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Bible Commentaries
Daniel 12

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versets 1-13

La d�tresse dont le proph�te parle au commencement de ce chapitre n�est pas une chose post�rieure et distincte des conflits d�crits � la fin du chapitre pr�c�dent, mais, comme il le dit lui-m�me, elle a lieu �en ce temps-l�. En sorte qu�avec les derniers �v�nements du chapitre 11 nous sommes r�ellement arriv�s au terme de la p�riode la plus avanc�e dont il soit fait mention en Daniel. On a souvent fait la remarque que Daniel n�entre jamais dans le r�gne de la gloire, mais nous y am�ne juste � la porte. Il nous montre ce qui l�introduira, nous d�crit, sans beaucoup de d�tails, l�ex�cution du jugement qui le pr�c�de; il nous parle du Royaume des cieux qui doit remplir toute la terre, mais il n�en fait pas la description. Le peuple des saints, comme il appelle les Juifs, poss�dera le royaume sur l�ensemble de ce qui est sous les cieux. Il est vrai que, par d�autres auteurs inspir�s, l�Esprit de Dieu �tait d�j� entr� plus pleinement dans le sujet du r�gne du Messie sur Isra�l, et de la portion b�nie de ce peuple; et qu�apr�s la captivit�, il allait encore utiliser d�autres instruments pour faire des pr�dictions sur ce m�me sujet. Ces nouvelles communications proph�tiques que le Saint Esprit avait dans sa pens�e �taient d�une importance particuli�re, parce qu�il savait bien que plusieurs supposeraient que le retour des Juifs de la captivit� de Babylone, �tait l�accomplissement de la proph�tie. Aussi, il a �t� pris beaucoup de peine dans quelques-unes des derni�res proph�ties, pour montrer que rien n��tait plus �loign� de la r�alit�, et que la b�n�diction d�Isra�l �tait encore � venir. Les Juifs sont d�crits dans une condition mis�rable, apr�s leur retour de Babylone, et l�Esprit de Dieu renvoie � un avenir lointain, la p�riode o� Isra�l sera r�ellement d�livr� et b�ni selon la pens�e de Dieu. Le retour pass� n��tait qu�un gage de la pleine restauration que Dieu leur destinait. Mais Daniel n�entre pas dans ce temps de b�n�diction. Il vous am�ne jusqu�� l�entr�e, et s�arr�te. Son sujet particulier �tait �les temps des nations�, et c�est l� ce qui fait le caract�re remarquable de sa proph�tie. Il est simplement un proph�te de la captivit�, et de sa fin.

Le chapitre 12 est relatif � ce qui se passe entre le jugement des Gentils, et l�introduction des Juifs dans la b�n�diction qui est la leur. Le chapitre pr�c�dent nous a fait voir �le roi� et sa m�chancet�, en terre sainte, et nous a aussi entretenus des rois du nord et du midi. Quelque grande qu�ait pu �tre temporairement la puissance du grand chef du nord contre la terre sainte, cependant �il viendra � sa fin, et il n�y aura personne pour le secourir�. Telle est sa fin mis�rable.

Mais maintenant s��l�ve une question int�ressante: Quelle sera en ce temps la condition d�Isra�l? la r�ponse se trouve dans les premiers versets de notre chapitre. �En ce temps-l� se l�vera Mica�l, le grand chef, qui tient pour les fils de ton peuple�. C�est de ce peuple que Daniel �tait occup�. Il n�avait aucune id�e de ce que nous appelons aujourd�hui les chr�tiens ou l��glise, � aucune id�e qu�il v�nt un temps, d�j� arr�t� dans les conseils de Dieu, o� il n�y aurait plus de diff�rence entre Juifs et Gentils, et o� les uns et les autres seraient form�s, sur la base de la foi en un Christ crucifi�, pour �tre un seul corps par le Saint Esprit envoy� du ciel. Tout cela aurait �t� des nouveaut�s pour Daniel, et le Seigneur ne lui donne jamais d�anticiper un pareil �tat de choses. Aucune proph�tie, ni dans Daniel ni chez d�autres, ne le r�v�le, quoique plusieurs signalent certaines particularit�s maintenant r�alis�es, comme nous voyons en Romains 9 et 10, etc.

L�expression �ton peuple� d�signe simplement et uniquement, le peuple juif. Daniel s�y int�ressait profond�ment et avec raison, comme le doit un vrai Isra�lite sensible � la gloire de Dieu en relation avec Son peuple. En cons�quence, l�Esprit de Dieu lui communique que, dans ce temps-l�, il y aurait un tournant dans l�histoire d�Isra�l. Au lieu d�un simple contr�le Providentiel, comme, par exemple, la r�sistance de Mica�l � tel ou tel chef, il y aurait ce fait important, que Mica�l tiendrait ferme pour les Juifs, prenant en mains leur cause, et abattant leurs adversaires; mais m�me alors, cela ne se ferait point sans une lutte terrible. Leur d�fense constituait sa t�che habituelle. Mais alors il se l�vera pour achever les grands desseins de Dieu relativement � la terre dans la d�livrance des Juifs.

�Et ce sera un temps de d�tresse tel, qu�il n�y en a pas eu depuis qu�il existe une nation jusqu�� ce temps-l�. Et en ce temps-l� ton peuple sera d�livr�: quiconque sera trouv� �crit dans le livre�. C�est l�information importante qui distingue aussit�t les temps ant�rieurs d�avec cette nouvelle p�riode o� Mica�l tient ferme pour le peuple. Bien loin que jusqu�� ce jour il y ait eu d�livrance, la d�tresse qui tomba sur les Juifs sous Titus, fut plus terrible que celle qui les avait atteints sous Nebucadnetsar. Que devons-nous donc en conclure? que ce temps de d�tresse est encore � venir. L�Esprit de Dieu d�crit ce qui doit attendre une r�alisation future: du fait que dans le pass�, rien n�y correspond, il faut que son application soit future. Et de fait, nous n�avons qu�� jeter les yeux sur J�rusalem et sur la condition actuelle des Juifs pour voir qu�il en est r�ellement ainsi. Est-ce qu�ils sont d�livr�s? Bien au contraire, il n�y a pas de contr�e sous le ciel qui, d�une mani�re ou d�une autre, ne rende t�moignage qu�ils se trouvent dans un �tat de d�gradation, et hors du pays de beaut�, sur lequel les yeux du Seigneur reposent continuellement. Mais leur mis�re doit dire � ceux qui ont des oreilles pour entendre, que J�rusalem doit encore �tre appel�e le tr�ne de l��ternel; que toutes les nations doivent �tre rassembl�es vers ce tr�ne � J�rusalem, au nom de l��ternel; que les Gentils ne marcheront plus selon l�obstination de leur mauvais c�ur; que la maison de Juda marchera avec la nation d�Isra�l, les deux �tant �tablies et r�unies en paix et en amour dans le pays que Dieu a donn� en h�ritage � leurs p�res

Certains acceptent bien de regarder comme futur ce dont il est question ici, mais ils pr�tendent que ce doit �tre pris dans un sens spirituel, et qu�il faut l�entendre de l��glise et du peuple de Dieu d�aujourd�hui. Mais, pour r�futer une telle mani�re de voir, il suffit d�abord de r�pondre que nous avons eu une longue proph�tie apport�e par l�ange � Daniel, accompagn�e de la d�claration positive qu�il s�agissait de ce qui arriverait � son peuple aux derniers jours. Ce fait seul exclut absolument de pareilles id�es. Remarquez ensuite que d�un bout � l�autre de la proph�tie, il n�est parl� de personne sauf des Juifs, comme les objets de l�int�r�t de Dieu jusqu�� ce temps-l�. Le sujet en question, c�est la terre sainte et les conflits entre le nord et le midi dans lesquels elle est impliqu�e. Le christianisme ne conna�t pas de terre sainte. Ce n�est rien d�autre que du juda�sme ou du paganisme que de regarder un lieu comme plus sacr� qu�un autre, maintenant que la pleine lumi�re du christianisme est venue. Mais s�il existe un pays glorieux dans le dessein de Dieu, c�est bien celui d�Isra�l. Seulement il perd ce caract�re durant le temps de l�appel des Gentils. Nous sommes dans le temps de la r�v�lation des choses c�lestes et non des choses terrestres. Et c�est pourquoi, tout ce qui �tait saint auparavant, � un point de vue purement terrestre, a disparu pour le moment, �clips� par une dispensation plus brillante! Maintenant Dieu a d�autres desseins en vue. En rejetant son Messie, l�ancien peuple a manifest� fausset� et impi�t�. Tant qu�ils n�auront pas �t� amen�s � J�sus comme nation, ou (selon les paroles de l�Apocalypse) tant qu�ils n�auront pas �t� amen�s �� garder les commandements de Dieu, et � avoir le t�moignage de J�sus Christ�, � tant qu�un r�sidu n�aura pas obtenu une sorte de connaissance divine de Christ, Dieu ne le reconna�tra point. En attendant, Il s�est tourn� vers une autre �uvre, celle de la formation de l��glise, � laquelle il n�est fait ici aucune allusion. C�est une v�rit� b�nie, que Dieu est all� vers les Gentils en riche mis�ricorde; mais de quelle consolation cela e�t-il �t� quant � ce qui pesait si lourdement sur le c�ur du proph�te? Au contraire, dans ce passage, tout est parfaitement convenable et clair, du moment que nous comprenons que cette proph�tie fait la description de l��tat de son propre peuple et de son passage � travers la sc�ne terrible dont il est question ici, la veille de sa d�livrance, une d�livrance de Dieu. �Ce sera un temps de d�tresse tel, qu�il n�y en a pas eu depuis qu�il existe une nation jusqu�� ce temps-l�. Et en ce temps-l� ton peuple sera d�livr�: quiconque sera trouv� �crit dans le livre�.

