Bible Commentaries
Hébreux 1

versets 1-14

Chapitre 1^er

Ch. 1 v. 1-4 � Dieu parle maintenant par Son Fils glorieux

Pr�suppos� de la connaissance des privil�ges des p�res

L�auteur de l��p�tre parle � des personnes auxquelles les privil�ges des p�res �taient familiers.

Ch. 1 v. 1-2 � R�v�lation des pens�es de Dieu � Son peuple

Dieu, apr�s les proph�tes, parle dans le Fils, selon un syst�me nouveau

[1:1] Dieu avait parl� aux p�res par les proph�tes � plusieurs reprises et en plusieurs mani�res; [1:2] � la fin de ces jours-l�, c�est-�-dire � la fin des jours de l��conomie isra�litique, o� la loi aurait d� �tre en vigueur; � la fin des temps, pendant lesquels Dieu maintenait ses relations avec Isra�l, soutenant encore, par le moyen des proph�tes, des relations avec un peuple d�sob�issant� � la fin de ces jours, Dieu, dis-je, avait parl� dans la personne du Fils. Il n�y a point d�interruption pour commencer un syst�me enti�rement nouveau. Le Dieu qui avait autrefois parl� par les proph�tes avait continu� � parler en Christ.

J�sus parle, comme Dieu, directement � Son peuple

Il n�avait pas parl� seulement en inspirant de saints hommes [(2 Pier. 1:21)], ainsi qu�il l�avait fait pr�c�demment, pour qu�ils rappelassent Isra�l � la loi et annon�assent l�arriv�e du Messie. [1:2] Lui-m�me avait parl� comme Fils : � dans [le] Fils �. On voit d�j� que l��crivain lie la r�v�lation des pens�es de Dieu faites par J�sus¹, avec les anciennes paroles adress�es � Isra�l par les proph�tes. Il nous a parl�, dit-il � s�identifiant avec son peuple � comme il a parl� � nos p�res par les proph�tes.

¹ On verra que tout en montrant d�embl�e que Celui qui fait le sujet de son discours s��tait assis � la droite de Dieu, l�auteur de l��p�tre parle aussi des communications du Seigneur sur la terre. Mais m�me ici c�est en contraste avec Mo�se et avec les anges, le Fils �tant bien plus excellent. Tout est dit en vue de d�livrer du juda�sme les Juifs croyants.

Ch. 1 v. 2-4 � Gloire de J�sus, le Messie

Expos� de la gloire de Celui qui a parl�, le Fils, comme Messie

Le Messie avait parl�, le Fils dont les �critures avaient d�j� rendu t�moignage. Cela fournit l�occasion, quant � sa personne et � la position qu�il a prise, d�exposer, d�apr�s les �critures, la gloire de ce Messie, de J�sus.

Il faut toujours nous souvenir que c�est le Messie que l�auteur a en vue � Celui qui a parl� sur la terre. Il annonce bien sa gloire divine, mais c�est la gloire de Celui qui a parl�, la gloire de ce Fils qui avait paru selon les promesses faites � Isra�l.

Double gloire, comme Fils de Dieu et Fils de l�homme

Cette gloire est double, et en rapport avec le double office de Christ. [1:2] C�est d�abord la gloire divine de la personne du Messie, Fils de Dieu; et � cette gloire se rattache l�autorit� solennelle de sa parole; � [1:3] ensuite, la gloire dont son humanit� est rev�tue selon les conseils de Dieu, celle du Fils de l�homme, gloire qui se rattache � ses souffrances pendant son s�jour ici-bas, souffrances par lesquelles il a �t� rendu propre � l�exercice d�une sacrificature compatissante et intelligente quant aux besoins et aux �preuves des siens [(4:15-16)].

