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Bible Commentaries
Deutéronome 13

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versets 1-18

Ce chapitre contient des principes d�une grande importance; il se divise en trois parties distinctes, dont chacune r�clame une attention particuli�re. Il est hors de doute que ces paroles s�adressaient d�abord � Isra�l, mais elles ont �t� �crites pour notre instruction aussi, et plus nous les �tudierons soigneusement, plus nous reconna�trons que les enseignements qu�elles renferment ont une port�e g�n�rale.

�S�il s��l�ve au milieu de toi un proph�te, ou un songeur de songes, et qu�il te donne un signe ou un miracle, et que le signe arrive, ou le miracle dont il t�avait parl� lorsqu�il disait: Allons apr�s d�autres dieux, des dieux que tu n�as point connus, et servons-les; tu n��couteras pas les paroles de ce proph�te, ni ce songeur de songes, car l��ternel, votre Dieu, vous �prouve, pour savoir si vous aimez l��ternel, votre Dieu, de tout votre c�ur et de toute votre �me. Vous marcherez apr�s l��ternel, votre Dieu; et vous le craindrez, et vous garderez ses commandements, et vous �couterez sa voix, et vous le servirez, et vous vous attacherez � Lui. Et ce proph�te, ou ce songeur de songes sera mis � mort, car il a parl� de r�volte contre l��ternel, votre Dieu, qui vous a fait sortir du pays d��gypte et vous a rachet�s de la maison de servitude, afin de te pousser hors de la voie dans laquelle l��ternel, ton Dieu, t�a command� de marcher; et tu �teras le mal du milieu de toi� (vers. 1-5).

Nous voyons ici comment Dieu pr�voit tous les cas de fausse doctrine et de fausse influence religieuse. Nous savons tous combien le pauvre c�ur humain se laisse facilement s�duire par toute sorte de signes ou de miracles, surtout lorsque ces choses sont en rapport avec la religion. Cela s�est vu non seulement en Isra�l, mais partout et dans tous les temps. Tout ce qui est surnaturel ou qui semble s��lever au-dessus des lois ordinaires de la nature agit toujours fortement sur l�esprit humain. Un proph�te s��levant du milieu du peuple, et accompagnant sa doctrine de miracles, de signes et de prodiges, �tait s�r d��tre re�u et �cout�, et d�acqu�rir de l�influence.

C�est de cette mani�re que Satan a travaill� dans tous les temps, et il continuera avec succ�s jusqu�� la fin de ce si�cle, pour tromper et entra�ner � leur destruction �ternelle ceux qui ne veulent pas recevoir les pr�cieuses v�rit�s de l��vangile. �Le myst�re d�iniquit�, qui a travaill� pendant dix-huit si�cles dans l��glise professante, sera consomm� en la personne de �cet inique, que le Seigneur J�sus consumera par le souffle de sa bouche et qu�il an�antira par l�apparition de sa venue; duquel la venue est selon l�op�ration de Satan, en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge, et en toute s�duction d�injustice pour ceux qui p�rissent, parce qu�ils n�ont pas re�u l�amour de la v�rit� pour �tre sauv�s. Et � cause de cela, Dieu leur envoie une �nergie d�erreur pour qu�ils croient au mensonge, afin que tous ceux-l� soient jug�s qui n�ont pas cru la v�rit�, mais qui ont pris plaisir � l�injustice� (2 Thess. 2:8-12).

Dans le chapitre 24 de Matthieu, le Seigneur met aussi ses disciples en garde contre cette m�me influence: �Alors, si quelqu�un vous dit: Voici, le Christ est ici, ou: Il est l�, ne le croyez pas. Car il s��l�vera de faux christs et de faux proph�tes et ils montreront de grands signes et des prodiges, de mani�re � s�duire, si possible, m�me les �lus. Voici, je vous l�ai dit � l�avance� (Matthieu 24:23-25).

Nous voyons encore au chapitre 13 de l�Apocalypse, la seconde B�te montant de la terre, le grand faux-proph�te, l�Antichrist, faisant de grands miracles, �en sorte que m�me elle fait descendre le feu du ciel sur la terre, devant les hommes. Et elle s�duit ceux qui habitent sur la terre, � cause des miracles qu�il lui fut donn� de faire devant la B�te, disant � ceux qui habitent sur la terre de faire une image � la B�te qui a la plaie de l��p�e et qui a repris vie� (Apoc. 13:13-14).

Chacun de ces trois passages de la Sainte �criture se rapporte � des �v�nements qui auront lieu apr�s que l��glise aura �t� enlev�e de ce monde. Nous ne poursuivrons pas ce sujet, notre but, en citant ces versets, �tant de faire voir au lecteur jusqu�o� la puissance de Satan peut aller quant aux signes et aux miracles pour s�duire et d�tourner de la v�rit�, et en m�me temps de montrer la seule sauvegarde divine et, par cons�quent, parfaite contre la puissance de d�ception de l�ennemi.

Le c�ur humain n�a absolument aucune force pour r�sister � l�influence des �grands signes et miracles� faits pour soutenir l�erreur la plus mortelle; la seule chose qui puisse fortifier l��me et la rendre capable de r�sister au diable et � toutes ses tromperies, c�est la Parole de Dieu; poss�der ce pr�cieux tr�sor dans le c�ur, est le secret divin pour �tre pr�serv� de toute erreur, f�t-elle appuy�e par les prodiges les plus �tonnants.

Dans le passage de la seconde �p�tre aux Thessaloniciens que nous avons cit�, nous voyons que la raison pour laquelle le monde sera s�duit par les signes et les prodiges de mensonge de �ce M�chant�, est �qu�ils n�ont pas re�u l�amour de la v�rit� pour �tre sauv�s�. C�est l�amour de la v�rit� qui garde de l�erreur, quelque persuasive et fascinante qu�elle soit, soutenue m�me par la puissance �vidente de signes et de miracles. Habilet�, facult�s intellectuelles, science, etc., tout cela est parfaitement impuissant en face des machinations et des ruses de Satan. La plus haute intelligence humaine devient facilement la proie des ruses du serpent.

Mais, b�ni soit Dieu, les artifices, la subtilit�, les signes et les prodiges de mensonge, en un mot, tous les moyens que Satan peut employer, sont sans aucune puissance sur un c�ur gouvern� par l�amour de la v�rit�. M�me un petit enfant qui conna�t, croit et aime la v�rit�, est tout particuli�rement prot�g� contre la puissance s�ductrice du M�chant.

