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Bible Commentaries
Actes 8

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-40

Verset 1

La pers�cution contre l��glise �clata ce jour-l� et fut occasionn�e par l��meute m�me qui avait caus� la mort d��tienne.

Quand Luc dit que tous furent dispers�s il faut entendre ce mot dans un sens hyperbolique, signifiant le plus grand nombre. En effet, nous trouvons encore des chr�tiens � J�rusalem d�s le verset 3 et dans la suite du r�cit.

Luc ne parle que de la Jud�e et de la Samarie, les provinces les plus rapproch�es?; mais les fugitifs se rendirent aussi en Galil�e, o� il y avait beaucoup de disciples, puis dans toute la Syrie (Actes�9.1 et suivants).

L�auteur pr�pare par cette remarque le r�cit des grands r�sultats que cette premi�re pers�cution eut pour la propagation de l��vangile (verset 4 et suivants).

Verset 2

Ces termes?: des hommes pieux, indiquent des Juifs pieux (Actes�2.5?; Actes�22.12) et non des pros�lytes d�entre les pa�ens.

Ayant conserv� leurs sentiments bienveillants pour les chr�tiens (Actes�2.47), ils voulurent rendre � �tienne ce religieux devoir. Des disciples en auraient certainement �t� emp�ch�s par les pers�cuteurs.

Ils firent grande lamentation sur lui?; le substantif que nous traduisons par lamentation d�rive d�un verbe qui signifie se frapper la poitrine en signe de deuil (Luc�8.52).

Les fun�railles qu�ils firent � �tienne eurent l��clat et la solennit� que les Orientaux aiment � donner � ces c�r�monies (Matthieu�9.23?; Marc�5.38).

On a souvent envisag� ce verset comme n��tant pas � sa place, parce qu�il para�t sans rapport avec ce qui pr�c�de et ce qui suit (de Wette, Olshausen). C�est une erreur.

Luc nous montre par ce fait, comme l�observe Meyer, que beaucoup des habitants de J�rusalem voyaient avec peine la pers�cution, puis il poursuit par ce contraste criant?: Mais Saul ravageait l��glise, etc.

Verset 3

Meyer fait observer la progression dans la haine de Saul contre les chr�tiens?: d�abord il garde les v�tements des meurtriers d��tienne (Actes�7.58), puis il prend plaisir � son supplice (verset 1) et enfin il ravage l��glise (comparer Actes�9.21).

Lui-m�me se rappellera avec douleur ce temps de sa vie (Actes�26.9-11?; Galates�1.13?; 1�Corinthiens�15.9).

Verset 4

Pr�dication de Philippe

Les chr�tiens de J�rusalem, dispers�s par la pers�cution, annoncent l��vangile. Philippe pr�che le Christ � Samarie. Les miracles qu�il accomplit attirent l�attention. De nombreux malades sont gu�ris. La joie est grande (4-8).

Simon le magicien

Il pratiquait la magie � Samarie et, se donnant pour un �tre sup�rieur, il fascinait tout le peuple, qui le tenait pour une incarnation de la divinit�. Depuis un certain temps il exer�ait son influence sur les Samaritains, quand ceux-ci crurent � la pr�dication de Philippe et demand�rent le bapt�me. Simon lui-m�me devient croyant, re�oit le bapt�me et s�attache � Philippe�; la vue des miracles que Philippe op�re le stup�fie (9-13).

Intervention des ap�tres

� J�rusalem, les douze apprennent la conversion des Samaritains. Ils d�l�guent aupr�s d�eux Pierre et Jean, qui demandent pour eux le Saint-Esprit, car il ne leur avait pas �t� donn� au moment de leur bapt�me. Il leur est communiqu� par l�imposition des mains des ap�tres (14-18).

Simon le magicien et Pierre

Simon offre de l�argent aux ap�tres, afin de recevoir d�eux le pouvoir de communiquer l�Esprit par l�imposition des mains. Pierre lui r�pond que cet argent ira avec lui � la perdition, puisqu�il a cru acqu�rir par son moyen le don de Dieu. Il y a incompatibilit� entre le pouvoir qu�il r�clame et les dispositions de son c�ur, qui n�est pas droit devant Dieu. Qu�il se repente et demande � Dieu de lui pardonner la pens�e qu�il a eue, car en elle se r�v�le l�esprit d�hostilit� et d�injustice auquel il ob�it. Simon demande aux ap�tres d�interc�der pour lui, afin qu�il �vite le ch�timent dont ils l�ont menac� (19-24).

