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Bible Commentaries
Jean 14

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-31

Verset 1

Autre consolation?: la maison du P�re (1-11)

Interrompu par Pierre dans son discours d�adieux (Jean�13.36), J�sus le reprend ici avec la m�me tendresse pour ses disciples. Il leur a dit clairement qu�il va les quitter (Jean�13.33), ce qui d�j� les a remplis de tristesse?; la pr�diction du reniement de Pierre (Jean�13.38), qui suivait de pr�s la d�claration que l�un d�eux le livrerait (Jean�13.21), les avait constern�s?; tout devant eux est donc obscurit�, sujet d�inqui�tude et d�angoisse, leur c�ur se trouble.

J�sus lit sur leurs visages ce trouble et il y compatit d�autant plus vivement que lui-m�me l�a �prouv� (Jean�12.27). Pour les consoler, il les exhorte � la confiance et d�veloppe la magnifique perspective qu�il venait d�entrouvrir devant eux dans cette r�ponse � Pierre?: �?L� o� je vais� tu me suivras plus tard?� (Jean�13.36).

Pour saisir la force des paroles que J�sus oppose au trouble de ses disciples il importe de se souvenir que la foi est une pleine confiance du c�ur.

On pourrait donc traduire ainsi?: Confiez-vous en Dieu, confiez-vous aussi en moi.

En Dieu, le Dieu de vos p�res qui, accomplissant ses promesses, a fond� son royaume dans ce monde en lui donnant un Sauveur?; en moi, sur qui repose tout l�avenir de ce royaume. Cette double confiance dissipera certainement le trouble de votre c�ur.

Comme le verbe grec n�a qu�une forme pour l�indicatif et pour l�imp�ratif, on peut traduire ces mots de diverses mani�res.

  1. En prenant les deux verbes pour des imp�ratifs, comme nous le faisons avec Bengel, L�cke, de Wette, Luthardt, Gess, M. Godet et la plupart des interpr�tes modernes, parce que cela est plus en harmonie avec l�exhortation?: Que votre c�ur ne se trouble point.
  2. Nos anciennes versions, imitant la vulgate, traduisent?: Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Le sens serait que leur foi au Dieu de leurs p�res doit se rev�tir d�une vie nouvelle en prenant pour objet celui en qui le P�re nous devient accessible (verset 6).
  3. On a propos� enfin (Luther) de traduire?: Vous croyez en Dieu, vous croyez aussi en moi. Ce serait alors au lieu d�une exhortation, un encouragement donn� aux disciples par l�affirmation de leur foi. Interpr�tation peu probable.

Ce qui devait frapper vivement les disciples, c�est que J�sus leur demande d�avoir en lui la m�me confiance religieuse qu�ils avaient en Dieu.

Ici, tu vois clairement que Christ parle de lui-m�me comme �tant �gal au Dieu tout-puissant, puisqu�il veut que nous croyions en lui ainsi que nous croyons en Dieu. S�il n��tait pas vrai Dieu avec le P�re, cette foi serait une erreur et une idol�trie car le c�ur de l�homme ne doit placer sa foi et sa confiance qu�en Dieu seul.� (comparer Matthieu�28.19) Luther

Verset 2

Apr�s avoir exhort� ses disciples � la confiance, J�sus veut leur faire sentir qu�ils ne doivent pas s�affliger de son d�part, puisque dans la maison de son P�re o� il va, il y a une place assur�e pour eux?: plusieurs demeures, non les tentes passag�res du d�sert, mais des demeures permanentes, o� l�on respire la paix et l�amour la communion du P�re.

Impossible d�exprimer avec plus de simplicit�, d�assurance et de bonheur l�id�e de ce royaume �ternel de Dieu, o� habitent des milliers d�anges cr��s pour sa gloire et d�autres milliers de p�cheurs sauv�s, parvenus � la perfection. Et l�, cependant, �?il y a encore de la place?� (Luc�14.22).

C��tait l� pour les disciples une pens�e pleine de consolation. Cette expression?: plusieurs demeures ne d�signe pas des positions diverses, des degr�s diff�rents de bonheur, comme le pensent plusieurs interpr�tes, mais l�immensit� de la mis�ricorde divine, gr�ce � laquelle il y a place pour tous dans la maison du P�re.

Si cela n��tait pas, c�est-�-dire, s�il n�y avait pas plusieurs demeures dans la maison de mon P�re, je vous l�aurais dit, car je vous r�v�le en toutes choses la v�rit� et rien que la v�rit�?; mais cela est, car (Codex Sinaiticus, B, A, C, versions) je vais vous pr�parer une place.

En effet, il n�y a pas de d�monstration plus �clatante et plus douce des r�alit�s du ciel, que le retour et la pr�sence du Sauveur dans la maison du P�re. C�est une preuve de fait irr�cusable pour tous ceux oui croient en lui.

Mais que faut-il entendre par cette expression?: vous pr�parer une place?? Tout d�abord, c�est le Sauveur qui, en retournant, apr�s avoir achev� son �uvre, dans la maison du P�re, en ouvre l�acc�s � ses rachet�s. �?Il y est entr� pour nous comme pr�curseur, ayant �t� fait souverain sacrificateur �ternellement?� (H�breux�6.20). Il est donc le garant de notre admission aupr�s de Dieu. Et, en outre, c�est par l�exercice de sa souveraine sacrificature, par son intercession aupr�s de Dieu, qu�il assure aux siens les droits qu�il leur a acquis.

Le texte re�u, omettant la particule car ou parce que, porte?: �?Si cela n��tait pas, je vous l�aurais dit. Je vais vous pr�parer une place?�. La pens�e reste la m�me.

Mais, depuis les P�res de l��glise jusqu�� Luther, plusieurs interpr�tes, comprenant mal cette particule, traduisent ainsi?: �?Si cela n��tait pas, je vous aurais dit que je vais vous pr�parer une place?�. C�est introduire dans le texte une contradiction et un non-sens.

D�autres (Weizs�cker, Lange) font de la phrase une question?: �?Si cela n��tait pas, vous aurais-je dit que je vais vous pr�parer une place???� Mais il ne leur avait encore rien dit de pareil?!

Verset 3

Apr�s avoir affirm� l�existence de la maison du p�re o� leur place sera pr�par�e, J�sus ajoute, pour ses disciples, la pr�cieuse promesse de revenir et de les prendre � lui, afin que l� o� il est, ils y soient aussi � toujours. Pour eux, qui aimaient leur Ma�tre et qui �taient troubl�s � la pens�e de son d�part, c��tait la supr�me consolation (comparer Jean�12.26?; Jean�17.24).