Quand dix mille faux proph�tes s��l�veraient et accompliraient les miracles les plus extraordinaires, pour prouver que la Bible n�est pas la parole inspir�e de Dieu, ou que notre Seigneur J�sus Christ n�est pas Dieu au-dessus de toutes choses, b�ni �ternellement, ou pour combattre la v�rit� glorieuse que le sang de J�sus Christ, le Fils de Dieu, purifie de tout p�ch�, ou pour d�truire quelque autre v�rit� r�v�l�e dans la Sainte �criture, cela n�aurait aucun effet quelconque sur le plus simple enfant en Christ, dont le c�ur est gouvern� par la parole de Dieu. Si un ange m�me venait � descendre du ciel, pour pr�cher quelque doctrine contraire � ce que la parole de Dieu nous enseigne, Dieu m�me nous autoriserait � prononcer anath�me sur lui, sans discussion ou arguments quelconques. Quelle gr�ce ineffable que cette s�curit� morale et ce repos qui appartiennent au plus simple et au plus illettr� des enfants de Dieu! Nous ne sommes pas appel�s � analyser les fausses doctrines, ni � consid�rer les preuves avanc�es en leur faveur; nous rejetons fermement les unes et les autres, simplement parce que nous avons la certitude de la v�rit� dans le c�ur, et que nous l�aimons. �Tu n��couteras pas les paroles de ce proph�te, ni ce songeur de songes, car l��ternel, votre Dieu, vous �prouve, pour savoir si vous aimez l��ternel, votre Dieu, de tout votre c�ur et de toute votre �me�.

C��tait l�, cher lecteur, le point important pour les Isra�lites; et il en est de m�me pour nous. Pour eux comme pour nous et pour tous, et toujours, la vraie s�curit� morale est d�avoir le c�ur fortifi� par l�amour de la v�rit�, qui n�est qu�une expression diff�rente de l�amour de Dieu. L�Isra�lite fid�le, qui aimait l��ternel de tout son c�ur et de toute son �me, avait pour tous les faux proph�tes qui pouvaient surgir, cette r�ponse toute pr�te: �Tu n��couteras pas�. Lorsqu�on ne pr�te pas l�oreille � l�ennemi, il n�atteindra pas le c�ur. Les brebis suivent le Berger; �car elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un �tranger�, � en d�pit des signes et des miracles, � �mais elles s�enfuiront loin de lui�. Pourquoi? Est-ce parce qu�elles sont capables de discuter et d�analyser? Non, gr�ces et louange en soient � Dieu mais �parce qu�elles ne connaissent pas la voix des �trangers�. Le simple fait de ne pas conna�tre sa voix, est une raison suffisante pour ne pas suivre le faux proph�te.

Tout ceci est bien propre � consoler et � encourager les brebis du troupeau de Christ. Elles entendent la voix de leur fid�le et bon Berger, peuvent se rassembler autour de Lui et trouver en sa pr�sence un vrai repos et une s�curit� parfaite. Il les fait reposer dans de gras p�turages, et les conduit le long des eaux tranquilles de son amour. L��tat de faiblesse dans lequel elles peuvent se trouver, n�est pas un obstacle au repos et � la b�n�diction, tout au contraire, cette faiblesse m�me les pousse � chercher un refuge dans les bras du Tout-Puissant. Une fois reconnue, elle est moins � redouter qu�une force illusoire, puis�e dans une vaine confiance en notre propre sagesse, notre intelligence et nos connaissances scripturaires. Ayons soin, seulement, de nous tenir bien pr�s du Seigneur, dans le sentiment de notre propre faiblesse, de notre n�ant; serrons sa pr�cieuse Parole dans nos c�urs, qu�elle soit la nourriture journali�re de nos �mes, le pain vivant de l�homme int�rieur.

Venons-en maintenant au second paragraphe de notre chapitre, o� le peuple de l��ternel est mis en garde contre un autre pi�ge du diable. Combien ils sont nombreux et vari�s! Quels terribles dangers ils offrent au peuple de Dieu! Mais, b�ni soit son saint nom, dans sa Parole il a amplement pourvu � tout.

�Si ton fr�re, fils de ta m�re, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme de ton c�ur, ou ton ami, qui t�est comme ton �me, t�incite, en secret, disant: Allons, et servons d�autres dieux, des dieux que tu n�as point connus, toi, ni tes p�res, d�entre les dieux des peuples qui sont autour de vous, pr�s de toi, ou loin de toi, d�un bout de la terre � l�autre bout de la terre, tu ne t�accorderas pas avec lui et tu ne l��couteras pas; et ton �il ne l��pargnera pas, et tu n�auras pas piti� de lui, et tu ne le cacheras pas; mais tu le tueras certainement: ta main sera la premi�re contre lui pour le mettre � mort, et la main de tout le peuple ensuite et tu l�assommeras de pierres, et il mourra, car il a cherch� � t�entra�ner loin de l��ternel, ton Dieu, qui t�a fait sortir du pays d��gypte, de la maison de servitude; et tout Isra�l l�entendra et craindra, et ne fera plus une pareille m�chante action au milieu de toi� (vers. 6-11).

Nous avons ici quelque chose tout � fait diff�rent encore du faux proph�te ou du songeur de songes. Des milliers d��mes, peut-�tre, qui auraient r�sist� � l�influence de ceux-ci, c�deraient � la puissance attrayante et s�ductrice des affections naturelles, tant il est difficile d�y r�sister.

Un �il simple, un propos arr�t� du c�ur, et un d�vouement complet, sont choses indispensables pour agir fid�lement vis-�-vis de ceux qui sont li�s � nos c�urs par de tendres affections. R�sister � un proph�te avec lequel on n�a aucune relation personnelle, n�est pas une �preuve � comparer � celle d�avoir � agir avec une ferme d�cision, envers une �pouse bien-aim�e, un cher fr�re, ou un intime ami.

Mais quand les droits de Dieu, de Christ, de la v�rit�, sont en jeu, il ne doit pas y avoir d�h�sitation. Si quelqu�un cherchait � se servir des liens d�affection pour nous d�tourner de l�ob�issance � Christ, nous devrions lui r�sister avec une enti�re fermet�. �Si quelqu�un vient � moi, et ne hait pas son p�re et sa m�re, et sa femme, et ses enfants, et ses fr�res, et ses s�urs, et m�me aussi sa propre vie, il ne peut �tre mon disciple� (Luc 14:26).

Il est tr�s important pour nous de bien comprendre ce c�t� de la v�rit�, et de lui donner la place qui lui appartient, car la pauvre raison aveugle ne peut que le pervertir pour ceux qui lui pr�tent l�oreille. H�las! elle est un agent dont Satan se sert constamment pour exercer son pouvoir dans les choses de Dieu. En mati�res humaines et terrestres, la raison peut avoir sa valeur; mais dans tout ce qui appartient au domaine divin et c�leste, elle est non seulement sans valeur, mais positivement pernicieuse.