Retour des ap�tres

Reprenant le chemin de J�rusalem, ils �vang�lisent beaucoup de villages samaritains (25).

Minist�re de Philippe

Versets 4 � 25 � L��vangile en Samarie

Ces dispers�s deviennent autant d��vang�listes?; ils vont de lieu en lieu (grec) �vang�lisant la Parole?; l�esprit missionnaire est n� avec la vie chr�tienne.

C�est ainsi que, d�s l�origine, �?le sang des martyrs a �t� la semence de l��glise?�. Ce moment est d�une grande importance dans l�histoire de l��glise primitive?: l��vangile sort de l��troit horizon du juda�sme, pour se r�pandre au loin dans le monde.

Tout d�abord il est accueilli par le peuple des Samaritains qui, bien que profond�ment s�par�s des Juifs, observaient encore la loi de Mo�se.

Plus loin, quand Luc nous montrera l��vangile se r�pandant en Syrie et � Antioche, en Ph�nicie et jusque dans l��le de Chypre, il rattachera express�ment ce nouveau progr�s � la dispersion des chr�tiens de J�rusalem apr�s la mort d��tienne (Actes�11.19).

Verset 5

Luc nous montre en Philippe un de ces chr�tiens dispers�s qui annon�aient la Parole, c�est-�-dire qui pr�chaient l��vangile (verset 4).

Philippe n��tait pas l�ap�tre de ce nom, mais l�un des sept diacres (Actes�6.5). C�est le m�me qui, en Actes�21.8, est appel� un �vang�liste.

Le texte re�u, avec C, D, porte?: une ville de Samarie, ce qui laisserait ignorer de quelle ville il s�agit.

La ville de Samarie (Codex Sinaiticus, B, A) d�signe la ville qui a donn� son nom � la province. Fond�e par Omri (1�Rois�16.24), elle avait �t� la capitale du royaume des dix tribus. Sa chute en 722, apr�s un si�ge m�morable, marqua la fin de ce royaume (2 Rois 17). Elle fut, peu avant l��re chr�tienne, agrandie et embellie par H�rode le Grand qui, en l�honneur de l�empereur Auguste, l�appela S�baste (Augusta).

De nombreuses ruines marquent son emplacement, pr�s du village de Sebastijeh, � deux heures et demie au nord-ouest de Sichem (voir sur la Samarie Matthieu�10.5?; Jean�4.9, notes).

Ces mots?: il pr�chait le Christ, signifient qu�il prouvait � ses auditeurs que J�sus �tait le Messie, l�Oint de Dieu, le Sauveur.

Verset 7

Les Samaritains furent attentifs (grec), eux �coutant les choses que Philippe leur disait (Codex Sinaiticus porte?: en l��coutant, lui, Philippe) et voyant les miracles op�r�s par lui, ou, suivant l�interpr�tation plus g�n�ralement re�ue, qui suppose la le�on des autres documents et donne le m�me r�gime aux deux verbes?: eux apprenant et voyant les miracles. C�est ainsi qu�ils parvinrent � la foi et � la joie.

J�sus lui-m�me avait sem� dans ce pays-l� et pr�par� cette belle moisson (Jean 4).

On sait que les Samaritains attendaient la venue du Messie (Jean�4.25) et il est probable que, dans le sentiment de leur mis�re morale, ils �taient moins oppos�s � l��vangile que les Juifs avec leurs orgueilleux pr�jug�s. Mais aussi leur ignorance les exposait � toute esp�ce de superstitions (verset 9 et suivants).

Verset 9

Auparavant, c�est-�-dire avant que Philippe v�nt � Samarie.

Ce Simon �tait un de ces imposteurs (go�tes) tr�s nombreux alors, qui pr�tendaient poss�der les secrets de la nature et communiquer avec le momie invisible.

Ils se livraient aux arts occultes, faisaient profession de pr�dire l�avenir, d��voquer les morts, de faire des gu�risons miraculeuses, d�exorciser les poss�d�s?; en un mot ils exer�aient la magie avec toutes ses mensong�res pratiques et ils trouvaient dans la superstition populaire un terrain propice qu�ils exploitaient pour satisfaire leur cupidit�.

De l� cet �tonnement ou plut�t ce ravissement du peuple, mis hors de lui-m�me par le magicien (sens du mot grec, de m�me au verset 11).

Simon le Magicien joue un r�le consid�rable dans la litt�rature du second si�cle. La tradition fait de lui le chef d�une secte gnostique et l�ardent adversaire de l�ap�tre Pierre.

