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Bible Commentaries
Habakuk 1

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versets 1-17

Chapitre 1er

Saintet� des voies de Dieu envers Isra�l et envers les nations.

Verset 1er � Introduction.

�L�oracle qu�a vu Habakuk, le proph�te.�

Tout nous sert d�enseignement dans les �critures, soit qu�elles parlent, soit qu�elles gardent le silence. Elles se taisent sur la personne d�Habakuk et sur la date de sa proph�tie. Les recherches minutieuses des critiques ont abouti aux conclusions les plus contradictoires quant au temps o� le proph�te �crivit. Lorsque les donn�es de la Parole sont assez claires pour nous permettre de situer la proph�tie dans le milieu o� elle s�est produite, nous en recevons beaucoup de lumi�re et d��dification; quand Dieu ne parle pas, les recherches des savants, tout int�ressantes qu�elles soient, ont pour le chr�tien une valeur tr�s restreinte.

D�apr�s certains indices il serait pourtant assez probable que Habakuk proph�tisa sous le r�gne de Josias. Deux circonstances pourraient nous confirmer dans cette pens�e. D�abord l�idol�trie d�Isra�l n�est pas mentionn�e dans Habakuk, ensuite le Chald�en (non pas l�Assyrien, comme sous Manass�) y est signal� comme l�ennemi du peuple.

Quoi qu�il en soit, la port�e morale de ce livre ressort d�autant plus fortement que l�Esprit de Dieu omet les circonstances de sa production. En effet, Habakuk ne r�v�le que fort peu les �v�nements proph�tiques, mais d�crit le caract�re de Dieu dans ses voies � l��gard de l��tat moral du peuple et des nations. Il nous fait conna�tre ensuite le r�sultat produit par cette r�v�lation sur le c�ur du proph�te. Ce dernier devient ainsi comme un �chantillon de l��tat moral du R�sidu au temps de la fin. Tout cela est d�un grand int�r�t et d�une haute port�e pour nous. Le champ des circonstances historiques �tant supprim�, nous nous trouvons d�embl�e avoir affaire � des principes qui r�gissent aussi bien les hommes d�aujourd�hui que ceux d�alors. En pr�sence de ces principes, les voies parfaites de Dieu dans son gouvernement et la saintet� de son caract�re sont justifi�es et, en contemplant ces choses, les fid�les ne peuvent qu�en adorer la perfection divine.

L��tat moral au milieu duquel vit Habakuk est le suivant: En Isra�l tout un cort�ge de vices, sans qu�il soit fait mention de l�idol�trie, comme en Sophonie; chez son ennemi, le Chald�en, une idol�trie grossi�re, mais domin�e par l�exaltation de l�homme; chez le proph�te, un esprit indign� et un c�ur afflig�, mais �clair� par l�enseignement divin. Il apprend � vivre de sa foi en attendant la gloire future, mais d�borde en louanges avant d�avoir re�u les choses promises.

Nous l�avons dit, l�analogie entre les jours d�Habakuk et les n�tres est frappante et, par l�, sa proph�tie acquiert pour nous une immense importance. Cette remarque est confirm�e par le fait que, dans le Nouveau Testament, les citations de ce proph�te appuient et illustrent toute la doctrine de l�ap�tre Paul sur la justice de Dieu, la foi, la vie, la r�surrection de Christ, et sa venue, la col�re de Dieu r�v�l�e du ciel, et enfin la gloire! Le myst�re de l��glise, cach� dans l�Ancien Testament, est seul except� de cette �num�ration.

Ainsi s�affirme l�accord constant entre les diverses parties de la parole de Dieu. Elles forment un tout, un ensemble sur lequel nous avons insist� autre part. L��tude constante de cet accord pr�servera les chr�tiens d�ajouter foi aux savants critiques, adversaires de la Parole sans la comprendre, hommes d�pourvus de sens, qui croient pouvoir interpr�ter l��criture avec leur intelligence, et dont Dieu lui-m�me d�clare: �Je d�truirai la sagesse des sages et j�annulerai l�intelligence des intelligents.�

Versets 2 � 11 � Dieu n�est pas indiff�rent � l�iniquit� de son peuple. Il le jugera par les Chald�ens.