Quel est donc, demandera-t-on, le vrai sens moral de Luc 14:26, et de Deut. 13:8-10? Ces passages ne signifient assur�ment pas que nous devons �tre �sans affection naturelle�, caract�re particulier de l�apostasie des derniers jours. Dieu, lui-m�me, a �tabli nos relations naturelles, et � chacune d�elles r�pondent des affections, dont l�exercice et le d�ploiement sont en harmonie avec la pens�e de Dieu. Le christianisme n�est pas incompatible avec nos relations naturelles, mais il introduit une puissance par laquelle les responsabilit�s qui se rattachent � ces relations, sont comprises et accomplies � la gloire de Dieu. De plus, le Saint Esprit nous a donn� dans les �p�tres les instructions les plus d�taill�es, relatives aux maris, aux femmes, aux parents, aux enfants, aux ma�tres et aux serviteurs, mettant ainsi la sanction divine sur ces relations et les affections qui en d�coulent.

Tout cela est clair; mais comment le faire accorder avec ce qui nous est dit en Luc 14 et Deut�ronome 13? En y faisant attention, nous verrons qu�il y a entre ces passages et ce qui nous occupe, une harmonie divine; ils s�appliquent uniquement � des cas o� nos relations et nos affections naturelles se placent entre nous et les droits de Dieu et de Christ; alors il faut y renoncer, car si elles s�emparent d�un domaine enti�rement divin, la sentence de mort doit �tre prononc�e sur elles.

En contemplant la vie du seul homme parfait qui ait jamais march� sur notre terre, nous pouvons voir de quelle mani�re divine il r�pondait � ce que r�clamait son double titre d�homme et de serviteur. Il pouvait dire � sa m�re: �Femme, qu�y a-t-il entre moi et toi?� et plus tard, au moment convenable, recommander cette m�re avec une tendresse exquise, aux soins du disciple qu�il aimait. Comme aussi il pouvait dire � ses parents: �Ne saviez-vous pas qu�il me faut �tre aux affaires de mon P�re?� et, en m�me temps, retourner avec eux � Nazareth, et leur �tre soumis. C�est ainsi que les pr�ceptes des Saintes �critures, et les voies parfaites de Christ, nous enseignent comment r�pondre justement aux droits de la nature et � ceux de Dieu.

Il se peut cependant encore, que le lecteur �prouve une grande difficult� � concilier le commandement de Deut. 13:9-10, avec un Dieu d�amour et avec la gr�ce, la d�bonnairet� et la tendresse d�ploy�es dans le Nouveau Testament. Prenons garde encore ici, d��couter la raison qui pr�tend toujours pouvoir s�immiscer dans ce que prescrit, d�une mani�re absolue, le gouvernement divin. En r�alit�, elle ne fait que d�montrer ainsi son aveuglement et sa folie.

Pour venir en aide � toute �me sinc�re qui ne serait pas au clair sur cette question, rappelons-nous ce que, dans notre examen des premiers chapitres de ce livre, nous avons dit au sujet des dispensations gouvernementales de Dieu envers Isra�l et envers les nations. Il est aussi tr�s important de faire la diff�rence entre les deux �conomies de la loi et de la gr�ce. Si cette diff�rence n�est pas clairement saisie, des passages comme celui de Deut. 13:9-10, offriront de grandes difficult�s. Le grand principe caract�ristique de l��conomie juive �tait la justice, et celui du christianisme, la gr�ce, pure, sans m�lange. Cette v�rit� une fois bien comprise, toute difficult� tombe. Il �tait parfaitement juste, cons�quent, et en harmonie parfaite avec les pens�es de Dieu, qu�Isra�l tu�t ses ennemis; l��ternel le lui avait command�, comme aussi d�ex�cuter le jugement, m�me jusqu�� la mort, envers tout membre de l�assembl�e qui aurait cherch� � les attirer apr�s de faux dieux, comme nous le lisons ici. Agir ainsi �tait tout � fait en accord avec les grands principes de gouvernement et de loi, sous lesquels les Isra�lites �taient plac�s, selon la sagesse de Dieu. Nous voyons le m�me principe dans tout l�Ancien Testament. Le gouvernement de Dieu en Isra�l, et son gouvernement dans le monde en rapport avec Isra�l, �taient sur le principe de la justice; et dans l�avenir, il en sera de m�me. �Je susciterai � David un Germe juste; et il r�gnera en roi, et prosp�rera, et exercera le jugement et la justice dans le pays� (J�r�mie 23:5).

Dans le christianisme, nous voyons tout autre chose. Le Nouveau Testament, les enseignements et les actes du Fils de Dieu, nous placent sur un terrain enti�rement nouveau, dans une atmosph�re toute nouvelle; en un mot, c�est la gr�ce dans toute sa puret�.

Prenons comme exemple de cette doctrine de la gr�ce, un ou deux passages de ce qui est appel� le Sermon sur la montagne: �Vous avez ou� qu�il a �t� dit: �il pour �il, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis: Ne r�sistez pas au mal; mais si quelqu�un te frappe sur la joue droite, pr�sente-lui aussi l�autre; et � celui qui veut plaider contre toi et t��ter ta tunique, laisse-lui encore le manteau; et si quelqu�un veut te contraindre de faire un mille, vas-en deux avec lui. Donne � qui te demande, et ne te d�tourne pas de qui veut emprunter de toi. Vous avez entendu qu�il a �t� dit: Tu aimeras ton prochain et tu ha�ras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, b�nissez ceux qui vous maudissent, faites du bien � ceux qui vous ha�ssent, et priez pour ceux qui vous font du tort et vous pers�cutent, en sorte que vous soyez les fils de votre P�re qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les m�chants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes� Vous, soyez donc parfaits, comme votre P�re c�leste est parfait� (Matthieu 5:38-48).

Notre intention n�est pas de nous arr�ter sur ces beaux passages; nous les avons simplement cit�s au lecteur, pour lui faire voir la diff�rence immense qui existe entre l��conomie juive et l��conomie chr�tienne; ce qui �tait parfaitement juste et cons�quent de la part d�un Juif, pouvait �tre exactement le contraire pour un chr�tien.

Cela est tellement simple qu�un enfant le comprendrait, et cependant plusieurs des bien-aim�s de Dieu paraissent n��tre pas au clair sur ce sujet. Il leur semble tout � fait l�gitime, pour des chr�tiens, d�aller en justice ou � la guerre, et de se m�ler au monde. Nous demanderons � de telles personnes: �O� cela est-il enseign� dans le Nouveau Testament? Y trouvons-nous une seule parole sortie des l�vres de notre Seigneur J�sus Christ, ou de la plume du Saint Esprit, pour le sanctionner?� Comme nous l�avons dit � propos d�autres questions qui se sont pr�sent�es dans notre �tude de ce livr�, il est inutile de dire �Nous pensons de telle ou telle mani�re�. Nos pens�es n�ont aucun poids. Dans tout ce qui a rapport � la foi et � la conduite chr�tiennes, la question est: �Que dit le Nouveau Testament?� Qu�est-ce que nous enseigne notre Seigneur et Ma�tre, et comment a-t-il agi? Il nous enseigne que son peuple d�aujourd�hui ne doit pas agir comme son peuple d�Isra�l. Justice �tait le principe de l�ancienne �conomie; gr�ce est celui de la nouvelle.