Je d�sire faire voir que ce n�est pas l� le t�moignage d�un �crivain sacr� seulement, mais celui de plusieurs. Prenez le proph�te de douleurs, J�r�mie, chapitre 30. Nous y trouvons une allusion manifeste � la grande d�tresse de Jacob, suivie de sa puissante d�livrance (v. 4): �Et ce sont ici les paroles que l��ternel a dites touchant Isra�l et touchant Juda�. Qui peut contester le sens de cela? �Car ainsi dit l��ternel: Nous entendons la voix de la frayeur; il y a la peur, et point de paix. Demandez, je vous prie, et voyez si un m�le enfante. Pourquoi vois-je tout homme tenant ses mains sur ses reins comme une femme qui enfante, et pourquoi tous les visages sont-ils devenus p�les?� C�est un �tat de choses qui d�passe tout ce qu�on aurait pu attendre raisonnablement en temps ordinaire: les hommes remplis de l�angoisse la plus profonde, peinte � m�me leurs visages, et leur courage envol� en pr�sence d�une terrible d�tresse. Le verset 7 l�explique: �H�las! que cette journ�e est grande! Il n�y en a point de semblable�; comme en Daniel, c�est un temps sans pr�c�dent. �Et c�est le temps de la d�tresse pour Jacob, mais il en sera sauv�. Jacob, �ce vermisseau de Jacob� (�s. 41:14), est le nom dont se sert le Saint Esprit pour d�signer le peuple consid�r� dans sa faiblesse, comme Isra�l est son nom en rapport avec sa puissance. C�est le temps de la d�tresse pour Jacob, mais il en sera sauv�. Jusque l� c�est le m�me fil de pens�es qu�en Daniel, selon l�Esprit. Il s�agit d�Isra�l et de Juda d�sign�s par le nom exprimant leur faiblesse, en tant qu�expos�s � toute sorte de calamit�s du dehors. C�est un jour de d�tresse sans pareille, et l�Isra�l de ce jour-l� en sera d�livr�.

Si je voulais parcourir �sa�e, je pourrais montrer la m�me chose du commencement � la fin, seulement d�une mani�re plus diffuse. Je n�ai pas besoin de m�arr�ter � des passages si bien connus (chapitres 1, 2, 10, 14, 17, 22, 24-35, 49-66).

Mais dira-t-on: Avez-vous quelque t�moignage tir� du Nouveau Testament? Vous avez cit� des passages de l�Ancien Testament, pouvez-vous nous montrer quelque chose dans le Nouveau qui donne une lumi�re de Dieu, pleine et croissante, � travers Son Fils bien-aim�? La pens�e peut surgir, et cela a eu lieu, que le christianisme met les Juifs enti�rement de c�t� non seulement pour la pr�sente dispensation, mais pour toujours; de telle sorte que, dit-on, nous devrions voir dans l�expression �le peuple� simplement un type de ceux que Dieu forme pour sa louange. Notre Seigneur d�cide lui-m�me de cette question en Matthieu 24. Il nous montre que c�est la destin�e d�Isra�l que Daniel d�crit, et qu�il ne faut l�appliquer � aucun autre peuple sous le soleil. C�est l� leur portion propre, tant pour les douleurs que pour les d�livrances. Les disciples avaient demand� (v. 3): �Dis-nous quand ces choses auront lieu, et quel sera le signe de Ta venue et de la consommation du si�cle�. Observez ici que la consommation �du si�cle� est la seule vraie signification du terme original. Cela ne se rapporte point � la catastrophe finale de ce monde envisag� comme syst�me mat�riel, mais � une certaine dispensation qui suit son cours dans le monde, lequel a un nom tout � fait diff�rent (cosmos). Le Seigneur avertit les disciples qu�ils �taient en danger d��tre s�duits: qu�il viendrait des personnes qui pr�tendraient �tre le Christ, qu�il y aurait des troubles ext�rieurs, que Son t�moignage ne devait aucunement changer le cours ordinaire des affaires humaines, car nation s��l�vera contre nation, et royaume contre royaume; et que, pour ce qui regarde l��tat physique du monde, il y aurait des famines, des pestes, et des tremblements de terre. Il ne fait l� que les pr�parer � une crise terrible � venir. �Mais toutes ces choses sont un commencement de douleurs�. �Alors ils vous livreront pour �tre afflig�s, et ils vous feront mourir; et vous serez ha�s de toutes les nations � cause de Mon nom�.

Jusqu�au verset 15, nous avons des d�clarations g�n�rales. Ensuite, le Seigneur restreint tout � coup la sc�ne � J�rusalem et � la Jud�e. Il ne poursuit pas l�expos� de la pr�dication de l��vangile du royaume � travers tout le monde, mais il limite Ses regards � cette petite bande de terre o� habitait le peuple de Dieu, et � cette ville pr�s de laquelle Il �tait en train de prononcer cette proph�tie. �Quand donc vous verrez l�abomination de la d�solation, dont il a �t� parl� par Daniel le proph�te, �tablie dans le lieu saint (que celui qui lit comprenne) etc.�. Nous trouvons dans ces paroles une exhortation positive � regarder au livre dont nous sommes en train d��tre occup�s. Dans cette partie de Son discours, le Seigneur parlait du m�me sujet que Daniel dans sa proph�tie. �Alors que ceux qui sont en Jud�e s�enfuient dans les montagnes�.

Je demande: y a-t-il aucune incertitude sur le sens de ces versets? Y a-t-il aucun doute sur ce que signifie cette expression �le lieu saint�? Est-elle jamais employ�e pour d�signer autre chose que le sanctuaire de Dieu � J�rusalem? Dans l��criture, le lieu saint, en tant qu�une place identifi�e sur la terre, est invariablement le centre juif de l�adoration de Dieu. L�abomination de la d�solation signifie une idole qui am�nera la d�solation sur les Juifs. Lors donc que cette idole dont a parl� le proph�te Daniel, sera plac�e dans le temple, ceux qui font cas de Christ devront prendre la fuite. Il n�y a pas un mot des Gentils ici, � pas une allusion � l��glise de Dieu en tant que telle. Les personnes pieuses, des personnes juives, dans leur propre ville, sont averties de s�enfuir dans les montagnes de Jud�e du voisinage d�s qu�elles verront cette idole. �Malheur � celles qui sont enceintes et � celles qui allaitent en ces jours-l�! et priez que votre fuite n�ait pas lieu en hiver, ni un jour de sabbat�. Ce n�est pas du tout une sc�ne chr�tienne, mais purement juive. Les chr�tiens observent le jour du Seigneur. C�est le grand symbole de notre reconnaissance du Christ ressuscit�, et de notre b�n�diction en Lui; mais le sabbat �tait un signe entre Dieu et Isra�l.