Mais il ne faut pas conclure des l�gendes qui se sont greff�es sur son nom que Simon n�a jamais exist�. L�histoire a conserv� la trace certaine de deux hommes avec lesquels on peut identifier le personnage de notre r�cit. L�un, dont parle Jos�phe (Antiquit�s Juives, XX, 7, 2), fut, vers l�an 60, employ� par le gouverneur F�lix pour d�tourner la reine Drusille de son �poux, Azize roi d�Em�se, en Syrie. Mais il s�agit plut�t d�un autre Simon, que Justin (Apol. I, 26) mentionne comme originaire de Gitta en Samarie, tandis que Jos�phe donne au Simon dont il parle l��le de Chypre pour patrie.

Le Simon nomm� par Justin est consid�r� par les P�res, depuis Ir�n�e (Contre les h�r�s. I, 23), comme l�instigateur de toutes les h�r�sies.

Verset 11

Dans ces temps o� les peuples avaient g�n�ralement abandonn� leurs croyances religieuses, ils �taient d�autant plus accessibles � toutes les superstitions.

Ainsi ces Samaritains s�attachaient � Simon avec un engouement g�n�ral, voyant en lui quelque incarnation de la puissance de Dieu, celle qui est appel�e la grande.

Le mot appel�e (Sin B, A, C, D), omis � tort par le texte re�u, suppose que les Samaritains distinguaient entre plusieurs puissances �manant de la divinit�?; c��tait la principale de celles-ci qui se manifestait, croyaient-ils, en Simon.

Simon les avait induits � cette croyance par l�importance qu�il se donnait (verset 9).

Verset 12

Luc a dit (verset 6) comment ces Samaritains furent amen�s � l� foi?; ici, il nous apprend ce qu�ils crurent.

Philippe leur annon�ait la bonne nouvelle de la venue du Messie, qu�ils attendaient et de la fondation du royaume de Dieu par la vie et la mort de J�sus et par son retour dans la gloire. En un mot, il leur pr�chait le nom de J�sus-Christ.

Tel �tait l�objet de leur foi nouvelle?; et comme ils la professaient en demandant le bapt�me, Philippe n�h�sita pas � les baptiser, hommes et femmes, sans distinction. La suite du r�cit nous montrera ce qui manquait encore � ces nouveaux croyants (versets 15-17).

Verset 13

Simon lui-m�me crut, comme il pouvait croire avec sa disposition morale?: c�est-�-dire qu�il fut intellectuellement convaincu que Philippe pr�chait la v�rit� en annon�ant J�sus comme le Messie et surtout que cet �vang�liste �tait en possession d�une puissance sup�rieure � la sienne.

Ce furent, en effet, les signes et les grands miracles op�r�s par Philippe qui le mirent (grec) hors de lui-m�me d�admiration. Il �prouva � son tour l�impression qu�il avait produite sur d�autres par ses pratiques de magie (versets 9 et 11). Dans son admiration il ne quittait plus Philippe (grec), il �tait s�attachant � Philippe.

Il ne faut pas s��tonner que Simon fut baptis� avec les autres croyants?; comme il se disait convaincu, ce qui �tait vrai dans une certaine mesure, Philippe, qui ne lisait pas dans les c�urs, n�avait aucune raison de lui refuser le bapt�me.

Verset 16

Les ap�tres avant appris � J�rusalem les faits jusqu�alors inou�s qui se produisaient en dehors du peuple Juif et parmi des Samaritains, �prouv�rent le besoin de voir par eux-m�mes ce qu��tait ce mouvement religieux. Leur droit et leur devoir �taient de l�examiner, de le diriger, de l�affermir?; car c�est � eux que le Seigneur avait confi� le gouvernement de son �glise.

En outre, il fallait rattacher ces nouveaux chr�tiens de Samarie � l��glise apostolique, afin d�en conserver l�unit�. Ils d�l�guent pour cela Pierre et Jean, qui nous sont souvent pr�sent�s travaillant ensemble (Actes�3.1?; Actes�3.11?; Actes�4.13-19, etc.). Pierre dont on a fait le prince des ap�tres, se laisse humblement d�l�guer avec son coll�gue Jean.

�tant arriv�s (grec descendus), ils trouv�rent des croyants sinc�res qui avaient re�u le bapt�me au nom de J�sus, mais non le Saint-Esprit. Celui ci n��tait encore descendu (grec tomb�) sur aucun d�eux.

