Bible Commentaries
Romains 4

versets 1-25

Ch. 4 v. 1-15 � Impossibilit� d�obtenir la justice par la loi, mais par la foi seule

Ch. 4 v. 1-8 � Justification par la foi confirm�e par les p�res

Ch. 4 v. 1-5 � Abraham trouv� agr�able � Dieu en justice selon la foi

Mais ces consid�rations � l��gard de la foi ne suffisaient pas pour convaincre les Juifs; il y avait une autre consid�ration d�un grand poids, et pour ce peuple, et dans les voies de Dieu. [4:1] Qu�en �tait-il d�Abraham, appel� de Dieu pour �tre le p�re et la souche des fid�les ? L�ap�tre donc, apr�s avoir expos� les rapports qui existaient entre la foi et la loi, � la suite de l�introduction de la justice de Dieu, aborde cette question : Sur quel pied Abraham se trouvait-il plac� comme agr�able � Dieu en justice ? Car le Juif aurait pu admettre son manquement personnel sous la loi, tout en invoquant la jouissance de ses privil�ges comme enfant d�Abraham. En consid�rant ce point selon la chair (c�est-�-dire en vue des privil�ges qui se rattachent � Abraham et dont on pr�tendait jouir comme d�un h�ritage appartenant � ses enfants, � ceux qui se trouvaient dans la ligne de succession pour en jouir), sur quel principe la consid�ration du cas d�Abraham nous place-t-elle ? [4:5] Toujours sur ce m�me principe de foi. [4:2] Abraham aurait eu de quoi se vanter, s�il �tait justifi� par les �uvres, mais devant Dieu il n�en �tait pas ainsi. [4:3] Les �critures disent : � Abraham crut Dieu, et cela lui fut compt� � justice �. [4:4] Or � celui qui fait les �uvres, le salaire n�est pas compt� � titre de gr�ce, mais � titre de chose due; [4:5] mais � celui qui ne fait pas des �uvres et qui croit en celui qui justifie l�impie, � sa foi lui est compt�e � justice �, car il glorifie en effet Dieu comme Dieu veut �tre glorifi� et selon la r�v�lation que Dieu a donn�e de lui-m�me en Christ.

Ch. 4 v. 6-8 � B�atitude du p�cheur justifi� par gr�ce, selon David

[4:5] Le principe donc qu��tablit l�exemple d�Abraham est le principe de la justification par la foi. [4:6] Or David appuie ce t�moignage et parle de la b�atitude de celui � qui la justice est compt�e sans les �uvres (v. 6-8). [4:7] Celui dont les iniquit�s sont pardonn�es et les p�ch�s couverts, [4:8] celui auquel l��ternel n�impute pas ses p�ch�s, celui-l� est l�homme b�ni, selon David. Or une pareille b�n�diction suppose l�homme p�cheur, et non pas juste en lui-m�me : il s�agit de ce que Dieu est en gr�ce pour un tel homme, et non pas de ce que celui-ci est pour Dieu; le bonheur d�un tel homme est que Dieu ne lui impute pas les p�ch�s qu�il a commis, et non pas qu�il soit juste en lui-m�me devant Dieu. La justice pour l�homme a sa source dans la gr�ce de Dieu. Ici cette justice est identifi�e avec la non-imputation des p�ch�s, � l�homme coupable de les avoir commis. Le p�ch� n�est point compt�.

Ch. 4 v. 9-15 � Justice re�ue par Abraham et pour sa semence hors de la circoncision, par la foi