�Car alors [dit le Seigneur] il y aura une grande tribulation, telle qu�il n�y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu�� maintenant, et qu�il n�y en aura jamais�. Plusieurs, je le sais, appliquent ceci � la destruction de J�rusalem par Titus, et aux grandes calamit�s qui fondirent alors sur les Juifs. Mais il y a une diff�rence essentielle � ne pas n�gliger. Le peuple juif n�a pas �t� d�livr� alors. Tandis que lors de l�accomplissement de la proph�tie de Daniel, ce peuple est, et doit �tre d�livr� � non pas ult�rieurement, mais en ce temps-l�. Si Daniel est un vrai proph�te (personne n�en doutera s�il r�v�re le Seigneur et p�se justement les mots), sa proph�tie ne peut pas avoir �chou�, mais elle reste � accomplir. Notre Seigneur cite nettement et positivement pr�cis�ment cette proph�tie, sp�cifiquement ce chapitre 12 que nous �tudions maintenant. Et que rattache-t-Il � la d�livrance d�Isra�l? Sa propre venue du ciel comme Fils de l�homme. Qui peut dire qu�elle a d�j� eu lieu? Bien loin que les Romains aient �t� renvers�s au temps de Titus, ils purent r�duire les Juifs en esclavage. Ces derniers ne furent point alors d�livr�s, et, jusqu�� ce jour, ils n�ont jamais plus �t� les ma�tres de leur propre temple, ni pu demeurer dans leur propre pays, m�me comme de simples particuliers. S�il y a une race plus proscrite que d�autres dans la terre sainte, c�est la race juive. Les Turcs, ses possesseurs actuels, l�ont poss�d�e pendant de nombreuses et longues ann�es; et tous, soit les Crois�s, soit les Sarrazins, se sont accord�s � en exclure les Juifs. De sorte que jusqu�ici il ne s�est rien pass� de tel que la venue du fils de l�homme pour d�livrer Isra�l. Mica�l ne s�est pas encore tenu pour eux en ce sens du verset 1.

Ainsi, ce que j�ai montr� d�apr�s l�Ancien Testament est amplement confirm� par le Nouveau. Tous les proph�tes les uns apr�s les autres pr�sentent le m�me tableau, c�est-�-dire un temps de d�tresse, comme il n�y en a jamais eu auparavant, suivi imm�diatement par une d�livrance telle qu�il n�en a encore jamais �t� accord� de pareille � Isra�l. Il est parfaitement clair, comme nous croyons tous que ces proph�ties sont de Dieu, qu�il ne s�agit que d�attendre le temps auquel il convient � Dieu de les accomplir � la lettre. Comme notre Seigneur le d�clare dans ce m�me chapitre 24 de Matthieu: �Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point� (v. 35). Ce n�est pas seulement vrai quant � leur teneur g�n�rale, mais il ne passera pas un seul iota ou un seul trait de lettre, que tout ne soit accompli1.

1 Romains 11 d�veloppe la pens�e que Dieu a chass� Son peuple parce qu�Il est en train, en gr�ce, de compl�ter la p�riode en blanc [parenth�se, ou intervalle de discontinuit�] de leur r�bellion contre le Seigneur J�sus et l��vangile. C�est le temps de la greffe des Gentils. Car non seulement Dieu est capable de greffer les branches naturelles sur leur propre olivier, mais quand la pl�nitude des Gentils sera entr�e, tout Isra�l sera sauv�, selon la proph�tie qui le dit clairement. Ils deviennent les objets de la gr�ce divine � la fin; seulement, dans leur cas, ce sera dans leur propre pays. �Le Lib�rateur viendra de Sion, etc. �.

S�il en est ainsi, nous poss�dons une cl� importante pour l�intelligence de la proph�tie de Daniel. Si prochaine que f�t la destruction de J�rusalem par les Romains, le Seigneur porte positivement ses regards vers un autre temps. Et c�est d�autant plus remarquable qu�un des �vang�listes nous annonce la destruction de J�rusalem par les Romains, tout en la distinguant de cette p�riode future de d�tresse. La principale r�f�rence positive de la proph�tie � la ruine de J�rusalem par l�arm�e romaine, se trouve en Luc 21. Et voyez quelle diff�rence de langage: �Quand vous verrez J�rusalem environn�e d�arm�es�. Pas un mot de l�abomination de la d�solation �tablie dans le lieu saint. Luc passe compl�tement par-dessus et introduit ce dont Matthieu ne parle pas: J�rusalem environn�e d�arm�es. �Quand vous verrez J�rusalem environn�e d�arm�es, sachez que sa d�solation est proche. Alors, que ceux qui sont en Jud�e s�enfuient dans les montagnes; et que ceux qui sont au milieu de J�rusalem s�en retirent etc.� (v. 20). C�est-�-dire, que le Seigneur prescrit exactement la m�me ligne de conduite aux Juifs qui sont dans J�rusalem, soit � l�approche du sac de la ville par les Romains (comme en Luc), soit lors de la future d�solation qui doit tomber sur elle (comme en Matthieu). Jusque l� il y avait analogie entre les deux �v�nements: les gens pieux devaient s�enfuir, ne pas se confier en de vaines esp�rances de d�livrance par quelque pr�tendu Messie, mais ils devaient savoir de la bouche du Seigneur lui-m�me que J�rusalem devait tomber entre les mains des Gentils. Si quelqu�un voulait �chapper, il fallait qu�il sort�t de J�rusalem. �Et que ceux qui sont dans les campagnes n�entrent pas en elle�. Peu importe, ce qu�on peut leur dire sur la n�cessit� de c�l�brer leur f�te, leur s�curit� est d��viter J�rusalem. Il n�y a pas encore de d�livrance pour Isra�l. �Car ce sont l� des jours de vengeance; afin que toutes les choses qui sont �crites soient accomplies�.

Luc ne dit pas, notons-le, que c�est l� le temps de d�tresse comme il n�y en a pas eu depuis le commencement du monde. Les expressions sont de la plus singuli�re exactitude. Luc pr�sente d�abord la destruction de J�rusalem par Titus, et Matthieu ne parle que du dernier si�ge avant la d�livrance des Juifs. �Car ce sont l� des jours de vengeance, afin que toutes les choses qui sont �crites soient accomplies. Mais malheur � celles qui sont enceintes et � celles qui allaitent en ces jours-l�! car il y aura une grande d�tresse sur le pays et de la col�re contre ce peuple. Et ils tomberont sous le tranchant de l��p�e, et seront men�s captifs parmi toutes les nations�. Ce n��tait donc pas l� le temps de d�tresse de Jacob o� il serait d�livr�. Au temps dont parle Luc, au lieu de d�livrance, ils tombent seulement dans les d�tresses d�une captivit� apr�s les d�tresses de la guerre.

�Et J�rusalem sera foul�e aux pieds par les nations jusqu�� ce que les temps des nations soient accomplis�. C�est ce qui s�accomplit dans le temps actuel. �Les temps des nations� continuent encore jusqu�� ce jour. Les Gentils ont constamment domin�, et sur toute la face de la terre les Juifs n�ont pas obtenu un pays ou une ville qu�ils puissent dire � eux. Qui poss�de leur ville et leur pays? Les Gentils. �Les temps des Gentils� ne sont point expir�s. �J�rusalem sera foul�e aux pieds par les nations jusqu�� ce que les temps des nations soient accomplis�. Les Gentils en sont les ma�tres, et comme tels, ils la fouleront jusqu�� ce que les temps assign�s soient accomplis � et non pas pour toujours. Il n�est dit nulle part que cet �tat de choses doit aller jusqu�� la fin du temps. Au contraire, la domination gentile sur les Juifs est pr�s de son terme: le verset suivant nous l�enseigne.

Nous avons d�j� vu un �nonc� tr�s r�gulier, tr�s m�thodique des malheurs qui devaient tomber sur J�rusalem. Les temps des Gentils ont continu� � courir depuis Titus jusqu�� aujourd�hui. Mais au verset 25, commence la sc�ne finale, la seule chose dont il soit question en Matthieu 24, � partir du verset 15 � et cela suite � la question des disciples: �Quel sera le signe de ta venue et de la consommation du si�cle?� Mais en Luc, ils demandent simplement: �Quel sera le signe quand ces choses (c�est-�-dire la destruction du temple) devront arriver?� En rapport avec cette question, le Seigneur leur annonce la venue des Romains, et ensuite, descendant le cours du temps des Gentils, Il continue jusqu�� la fin. Mais Matthieu se renferme dans ce qui est relatif � la fin, en r�ponse � la question selon que lui la rappelle. Telle est la raison toute simple de la diff�rence de langage entre les deux �vang�listes, et rien de plus beau que la mani�re dont la v�rit� s�en d�gage. Apr�s ceci, nous avons en Luc les grands �v�nements marquant la fin des temps des nations. �Et il y aura des signes dans le soleil et la lune et les �toiles, et sur la terre une angoisse des nations en perplexit� devant le grand bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l��me de peur et � cause de l�attente des choses qui viennent sur la terre habit�e, car les puissances des cieux seront �branl�es. Et alors on verra le fils de l�homme venant sur une nu�e avec puissance et une grande gloire�. Tout ceci est bien distinct du si�ge pass� (sous Titus).