�Jusques � quand, �ternel, crierai-je, et tu n�entendras pas? Je crie � toi: Violence! et tu ne sauves pas. Pourquoi me fais-tu voir l�iniquit�, et contemples-tu l�oppression? La d�vastation et la violence sont devant moi, et il y a contestation, et la discorde s��l�ve. C�est pourquoi la loi reste impuissante, et le juste jugement ne vient jamais au jour; car le m�chant cerne le juste; c�est pourquoi le jugement sort perverti� (v. 2-4).

Notons, d�s ces premiers versets, un caract�re sp�cial d�Habakuk parmi les petits proph�tes. Mich�e nous a fait assister � un entretien, par demandes et r�ponses, entre l��ternel, son proph�te et divers autres interlocuteurs, entretien qui se termine par un plaidoyer o� l�accus� compara�t devant ses juges. Dans Nahum, l��ternel seul s�adresse, � tour de r�le, aux divers personnages qui sont en cause. Ici, nous assistons � un entretien tout intime entre le proph�te et son Dieu. Habakuk parle � l��ternel et celui-ci lui r�pond. Il y a de l�analogie, sous ce rapport, entre lui et J�r�mie, mais tout le drame se passe dans le c�ur et la conscience du proph�te; et aucun incident personnel ne vient l�interrompre, comme dans le cours de la proph�tie de J�r�mie. L�angoisse l��treint � la vue de ce qui se passe, mais les circonstances elles-m�mes ne semblent pas l�atteindre personnellement. Elles soul�vent chez lui des questions si angoissantes, qu�il sent le besoin d��pancher son c�ur dans le sein de l��ternel, pour �tre d�livr� du trouble profond qu�elles lui causent. Habakuk est un homme de foi et son premier mot: �Jusques � quand�, le prouve, mais sa foi a besoin d��tre soutenue et �clair�e. Elle est m�l�e d�infirmit�, aussi trouve-t-elle une r�ponse mis�ricordieuse, car Dieu reprend l�incr�dulit�, mais non l�infirmit� de notre nature humaine. Notre infirmit� rencontre la sympathie de Celui qui a �t� tent� en toutes choses comme nous, � part le p�ch� (H�b. 4:15), seulement chez nous, le p�ch� y est toujours plus ou moins m�l�. L�ap�tre lui-m�me pouvait prendre plaisir dans ses infirmit�s et s�en glorifier, dans la mesure o� elles n��taient pas m�lang�es avec la chair (2 Cor. 12:9, 10), car le Seigneur y trouvait, en les infligeant, un moyen d�accomplir sa puissance dans son ap�tre bien-aim�.

Le mot �Jusques � quand� est, comme nous le voyons si souvent dans les proph�tes et dans les Psaumes, le cri de la foi. Cette foi exprime la certitude que Dieu r�pondra en temps et lieu, mais, en attendant, elle accepte la tribulation comme une �preuve n�cessaire. Ce sera le cri du R�sidu d�Isra�l afflig�, traversant la grande tribulation de la fin, avec la certitude qu�elle est le dernier mot des jugements de Dieu et qu�elle pr�pare l�av�nement glorieux du Messie, un r�gne de libert�, de justice et de paix. Il en est toutefois un peu autrement ici. Si le proph�te est un t�moin, s�par� du peuple, il ne souffre pas personnellement de la violence comme le R�sidu, mais y assiste et la constate. L�idol�trie d�Isra�l n�est pas ici en cause, mais plut�t ce qui a caract�ris�, d�s le d�but de son histoire, l�homme d�prav� par le p�ch� (Gen. 6:11), la violence, avec son cort�ge d�iniquit�, d�oppression, de d�vastation, de discorde et de contestations parmi le peuple (v. 2, 3). De nos jours, comme aux jours du proph�te, tout c�ur, soucieux des int�r�ts du Seigneur, est � m�me de constater ces choses. Elles sont �devant nous� comme pour Habakuk. Ce qui en augmente l�angoisse, c�est que nous les voyons se produire, comme jadis, au milieu de ceux qui ont encore la pr�tention d��tre le peuple de Dieu, en un temps o� l��ternel les a d�j� abandonn�s. Alors, si notre �me, comme celle du proph�te, n�a pas encore appris pourquoi Dieu laisse subsister tout ce mal sans y mettre fin, nous crions: �Pourquoi me fais-tu voir l�iniquit�?� et: �Comment peux-tu contempler l�oppression?� En parlant ainsi nous oublions deux choses, constat�es par le proph�te Nahum (1:3, 7): �L��ternel est lent � la col�re�; �L��ternel est bon�. Nous crions � lui: �Je crie � toi: Violence! et tu ne sauves pas�. Nous voudrions voir Dieu intervenir, en pr�sence d�un �tat moral que nous savons lui �tre en abomination. Au fond il y a toujours un certain �go�sme dans cette infirmit�, quoiqu�elle soit aussi l�expression de notre amour pour les fid�les qui traversent ces temps d�sastreux!