[4:9] Maintenant cette justice �tait-elle pour la circoncision seulement ? (v. 9). � Or notre th�se est que Dieu a tenu Abraham pour juste par la foi. [4:10] Mais Abraham �tait-il circoncis quand Dieu l�a tenu pour juste ? Non : il �tait incirconcis. [4:12] La justice donc est par la foi, et pour les incirconcis par la foi; t�moignage �crasant pour le Juif, car Abraham �tait le bel id�al auquel se rapportaient chez les Juifs toutes les id�es d�excellence et de privil�ge. [4:11] La circoncision n��tait qu�un sceau de la justice par la foi, foi qu�Abraham avait eue �tant dans l�incirconcision, afin qu�il f�t p�re de tous ceux qui croient �tant dans le m�me �tat, afin que la justice leur f�t compt�e aussi; � [4:12] et qu�il f�t p�re de circoncision, c�est-�-dire premier mod�le d�une vraie mise � part d�un peuple pour Dieu, non seulement � l��gard de ceux de la circoncision, mais � l��gard de tous ceux qui marcheraient sur les traces de sa foi qu�il a eue �tant incirconcis. [4:13] Car apr�s tout, la promesse d��tre h�ritier du monde n��tait pas faite � Abraham, ni � sa semence, en rapport avec la loi, mais en rapport avec la justice par la foi. [4:14] Si ceux qui se fondent sur le principe de la loi sont h�ritiers, la foi par laquelle Abraham a re�u la position d�h�ritier, est vaine et la promesse annul�e. [4:15] Car¹, au contraire, la loi produit la col�re : or assujettir � la col�re n�est pas faire jouir d�une promesse, car l� o� il n�y a pas de loi, il n�y a pas de � transgression �. L�ap�tre ne dit pas (que le lecteur y fasse attention) : il n�y a point de � p�ch� �, mais il dit que l� o� il n�y a pas de commandement, il n�y a pas de commandement � violer. Or la loi �tant donn�e � un p�cheur, produit n�cessairement la col�re.

¹ Le lecteur attentif doit tenir compte de l�usage du mot � Car � dans les �p�tres de Paul. Dans un grand nombre de cas ce mot n�exprime pas une conclusion, mais aborde un sujet collat�ral qui, dans la pens�e de l�ap�tre, am�nerait � la m�me conclusion, ou bien aussi un principe g�n�ral plus profond qui forme la base m�me de l�argument et �largit la sph�re de notre vision.

Droit � l�h�ritage fond� sur la foi aussi, selon la promesse crue par Abraham

Ces consid�rations sont le c�t� n�gatif de la question. L�ap�tre montre qu�� l��gard des Juifs eux-m�mes le droit � l�h�ritage ne pouvait �tre fond� sur le principe de loi, sans mettre de c�t� Abraham : [4:13] car l�h�ritage avait �t� donn� � Abraham par promesse, et ceci impliquait qu�il y avait part par la foi, car on croit � une promesse, et celui � qui une promesse a �t� faite n�est pas celui qui l�accomplit; [4:3] aussi la justice d�Abraham se trouvait, selon les �critures, par cette m�me foi. [4:5] Elle lui a �t� compt�e � justice.

Ch. 4 v. 16-25 � Principe de la justification par la foi en la promesse divine

Ch. 4 v. 16 � Appartenance de l�h�ritage promis � la foi, sans loi, pour tous

[4:16] Le principe que l�h�ritage appartient � la foi, admettait les Gentils � la jouissance de cet h�ritage; mais ici le raisonnement va plus loin et le principe est constat� � l��gard des Juifs eux-m�mes, ou plut�t � l��gard des voies de Dieu, de mani�re � exclure la loi comme moyen d�arriver � la possession de l�h�ritage de Dieu. La cons�quence de ce principe � l��gard des Gentils qui croiraient � l��vangile est tir�e au verset 16 : � Pour cette raison, c�est sur le principe de la foi, afin que ce soit selon la gr�ce, pour que la promesse soit assur�e � toute la semence � d�Abraham � qui la promesse a �t� faite, non seulement � l��gard de la semence qui se trouvait sous la loi, mais � l��gard de tous ceux qui ont la foi d�Abraham qui est le p�re de nous tous devant Dieu; [4:17] ainsi qu�il est �crit : � Je t�ai �tabli p�re de plusieurs nations ! �

Fondation du principe de la justification par la foi

Voil� le grand principe pos�. [4:13] C�est donc par la foi, avant et sans la loi, et n�ayant rien � faire avec elle, que la promesse est faite � un homme non circoncis, et il est justifi� en croyant � la promesse.