Ceux qui, par une interpr�tation figur�e, appliquent Matthieu 24 � la destruction de J�rusalem par Titus, sont oblig�s de faire de cette venue du ciel du Fils de l�homme, une simple figure repr�sentant l�action Providentielle de Dieu, par le moyen de Titus, pour �craser les Juifs. Mais Luc 21 r�fute compl�tement une pareille id�e. En effet l�Esprit de Dieu y fait voir que J�rusalem a �t� prise, et que les temps Gentils continuent de courir: c�est quand ils arrivent � leur terme que le Fils de l�homme vient sur les nu�es du ciel, avec puissance et grande gloire � des centaines d�ann�es apr�s Titus. La sc�ne finale est introduite comme terminant les temps des Gentils, ou comme �tant la cons�quence du fait qu�ils ont pris fin.

Mais il y a plus. �Et quand ces choses commenceront � arriver, regardez en haut, et levez vos t�tes, parce que votre r�demption approche�. Et puis, un peu plus loin (v. 32), nous trouvons cette expression remarquable: �En v�rit�, je vous dis que cette g�n�ration ne passera point que tout ne soit arriv�. C�est un usage erron� de ce terme qui conduit � passablement de confusion sur le sujet. Quand est-ce que la phrase �cette g�n�ration� arrive dans le r�cit? C�est apr�s que le Fils de l�homme est d�j� venu avec puissance et avec gloire � et non pas lorsqu�on a vu J�rusalem environn�e d�arm�es. Cette circonstance est importante pour aider � d�terminer le vrai sens de l�expression. Si par ces mots �cette g�n�ration� il fallait entendre la dur�e d�une vie d�homme, ils n�occuperaient pas dans la proph�tie une place convenable. Le sens banal aurait pu �tre raisonnable si l�expression avait �t� plac�e au moment o� il est question des arm�es assi�geant J�rusalem. Mais l�expression n�a pas de sens, si on la place apr�s l�accomplissement des temps des nations. De sorte que, si on donne une acception temporelle � cette expression �cette g�n�ration�, il faut �videmment qu�elle embrasse une �tendue d�au moins dix-huit si�cles. Quelle est donc sa force v�ritable? Elle signifie � comme souvent dans l��criture � cette race d�Isra�l qui rejette Christ, et non une simple p�riode de temps. L��criture l�emploie dans un sens moral pour d�crire une race qui agit d�une fa�on particuli�re, bonne ou mauvaise. Voici comment s�exprime Mo�se en faisant des reproches au peuple: �Ils se sont corrompus... c�est une g�n�ration tortue et perverse... Et il a dit, je leur cacherai ma face, je verrai quelle sera leur fin, car ils sont une g�n�ration perverse� (Deut�ronome 32:5, 20). Ici, tr�s �videmment, c�est de leur condition morale comme peuple, qu�il s�agit, et non du temps o� cela a �t� manifest�.

Nous trouvons dans les Psaumes une cl� suppl�mentaire pour trouver la signification propre de ce terme. Au Psaume 12, par exemple, on lit: �Toi, �ternel! tu les garderas, tu les pr�serveras de cette g�n�ration � toujours� (v. 8). Si par le terme �g�n�ration� il fallait simplement entendre une dur�e de trente ou quarante ann�es, quel serait le sens de ces mots �� toujours�? Il ne s�agit pas du tout d�une dur�e de quelques ann�es, mais de l��tat moral d�un peuple, et du peuple d�Isra�l. Pareillement la port�e des paroles de Luc est tout � fait manifeste. �Cette g�n�ration ne passera point que tout ne soit arriv�. Ce que veut dire le Seigneur, c�est que la race d�Isra�l continuera encore dans l�incr�dulit� et le rejet de Christ. C�est comme s�il disait: Je vais vous pr�parer pour cette v�rit� terrible, que cette g�n�ration qui rejeta Christ doit continuer jusqu�� ce que toutes ces choses soient accomplies. Or, en dehors de la proph�tie, jamais on n�aurait pu pr�voir un tel fait. On aurait pu supposer, au contraire, que, pendant que le christianisme s��tendait sur toute la terre et faisait des conqu�tes en tout lieu, s�il devait y avoir une nation qui, plus qu�une autre, d�t �tre amen�e sous l�autorit� de Christ, ce devait �tre Isra�l, bien-aim� � cause des p�res. Mais non. Les Juifs doivent poursuivre dans la m�me incr�dulit�. Il peut bien y avoir parmi eux une lign�e de fid�les, mais la g�n�ration m�chante que Christ d�nonce, ne passera pas jusqu�� ce que tout soit accompli. Et qu�est-ce qui suivra? Ce sera, selon l�expression des Psaumes, �la g�n�ration � venir�. Isra�l sera n� de nouveau, � un c�ur nouveau lui sera donn�. Il sera alors le peuple qui loue l��ternel.

Cela concorde parfaitement avec le reste de l��criture. Le Seigneur avait repr�sent� Isra�l sous la figure d�un figuier st�rile, et en cons�quence, il avait prononc� une mal�diction sur cet arbre. Lorsqu�il est dit, dans un des �vangiles, que ce n��tait pas encore la saison des figues, cela signifie que le temps de leur maturit� ou de leur r�colte n��tait pas encore arriv�. En cons�quence les figues n�auraient pu �tre enlev�es de l�arbre. Si cet arbre en avait port�, les figues auraient d� �tre l�. C�est simplement lorsque les figues n��taient pas encore m�res, que notre Seigneur vint chercher du fruit; mais il n�y en pas eu. Il y avait abondante profession � des feuilles, mais pas de fruit. C�est pourquoi il dit: Que d�sormais personne ne mange jamais de fruit de toi� (Marc 11:14). Telle est, en figure �cette g�n�ration�. Mais comment concilier cela avec le fait qu�Isra�l doit �tre bient�t � la gloire du Seigneur? Isra�l doit na�tre de nouveau. �Cette g�n�ration-l� ne produira jamais de fruit pour le Seigneur: elle doit �tre d�truite sous le jugement de Dieu, et une nouvelle race na�tra. Le type du pass� nous donne une figure frappante de l�avenir.

D�apr�s ces proph�ties, que nous venons de consid�rer, deux tir�es de l�Ancien Testament et deux du Nouveau, il est clair que le temps de d�tresse dont parle Daniel est enti�rement futur; et que Luc distingue express�ment une p�riode d�angoisse consid�rable juste sur le point de survenir, et qui est en effet survenue � J�rusalem, d�avec une p�riode finale de d�tresse, beaucoup plus profonde et encore � venir. Nous revenons maintenant � Daniel, avec la lumi�re que nous avons recueillie d�autres passages des deux Testaments donnant une parole de Dieu qui montre positivement et pr�cis�ment qu�Isra�l doit traverser un oc�an de d�tresse inou�e, mais qu�il doit en �tre d�livr�. Au fond, c�est l��v�nement pr�curseur de leur grand salut de la part de Dieu.

Mais il restait encore une question sans r�ponse. Aussi important que ce f�t pour Daniel de savoir que ses compatriotes seraient infailliblement d�livr�s, il restait cette autre question: � Quelle sera la condition des Juifs ne se trouvant point alors dans le pays? Qu�adviendra-t-il de ceux qui, n��tant ni � J�rusalem ni en Jud�e, ne sont point, par cons�quent, les objets imm�diats de la d�livrance que Dieu y op�re? Le deuxi�me verset du chapitre donne la r�ponse. �Et plusieurs qui dorment dans la poussi�re de la terre se r�veilleront, les uns pour la vie �ternelle, et les autres pour l�opprobre, pour �tre un objet d�horreur �ternelle�. On applique ordinairement ce passage � la r�surrection du corps, et il est vrai que l�Esprit applique � cette r�surrection-l�, la figure employ�e ici. Mais on peut voir qu�ici, elle n�a pas le moindre rapport avec une r�surrection corporelle, ni la n�tre, ni celle d�Isra�l. Comme cela peut sembler difficile � plusieurs, je dois prouver par l��criture, que le Saint Esprit utilise la r�surrection comme une figure d�une heureuse restauration du sein d�un �tat de ruine.