Plan et contenu de l��p�tre

Ch. 1-2 � Fondement de la doctrine de l��p�tre : Gloire de Christ homme, ap�tre et souverain sacrificateur

Le contenu de ces deux premiers chapitres est le fondement de toute la doctrine de l��p�tre : au chapitre 1, nous trouvons la gloire de la personne du Messie; au chapitre 2, dans les versets 1-4 (o� le sujet se continue) l�autorit� de sa parole; aux versets 5 � 16, son humanit� glorieuse. Comme homme, toutes choses lui sont assujetties [(2:8)]; toutefois, avant d��tre glorifi�, il a particip� � toutes les souffrances et � toutes les tentations auxquelles les saints dont il a pris la nature sont assujettis [(2:18)]. � cette gloire se rattache sa sacrificature [(2:17)]; il est � m�me de secourir ceux qui sont tent�s, en ce qu�il a souffert, �tant tent� Lui-m�me [(2:18)]. Ainsi il est l�Ap�tre et le Souverain Sacrificateur du peuple � appel� � [(3:1)].

Ch. 3 � 4:13 � Christ chef sur Sa maison, les croyants, exhort�s � la confiance

� cette double gloire, se rattache une gloire accessoire. Il est Chef comme Fils sur la maison de Dieu [(3:6)], jouissant de cette autorit� de chef comme Celui qui a tout cr�� [(3:4)], tandis que Mo�se avait autorit� comme serviteur dans la maison de Dieu sur la terre [(3:5)]. Or cette maison, c��taient les croyants auxquels l��crivain inspir� s�adressait, si du moins ils retenaient ferme jusqu�au bout leur confession de son nom [(3:6)]; car le danger des H�breux convertis �tait de perdre leur confiance, parce qu�ils n�avaient rien devant leurs yeux comme accomplissement des promesses. Cela am�ne des exhortations (chap. 3:7 � 4:13) qui se rapportent � la voix du Seigneur, comme portant la parole de Dieu au milieu du peuple afin qu�il ne s�endurcisse pas.

Ch. 4 v. 14 � 12 v. 2 � Sacrificature et sacrifice de Christ, nouvelle alliance et principe de foi

� partir du verset 14 du chapitre 4, l�auteur traite de la sacrificature. Ce sujet conduit � la valeur du sacrifice de Christ, introduit en passant les deux alliances et insiste sur le changement de loi, cons�quence n�cessaire du changement de la sacrificature. Ensuite vient la valeur du sacrifice de la nouvelle alliance, mise en contraste d�une mani�re tr�s d�taill�e avec les figures qui accompagnaient l�ancienne, et sur lesquelles l�alliance elle-m�me �tait fond�e, comme aussi sur le sang vers� � son sujet. Cette instruction sur la sacrificature va jusqu�� la fin du verset 18 du chapitre 10. Les exhortations fond�es sur elle introduisent le principe de la pers�v�rance de la foi, et cela nous am�ne au chapitre 11, o� la nu�e de t�moins est pass�e en revue, couronnant ceux-ci par l�exemple de Christ Lui-m�me, qui a compl�t� toute la carri�re de la foi, malgr� tous les obstacles, et nous montre o� aboutit ce chemin p�nible, mais glorieux (chapitre 12:2).

Ch. 12 v. 3 � la fin � Encouragements et exhortations dans le chemin de la foi

Depuis le verset 3 du chapitre 12, l�auteur entre davantage dans les �preuves qu�on trouve sur le chemin de la foi, et donne les avertissements les plus solennels au sujet du danger de ceux qui se retirent, comme aussi les encouragements les plus pr�cieux � ceux qui pers�v�rent dans ce chemin de la foi, avec l�exposition des relations dans lesquelles nous sommes plac�s par la gr�ce. Enfin dans le chapitre 13, il adresse aux H�breux fid�les des exhortations sur plusieurs points de d�tail, et les engage en particulier � prendre franchement la position chr�tienne sous la croix, insistant sur ce que les chr�tiens seuls avaient le vrai culte de Dieu, et montrant que ceux qui voulaient pers�v�rer dans le juda�sme n�avaient aucun droit de prendre part � ce culte [(13:10)]. Il veut, en un mot, qu�on se s�pare d�finitivement d�un juda�sme d�j� jug�, et qu�on saisisse l�appel c�leste en portant sa croix ici-bas. L�appel �tait maintenant c�leste, et le chemin �tait un chemin de foi.

Tel est le r�sum� de notre �p�tre. Revenons maintenant en d�tail � l��tude des chapitres.