Le bapt�me sans l�Esprit?? Ce fait nous �tonne au premier abord. Serait ce, comme le pensent quelques interpr�tes, parce que Philippe n��tait pas ap�tre (verset 17, note)?? Ou bien parce que ces Samaritains avaient cru sans avoir subi un d�veloppement int�rieur suffisant?? Ou enfin faut-il entendre par recevoir l�Esprit Saint la communication du don des langues, telle qu�elle avait �t� faite aux chr�tiens de J�rusalem � la Pentec�te (comparer Actes�2.4, 2e note)??

Simon (verset 18) voit la communication faite par l�imposition des mains?: ceci semble prouver que l�effusion de l�Esprit fut accompagn�e de signes visibles.

Mais il n�y a pas de motifs pour limiter � l�apparition de ces signes l�effet de l�intervention des ap�tres. Notre r�cit nous oblige plut�t � conclure que le don de l�Esprit n�est point li� � l�acte humain du bapt�me. Ce don peut, comme ici, suivre le bapt�me (comparez Actes�19.5) ou le pr�c�der (Actes�10.44-47), ou l�accompagner (Actes�2.38).

L�Esprit, comme le vent, souffle o� il veut et il a dans la vie individuelle, aussi bien que dans l�histoire de l��glise, ses temps et ses moments� Andre�

Verset 17

Ces verbes � l�imparfait montrent l�action successive et prolong�e que les ap�tres exerc�rent sur beaucoup de croyants.

Les deux moyens employ�s par eux furent la pri�re et l�imposition des mains?: Dieu accordait l�Esprit en r�ponse � la pri�re et les ap�tres en confirmaient le don � ces nouveaux chr�tiens en leur imposant les mains, pour l�affermissement de leur foi.

On a conclu de cet acte que les ap�tres seuls avaient le pouvoir de communiquer le Saint-Esprit?; et que le don de l�Esprit n�est transmis que par des �v�ques, successeurs directs des ap�tres?! Mais nous voyons l�ap�tre Paul recevoir l�imposition des mains (et apparemment aussi le Saint-Esprit) par un simple chr�tien (Actes�9.17).

Cet acte symbolique est d�ailleurs accompli toutes les fois qu�il s�agit d�implorer la b�n�diction de Dieu sur des serviteurs charg�s de quelque mission sp�ciale (Actes�6.6?; Actes�13.3).

Pour exercer leur beau minist�re envers les Samaritains, il fallait que les ap�tres eussent renonc� au m�pris que tout Juif �prouvait pour ce peuple. Jean, en particulier, se souvint-il alors qu�un jour Il avait voulu appeler sur des habitants de la Samarie le feu du ciel (Luc�9.54)??

Verset 19

Rest� �tranger � toute influence de l�Esprit de Dieu, Simon ne le d�sire m�me pas. Il faut bien remarquer, en effet, que ce qu�il demande, c�est uniquement ce pouvoir de communiquer � d�autres l�Esprit et de leur conf�rer les dons qui accompagnaient cette communication.

Il voulait ainsi se cr�er une nouvelle industrie plus productive encore que la pr�c�dente.

Ainsi il pensait?:

  1. que ce pouvoir se transmettait d�homme � homme, sans aucun rapport aux dispositions int�rieures, et
  2. qu�il pourrait l�acqu�rir des ap�tres � prix d�argent.

C��tait l� une horrible profanation des choses saintes, une sorte de blasph�me.

L�un des ch�timents de Simon a �t� que son nom a form� le mot de simonie, qui d�signe le trafic des choses saintes.

Le texte re�u (avec tous les t�moins, sauf Codex Sinaiticus, B) porte, au verset 18?: voyant que l�Esprit saint �tait donn�. Cet adjectif a �t� ajout� par analogie avec versets 17 et 19.

Verset 20

Grec?: que ton argent soit avec toi � perdition?!

Une vive indignation s�exprime dans ces paroles de Pierre. Il voit Simon dans un �tat d��me qui l�entra�nera dans la perdition et il dit, en personnifiant l�argent?: Que ton argent y aille avec toi, qu�il p�risse?!

Ce n�est cependant pas une condamnation d�finitive que prononce l�ap�tre, puisqu�il exhorte Simon � la repentance (verset 22)?; il lui donne un tr�s s�v�re avertissement, pour r�veiller, si possible, sa conscience.

Verset 21

Grec?: Il n�est pour toi ni part ni lot dans cette parole.

La plupart des ex�g�tes prennent ce dernier mot dans le sens h�bra�que, signifiant l�affaire en question et alors il s�agit du pouvoir qu�a demand� Simon.