Ch. 4 v. 17-25 � Foi en Dieu qui a ressuscit� J�sus, compt�e � justice pour nous

Un autre �l�ment est maintenant introduit. [4:19] Humainement parlant, l�accomplissement de la promesse �tait impossible, car Abraham ainsi que Sara �taient, � cet �gard, comme morts; [4:18] et il s�agissait de croire � la promesse contre toute esp�rance, [4:17] en s�appuyant sur la toute puissance de Celui qui ressuscite les morts et appelle les choses qui ne sont pas comme si elles existaient. [4:20] Telle a �t� la foi d�Abraham : il a cru � la promesse qu�il serait p�re de plusieurs nations parce que Dieu l�avait dit et qu�il comptait sur la puissance de Dieu, le glorifiant ainsi, [4:21] sans mettre en question, en regardant aux circonstances, ce que Dieu lui avait dit; [4:22] c�est pourquoi cela aussi lui a �t� compt� pour justice (v. 20-22). Il a glorifi� Dieu selon ce que Dieu �tait. [4:23] Or que cela ait �t� �crit, n�a pas �t� pour lui seulement; [4:24] mais la m�me foi nous sera aussi compt�e pour justice, savoir la foi en Dieu, comme au Dieu qui a ressuscit� J�sus d�entre les morts. J�ai dit la foi en Dieu, car l�ap�tre ne parle pas ici de croire en J�sus, mais de croire en Celui qui est intervenu en puissance dans le domaine de la mort dans lequel J�sus �tait � cause de nos p�ch�s, et qui l�en a retir� par Sa puissance. La r�surrection soit de Christ, soit des fid�les, est le fruit de la puissante activit� de l�amour de Dieu qui a fait sortir de dessous les cons�quences du p�ch� Celui qui avait d�j� port� toute la peine de nos p�ch�s; de sorte qu�en croyant en Dieu qui l�a ressuscit�, nous embrassons toute l��tendue de l��uvre � laquelle la r�surrection a mis le sceau, ainsi que la gr�ce et la puissance qui s�y sont d�ploy�es. Nous connaissons Dieu de cette mani�re. Notre Dieu est le Dieu qui a agi ainsi � l��gard de J�sus et en gr�ce envers nous : lui-m�me, il a ressuscit� d�entre les morts J�sus [4:25] qui avait �t� livr� pour nos fautes, et qui a �t� aussi ressuscit� pour notre justification. Les cons�quences du p�ch� avaient �t� d�j� mises en �vidence; J�sus les avait subies et il �tait mort : l�intervention active de Dieu a d�livr� de ces cons�quences celui qui y avait �t� soumis parce qu�il avait port� les p�ch�s. La r�surrection, telle qu�elle est connue en Christ, n�est pas seulement une r�surrection des morts, mais une r�surrection d�entre les morts, le fruit de l�intervention de Dieu pour faire sortir en justice de dessous les derni�res cons�quences du p�ch� Celui qui avait glorifi� Dieu. En croyant � un tel Dieu, nous comprenons que c�est lui-m�me qui, en ressuscitant Christ d�entre les morts, nous a d�livr�s Lui-m�me de tout ce � quoi le p�ch� nous avait assujettis, parce qu�Il a ramen� d�entre les morts, par Sa puissance lib�ratrice, Celui qui �tait entr� dans la mort pour nous sauver.

Ch. 4 v. 24-25 � Foi du croyant dans ce que Dieu a d�j� fait, non dans une promesse

[5:1] Ainsi, ayant �t� justifi�s par la foi, nous avons la paix avec Dieu. Remarquez ici la diff�rence entre la foi d�Abraham et la n�tre. [4:21] Il croyait que Dieu pouvait accomplir ce qu�Il avait promis; [4:24] nous sommes appel�s � croire ce qu�Il a accompli. La foi � la parole de Dieu, la foi en Dieu, la foi qui saisit Sa puissance en r�surrection, [4:25] est la foi en ce qui nous a sortis de dessous toutes les cons�quences de nos p�ch�s, sauf, sans doute, que nos corps ne sont pas actuellement renouvel�s. Cette foi repose sur la puissance de Dieu qui a accompli pour nous une telle d�livrance, et nous a purifi�s. Christ a �t� livr� pour nos fautes et ressuscit� pour notre justification¹.

¹ Je rejette absolument l�interpr�tation: �ressuscit� parce que nous avons �t� justifi�s�. Ce n�est pas la force du Grec, et cela contredit le commencement du chapitre 5 en excluant la foi de notre justification.