Mais que signifie ce mot?: Je reviendrai (grec je viens de nouveau)?? Quand?? Comment??

Ici les interpr�tes se divisent � l�infini. Ebrard entend par ce retour la r�surrection de J�sus-Christ, d�autres (L�cke, Olshausen, Neander, Godet), l�effusion du Saint-Esprit sur les ap�tres (comparez verset 18)?; d�autres encore pensent que cette promesse s�accomplit � la mort de chaque fid�le (Tholuck, Lande, Reuss, Gess). D�autres enfin (Meyer, Gneiss, Luthardt) soutiennent que ce mot ne peut s�entendre que du retour glorieux et final du Sauveur, qui alors r�unira tous ses rachet�s aupr�s de lui.

Mais le pr�sent je reviens (grec) implique un fait prochain et J�sus n�a jamais enseign� l�imminence de son retour glorieux?; d�ailleurs ce sens ne saurait se d�fendre au verset 18.

Ne pourrait-on pas r�unir et concilier toutes ces opinions diverses?? N�y est-on pas invit� par ce verbe au pr�sent, je reviens??

Ce mot, dit R. Stier, embrasse toute l��uvre puissante du Sauveur, qui commence avec sa r�surrection et qui s�ach�ve par son retour au dernier jour.

Si les disciples avaient pu comprendre alors cette grande parole, comme ils la comprirent plus tard, il est s�r qu�ils y auraient puis� une consolation puissante.

Verset 4

J�sus avait dit clairement � ses disciples o� il allait (Jean�14.2?; Jean�6.62?; Jean�7.33)?; et il s��tait constamment pr�sent� � eux comme le chemin, le seul m�diateur entre Dieu et leur �me.

Ils pouvaient donc savoir et le but et le chemin.

Mais la question de Pierre (Jean�13.36) et l�objection de Thomas (verset 5) montrent que cette connaissance �tait encore bien obscure. Aussi J�sus veut-il, par cette derni�re parole provoquer en eux la r�flexion sur les grandes pens�es qu�il vient d�exprimer (versets 2 et 3).

D�apr�s une variante de Codex Sinaiticus, B, C admise par beaucoup de critiques et d�ex�g�tes, il faudrait traduire ainsi ce verset?: Et l� o� je vais, vous en savez le chemin. Mais le texte re�u qui se fonde sur A, D, la plupart des versions est plus appropri� � la pens�e de J�sus.

Verset 5

Grec?: Comment savons-nous le chemin??

Le texte re�u porte?: et comment pouvons-nous savoir le chemin??

Thomas est l�homme positif qui n�admet rien que sur des preuves �videntes et est par l� m�me enclin au doute, au d�couragement (Jean�11.16?; Jean�20.25).

Il interrompt J�sus par cette brusque d�claration qu�il ne conna�t ni le lieu o� il va ni par cons�quent le chemin. Apr�s les derni�res paroles de J�sus (versets 2 et 3), il en savait, plus qu�il ne veut dire, mais il ne le croyait pas.

Verset 6

La raison humaine cherche toujours au loin ce que la parole de Dieu lui pr�sente tout pr�s. Ainsi Marthe rel�guait dans un lointain avenir l�esp�rance de la r�surrection de son fr�re et J�sus lui dit?: �?C�est moi qui suis la r�surrection et la vie?� (Jean�11.25).

De m�me ici, Thomas pr�tend ignorer le chemin et il l�a devant les yeux et J�sus doit lui r�pondre?: c�est moi qui suis le chemin.

Il ne dit pas qu�il montre le chemin qui conduit au P�re, ce qui, comme l�observe de Wette, �tablirait un rapport tout ext�rieur entre lui et son disciple. Il dit?: Je suis le chemin, il est lui-m�me le m�diateur vivant qui s�unit au croyant et ainsi le conduit au but, c�est-�-dire � la communion avec Dieu (comparer �ph�siens�3.12?; H�breux�10.20).

Il l�est en tant qu�il est la v�rit�, c�est-�-dire la r�v�lation compl�te de Dieu m�me, la v�rit� que l�homme doit s�approprier personnellement pour �tre sauv�. Il est par l� m�me la vie, parce qu�il est pour le croyant la source unique de la vie de l��me, de la vie �ternelle (Jean�6.50?; Jean�11.25)?; tellement que quiconque ne puise pas cette vie en lui demeure dans la mort.

De ces pr�misses r�sulte cette sentence absolue qui se comprend d�elle-m�me apr�s de telles paroles?: nul ne vient au P�re que par moi.

La plupart des interpr�tes modernes s�accordent � ne point consid�rer ces trois termes?: chemin, v�rit�, vie comme coordonn�s, en sorte qu�ils indiqueraient le commencement, le milieu et la fin de la foi (Luther, Calvin). En effet, le Sauveur est, d�une mani�re constante, pour le croyant, le chemin, c�est-�-dire le moyen d�arriver au P�re, en �tant pour lui la v�rit� et la vie. Il l�est, sans doute, plus ou moins compl�tement, selon le degr� de notre communion avec lui.

Verset 7

Ce verset est � la fois l�application et le commentaire de celui qui pr�c�de. Quiconque conna�t J�sus tel qu�il vient de se r�v�ler � ses disciples, conna�t aussi son P�re, dont il est la manifestation visible (Jean�8.19).

Par ce si, J�sus ne nie pas positivement la connaissance que ses disciples ont de lui et du P�re, mais il sollicite leurs �mes au progr�s.� (comparer verset 28) Bengel

Bien plus, il va jusqu�� affirmer que d�s � pr�sent, apr�s l�instruction profonde qu�il vient de leur donner, ils connaissent le P�re et qu�ils l�ont vu en lui.

Les disciples n�avaient sans doute que les premiers rudiments de cette connaissance?; mais il y a une grande sagesse p�dagogique � les encourager ainsi, en leur supposant plus de lumi�res qu�ils n�en ont?; et, du reste, la Parole divine que J�sus r�pandait alors dans leur �me y restera comme le principe vivifiant de la connaissance qui leur manque encore. C�est exactement ainsi qu�il leur parle au Jean�15.3.

