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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Revelation 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/revelation-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Revelation 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/
versets 1-20
Chapitre 1er
Il est bien digne de remarque, que l�ap�tre Jean ait �t� l�instrument choisi de Dieu pour nous communiquer ce dernier des �crits du Nouveau Testament, si diff�rent de l��vangile et des �p�tres du m�me ap�tre. Mais ce n�est pas l�unique fois que Dieu s�est plu � pr�senter par le moyen du m�me �crivain des sujets qui offrent les plus grands contrastes. C�est ainsi, par exemple, que celui qui est appel� l�ap�tre de l�incirconcision fut cependant le t�moin de Christ aupr�s de ceux qui avaient �t� Juifs et qui �taient en danger de retourner aux ordonnances mosa�ques. C�est � lui, et non � Pierre ni � Jacques, que fut confi� ce message final et d�cisif de la gr�ce qui invitait les H�breux � rompre tout lien avec un culte terrestre pour s�attacher � Christ glorifi� dans le ciel. De m�me, dans la pens�e de Dieu, l�ap�tre Jean, ce t�moin de la gr�ce et de la v�rit� venues par J�sus Christ, �tait le t�moin le plus convenable pour r�v�ler les jugements � venir. La raison morale en est claire. Si Christ est rejet� comme objet de la foi et canal unique de la gr�ce, il devient n�cessairement l�ex�cuteur du jugement. Nous trouvons cette v�rit� �tablie d�une mani�re formelle par le Seigneur lui-m�me dans l��vangile de Jean (chapitre 5).
Or de m�me que Christ avait �t� rejet� autrefois par le peuple juif, la gr�ce et la v�rit� qu�il avait apport�es �taient aussi sur le point d��tre m�connues et abandonn�es enti�rement par ceux qui portaient le nom de Christ sur la terre. Dans ces circonstances, Jean, plus qu�aucun autre, �tait propre � d�rouler devant nous les visions solennelles des jugements par lesquels Dieu allait revendiquer les droits m�pris�s de son Fils; jugements providentiels d�abord, puis ex�cut�s par Christ venant en personne pour �craser ses adversaires.
Ainsi, bien que l��vangile de Jean et l�Apocalypse pr�sentent dans leur forme, leur sujet et leurs conclusions, les contrastes les plus accentu�s, c�est, par-dessus tout, la personne du Seigneur J�sus que ces deux livres placent devant nous, comme �tant Celui � l�honneur et � la gloire duquel Dieu veut faire concourir toutes choses. De l� vient qu�en tout temps, mais surtout pendant les p�riodes d��preuves et de pers�cutions, des �mes, incapables peut-�tre de p�n�trer le sens des visions de l�Apocalypse, ont trouv�, en contemplant Christ dans ce livre, une profonde �dification et une indicible consolation, tandis que trop souvent les commentaires des savants n�ont fait que le dess�cher.
L�Apocalypse est la �R�v�lation de J�sus Christ que Dieu lui a donn�e�. Christ est ici envisag� comme homme. M�me dans l��vangile de Jean, si rempli du parfum de sa divinit�, cette position si remarquable que le Fils de Dieu a prise, est fr�quemment, sinon constamment, rappel�e. Il nous y est pr�sent� comme celui que le P�re �a envoy� sur la terre et qui vit �� cause du P�re� (Jean 6:57). Dans l�Apocalypse on le voit v�ritablement homme, soit dans le ciel, soit sur la terre. Dans l��vangile de Jean, J�sus dit que le P�re lui a donn� d�avoir la vie en lui-m�me (Jean 5). Rien ne d�montre mieux combien il accepte pleinement la position d�homme � laquelle il s�est abaiss�. En lui �tait la vie; bien plus, il �tait cette vie �ternelle qui �tait aupr�s du P�re, avant que le monde f�t; et n�anmoins, devenu homme par l�effet de la gr�ce de Dieu, toutes ses paroles sont en accord avec cette humble position qu�il a prise ici-bas. Dans la gloire, il en est absolument de m�me, comme le montre le livre dont nous nous occupons.
�R�v�lation de J�sus Christ que Dieu lui a donn�e pour montrer � ses esclaves�. Telle est la qualification donn�e � ceux � qui s�adresse la r�v�lation. Il n�est pas question ici du titre d�enfants de Dieu qui leur appartient comme ayant cru au nom du Seigneur J�sus. C�est ce qui caract�rise l��vangile qui, d�une mani�re sp�ciale, est la r�v�lation de la gr�ce et de la v�rit� en J�sus Christ, le Fils unique du P�re. Dans l�Apocalypse, Dieu donne � conna�tre ce qu�il veut faire pour la gloire de l�Homme rejet�. Il va montrer � ses �esclaves� les choses qui doivent arriver bient�t, et ce titre d�esclaves convient aussi bien � nous chr�tiens, qu�� ceux qui seront avec Dieu dans une autre relation apr�s que nous aurons �t� retir�s du monde. Il ne s�agit pas de r�v�ler les choses qui �taient en Christ avant tous les si�cles, mais de d�voiler les grands faits par lesquels Dieu est sur le point de manifester au monde la gloire du premier-n�.
