes individuelles des p�cheurs, la justification aussi devrait �tre, en partie du moins, l��uvre du croyant.
  2. La suite des pens�es dans versets 13, 14 ne peut s��tablir d�une mani�re naturelle si l�on admet que Paul consid�re la mort comme une cons�quence des transgressions individuelles. Il faudrait alors consid�rer verset 13 comme l��nonc� d�une objection : la mort a r�gn� avant la promulgation de la loi qui seule rendait le p�ch� imputable, et verset 14 comme la r�ponse � cette objection. Paul l��carterait par une fin de non recevoir justifi�e par la pens�e qu�il exprime ailleurs : (Romains 1:21; Romains 2:14; Romains 2:15) ceux qui n�ont pas de loi r�v�l�e ont cependant la loi �crite dans leur c�ur.

Cette interpr�tation, on le voit, nous oblige de sous-entendre des pens�es importantes. Au contraire, si l�on admet que Paul voit dans la faute d�Adam la cause de la mort de tous, (verset 12) les versets versets 13, 14 pr�sentent la confirmation (car) de cette th�se dans le fait que la mort a r�gn� d�Adam � Mo�se, frappant ceux qui n�avaient pas p�ch� par une transgression positive comme celle du premier homme, et cela en d�pit du principe que le p�ch� n�est pas imput� quand il n�y a pas de loi.

Les interpr�tes qui se rendent � ces raisons expliquent de deux mani�res la proposition incidente : sur quoi ou parce que tous ont p�ch�. Ceux qui admettent la traduction : parce que tous ont p�ch�, sous-entendent : �?en Adam?�. Ils expliquent l�omission de ce compl�ment : �?en Adam?�, qui exprime pourtant l�id�e essentielle, en disant que la pens�e par laquelle d�butait le passage : par un seul homme, etc. remplissait tellement l�esprit de l�ap�tre qu�il n�a pas jug� n�cessaire de la r�p�ter.

Cette explication, si plausible qu�elle soit, n�est pourtant pas enti�rement satisfaisante. Elle revient, somme toute, � attribuer � Paul la doctrine augustinienne d�une participation effective de tous les hommes au p�ch� de leur premier p�re et d�une imputation de la faute d�Adam � ses descendants; tandis que la seule v�rit� clairement enseign�e dans notre passage, c�est que la mort de tous les hommes remonte � la faute du premier homme. Et il semble qu�en ajoutant : sur le fondement duquel fait tous ont p�ch�, l�ap�tre veut pr�venir des conclusions excessives qu�on courrait tirer de sa pr�c�dente th�se.

�tant donn�e la situation cr��e par la faute d�Adam, tous ont p�ch�, dit l�ap�tre, pour marquer la culpabilit� personnelle de tous ceux qu�atteint la sentence de mort, qui, par cons�quent, n�est pas moins justifi�e pour eux que pour le premier homme.

Nous adoptons donc, pour la locution si discut�e, la premi�re des deux significations indiqu�es, et nous rapportons le pronom relatif � l�ensemble des faits qui viennent d��tre affirm�s : par un seul homme le p�ch� est entr� dans le monde et par le p�ch� la mort et ainsi la mort a p�n�tr� dans tous les hommes, sur le fondement de ces faits, dans cet �tat de choses cr�� par la chute d�Adam, tous ont p�ch�; c�est un fait d�exp�rience.

Ces paroles sont admirablement choisies pour exprimer et la chute de l�humanit� en Adam et la responsabilit� individuelle, en vertu de laquelle chaque p�cheur n�est puni que pour les p�ch�s qu�il a commis, le sachant et le voulant.

Ce verset forme une phrase inachev�e. Le second terme de la comparaison serait : �?de m�me, par un seul homme, J�sus-Christ, la gr�ce et la vie sont entr�es dans le monde?� D�s la fin du verset 14, la comparaison est reprise, elle est compl�tement �nonc�e aux versets 18 et 19.

L�ap�tre, apr�s avoir affirm� que, par la faute du premier homme, le p�ch� et la mort sont venus sur tous les hommes, (verset 12) aurait d� passer imm�diatement au second terme de la comparaison, � Christ, source de la justice et de la vie. Mais il s�interrompt pour prouver que la mort a r�ellement coul� du p�ch� d�Adam comme de sa source.