D�autres, comme N�ander, Z�ckler, Blass, l�entendent dans sa signification ordinaire?: cette parole serait l��vangile et ses dons.

Et la cause pour laquelle Simon n�y a aucune part, c�est que son c�ur manque absolument de droiture devant Dieu (Luc�1.6).

Verset 22

Grec?: Repens-toi donc de cette tienne m�chancet�.

L�exhorter � la repentance et � la pri�re, c��tait ne pas consid�rer son salut comme impossible?; mais Pierre s�exprime d�une mani�re probl�matique?: s�il est possible (grec pour voir si peut �tre la pens�e de ton c�ur te sera pardonn�e), non qu�il doute de la mis�ricorde de Dieu, mais parce qu�il n�a aucune confiance en la sinc�rit� de Simon, condition de son pardon.

Le texte re�u porte?: prie Dieu, la variante, le Seigneur, se lit dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, E.

Verset 23

Grec?: que tu es tomb� dans un fiel d�amertume et un lien d�iniquit�, c�est-�-dire dans un esprit d�amertume, de m�chancet�, d�opposition � la v�rit�, qui est comme le fiel et dans une iniquit� morale, qui constitue un ensemble de cha�nes dont tu es li�.

Les anciens consid�raient le fiel comme une image du poison et quelques ex�g�tes entendent ce mot comme si Pierre disait?: Tu es moralement empoisonn�.

Meyer voit plut�t dans cette amertume du fiel l�image de la haine contre l��vangile (comparer Romains�3.14?; �ph�siens�4.31). Cette interpr�tation nous para�t plus naturelle.

Verset 24

Encore ici le c�ur de Simon n�est pas droit devant Dieu, car il ne promet ni de se repentir, ni de prier lui-m�me (verset 22), mais il demande la pri�re des ap�tres, pourquoi?? Afin que le ch�timent dont ils l�ont menac� ne tombe pas sur lui.

Il avoue la crainte de la peine, non l�horreur de son p�ch�.� Bengel

Aussi ne fut-il point ramen� � Dieu?; autrement sa conversion serait racont�e comme un triomphe de l��vangile?; les traditions subs�quentes, quoique m�l�es de fables, ne prouvent que trop que Simon pers�v�ra dans son inimiti� contre le christianisme apostolique.

Verset 25

Ainsi, non seulement les ap�tres ont approuv� et affermi l��uvre de Philippe parmi les Samaritains, mais eux-m�mes, en retournant � J�rusalem, annoncent la bonne nouvelle du salut dans beaucoup de villages des Samaritains.

Un pas immense �tait ainsi fait dans les progr�s de l��vangile et dans les d�veloppements de l��glise chr�tienne.

Verset 26

La rencontre de Philippe et de l��thiopien

Philippe re�oit, par l�entremise d�un ange, l�ordre de se rendre, vers midi, sur le chemin d�sert de J�rusalem � Gaza. Ayant ob�i promptement, il voit approcher un �thiopien, ministre des finances de la reine, qui �tait venu � J�rusalem pour adorer et s�en retournait, assis sur son char et lisant le proph�te �sa�e. L�Esprit ordonne � Philippe de rejoindre le char de cet homme (26-29).

Leur entretien

Philippe, �tant accouru et entendant que l��thiopien lit �sa�e, lui demande s�il comprend ce qu�il lit. L��thiopien se plaint de n�avoir personne qui lui explique l��criture. Il invite Philippe � s�asseoir � ses c�t�s. Il lisait le passage qui peint le serviteur de l��ternel comme l�agneau qui souffre sans ouvrir la bouche. Il demande si le proph�te parle de lui-m�me ou de quelque autre. Philippe, prenant ces paroles pour point de d�part, lui annonce J�sus (30-35).

Bapt�me de l��thiopien

Leur route les am�ne � un endroit o� il y a de l�eau. L��thiopien demande le bapt�me, fait arr�ter le char et descend avec Philippe dans l�eau. Philippe le baptise (36-38).

S�paration de l��thiopien et de Philippe

Lorsqu�ils remontent de l�eau, l�Esprit enl�ve Philippe. L��thiopien ne le. voit plus, car, joyeux, il continue son voyage. Philippe se trouve dans Azot, d�o� il parcourt le pays, en �vang�lisant, jusqu�� C�sar�e (39, 40).

Conversion de l��thiopien (26-40)

Le r�cit plein d�int�r�t qui va suivre se rattache tout naturellement � celui qui pr�c�de, car il nous fait conna�tre un nouveau progr�s de l��vangile en dehors du juda�sme.