�Et il l�a signifi�e, en l�envoyant par son ange, � son esclave Jean�. Ce n�est pas sans raison qu�un ange est employ� ici, pour communiquer les r�v�lations de Dieu. L��vangile nous parle de la vie �ternelle qui est dans le Fils et qui, par gr�ce, est donn�e au croyant. Aussi y voyons-nous que le Saint Esprit peut seul administrer et rendre efficace une telle faveur, selon les conseils de Dieu et les dispositions que son amour a prises. Mais ici nous avons des visions � les visions des voies judiciaires de Dieu et du jugement qu�allait appeler sur l�homme son iniquit� croissante. Voil� pourquoi �il l�a signifi�e, en l�envoyant par son ange, � son esclave Jean�.
Nous trouvons ici un nouveau et remarquable trait de diff�rence entre l��vangile de Jean et l�Apocalypse. Dans l��vangile, Jean, sans doute, parle comme quelqu�un qui a vu le Seigneur, qui a v�cu avec lui, et qui peut se porter garant personnellement de ce qu�il communique; mais il ne parle que rarement de lui-m�me, et quand il le fait, c�est en s�effa�ant tellement que l�on a mis en question si c��tait bien lui qui �tait �le disciple que J�sus aimait�. Cette conclusion est inexacte, mais le fait qu�on a pu la tirer montre combien peu l��crivain s�est mis en avant. Nous retrouvons cela d�une mani�re encore plus caract�ristique dans les �p�tres de Jean qui, soit qu�elles s�adressent � l�ensemble de la communaut� chr�tienne, � une famille, ou � un ami, ont pour but unique de mettre les enfants de Dieu, par le moyen de Christ, en communion imm�diate avec Dieu lui-m�me. C�est un ap�tre inspir� qui �crit, et les divers membres de la famille de Dieu, aussi bien que les serviteurs du Seigneur, sont reconnus � la place qui leur appartient, mais en m�me temps, l��crivain lui-m�me disparaissant pour ainsi dire, c�est celui qui est Dieu et P�re qui instruit, console et avertit directement les siens.
Il n�en est pas ainsi dans l�Apocalypse. Dieu donne une r�v�lation � J�sus, J�sus la transmet par son ange � son esclave Jean et par lui � d�autres esclaves. Voil� un mode de communication tout � fait exceptionnel dans le Nouveau Testament.
Pourquoi Dieu ne nous manifeste-t-il pas ici directement ses voies et ne s�adresse-t-il pas � nous d�une mani�re imm�diate comme il le fait ailleurs? La raison en est aussi solennelle qu�instructive. Nous trouvons quelque chose d�analogue dans l�Ancien Testament. Dieu ne s�y adresse pas toujours directement � son peuple. Il le fit dans l�origine, quand, de sa bouche m�me, il pronon�a les dix paroles; mais plus tard il se servit d�interm�diaires. Habituellement Dieu envoyait � Isra�l des messagers, savoir des proph�tes qui parlaient au nom de l��ternel. D�abord ils s�adressaient � tout le peuple, mais le temps vint o� le message de Dieu, quoique destin� � �tre communiqu� au peuple, ne lui fut pas envoy� directement, mais fut confi� � un seul t�moin, Daniel choisi entre tous.
En examinant ce qui amena ce changement dans les voies de Dieu � l��gard d�Isra�l, nous trouvons la cl� du changement analogue que l�on remarque en passant du reste du Nouveau Testament � l�Apocalypse. Lorsque les enfants d�Isra�l se furent d�tourn�s de Dieu, et, qu�� ses yeux, cet abandon fut complet et sans retour; lorsque, non seulement les dix tribus, mais m�me Juda et la maison de David, ce dernier lien entre Dieu et son peuple, eurent failli; alors Dieu ne s�adressa plus au peuple, mais � un serviteur �lu et fid�le dont il fit son t�moin. C��tait une marque certaine que, pour le pr�sent, tout �tait fini et qu�il n�y avait plus de relation imm�diate entre Dieu et un peuple qu�il ne pouvait plus reconna�tre pour sien.
Quelle gravit� dans cette situation! Mais dans les temps m�me les plus f�cheux, Dieu se montre fid�le. Il serait tout � fait erron� de penser que, malgr� le triste �tat de choses o� se trouvait Isra�l, Daniel et ses trois compagnons fussent moins agr�ables � Dieu que David. Ses yeux se reposaient pleins de gr�ce et avec une extr�me satisfaction sur un serviteur qui r�pondait � ses propres sentiments pour son peuple. C�est � cause de cela m�me que Daniel re�ut de l��ternel une faveur si exceptionnelle. Et, en un sens, il valait mieux �tre Daniel au milieu des ruines, que d�occuper la meilleure des positions dans un temps de prosp�rit�. C�est une plus grande preuve de fid�lit� de demeurer ferme au milieu du d�sordre, que lorsque tout suit son cours r�gulier. La gr�ce s��l�ve toujours � la hauteur de chaque difficult�.