L�interpr�tation que nous venons d�exposer est celle qu�admettent Tholuck, Meyer, MM. Luthardt et Godet. D�autres ex�g�tes (Chrysostome, L�cke) estimant que J�sus ne pouvait, d�s cette �poque, parler ainsi � ses disciples, pensent que c��tait l� une sorte d�indication anticip�e de ce qui leur sera accord� par l�Esprit � la Pentec�te.

Mais ce sens ne peut s�accorder avec les plus-que-parfaits et le d�s � pr�sent. L�objection qui arr�te ces interpr�tes a probablement donn� naissance � la le�on de Codex Sinaiticus, D?: Si vous me connaissez, vous conna�trez aussi mon P�re.

B, C omettent le et devant d�s � pr�sent?; M. Weiss adopte cette variante et traduit par l�imp�ratif?: Connaissez-le d�s � pr�sent, tel qu�il vous est r�v�l� en moi, et vous l�aurez vu.

Verset 8

La parole de J�sus?: Vous l�avez vu, comprise par Philippe comme si Dieu pouvait exister pour lui � c�t� ou en dehors du Sauveur, lui inspire le d�sir de voir une th�ophanie ou r�v�lation extraordinaire de Dieu, comme la demandait Mo�se (Exode�33.18)?; et il exprime na�vement ce d�sir � son Ma�tre.

Cela nous suffit, ajoute-t-il nous n�aurons plus aucun doute que le P�re ne se r�v�le pleinement par toi.

Verset 9

C�est avec tristesse que J�sus reproche � son disciple de ne l�avoir pas connu, malgr� toutes les exp�riences que, depuis si longtemps, il avait pu faire aupr�s de lui.

Il l�appelle affectueusement par son nom?: Philippe, afin de l�inviter � r�fl�chir sur la demande qu�il venait de lui adresser.

Cette interpellation?: Philippe, peut aussi �tre rattach�e � la phrase suivante. Ainsi font la plupart de nos versions. Mais il est plus naturel de joindre Philippe � la phrase qui pr�c�de. C�est son reproche que J�sus adresse � ce disciple nomm�ment.

Celui qui a vu J�sus a vu le P�re, le Dieu qui est saintet� et amour et dont le Sauveur �tait sur la terre la parfaite manifestation Cette grande r�v�lation est expliqu�e au verset suivant?; elle est conforme � tous les enseignements du Nouveau Testament (Jean�1.18?; Jean�12.45?; Colossiens�1.15?; H�breux�1.3).

Verset 10

Philippe demandait � voir, J�sus l�exhorte � croire.

C�est uniquement par la foi qu�il pouvait p�n�trer dans ce myst�re de l�unit� absolue du P�re et du Fils qui lui permettrait de voir le P�re dans le Fils (verset 9).

En effet, ces paroles de J�sus expriment, tout ensemble, l�intime unit� d�essence et le rapport mutuel vivant, actif, qu�il y a entre le P�re et le Fils, J�sus va le prouver en d�clarant que c�est le P�re qui parle et agit en lui.

Les paroles et les �uvres du Sauveur, ces paroles qui sont esprit et vie (Jean�6.63), ces �uvres de puissance divine et d�amour divin, telle est la d�monstration irr�cusable que le P�re �tait en lui, parlait et agissait par lui.

Pas une de ses paroles qu�il tire de lui-m�me. Pas une de ses �uvres que Dieu lui-m�me n�op�re par lui. De sa propre sagesse, rien. Par la force de Dieu, tout?!� Godet

Au lieu de c�est lui qui fait les �uvres, Codex Sinaiticus, B, D portent?: il fait ses �uvres (Jean�5.19-21?; Jean�10.25?; Jean�10.37-38?; Jean�12.49).

Verset 11

Apr�s avoir donn� � Philippe cette instruction profonde, J�sus se tourne vers tous ses disciples et il les exhorte � le croire quand il leur d�clare qu�il est dans le P�re et que le P�re est en lui, � le croire sur la seule autorit� de sa parole.

Mais il ajoute, sans doute avec tristesse que si leur foi est encore trop obscure et trop faible pour se fonder uniquement sur sa parole, ils doivent au moins le croire � cause de ses �uvres m�mes, consid�r�es en elles-m�mes. Il entend par l� ses miracles (Jean�10.37-38).

La foi, fond�e sur ces �uvres, n�est pas encore la vraie foi (Jean�2.23?; Jean�3.2), mais elle peut conduire � la foi imm�diate.

Au lieu de traduire?: Croyez-moi que je suis,� c�est-�-dire?: quand je vous dis que je suis,� on peut traduire aussi?: Croyez-moi, parce que je suis dans le P�re et que non seulement mes paroles, mais toute ma mani�re d��tre, ma saintet� parfaite et mes �uvres (verset 10) attestent que le P�re est en moi?; sinon, si vous n�avez pas assez de discernement spirituel pour le reconna�tre en moi, croyez du moins � cause des �uvres m�mes.

Verset 12

Nouvelles sources de consolation?: les �uvres et la pri�re, l�Esprit Saint, la communion avec J�sus et avec Dieu (12-24)

J�sus revient ici au discours plein de consolation qu�il adresse � ses disciples au sujet de son d�part (verset 1 et suivants) et dans lequel il a �t� interrompu par Thomas (verset 5) et par Philippe (verset 8). Et comme il leur a montr�, en r�pondant � la requ�te de celui-ci, que le P�re se manifestait pleinement en lui dans ses paroles et dans ses �uvres (versets 9-11), il leur fait maintenant une magnifique promesse qui, en se r�alisant, leur donnera de sa divinit� et de la pleine r�v�lation de Dieu en lui une preuve propre � cr�er une intime conviction?: c�est que celui qui croit en lui fera lui aussi les m�mes �uvres et en fera de plus grandes encore.

Il promet avec une autorit� solennelle?: En v�rit�, en v�rit�, la communication de l�Esprit et des gr�ces qui en r�sulteront pour les disciples (versets 12-24). Cette promesse, en m�me temps, ajoute � la perspective encore �loign�e de la r�union dans la maison du P�re (versets 1-3), celle d�une prochaine r�union en esprit?: les disciples reverront bient�t le Sauveur qui va les quitter pour s�en aller au P�re (versets 18 et 19).

Que faut-il entendre par ces �uvres semblables � celles du Sauveur et plus grandes encore, qu�accompliront ceux qui auront cru en lui??