Il raisonne ainsi : d�s avant la loi, le p�ch� �tait dans le monde, l�histoire l�atteste.

Mais dans cette p�riode ant�rieure � la loi, le p�ch� pouvait-il �tre puni de mort ? Non, puisqu�il n�est pas imput� (au m�me degr�) l� o� il n�y a point de loi, (Romains 4:15) de loi express�ment formul�e, qui, en faisant conna�tre � l�homme la volont� de Dieu, rend ses transgressions vraiment coupables.

Et toutefois, la mort a r�gn� depuis Adam jusqu�� Mo�se, durant cette p�riode o� il n�y avait point de loi; elle a r�gn� m�me sur ceux qui, n�ayant pas un commandement expr�s comme Adam, n�avaient pas p�ch� par une transgression semblable � la sienne (grec � la ressemblance de la transgression d�Adam).

Et la conclusion sous-entendue, c�est que la mort, qui n��tait pas pour ces hommes le ch�timent de leurs transgressions, devait r�sulter pour eux de la seule faute d�Adam.

La mention d�Adam �voque la pens�e du second Adam, qui devait r�parer le mal fait par le premier p�re de notre race. C�est pourquoi Paul ajoute : lequel est une figure (grec type) de celui qui doit venir (grec devenir).

�?Le myst�re d�Adam est le myst�re du Messie?�, a dit un rabbin.

Tous les autres; grec les plusieurs, les beaucoup, avec l�article signifie : la masse, l�ensemble ici tous les autres oppos�s � un seul.

Traduire : �?la plupart?� �?le grand nombre?�, c�est affaiblir le sens.

Revenant � sa comparaison entre l��uvre d�Adam et celle de Christ, et voulant prouver que la seconde est sup�rieure � la premi�re, l�ap�tre rel�ve un premier contraste entre le principe et les effets de l�action exerc�e par l�un et par l�autre.

Ce contraste ressort d�j� des termes qu�il choisit pour caract�riser cette double action : la faute et le don gratuit.

La faute (grec le faux pas, la chute, le fait de tomber en se heurtant � un obstacle) d�un seul a produit, en vertu du principe de la justice, la mort de tous, le p�ch� et la mort se propageant � tous par le cours naturel de la naissance selon la chair.

Le don de gr�ce est fond� sur un tout autre principe, sur le principe de la pure gr�ce de Dieu, du d�cret rendu par Dieu de toute �ternit� et accompli par le Fils, que le P�re nous a donn� et qui s�est lui-m�me donn� � nous.

Ce don n�agit en vertu de l�h�r�dit� naturelle, mais est accord� comme un don personnel � ceux qui croient en J�susChrist.

Si l�action n�gative de la faute a caus� la mort de tous, on peut � bien plus forte raison affirmer que l�action positive de la gr�ce de Dieu aura un effet non seulement �quivalent en �tendue et en puissance, mais sup�rieur, surabondant; car Dieu laisse agir plus volontiers sa gr�ce que sa col�re.

Pour mieux faire ressortir encore la grandeur et l�efficacit� du rem�de oppos� au mal, Paul d�signe ce qu�il a appel� d�abord un don de gr�ce ou �?don gratuit?� comme la gr�ce de Dieu et le don en la gr�ce d�un seul homme, J�sus-Christ.

La gr�ce de Dieu est cette abondance d�amour divin qui est la source premi�re du salut.

L�ap�tre distingue cette gr�ce de Dieu du don en la gr�ce, d�un seul homme, J�sus-Christ, c�est-�-dire du don qui consiste dans la gr�ce que J�sus-Christ nous fait. Il veut marquer ainsi le caract�re personnel et spontan� du d�vouement de J�sus-Christ.

Si J�sus est le don de Dieu, il se donne � son tour (2 Corinthiens 8:9).

Le compl�ment : d�un seul homme, J�sus-Christ, indique le sujet qui fait le don, et non l�objet qui est donn�, il ne faut donc pas traduire : �?le don que Dieu nous a fait, dans sa gr�ce, d�un seul homme, J�sus-Christ?�.

La gr�ce de Dieu en Christ se r�pand incessamment comme une force divine et poursuit son action salutaire au sein de toutes les g�n�rations humaines.