Appliquons maintenant ce que nous venons de dire au temps actuel et aux circonstances pr�sentes. Combien n�est-il pas s�rieux de penser qu�� l��poque m�me de Jean, l��glise de Dieu �tait entr�e dans un �tat de choses semblable � celui dont nous avons parl� relativement � Isra�l. La position de Jean est analogue � celle de Daniel. C�est � lui que s�adressent les communications du Seigneur J�sus, tandis que l��glise, qui portait encore sur la terre le nom de Christ, est laiss�e de c�t�. La gr�ce �tait encore l� pour r�veiller et exhorter, toutefois J�sus ne s�adresse qu�� son esclave Jean et non � l��glise. Les �p�tres m�mes du second et du troisi�me chapitres ne sont pas envoy�es directement aux assembl�es, mais � leurs anges. Tout nous place ainsi sous l�impression de cette s�rieuse v�rit� en rapport avec l��tat de l��glise.
Jean, est-il dit, �a rendu t�moignage de la parole de Dieu et du t�moignage de J�sus Christ, de toutes les choses qu�il a vues�. Ces paroles ne signifient pas la v�rit� en g�n�ral, ni l��vangile en particulier, quoiqu�il soit indubitable que Jean a pr�ch� l��vangile et qu�il a nourri l��glise au moyen de la v�rit� tout enti�re. Mais tel n�est pas le sujet de l�Apocalypse, ni le sens de ces paroles. Ici tout est limit� � ce que Jean a vu. Cette remarque est importante pour comprendre la port�e de ce passage et le caract�re du livre. Remarquons que les meilleures autorit�s sont d�accord pour la suppression du mot �et� devant �toutes les choses qu�il a vues�. Que devons-nous donc entendre par ces mots: �la parole de Dieu?� Est-ce une partie sp�ciale ou l�ensemble de la Parole? Que signifie cette expression en relation avec cette autre �le t�moignage de J�sus Christ?� La r�ponse est donn�e par le dernier membre de la phrase quand l�on supprime le mot �et�; ce sont �toutes les choses qu�il a vues� c�est-�-dire les visions qu�il lui fut donn� de contempler et qu�il rapporte dans ce livre. Ainsi, outre ce que l�ap�tre avait en commun avec les autres chr�tiens et ce qu�il avait d�j� re�u pour le leur communiquer dans sa longue carri�re employ�e au service de Christ, il re�oit maintenant la parole de Dieu et le t�moignage de J�sus Christ sous un nouveau caract�re.
Il en r�sulte qu�une incr�dulit� ignorante peut seule traiter avec l�g�ret� ou indiff�rence les visions apocalyptiques, puisque aussi bien que les �vangiles et les �p�tres, elles sont la parole de Dieu et le t�moignage de J�sus Christ, pr�sent�s ici, il est vrai, sous la forme proph�tique qui convenait au but que Dieu se proposait. Ainsi se trouve jug�e nettement la tendance trop commune de consid�rer l�Apocalypse comme ayant une valeur douteuse et une autorit� incertaine, et nous ne pouvons que r�prouver avec une juste indignation ceux qui, savants peut-�tre selon le monde, n�ont pas craint, dans leur folie, d�attaquer ce livre. Il faut convenir, sans doute, que l�Apocalypse n�est pas destin�e � l��dification directe du chr�tien, dans la position qui lui est propre, mais elle n�en est pas moins la parole de Dieu et le t�moignage de J�sus Christ, et, comme telle, �difie indirectement en annon�ant le sort de ceux qui m�prisent Dieu et font leur propre volont� en d�pit de sa R�v�lation.
Les paroles du troisi�me verset, d�une port�e qui embrasse les croyants de ces temps et de ceux qui suivront, tendent au m�me but. Ne semblent-elles pas express�ment �crites, � la fois pour l�encouragement des serviteurs de Christ et pour la condamnation anticip�e des doutes et des contestations pu�riles de l�incr�dulit�? �Bienheureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la proph�tie et qui gardent les choses qui y sont �crites�.
�Car le temps est proche�, telle est la raison qui nous est donn�e pour garder les choses �crites dans la proph�tie, et nous devons la peser s�rieusement. Ce n�est pas, comme on l�affirme souvent, parce que nous nous trouvons au milieu des circonstances pr�dites, ou bien parce que les chr�tiens (et l��glise) auront � traverser les tribulations que d�crit la proph�tie. Ce livre m�me nous montre l��glise recueillie dans le ciel, en dehors de la sc�ne des tribulations et des jugements. Non, le motif qui nous est donn� dans le v. 3 est saint, remarquablement adapt� � ceux qui marchent par la foi et non par la vue, et enti�rement d�gag� de toute consid�ration �go�ste. �Le temps est proche�; il n�est pas arriv� actuellement, en sorte que nous ayons � le traverser en tout ou en partie, mais il est proche. C�est pourquoi Dieu �crit pour nous consoler, nous exhorter et, d�une mani�re g�n�rale, nous b�nir quels que soient nos besoins. Il tient pour certain que nous nous int�ressons � tout ce qu�Il veut bien nous faire conna�tre. Il est faux le principe qui pr�tend que nous ne pouvons tirer profit que des choses qui nous concernent personnellement et des circonstances actuelles que nous traversons.