Ce ne sont s�rement pas des �uvres ext�rieures, des miracles mat�riels, plus �tonnants encore que les siens comme l�ont cru quelques ex�g�tes?; mais bien des miracles spirituels, que les ap�tres feront, quand leur parole, anim�e de l�Esprit de Dieu, r�g�n�rera les �mes, fondera l��glise et portera la lumi�re et la vie au milieu de toutes les nations.

Le livre des Actes est le commentaire de cette parole.� Meyer

Ces �uvres plus grandes, J�sus lui-m�me ne pouvait les faire, parce que �?l�Esprit n��tait pas encore?� (Jean�7.39). Mais bient�t elles seront possibles et se produiront r�ellement, dit J�sus, parce que je vais au P�re.

Quand il aura repris possession de sa gloire et que �?toute puissance lui sera donn�e au ciel et sur la terre?� (Matthieu�28.18), il accomplira lui-m�me dans ses disciples la parole qu�il prononce. Il le fera en r�pondant � toutes leurs pri�res (versets 13 et 14) et en r�pandant sur eux le Saint-Esprit de la Pentec�te (versets 16 et 17).

Verset 13

Cette promesse est encore dans un rapport imm�diat avec la parole pr�c�dente?: �?parce que je m�en vais au P�re?�.

Aussi la plupart des interpr�tes modernes, peut-�tre avec raison, font-ils d�pendre encore la seconde proposition du parce que?; ils traduisent?: �?et que tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai?�.

Les disciples restent avec J�sus dans un rapport plus intime et plus vivant que jamais. Eux, sur la terre, prient en son nom et lui leur accorde toutes leurs demandes (grec?: moi, je le ferai).

Gr�ce � son action puissante, ils accomplissent ses �uvres et m�me de plus grandes, afin que le P�re soit glorifi� dans le Fils (voir Jean�13.32, note).

Mais qu�on le remarque bien, J�sus donne ici � la pri�re un caract�re tout sp�cial et tout nouveau pour ses disciples, il s�agit de la pri�re qui s�adresse � Dieu en son nom et il insistera encore sur cette parole (Jean�15.16?; Jean�16.23).

Quel en est le sens?? En son nom, ne signifie pas seulement?: sur son ordre, en son autorit�, par ses m�rites?; dans le style des �critures le nom d�signe l��tre, r�v�l� dans son essence et toutes ses propri�t�s.

Prier au nom de J�sus, c�est donc, comme le dit Keil, dont M. Godet adopte l�interpr�tation, prier �?en nous replongeant avec foi dans la connaissance que nous avons re�ue de lui comme Fils de Dieu abaiss� et glorifi�?�, ou, mieux encore (car cette connaissance n�est point purement intellectuelle, mais implique une relation de vie) c�est prier en J�sus lui-m�me, le seul m�diateur qui nous ouvre l�acc�s au tr�ne de la gr�ce, c�est prier dans une communion intime avec lui, selon sa volont�, par son Esprit, qui seul nous communique la puissance d�accomplir cet acte religieux.

Quand celui qui prie ainsi se sent devenu un avec le Sauveur, il est certain d��tre exauc� (comparer Romains�8.26).

Le vrai commentaire de cette parole nous est donn� par J�sus lui-m�me?: �?Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez et il vous sera fait?�.

Codex Sinaiticus, B et quelques majuscules portent?: Si vous me demandez quelque chose en mon nom. Cette le�on ne pr�sente aucun sens acceptable.

Verset 15

J�sus vient de faire � ses disciples une pr�cieuse promesse (versets 13 et 14)?; il va leur en faire une plus pr�cieuse encore (verset 16)?; dans ce moment il leur pr�sente la condition morale qu�ils doivent remplir pour recevoir ce qu�il leur promet, il les invite � demeurer avec lui dans une vraie communion d�amour et d�ob�issance, c�est par l� que leur c�ur sera ouvert � l�action du Saint-Esprit qu�il va leur annoncer.

Aimer J�sus et garder ses commandements doit �tre, dans le c�ur de son disciple, une seule et m�me chose (verset 21).

Par ses commandements, il ne faut point entendre seulement certains pr�ceptes ou certains devoirs prescrits mais tout ce qu�il a enseign� sa r�v�lation compl�te. C�est ce qu�il appelle ailleurs garder sa parole (Jean�8.51), la conserver pr�cieusement dans le c�ur et la mettre en pratique dans la vie.

B et quelques autres t�moins ont le futur?: vous garderez.

Verset 16

La liaison de ces deux versets est bien remarquable?: �?Si vous m�aimez, gardez mes commandements et moi je prierai le P�re, qui fera lui-m�me abonder en vous l�amour et l�ob�issance?�.

Ce que le Sauveur demandera � Dieu, c�est qu�il donne aux disciples son Saint-Esprit qui deviendra leur vie et celle de l��glise.

C�est ici la premi�re fois que para�t le terme de Parakl�tos (comparez Jean�14.26?; Jean�15.26?; Jean�16.7), qui ne se trouve que dans les �crits de Jean (comparez 1�Jean�2.1) et que, d�apr�s Origine et Chrysostome, nos r�formateurs (Luther, Calvin) ont rendu par Consolateur.

Ce nom serait tr�s beau et bien en harmonie avec le but de ces discours de J�sus. Mais le mot grec n�a pas le sens actif, il est passif et signifie litt�ralement?: appel� aupr�s de?; c�est exactement le sens du latin advocatus et de notre mot avocat, d�fenseur d�un accus� devant un tribunal.

Les auteurs classiques lui donnent toujours cette signification et c�est aussi celle qu�admettent la plupart des ex�g�tes modernes.

Si nous n�adoptons pas ce terme?: avocat dans la traduction, c�est qu�il �veille l�id�e d�un proc�s, qui est tout � fait �trang�re au contexte.

Nous nous en tenons au mot?: aide qui conserve le caract�re ind�termin� de l�expression originale.

Ce que J�sus demandera au P�re, en leur faveur, c�est donc un autre soutien, toujours � leur port�e, toujours pr�t � venir � leur aide, au premier appel, dans leur lutte avec le monde. De cette signification fondamentale d�coulent ais�ment les applications suivantes?: soutien dans les moments de faiblesse?; conseiller dans les difficult�s de la vie?; consolateur dans la souffrance. Par l� il fera pour eux ce qu�avait fait pendant ces derni�res ann�es le Ma�tre bien-aim� qui les quittait. En disant?: un autre, J�sus se donne implicitement � lui-m�me le titre de Paraclet � Godet

Cet aide ne sera pas avec les disciples pour un peu de temps seulement, comme l�a �t� le Sauveur dans sa vie ici-bas, il sera pour toujours, �ternellement avec eux.