�Tu ne sauves pas!� Il s�agit ici, non pas d�un salut spirituel, mais d�une d�livrance temporelle. L��me angoiss�e voudrait voir la paix r�tablie, les violents jug�s et supprim�s. La violence est l�, sous nos yeux, et Dieu ne r�pond pas! Je le r�p�te, ce n�est pas manque de foi, mais c�est le cri d�angoisse d�une �me peu affermie, se trouvant en pr�sence d�un probl�me, jusqu�ici insoluble pour elle. Pourquoi Dieu permet-il le mal? Comment semble-t-il oublier les siens, sans d�fense au milieu de tout cet appareil de la m�chancet� de l�homme? Le proph�te va recevoir la r�ponse, mais diff�rente de celle qu�il aurait imagin�e. Il lui faudra passer par un temps d�instruction douloureuse, mais tr�s b�nie pour son �me, avant d�avoir compris ce que Dieu veut produire dans le c�ur des siens qui traversent ces jours d��preuve.

�C�est pourquoi la loi reste impuissante�, la loi, donn�e autrefois par l��ternel lui-m�me, et qui �tait destin�e � briser la volont� de l�homme. �Le juste jugement� que l�homme aurait d� apprendre � pratiquer sous l��gide de la loi, ne vient jamais au jour; bien au contraire, �le m�chant cerne le juste�. Remarquez ce mot: �le juste�. Nous allons le retrouver au chap. 2. Le proph�te a conscience de son int�grit�, comme plus tard le R�sidu d�Isra�l quand il traversera les jugements de la fin, mais il n�a pas encore re�u la r�ponse et ne voit pas la victoire du mal sur le bien. Il adresse � Dieu ses �Pourquoi�, mais il ne les poserait pas, s�il n�avait confiance que Dieu lui r�pondra. Comment se fait-il que �le jugement ne vienne jamais au jour�, et que, s�il sort enfin, c�est le contraire de ce qu�une �me pieuse et droite pourrait attendre: il �sort perverti�, et le fid�le, o� qu�il se tourne, ne rencontre qu�injustice et iniquit�.

L��ternel va r�pondre � cette question, mais, en attendant, le juste ne fait que constater ce que Dieu a constat� de tout temps, d�s l�apparition du p�ch�. En dehors de ceux qui sont justifi�s par la foi, il n�y a pas dans le monde un seul juste. S�il s�agit du caract�re national d�Isra�l, la Parole nous apprend que, sous le r�gne de Roboam, il y avait encore �en Juda de bonnes choses� (2 Chron. 12:12); que, sous le r�gne d��z�chias, Juda, tout coupable qu�il e�t �t�, �marchait encore avec Dieu et avec les vrais saints� (Os�e 12:1); mais il n�en fut plus ainsi sous les r�gnes suivants. Sous celui de Josias nous apprenons par le proph�te Sophonie ce que Dieu pensait de la �nation sans honte�, de la ville �rebelle, corrompue et qui opprime�, de ses princes, de ses juges, de ses proph�tes, de ses sacrificateurs (Soph. 2:1; 3:1-4). Il en est de m�me ici: l��tat moral d�Isra�l, � la fin de son histoire, n��tait pas meilleur que celui de l�homme, au commencement de son histoire. Cet �tat n�avait au fond jamais chang� r�ellement. Les critiques qui concluent de la description donn�e ici, qu�elle ne peut appartenir qu�� l��tat du peuple sous un mauvais r�gne, comme celui de Manass�, se trompent donc enti�rement.