Il nous montre aussi l�action mis�ricordieuse de la Providence pour le salut d�une �me qui par sa simplicit� et sa droiture contraste singuli�rement avec celle de Simon. Philippe est encore ici l�instrument de cette �uvre de gr�ce et c�est un ange, un messager de Dieu (H�breux�1.14), qui l�engage � se rendre l� o� il y a une �me � sauver, sans lui indiquer le but de ce voyage.

Gaza �tait une tr�s ancienne ville philistine (Gen�se�10.19), situ�e pr�s de la mer M�diterran�e.

Plusieurs chemins y conduisaient de J�rusalem?; l�ange d�signe � Philippe celui qu�il doit prendre, en lui disant qu�il est d�sert, solitaire c�est-�-dire traversant une contr�e peu habit�e et peu cultiv�e.

C�est � tort qu�on a souvent appliqu� cette �pith�te � la ville et non � la route qui y conduit (l�adjectif grec permet l�un et l�autre), car Gaza n��tait point d�serte et comme Philippe ne devait pas y aller, il n�y avait aucune raison de la caract�riser d�une mani�re sp�ciale, tandis qu�il �tait tr�s important qu�il conn�t bien le chemin qu�il devait suivre.

Cette remarque est peut-�tre aussi destin�e � pr�parer la suite du r�cit qui nous montre l��thiopien absorb� dans sa lecture et nous rapporte le grave entretien qu�il eut avec Philippe (voir sur les diverses routes qui conduisent de J�rusalem � Gaza, L. Gautier, Souvenirs de Terre Sainte, page 140).

La locution que nous traduisons par vers midi, � l�heure de midi, �tait rendue dans nos anciennes versions par vers le midi, dans la direction du sud. Mais cette indication e�t �t� oiseuse, puisque Philippe avait ordre de se rendre sur le chemin de Gaza. Dans les Septante cette expression est toujours employ�e pour d�signer le temps (Nestle).

Verset 28

Cet �tranger nous est d�peint en d�tail, � cause de l�importance de sa conversion.

Sa patrie �tait l��thiopie, pays d�Afrique, situe au sud de l��gypte, dont faisait partie ce qui est aujourd�hui l�Abyssinie.

Ce pays �tait gouvern� par des reines qui portaient le titre de Candace, comme les rois d��gypte celui de Pharaon.

Notre personnage �tait un ministre d�tenteur du pouvoir (grec dynaste), de l� reine Candace. Il �tait surintendant de tous ses tr�sors, ce qu�on appelle aujourd�hui un ministre des finances.

Comme son pays �tait pa�en, on peut supposer qu�il avait �t� amen� � la connaissance du vrai Dieu par des Juifs habitant l��thiopie, puisqu�il �tait venu � J�rusalem pour adorer.

Il �tait donc �?pros�lyte de la porte?� et non de la justice, car, selon la loi un eunuque ne pouvait �tre admis dans l�assembl�e du peuple (Deut�ronome�23.1), mais la promesse du proph�te (�sa�e�56.3-5) s��tait accomplie pour lui?; elle devait s�accomplir mieux encore par sa conversion au christianisme.

Dans son d�sir de s�instruire et de s��difier, il profite du loisir que lui donnait son voyage pour lire l��criture. Aucun livre de la Bible ne pouvait mieux r�pondre � ses besoins que celui du proph�te �sa�e.

Ce fut sans doute par une direction de la Providence qu�il lut le chapitre o� sont d�crites les souffrances du Serviteur de l��ternel, ou bien, peut �tre, comme le pense Meyer, y fut-il attir� par tout ce qu�il pouvait avoir entendu � J�rusalem concernant J�sus et l��glise qui invoquait son nom.

Verset 29

Ce fut donc sur une impulsion de l�Esprit de Dieu que Philippe prit le courage d�aborder cet �tranger, qui voyageait accompagn� sans doute de nombreux serviteurs et avec un certain faste.

Verset 31

Cette entr�e en conversation est pleine d�int�r�t.

La question de Philippe �tait de la plus haute importance, car il faut comprendre l��criture pour la recevoir dans son c�ur.

Les deux verbes dont il se sert (lire et comprendre), ayant en grec la m�me �tymologie forment une gracieuse assonance qui devait pr�venir favorablement l��tranger.

La r�ponse de celui-ci r�v�le son humilit� et son d�sir de s�instruire. Les termes qu�il emploie ne sont pas pr�cis�ment une n�gation?; ils d�notent la difficult�, plut�t que l�impossibilit�, de comprendre.