Apr�s la pr�face vient la salutation, dont la forme toute particuli�re convient parfaitement au livre de l�Apocalypse. �Jean, aux sept assembl�es qui sont en Asie�. Cette adresse diff�re enti�rement de celles que nous trouvons autre part. On voit Paul, par exemple, �crire aux saints de telle ou telle localit�, � une assembl�e ou m�me aux assembl�es d�une contr�e; mais c�est ici seulement qu�il est question d�un nombre d�termin� d�assembl�es, et d�un nombre dont la signification symbolique est bien connue. Dans le langage proph�tique ou typique, sept d�signe invariablement la perfection spirituelle. Bien qu�il soit hors de doute que les lettres que nous trouvons ici aient �t� adress�es litt�ralement aux assembl�es mentionn�es, il semble tout aussi certain que leur port�e est beaucoup plus �tendue. Les sept assembl�es d�Asie furent choisies et les lettres �crites de mani�re � pr�senter � ceux qui ont des oreilles pour entendre, le cycle complet du t�moignage du Seigneur ici-bas aussi longtemps qu�existerait ce qui en responsabilit�, sinon en r�alit�, poss�derait le caract�re d��glise. Quelque faible et mis�rable que puisse �tre l��tat des choses, il y a pourtant une profession eccl�siastique dont nous ne trouvons plus trace depuis le chapitre 4. Ce n�est donc qu�aussi longtemps qu�existe ici-bas la responsabilit� de l��glise que ces �p�tres trouvent leur application.
�Aux sept assembl�es qui sont en Asie: Gr�ce et paix � vous de la part de celui qui est, et qui �tait, et qui vient�. La salutation n�est pas ici de la part du Dieu et P�re de notre Seigneur J�sus Christ, comme dans la plupart des �p�tres du Nouveau Testament, mais de la part de Dieu envisag� dans son essence, celui qui est immuable, qui existe toujours le m�me, qui est, et qui �tait, et qui vient. Cela relie son existence pr�sente avec l�avenir aussi bien qu�avec le pass�.
�Et de la part des sept Esprits qui sont devant son tr�ne�. Le Saint Esprit est pr�sent� ici sous un point de vue tout diff�rent de celui que l�on trouve dans les autres parties du Nouveau Testament. C�est une allusion �vidente au passage d��s. 11:2, o� se trouve d�crite la puissance septuple du Saint Esprit en rapport avec le gouvernement, la personne et le royaume du Messie, mais elle est appliqu�e ici d�une mani�re beaucoup plus large et qui convient au but de la proph�tie apocalyptique.
La m�me remarque s�applique � toutes les citations de l�Ancien Testament ou aux allusions qui y sont faites dans l�Apocalypse. On y rencontre constamment des passages qui se rapportent � la loi, aux psaumes ou aux proph�tes, mais ce n�est jamais une simple r�p�tition. Cela aurait pour effet de nous priver de l�Apocalypse, au lieu de nous faire comprendre et recueillir pour notre profit les enseignements particuliers qu�elle renferme. Si l�on identifie la J�rusalem d��sa�e avec la nouvelle J�rusalem de Jean, ou si l�on pr�tend que la Babylone de J�r�mie est celle de l�Apocalypse, on perd l�instruction sp�ciale que Dieu a voulu nous donner dans ce dernier livre. C�est l� une des principales causes de confusion dans l��tude de l�Apocalypse. D�un autre c�t�, si nous ne partons pas des r�v�lations de l�Ancien Testament touchant J�rusalem et Babylone ou, en g�n�ral, des enseignements des proph�tes, nous ne pouvons pas appr�cier ou m�me saisir l�ensemble de l�Apocalypse. S�parer absolument le Nouveau Testament de l�Ancien est une m�prise presque aussi grande que de ne voir dans le Nouveau qu�une simple r�p�tition de l�Ancien. Il y a entre eux un encha�nement divin, et il �tait dans la pens�e de l�Esprit que l�un se rapport�t � l�autre; mais l�Apocalypse a une port�e bien plus �tendue et pr�sente un caract�re beaucoup plus profond. Les choses y sont envisag�es apr�s que le Saint Esprit a pris sa place dans les chr�tiens et dans l��glise sur la terre, et, par-dessus tout, apr�s que le Fils de Dieu a paru, qu�il a manifest� Dieu le P�re et accompli la r�demption. Voil� pourquoi, si l�on veut donner � l�Apocalypse sa v�ritable port�e, il faut tenir compte de la pl�nitude de la lumi�re divine r�pandue par la personne et l��uvre de Christ, aussi bien que par la pr�sence de l�Esprit dans l��glise de Dieu.