S�il s�agit des rois, chefs responsables d�Isra�l, Dieu faisait d�pendre la b�n�diction du peuple de leur conduite. C�est ainsi que l�on voit, sous certains r�gnes des rois de Juda, le mal refr�n�, la justice �tablie, la pi�t� envers Dieu reconnue, le service du temple restaur�, sans que pour cela le c�ur de la nation soit chang�. D�autre part, le gouvernement d�un mauvais roi aggravait encore ce f�cheux �tat moral en introduisant ou favorisant une idol�trie �hont�e � laquelle le c�ur perverti du peuple s�adonnait imm�diatement. Le passage que nous venons de citer peut donc nous reporter � quelque r�gne que ce soit, plus probablement peut-�tre � celui de Josias, l�idol�trie d�Isra�l n��tant pas m�me mentionn�e ici1.

1 Voir encore pour l��tat du peuple: Mich�e 7:2, 3; J�r. 5:15-29 7:5, 6; 20:8.

�Voyez parmi les nations, et regardez, et soyez stup�faits; car je ferai en vos jours une �uvre que vous ne croirez pas, si elle vous est racont�e� (v. 5).

Nous trouvons ici la r�ponse � la question du proph�te, r�ponse qui ne s�adresse pas � lui, mais aux m�chants dont il s�est plaint. Ces m�chants sont invit�s � �voir parmi les nations� et � consid�rer avec stupeur comment l��ternel r�tribuera leurs m�faits. � ce moment l�Assyrien n�est pas encore d�truit, mais l��ternel va susciter les Chald�ens. � cette puissance il asservira les autres peuples, mais, avant tout, le peuple de Dieu. Ce dernier aurait pu croire que, d�livr� du joug de l�Assyrien, il en aurait fini avec l�oppresseur; mais, au contraire, il allait tomber sous un joug bien autrement lourd et cruel, et, jugement plus terrible encore, l��ternel allait �ter le pouvoir � Isra�l et le confier pour la premi�re fois � Babylone, �t�te d�or� de la monarchie des Gentils. Tel �tait le sort qui attendait ce peuple m�chant, mais c��tait en m�me temps la r�ponse au cri du proph�te: �Je crie � toi: Violence! et tu ne sauves pas�. L��ternel r�pond, en montrant � son serviteur que s�il ne sauve pas le juste de la violence des m�chants, c�est que le ch�timent est pr�s de tomber sur eux. Isra�l succombera, lui et son pays, sous les coups de Babylone, puis sera r�duit en esclavage.

Mais le Saint Esprit donne � cette proph�tie une port�e beaucoup plus �tendue, comme nous le voyons au chapitre 13 des Actes. Arriv� avec Barnabas � Antioche de Pisidie, Paul y fait un discours dans la synagogue, et son contenu, si l�on y prend bien garde, a pour texte cette parole m�me de notre proph�te. L� o� il n�y avait �pas de salut�, et o� le proph�te disait: �Tu ne sauves pas�, Dieu avait suscit� � Isra�l comme Sauveur, un J�sus mort et ressuscit�. La parole de ce salut �tait envoy�e � ceux m�me qui avaient rejet� Christ. Eux tous entendaient cette parole, et ceux d�entre eux qui craignaient Dieu, �taient appel�s � la recevoir (Actes 13:23, 26). Le peuple n�avait pas connu J�sus, ni les voix des proph�tes qui l�annon�aient; bien plus, il avait jug� son Messie, accomplissant ainsi ce que Habakuk avait dit d�eux: �Le jugement sort perverti� (1:4). Alors l�ap�tre leur applique la parole �des proph�tes� et particuli�rement de notre proph�te, mais il la cite et la commente en rapport avec l��tat de ceux auxquels il s�adresse: �Voyez, contempteurs, et �tonnez-vous, et soyez an�antis; car moi, je fais une �uvre en vos jours, une �uvre que vous ne croiriez point, si quelqu�un vous la racontait� (13:41). Ils n�avaient plus � �voir parmi les nations�, car depuis longtemps les Chald�ens avaient �t� remplac�s par d�autres puissances, puis par Rome, la derni�re de toutes. Depuis les jours d�Habakuk, le joug des nations avait pes� sur le peuple; lors de la pr�dication de Paul, Isra�l �tait asservi � la quatri�me monarchie gentile. Aussi l�ap�tre ne dit-il pas, comme notre proph�te: �Je ferai une �uvre en vos jours�. L��uvre, Dieu la faisait, et cette �uvre n��tait pas le jugement. Le grand salut �tait annonc�, d�abord aux Juifs et, s�ils le m�prisaient, s�ils �taient des �contempteurs�, l�ap�tre se tournerait vers les nations. Ce seraient alors celles-ci qui regarderaient parmi les Juifs et verraient le jugement de ce peuple pour avoir refus� la gr�ce en J�sus. C�est ce qui arriva dans cette m�me ville d�Antioche, o� les Juifs, ayant rejet� le salut de Dieu en Christ, se jug�rent eux-m�mes indignes de la vie �ternelle. Les ap�tres �secou�rent contre eux la poussi�re de leurs pieds et s�en vinrent � Iconium� (v. 46, 51).