Apr�s avoir compar� (verset 15) l��uvre d�Adam et l��uvre de Christ quant � la cause agissante dans l�une et dans l�autre (la faute, le don en la gr�ce), Paul les oppose dans leur point de d�part et dans le double r�sultat auquel elles aboutissent.

Grec : Et le don n�est pas comme ce qui est arriv� par un seul qui a p�ch� (D, majusc, Itala, Syr. portent : d�un seul p�ch�), car le jugement vient d�un seul p�ch� (ou p�cheur) en condamnation, mais le don de gr�ce vient de beaucoup de fautes en justification.

L��uvre de Christ, � la suite d�un grand nombre de fautes a abouti � la justification; tandis que, dans l��uvre d�Adam, le jugement, � la suite d�une seule faute a abouti � la condamnation.

D�un c�t�, une faute unique entra�nant la condamnation de tous; de l�autre, le don gratuit de la justification s��tendant � toute la multitude des p�ch�s commis par Adam et ses descendants.

La r�demption accomplie par J�sus-Christ s�applique � tous les p�ch�s particuliers que nous avons ajout�s au p�ch� d�Adam; elle les r�pare si parfaitement qu�elle substitue � la condamnation une enti�re justification.

Aussi vrai que la sentence de condamnation de tous a �t� provoqu�e par une seule faute, le don de la gr�ce est suffisant pour justifier de toute la multitude des fautes : cette hardie assertion du verset 16, l�ap�tre la prouve (car) en opposant, au r�gne de la mort universelle qui s�est �tabli par la faute d�un seul, le r�gne de la vie fond� par le seul J�sus-Christ, en faveur de tous ceux qui re�oivent l�abondance de la gr�ce et du don de la justice, c�est-�-dire qui s�approprient individuellement l��uvre r�demptrice.

Si, par la faute du seul Adam, le r�gne de la mort s�est �tendu sur tous les hommes, sans qu�ils eussent conscience d�avoir particip� � la faute de leur premier p�re, � bien plus forte raison le don de la justice que J�sus-Christ nous procure assure-t-il � ceux qui le re�oivent et s�en emparent par un acte de foi et de volont�, qu�ils r�gneront dans la vie.

Mais si la possession de ce r�gne dans la vie est garantie, c�est que l�acte de justification a port� sur leurs fautes individuelles, autrement ils ne sauraient �tre associ�s � ce r�gne. Cette justification des fautes individuelles �tait affirm�e au verset 16; ici, elle est d�montr�e; et en la d�montrant, l�ap�tre d�couvre les effets admirables de cette abondance de la gr�ce et de ce don de la justice, qu�il avait d�j� mentionn�s au verset 15.

La r�demption pas seulement l�homme de la domination du p�ch� et de la mort elle le met en possession de la vraie et pleine libert�, en sorte qu�il r�gne et r�gnera �ternellement dans la vie, dans cette vie qu�il poss�de par J�sus-Christ, dont il partage la gloire.

L�ap�tre dit de la mort : elle a r�gn�, parce que d�j� sa puissance �tait virtuellement bris�e mais il dit des h�ritiers de la vie : ils r�gneront, parce que la vie n�exerce point encore sur eux tout son empire, et surtout parce qu�elle n�est point parvenue encore � tous ceux qui doivent en �prouver l�influence.

Reste un dernier mot qui, plac� au terme de cette p�riode si riche et si puissamment construite, a une solennit� toute particuli�re : par le seul J�sus-Christ. Le seul, l�unique, oppos� � l�autre unique dans la premi�re proposition. Cette parole finale rappelle qu�il a �t� l�unique agent du don de la justice divine et que, si les croyants ont une justice � s�approprier, au moyen de laquelle ils peuvent r�gner, c�est celle que lui seul leur a acquise.� Godet

Dans l�original, il n�y a pas de verbe : comme par une seule faute pour tous les hommes en condamnation, de m�me aussi par un seul acte de justification pour tous les hommes en justification de vie.

Nous avons ici, plus nettement �nonc�e que dans les versets pr�c�dents l�antith�se dont le premier terme seul avait �t� exprim� au verset 12 : une seule faute entra�nant la condamnation de tous d�une part; de l�autre, un seul acte de justification rendant possible � tous une justification qui produit la vie.