Verset 17

Les mots?: l�Esprit de v�rit�, indiquent quel est l�aide que J�sus annonce � ses disciples.

Le Saint-Esprit est ainsi d�sign� (ici et ailleurs, Jean�15.26?; Jean�16.13), parce que, comme Esprit de Dieu, il est lumi�re et vie, c�est-�-dire v�rit� compl�te. Et cette v�rit�, il la communique � l��me au moyen de la Parole divine.

Toute v�rit� r�v�l�e n�est pour nous la v�rit� que lorsque par l�Esprit de Dieu nous en avons fait une exp�rience vivante. C�est lui qui, en nous mettant en communion avec Dieu nous le r�v�le tel qu�il est dans sa saintet� et son amour, c�est lui qui glorifie Christ en nous, c�est-�-dire nous met en possession de lui. C�est lui enfin qui r�tablit dans le vrai tout ce qui est fauss� en nous, qui, en un mot, �claire, r�g�n�re sanctifie l��me.

Le monde, �loign� de Dieu et incr�dule, ne peut recevoir cet Esprit, dit le Sauveur, parce qu�il ne le voit point, c�est-�-dire ne sait le discerner dans aucune de ses manifestations, il ne le conna�t point par une exp�rience intime, parce qu�il reste �tranger et ferm� � son influence (1�Corinthiens�2.14).

Bien diff�rents �taient, alors d�j�, les disciples, auxquels J�sus pouvait dire?: vous le connaissez, parce qu�il demeure avec vous.

En effet, ils avaient, dans une certaine mesure, respir� cet Esprit en vivant avec J�sus, en �tant les t�moins de ses actes, de sa sainte vie, en �coutant ses paroles, en se soumettant aux directions par lesquelles le Ma�tre s��tait efforc� de faire leur �ducation. En J�sus et par son interm�diaire, l�Esprit agissait constamment sur eux et ce n�est que par cet Esprit qu�ils avaient cru en lui et confess� son nom (Matthieu�16.17).

� l�inverse des disciples, le monde, c�est-�-dire les Juifs incr�dules en m�connaissant toutes ces manifestations de l�Esprit en J�sus, en attribuant ses miracles � B�elz�bul (Matthieu�12.24 et suivants), avaient refus� de voir l�Esprit et s��taient mis dans l�impossibilit� de le recevoir.

C�est donc une erreur de ne voir dans ces verbes au pr�sent, comme le font plusieurs interpr�tes, qu�une anticipation de ce qui ne sera r�alis� qu�apr�s la Pentec�te. Il y a sans doute une promesse relative � la Pentec�te, mais elle est seulement dans ce verbe au futur?: il sera en vous.

Jusqu�ici, veut dire J�sus, pendant que je vis en votre soci�t�, l�aide est avec vous?; alors cet aide sera en vous. Ils poss�deront dans leurs c�urs l�Esprit, qui ne sera autre que J�sus lui-m�me sous une autre forme (verset 18 et suivants).

Cette nuance est m�connue par B, D qui ont ce dernier verbe au pr�sent comme les pr�c�dents?: il est en vous.

Verset 18

Ceux que J�sus avait appel�s avec tendresse petits enfants, il les aime trop pour les abandonner comme des orphelins qui vont perdre en lui plus qu�un p�re.

La riche promesse qu�il vient de leur faire est le garant qu�il n�en sera point ainsi?: Je viendrai � vous, leur dit-il.

C�est donc par son Esprit qu�il viendra � eux et non, comme le pensent divers ex�g�tes, par sa r�surrection ou m�me par son retour au dernier jour. Le contexte s�oppose � ces explications (versets 21 et 23).

Verset 19

Il restait peu, bien peu de temps, puisque J�sus devait mourir le lendemain et dispara�tre aux yeux du monde, qui ne le verra plus. Malgr� cela, les siens le verront.

Et, comme si ce moment �tait d�j� l�, il est exprim� en grec par des verbes au pr�sent?: Le monde ne me voit plus, mais vous, vous me voyez.

Quand et comment?? Quand J�sus leur appara�tra ressuscit�?? C�est ainsi que quelques interpr�tes entendent ces paroles.

Mais il s�agit ici d�une vue spirituelle et permanente (verbe au pr�sent, comparez 2�Corinthiens�3.18), qui se r�alise par une communion toute nouvelle avec lui. C�est ce que prouvent les derniers mots de ce verset et tout le contexte (versets 20, 21, 23). Il y a une grande force dans la raison que J�sus all�gue � l�appui de la promesse de vie qu�il fait � ses disciples?: vous vivrez, parce que je vis. J�sus ne dit pas?: Je ressusciterai, je vivrai, mais je vis (voir la note pr�c�dente).

Celui qui �?a la vie en lui-m�me?� sait que la mort qu�il va subir n�aura pas le pouvoir de d�truire cette vie. Et la cons�quence magnifique qu�il en tire pour les siens est celle-ci?: Vous aussi, vous vivrez. Sa vie est leur vie et dans le temps et dans l��ternit�. Ainsi parlait l�ap�tre Paul, d�apr�s sa propre exp�rience (Galates�2.20?; Philippiens�1.21?; Colossiens�3.3-4).

La relation entre la vie du Christ et celle du croyant est moins nettement exprim�e quand on traduit avec MM. Luthardt et Weiss?: �?Vous me verrez, parce que je vis et que vous vivrez?�.

L�antith�se du futur?: vous vivrez et du pr�sent?: je vis recommande plut�t la construction que nous avons adopt�e.

Verset 20

En ce jour-l�, date pr�cise qu�il ne faut pas rendre incertaine et vaine par de fausses interpr�tations, c�est le jour de l�effusion de l�Esprit de lumi�re et de vie, la Pentec�te.

En ce jour, les disciples conna�tront, par cet Esprit et par leur exp�rience personnelle, d�abord, l�unit� de Christ avec son P�re, qu�il leur a si souvent affirm�e (Jean�14.10?; Jean�14.28)?; ensuite, ils feront l�exp�rience toujours plus intime de leur communion avec le Sauveur en qui ils vivent et qui vit en eux.