Les sept esprits repr�sentent donc la pl�nitude et le parfait d�ploiement de l��nergie du Saint Esprit agissant dans les voies gouvernementales de Dieu. Partout o� elle est ainsi pr�sent�e, le contexte montre � quoi s�applique cette puissance de l�Esprit. Ainsi, au chapitre 3, elle est en rapport avec Christ s�occupant de l��glise; au chapitre 5, elle est en relation avec la terre, mais on ne trouve jamais dans l�Apocalypse le Saint Esprit vu dans son unit� et formant l��glise en un seul corps. Nous ne le voyons ainsi que dans les �p�tres de Paul o� le chr�tien est envisag� dans sa propre sph�re comme membre du corps de Christ.
�Et de la part de J�sus Christ, le t�moin fid�le, le premier-n� des morts, et le prince des rois de la terre�. Dieu comme tel a donc �t� introduit dans le caract�re qu�il rev�t dans l�Ancien Testament; le Saint Esprit nous a �t� pr�sent� de la m�me mani�re, et il en est ainsi de notre Seigneur J�sus Christ, comme nous le verrons. Rien n�est plus frappant, surtout quand nous nous rappelons quel est l�auteur de ce livre, que de voir qu�il n�y est fait aucune mention de la relation de Dieu avec les siens comme �tant ses enfants. Nulle part ne s�y trouve la r�v�lation de la gr�ce. J�sus Christ appara�t comme �le t�moin fid�le�. C�est �videmment ce qu�il a �t� sur la terre, et, quoique sous une forme diff�rente, c�est bien le sujet que Jean traite partout. Paul contemple surtout J�sus glorifi� dans le ciel, mais Jean s�attache toujours � montrer Christ par rapport � ce qu�il a �t� ici-bas. S�il le voit en haut comme l�Agneau, c�est l�Agneau qui a souffert et qui a �t� immol� sur la terre. Dans la r�surrection, il est le premier-n� des morts, mais c�est encore sur la terre, et son caract�re de �prince des rois de la terre� ne sera r�v�l� que lorsqu�il viendra du ciel ici-bas. Mais, dans les divers caract�res sous lesquels le Seigneur J�sus nous est pr�sent� ici, tout ce qui a trait � sa position c�leste est soigneusement laiss� en dehors. Nous ne trouvons m�me pas ce qui le rattache au chr�tien ici-bas, c�est-�-dire son intercession aupr�s de Dieu, quoiqu�il paraisse sous ce caract�re pour d�autres dans le chapitre 8.
Le Seigneur J�sus est donc envisag� seulement dans ce qui se rapporte � la terre, m�me quand il s�agit de sa r�surrection, et c�est pour cette raison que comme homme, il est plac� en dernier lieu devant nous.
Mais alors se fait entendre tout � coup la voix du chr�tien, interrompant le courant des pens�es du livre avant que les visions ne commencent; de m�me aussi, lorsqu�elles ont pris fin, on entend l�aspiration de l��pouse. Bien que J�sus ne soit pas pr�sent� dans la relation o� nous le connaissons comme chr�tiens, c�est Celui que nous aimons, et son nom a suffi pour �mouvoir le c�ur qui s��panche en expressions d�adoration et d�amour. �� celui qui nous aime, et qui nous a lav�s de nos p�ch�s dans son sang; � et il nous a fait un royaume de sacrificateurs pour son Dieu et P�re; � � lui la gloire et la force aux si�cles des si�cles! Amen�. C�est l�effusion du c�ur qui trouve en J�sus toutes ses d�lices.
Mais de peur d�affaiblir ce que sera J�sus pour ceux qui ne sont pas avec lui dans cette relation et cette proximit� b�nies, le verset suivant donne un avertissement en accord avec l�ensemble du livre. �Voici, il vient avec les nu�es, et tout �il le verra, et ceux qui l�ont perc�; et toutes les tribus de la terre se lamenteront � cause de lui. Oui, Amen!� Cela n�a rien � faire avec sa pr�sence pour nous; mais apr�s le chant de louanges qui s�est comme �chapp� involontairement du c�ur des siens, vient le t�moignage qui s�applique � d�autres. Christ vient pour le jugement, Christ vu de tous, et, s�il y a quelque diff�rence, pour l�angoisse inexprimable de ceux qui l�ont perc�; je veux dire les Juifs.
�Moi, je suis l�alpha et l�om�ga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, et qui �tait, et qui vient, le Tout-puissant�. Celui qui est le premier et le dernier, embrassant toutes choses dans sa pens�e, lorsqu�il communique ce qui peut �tre donn� � l�homme, c�est Celui-l� qui parle, le Seigneur Dieu, l��ternel. Il met ainsi d�s le commencement son sceau sur ce livre.
�Moi, Jean, qui suis votre fr�re et qui ai part avec vous � la tribulation et au royaume et � la patience de J�sus, j��tais dans l��le appel�e Patmos, pour la parole de Dieu et pour le t�moignage de J�sus Christ�.