De nombreux passages des �critures nous montrent que tel �tait l�enseignement de Christ. Et comment agissait-il Lui-m�me? Maintenait-il ses droits? Exer�ait-il une puissance mondaine? Recourait-il � la loi? Se vengeait-il ou rendait-il la pareille? Quand ses pauvres disciples, avec une compl�te ignorance des principes c�lestes, et un oubli total de sa mani�re d�agir, lui demandent dans me occasion o� un certain village de Samaritains refusa de le recevoir: �Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume, comme aussi fit �lie?� Quelle fut sa r�ponse? �Se tournant, il les censura fortement, et dit: Vous ne savez de quel esprit vous �tes anim�s! Et ils s�en all�rent � un autre village� (Luc 9:54-56). C��tait parfaitement en accord avec l�esprit, le principe et la dispensation dont �lie �tait le repr�sentant, de faire descendre le feu du ciel afin de consumer les hommes envoy�s par un roi impie, pour arr�ter le proph�te. Mais notre Seigneur J�sus Christ �tait le parfait et divin repr�sentant d�une tout autre dispensation. Du commencement � la fin, sa vie a �t� une vie de renoncement et de soumission. Jamais il n�a fait valoir ses droits. Il vint sur cette terre, pour repr�senter Dieu, pour �tre, de toute mani�re, la parfaite expression du P�re. Le caract�re du P�re se montrait avec �clat dans son regard, ses paroles, ses actes, ses mouvements m�me.

Tel �tait Christ, le Seigneur, lorsqu�il �tait ici-bas parmi les hommes, et tel �tait son enseignement. Il faisait ce qu�il enseignait, et enseignait ce qu�il faisait. Ses paroles exprimaient ce qu�il �tait, et ses voies d�montraient ses paroles. Il vint pour servir et pour donner, et toute sa vie a �t� marqu�e par ces deux caract�res, de la cr�che � la croix.

J�sus n�est-il pas notre grand exemple en toutes choses? Notre caract�re et notre carri�re comme chr�tiens, ne doivent-ils pas �tre form�s d�apr�s ses enseignements et ses voies? Comment apprendrions-nous la mani�re dont nous devons marcher ici-bas, si ce n�est en �coutant ses paroles et en regardant � ses voies parfaites? Si nous, chr�tiens, devons �tre guid�s et gouvern�s par les principes et les pr�ceptes de la loi mosa�que, alors assur�ment nous devrions recourir � la loi, maintenir nos droits, nous engager � combattre pour d�truire nos ennemis. Qu�en serait-il alors de l�exemple de notre adorable Seigneur et Sauveur, et des enseignements du Saint Esprit dans le Nouveau Testament? Le lecteur ne convient-il pas que se conduire ainsi, serait pour le chr�tien agir en flagrante opposition avec les enseignements et l�exemple de son Seigneur et Sauveur?

Ici, de nouveau, on nous posera l�ancienne question si souvent r�p�t�e: �Que deviendraient le monde, ses institutions, la soci�t�, si de tels principes dominaient universellement?� L�historien incr�dule, en parlant des premiers chr�tiens et de leur refus de se joindre � l�arm�e romaine, demande ironiquement: �Que serait devenu l�empire entour� de tous c�t�s, comme il l��tait, par les barbares, si chacun s��tait permis des id�es aussi pusillanimes?� Nous r�pondrons que, si ces principes spirituels et c�lestes dominaient universellement, il n�y aurait ni guerres, ni combats, et ainsi nul besoin ni de soldats, ni d�arm�es, ni d�agents de police; il ne se commettrait pas de forfaits, il n�y aurait pas des diff�rends au sujet de propri�t�s, et par cons�quent aucun besoin de cours de justice, de juges ou de magistrats; en un mot, le monde tel qu�il est maintenant finirait; les royaumes de la terre deviendraient les royaumes de notre Seigneur et de son Christ.

Mais le simple fait est que ces principes en question ne sont pas du tout pour le monde, d�autant moins que le monde ne pourrait les adopter ou s�y conformer un seul instant; cela am�nerait une rupture compl�te de tout le syst�me de choses actuel, la dissolution de toute la constitution sociale telle qu�elle existe maintenant.

C�est pourquoi les objections des incr�dules tombent comme en poussi�re � nos pieds, ainsi que les questions et les difficult�s bas�es l�-dessus; elles sont sans aucune force morale. Les principes c�lestes ne sont pas pour ce �pr�sent si�cle mauvais�, ils sont pour l��glise qui n�est pas du monde, comme J�sus n�est pas du monde. �Si, dit notre Seigneur � Pilate, mon royaume �tait de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livr� aux Juifs mais maintenant mon royaume n�est pas d�ici� (Jean 18:36).

Remarquez le mot �maintenant�. Bient�t les royaumes de ce monde deviendront ceux de notre Seigneur; mais maintenant il est rejet�, et tous ceux qui Lui appartiennent sont appel�s � �tre rejet�s comme Lui, � le suivre hors du camp, et � marcher comme des p�lerins et des �trangers ici-bas, attendant le moment o� il viendra pour les prendre � Lui, afin que l� o� Il est, ils y soient aussi.

Ce qui produit la terrible confusion actuelle, c�est l�effort continuel de Satan pour m�ler le monde et l��glise; c�est l� une de ses ruses sp�ciales, et qui a contribu� plus qu�on ne s�en doute, � d�truire le t�moignage de l��glise de Dieu, et � en emp�cher les progr�s. C�est ce qui bouleverse tout, et confond des choses qui diff�rent essentiellement et sont en opposition flagrante avec le vrai caract�re de l��glise, sa position, sa marche et son esp�rance. Nous entendons parfois cette expression: �le monde chr�tien�. Qu�est-ce que cela veut dire? C�est simplement l�effort d�unir deux choses qui, dans leur source, leur nature et leur caract�re, sont aussi diff�rentes que la nuit et le jour. C�est vouloir coudre une pi�ce de drap neuf � un vieux v�tement, ce qui, comme nous le dit notre Seigneur, ne fait que rendre la d�chirure plus grande.

Le but de Dieu n�est pas de christianiser le monde, mais d�appeler son peuple hors du monde, pour �tre un peuple c�leste, gouvern� par des principes c�lestes, form� pour un but c�leste, et r�joui par une esp�rance c�leste. Tant que nous n�avons pas compris cela, et que la v�rit� quant � l�appel et � la marche de l��glise n�est pas r�alis�e en puissance vivante dans l��me, il y aura de graves erreurs dans notre �uvre, notre marche et notre service. Nous ferons un faux usage des �critures de l�Ancien Testament, non seulement quant aux sujets proph�tiques, mais dans ce qui se rapporte � toute notre marche pratique; il est impossible de calculer la perte qui peut r�sulter de n�avoir pas compris la vocation, la position et l�esp�rance de l��glise de Dieu, son association, son identification, son union vivante avec un Christ rejet�, ressuscit� et glorifi�.