Ainsi, selon Paul, l��vangile �tait la r�ponse � la plainte du proph�te: �Tu ne sauves pas�. C��tait le salut quand le peuple avait m�rit� le jugement; mais, s�il m�prisait la gr�ce, un jugement bien plus terrible que la captivit� de Babylone, que m�me le joug des Romains, lui �tait r�serv�: la destruction de J�rusalem et la dispersion d�finitive des Juifs parmi les nations.

Nous avons ici un exemple de l�usage que Dieu fait de sa propre Parole, et nous en trouverons d�autres dans le courant de cette �tude. Dieu tire, de ce fonds in�puisable, des v�rit�s cach�es aux yeux des hommes et les met en lumi�re, des v�rit�s qui proclament la gr�ce quand le monde ne pouvait attendre que le jugement. Mais que devra �tre ce jugement si l�homme rejette r�solument la gr�ce?

Il est important de remarquer ici, comme du reste quand il s�agit de l�interpr�tation de toute la proph�tie, que le jugement prochain par les Chald�ens pr�figure un jugement futur dont il est comme le pr�lude et que la d�livrance temporelle est devenue, dans l�enseignement de l�ap�tre, l�image du salut �ternel.

�Car voici, je suscite les Chald�ens, la nation cruelle et imp�tueuse, qui marche par la largeur de la terre pour prendre possession de domiciles qui ne lui appartiennent pas. Elle est formidable et terrible; son jugement et sa dignit�, proc�dent d�elle-m�me� (v. 6, 7).

L��ternel a soin de faire comprendre � son proph�te qu�en suscitant les Chald�ens, ce n�est pas qu�il ait d�couvert en eux des qualit�s morales quelconques. Bien au contraire, c�est une nation cruelle, et comment Dieu pourrait-il l�approuver? Ils sont imp�tueux, attaquent les premiers, marchent par la largeur de la terre, envahissent le monde et prennent possession de domiciles qui ne leur appartiennent pas. Cette soif de s�emparer du territoire d�autrui et de se l�annexer, diff�re-t-elle de ce que nous voyons aujourd�hui? Non, mais les Chald�ens sont la verge de Dieu et son ch�timent sur Isra�l aussi bien que sur les nations. �Voyez parmi les nations�, avait dit l��ternel. Ce torrent d�bordant qui s�avance � travers le monde, cette vague diluvienne des jugements de Dieu doit atteindre Isra�l, mais, avant de l�engloutir, formidable et terrible, elle balayera tout sur son passage. Il y a l� de quoi remplir les c�urs d�effroi.

�Son jugement et sa dignit� proc�dent d�elle-m�me.� Sa propre volont� constitue ce que le Chald�en appelle son droit; il en est de m�me de sa dignit�. Il ne tient pas compte de celle des autres, mais estime avoir, par lui-m�me, une dignit� qui l��l�ve au-dessus d�eux. Son bon plaisir et son orgueil sans limite le dirigent. N�avons-nous pas, sous les yeux, des exemples pareils? Le croyant pourrait d�sirer que cet orgueil f�t abattu, mais Dieu lui dit: Ne vois-tu pas que ces jugements proviennent de moi et que, tout en commen�ant par les nations qui t�environnent, ils te sont destin�s?