Cette relation nouvelle dans laquelle ils seront avec J�sus leur fera comprendre la relation de J�sus avec le P�re, ils comprendront, ce qu�ils n�avaient pu saisir encore (versets 9-11), que le P�re est dans le Fils.

Dans ce double rapport si intime et si profond que J�sus exprime avec tant de simplicit�?: moi en mon P�re, vous en moi et moi en vous, les disciples ont toute la r�v�lation de l�immense amour de Dieu manifest� en J�sus (verset 21).

Verset 21

Ce verset d�veloppe le pr�c�dent et en pr�cise le sens.

Qui sont ceux � qui J�sus a dit?: Vous conna�trez?? Il r�pond?: Celui qui a dans son c�ur mes commandements et qui les garde avec fid�lit� dans sa vie (verset 15, note)?; car c�est lui seul qui m�aime.

Son c�ur est alors ouvert � tous les tr�sors de l�amour divin?: il sera aim� du P�re, qui le contemple en son Fils, objet supr�me de son amour?; J�sus aussi l�aimera et lui en donnera des preuves toujours plus intimes en se manifestant � lui dans sa vie int�rieure?; le verbe grec signifie se manifester au dedans.

Ces magnifiques promesses s�accompliront par l�Esprit de v�rit� (verset 17), dont J�sus d�crit l�action dans la suite du discours (comparer verset 26).

Verset 22

Ce Judas, nomm� aussi Lebb�e et Thadd�e (Matthieu�10.3), �tait fils d�un homme appel� Jacques (Luc�6.16?; comparez Actes�1.13).

La remarque par laquelle l��vang�liste le distingue de Judas Iscariot, superflue apr�s Jean�13.30, trahit l�horreur que lui inspirait son homonyme.

La question de ce disciple montre qu�il attendait encore un Messie qui serait le roi terrestre d�Isra�l, le juge des nations. Or, il ne pouvait comprendre que, comme tel, J�sus ne d�t se manifester qu�au petit nombre de ceux qui l�aimaient et non � tout le monde.

Le et par lequel s�ouvre la question a �t� omis dans B, A, D, Itala. Il marque bien l��tonnement de Judas.

Verset 23

J�sus ne r�pond pas directement � la question et pourtant il la r�sout de la mani�re la plus profonde. Pour la troisi�me fois (versets 15 et 21), il d�voile, dans le c�ur m�me de ceux qui l�aiment, les causes morales pour lesquelles il se manifeste � eux. C��tait d�j� dire clairement pourquoi il ne pouvait pas se r�v�ler au monde qui le ha�ssait?; puis il annonce plus explicitement, au verset 24, la raison de sa mani�re d�agir.

Mais ici, aux grandes promesses qu�il venait de faire aux siens (versets 20 et 21), J�sus ajoute la d�claration expresse que la communion de l��me avec Dieu r�sulte de son union avec lui, J�sus?: Nous viendrons � lui et nous ferons notre demeure chez lui.

Dieu avait �tabli sa demeure visible au milieu d�Isra�l (L�vitique�26.11-12?; �z�chiel�37.26-28), il avait habit� au milieu de son peuple par la Parole faite chair (Jean�1.14), maintenant il promet de faire de chaque fid�le sa demeure (m�me mot qu�au verset 2), son tabernacle, son temple (1�Corinthiens�3.16?; 1�Corinthiens�6.19).

Ce n�est plus la manifestation ext�rieure de la majest� divine, mais la r�v�lation intime de la Gr�ce. Ce qui sera un jour le privil�ge de L��glise sauv�e (Apocalypse�21.3) doit �tre d�s maintenant r�alis� par l�Esprit dans l��me de chaque croyant.� Luthardt

Verset 24

Les paroles de J�sus sont les paroles de Dieu m�me. Or, comment le Sauveur pourrait-il se manifester � celui qui ne l�aime pas et qui rejette ses paroles??

Cette conclusion devait �tre �vidente pour le disciple qui avait pos� la question.

Verset 25

Il y a �videmment ici une pause dans le discours, comme l�indiquent ces mots qui ont l�air d�un r�sum�?: Je vous ai dit ces choses (Verbe au parfait).

J�sus jette ainsi un regard en arri�re sur les grandes consolations qu�offre aux siens l�espoir de la r�union future dans la maison du P�re (verset 1 et suivants) et la perspective de son retour prochain par le Saint-Esprit (verset 12 et suivants).

En m�me temps, ces mots?: pendant que je demeure avec vous, font pressentir son d�part si prochain. Mais, se h�te-t-il d�ajouter, voici un puissant secours qui pourvoira � tout dans votre vie int�rieure et dans vos travaux (verset 26).

Verset 26

L�aide (verset 16, note) venait d��tre d�sign� comme l�Esprit de v�rit� (verset 17)?; ici J�sus le nomme l�Esprit-Saint.

C�est que la v�rit� divine n�est jamais, dans les �critures, une froide doctrine destin�e � �clairer l�intelligence seule, elle est une vie qui p�n�tre la conscience et le c�ur et les sanctifie. En effet, l�Esprit qui cr�e cette vie en nous est saint, comme Dieu est saint.

Cet Esprit, mon P�re l�enverra en mon nom, dit J�sus.

Qu�est-ce � dire?? Explications diverses?: Parce qu�il prendra ma place aupr�s de vous, parce que les disciples demandent l�Esprit au nom de J�sus (verset 13), parce que J�sus le demande pour eux (verset 16), parce qu�il glorifiera le nom de J�sus qui est la source unique du salut?; parce que le P�re envoie l�Esprit � ceux qui aiment J�sus et que J�sus aime (verset 23).

Ne peut-on pas r�unir les �l�ments de v�rit� qu�il y a dans ces interpr�tations, en disant que le nom de J�sus est celui du M�diateur par lequel seul les croyants re�oivent toutes les gr�ces de Dieu et sp�cialement le don du Saint-Esprit??

Cet Esprit vous enseignera toutes choses, c�est-�-dire, toutes les v�rit�s relatives au salut (Jean�16.13), et, pour cela, il vous fera ressouvenir, il rendra lumineuses et vivantes en vous toutes les choses, toutes les paroles que je vous ai dites.

L�Esprit fait ressouvenir non seulement par la m�moire, mais par le c�ur. De cette double d�claration de J�sus il r�sulte que l�Esprit n�enseigne point des choses �trang�res � la parole du Sauveur, il enseigne, au contraire par cette Parole.