Nous ne pouvons nous �tendre davantage sur ce sujet si pr�cieux et si int�ressant; toutefois, nous indiquerons encore au lecteur quelques exemples de la mani�re dont l�Esprit cite et applique l��criture de l�Ancien Testament. Lisez, entre autres, le passage suivant du beau Psaume 34: �La face de l��ternel est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur m�moire�. Puis, remarquez la mani�re dont le Saint Esprit cite ce passage dans la premi�re �p�tre de Pierre: �La face du Seigneur est contre ceux qui font le mal� (Chap. 3:12). Il n�y a pas un mot d�exterminer. Pourquoi cela? Parce que le Seigneur n�agit pas maintenant sur le principe de retrancher le m�chant de la terre; il agissait ainsi sous la loi, et il le fera dans son royaume plus tard; mais maintenant il agit en gr�ce et en longue patience. Sa face est aussi d�cid�ment contre tous ceux qui font le mal, qu�elle l�a �t� ou le sera, mais non pas maintenant pour retrancher de la terre leur m�moire. L�exemple le plus frappant de cette merveilleuse gr�ce, de cette cl�mence, et de la diff�rence entre les deux principes sur lesquels nous nous sommes arr�t�s, est d�montr� dans ce fait que les hommes m�me qui, de leurs mains m�chantes, ont crucifi� son Fils unique et bien-aim�, au lieu d��tre retranch�s de la terre, ont �t� les premiers � entendre le message de pardon plein et gratuit par le sang de la croix.

Il peut para�tre � quelqu�un, que nous donnons trop d�importance � une simple phrase de l�Ancien Testament; ne le croyez pas. N�eussions-nous que ce seul exemple, ce serait une grave erreur de le traiter avec indiff�rence. Le fait est qu�il y a quantit� de passages du m�me caract�re que celui que nous avons cit� plus haut, et qui montrent tous le contraste entre les �conomies juive et chr�tienne, et aussi entre le christianisme et le royaume � venir.

Dieu agit maintenant en gr�ce envers le monde, et nous devrions faire de m�me, si nous d�sirons �tre semblables � Lui, ce � quoi nous sommes appel�s. �Vous, soyez donc parfaits, comme votre P�re c�leste est parfait� (Matt. 5:48). Et encore: �Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aim�s enfants, et marchez dans l�amour, comme aussi le Christ nous a aim�s et s�est livr� Lui-m�me pour nous, comme offrande et sacrifice � Dieu, en parfum de bonne odeur� (�ph. 5:1-2).

Voil� notre mod�le. Nous sommes appel�s � suivre l�exemple de notre P�re, � l�imiter. Il ne place pas le monde sous la loi, il ne maintient pas ses droits avec la main forte du pouvoir. Bient�t il le fera; mais, maintenant est le jour de gr�ce, il r�pand ses b�n�dictions en riche profusion, sur ceux dont la vie enti�re est inimiti� et r�bellion contre Lui.

Tout cela est merveilleux, et nous chr�tiens, nous sommes appel�s � agir d�apr�s ce glorieux principe moral. On dira peut-�tre: �Comment pourrions-nous vivre dans ce monde, et diriger nos affaires d�apr�s de tels principes? Nous serions vol�s, ruin�s; des gens mal intentionn�s prendraient avantage sur nous, s�ils savaient que nous n�en appelons pas � la justice; ils prendraient nos biens, emprunteraient notre argent, ou occuperaient nos maisons, et refuseraient de nous payer. En un mot, nous ne pourrions cheminer dans un monde comme celui-ci, si nous ne maintenions pas nos droits. Pourquoi y a-t-il des lois, sinon pour apprendre aux gens � se bien conduire? Les puissances ordonn�es de Dieu, ne le sont-elles pas dans le but de maintenir la paix et le bon ordre au milieu de nous? Que deviendrait la soci�t�, si nous n�avions pas des soldats, des magistrats et des juges? Et si Dieu a �tabli de telles choses, pourquoi, nous, son peuple, n�en profiterions-nous pas? Et non seulement cela, mais qui est plus capable d�occuper des places d�autorit� et de puissance, ou de manier l��p�e de la justice, que le peuple de Dieu?�

Il y a sans doute beaucoup de force apparente dans toute cette suite d�arguments. Les puissances qui existent sont �tablies de Dieu. Le roi, le gouvernement, le juge, le magistrat sont, chacun � sa place, l�expression de la puissance de Dieu. C�est Dieu qui rev�t chacun du pouvoir qu�il a; c�est Lui qui a mis l��p�e en la main du prince, pour punir ceux qui font le mal et louer ceux qui font bien. Tout cela est tr�s facile � saisir. Le monde, tel qu�il est maintenant, ne pourrait subsister ni seul jour, si l�ordre n��tait maintenu par la main forte des autorit�s. Nous ne pourrions pas vivre, ou du moins, la vie serait intol�rable, si les malfaiteurs n��taient tenus en respect par l��p�e de la justice.

Mais, on admettant tout cela pleinement comme tout chr�tien intelligent et enseign� par l��criture doit le faire, cela ne touche en rien � la question de la marche du chr�tien dans ce monde. Le christianisme reconna�t pleinement toutes les institutions gouvernementales du pays, mais le chr�tien n�a pas � s�en m�ler, ce n�est pas son affaire. O� qu�il se trouve, et quels que soient le caract�re ou les principes de gouvernement du pays qu�il habite, c�est son devoir de reconna�tre son autorit�, de payer les imp�ts, de prier pour les autorit�s, d�honorer les magistrats dans leur charge, de respecter les lois, de prier pour la paix du pays, et de vivre en paix avec tous, autant que cela lui est possible. Notre Ma�tre, b�ni soit son saint Nom, nous en a Lui-m�me donn� un parfait exemple.

Dans sa remarquable r�ponse aux H�rodiens, il reconna�t le principe de la soumission aux autorit�s qui existaient: �Rendez donc les choses de C�sar � C�sar, et les choses de Dieu � Dieu� (Matt. 22:21). Et non seulement cela, mais nous le trouvons aussi payant le tribut, quoiqu�il en f�t lib�r� personnellement. Ils n�avaient pas le droit de l�exiger de Lui, comme il le montre � Pierre. L�on pourrait dire: �Pourquoi ne r�clamait-il pas?� Aurait-il voulu r�clamer ou accuser? Non; �coutez la r�ponse admirable qu�il fait � l�ap�tre: �Mais afin que nous ne les scandalisions pas, va-t�en � la mer, jette un hame�on, et prends le premier poisson qui montera; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu y trouveras un stat�re; prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi� (Matt. 17:27).

Ici nous revenons � notre th�se, savoir: Quel est le sentier du chr�tien dans ce monde? Il doit suivre son Ma�tre, l�imiter en toutes choses. Faisait-il valoir ses droits? Recourait-il � la loi? Essayait-il de gouverner le monde? Se m�lait-il des affaires politiques ou judiciaires? Se servait-il de l��p�e? Consentait-il � �tre juge ou arbitre, m�me lorsqu�on l�y appelait? Toute sa vie n�a-t-elle pas �t�, du commencement � la fin, une vie de renoncement et d�abn�gation?