Aussi est-ce bien � tort qu�on a cit� cette r�ponse comme preuve de l�obscurit� de l��criture et du danger qu�il y aurait � la laisser entre les mains des la�ques, l��glise ayant seule qualit� pour l�interpr�ter.

Sans doute, Dieu, en instituant le minist�re de la Parole, a voulu que ses serviteurs �clair�s fissent part de leurs lumi�res � ceux qui en manquent?; mais, d�s que sa parole est d�voil�e � une �me par le Saint-Esprit, cette parole lui devient lumineuse dans tout ce qui importe � son salut.

Telle fut l�exp�rience de l��thiopien. Il pressentait dans le passage du proph�te la bonne nouvelle du salut, dont son �me �tait alt�r�e et comme il voit en Philippe un homme intelligent et instruit qui s�int�resse � lui, il l�invite avec bienveillance � s�asseoir aupr�s de lui.

Verset 33

Ce passage d��sa�e (�sa�e�53.7-8) est cit� d�apr�s la version grecque des Septante, qui diff�re en divers points de l�h�breu Philippe l�applique au Sauveur (verset 35), comme le fait tout le Nouveau Testament (Matthieu�8.17?; Marc�15.28?; Jean�12.38?; 1�Pierre�2.22-25).

Jean-Baptiste lui-m�me a bien compris qui �tait cet agneau qui n�ouvre pas la bouche (Jean�1.29).

La premi�re partie de notre citation (verset 32) s�entend d�elle-m�me (Marc�14.60?; Luc�23.9?; Jean�19.9), mais le sens de la seconde (verset 33) est difficile � d�terminer.

Plusieurs interpr�tes traduisent?: c�est dans l�humiliation (comparez Philippiens�2.8) que son jugement, ce jugement qu�il subissait de la part des hommes, a �t� consomm�, achev�.

Mais le terme grec signifie enlev�, �t� et il n�y a pas de motifs de s��carter de ce sens?: par son ob�issance, il a vaincu la mort, en s�affranchissant de la condamnation que le p�ch� de l�humanit� faisait peser sur lui.

L�h�breu porte?: �?Il (le Messie) a �t� enlev� par l�angoisse et le jugement?� ce qui signifie simplement que sa mort a �t� violente et douloureuse.

La phrase suivante de la citation est encore plus obscure?: �?Qui dira ou racontera sa g�n�ration???�

On a quelquefois traduit ce dernier mot par la dur�e de sa vie?; mais le terme de g�n�ration n�a jamais ce sens.

Les P�res de l��glise l�ont entendu de l�origine divine et de la g�n�ration �ternelle du Fils.

Plusieurs Interpr�tes modernes traduisent?: �?Qui dira combien sa g�n�ration, c�est-�-dire ses contemporains �taient corrompus et m�chants, pour avoir retranch� sa vie de la terre???�

Cette explication tient compte du mais, qui oppose � la juste conduite de Dieu la perversit� des hommes.

On objecte que dans notre morceau l�attention est concentr�e sur le Messie et son �uvre. C�est pourquoi plusieurs prennent le mot de g�n�ration dans le sens de post�rit� et y voient tous les hommes qui seront sauv�s par ses souffrances. Mais cette signification ne s��carte-t-elle pas trop de l�H�breu qui porte?: �?Dans sa g�n�ration (parmi ses contemporains), qui prend garde qu�il a �t� retranch� de la terre des vivants et que la plaie l�a frapp� pour les p�ch�s de mon peuple?�??

Les Septante ont-ils voulu introduire ici d�j� la pens�e du verset 10?? Ce n�est pas impossible, mais l�interpr�tation de leur texte demeure douteuse et celle de notre passage ne saurait non plus �tre fix�e avec certitude. Le dernier sens indiqu� aurait l�avantage d�introduire naturellement un entretien sur le r�gne spirituel du Messie.

Verset 35

La question de l�eunuque trahit sa candeur et son besoin de s�instruire, aussi bien que son intelligence?; en effet, c�est de cette question que d�pendent tout le sens et l�importance de la grande proph�tie d��sa�e. N�est-ce pas la question que discutent aujourd�hui encore les th�ologiens??

La r�ponse de Philippe est tr�s claire car cette proph�tie lui sert de texte pour (grec) �vang�liser J�sus, c�est-�-dire exposer sa vie, ses souffrances, sa mort, notre salut en lui.

De tout temps, les lecteurs croyants de la Bible, Juifs ou chr�tiens, ont fait la m�me r�ponse � cette question?: de qui parle le proph�te??