Ch. 1 v. 2-4 � Gloire manifest�e en J�sus aux croyants

Dieu parle dans le Messie au r�sidu ayant la place du peuple

Gloire du Fils de Dieu par qui Dieu parle au r�sidu croyant

[1:2] Nous avons dit que dans le premier chapitre nous trouvons la gloire de la personne du Messie Fils de Dieu, par lequel Dieu a parl� au peuple. Lorsque je dis : � au peuple �, il va sans dire qu�il faut envisager l��p�tre comme �tant adress�e au r�sidu croyant, participant, comme il est dit, � l�appel c�leste [(3:1)], mais consid�r� comme occupant � lui seul la v�ritable place du peuple.

Encouragement et soutien de la foi du r�sidu par la gloire du Messie

C�est une distinction donn�e au r�sidu � l��gard de la position que le Messie a prise en rapport avec son peuple, auquel il �tait tout premi�rement venu. Le r�sidu �prouv� et m�pris�, envisag� comme occupant seul la place du peuple, est encourag�, et sa foi soutenue par la vraie gloire de son Messie, cach� � ses yeux et objet de sa foi seule.

Gloire divine du Messie dans le ciel pr�sent�e aux croyants h�breux

Le Fils avait �t� annonc� aux Juifs, qui voulaient Sa gloire ici-bas

[1:2] Dieu, dit l��crivain inspir� (en se pla�ant au milieu des croyants du peuple bien-aim�), nous a parl� dans la personne du Fils. D�j� les Juifs devaient attendre le Fils, d�apr�s le Psaume 2 [(v. 7)], et avoir une haute id�e de sa gloire d�apr�s �sa�e 9 [(v. 6-7)] et d�autres passages que, de fait, leurs docteurs appliquaient au Messie, ainsi que les �crits des rabbins en font encore foi. Mais que le Messie f�t au ciel, qu�il n�e�t pas �lev� son peuple � la possession de la gloire sur la terre, voil� ce qui �tait incompatible avec l��tat charnel de leurs c�urs.

Gloire c�leste de Christ maintenant, et sympathie pour les fid�les ici-bas

Or, c�est cette gloire c�leste, cette vraie position du Messie et de son peuple en rapport avec ses droits divins � l�attention du peuple et � l�adoration des anges eux-m�mes, qui nous sont si admirablement pr�sent�s ici. L�Esprit de Dieu fait ressortir d�une mani�re infiniment pr�cieuse la gloire divine du Christ, dans le but d��lever les siens � la foi d�une position c�leste, et montre en m�me temps dans ce qui suit sa parfaite sympathie pour eux, comme homme, en vue de maintenir leur communion avec le ciel, � travers les difficult�s de leur chemin sur la terre.

J�sus pr�sent� dans tout ce qu�Il est, pour l�Assembl�e, absente de l��p�tre

Ainsi, quoique l�Assembl�e ne se trouve pas dans l��p�tre aux H�breux, sauf au chapitre 12 [(v. 23)], dans une allusion � tous ceux qui auront part � la gloire mill�naire, le Sauveur de l�Assembl�e s�y trouve, pr�sent� et d�velopp� dans sa personne, dans son �uvre et dans sa sacrificature, de la mani�re la plus riche pour nos c�urs et pour notre intelligence spirituelle.

Manifestation des caract�res de la gloire divine en J�sus

L��uvre de Christ participe � la manifestation de Sa gloire

Il est du plus haut int�r�t aussi de voir de quelle mani�re l��uvre de notre Sauveur, accomplie pour nous, fait partie de la manifestation de sa gloire divine.

Ch. 1 v. 2 � J�sus est Fils de Dieu, h�ritier et cr�ateur de toutes choses

[1:2] � Dieu� a parl� dans [le] Fils �, dit l�auteur inspir� de notre �p�tre. C�est donc Lui qui est ce Fils. Premi�rement, il est �tabli h�ritier de toutes choses. C�est Lui qui doit poss�der glorieusement, comme Fils, tout ce qui existe. Tels sont les conseils de Dieu. De plus, c�est par Lui que Dieu a fait les mondes¹. Tous les vastes syst�mes de cet univers, ces mondes inconnus qui tracent leur chemin dans l�immense espace, selon l�ordre divin, pour manifester la gloire d�un Dieu cr�ateur, sont l�ouvrage de la main de Celui qui nous a parl�, du Christ divin.