Vient ensuite la description vivante et effrayante de la puissance chald�enne: �Ses chevaux sont plus rapides que les l�opards, plus agiles que les loups du soir; et ses cavaliers s��lancent fi�rement, et ses cavaliers viennent de loin: ils volent comme l�aigle se h�te pour d�vorer. Ils viennent tous pour la violence; leurs faces sont toutes ensemble tourn�es en avant; ils rassemblent les captifs comme le sable. Et il se moque des rois, et les princes lui sont une ris�e; il se rit de toutes les forteresses: il entassera de la poussi�re et les prendra� (v. 8-10). J�r�mie a des traits semblables et souvent les m�mes expressions (voyez 4:13; 5:6, etc.). L�Assyrien et le Chald�en ont des caract�res communs, mais, chez le premier nous trouvons, semble-t-il, une organisation moindre pour l�envahissement et le carnage: leur rapidit�, leur agilit� est comme celle d�une bande de loups affam�s, s�avan�ant � pas press�s, sans bruit; leurs yeux allum�s brillent dans les t�n�bres, ils sont certains d�atteindre leur proie. Au moment pr�cis, voici l��lan des cavaliers, venant de loin, rapides comme les aigles; l�attaque furibonde, telle qu�elle nous est d�j� apparue dans le proph�te Nahum (2:3, 4; 3:1-3). �Ils viennent tous pour la violence�. Le proph�te, constern� de l��tat du peuple, criait � l��ternel: �Violence!� Dieu lui montre que cette violence trouvera sa juste r�tribution dans la violence de Babylone. �Il rassemble les captifs comme le sable et se rit de toutes les forteresses�. N�avons-nous pas assist� de nos jours � de pareils spectacles? L�histoire se r�p�te, disent les hommes pour se consoler. Sans doute, r�pondons-nous, mais parce que les caract�res de l�homme p�cheur se r�p�tant � l�envi, bravent la saintet� de Dieu et lui portent d�fi. A-t-on vu, dans le pass�, plus clairement qu�aujourd�hui, une puissance qui se rie de toutes les forteresses? Mais, quand la puissance de Babylone tombe � son tour, �ses rois et ses princes� sont une ris�e pour d�autres, comme les rois des nations l�avaient �t� pour elle.

�Alors il changera de pens�e, et passera outre et p�chera: cette puissance qu�il a, est devenue son dieu� (v. 11).

Il arrive un moment o� le chef de la nation chald�enne, celui qui est consid�r� par l��ternel comme responsable de la mission judiciaire que Dieu lui a confi�e, changera de pens�e. Au lieu de se consid�rer comme un instrument, il d�passera sa mission et p�chera. Ce n�est pas qu�il n�e�t p�ch� mille fois auparavant par sa cruaut�, son orgueil et son idol�trie, mais, � un moment donn�, ses propres forces prendront pour lui la place de Dieu. La puissance que l��ternel a mise entre ses mains est devenue son dieu. Il a le culte de la force, de sa force. C�est en elle qu�il se confie, � elle qu�il rend hommage. Ce chef de l�empire chald�en ne reste pas isol�. Dans l�histoire des derniers temps, le successeur direct de Babylone, la B�te romaine �gu�rie de sa plaie mortelle� n�aura pas d�autre religion que celle-l�. C�est cette religion que la philosophie d�un Nietsche pr�conise et que les chefs militaires du jour proclament. Il sera beaucoup moins question, dans l�histoire finale de l�humanit�, de l�idol�trie grossi�re, que de l�adoration de l�homme dont le monde fera son idole. Les idol�tres d�autrefois adoraient, dans ses attributs de puissance, d�amour, de justice, un Dieu inconnu, auquel leur imagination pr�tait une forme humaine ou animale; l�idol�trie future adorera l�homme dans l�idole. Cette tendance se montra de bonne heure dans l�histoire des empires (Dan. 3:6, 7, 11) et atteignit, dans le pass�, son point culminant dans la d�ification des empereurs romains. Mais l�homme d�ifi� ne peut lui-m�me se passer d�un dieu. L�Antichrist qui se fait adorer comme Dieu, sera l�adorateur des forces que Satan lui aura asservies (Dan. 11:38).