Il enseignera le nouveau, dit M. Godet, en rappelant l�ancien et rappellera l�ancien en enseignant le nouveau. Les paroles de J�sus, dont l�Esprit r�veillera en eux le souvenir, seront la mati�re d�o� il tirera l�enseignement de la v�rit� compl�te, le germe qu�il f�condera dans leur c�ur, comme, en retour, cette activit� int�rieure de l�Esprit rappellera sans cesse � leur m�moire quelque ancienne parole de J�sus.

Il n�y a donc rien dans ce passage qui soit favorable � la doctrine catholique de la tradition eccl�siastique, �lev�e � c�t� ou au-dessus de la Parole, ni aux illusions du mysticisme qui r�ve une illumination de l�Esprit sup�rieure � la Parole r�v�l�e. J�sus fonde, par cette promesse, la souveraine autorit� de l�enseignement apostolique qu�il �gale au sien (Jean�17.8-20).

Verset 27

Le Sauveur, pressentant toutes les difficult�s et toutes les craintes qui pourront encore assaillir le c�ur de ses disciples, leur fait part d�une gr�ce supr�me, d�un bien sans lequel il n�y a point pour l�homme de bonheur, avec lequel il ne saurait jamais �tre malheureux?: la paix.

J�sus fait allusion dans ces paroles � la formule de salutation par laquelle les Isra�lites s�abordaient ou se quittaient (comme Jean�20.26).

La plupart des commentateurs allemands prennent le mot de paix dans le sens de l�h�breu schal�m, bien-�tre, prosp�rit�, salut et pensent que J�sus pr�sente aux siens tous les fruits objectifs de son �uvre, en un mot, le salut �ternel. Mais non, ce qu�il leur donne, c�est la paix int�rieure d�une �me remplie d�une douce confiance en son Dieu Sauveur.

Ce sens est rendu �vident, comme l�observe M. Godet, par les derni�res paroles du verset?: c�est le c�ur des disciples qui doit �tre pr�serv� du trouble, des tristesses et des craintes que leur inspirait la pens�e de rester dans ce monde, seuls, sans leur c�leste ami.

Il leur laisse donc la paix, comme le plus pr�cieux des legs � son d�part. Il fait plus?: il leur donne actuellement et r�ellement sa paix, la paix inalt�rable et profonde dont il jouissait lui-m�me et qu�il puisait constamment dans la communion de son P�re. C�est ainsi qu�il leur fera part encore de sa joie (Jean�15.11?; Jean�17.13), car tout ce qui est � lui appartient � ses rachet�s.

� la rigueur, on pourrait, avec la plupart de nos versions, traduire ainsi ces mots?: Je ne vous la donne pas comme le monde la donne, mais comme ce pronom n�est pas dans l�original et comme cette pens�e supposerait que le monde peut, dans un sens quelconque, donner la paix, nous pr�f�rons laisser dans toute sa g�n�ralit� ce contraste que J�sus �tablit entre sa mani�re de donner et celle du monde.

Le monde en est r�duit � de vains souhaits, � de trompeuses promesses, souvent int�ress�es. J�sus donne r�ellement, abondamment et par l�amour le plus pur. Ces paroles devaient donc inspirer aux disciples la plus enti�re confiance en lui.

J�sus, � la fin du discours, revient ainsi � son point de d�part (verset 1)?; mais c�est apr�s avoir donn� aux siens tous les secours les plus puissants pour dissiper le trouble et les craintes qui pouvaient encore assaillir leur c�ur.

Verset 28

Les pauvres disciples n�avaient que trop bien entendu cette parole?: je m�en vais (versets 2 et 12), mais ils avaient moins bien saisi celle-ci?: je reviens � vous (versets 3 et 18)?; de l� leur tristesse et leur trouble.

C�est pourquoi J�sus, plongeant un regard dans leur c�ur, voudrait leur faire sentir que leur amour pour lui devrait leur faire de son �l�vation aupr�s du P�re un motif de joie. Ils prendraient part � la joie qu�il �prouve lui-m�me de quitter ce monde de p�ch� et de souffrance pour retourner aupr�s du P�re et partager sa f�licit� et sa gloire.

C�est ici peut-�tre le seul passage des �vangiles o� J�sus pense � lui-m�me et tire de son propre repos le motif d�une exhortation.

Mais?:

les mots?: si vous m�aimiez, sont d�une exquise d�licatesse. Par l� J�sus trouve le moyen de leur faire de la joie un devoir de tendresse. Il n��nonce pas ici l�id�e de l�activit� plus puissante dont cette �l�vation sera pour lui le moyen (Jean�17.12). Il en appelle uniquement � leur c�ur d�amis.� Godet

C�est ainsi �galement que Tholuck, R. Stier, MM. Luthardt, Weiss et d�autres ex�g�tes comprennent cette belle pens�e. Ceux qui (de Wette, Meyer) pensent que J�sus invite ses disciples � consid�rer l�int�r�t qu�ils ont � son �l�vation, qui lui permettra de leur assurer une protection plus puissante (comparez Jean�16.7), ne tiennent pas compte de cette parole?: si vous m�aimiez.

Parce que?: il faut remarquer avant tout cette particule importante, car elle nous montre que J�sus, dans cette parole?: le P�re est plus grand que moi, donne simplement la raison pour laquelle ses disciples doivent se r�jouir de son retour aupr�s de son P�re.

En isolant cette d�claration de son contexte, on l�a sollicit�e en sens divers pour �clairer par son moyen le myst�re des relations du Fils avec son P�re. Mais quel sujet de joie les disciples auraient-ils bien trouv� dans une th�orie abstraite � laquelle ils n�auraient rien compris?? J�sus s�exprime ainsi, en ayant conscience qu�il est le Fils de Dieu, celui qui �?a re�u du P�re d�avoir la vie en lui-m�me?� (Jean�5.26) et en m�me temps qu�il est �?la Parole faite chair?�.

Celui qui, �?existant en forme de Dieu, s�est d�pouill� lui-m�me en prenant une forme de serviteur fait � la ressemblance des hommes?� et qui allait �?s�abaisser encore en devenant ob�issant jusqu�� la mort, m�me jusqu�� la mort de la croix?� (Philippiens�2.6-8). Dans cette position qui �tait alors la sienne, il �prouvait en son �me sainte, comme l�observe Bengel, un sentiment profond de son humiliation qu�il ne pouvait s�emp�cher d�exprimer parfois (Marc�10.18?; Marc�13.32, voir la note) et qui le faisait soupirer apr�s le terme de l��preuve (Luc�12.50).