Verset 36

L�eau vers laquelle ils arriv�rent pouvait �tre un ruisseau ou un �tang dont le nom n�est pas indiqu�, parce qu�il importait peu au r�cit.

La question de l��thiopien suppose que Philippe, dans un entretien prolong� avec lui, lui avait parl� aussi du royaume de Dieu fond� par J�sus, de l��glise et du bapt�me par lequel on y recevait les croyants?;

Tous ces grands faits, notre historien, tr�s concis, les r�sume dans ces mots?: la bonne nouvelle de J�sus. Et l��me de l��thiopien, tout ouverte � la v�rit� et � la vie, aspire � recevoir imm�diatement le symbole de son union avec le Sauveur et avec son �glise.

Le texte re�u porte verset 37 ainsi con�u?: Or, Philippe dit?: Si tu crois de tout ton c�ur, cela est permis (variante tu seras sauv�). Et r�pondant, il dit?: Je crois que J�sus-Christ est le Fils de Dieu.

Ce verset manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, etc., dans la plupart des versions et des P�res.

En outre, l� o� il se trouve, c�est avec diverses variantes, ce qui est souvent un signe d�inauthenticit�. Cette profession de foi, en termes pr�cis, exig�e avant le bapt�me, n�est point dans l�esprit de l��ge apostolique. Elle a �t� ajout�e plus tard par des correcteurs qui s��tonnaient de la facilit� avec laquelle Philippe avait administr� ce bapt�me.

L�adjonction est cependant ancienne?; elle se trouve d�j� dans la version syriaque, la Peschito et dans Ir�n�e. M. Blass l�admet dans la recension romaine de notre livre.

Verset 38

C�est l��thiopien qui commanda � ses serviteurs de faire arr�ter le char, apr�s que Philippe eut consenti � son bapt�me.

Il y a en tout cela une d�cision et une promptitude qui d�notent la sinc�rit� et la vivacit� de sa foi.

Verset 39

Ce mot enleva Philippe (comparez 2�Corinthiens�12.2?; 2�Corinthiens�12.4?; 1�Thessaloniciens�4.17, o� se trouve le m�me verbe) semble indiquer que Philippe disparut par un miracle (comparez 1�Rois�18.12), ce qu�on pourrait conclure aussi du verset 40 (il fut trouv�).

Toutefois, comme rien dans le r�cit n�indique quel pourrait �tre le but d�un tel miracle, on est tent� de voir l�, avec Olshausen, Lange, Meyer, le simple fait que, par un mouvement de l�Esprit, Philippe s��loigna brusquement et s�en alla dans une autre contr�e o� il avait � poursuivre son �uvre (verset 40), tandis que, de son c�t�, l��thiopien continua son voyage.

L�eunuque ne le vit plus, non que Philippe f�t tout � coup devenu invisible, comme le pensent quelques interpr�tes, mais simplement parce que (car) il continuait son chemin plein de joie et que Philippe ne lui �tait plus n�cessaire.

Il s�en retournait seul dans son pays, o� il ne devait trouver, au sein des t�n�bres du paganisme, aucun secours humain, o� des pers�cutions peut-�tre l�attendaient?; mais il �tait rempli d�une sainte joie, car il venait de trouver son Sauveur et, en lui, la vie �ternelle.

Verset 40

Azot, en h�breu Asdod (Josu�13.3?; 1�Samuel�5.5), �tait une ville des Philistins � l�ouest de J�rusalem, assez pr�s de la mer M�diterran�e, dont Philippe suivit le rivage vers le nord jusqu�� C�sar�e.

Cette derni�re ville (qu�on appelait Caesarea Stratonis, parce qu�H�rode le Grand l�avait b�tie sur l�emplacement de la tour de Straton et qu�on distinguait ainsi de C�sar�e de Philippe) (Matthieu�16.13), est tr�s c�l�bre dans l�histoire. Elle servait de r�sidence habituelle aux procurateurs romains?; situ�e sur les bords de la mer, elle �tait � cette �poque le principal port de la Palestine (voir Philippe Bridel, La Palestine Illustr�e, III, 39-43).

Philippe ne fit pas d�une seule traite la longue course d�Azot � C�sar�e?; mais allant de lieu en lieu (verset 4), il �vang�lisait toutes les villes par o� il passait.

Il para�t qu�arriv� � C�sar�e, il trouva un champ de travail qui l�engagea � fixer sa demeure dans cette ville, car c�est l� que nous le rencontrerons plus tard (Actes�21.8).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 8". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-8.html.
 
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