¹ On a voulu donner une interpr�tation particuli�re au mot aivnaV traduit par � mondes �; mais il est certain que ce mot est employ� par les Septante, c�est-�-dire dans le grec hell�niste et scripturaire, pour les mondes physiques.

Ch. 1 v. 3 � Gloire personnelle de Christ, cr�ateur et ayant une position glorieuse comme homme

[1:3] En Lui a resplendi la gloire de Dieu : il est la parfaite empreinte de son �tre. On voit Dieu en Lui dans tout ce qu�il a dit, dans tout ce qu�il a fait, dans sa personne. Ensuite, par la puissance de sa parole, il soutient tout ce qui existe. Il est donc le Cr�ateur : Dieu est r�v�l� dans sa personne; il soutient toutes choses par sa Parole, qui a ainsi une puissance divine. Mais ce n�est pas tout (car nous parlons toujours du Christ) : il y a une autre partie de sa gloire, partie divine il est vrai, mais manifest�e dans la nature humaine. Celui qui �tait tout ce que nous venons de voir, ayant par Lui-m�me, en accomplissant sa propre gloire¹ et pour sa gloire, fait la purification de nos p�ch�s, s�est assis � la droite de la Majest� dans les hauts lieux. Voil�, en plein, la gloire personnelle du Christ. Il est de fait le Cr�ateur, la r�v�lation de Dieu; il soutient toutes choses par sa parole; il est le R�dempteur; il a fait par Lui-m�me la purification de nos p�ch�s; il s�est assis � la droite de la Majest� dans les hauts lieux. C�est le Messie qui est tout cela : il est le Dieu cr�ateur, mais un Messie qui a pris place dans les cieux � la droite de la Majest�, ayant accompli la purification de nos p�ch�s. On sent comment cet expos� de la gloire de Christ, du Messie, soit personnelle, soit de position, fait sortir du juda�sme quiconque croit � cette gloire, tout en se rattachant aux promesses et aux esp�rances juives. Il est Dieu; il est descendu du ciel; il y est remont�.

¹ Le verbe grec a une forme particuli�re ici, qui lui pr�te un sens r�fl�chi, en faisant rentrer la chose faite dans la personne de celui qui l�accomplit, et rejaillir la gloire de ce qui est fait sur celui qui l�a fait.

Ch. 1 v. 4 � Position sup�rieure aux anges de Christ, d�passant l��conomie de la loi

Or, ceux qui s�attachent � Lui se trouvent plac�s, sous un autre rapport aussi, au-dessus du syst�me juif. Ce syst�me �tait ordonn� en rapport avec les anges. [1:4] Or le Christ homme a pris une position beaucoup plus �lev�e que celle des anges, parce qu�il a, comme h�ritage qui Lui est propre, un nom (c�est-�-dire une r�v�lation de ce qu�il est) bien plus excellent que le leur. L�auteur de l��p�tre cite plusieurs passages de l�Ancien Testament qui parlent du Messie, pour montrer ce qu�Il est en contraste avec la nature et la position relative des anges. La port�e de ces t�moignages, pour les Juifs convertis, est �vidente; et l�on voit facilement combien ce raisonnement leur est adapt�, car l��conomie juda�que �tait sous l�administration des anges, comme le croyaient les Juifs; et leur croyance, � ce sujet, �tait pleinement fond�e sur la Parole¹. En m�me temps, leurs propres �critures d�montraient que le Messie devait avoir une position bien plus excellente et plus �lev�e que les anges, selon les droits qui Lui �taient propres en vertu de sa nature, et selon les conseils et la r�v�lation de Dieu; en sorte que ceux qui s�unissaient � Lui �taient mis en rapport avec ce qui �clipsait enti�rement la loi, et tout ce qui se rattachait � elle et � l��conomie juda�que, laquelle ne pouvait pas �tre s�par�e de la loi et dont la gloire �tait ang�lique dans son caract�re. La gloire du christianisme � et l�auteur parle � ceux qui reconnaissent J�sus pour le Christ � �tait tellement au-dessus de la gloire de la loi que les deux syst�mes ne pouvaient s�unir r�ellement.