L�auteur du livre se pr�sente lui-m�me d�une mani�re tout � fait adapt�e au t�moignage qu�il est appel� � rendre et � tout ce qu�il d�roulera plus tard devant nos yeux. Tout le livre suppose les saints passant par les tribulations. Ils sont envisag�s, non comme membres du corps de Christ qui est l��glise, mais comme associ�s � son royaume et � sa patience. Dans cette position, ils souffrent pour la parole de Dieu et le t�moignage de J�sus Christ. Jean, personnellement, jouissait pleinement de sa position en Christ; rien ne lui manquait des privil�ges qui appartiennent au chr�tien et � l��glise, mais ici il ne repr�sente pas seulement les chr�tiens; il est associ� aux saints d�une �poque qui suivra la n�tre, � la fin de cette p�riode, et pour lesquels il a re�u des communications sp�ciales. Il ne parle donc pas de lui ici comme participant aux promesses de Dieu en Christ dans l��vangile, quoique ce f�t vrai, mais seulement comme ayant part au royaume et � la patience de J�sus Christ. Cela d�ailleurs est vrai pour nous tous, mais nous avons en outre notre relation sp�ciale avec Christ comme membres de son corps, ce qui n�existera pas pour les saints des derniers temps; et, ce que Jean met en �vidence, c�est ce qui leur appartient.
�Je fus en esprit, dans la journ�e dominicale�. Montrer que Jean �tait dans la position chr�tienne, semble �tre une des raisons pour lesquelles il plut � Dieu de lui donner les visions de ce livre dans la journ�e du Seigneur ou jour dominical. C�est le jour caract�ristique du chr�tien, le jour anniversaire de la b�n�diction qui le distingue, le jour qui devrait remplir tout particuli�rement son c�ur de joie. C�est le premier jour d�une nouvelle cr�ation et de la r�surrection de gr�ce, et non le septi�me jour du repos de la cr�ation et de la loi.
Ce jour-l�, l�auteur inspir�, Jean, fut sous la puissance du Saint Esprit pour recevoir et r�v�ler les visions qui allaient passer devant lui. Tout acc�s devait �tre ferm� aux impressions venant des objets ext�rieurs, afin qu�il p�t entrer dans ce que Dieu �tait sur le point de lui montrer. �Et j�ou�s derri�re moi une grande voix, comme d�une trompette�. Le fait que la voix se fait entendre derri�re Jean est significatif. La proph�tie porte plut�t les regards en avant, vers l�avenir; mais il fallait d�abord jeter un coup d��il en arri�re et apprendre quel jugement le Seigneur pronon�ait sur ce qui portait son nom sur la terre, sur la chr�tient�.
�Une grande voix, comme d�une trompette, disant: Ce que tu vois, �cris-le dans un livre et envoie-le aux sept assembl�es�. Ce que va dire la voix qui s�est fait entendre derri�re Jean, est exclusivement pour les sept �glises. Quand plus loin (chap. 4:1) un autre sujet est introduit, la m�me voix lui dit: �Monte ici et je te montrerai les choses qui doivent arriver apr�s celles-ci�. Les regards du proph�te sont alors dirig�s vers les choses futures.
�Ce que tu vois, �cris-le dans un livre et envoie-le aux sept assembl�es: � �ph�se, et � Smyrne, et � Pergame, et � Thyatire, et � Sardes, et � Philadelphie, et � Laodic�e. Et je me retournai pour voir la voix qui me parlait; et m��tant retourn�, je vis sept lampes d�or�. Comme nous l�apprenons plus loin, ce sont les sept assembl�es, vues selon la pens�e du Seigneur � leur �gard, c�est-�-dire comme pr�sentant aux regards la justice divine; voil� pourquoi les lampes sont d�or. Nous retrouvons partout ce principe, qu�aux yeux de Dieu nous sommes mesur�s selon la position qui nous est donn�e; mais il caract�rise particuli�rement les �crits de Jean. Par exemple pour le chr�tien, la mesure n�est nullement la loi; c��tait pour les Juifs; pour nous, c�est Christ lui-m�me. �Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-m�me aussi marcher comme lui a march�. Le chr�tien n�a donc pas � marcher comme un Isra�lite en se r�glant sur la loi, mais en se souvenant qu�il est du ciel, non plus sous la loi, mais sous la gr�ce. La raison de ce principe est tout � fait claire et simple. La mani�re dont nous devons agir est en rapport avec notre position et les relations dans lesquelles nous nous trouvons plac�s. Un serviteur doit se conduire comme il convient � un serviteur, et si je suis ma�tre, la conduite d�un serviteur n�est pas la r�gle de la mienne. Confondre les diverses relations est un tort; les n�gliger, une perte; les nier est funeste. Quelle que soit la position o� il a plu � Dieu de nous placer, la gr�ce et la puissance de Dieu sont notre ressource pour nous faire marcher d�une mani�re qui soit en harmonie avec cette position.
Mais remarquons bien qu�il ne s�agit pas des relations de convention que l�homme a �tablies. La vie en Christ nous sort en principe des vanit�s de ce monde. Nous abaisser au niveau du monde n�est pas marcher comme Christ, c�est chercher, au moyen d�une position terrestre, � �chapper � une partie du renoncement que Christ r�clame de nous comme ses t�moins et qui, en r�alit�, est une b�n�diction pour nous. Il n�est donc pas question des d�sirs et des sentiments de l�homme naturel, mais de ce que Christ a mis en nous. Si l�on a vu le Fils de Dieu et que l�on ait cru en lui, si par gr�ce on poss�de la m�me vie que celle qui �tait en lui, de sorte que ce soit �vrai en lui et en vous�, il n�y a alors, comme chr�tien, d�autre mesure que Christ lui-m�me.