�sa�e 26 nous pr�sente ce que personne, je pense, ne mettra en doute, un tableau de la d�tresse d�Isra�l � sa d�tresse sous ses dominateurs Gentils. Il est dit au verset 13: ��ternel, notre Dieu, d�autres seigneurs que toi ont domin� sur nous: par toi seul nous ferons mention de ton nom�. Cela ne se rapporte point � l��glise, quoiqu�on nous en fasse si souvent l�application. Nous n�avons point eu d�autres seigneurs sur nous � mais les Juifs en ont eu. Ils ont �t� sous des ma�tres pendant des milliers d�ann�es, et ils y sont encore. �Par toi seul nous ferons mention de ton nom. Les morts ne vivront pas, les tr�pass�s ne se rel�veront pas�. Ces seigneurs qui avaient domination sur eux ont disparu, ils sont morts et ne ressusciteront pas. Peut-il �tre question l� de la r�surrection dans le sens litt�ral? Si cela �tait, ils devraient ressusciter comme les autres. Il est clairement parl� de ce qu�ils p�rissent dans ce monde. En d�autres termes, l�Esprit leur applique la figure de la r�surrection. Ils sont loin, ils ne seront plus seigneurs sur Isra�l. �Car tu les as visit�s, et tu les as extermin�s, et tu as d�truit toute m�moire d�eux. Tu as augment� la nation, � �ternel; tu as augment� la nation; tu as �t� glorifi�. Qui peut douter que ce passage parle d�Isra�l seulement? �Tu l�avais �loign�e jusqu�� tous les bouts de la terre�. Pourrait-on dire cela de l��glise? Lorsque l��vangile s��tend sur tout le monde, c�est l�efficace de l�amour dans les hommes � l�activit� de la gr�ce de Dieu qui circule partout. Il n�en est pas de m�me avec Isra�l. Ils ont une ville centrale o�, s�ils avaient �t� fid�les, Dieu les auraient maintenus; de sorte que leur dispersion aux bouts de la terre �tait l�effet d�un jugement divin qui les avait frapp�s, et non pas une mission d�amour. ��ternel, dans la d�tresse ils t�ont cherch�; ils ont �panch� leur pri�re � voix basse, lorsque tu les as ch�ti�s�. Tel est l�effet de la discipline. Isra�l s�humilie. Celui qui s�est engraiss� et avait regimb�, est maintenant repentant, et l��ternel pr�te l�oreille � sa confession, et regarde � son angoisse. �Comme une femme enceinte, pr�s d�enfanter, est dans les douleurs et crie dans ses peines, ainsi nous avons �t� devant toi, � �ternel�. Et puis, au verset 19, l��ternel r�pond: �Tes morts vivront, mes corps morts se rel�veront�. Il les revendique comme �tant siens, m�me s�ils ont tant p�ch� et s�ils se sont trouv� dans une condition si d�plorable et si d�grad�e. �Mes corps morts se rel�veront�. Remarquez ce qui suit, en le rapprochant de Daniel: �R�veillez-vous et exultez avec chant de triomphe, vous qui habitez dans la poussi�re; car ta ros�e est la ros�e de l�aurore, et la terre jettera dehors les tr�pass�s�.

Peut-on douter, si l�on a suivi les raisons qui viennent d��tre avanc�es, que l�Esprit ne parle point ici de l��glise, mais bien d�Isra�l, en contraste avec ses dominateurs Gentils, maintenant effondr�s, et qui ne reprendront jamais plus la domination? Isra�l, au contraire, quoique r�duit � la plus triste condition, �tait seulement comme le corps mort que le Seigneur revendique comme sien, et, � ce titre, comme appartenant au Seigneur, il se rel�vera. La r�surrection du corps, du mort, est une v�rit� b�nie et fondamentale qui sous-tend l�imagerie proph�tique et est impliqu�e en elle. Mais le passage parle de la nation comme devant se relever, spirituellement selon Dieu, et en tant que nation; le chapitre suivant (�sa�e 28) qui est la conclusion de ce passage, le rend encore plus �vident. Utilisez et appliquez l��criture autant que vous voulez, faites-en votre sujet de joie, mais ne niez pas la force premi�re et directe de ce qu�elle dit.

Revenant maintenant � Daniel, voyez toute la lumi�re ainsi jet�e sur le passage. Non seulement il y aura d�livrance en terre sainte pour les Juifs t�moins de tous les conflits entre l�Antichrist et le roi du nord, mais aussi pour beaucoup de Juifs endormis (c�est-�-dire qui n�ont pas encore �t� manifest�s sur la sc�ne, qui ont �t� � l��cart des troubles de leur nation, qui sont rest�s dans une obscurit� totale, � comme dormant dans la poussi�re de la terre, pour ainsi dire). �Et plusieurs qui dorment dans la poussi�re de la terre se r�veilleront, les uns pour la vie �ternelle, et les autres pour l�opprobre, pour �tre un objet d�horreur �ternelle�. Cela prouve clairement que ce n�est point la r�surrection des justes, parce que lorsqu�elle aura lieu, personne ne se rel�vera pour l�opprobre et pour l�horreur �ternelle. Le passage n�a absolument aucun rapport avec la r�surrection corporelle, celle-ci ne faisant que fournir une figure pour exprimer le r�tablissement national d�Isra�l (Isra�l est repr�sent� comme dormant dans la poussi�re afin d�exprimer la profondeur de son �tat de d�gradation). L�heure �tait arriv�e maintenant o� il allait se r�veiller et �clater en chant de triomphe, selon les paroles d��sa�e.

Mais il nous faut arriver � un autre passage, peut-�tre le plus clair de tous sur le sujet que nous consid�rons. Il se trouve dans la proph�tie d��z�chiel, o� la m�me figure est employ�e dans une pr�diction tr�s claire de la restauration d�Isra�l. �sa�e les appelait un corps mort, et parlait d�eux comme dormant dans la poussi�re, d�o� ils devaient se r�veiller. Daniel aussi appelait le changement op�r� dans leur �tat �un r�veil de leur sommeil dans la poussi�re�. �z�chiel va plus loin encore, et les repr�sente non pas seulement comme morts, mais comme ensevelis dans leurs tombeaux. Or, s�il peut �tre prouv� que ce passage n�est point relatif � une r�surrection corporelle litt�rale, mais bien � une restauration nationale d�Isra�l, la cha�ne de preuves entre tous ces passages sera compl�te. Il en est ainsi, je n�en doute pas. Dans cette proph�tie d��z�chiel, en effet, nous ne sommes pas r�duits � en chercher le sens dans le contexte, mais il y en a une interpr�tation divine. Nous n�avons pas seulement la proph�tie, mais nous avons la proph�tie expliqu�e, et l�explication de la proph�tie donn�e � et par �z�chiel exclut toute pens�e autre que celle que je me suis efforc� d��tablir devant vous. Au commencement du chapitre 37, nous trouvons une plaine pleine d�ossements tr�s secs. �Et il me dit: Fils d�homme, ces os revivront-ils? Et je dis: Seigneur �ternel! tu le sais. Et il me dit: Proph�tise sur ces os, et dis-leur: Os secs, �coutez la parole de l��ternel. Ainsi dit le Seigneur, l��ternel, � ces os: Voici, je fais venir en vous le souffle, et vous vivrez. Et je mettrai sur vous des nerfs, et je ferai venir sur vous de la chair, et je vous recouvrirai de peau; et je mettrai en vous le souffle, et vous vivrez; et vous saurez que je suis l��ternel. Et je proph�tisai selon qu�il m�avait �t� command�; et comme je proph�tisais, il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os se rapproch�rent, un os de son os. Et je vis, et voici, il vint sur eux des nerfs et de la chair, et de la peau les recouvrit par dessus; mais il n�y avait pas de souffle en eux� (v. 3-8). Quelqu�un peut-il s�rieusement penser que c�est l� la mani�re dont l��glise ressuscitera d�entre les morts? Y a-t-il une �me abus�e au point de voir dans ces paroles une description de la mani�re dont nos corps doivent ressusciter? Des os venant ensemble d�abord; ensuite la chair et la peau qui les recouvrent; puis la respiration mise en eux? Un esprit sobre peut-il pr�tendre que ce tableau a pour but premier de figurer l��uvre de l��vangile dans la vivification des �mes? Si oui, que signifient les os d�abord, etc.?