¹ Voir Psaumes 68:17; Actes 7:53; Galates 3:19.

Ch. 1 v. 5-14 � T�moignage de l��criture � la gloire de Christ

Ch. 1 v. 5-6 � Gloire de position du Messie, t�moign�e par les �critures

Ch. 1 v. 5 � Relation glorieuse de Christ avec Dieu comme Fils, acquise ici-bas

Titre de Fils donn� au Messie n� sur la terre et qui doit r�gner

Les citations commencent par le Psaume 2 : [1:5] Dieu, est-il �crit, n�a jamais dit � aucun des anges : � Tu es mon Fils, moi je t�ai aujourd�hui engendr� �. C�est ce caract�re de Fils, propre au Messie, qui comme relation r�elle le distingue. Il �tait �ternellement Fils du P�re, mais ce n�est pas pr�cis�ment sous ce point de vue qu�il est envisag� ici. Le nom qui Lui est donn� exprime cette m�me relation, mais c�est au Messie n� sur la terre que ce titre est appliqu� ici; car le Psaume 2, en l��tablissant comme roi en Sion, annonce le d�cret qui proclame son titre. � Tu es mon Fils, moi je t�ai aujourd�hui engendr� �, exprime la relation du Christ dans le temps avec Dieu. Le titre d�pend de sa nature glorieuse, je n�en doute pas; mais cette position pour l�homme a �t� acquise par la naissance miraculeuse de J�sus ici-bas, d�montr�e vraie, et d�termin�e dans sa v�ritable port�e, par la r�surrection. Dans ce Psaume 2, le t�moignage rendu � cette relation est en rapport avec la royaut� du Christ en Sion, mais d�clare la gloire personnelle du Roi reconnu de Dieu. En vertu des droits qui se rattachent � ce titre de Fils, tous les rois sont somm�s de se soumettre � Lui. Il s�agit donc, dans ce Psaume, du gouvernement du monde, lorsque Dieu �tablira le Messie roi en Sion, et non pas de l��vangile. Cependant, dans le passage cit� (H�b. 1:5), la relation de gloire avec Dieu dans laquelle il subsiste est mise en avant, relation qui est le fondement de ses droits et non les droits royaux eux-m�mes.

Relation de Fils de Dieu appliqu�e au Messie, fils de David

[1:5] Il en est de m�me de la citation suivante. � Je lui serai pour P�re, et lui me sera pour Fils �. On voit bien ici qu�il est question de la relation dans laquelle Dieu l�accepte et le reconna�t, et non de sa relation �ternelle avec le P�re : � Je lui serai pour P�re �, etc. Aussi est-ce toujours du Messie qu�il s�agit, roi en Sion, Fils de David, car ces paroles sont premi�rement adress�es � Salomon, comme fils de David (2 Sam. 7:14 et 1 Chron. 17:13). Dans le second de ces passages, l�application de ces paroles au vrai fils de David est plus claire. Une relation si intime, exprim�e, on peut le dire, avec tant d�affection, n��tait pas la part des anges. �tre Fils de Dieu, reconnu de Dieu comme son Fils Lui-m�me, telle est la part du Messie en relation avec Dieu. Le Messie donc est Fils de Dieu d�une mani�re toute particuli�re, laquelle ne pourrait s�appliquer aux anges.

Ch. 1 v. 6 � Primaut� sur tous du Premier-n� introduit dans le monde

[1:6] Mais plus encore : quand Dieu introduit le Premier-n� dans le monde, tous les anges sont appel�s � Lui rendre hommage. Dieu le pr�sente au monde; mais alors les plus �lev�es des cr�atures doivent se prosterner devant Lui. Les anges de Dieu lui-m�me, les cr�atures les plus rapproch�es de lui, doivent rendre hommage au Premier-n�. Cette expression de Premier-n� est aussi remarquable. Le Premier-n� est l�h�ritier, le commencement de la manifestation de la gloire et de la puissance de Dieu. C�est dans ce sens que ce mot est employ�. Il est dit du Fils de David : � Je ferai de lui le premier-n�, le plus �lev� des rois de la terre � (Ps. 89:27). Ainsi le Messie est introduit dans le monde comme ayant cette place de Premier-n� � l��gard de Dieu Lui-m�me. Il est le Premier-n�, l�expression imm�diate des droits et de la gloire de Dieu. Il a la primaut� universelle.