Comment donc n�aurait-il pas �prouv� une joie profonde et sainte � l�aspect si prochain de son �l�vation aupr�s du P�re?? C��tait pour lui rentrer en possession de la gloire �ternelle, objet de sa derni�re pri�re (Jean�17.5)?; c��tait sa r�int�gration dans toutes les pr�rogatives divines dont il allait jouir dans une pleine communion d�essence et d�amour avec Dieu, son P�re. Cette joie il invite ses disciples � la partager avec lui.

Ob�issant � son invitation, l�ap�tre Paul, apr�s avoir d�crit, dans les paroles que nous venons de rappeler, le profond abaissement du Sauveur, c�l�bre son �l�vation avec amour (Philippiens�2.9-11) et la joie qu�il exprime dans ce chant de triomphe est celle de l��glise tout enti�re (�ph�siens�1.20-23).

C�est � ce point de vue que Luther, Calvin, MM. Luthardt et Godet envisagent ce passage. �?Christ, dit Calvin, ne compare point ici la divinit� du P�re avec la sienne, ni sa nature humaine avec l�essence divine du P�re?; mais plut�t son �tat pr�sent avec la gloire c�leste dans laquelle il allait �tre re�u bient�t. C�est comme s�il disait?: Vous d�sirez de me retenir dans le monde?; mais il vaut mieux que je monte au ciel?�.

Quant � la divinit� de J�sus-Christ, cette parole la proclame hautement?; car si un homme, un ange du ciel disait?: Dieu est plus grand que moi, il �mettrait une affirmation que son �vidence m�me rendrait oiseuse. Il ne faut pas, quand J�sus nous parle de sa joie, que l�ex�g�se transforme cette joie en dogmatique.

Verset 29

Que vous croyiez que je m�en suis r�ellement all� � mon P�re et que vous compreniez la nature spirituelle de mon r�gne.

Ces promesses si positives de J�sus, bient�t rendues vivantes dans leur c�ur par le Saint-Esprit, leur seront expliqu�es par les grands �v�nements de sa mort, de sa r�surrection et de son retour dans la gloire. Alors ils croiront.

Verset 30

Le prince du monde (Jean�12.31, note) vient, s�approche.

J�sus le voit venir dans les mis�rables instruments dont il va se servir pour accomplir son �uvre de t�n�bres (Jean�13.2-27). Mais il ajoute aussit�t?: Tout prince du monde qu�il est, il n�a rien en moi, ni droit, ni pouvoir.

La mort m�me � laquelle J�sus va se soumettre sera parfaitement libre et volontaire (Jean�10.18)?; ce sera le sacrifice de son d�vouement et de son amour. Pour parler ainsi, il fallait que J�sus e�t la conscience de sa parfaite saintet�.

Verset 31

La mort libre et volontaire du Sauveur fera conna�tre au monde que le Fils aime le P�re et agit selon son commandement.

Et c�est afin de fournir au monde cette d�monstration �clatante que J�sus dit aux disciples?: Levez-vous, partons d�ici, allons courageusement dans ce jardin de Geths�man�, notre lieu de r�union habituel (Jean�18.2), o� je me livrerai � la troupe conduite par le tra�tre?!

Les deux derniers versets sont susceptibles de deux interpr�tations qui, pour le sens, reviennent au m�me. �?Le prince de ce monde vient, et, � la v�rit�, il n�a rien en moi qui l�gitime le pouvoir qu�il va prendre sur moi, mais, pour que le monde connaisse mon amour pour le P�re, je me livre � lui librement?�. Ou bien?: �?Il vient, mais il n�a point de pouvoir sur moi?; n�anmoins, pour que le monde connaisse�?�

On peut aussi construire le verset 31 en mettant un point apr�s?: ainsi j�agis. Il faut alors sous-entendre un verbe?: Mais cela arrive ainsi afin que le monde connaisse que j�aime le P�re, et que, comme le P�re m�a command� ainsi j�agis.

Levez-vous, partons d�ici. La plupart des �diteurs du texte et des traducteurs pr�f�rent cette ponctuation. Mais celle que nous avons adopt�e, avec Rilliet, Asti�, M. Godet, est plus naturelle et donne une tournure plus vive � la parole de J�sus.

�Malgr� l�ordre donn� � ses disciples, J�sus continue ses discours (Jean�15.1) sans que rien indique un changement de sc�ne. De l�, parmi les interpr�tes, deux mani�res d�expliquer la situation.

Apr�s cet ordre?: levez-vous, on peut se repr�senter que toute la soci�t� se l�ve, en effet. Mais J�sus, tout rempli de ce qu�il voudrait dire encore � ses chers disciples au moment de la s�paration et retenu par son amour, reprend la parole, prononce debout les discours des Jean 15 et 16 et sa derni�re pri�re (Jean 17)?; et ce n�est qu�apr�s cela qu�a lieu le d�part pour Geths�man�.� (Jean�18.1) Meyer

Telle est aussi l�opinion de L�cke, Tholuck, Olshausen, Keil, MM. Luthardt, Weiss. D�autre part, Luther, Lange, Ebrard, Hengstenberg, Gess, M. Godet pensent que J�sus et ses disciples quitt�rent, � ce moment, la salle o� ils �taient assembl�s et se rendirent dans quelque solitude de la vall�e du C�dron, pr�s de Geths�man�, o� J�sus aurait prononc� les discours qui suivent, ainsi que sa derni�re pri�re.

Cette opinion s�accorde difficilement avec Jean�18.1. On peut objecter aussi que si J�sus avait prononc� la pri�re sacerdotale (Jean 17) sur le chemin de Geths�man� et au moment d�arriver en ce lieu, il aurait pass� presque instantan�ment de la paix profonde qui s�exprime dans cette pri�re aux terribles angoisses qu�il �prouva dans le jardin des Oliviers (Matthieu�26.37?; Marc�14.33).

Cela n�est pas vraisemblable au point de vue psychologique. Cette supposition accro�t la difficult� qu�il y a � concilier la relation de Jean avec ses r�cits des synoptiques.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 14". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/john-14.html.
 
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