Il en est ainsi des sept lampes d�or. Tout doit �tre et �tait mesur� selon la pens�e de Dieu et la position dans laquelle il pla�ait les assembl�es. Leur r�gle �tait la conformit� avec Dieu r�v�l� en Christ. C�est pourquoi elles sont repr�sent�es sous la figure de lampes d�or.
�Je vis sept lampes d�or, et au milieu des sept lampes quelqu�un de semblable au Fils de l�homme, v�tu d�une robe qui allait jusqu�aux pieds, et ceint, aux mamelles, d�une ceinture d�or. Sa t�te et ses cheveux �taient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige; et ses yeux, comme une flamme de feu; et ses pieds, semblables � de l�airain brillant, comme embras�s dans une fournaise; et sa voix, comme une voix de grandes eaux; � et il avait dans sa main droite sept �toiles; et de sa bouche sortait une �p�e aigu� � deux tranchants; � et son visage, comme le soleil quand il luit dans sa force�. Le Seigneur J�sus, car c�est lui, comme nous le savons, qui appara�t � Jean sous ces traits, n�est pas vu dans l�activit� du service. La robe relev�e et ceinte autour des reins en �tait le signe, tandis qu�ici elle est flottante, descendant jusqu�aux pieds. Il se pr�sente dans l�appareil judiciaire, comme le Fils de l�homme � qui tout le jugement est donn� (Jean 5:22, 27). Mais voici un trait qui seul suffirait � trahir Jean comme l��crivain de ce livre. Celui qu�il voit sous l�apparence du Fils de l�homme est rev�tu des attributs distinctifs de l�Ancien des jours (Daniel 7). Tandis que Daniel avait vu l�Ancien des jours sous un aspect, et le Fils de l�homme sous un autre aspect tout diff�rent, Jean les voit r�unis en une m�me personne. Christ est homme, mais l�homme que Jean voit ainsi est une personne divine, le Dieu �ternel lui-m�me. Ainsi Jean ne peut perdre de vue la gloire divine de J�sus, m�me quand le sujet dont il va s�occuper est le jugement, et que c�est le royaume qui partout est mis en �vidence.
Ce passage nous montre une triple gloire de Christ: ce qui lui est personnel, ce qui est relatif, et enfin ce qui est officiel. Mais il y a plus. Jean dit: �Et lorsque je le vis, je tombai � ses pieds comme mort; et il mit sa droite sur moi, disant: Ne crains point; moi, je suis le premier et le dernier�. De telles expressions ne peuvent s�appliquer qu�� une personne divine. Celui qui est le premier est n�cessairement Dieu, et comme tel, il doit aussi certainement �tre le dernier. Or J�sus dit ces paroles de lui-m�me; bien plus, il ajoute: �et le vivant; et j�ai �t� mort�, ou plus litt�ralement �je suis devenu mort�. L�expression est la plus forte possible pour mettre sous nos yeux non pas le simple fait qu�il est mort, ce que nous trouvons ailleurs, mais qu�il est mort par un acte de sa propre volont�. Mourir semble tout � fait incompatible avec la personne glorieuse qui vient d��tre d�crite, mais il est devenu ce qui n��tait pas une n�cessit� de sa nature. Telle semble �tre la port�e de ces paroles, et tel est le soin avec lequel le Saint Esprit veille � faire ressortir la gloire de Christ, m�me dans ce qui nous parle des profondeurs de son humiliation. �J�ai �t� mort; et voici, je suis vivant aux si�cles des si�cles; et je tiens les clefs de la mort et du had�s�. Nul ne descend au had�s sans avoir pass� par la mort; celle-ci se rapporte au corps, celui-l� � l�esprit s�par� du corps1.
1 Apr�s �aux si�cles des si�cles� le texte re�u porte �Amen�. Ce mot doit �tre omis comme n��tant pas conforme aux meilleures autorit�s. Il ne peut que g�ter le sens de la phrase. Il en est de m�me des mots �mort et had�s� et non �had�s et mort�. Que l�on comprenne bien que lorsque nous parlons du texte sur la base des meilleures et plus anciennes autorit�s, il ne s�agit nullement d�innovations arbitraires. Il y a l��vidence la plus positive et la plus convaincante pour les changements, omissions ou insertions, que l�on trouve de temps en temps relativement aux versions ordinaires. Les vrais innovateurs sont ceux qui par n�gligence, ou volontairement, se sont �cart�s des paroles m�mes de l�Esprit, et l�arbitraire maintenant serait de conserver ce qui ne repose pas sur une autorit� suffisante, contre ce qui est aussi bien �tabli qu�il peut l��tre. L�erreur n�est pas de chercher le meilleur texte, mais de permettre � la tradition de nous lier � des variantes comparativement modernes et certainement fausses. Et tout nous sommes tenus de nous appuyer sur les meilleures autorit�s.