Versets 12, 13 � Le proph�te justifie le caract�re de son Dieu et ses voies envers Isra�l.

�Toi, n�es-tu pas de toute anciennet�, �ternel, mon Dieu, mon Saint? Nous ne mourrons pas! � �ternel, tu l�as �tabli pour le jugement, et tu l�as fond�, � Rocher, pour ch�tier. Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux contempler l�oppression� (v. 12, 13).

Bien que la parole de Dieu n�annonce que des jugements (v. 5-10) le c�ur du proph�te d�borde de reconnaissance envers l��ternel. La communication divine lui donne l�assurance que Dieu est son Dieu, son Saint, un Dieu qui est en rapport avec lui, homme faible, infirme, ignorant, si peu familier, tout proph�te qu�il soit, avec Ses pens�es secr�tes. Ce Dieu est �le Dieu de toute anciennet�, et par cons�quent Celui des promesses faites � Isra�l. Il prend Habakuk, repr�sentant de Son peuple, sous sa protection; Il s�est donn� � son proph�te, et c�est � Lui que le proph�te appartient. Quel privil�ge, quand l��me peut parler � Dieu avec une telle intimit�! Et combien il est plus grand encore pour nous qui connaissons un Dieu pleinement r�v�l� en Christ et pouvons dire: Mon P�re, mon Seigneur, mon Sauveur!

�Nous ne mourrons pas!� Comment douter, quand on conna�t personnellement un tel Dieu, que la vie, une vie �ternelle nous appartienne? Habakuk n�ayant pas, comme nous, la r�v�lation compl�te de la �parole de vie� ne peut aller aussi loin que nous, mais il sait que le peuple de Dieu �ne mourra point�, que le ch�timent divin qui l�atteint ne se terminera pas par son an�antissement. Il a re�u la r�ponse � son premier �pourquoi� et comprend maintenant ce qui, pour lui, �tait un myst�re: Si le Chald�en est ��tabli� et �fond�, c�est en vue du jugement et du ch�timent, cons�quence de la violence et de l�iniquit� du peuple. Il a �t� suscit� pour cela, mais cela prouve que le Rocher des si�cles, la �pierre d�Isra�l� n�a pas abandonn� son peuple pour toujours. Quand un p�re ch�tie son enfant, ce n�est pas pour le tuer, mais afin de le former d�apr�s son propre caract�re. Dieu agit de m�me envers nous, afin que nous ayons part � sa saintet�. Pens�e r�confortante entre toutes! Dieu nous reconna�t quand il nous ch�tie, et nous ch�tie parce qu�il nous reconna�t comme ses enfants. Mais il est impossible qu�il consente � envisager le mal sans s�en occuper; il doit le rejeter; ses yeux sont trop purs pour le voir. �Pourquoi me fais-tu voir l�iniquit� et contemples-tu l�oppression?� avait dit le proph�te au v. 3. Il a maintenant appris que si Dieu lui a �fait voir l�iniquit� (et comment sans cela apprendrait-il � la juger?) Dieu ne peut la souffrir en sa pr�sence, que ses yeux ne s�accommodent que de ce qui est parfaitement pur, ne peuvent s�arr�ter que sur le bien parfait. C�est sur ce dernier, en effet, que ses regards se reposent avec un bon plaisir indicible: il a rencontr� ici-bas, au sein de circonstances qui n��taient que t�n�bres, p�ch� et souillure, un homme abaiss� au dernier point, mais parfait dans cet abaissement, et c�est en lui que son amour a trouv� ses d�lices. Le proph�te apprend aussi, en r�ponse � sa question: �Pourquoi contemples-tu l�oppression?� (v. 3), que Dieu �ne peut contempler l�oppression� (v. 13). Quel aveuglement s��tait donc empar�, m�me d�un proph�te, pour que, ayant affaire au gouvernement de Dieu, il f�t incapable de comprendre cette �nigme? Ah! c�est que, pour la comprendre, il faut conna�tre Dieu! Contempler le mal ne nous fait jamais conna�tre le caract�re de Dieu, contempler Dieu nous instruit sur le vrai caract�re du mal.

Versets 13-17 � Dieu sera-t-il indiff�rent � l�iniquit� de l�ennemi?