�Et il me dit: Proph�tise au souffle, proph�tise, fils d�homme, et dis au souffle: Ainsi dit le Seigneur, l��ternel: Esprit viens des quatre vents, et souffle sur ces tu�s, et qu�ils vivent. Et je proph�tisai selon qu�il m�avait command�; et le souffle entra en eux, et ils v�curent, et se tinrent sur leurs pieds, � une immense arm�e. Et il me dit: Fils d�homme, ces os sont toute la maison d�Isra�l� (v. 9-11). Quoi de plus simple que l�explication que Dieu donne de la vision? Il l�applique � toute la maison d�Isra�l, quoique, sans aucun doute, ce f�t la vision d�une r�surrection. �z�chiel vit les os revivre, et les hommes se tenir sur leurs pieds. Mais voil�, Dieu est en train de nous donner le sens r�el et l�application propre de cette vision. Pour la r�surrection du corps, nous la trouvons pleinement ailleurs, dans le Nouveau Testament, par exemple, et aussi dans Job. Les �vangiles, les Actes, les �p�tres, l�Apocalypse nous pr�sentent la r�surrection tant des justes que des injustes � une r�surrection bienheureuse pour les uns, et une autre r�surrection ayant de terribles cons�quences de malheur pour ceux � qui elle s�applique. Mais ici nous avons le m�me Dieu se servant de la r�surrection comme d�une figure pour d�crire la b�n�diction qu�Il va faire venir sur le peuple d�Isra�l. En Luc 15 encore, la m�me figure de la r�surrection est appliqu�e � la conversion du fils prodigue: �Mon fils, que voici, �tait mort, et il est revenu � la vie, il �tait perdu, et il est retrouv�. Paul emploie encore cette m�me figure pour nous pr�senter la b�n�diction r�sultant bient�t pour le monde, du r�tablissement d�Isra�l: �Quelle sera leur r�ception, sinon la vie d�entre les morts?� (Romains 11:15). Je maintiens donc que, pour ce passage, il n�y a pas d�autre interpr�tation portant l�empreinte de l�Esprit de Dieu. On peut s�en servir pour pr�cher l��vangile, ou en faire une application figur�e, et je n�ai pas d�objection � un tel usage. Mais la parole de Dieu nous fournit � la fois la vision et son interpr�tation, et j�ai autant de raisons de croire l�une que l�autre. Dieu d�clare qu�elle signifie la maison d�Isra�l; en cons�quence elle ne signifie point la r�surrection des corps. Lorsque les hommes ressusciteront d�entre les morts, au sens propre et litt�ral, il n�y aura rien comme la maison d�Isra�l parmi les ressuscit�s. La r�surrection met fin � toutes les relations tenant au temps et au monde. Il en r�sulte que ce que nous avons ici est tout simplement une figure tir�e de la r�surrection, et appliqu�e au futur r�tablissement d�Isra�l � qui sera alors une nation sainte, mais bien une nation.

�Ces os sont toute la maison d�Isra�l. Voici, ils disent: Nos os sont dess�ch�s, et notre attente a p�ri; nous sommes retranch�s! C�est pourquoi proph�tise, et dis-leur: Ainsi dit le Seigneur, l��ternel: Voici, j�ouvrirai vos s�pulcres, et je vous ferai monter hors de vos s�pulcres, mon peuple, et je vous am�nerai dans la terre d�Isra�l�. Rien ne saurait �tre plus clair, et tout le chapitre confirme ce m�me t�moignage. Mais il y a plus que cela: �Et vous saurez que je suis l��ternel, quand j�aurai ouvert vos s�pulcres, et que je vous aurai fait monter hors de vos s�pulcres, mon peuple. Et je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez, et je vous placerai sur votre terre; et vous saurez que c�est moi, l��ternel, qui ai parl� et qui l�ai fait, dit l��ternel�. Ce qui suit jette encore plus de lumi�re l�-dessus. Une autre vision se rattache � celle-ci. Le proph�te re�oit l�ordre de prendre deux b�tons et de les joindre l�un � l�autre, exprimant, par cet acte symbolique, un autre c�t� de la b�n�diction r�serv�e � Isra�l. Si tout Isra�l devait �tre tir� hors de ses s�pulcres, les douze tribus auraient encore pu former deux parties s�par�es comme autrefois. Mais maintenant survient une condition nouvelle pour nous montrer qu�� la r�surrection d�Isra�l, leurs int�r�ts, autrefois divergents, fusionneront � nouveau. Cela ne se rapporte en rien � l��glise, ni � notre �tat, quand nous serons ressuscit�s des morts. Nous ne serons point plant�s dans le pays d�Isra�l sous David comme notre roi. Lors m�me que nous prendrions David comme type de Christ, tel n�est point le genre de relation qui est n�tre. Nous sommes le corps et l��pouse de Christ, � nous ne sommes pas simplement un peuple sur lequel r�gne un roi.

Ainsi le rapprochement de ces diverses portions de la parole de Dieu, fournit une preuve solide que le passage de Daniel dont nous sommes occup�s se rapporte uniquement � Isra�l. Et comme le premier verset nous pr�sente la d�livrance des Juifs dans leur pays au temps de leur plus rude d�tresse, de m�me le deuxi�me verset nous montre ce qui est la cl� pour l�intelligence de tant de proph�ties, � la sortie de la race des Juifs des lieux o� ils se cachent, et de leur profonde d�gradation, �tat exprim� par leur sommeil au sein de la poussi�re et la mani�re dont ils en rel�vent. Mais qu�il s�agisse de ceux qui se trouvent dans le pays, ou de ceux qui sortent de la poussi�re de la terre, ou d�entre les Gentils, personne ne sera d�livr�, except� ceux qui sont les objets des conseils de Dieu, c�est-�-dire qui seront �trouv�s �crits dans le livre�. Quelques-uns peuvent se r�veiller, comme l�exprime la figure, pour prendre leur part dans la grande lutte de la fin, mais n��tant pas enregistr�s dans le livre de Dieu, ils seront abandonn�s � l�opprobre et � l�horreur �ternelle. Pour les autres, ce n�est pas simplement une d�livrance nationale, mais bien davantage. Ceux qui seront d�livr�s seront v�ritablement n�s de Dieu. � leur rel�vement s�attache un caract�re spirituel, aussi bien qu�un caract�re national.

Mais poursuivons rapidement le reste de notre chapitre. L�Esprit de Dieu nous fait voir que plusieurs parmi eux auront une maturit� remarquable. Ce sont ceux qui sont dits �tre �sages�. �Et les sages brilleront comme la splendeur de l��tendue�. Ceux-l� auront �t� distingu�s dans un temps de d�tresse parmi les Juifs. �Et ceux qui ont enseign� la justice � la multitude, comme les �toiles, � toujours et � perp�tuit�. Il n�est pas question du succ�s qu�ils ont obtenu; l�id�e n�est point s�ils les ont r�ellement amen�s ou non � la justice, mais que seulement ceux qui ont instruit la multitude ou la masse des Juifs, sont promis � la b�n�diction. Ils peuvent n�avoir obtenu que de maigres r�sultats, mais la question est de savoir s�ils ont travaill� pour Dieu, et maintenu les droits de Sa v�rit�. Le m�me terme h�breu traduit ici par �ont enseign� la justice� se trouve dans d�autres parties de l��criture, o� il signifie sans aucun doute �justifier�. Les traducteurs anglais, jugeant avec juste raison que l�expression �justifier� ne serait pas convenable dans une phrase qui d�crit l�action de l�homme, tandis que la justification appartient certainement � Dieu, l�ont remplac�e par celle de �tourner vers la justice�. Mais je pr�f�re traduire �enseigner la justice�. Il semblerait donc qu�il y aura certains Juifs ayant montr�, comparativement, un haut degr� d�intelligence de la pens�e de Dieu. Ils sont appel�s �les sages�. Mais outre ces intelligents, il y en aura d�autres qui, mus par l��nergie spirituelle, comme nous avons vu, sortiront pour enseigner la masse des Juifs, d�j� tomb�s, ou tombant plus tard, sous la puissance de l�Antichrist. L�expression �la multitude� est une expression technique en Daniel, pour d�signer la masse incr�dule parmi le peuple juif, ou ceux qui sont perdus. Ceux qui enseigneront la justice � la multitude, brilleront comme des �toiles � toujours et � perp�tuit�.