Paul nomme la condamnation, ce que jusqu�ici il a appel� �?la mort?�.

L�acte de justification, c�est l��uvre de la gr�ce divine d�clarant juste (sens du verbe grec dont d�rive ce substantif) celui qui croit en J�sus.

La justification individuelle, qui en r�sulte pour tous ceux qui croient en lui, est appel�e (grec) justification de vie, parce qu�elle met le croyant en possession de la vie �ternelle, dans laquelle �?il r�gnera?� (verset 17).

� prendre � la lettre cette d�claration de l�ap�tre : �?il y a pour tous les hommes justification de vie?�, on pourrait conclure que tous seront justifi�s aussi n�cessairement qu�ils ont encouru la condamnation. Isol� de l�ensemble, ce passage fournirait un argument sans r�plique � ceux qui admettent le salut universel.

Mais l�ap�tre a d�j� indiqu� (versets 15-17) la diff�rence profonde qu�il y a entre la communication du p�ch� et de la mort dans la race d�Adam et celle du �?don de la gr�ce?� que Christ nous a acquis.

Dans le premier cas, il y a transmission fatale en vertu de la descendance charnelle; dans le second, c�est un �?don?� de la libre �?gr�ce de Dieu?�, qui sauve �?ceux qui le re�oivent?� (verset 17).

L�ap�tre enseigne (comme 1 Jean 2:2) que le sacrifice et les m�rites du Sauveur sont parfaitement suffisants pour la justification de tous; que Dieu a donn� son Fils pour le salut de tous les p�cheurs et qu�il veut que tous les hommes soient sauv�s (1 Timoth�e 2:4). Si tous ne le sont pas, c�est par suite de l�incr�dulit� et de l�endurcissement des p�cheurs.

Tous les autres, grec les plusieurs, Comparer verset 15, note.

Ce dernier trait du parall�le est d�une grande importance pour �tablir (car) l�affirmation du verset pr�c�dent : il montre la cause morale du double fait historique sur lequel porte cette affirmation.

La faute d�Adam, qui a entra�n� la condamnation de tous, n�a pas �t� un accident; elle a �t� caus�e par sa d�sob�issance, de m�me c�est l�ob�issance d�un seul, de Christ, qui a �t� la cause de la justification de tous ceux qui croient en lui.

L�ap�tre dit que, par la d�sob�issance d�Adam, tous les autres ont �t� constitu�s p�cheurs, et que, par l�ob�issance de Christ, tous les autres seront constitu�s justes.

La plupart traduisent : �?rendus?� p�cheurs, �?rendus?� justes. Mais le verbe signifie �?�tre mis dans la position de�?� L�id�e est qu�ils ont �t� plac�s devant Dieu dans la position de p�cheurs ou de justes.

Le terme dont se sert l�ap�tre ne tranche pas la question soulev�e par les th�ologiens : faute d�Adam a-t-elle �t� imput�e � ses descendants de telle sorte qu�ils en soient coupables aux yeux de Dieu, ou les descendants d�Adam ont-ils �t� constitu�s p�cheurs seulement par le fait qu�ils ont h�rit� de leur p�re la disposition � d�sob�ir ?

De l�ensemble du passage, (verset 12, note) il ressort que cette derni�re id�e est plut�t celle de Paul. La maladie morale, l�infection du p�ch�, s�est propag�e d�Adam � tous ses descendants par l�h�r�dit� naturelle. �?Ce qui est n� de la chair est chair;?� (Jean 3:6) or, �?l�affection de la chair est inimiti� contre Dieu;?� elle est �?la mort?� m�me (Romains 8:6; Romains 8:7).

De l�, l�universelle sentence, rappel�e au verset 12; de l� la condamnation venue sur tous les hommes (verset 18). En ce sens, le p�ch� d�Adam a donc �t� r�ellement le p�ch� de toute sa race, comme la source d�un fleuve est d�j� ce fleuve Cela ne para�t faux qu�au p�lagianisme qui voit le p�ch� dans les actes ext�rieurs seulement, dans le faire et non dans l��tre.