Nous laissons le lecteur chr�tien chercher lui-m�me dans son c�ur, la r�ponse � ces questions, et cela pour que l�effet pratique on soit produit dans sa marche. Nous esp�rons aussi que les v�rit�s pr�sent�es ci-dessus, lui donneront l�intelligence de passages semblables � celui de Deut. 13:9-10. L�opposition � l�idol�trie, et la s�paration d�avec le mal, aussi n�cessaires assur�ment pour nous que pour Isra�l autrefois, ne se d�ploient pas de la m�me mani�re. L��glise est appel�e imp�rativement � rejeter le mal et ceux le commettent, mais pas de la m�me mani�re qu�Isra�l: il n�est pas de son devoir de lapider les idol�tres et les blasph�mateurs, ou de br�ler les sorciers. L��glise de Rome a agi sur ce principe, et des protestants m�me � ceci � la honte du protestantisme � ont suivi son exemple1.

1 La mort de Servet, br�l� on 1553, � cause de ses opinions th�ologiques, est une terrible tache dans l�histoire de la R�formation, et de l�homme qui a sanctionn� un proc�d� aussi antichr�tien. Les id�es de Servet �taient, il est vrai, enti�rement fausses, il soutenait l�h�r�sie d�Arius qui est un blasph�me contre le Fils de Dieu. Mais, faire mourir lui ou quelque autre � cause d�une fausse doctrine, �tait un p�ch� flagrant contre l�esprit et les principes de l��vangile, un fruit d�plorable de l�ignorance quant � la diff�rence essentielle qui existe entre le Juda�sme et le Christianisme.

L��glise n�est pas appel�e � se servir de l��p�e temporelle. Cela lui est positivement d�fendu; ce serait un d�menti net donn� � sa vocation, � son caract�re et � sa mission. Lorsque Pierre, dans son z�le ignorant et charnel, tira l��p�e pour d�fendre son Ma�tre, celui-ci le reprit par ses paroles fid�les, et l�enseigna par son acte de mis�ricorde: �Remets ton �p�e en son lieu; car tous ceux qui auront pris l��p�e, p�riront par l��p�e� (Matt. 26:52). Ayant ainsi r�primand� son disciple bien intentionn� mais peu intelligent, il r�para sa faute on gu�rissant le mal. �Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses, d�truisant les raisonnements et toute hauteur qui s��l�ve contre la connaissance de Dieu, et amenant toute pens�e captive � l�ob�issance du Christ� (2 Cor. 10:4-5).

L��glise professante s�est compl�tement fourvoy�e quant � cette grande et importante question. Elle s�est unie au monde, et a cherch� � soutenir la cause de Christ au moyen d�une action mondaine et charnelle; dans son ignorance, elle a essay� de maintenir la foi chr�tienne on la reniant d�une mani�re honteuse, dans la pratique. Des h�r�tiques plac�s par ses ordres sur le b�cher, voil� une terrible tache sur les pages de l�histoire de l��glise, et on ne peut se faire une juste id�e des terribles cons�quences r�sultant de la fausse notion, que l��glise est appel�e � prendre la place d�Isra�l et � agir d�apr�s ses principes1. C�est ce qui a fauss� compl�tement son t�moignage et lui a �t� son caract�re essentiellement spirituel et c�leste; c�est ce qui l�a conduite dans une voie qui aboutit � ce que nous lisons dans Apoc. 17 et 18. Que celui qui lit comprenne.

1 Ce sont deux choses toutes diff�rentes pour l��glise, de tirer instruction de l�histoire d�Isra�l ou de prendre la place de ce peuple, d�agir selon ses principes et de s�approprier ses promesses. La premi�re est un devoir et un privil�ge de l��glise, l�autre est une fatale erreur dans laquelle elle est tomb�e.

Nous esp�rons que ce qui a �t� dit plus haut engagera nos lecteurs � bien consid�rer � la lumi�re du Nouveau Testament le sujet qui vient de nous occuper et que Dieu, dans sa bont� infinie, se servira de ce moyen pour les amener � voir clairement le sentier d�enti�re s�paration dans lequel, comme chr�tiens, nous sommes appel�s � marcher dans le monde, mais non pas comme �tant du monde; notre Seigneur J�sus Christ n�en �tait pas. Cette v�rit� une fois comprise r�soudra quantit� de difficult�s, et fournira un grand principe g�n�ral qui pourra s�appliquer � beaucoup de d�tails de la vie pratique.

Terminons maintenant notre �tude sur le chapitre 13 du Deut�ronome, on examinant le contenu des derniers versets.

�Si dans l�une de tes villes que l��ternel, ton Dieu, te donne pour y habiter, tu entends dire: Des hommes, fils de B�lial, sont sortis du milieu de toi, et ont incit� les habitants de leur ville, disant: Allons, et servons d�autres dieux, des dieux que vous n�avez pas connus; alors tu rechercheras, et tu t�informeras, et tu t�enquerras bien; et si c�est la v�rit�, si la chose est �tablie, si cette abomination a �t� commise au milieu de toi, tu frapperas certainement par le tranchant de l��p�e les habitants de cette ville; tu la d�truiras enti�rement, et tout ce qui y sera, et toutes ses b�tes, par le tranchant de l��p�e. Et tout son butin, tu le rassembleras au milieu de sa place, et tu br�leras tout entiers au feu la ville et tout son butin, � l��ternel, ton Dieu; et elle sera un monceau perp�tuel, elle ne sera plus reb�tie. Et il ne s�attachera rien de cet anath�me � ta main, afin que l��ternel revienne de l�ardeur de sa col�re, et qu�il te fasse mis�ricorde, et ait compassion de toi, et qu�il te multiplie, comme il a jur� � tes p�res, quand tu �couteras la voix de l��ternel, ton Dieu, pour garder tous ses commandements que je te commande aujourd�hui, afin de pratiquer ce qui est droit aux yeux de l��ternel, ton Dieu� (vers. 12-18).

Nous avons ici une instruction des plus solennelles et de la plus haute importance, et ce que le lecteur doit bien remarquer, c�est qu�elle est bas�e sur une v�rit� d�une indicible valeur, celle de l�unit� nationale d�Isra�l. Voil� ce qui donne une force r�elle � ces paroles. Un cas d�erreur grave se pr�sente dans une des cit�s d�Isra�l, et la question qui se pr�sente est: �Toutes les villes �taient-elles atteintes par le mal d�une seule?�1

1 Il est important de remarquer que le mal dont il est question �tait de nature tr�s grave, une tentative de d�tourner le peuple du seul Dieu vivant et vrai, ce qui atteignait le fondement m�me de l�existence nationale d�Isra�l. La question n��tait pas simplement locale ou municipale, mais nationale.