Position glorieuse du Messie comme ayant primaut� sur tout

Voil� pour ainsi dire la gloire de position du Messie : non seulement il est le Chef du peuple sur la terre, comme Fils de David, [1:5] ou m�me comme �tant reconnu Fils de Dieu sur la terre selon le Psaume 2, [1:6] mais il est Premier-n� universel, de sorte que les premi�res et les plus �lev�es des cr�atures et les plus rapproch�es de Dieu, les anges de Dieu, les instruments de sa puissance et de son gouvernement, doivent rendre hommage au Fils dans cette position m�me.

Ch. 1 v. 7-9 � Gloire de Christ sur Son tr�ne �ternel, au-dessus de tout

Ch. 1 v. 7-8 � Hommage � ce que Christ est, non comme les anges que Dieu a fait

Mais c�est loin d��tre tout; et cet hommage m�me serait hors de place, si la gloire qu�il poss�de ne Lui �tait pas propre et personnelle et ne se rattachait pas � sa nature. Ce que nous avons devant nos yeux dans ce chapitre est cependant toujours le Messie comme reconnu de Dieu. Dieu nous dit ce qu�il est. [1:7] Des anges, il dit : � Qui fait ses anges des esprits, et ses ministres une flamme de feu �. [1:8] Il ne fait pas que le Fils soit quelque chose; il reconna�t ce qu�il est, en disant : � Ton tr�ne, � Dieu, est aux si�cles des si�cles �. Le Messie peut avoir son tr�ne terrestre (qui aussi ne Lui est pas �t�, mais qui cesse, par la prise de possession d�un tr�ne �ternel), mais il a un tr�ne aux si�cles des si�cles.

Ch. 1 v. 8-9 � Tr�ne �ternel de Christ, Dieu mais aussi homme fid�le

[1:8] Le sceptre de son tr�ne, comme Messie, est un sceptre de justice. [1:9] Il a aussi, quand il �tait ici-bas, personnellement aim� la justice et ha� l�iniquit�; c�est pourquoi Dieu l�a oint d�une huile de joie au-dessus de ses compagnons. Ceux-ci sont le r�sidu croyant d�Isra�l, dont il a fait par sa gr�ce ses compagnons, quoique � parfaitement agr�able � Dieu par son amour pour la justice (amour qui n�a recul� devant aucune peine ni aucun sacrifice) � il soit �lev� au-dessus d�eux tous. Ce passage est remarquable, parce que, si, d�un c�t�, la divinit� du Seigneur y est bien constat�e, ainsi que son tr�ne �ternel, d�un autre, cette citation descend � son caract�re d�homme fid�le sur la terre, o� il a fait ses compagnons des hommes pieux, du petit r�sidu d�Isra�l qui attendait la r�demption, mais en donnant au Seigneur une place au-dessus d�eux : il ne pouvait en �tre autrement.

Ch. 1 v. 9 � Gloire de J�sus ayant primaut� comme homme

[1:9] Ce m�me texte revient � la gloire qui Lui est donn�e comme homme, ayant la primaut� ici comme en toutes choses.

Ch. 1 v. 9 � Reconnaissance du r�sidu croyant comme compagnons de Christ

J�ai d�j� fait remarquer ailleurs que, tandis que dans Zacharie, J�hovah reconna�t comme son compagnon l�homme humili�, contre lequel son �p�e se r�veille pour le frapper (Zach. 13 [v. 7]); ici, o� la divinit� de J�sus est constat�e, [1:9] le m�me J�hovah reconna�t le pauvre r�sidu des croyants comme les compagnons du Sauveur divin. Merveilleux liens de Dieu avec son peuple !