� la d�sob�issance, source du p�ch� et de la mort, l�ap�tre oppose l�ob�issance du Sauveur, source de la justice et de la vie. Il s�agit de sa parfaite ob�issance � Dieu son P�re dans sa vie enti�re, et surtout de cette �?ob�issance jusqu�� la mort de la croix?�, (Philippiens 2:8) dans laquelle Paul nous montre, en maint passage, le grand sacrifice qui a op�r� notre r�demption et a permis � Dieu de justifier ceux qui croient en J�sus (Romains 3:24-26).

Si l�ap�tre met le verbe au futur : seront constitu�s justes, ce n�est pas qu�il se reporte en pens�e au jugement supr�me, quand Dieu prononcera la sentence d�finitive; il veut plut�t indiquer que la justification de chaque p�cheur sera d�clar�e au moment o� il arrivera � la foi; que l�humanit� nouvelle, qui re�oit de Christ sa justice, est encore en voie de formation.

La conclusion de toute cette comparaison entre l��uvre d�Adam et celle de Christ est que les croyants retrouveront en Christ plus encore qu�ils n�avaient perdu en Adam. Leur justification implique la sanctification, la possession imp�rissable du ciel, � laquelle ils parviennent par leur union vivante avec Christ. Paul passera d�s le chapitre suivant � cette autre face de l��uvre de Christ.

En esquissant les destin�es de l�humanit�, de la chute � la r�demption, l�ap�tre n�avait mentionn� qu�incidemment (verset 13) la loi, qui avait jou� cependant un r�le important dans la pr�paration du salut (comparez Galates 3:19 et suivants).

Voici comment il caract�rise ce r�le.

La loi (la loi que Dieu avait donn�e � Isra�l par l�entremise de Mo�se et non la loi de la conscience), est intervenue (grec entr�e en passant � c�t�) dans ce r�gne de la mort, qui avait pour cause le p�ch�, et qui s��tendait sur toute l�humanit�, d�Adam � Christ. Elle est intervenue, afin que la faute abond�t que la faute d�Adam, dont les effets ont �t� expos�s, port�t encore plus de fruits de mort, et que l�homme, prenant conscience de toute sa mis�re, aspir�t d�autant plus ardemment au salut (Romains 3:20; 1 Corinthiens 15:56).

L�ap�tre reviendra plus tard � cette pens�e, (Romains 7:7 et suivants) mais pour montrer que la loi fait abonder le p�ch� en tout p�cheur, parce qu�elle excite la convoitise et pousse � la d�sob�issance.

O� le p�ch� a abond�.

La plupart voient dans l�humanit� en g�n�ral ce domaine o� le p�ch� a abond�. Quelques-uns pensent qu�il s�agit uniquement du peuple d�Isra�l, au sein duquel, par l�effet de la loi, le p�ch� a pris le caract�re de r�volte et a abouti au rejet du Messie envoy� de Dieu.

Toutefois la gr�ce n�a pas surabond� seulement en Isra�l, mais dans l�humanit� enti�re. C�est ce qui ne permet pas de limiter � Isra�l la sph�re o� le p�ch� a abond�. Il a abond� partout o� la loi a fait sentir directement ou indirectement son effet, en premier lieu sans doute dans le peuple � qui la loi avait �t� donn�e.

La gr�ce a surabond� en exer�ant une action sup�rieure en puissance � celle du p�ch� (comparez versets 15, 17, notes).

Ce afin que indique la raison pour laquelle il a fallu que la gr�ce surabond�t sur le p�ch�.

La domination du p�ch� �tait universelle, produisant partout la mort : il a r�gn� dans la mort, selon l��nergique expression du texte; c�est-�-dire que la mort est le fait dans lequel s�est manifest�, de la mani�re la plus frappante, ce r�gne du p�ch�.

Maintenant la gr�ce r�gne par la justice, par la justification qu�elle conf�re aux croyants comme un don (Romains 1:17; Romains 3:21-23). Et le but supr�me de cette dispensation de la gr�ce est de leur communiquer la vie �ternelle. Ils la poss�dent d�s ici-bas; elle se d�veloppe en eux jusqu�� ce qu�elle atteigne sa pl�nitude dans le ciel.

Tout cela, l�ap�tre ne se lasse pas de le r�p�ter, leur vient par J�sus-Christ notre Seigneur.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 5". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/romans-5.html.
 
adsfree-icon
Ads FreeProfile