Assur�ment, puisque la nation �tait une. Les villes et les tribus n��taient pas ind�pendantes les unes des autres, mais unies ensemble par ni lien sacr� d�unit� nationale, unit� qui avait son centre dans le lieu o� se trouvait la pr�sence de Dieu. Les douze pains sur la table d�or dans le sanctuaire, formaient le beau type de cette unit�, et tout vrai Isra�lite la reconnaissait et s�en r�jouissait. Les douze pierres dans le Jourdain; les douze pierres au bord de ce fleuve; les douze pierres d��lie au mont Carmel, toutes repr�sentaient la m�me grande v�rit� � l�unit� indissoluble des douze tribus d�Isra�l. Le bon roi �z�chias reconnut cette v�rit�, lorsqu�il ordonna l�holocauste et le sacrifice pour le p�ch�, pour tout Isra�l. (2 Chr. 29:24). Le fid�le Josias agit aussi d�apr�s cette v�rit�, lorsqu�il ordonna une r�forme dans tous les pays qui appartenaient aux enfants d�Isra�l (2 Chr. 34:33). Paul, dans son remarquable discours devant le roi Agrippa, rend t�moignage � la m�me v�rit�, quand il dit: �Esp�rance� � laquelle nos douze tribus, en servant Dieu sans rel�che nuit et jour, esp�rent parvenir�1 (Actes 26:7).

1 Il peut �tre int�ressant pour le lecteur de savoir que dans le passage ci-dessus, le mot rendu par �douze tribus� est dans le grec au singulier. Cela donne certainement une expression bien vivante � la grande id�e d�unit� indissoluble, si pr�cieuse � Dieu, et par cons�quent pr�cieuse pour la foi.

En anticipant le glorieux avenir, nous voyons cette m�me v�rit� briller d�un �clat c�leste, dans le chapitre 7 de l�Apocalypse, o� les douze tribus sont scell�es et r�serv�es pour le repos, la b�n�diction et la gloire, en compagnie d�une foule innombrable d�entre les nations. Et finalement, dans le chapitre 20 de l�Apocalypse, nous voyons les noms des douze tribus, �crits sur les portes de la sainte cit�, si�ge et centre de la gloire de Dieu et de l�Agneau.

Ainsi, depuis la table d�or du sanctuaire jusqu�� la cit� d�or, descendant du ciel d�aupr�s de Dieu, nous avons une cha�ne merveilleuse de preuves �videntes de cette grande v�rit�, l�unit� indissoluble des douze tribus d�Isra�l.

Et si l�on demande o� cotte unit� peut se voir et comment �lie, �z�chias, Josias, ou l�ap�tre Paul ont pu la voir, nous r�pondrons que c��tait par la foi. En regardant au-dedans du sanctuaire, ils pouvaient voir les douze pains signifiant � la fois que chaque tribu �tait distincte, et qu�elles formaient cependant une unit� parfaite. Rien de plus beau; la v�rit� de Dieu doit subsister � toujours. L�unit� d�Isra�l se voyait dans le pass� et sera vue � l�avenir; et quoique, semblable � l�unit� plus �lev�e de l��glise, elle soit invisible maintenant, la foi croit et maintient cette v�rit� et la confesse en face de toutes les influences contraires.

Voyons un instant l�application pratique de cette glorieuse v�rit�, telle qu�elle nous est pr�sent�e dans les derniers versets de Deut. 13. � Le bruit se r�pand dans une ville situ�e tout au nord du pays d�Isra�l, qu�une erreur grave est enseign�e dans une ville du sud, � erreur pernicieuse tendant � d�tourner ses habitants du vrai Dieu.

Qu�y a-t-il � faire? La loi est aussi positive que possible; le sentier du devoir est si clairement trac� qu�il suffit d�un �il simple pour le voir et d�un c�ur d�vou� pour y marcher. �Alors tu rechercheras, et tu t�informeras, et tu t�enquerras bien� (vers. 14). Ceci est bien clair.

Quelques-uns des habitants de la ville auraient pu dire: �Que nous importe cette erreur enseign�e si loin de nous? Gr�ces � Dieu, ce mal n�est pas au milieu de nous, c�est une affaire enti�rement locale, chaque ville a sa propre responsabilit�. Peut-on exiger que nous examinions chaque erreur enseign�e dans le pays? nous y perdrions inutilement le temps consacr� � nos travaux; il y a assez � faire pour nous � garder nos fronti�res. Quant � l�erreur, nous la condamnons certainement, et si quelqu�un venait ici pour l�enseigner, nous lui fermerions nos portes; notre responsabilit� ne va pas au del�.

Et maintenant, quelle serait la r�ponse d�un Isra�lite fid�le, � tous ces arguments, quelque plausibles qu�ils paraissent au jugement naturel? Il dirait que raisonner ainsi est simplement renier l�unit� d�Isra�l; que, si chaque tribu avait voulu se placer sur un terrain ind�pendant, le souverain sacrificateur n�avait plus qu�� �ter les douze pains de dessus la table d�or de devant l��ternel et � les disperser ici et l�, puisque le peuple s��tant divis� en fragments ind�pendants n�ayant aucun terrain national, c�en �tait fait de l�unit� que figuraient les pains sur une seule table.

L�Isra�lite fid�le pourrait continuer � r�pondre, qu�en outre le commandement est des plus distincts et explicites: �Tu rechercheras, et tu t�informeras, et tu t�enquerras bien�. Isra�l �tant restreint � ces deux grands principes, l�unit� de la nation et le commandement de Dieu, il �tait impossible � quelques individus du peuple de dire: �Il n�y a pas d�erreur enseign�e au milieu de nous�, � moins de se s�parer du reste de la nation; car le peuple tout entier �tait compris dans ces paroles: �Si cette abomination a �t� commise au milieu de toi�. Une erreur enseign�e � Dan, affectait �galement les habitants de Be�r-Sh�ba. Pourquoi cela? Parce qu�Isra�l �tait un. Tout Isra�lite devait se sentir affect� par l�erreur, et ne pouvait ni se croiser les bras, ni conserver une froide indiff�rence ou une coupable neutralit�. Il �tait envelopp� dans ce mal et ses affreuses cons�quences, jusqu�� ce qu�il s�en f�t purifi� en le jugeant avec une inflexible d�cision et me s�v�rit� impitoyable.

Et si tout cela �tait vrai pour Isra�l, � combien plus forte raison pour l��glise de Dieu! L� o� il s�agit de Christ, soyons s�rs que tout ce qui ressemble � de l�indiff�rence est ha�ssable aux yeux de Dieu. Les desseins �ternels et le conseil de Dieu sont de glorifier son Fils, de sorte que tout genou se ploie devant Lu, et que toute langue confesse qu�il est Seigneur � la gloire de Dieu le P�re: �Afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le P�re� (Jean 5:23).