Tr�ne et sceptre du Messie, Dieu et homme, glorifi� pour Sa justice

Dans ces remarquables t�moignages [1:8] le Messie a donc d�j� le tr�ne �ternel et le sceptre de la justice; reconnu Dieu tout en �tant homme, [1:9] et glorifi� au-dessus de tous en r�compense de sa justice.

Ch. 1 v. 10-12 � T�moignage � la divinit� du Messie par le Ps. 102

Mais le t�moignage � sa divinit�, le t�moignage � la divinit� du Messie doit �tre plus pr�cis : et ce t�moignage est ici de toute beaut�. Le Psaume d�o� il est tir� est une des expressions les plus compl�tes que l�on trouve dans l��criture, de la conscience que J�sus avait de son humiliation sur la terre, de sa d�pendance de J�hovah, du sentiment qu�il a eu de ce que, �lev� comme Messie d�entre les hommes, il avait �t� jet� en bas et que ses jours avaient �t� abr�g�s [(Ps. 102, 23)]. Si Sion �tait reb�tie, et le Psaume parle proph�tiquement du temps auquel cela arrivera, o� sera-t-il, Lui, le Messie, abattu et humili�, s�il a �t� retranch� � la moiti� de ses jours (comme cela eut r�ellement lieu) [(Ps. 102:24)] ? En un mot, le Psaume 102 est l�expression proph�tique du c�ur du Sauveur, en perspective de ce qui lui est arriv� comme homme sur la terre; ce que son c�ur a dit � l��ternel dans ce temps d�humiliation, en pr�sence de l�affection renouvel�e du r�sidu pour la poussi�re de Sion � affection produite par le Seigneur dans les c�urs des Juifs pieux et qui est un signe de son bon vouloir et de son dessein de r�tablir sa ville bien-aim�e. Mais comment un Sauveur retranch� pouvait-il avoir part � ce temps de b�n�diction ? Question br�lante pour le Juif croyant, tent� de ce c�t�. Les paroles cit�es ici sont la r�ponse � cette question. [1:10] Tout humili� qu�il f�t, ce Messie �tait le Cr�ateur Lui-m�me. [1:12] Il �tait toujours le m�me¹ : ses ann�es ne finiraient pas. [1:10] Lui il avait fond� les cieux; [1:12] il les plierait comme un v�tement; [1:11] Lui-m�me il ne changeait pas.

¹ Les mots traduits : � Tu es le m�me � � Atta Hou � sont consid�r�s par plusieurs savants h�bra�stes (au moins Hou) comme �tant un nom de Dieu. En tout cas, comme il est immuablement le m�me, c�est � quoi cela revient. [1:12] Les ann�es qui ne finiront pas sont une dur�e sans fin depuis qu�il est devenu homme.

Triple t�moignage des �critures au Messie et � Sa gloire

Tel est donc le t�moignage rendu au Messie, par les �critures des Juifs eux-m�mes; [1:6] telle est la gloire de sa position au-dessus des anges, administrateurs de l��conomie de la loi; [1:8] tel est son tr�ne �ternel de justice, [1:10] telle sa divinit� immuable comme Cr�ateur de toutes choses.

Ch. 1 v. 13-14 � Place actuelle de Christ � la droite de Dieu, en contraste avec les anges

Il restait une chose pour compl�ter cet encha�nement de gloires, savoir la place qu�occupe actuellement le Christ, en contraste encore avec les anges, place qui d�pend d�un c�t� de la gloire divine de sa personne, d�un autre de l�accomplissement de son �uvre. [1:13] Et cette place est � la droite de Dieu, qui l�a appel� � s�y asseoir jusqu�� ce qu�il ait mis ses ennemis pour marchepied de ses pieds. Non seulement sa personne est glorieuse et divine, non seulement il tient la premi�re place dans l�univers � l��gard de toutes cr�atures (nous avons parl� de ces gloires qui auront lieu quand il est introduit dans le monde); mais Il a sa place � Lui � la droite de la Majest� dans les cieux : auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit cela ? [1:14] Les anges sont, de la part de Dieu, les serviteurs des h�ritiers du salut.