��cris donc les choses que tu as vues, et les choses qui sont, et les choses qui doivent arriver apr�s celles-ci�. Nous avons dans ces mots les trois grandes divisions du livre; chose �vidente et famili�re � presque tout lecteur. Les choses que Jean a vues sont la personne et la gloire de Christ dans ses rapports avec ce que r�v�le l�Apocalypse. C�est ce dont nous avons d�j� parl�.
�Les choses qui sont� pr�sentent le tableau de la condition de l��glise durant le temps de son existence ici-bas. Nous le trouvons d�velopp� dans les lettres aux sept assembl�es. L�expression �qui sont� est tr�s frappante en ce qu�elle semble indiquer que les assembl�es devaient d�une mani�re quelconque continuer � exister. Nous pouvons maintenant comprendre la force de ces mots, quoiqu�il soit possible qu�aux jours de Jean on n�y attach�t pas une aussi grande importance.
Il est un autre point de vue auquel on peut envisager le livre de l�Apocalypse. C�est de prendre �les choses qui sont�, c�est-�-dire les assembl�es, comme d�j� pass�es et termin�es, et de consid�rer la proph�tie comme suivant actuellement son cours. Je pense qu�en effet il �tait dans l�intention de Dieu de nous pr�senter ce double aspect. Sans entrer dans aucun d�tail quant � cette mani�re de voir, j�ai cru devoir la mentionner aussi bien que celle d�apr�s laquelle �les choses qui doivent arriver apr�s celles-ci�, ne commencent que lorsqu�il n�existe plus rien auquel la condition d��glise soit applicable.
Remarquons encore que l�expression �les choses qui doivent arriver apr�s celles-ci� rend plus exactement le sens clair et pr�cis de l�original que les mots �qui doivent arriver ensuite�, lesquels pr�sentent quelque chose de vague.
�Le myst�re des sept �toiles que tu as vues dans ma droite, et les sept lampes d�or: les sept �toiles sont les anges des sept assembl�es, et les sept lampes sont sept assembl�es�.
Dans chaque �p�tre le Seigneur s�adresse � �l�ange�. Qui faut-il entendre par l�? Qu�est celui qui est d�sign� sous ce nom? D�abord remarquons que nous ne trouvons nulle part dans le Nouveau Testament cette expression employ�e comme un titre officiel donn� � quelqu�un; mais nous ne devons pas nous �tonner de la rencontrer ici o� tout est en dehors des formes ordinaires. Elle convient � un livre proph�tique tel que l�Apocalypse.
D�signe-t-elle ce que nous appelons ordinairement un �tre ang�lique? Je ne le pense pas lorsqu�il est question des anges des assembl�es. C�est autre chose quand, dans ce livre, il est parl� de �l�ange ayant puissance sur le feu�, ou de l�ange de J�sus dans un sens analogue � celui de �l�ange de l��ternel� dans l�Ancien Testament. Nous comprenons aussi fort bien qu�un �tre ang�lique serve d�interm�diaire entre le Seigneur et son serviteur Jean. Mais il n�en est pas de m�me quand il s�agit de l�ange de telle ou telle assembl�e. Il y aurait quelque chose de choquant � supposer que Christ adress�t par le moyen de Jean une lettre � un ange en prenant ce mot au sens usuel et litt�ral. Pour ceux qui l�entendent ainsi, il y a l� une difficult� qu�il n�est pas ais� de r�soudre.
La signification du mot �ange� me semble �tre la suivante dans le cas qui nous occupe. Ce terme, dans son sens g�n�ral, est employ� pour d�signer un �repr�sentant�, qu�il s�agisse ou non d�un �tre ang�lique, et c�est ainsi que le Seigneur s�en sert en s�adressant aux assembl�es. L�ange est donc ce qui repr�sente chaque assembl�e.
Nous savons qu�en certains cas ce mot d�signe effectivement un repr�sentant au sens litt�ral, comme, par exemple, quand Jean le Baptiseur envoie quelques-uns de ses disciples. Ils sont aupr�s de J�sus les repr�sentants de leur ma�tre; dans leur message, ils exposent sa pens�e. Toutefois remarquons que l�expression a une port�e quelque peu diff�rente, lorsqu�il s�agit d�assembl�es qui, au moins � notre connaissance, n�avaient pas envoy� de messagers.
Si donc nous nous en tenons au sens abstrait de cette expression �l�ange de l�assembl�e�, je crois qu�il faut l�entendre ainsi: Le Seigneur n�avait pas n�cessairement en vue un ancien ou un docteur de l�assembl�e, mais quelqu�un qui pouvait �tre l�un ou l�autre, qui devant lui, dans sa pens�e, repr�sentait r�ellement l��tat de l�assembl�e et qui �tait d�une mani�re sp�ciale li� � la responsabilit� de cet �tat. Ce pouvait �tre une ou plusieurs autres personnes.