Par cons�quent, si Christ est d�shonor�, si des doctrines sont enseign�es qui portent atteinte � la gloire de sa personne, � l�efficacit� de son �uvre, ou aux vertus de sa charge, nous devons rejeter fermement de pareilles doctrines. L�indiff�rence ou la neutralit� dans tout ce qui touche � la personne de Christ, est jug�e comme crime de haute trahison au tribunal du ciel. S�il s�agissait de notre propre r�putation, de notre caract�re personnel, ou de notre famille, nous ne resterions pas indiff�rents; nous serions tr�s sensibles � la moindre accusation concernant nous-m�mes ou ceux qui nous sont chers. Combien plus profond�ment encore ne devrions-nous pas sentir la moindre atteinte � ce qui concerne la gloire, l�honneur, le nom et la cause de Celui � qui nous devons tout dans le pr�sent et tout dans l�avenir �ternel, Celui qui a mis de c�t� sa gloire, pour venir dans ce pauvre monde, mourir sur la croix d�une mort ignominieuse, pour nous sauver des flammes �ternelles de l�enfer! Pourrions-nous �tre indiff�rents � son �gard, rester neutres en ce qui le concerne? � Dieu ne plaise!

Non, lecteur, cela ne doit pas �tre. L�honneur et la gloire de Christ doivent nous tenir plus � c�ur que tout le reste: r�putation, propri�t�, famille, amis, tout doit �tre mis de c�t�, si les droits de Dieu sont compromis. Tout lecteur chr�tien ne convient-il pas de cela, de toute l��nergie de son �me? Assur�ment, d�j� maintenant; et que sera-ce quand nous le verrons face � face, dans la pleine lumi�re de sa gloire morale? Avec quels sentiments envisagerons-nous l�id�e d�indiff�rence ou de neutralit� par rapport � Lui?

Avons-nous tort en d�clarant que la v�rit� qui touche de plus pr�s � la gloire de la T�te est celle de l�unit� de son corps, l��glise? Certes pas. Si la nation d�Isra�l �tait une, le corps de Christ est un! Et si l�ind�pendance ne convenait pas en Isra�l, combien moins dans l��glise de Dieu! Le fait est que l�id�e d�ind�pendance ne peut �tre maintenue un instant, � la lumi�re du Nouveau Testament. Nous pourrions aussi bien attester que la main est ind�pendante du pied, ou l��il de l�oreille, que d�affirmer que les membres du corps de Christ sont ind�pendants l�un de l�autre. �Car de m�me que le corps est un et qu�il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu�ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car nous nous avons tous �t� baptis�s d�un seul Esprit pour �tre un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres; et nous avons tous �t� abreuv�s pour l�unit� d�un seul Esprit� Or vous �tes le corps de Christ et ses membres chacun en particulier� (1 Cor. 12:12-27).

Nous n�essayerons pas de commenter ces merveilleuses paroles, nous d�sirons seulement appeler l�attention du lecteur chr�tien sur la v�rit� sp�ciale qui y est mise en �vidence et qui concerne intimement tout vrai croyant sur la surface de cette terre, savoir qu�il est membre du corps de Christ.

Cette grande v�rit� pratique comprend � la fois les plus hauts privil�ges et les plus grandes responsabilit�s. Ce n�est pas simplement une doctrine vraie, un principe sain ou une opinion orthodoxe; c�est un fait vivant destin� � �tre une puissance divine dans l��me. Le chr�tien ne peut plus se consid�rer comme personne ind�pendante, n�ayant ni association, ni lien vital avec d�autres. Il est li� d�une mani�re vivante ainsi que tous les enfants de Dieu, � tous les vrais croyants, � tous les membres de Christ sur toute la surface de la terre.

�Nous avons tous �t� baptis�s d�un seul Esprit pour �tre un seul corps�. L��glise de Dieu n�est pas une simple soci�t�, une association ou une confr�rie; elle est un corps, uni par le Saint Esprit � la T�te dans le ciel, et tous ses membres sur la terre sont indissolublement li�s ensemble. Il s�ensuit naturellement que tous les membres du corps sont affect�s par l��tat et la marche de chacun. �Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui�, c�est-�-dire tous les membres du corps. Si le pied est malade, la main le sent. Comment? Par la t�te. Ainsi en est-il dans l��glise de Dieu; si quelque chose va mal chez un individu, tous les membres le sentent par la T�te avec laquelle tous sont en relation vivante, par le Saint Esprit.

Quelques-uns de nos lecteurs trouvent peut-�tre cette v�rit� tr�s difficile � saisir, et cependant elle est clairement r�v�l�e dans la page inspir�e, non pour �tre critiqu�e, ou soumise en aucune mani�re au jugement humain, mais simplement pour �tre crue. C�est une r�v�lation divine, aucun esprit humain n�aurait jamais con�u une telle pens�e; mais Dieu l�a r�v�l�e, la foi l�accepte et marche dans la puissance b�nie de cette v�rit�.

Le lecteur pourrait encore demander: �Comment est-il possible que l��tat d�un seul croyant affecte ceux qui ne le connaissent point? La r�ponse est: �Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui�. Tous les membres de quoi? D�une assembl�e locale ou d�une soci�t� qui, par hasard, conna�t la personne en question, ou est en relation avec elle? Non, mais il s�agit des membres du corps o� qu�ils soient. En Isra�l m�me, o� l�unit� n��tait que nationale, nous avons vu que s�il existait quelque mal dans une de leurs villes, tout le peuple en �tait atteint et affect�. Lorsque Acan p�cha, par exemple, quoiqu�il y e�t des milliers de gens totalement ignorants du fait, l��ternel dit: �Isra�l a p�ch�, et toute l�assembl�e, � cause de cela, subit une humiliante d�faite.

La raison peut-elle saisir cette v�rit�? Non, mais la foi le peut. Si nous �coutons la raison, nous ne croirons rien; mais si, par la gr�ce de Dieu, nous n��coutons pas la raison, nous croirons ce que Dieu dit, parce qu�il le dit.

Oh! bien-aim� lecteur chr�tien, quelle immense v�rit� que cette unit� du corps! Quelles cons�quences pratiques en d�coulent? Comme elles sont �videmment calcul�es pour produire la saintet� dans la vie et la marche! Combien cela doit nous rendre vigilants sur nous-m�mes, nos habitudes, nos voies, tout notre �tat moral! Combien aussi cela doit nous rendre soigneux de ne pas d�shonorer la T�te � laquelle nous sommes unis, contrister l�Esprit par lequel nous sommes li�s les uns aux autres, ou blesser les membres avec lesquels nous sommes form�s en un seul corps!

Malgr� notre d�sir de prolonger notre m�ditation sur une des plus belles, des plus profondes et des plus puissantes v�rit�s qui m�ritent toute notre attention, il nous faut terminer ce chapitre. Veuille le Seigneur, par son Saint Esprit, faire que cette v�rit� devienne une puissance vivante dans l��me de tout vrai croyant sur la surface de la terre!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 13". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-13.html.
 
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