Je saisis cette occasion pour dire que c�est l� le v�ritable sens d�un verset d��sa�e 53 (v. 11), qui a singuli�rement tourment� les critiques: �Par sa connaissance mon serviteur juste enseignera la justice � un grand nombre�. Beaucoup de chr�tiens l�ont sans doute rattach� avec celui-ci de l��p�tre aux Romains �par l�ob�issance d�un seul, beaucoup seront constitu�s justes� (5:19). Mais il n�y aucun rapport quelconque entre les deux pens�es. Prenez-le comme sugg�r� par le passage de Daniel, et tout est clair. Je n�ai pas le moindre doute que tel est son vrai sens. Il est question d�instruire dans la justice, et le sujet, l�, n�est pas la justification. Dans le cas du Seigneur, naturellement l�instruction sera parfaite, mais m�me l�, ceux qui sont l�objet de son activit�, sont d�sign�s par l�expression �les plusieurs� [= la multitude] comme en Daniel. Ici nous trouvons que ces �mes pieuses, parmi les Juifs, poss�dent une certaine connaissance de la v�rit� divine, et instruisent la masse dans la justice. Il ne sera pas question en ce jour-l� de montrer ou de pr�cher la gr�ce. Ils instruiront dans la justice. Il se peut qu�ils diffuseront les pens�es b�nies de Dieu en rapport avec Isra�l, mais ils instruiront dans la justice. Le sens de �justifier� ne serait point correct, aussi bien si nous regardons � ceux qui instruisent ou � ceux qui sont instruits. Nous pourrions peut-�tre le comprendre de l�action du Seigneur en �sa�e 53. Mais m�me pour ce cas-l�, demandez � n�importe qui ce qu�il faut entendre par �justifier plusieurs par Sa connaissance�, et vous verrez qu�il faudra aller loin pour avoir une r�ponse plausible. Quelques d�fenseurs de cette interpr�tation, t�chent de comprendre le verset comme s�il y avait �par la connaissance de Lui�, mais cela ne tient pas. Le vrai sens est que le Seigneur emploiera sa connaissance comme moyen d�en instruire plusieurs. En �sa�e et en Daniel, il est question d�instruire dans la justice, et non pas de justifier ni d�amener � la justice.

Au verset suivant (v. 4), nous trouvons un principe important sur lequel il faut dire quelques mots. �Et toi, Daniel, cache les paroles et scelle le livre jusqu�au temps de la fin. Plusieurs courront �� et l� et la connaissance sera augment�e�. Daniel est ainsi inform� que les choses qu�il avait vues, et les communications qu�il avait entendues, tout en �tant de Dieu sans aucun doute, n�allaient pas servir dans le temps pr�sent. Tout devait rester un livre scell� jusqu�� un jour lointain, en un mot, jusqu�au temps de la fin. Dans un verset plus bas (v. 8), Daniel pose la question: �Quelle sera l�issue de ces choses?� Et la r�ponse est: �Va Daniel; car ces paroles sont cach�es et scell�es jusqu�au temps de la fin. Plusieurs seront purifi�s et blanchis et affin�s; et les m�chants agiront m�chamment, et aucun des m�chants ne comprendra; mais les sages comprendront�. Ce langage montre clairement que l�intelligence des paroles de Dieu est une affaire spirituelle, et non simplement une affaire de capacit� intellectuelle. Si c��tait affaire de capacit� intellectuelle, les m�chants pourraient comprendre autant que les justes. Or il est express�ment d�clar� qu�aucun m�chant ne comprendra, mais seulement les sages, c�est-�-dire ceux qui ont de l�intelligence et dont il a �t� question plus haut.

Remarquez comme cela a de l�importance. Au dernier chapitre de l�Apocalypse, nous voyons qu�il est parl� au proph�te Jean, � la fin de sa proph�tie. C�est un contraste tr�s frappant avec ce qui est dit � Daniel. Celui-ci, dans son dernier chapitre, re�oit l�ordre de tout cacher et sceller jusqu�au temps de la fin. Au contraire, dans le dernier chapitre de l�Apocalypse, il est dit � Jean de ne pas sceller �les paroles de la proph�tie de ce livre, parce que le temps est proche�. En d�autres termes, il y a un parfait contraste entre les injonctions faites � l�un et � l�autre proph�te.

Pour le proph�te juif tout est scell� jusqu�au temps de la fin. Pour le proph�te chr�tien, rien n�est scell�, tout est ouvert. D�o� cela vient-il? La r�ponse est que l��glise � le chr�tien � est toujours cens�e �tre au temps de la fin. Le don du Saint Esprit a tout chang�. � partir de ce moment, rien n�est rest� scell� pour le chr�tien. Toute la pens�e de Dieu, Ses affections, Ses conseils, et m�me Ses secrets quant au monde, tout ce qui se trouve dans les �critures de v�rit� lui est accessible par la puissance de Dieu. Le chr�tien, m�me le plus faible, le plus ignorant, a le Saint Esprit faisant en lui sa demeure. C�est pourquoi, en �crivant aux petits enfants, l�ap�tre Jean leur dit-il: �Vous avez l�onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses� (1 Jean 2:20). Toute la science du monde ne peut jamais rendre capable de comprendre la Bible; tandis que si quelqu�un est n� de Dieu, il peut comprendre tout ce que Dieu r�v�le; il a seulement besoin d��tre conduit en avant, et instruit plus parfaitement. L�Ap�tre ne parle point des connaissances actuelles du petit enfant, qui pouvaient �tre fort succinctes. En qui donc nous glorifions-nous, et devons-nous nous glorifier? En Dieu qui nous a conf�r� un aussi merveilleux privil�ge. Seul celui en qui l�Esprit de Dieu habite a, par l�, la capacit� divine d�entrer dans les choses de Dieu. Il a seulement besoin, quand l�occasion est l�, d��tre d�pendant de Dieu, et de croire Sa parole, et ce qui est de Dieu sera manifest� et d�montr� �tre divin.

Cela se rattache au fait que l�Esprit de Dieu est donn� � l��glise dans un sens particulier, que m�me les proph�tes ne connaissaient pas. Car quoiqu�ils eussent l�Esprit pour les inspirer, comme naturellement nous ne l�avons pas, nous avons cependant le Saint Esprit demeurant toujours en nous. L�une des cons�quences en est que nous avons l�intelligence spirituelle, �la pens�e de Christ� qu�ils ne poss�daient pas. C�est � cause de cela, comme vous pouvez vous en rappeler, que l�Esprit de Dieu en 1 Pierre 1, met en contraste la condition actuelle du chr�tien avec celle des saints et des proph�tes eux-m�mes, dans l�Ancien Testament. Il nous les montre �recherchant quel temps ou quelle sorte de temps l�Esprit de Christ qui �tait en eux indiquait, rendant par avance t�moignage des souffrances qui devaient �tre la part de Christ et des gloires qui suivraient; et il leur fut r�v�l� que ce n��tait pas pour eux-m�mes mais pour vous, qu�ils administraient ces choses, qui vous sont maintenant annonc�es par ceux qui vous ont annonc� la bonne nouvelle par l�Esprit Saint envoy� du ciel�. C�est-�-dire que nous sommes plac�s dans la connaissance et la jouissance actuelles de choses dont il leur fut d�clar� qu�elles ne les concernaient point, mais qu�elles nous concernaient nous, qui appartenons au Nouveau Testament. C�est l� un point de haute importance. Ils poss�daient la promesse, et c��tait pour eux le salut. Mais nous avons beaucoup plus: nous avons la b�n�diction positive et accomplie � la r�demption, non pas simplement promise, mais r�alis�e. Et maintenant, le chr�tien, d�livr� par la gr�ce de toute incertitude quant � ses p�ch�s, est libre d�entrer dans les choses b�nies de Dieu, et il a le Saint Esprit pour conna�tre toutes choses. En cons�quence, Dieu dit maintenant: Il ne faut pas sceller le livre. La fin est moralement arriv�e, et c�est dans le temps de la fin que nous sommes envisag�s. C�est pourquoi nous attendons la venue du Seigneur � tout moment. L� o� pr�vaut la pens�e juive, les gens ont toujours devant eux, comme pr�alable, la perspective d�un temps de grande d�tresse. Ils ne voient point que Dieu a un dessein � l��gard d�Isra�l, et parall�lement un autre envers l��glise; que lorsqu�Il nous aura retir�s � notre place propre dans la gloire c�leste, Il s�occupera � nouveau des Juifs. Et ce sont eux, non pas nous, qui doivent traverser la grande tribulation, et voir les signes d�finis � l�avance comme proclamant la venue prochaine du Fils de l�homme sur la terre.