Ce que le proph�te venait d�apprendre avait r�veill� ses chaudes sympathies pour son peuple. Au commencement il n��tait occup� que de l�affreux �tat dans lequel ce dernier �tait plong�; maintenant il comprend l�int�r�t que Dieu porte � Isra�l, en m�me temps qu�il a �t� enseign� quant aux principes du gouvernement de Dieu � l��gard de ce peuple. Mais jouissant de la communion avec son Dieu, comme nous l�avons vu au v. 12, il s�enhardit � faire une autre question, � dire un second �Pourquoi�. �Pourquoi contemples-tu ceux qui agissent perfidement, et gardes-tu le silence quand le m�chant engloutit celui qui est plus juste que lui?� (v. 13). Si tu ne peux �contempler l�oppression�, voici, n�anmoins, que tu contemples, sans t�en �mouvoir, celui qui agit perfidement; voici que, loin d�intervenir, tu sembles �tre indiff�rent au mal qui atteint ton peuple, lequel, tout coupable qu�il soit, est plus juste que ses ennemis. En effet, il y avait en Isra�l, au milieu de beaucoup de mal, certaines �choses bonnes�, que n�avaient pas les nations environnantes, et telles qu�on en voyait sous le r�gne de Josias, choses dont Habakuk �tait un exemple vivant. Sous ce rapport, Isra�l �tait plus juste que ses adversaires. Le proph�te d�sire conna�tre aussi cette �nigme. Si Dieu reconna�t quelque bien chez ceux que le m�chant opprime, pourquoi favorise-t-il le m�chant dans ses entreprises? Toutefois, avant de recevoir la r�ponse divine, le proph�te comprend une chose: �Tu rends aussi les hommes comme les poissons de la mer, comme la b�te rampante qui n�a personne qui la gouverne� (v. 14). Si Dieu a confi� un gouvernement aux hommes, il a le droit de les en priver enti�rement � comme il en prive les poissons de la mer et les b�tes innombrables qui rampent sur le sol, et de les livrer en proie � celui dans les mains duquel il place le pouvoir. Il allait en �tre ainsi des nations conquises par Babylone; et le m�me sort devait atteindre Isra�l, organis� jadis sous le gouvernement de Dieu et qui, ayant abandonn� l��ternel, allait �tre laiss� sans roi, sans prince et sans ressource contre l�ennemi (�sa�e 63:19; Os�e 3:14).

�Il les fait tous monter avec l�hame�on; il les tire dans son filet, et les rassemble dans son rets; c�est pourquoi il se r�jouit et s��gaie: c�est pourquoi il sacrifie � son filet, et br�le de l�encens � son rets, parce que, par leur moyen, sa portion est grasse et sa nourriture succulente� (v. 15, 16). Le proph�te continue � comprendre une partie de ce qui va arriver. Il est en communion avec la pens�e de Dieu exprim�e au v. 11: �Cette puissance qu�il a, est devenue son Dieu�. Il voit que l�adversaire s�est servi de la puissance qui lui a �t� confi�e, pour faire de son filet et de son rets une idole, et qu�il invoque pour les adorer, les instruments de ses victoires. Nous pouvons bien nous demander si, sous une autre forme, les choses sont diff�rentes aujourd�hui? Et, s�il en est ainsi, �videra-t-il pour cela son filet, et �gorgera-t-il toujours les nations, sans �pargner?� Dieu supportera-t-il cet emploi profane et idol�tre de la force, et l�oppression des nations durera-t-elle � toujours?

Les deux grandes questions pos�es par le proph�te sont donc celles du gouvernement de Dieu envers son peuple et de ce m�me gouvernement envers le monde. Dans le Nouveau Testament, la premi�re et la seconde �p�tre de Pierre y r�pondent.

Ces questions du proph�te d�notent beaucoup d�intimit� avec Dieu, en m�me temps qu�un aveu d�ignorance et un grand d�sir d��tre enseign� par Lui. Il pressent d�j�, mais va bient�t r�aliser pleinement, que, pour conna�tre les voies de Dieu, il suffit de le conna�tre Lui-m�me. Sans cette connaissance de sa personne, ce qui arrive dans le monde restera toujours pour nous � l��tat d��nigme ind�chiffrable.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Habakkuk 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/habakkuk-1.html.
 
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