Cela sert aussi � expliquer comment il se fait que nous pouvons comprendre ces proph�ties. Daniel ne le pouvait pas, selon qu�il le dit ici: �J�entendis, mais je ne compris pas. Et je dis: Mon seigneur, quelle sera l�issue de ces choses? Et il dit: Va, Daniel; car ces paroles sont cach�es et scell�es jusqu�au temps de la fin�. Puis arrive le christianisme, et aucune de ces paroles n�est plus cach�e � elles sont toutes ouvertes. La fin du monde, il est dit que nous y sommes: comme il est �crit (1 Corinthiens 10:11): �Ces choses... ont �t� �crites pour nous servir d�avertissement, � nous que les fins des si�cles ont atteints�. Et c�est toujours ainsi. Christ, en la consommation des si�cles, a �t� manifest� une fois pour l�abolition du p�ch� par son sacrifice (H�breux 9:26). L��glise est toujours suppos�e �tre � la fin, et, par l�efficace de l�Esprit, elle anticipe le r�sidu pieux et intelligent. En effet, l��glise commen�a par un r�sidu de Juifs ayant foi en leur Messie. C�est ainsi que la Pentec�te commen�a par ce qui sera vrai de nouveau, apr�s que nous aurons �t� enlev�s au ciel. Car lorsque Dieu aura transport� les saints et que le temps de la fin sera litt�ralement venu, il y aura une fois de plus un r�sidu de Juifs fid�les.

Pour ce qui est des �jours� dont il est parl� � la fin du chapitre, de quoi s�agit-il? Il est dit au verset 11. �Et depuis le temps o� le sacrifice continuel sera �t� et o� l�abomination qui d�sole sera plac�e, il y aura 1290 jours�. Auparavant, il avait �t� dit dans le verset 7, par l�homme v�tu de lin, que ce serait �jusqu�� un temps, � des temps, et une moiti� de temps� � c�est-�-dire 1260 jours. Le verset 11 ajoute 30 jours � ces 1260 jours, soit un mois de plus. Ensuite au verset 12, nous trouvons encore une dur�e suppl�mentaire. �Bienheureux celui qui attend et qui parvient � 1335 jours!� C�est-�-dire qu�il est encore ajout� un mois et demi. De sorte que nous avons d�abord, 1260 jours; puis 1290 jours, et enfin 1335 jours. Quelle est, pouvons-nous demander, la signification de cela? et quel est le point de d�part du d�compte de ces jours? La r�ponse est: �Depuis le temps o� le sacrifice continuel sera �t� et o� l�abomination qui d�sole sera plac�e� (v. 11).

Et maintenant je voudrais faire une remarque qui a quelque importance, comme rattachant ensemble tout ce qui a �t� dit, et pr�sentant une preuve concluante en faveur de la v�rit� de l�interpr�tation de cette proph�tie. Il s�agit du verset que notre Seigneur lui-m�me citait en Matthieu 24:15: �Quand donc vous verrez l�abomination de la d�solation, dont il a �t� parl� par Daniel le proph�te, �tablie dans le lieu saint (que celui qui lit comprenne), alors que ceux qui sont en Jud�e s�enfuient dans les montagnes�. La question est: o� Daniel parle-t-il de cela? Je r�ponds: au verset 11 de ce chapitre. C�est le seul verset qui r�ponde parfaitement � celui de Matthieu.

Il nous est d�clar� qu�� partir de ce moment-l�, il doit y avoir 1290 jours, puis une autre p�riode de 45 jours, et alors la pleine b�n�diction. Est-ce que cela a eu lieu? Si vous l�appliquez � quelque chose qui soit pass�, comme par exemple, � la destruction de J�rusalem par Titus, et si vous ajoutez 1335 jours depuis le temps o� les Romains prirent la ville, la b�n�diction est-elle r�ellement arriv�e? Peu importe comment vous prenez les jours. Imaginez qu�ils repr�sentent 1335 ann�es depuis cette destruction de J�rusalem: trouvez-vous � leur terme la b�n�diction des Juifs et la b�n�diction des saints, conform�ment � la parole de Dieu que nous lisons ici? Rien de pareil. Qu�en conclure alors, sinon que vous avez pris une date fausse comme point de d�part du calcul. �L�abomination qui d�sole� n�est pas encore arriv�e; quand elle le sera dans le sens qu�ont les paroles du Seigneur, il suivra une p�riode de 1335 jours, apr�s lesquels viendra la pleine b�n�diction.

Mais encore un mot au sujet de ces diff�rents nombres de jours: d�abord les 1260 jours, puis les 1290, et ensuite enfin, les 1335. Je pense que la raison en est que la b�n�diction d�Isra�l ne sera pas introduite tout d�un coup. Le premier grand changement sera lors de la destruction du �roi�. Elle a lieu � l�expiration des 1260 jours. Mais comme nous le voyons au chapitre 11, apr�s �le roi� c�est le tour du roi du nord, avec lequel il faut aussi en finir. Par cons�quent, il y a un nouveau d�lai. Mais je ne puis dire si elle co�ncidera avec les 30 jours de plus (ou 1290), ou bien avec les 45 jours suivants (1335). Ce dont, toutefois, nous pouvons �tre assur�s, c�est que les 1335 jours nous m�nent jusqu�� l�accomplissement de l��uvre enti�re; et je suis enclin � penser que la destruction du roi du nord est l�un des derniers, sinon le dernier, de tous ces actes de jugement qui doivent s�accomplir avant que commence l��poque de la b�n�diction. Il est dit en �sa�e 10:12: �Et il arrivera que, quand le Seigneur aura achev� toute son �uvre contre la montagne de Sion et contre J�rusalem, je visiterai le fruit de l�arrogance du c�ur du roi d�Assyrie et la gloire de la fiert� de ses yeux�. Ces paroles me semblent indiquer que c�est le dernier acte de jugement du Seigneur en rapport avec la b�n�diction d�Isra�l. Apr�s la destruction de l�Antichrist il y aura un ou deux brefs intervalles durant lesquels le Seigneur renverse encore Ses ennemis et ceux d�Isra�l. �Bienheureux celui qui attend et qui parvient � 1335 jours�.

Maintenant je ferme ce livre, en priant le Seigneur de le rendre aussi r�ellement profitable qu�il est int�ressant. Un de ces fruits les plus b�n�fiques aura �t� celui-ci � de d�livrer les enfants de Dieu de l�id�e que l��glise est tout. Ce n�est pas l�ordre v�ritable. En juger ainsi, c�est tomber dans la m�me sorte de m�prise que les anciens astronomes, quand ils consid�raient la terre comme le centre du syst�me du monde, parce qu�elle �tait le lieu o� ils vivaient. C�est l� ce qui perd l�homme: il se fait le centre de ses pens�es. On commet la m�me erreur en th�ologie. Parce que nous sommes dans l��glise, on en fait la pens�e centrale de l��criture, alors que c�est Christ qui en est cette pens�e centrale. Il est le centre de la b�n�diction c�leste, et l��glise est alentours de lui; Il est le centre de la b�n�diction juive, et les Juifs sont alentours de Lui. Que ce soit dans les cieux ou sur la terre, Christ est donc le c�ur de toutes les pens�es de Dieu et des moyens de b�n�diction. C�est quand nous tenons nos c�urs fix�s sur Lui, qu�il y a paix, progr�s et b�n�diction abondante. La raison pour laquelle tr�s souvent les �mes n�ont pas la paix, c�est qu�elles sont occup�es d�elles-m�mes, et qu�elles ne trouvent pas ce qu�elles pensent devoir �tre dans un chr�tien. Tandis que si je regarde � Christ, il n�y a point de difficult�. La question devient alors: Christ m�rite-t-il qu�un �tre tel que moi soit sauv�? Puis-je r�pondre qu�Il ne le m�rite pas? Il en r�sulte que je suis heureux, et Dieu peut m�employer � son service. Mais si je suis dans l�anxi�t� au sujet du salut de ma propre �me, comment pourrais-je �tre occup� au service des autres? Nous n�en aurons jamais fini avec le moi, jusqu�� ce que Christ soit devenu pour nous le centre de toute chose. Puisse-t-il l��tre r�ellement! Il est le centre de toutes les pens�es de Dieu en amour et en justice, aussi bien qu�en gloire.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 12". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-12.html.
 
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